Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11/05/2021

Recommandations stratégiques américaines en matière d'intelligence artificielle

La National Security Commission on Artificial Intelligence (NSCAI) est une commission américaine indépendante chargée de faire des recommandations stratégiques au gouvernement pour que progresse le développement de l'intelligence artificielle (IA). Elle a publié en mars 2021 la version finale de son rapport. Une première partie est consacrée aux mesures à prendre pour faire face aux menaces extérieures que fait peser l'IA sur le pays et ses intérêts. La deuxième s'intéresse aux leviers actionnables pour promouvoir l'innovation et la compétitivité américaines en matière d'IA : investissements, formations, accords de visas, cartes vertes aux étudiants étrangers hautement qualifiés. Les secteurs agricole et alimentaire sont identifiés, dans le rapport, comme pouvant bénéficier des avancées de l'IA afin d'améliorer leur productivité tout en minimisant les impacts sur l'environnement (exemple : agriculture de précision).

Source : National Security Commission on Artificial Intelligence

16:10 Publié dans IAA, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : intelligence ar, etats-unis |  Imprimer | | | | |  Facebook

10/05/2021

Un portail pour accéder aux principales statistiques sur les métiers

Utilisant différentes enquêtes sur l'emploi et la population, la Dares (ministère du Travail) propose un portrait statistique des 225 métiers de la nomenclature des familles professionnelles (FAP). Il propose des cartes, graphiques, tableaux et analyses (exemple ci-dessous). Plusieurs de ces analyses relèvent du périmètre du ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation. À chaque fois, le portail documente la situation récente (2019) et les changements observés depuis 2004. Différents indicateurs sont mobilisés, notamment l'évolution de l’emploi, sa qualité, le salaire moyen, le niveau de diplôme, la répartition géographique, etc.

Comparaison des horaires de travail « atypiques » de la catégorie « Agriculteurs, éleveurs, sylviculteurs, bûcherons » avec l'ensemble des 225 métiers

dares.jpg

Source : Dares

Source : Dares

 

15:54 Publié dans 4. Politiques publiques, Agriculteurs, IAA, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : dares, métiers, emploi, agriculteurs, iaa |  Imprimer | | | | |  Facebook

Tomate sous serre et insectes auxiliaires : des marchés en co-construction

Un article de L. Bonnaud (Inrae) et G. Anzalone (ESA d'Angers), paru dans le numéro d'avril 2021 du Journal of rural studies, analyse la co-construction de deux marchés, celui de la tomate sous serre et celui, en plein développement, des insectes auxiliaires (prédateurs des ravageurs, pollinisateurs). Il met notamment en évidence le rôle du conseil technique apporté par les organisations de producteurs et par les représentants technico-commerciaux des fournisseurs d'insectes.

Source : Journal of rural studies

15:52 Publié dans Agriculteurs, Agronomie, IAA, Production et marchés | Lien permanent | Tags : insectes, iaa, agriculture, marchés |  Imprimer | | | | |  Facebook

20/04/2021

Un rapport sur le commerce en ligne et le développement durable

Le Conseil général de l'environnement et du développement durable, France Stratégie et l'Inspection générale des finances ont publié en février un rapport visant à orienter le commerce en ligne vers une durabilité accrue. En effet, la logistique du e-commerce a des conséquences environnementales et sociales que les auteurs analysent et recommandent d'atténuer grâce à une série de propositions.

La première partie fait un bilan du développement du e-commerce et de ses conséquences pour le commerce en général. Ce canal de commercialisation est en très forte hausse, passant de 31 à 112 milliards d'euros de chiffre d'affaires entre 2010 et 2020, soit une croissance moyenne annuelle de 14 % contre seulement 1,4 % pour le commerce en magasin sur la même période. Les acheteurs s'en disent satisfaits à 94 %. Par ailleurs, le commerce alimentaire est beaucoup moins concerné que celui d'autres secteurs : la vente en ligne représente 4,4 % des transactions en 2019, avec cependant un doublement en 5 ans.

Évolution de la part de marché des produits alimentaires (en %) par forme de vente sur la période 2014-2019

ecommerce .jpg

Source : Insee

La deuxième partie du rapport détaille les conséquences environnementales et sociales du e-commerce. La logistique reste très pénalisante, avec des transports encore peu décarbonés et des entrepôts pouvant, dans une moindre mesure, participer à l'artificialisation des terres. Ces entrepôts représentent en moyenne moins de 1 % des 23 000 ha de surfaces artificialisés annuellement sur la période 2006-2016. Par ailleurs, les emplois créés par le e-commerce s'exercent souvent dans des conditions difficiles, en entrepôt ou dans le transport du dernier kilomètre,avec des risques sur leur pérennité du fait de l'automatisation et de la robotisation. Cependant, dans le secteur alimentaire (figure ci-dessous), les magasins spécialisés et petites surfaces ont connu des hausses d'emploi sur la période 2010-2018 (respectivement + 18 et + 47 %), contrairement aux grandes surfaces (emploi stable) et aux magasins non alimentaires non spécialisés (- 2 à -13 % selon le secteur). Dans le cas des grandes surfaces, précisons que, après une hausse de 2010 à 2012, l'emploi a ensuite diminué de 5 % entre 2012 et 2018.

Évolution du nombre d’entreprises et de salariés entre 2010 et 2018

e commerce 2.jpg

Source : CGEDD - France Stratégie - IGF (données FARE – extraits CEP)

Lecture : le commerce « hors magasin » inclut les activités alimentaires et non alimentaires.

La dernière partie présente une stratégie globale, à destination des pouvoirs publics, avec 15 propositions à mettre en œuvre aux niveaux européen, national et local. L'intégration de la logistique dans les Schémas régionaux d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires (SRADDET), ainsi que la création de « conférences annuelles régionales de la logistique », sont ainsi préconisées.

Franck Bourdy, Centre d'études et de prospective

Source : CGEDD

Premier rapport mondial sur le gaspillage alimentaire par le programme des Nations unies pour l'environnement

En tant qu'agence des Nations unies, visant la réduction par deux du gaspillage alimentaire aux niveaux de la distribution, des services alimentaires et des ménages (Objectif de développement durable 12, cible 3), le programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) publie son premier rapport mondial sur le sujet.

Ce document s'appuie sur de nombreuses données provenant d'une variété de sources, en majorité des études scientifiques ad hoc, 7 pays seulement collectant des statistiques nationales compatibles avec l'indice du gaspillage alimentaire. Ces données sont intégrées dans une modélisation qui permet d'estimer le gaspillage au niveau mondial, par pays, par région et par secteur. Les estimations portant sur les ménages sont les plus robustes, avec des données issues de près de 100 études, réparties dans une variété de pays représentant 75 % de la population mondiale. Les données sur le gaspillage dans les services et la distribution sont au contraire relativement difficiles à trouver hors des pays à hauts revenus.

Selon les auteurs, 17,5 % de la production alimentaire mondiale sont gaspillés – 931 millions de tonnes, soit deux fois plus que les estimations précédentes de la FAO (2011). 10,7 % le sont par les ménages, 4,6 % au niveau des services alimentaires et 2,2 % à celui de la distribution. Le gaspillage des ménages français (85 kg par personne et par an) se situerait à un niveau intermédiaire pour l'Europe (34 kg en Slovénie, 142 en Grèce), mais plus élevé que la moyenne mondiale (74 kg).

Estimations du gaspillage alimentaire des ménages en Europe, sources utilisées et niveaux de confiance

gaspillage,consommation,politiques publiques

Source : PNUE

L'autre résultat clé du rapport est que le gaspillage alimentaire, contrairement à une idée reçue, est similaire d'un groupe de revenus à un autre. Est donc remise en cause l'idée selon laquelle il serait l'apanage des « pays développés », tandis que les « pays en développement » souffriraient essentiellement de pertes aux stades de la production, du stockage et du transport.

Enfin, le rapport propose une méthodologie pour les pays désireux d'effectuer un suivi du gaspillage. En avril, le PNUE devrait lancer des groupes de travail sur le sujet, en Afrique, en Asie-Pacifique, en Amérique latine et en Asie de l'Ouest, afin de faciliter l'établissement de données et la mise en œuvre de stratégies de réduction.

Marie-Hélène Schwoob, Centre d'études et de prospective

Source : Programme des Nations unies pour l'environnement

19/04/2021

Chaînes de valeur des oléoprotéagineux en agriculture biologique en France et en Europe

Deux articles parus dans la revue Oilseeds and fats, Crops and Lipids (OCL) s'intéressent aux chaînes de valeur des oléoprotéagineux en agriculture biologique (AB), en France et en Europe. Le premier (Canale et al.) présente les résultats d'un diagnostic des principales filières, conduit en 2016-2017 par Terres Univia, fondé sur des données statistiques et sur une enquête auprès de 37 opérateurs (collecteurs, triturateurs, fabricants d'aliments du bétail), dans plusieurs régions françaises. Le second (Smadja, Muel) expose les résultats d'une analyse multicritères dressant une typologie des chaînes de valeur oléoprotéagineuses en Europe, dans le cadre du projet de recherche H2020 LegValue.

La consommation de produits issus de l'AB connaît une croissance importante depuis plusieurs années en France et en Europe, tirant à la hausse les volumes produits. Entre 2013 et 2018, les surfaces françaises cultivées en AB ont été multipliées par trois pour les oléagineux (soja et tournesol surtout, mais aussi colza et lin), par deux pour les protéagineux (pois, féverole, lupin) et par quatre pour les légumes secs (lentilles, pois chiches).

Évolution des surfaces en oléoprotéagineux en agriculture biologique en France, 2002-2018 : soja, tournesol, colza et lin en haut ; féverole, pois, lupin, lentille et pois chiche en bas

proteagineux 1.jpg

Source : Oilseeds and fats, Crops and Lipids

Outre la consommation humaine d'huiles et de légumes secs, cette croissance répond à la demande de tourteaux pour les filières animales en AB, en particulier la volaille. Les prix payés aux producteurs sont plus élevés que pour l'agriculture conventionnelle (ex : 370 €/t en AB contre 180 €/t pour le pois). Cependant, la production française ne suffit pas à satisfaire la demande des transformateurs, qui importent des pays européens « un tiers de graines de tournesol et les trois quarts des graines de colza » pour la trituration. Des défis logistiques se posent : dispersion géographique des producteurs augmentant le coût de transport, utilisation de mélanges d'espèces nécessitant des équipements adaptés pour la collecte, variabilité nutritionnelle des tourteaux issus de pression à froid, etc. Ces défis nécessitent selon Canale des efforts de structuration des filières, pour lesquels l'article de Smadja et Muel fournit des clefs, en identifiant des grandes familles de chaînes de valeur à travers leurs caractéristiques (récentes ou non, initiées par l'amont ou par l'aval, pratiques contractuelles, cf. figure ci-dessous) et en conduisant une réflexion sur les conditions de leur succès.

Caractéristiques des chaînes de valeur oléoprotéagineuses en agriculture biologique en Europe selon les axes issus de l'analyse en correspondance multiple

proteagineux 2.jpg

Source : Oilseeds and fats, Crops and Lipids

Julien Hardelin, Centre d'études et de prospective

Source : Oilseeds and fats Crops and Lipids, Oilseeds and fats Crops and Lipids

14/04/2021

Innovation dans les industries alimentaires : impacts de la révolution numérique

L'industrie alimentaire est le premier secteur industriel français en nombre d'emplois et en chiffre d'affaires. Pourtant, il se trouve confronté ces dernières années à plusieurs défis : une baisse de sa compétitivité à l'international, une déflation résultant d'une guerre des prix avec la grande distribution, des attentes élevées des consommateurs en matière sanitaire, sensorielle, nutritionnelle et environnementale. Les acteurs sont ainsi à la recherche d'un « compromis raisonné » pour élaborer les nouveaux produits (voir la figure). Forte de ce constat et au regard des évolutions des comportements alimentaires, l'Académie des technologies a publié, en mars, un rapport comprenant une série de recommandations sur les transitions numériques stratégiques pour le secteur.

Un des enjeux forts, à la croisée de plusieurs recommandations, concerne la consolidation, voire la création des données aux différents maillons de la chaîne alimentaire : au niveau de l'aliment (propriétés nutritionnelles, coût environnemental, qualités organoleptiques), au niveau des procédés de fabrication et du conditionnement. Les progrès réalisés par l'intelligence artificielle et les méthodes d'apprentissage devraient permettre de modéliser ces systèmes complexes, dans le but d'améliorer la production et le conditionnement des produits existants, mais aussi d'aider à la conception de nouveaux aliments. De plus, des informations standardisées, interopérables et contrôlées en entrée d'une blockchain conforteraient la traçabilité des denrées, attente forte du consommateur. Ce chaînage d'informations, à chaque étape, aiderait également l'industriel par rapport à plusieurs problèmes : veiller au bon respect des cahiers des charges, choisir de s'approvisionner chez des producteurs soucieux de diminuer l'impact environnemental, réagir rapidement en cas d'accident sanitaire.

Les industriels à la recherche d’un « compromis raisonné » pour respecter la règle des 8S

8S.jpg

Source : Académie des technologies

Plusieurs autres solutions numériques sont détaillées dans le rapport (capteurs spécifiques, équipements intelligents, robotique-cobotique, etc.), comme pouvant être utiles à l'industrie alimentaire. Cependant, ce secteur est concurrencé par de nouveaux produits et services qui émergent sur le marché des plats cuisinés : robots cuiseurs, fours intelligents, livraison de repas à domicile, plateformes dédiées à la vente directe ou à l'approvisionnement via des circuits courts, etc.

Jérôme Lerbourg, Centre d'études et de prospective

Source : Académie des technologies

13/04/2021

Banque mondiale, Future Foodscapes. Re-imagining Agriculture in Latin America and the Caribbean, novembre 2020

La Banque mondiale a publié en novembre 2020 les résultats d’une étude sur l’avenir des systèmes agricoles et alimentaires en Amérique latine et dans la Caraïbe à l’horizon 2030. Cette région est la première exportatrice nette de produits alimentaires au monde. L’agriculture compte pour environ 5 % du produit intérieur brut (PIB) dans 20 pays, mais elle est surtout le principal moteur du développement du secteur agroalimentaire, qui représente 11,3 %, 6,9 % et 11,9 % des PIB du Pérou, du Chili et du Mexique. Dix facteurs sont susceptibles de structurer l’avenir de l’agriculture parmi lesquels la croissance démographique régionale, la hausse du revenu médian, la hausse de la productivité, l’urbanisation grandissante, les migrations infra-nationales et régionales, la digitalisation du secteur agroalimentaire. Le changement climatique et les relations commerciales internationales constituent deux sources de ruptures possibles. À partir de ces éléments, cinq scénarios ont été élaborés.

Facteurs pris en compte dans l’élaboration des scénarios

caraïbe.jpg

Source : Banque mondiale

Source : Banque mondiale

08/04/2021

Portrait de l'offre alimentaire des supermarchés québecois en 2019

Le BioClips publié le 30 mars 2021 par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec est venu clore une série d'analyses sur l'offre alimentaire des supermarchés de la province en 2019. Les principaux rayons ont été passés en revue, au fil de cinq numéros : fruits et légumes, viandes, poissons et prêt-à-manger, produits laitiers et œufs, produits de longue conservation, produits surgelés et boissons.

En 2019, les ventes de denrées et de boissons s'élevaient à 18,7 milliards de $, le tiers des dépenses des ménages (figure ci-dessous) se portant sur des produits de longue conservation (boulangerie, soupes, etc.). Parmi les derniers résultats publiés, retenons par exemple que les produits surgelés représentaient 8 % des ventes, avec une croissance de 16 % par rapport à 2012. Les crèmes glacées constituent 19 %, en volume, de ces achats, les entrées et hors-d’œuvre 17 % et les produits à base de pomme de terre 10 %. De plus, en 7 ans, ce sont les fruits surgelés (+ 87 % en volume), les bâtonnets de poisson (+ 79 %) et les pâtés à la viande (+ 55 %) qui ont connu les plus fortes hausses.

Répartition des dépenses des ménages québécois dans le panier d'épicerie en 2019

supermarchés.jpg

Source : MAPAQ

Lecture : la catégorie « allées centrales » comprend les produits de boulangerie, les grains et produits céréaliers, les condiments, épices et vinaigres, le sucre et les confiseries, les conserves de fruits et préparations à base de fruits, le café et le thé, les légumes en conserve et autres préparations à base de légumes, les autres préparations alimentaires, les noix et graines, les collations, les soupes (sauf celles pour nourrisson), les margarines, huiles et matières grasses (sauf le beurre), les poissons en conserve ou autres conserves de poissons.

Source : MAPAQ

12/03/2021

Les déterminants de l'approvisionnement durable en légumineuses pour l'alimentation humaine en Suède

Des chercheurs de l'université des sciences agricoles de Suède se sont penchés sur les impacts environnementaux de l'approvisionnement en légumineuses destinées à l'alimentation des Suédois, dont la consommation augmente mais reste tributaire des importations. Leur étude, basée sur une analyse de cycle de vie incluant la production, la transformation, le conditionnement et le transport, compare les impacts de cinq légumineuses cultivées dans le pays en agricultures conventionnelle et biologique, et de trois légumineuses importées des cinq principaux pays fournisseurs. Les effets environnementaux considérés incluent la demande énergétique primaire, le potentiel d'eutrophisation, l'utilisation de pesticides, l'occupation des sols ainsi que les impacts sur la biodiversité et le climat.

L'effet des modes de culture suédois est important (figure ci-dessous). L'analyse de cycle de vie montre que les variétés à haut rendement ont un impact moindre par kilogramme produit. Elle souligne néanmoins que les légumineuses d'interculture (comme le pois gris) ont un potentiel intéressant, malgré leur faible rendement par hectare.

L'étude montre surtout qu'il est fondamental d'inclure, dans l'analyse du cycle de vie, les étapes suivant la récolte, car la transformation et le transport ont un impact majeur sur l'environnement. Les émissions de gaz à effet de serre sont ainsi huit fois plus importantes pour les fèves en conserve venant de Chine ou des États-Unis et transformées en Italie, que pour les lentilles et pois gris secs produits en Suède. Selon les auteurs, les transports de longue distance contribuent considérablement à la consommation énergétique et au changement climatique, particulièrement lorsque les légumineuses sont transformées et empaquetées loin de leur lieu de consommation finale.

Émissions de gaz à effet de serre pour plusieurs variétés de légumineuses suivant leurs modes de culture, de transformation, leur conditionnement et leur origine géographique

suède 1.jpg

Source : Sustainable Production and Consumption

Lecture : (d)  indique les légumineuses sèches (par opposition aux légumineuses en conserve) ; CHI : Chine ; SWE : Suède ; ITA : Italie ; CAN : Canada ; TUR : Turquie ; org : production biologique ; cons : production conventionnelle.

Enfin, l'origine de la production est déterminante pour l'impact sur la biodiversité : les caractéristiques des écorégions (et notamment leur vulnérabilité par rapport aux pertes de biodiversité) font parfois varier de manière importante cet effet au sein d'un même pays (comme par exemple en Chine).

Impact sur la biodiversité de variétés de légumineuses produites dans différentes régions (mesuré en fraction d'espèces disparaissant potentiellement par kg produit)

suede 2.jpg

Source : Sustainable Production and Consumption

Marie-Hélène Schwoob, Centre d'études et de prospective

Source : Sustainable Production and Consumption

09/03/2021

Peut-on manger sans risques ? Acteurs et instruments de la sécurité sanitaire

Sociologies pratiques consacre un dossier à la sécurité sanitaire des aliments. Parmi les articles, l'un porte sur le travail des inspecteurs de restaurants, sa standardisation, et l’autonomie relative que les agents de la Direction départementale de la protection des populations (préfecture de police) de Paris ont su conserver. Un autre traite des différentes visions du métier d’artisan charcutier. Pour cela, l’auteure étudie un parcours de formation d’adultes en CAP : en prenant le cas du sel nitrité, elle s'intéresse à l'adéquation entre savoirs transmis et attentes des personnes formées. Elle montre que celles-ci souhaitent plus de débats et une meilleure adaptation des enseignements aux évolutions des connaissances. Enfin, signalons un article sur les conceptions du « bien manger » induites par les applications mobiles d’évaluation des qualités alimentaires. En généralisant de facto le label Nutri-Score, au-delà de son utilisation volontaire par les entreprises, ces applications prolongeraient l’action publique en matière de « gouvernement des conduites » et d’information du consommateur. Elles peuvent aussi la concurrencer en diffusant d'autres critères d'évaluation, par exemple en reprenant le score Nova lié au degré de transformation des produits.

Source : Sociologies pratiques

11/02/2021

En 2020, l’activité du commerce de détail alimentaire se développe

Le 17 décembre 2020, l’Insee a publié La situation du commerce, document annuel exposant les résultats des travaux menés pour la commission des comptes commerciaux de la Nation. L’édition 2020 fait le bilan de l’année écoulée, en présentant notamment l’impact de la Covid-19 sur l’activité des secteurs commerciaux. Les données mobilisées sont de plusieurs natures : volumes de ventes (basés sur les déclarations de TVA et publiés mensuellement par l’Insee), données des cartes bancaires, enquêtes et traitements ad hoc. Les données du quatrième trimestre 2020 n’étant pas disponibles au moment de la publication du document, les résultats ont été calculés en considérant que les niveaux atteints au mois de septembre se sont maintenus jusqu'à la fin de l'année. Les effets du second confinement (30 octobre - 23 novembre) ne peuvent donc être observés. L’Insee présente également des analyses sectorielles approfondies pour 2018. Enfin, l'analyse est complétée par un panorama sur les échanges internationaux en 2019.

En 2020, l’activité commerciale (tous secteurs confondus ; figure ci-dessous) recule et, pour la première fois depuis dix ans, les ventes du commerce de détail fléchissent (- 2 %). En dépit de ce contexte, le commerce alimentaire, bénéficiant de la hausse du nombre de repas pris à domicile, progresserait de 2,6 %. Cette croissance de l’activité serait observée dans les hypermarchés (+ 1,4 %) mais surtout dans les supermarchés (+ 6,8 %), qui bénéficient de la limitation des déplacements des consommateurs. L’activité commerciale progresserait également en magasin spécialisé (+ 3,8 %), circuit déjà dynamique en 2019 (+ 2,9 %). Les bouchers-charcutiers, les primeurs et, dans une moindre mesure, les poissonniers, tirent parti de cette évolution. Tandis que les cavistes et les buralistes voient leur activité s’amenuiser, les boulangeries, pâtisseries et confiseries sont les plus fortement affectées. L'augmentation du nombre de repas pris à domicile est défavorable à ce secteur (baisse de la vente de produits traiteurs), tout comme la limitation des rassemblements (moindres achats de pâtisseries) et l’engouement pour les produits faits à la maison. Cette baisse des achats s’ajoute à celle, plus structurelle, de la consommation de pain.

Évolution du volume des ventes dans le commerce de détail

commerce de détail .jpg

Source : Insee

Amandine Hourt, Centre d'études et de prospective

Source : Insee

10/02/2021

L'implication croissante des Big Tech dans l'agriculture numérique

Dans son dernier rapport, l'ONG Grain s'intéresse à l'implication croissante des grandes entreprises technologiques, dites les « Big Tech », dans le secteur de l'agriculture numérique. Au premier rang d'entre elles figurent les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) et leurs investissements massifs dans ce domaine, ces dernières années. Les principaux engagements de ces entreprises dans ce secteur (services développés, investissements, acquisitions) sont ainsi recensés et analysés, au niveau mondial.

Google, Amazon et Microsoft ont notamment mis en place leurs propres plateformes dédiées, fournissant aux agriculteurs des données et des analyses en temps réel sur l'état des sols, la croissance des cultures, les conditions météorologiques à venir (exemples dans la figure ci-dessous). La qualité de ces conseils dépend de la quantité des informations dont ces firmes disposent. Aussi, des associations avec les entreprises développant du matériel technologique agricole (drônes, capteurs, tracteurs high-tech, etc.) leur permettent de bénéficier des données qui y sont collectées. Les grandes entreprises agro-industrielles vendant des intrants, quant à elles, proposent déjà des applications mobiles prodiguant des conseils sur l'utilisation de leurs produits, dont la personnalisation dépend des informations fournies par l'agriculteur lui-même, sur ses terres et ses pratiques. L'infrastructure numérique nécessaire à ces applications est mise à disposition par les mêmes acteurs de la Big Tech (services de cloud), enrichissant d'autant les informations récoltées pour leurs propres plateformes.

Exemples d'implications des GAFAM dans le secteur de l'agriculture numérique

gafam,agriculture 4.0,plate-forme

Source : Grain

Selon les auteurs, autour des données agricoles convergent les intérêts des fournisseurs d'intrants et de matériels (pesticides, engrais, tracteurs, drones, capteurs, etc.), et des Big Tech contrôlant les flux d'informations. Toutefois, cette chaîne de collecte ainsi constituée risque de déboucher sur des services de qualité inégale proposés aux agriculteurs par les plateformes. À travers leurs équipements technologiques, les grandes exploitations transmettent des informations en quantité suffisante sur leur périmètre : elles bénéficieront de conseils de meilleure qualité que ceux délivrés aux petites structures dans des zones déficitaires en données collectées.

Jérôme Lerbourg, Centre d'études et de prospective

Source : Grain

17:34 Publié dans Agriculteurs, IAA, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : gafam, agriculture 4.0, plate-forme |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/02/2021

Revue de travaux sur l'industrialisation de la production d'insectes comestibles

Environmental Research Letters a publié la première revue de littérature concernant les travaux récents sur l'industrialisation de la production d'insectes comestibles. Estimé à 406 millions de $US en 2018, ce marché pourrait atteindre 1,18 milliard en 2023. Cette forme d'élevage concerne de nombreux débats de société et la recherche scientifique s'y intéresse de plus en plus. Les auteurs analysent les articles de 2018 dont la majorité se concentre sur l'industrialisation de la production. Cela dénote un besoin de recherche appliquée, sous l'influence notamment des exigences de la réglementation européenne Novel food.

Les 66 articles retenus traitent divers aspects. Pour les aspects microbiologiques, trois points clés sont considérés : les conséquences des conditions de production sur le microbiote des animaux, la survie éventuelle de pathogènes en post-production, les méthodes de décontamination. Les facteurs externes sont également étudiés, les principaux étant la température et l'alimentation des insectes, déterminantes pour leur métabolisme, leur taux de croissance, leur composition en macronutriments. Sur ces aspects, les auteurs soulignent la part importante d'articles traitant de l'Afrique. Le contexte occidental est moins abordé, du fait d'une concurrence forte des entreprises et laboratoires de recherche, et donc d'une réticence à la diffusion de résultats.

En matière de développement de produits, la poudre d'insectes est la forme la plus commune, ingrédient de denrées ensuite cuites (ex. crackers, pains, céréales). Parmi les procédés de transformation, le fractionnement contribue à la biodisponibilité des composants nutritionnels et à la standardisation des produits. Les améliorations de la qualité sanitaire et de la durée de vie sont aussi étudiées. Par ailleurs, l'acceptation de ces produits par les mangeurs est envisagée, variable selon la localisation géographique, le caractère traditionnel ou non de la consommation d'insectes, l'espèce (2 000 étant comestibles), le genre et le statut socio-économique des consommateurs, etc.

Enfin, si les dimensions sociales et environnementales (aspects culturels, éthique animale, etc.) sont souvent mentionnées dans les articles, peu d'analyses spécifiques leur sont consacrées. Pour les auteurs, les travaux sur les aspects sociaux et environnementaux sont indispensables, l'industrialisation de l'élevage d'insectes soulevant des questions importantes à traiter, telle celle des conséquences du passage à une production industrielle sur sa durabilité, largement débattue actuellement.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Environmental Research Letters

08/02/2021

Q Open, une nouvelle revue en accès libre de l'Association européenne des économistes agricoles

Q open .jpg

L'Association européenne des économistes agricoles (EAAE) publiait déjà l'European Review of Agricultural Economics et Eurochoices. En partenariat avec Oxford University Press, elle vient de faire paraître le premier numéro d'une nouvelle revue, Q Open. En accès libre, elle a pour ambition de devenir une publication de référence en économie, dans les domaines de l'agriculture, de l'environnement, des ressources naturelles et du climat, de l'alimentation et du développement agricole et rural. Les articles sont évalués par les pairs avec une relecture en « double aveugle » (les auteurs ne connaissent pas l'identité des évaluateurs, et vice-versa).

Dans ce numéro inaugural, une série d'articles est consacrée à la prospective et à l'analyse des arbitrages entre critères d'impacts (trade-off analysis), appliquées aux systèmes alimentaires, sous l'angle de leur utilisation pour orienter les choix en matière de recherche et d'innovation. Ces articles présentent les résultats d'un projet de recherche mené pour le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR), en vue d'appuyer sa réforme « One CGIAR » entamée en 2019. Cette réforme vise à redéfinir ses missions, sa gouvernance, ses partenariats, etc., pour augmenter ses impacts et son alignement sur les Objectifs de développement durable (ODD).

Parmi les travaux présentés, figurent deux revues de littérature : l'une analyse 11 prospectives récentes menées par diverses organisations (World Resources Institute, Food and Land Use Coalition, EAT-Lancet, etc.), sur le thème « système alimentaire, environnement et changement climatique » ; l'autre s'intéresse à la prise en compte du genre, de la pauvreté et de la nutrition dans les études prospectives. Si les tendances lourdes sont communes à la plupart des prospectives (démographie, changement climatique, etc.), les auteurs soulignent des aspects insuffisamment considérés, malgré leur rôle souvent déterminant : inégalités alimentaires et d'accès aux technologies, gouvernance, évolution des rapports de pouvoir, risques de ruptures systémiques, etc. En complément, un article propose une revue très complète des outils et méthodes développés depuis plusieurs années en matière d'arbitrages entre impacts multiples (économie, santé, environnement, etc.). Allant des modèles de simulation au projet AgMIP, ils permettent de plus en plus d'enrichir la prospective par des analyses quantitatives.

Julien Hardelin, Centre d'études et de prospective

Source : Q Open