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11/07/2022

Controverses sur les modifications ciblées du génome appliquées aux animaux d’élevage

Dans cet article publié en mai 2022, les auteurs analysent les prises de position d'acteurs français (scientifiques, professionnels, représentants de la société civile, etc.) sur la question des animaux génétiquement modifiés (AGM). L'arrivée d'outils de modification génétique ciblée, comme CRISPR-Cas9, a multiplié les travaux de recherche dans le domaine végétal, mais aussi animal. Hormis les questions scientifiques, les auteurs distinguent deux types d'argumentaire émergeant des premières prises de position. Les promoteurs veulent sortir de l'ancien débat sur les OGM en nommant différemment ces nouvelles techniques (NBT, édition du génome) et en présentant leur intérêt sous l'angle du bien-être animal dans les élevages (écornage des vaches, modification in ovo du sexe des poussins pour éviter le broyage des mâles, etc.). Leurs détracteurs, quant à eux, les appellent « nouveaux OGM » ou « OGM cachés », et y voient plutôt un outil pour poursuivre l'intensification des élevages, les détournant alors d'une évolution vers des systèmes plus durables.

Source : INRAE Productions animales

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14/06/2022

Offre, demande et flux de fourrages à La Réunion

Conduit entre 2017 et 2020, le projet GABIR (Gestion agricole des biomasses à l’échelle de La Réunion) visait à améliorer l’autonomie des exploitations en valorisant les biomasses disponibles localement. Un article publié en avril 2022, dans la revue Fourrages, se penche sur les conditions de la mise en place d’une filière fourragère, sur l’île, pour sécuriser l’approvisionnement en saison sèche (caractérisée par un déficit), comme en saison de pluie, pour l’ensemble du territoire.

Dans un premier temps, les chercheurs ont établi des bilans fourragers au moyen d’un modèle spatialisé de simulation des flux. Le parcellaire fourrager de 35 184 ha a été réparti en 12 zones logistiques (figure ci-dessous) puis, à partir de la littérature existante, un type de fourrage, un mode d’exploitation et un rendement moyen ont été associés à chaque parcelle. En volume produit, l’herbe sur pied (pâturée) arrive en tête, suivie par l’enrubanné et le foin.

Les douze zones logistiques identifiées et les élevages présents dans chaque zone (en Unité de gros bétail, UGB)

fourrages réunion.jpg

Source : Fourrages

Dans un second temps, A. Lurette et ses collègues ont estimé la demande de fourrage au moyen d’une géolocalisation des exploitations et de leurs troupeaux. L’alimentation des 53 800 têtes de bétail se fait majoritairement à partir d’herbe pâturée (32 %), d’affouragement en vert (30 %) et d’enrubanné (22 %). Les bovins et petits ruminants représentent près de la moitié du cheptel et des besoins en fourrage de l'île (tableau ci-dessous).

Total des consommations annuelles de six fourrages par les différents cheptels réunionnais (en tMS/an)

fourrages 2.jpg

Source : Fourrages

Les zones logistiques d’offre et de demande ont été superposées, montrant une sous-valorisation de l’herbe en saison des pluies, qui a des répercussions négatives sur la disponibilité des fourrages en saison sèche. Parmi les leviers techniques mobilisables, la fauche dans les Hauts de La Réunion, concernés par le déficit de fourrages, paraît la plus efficace. La modélisation a enfin recherché les solutions les plus optimales, en matière de flux, entre producteurs et consommateurs. Un scénario de référence, basé sur des échanges de proximité, a été comparé à un autre prévoyant une augmentation de la production dans les hauts de l’île et la création de quatre structures de stockage. Ce deuxième scénario aboutit à la couverture des besoins de plus d’élevages et, surtout, à la valorisation de 8 691 tMS supplémentaires de fourrage grâce au stockage.

Nathalie Kakpo, Centre d’études et de prospective

Source : Fourrages

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13/06/2022

Luc Mounier, 2022, Le bien-être des animaux d'élevage, Éditions Quæ, 2022, 72 pages

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 Les éditions Quæ ont publié en mai 2022 le dernier ouvrage d'une série sur le bien-être des animaux d'élevage. Son contenu est très pédagogique : des fiches rédigées par de nombreux auteurs dans un langage simple pour retenir les notions essentielles, un résumé concluant chaque chapitre, un quiz final, une bibliographie indicative. Après les deux premiers tomes visant à « comprendre » et à « évaluer » le bien-être animal, ce dernier tome porte sur son amélioration.

Les auteurs rappellent que les réponses après la détection d'un risque d’atteinte au bien-être animal en élevage sont nombreuses, mais qu'elles doivent être adaptées à chaque situation. Ainsi, mettre en place quelques solutions pragmatiques vaut mieux qu'essayer d'atteindre un idéal difficilement accepté par l'éleveur. Les différentes options étudiées concernent l'environnement des animaux, les relations avec l'éleveur, la santé, la prise en charge de la douleur, la sélection génétique, le transport et l'abattage.

Lien : Éditions Quæ

09:37 Publié dans Production et marchés, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : bien être animal, élevage |  Imprimer | | | | |  Facebook

15/04/2022

Conséquences multiples du conflit en Ukraine

De nombreuses publications s'intéressent aux conséquences diverses de la guerre en Ukraine. Dans une analyse du 7 mars 2022, la Coface traite de divers secteurs (agricole et agroalimentaire, chimie, etc.), et rappelle notamment l'importance de la Russie sur le marché du bois d'œuvre (16 % des exportations en 2019, en particulier de conifères). Les sanctions économiques devraient exacerber les tensions dans un secteur déjà marqué par des restrictions russes aux exportations. Les auteurs envisagent également les conséquences sur l'Europe (inflation, etc.) et les autres régions du monde (Asie-Pacifique, pays du Golfe, Afrique, etc.).

Sur le média en ligne farmdocDAILY, des chercheurs de l'université de l'Illinois publient fréquemment des analyses, par exemple sur les principaux marchés de matières premières agricoles concernés et leurs réactions suite au déclenchement du conflit. Ils s'intéressent au Midwest (implications pour les agriculteurs en matière de choix de cultures ou d'assurances agricoles, liées notamment aux coûts des engrais azotés), et envisagent les perspectives pour la production de céréales en 2023 dans cette zone. Enfin, ils traitent de la dépendance forte du Brésil aux importations d'engrais, et des dynamiques de production de blé au Brésil et en Argentine.

De son côté, l'Institut de l'élevage (Idele) met régulièrement en ligne des contributions envisageant les effets du conflit sur l'élevage, et plus particulièrement les filières de ruminants. En matière d'exportations européennes vers l'Ukraine et la Russie, sont principalement concernés les animaux vivants destinés à la reproduction et à la production de semence, ainsi que certains co-produits (abats frais et congelés, cuirs). Les implantations, dans les deux pays, de trois grands groupes laitiers (Danone, Lactalis, Savencia) sont également rappelées. L'élevage français sera essentiellement touché par la flambée des prix des grains, des engrais et de l'énergie, et l'Idele identifie des « bonnes pratiques » pour en réduire les conséquences (ex. mise à l'herbe précoce pour économiser des concentrés).

Enfin, signalons un numéro de l'émission Le dessous des cartes (12 mars, Arte) consacré au blé, « arme de food power », qui aborde divers sujets de manière didactique.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

11/04/2022

Atlas climatique : quel climat pour demain en France ?

Pour alimenter Aclimel, l’espace de ressources sur l’anticipation et la gestion des aléas climatiques en élevage, l’Institut de l’élevage (Idele) a publié, en février 2022, un atlas permettant de connaître les évolutions possibles de différents paramètres météorologiques au fil du temps : température moyenne au printemps, nombre de jours de gel par an, etc. Pour chacun des éléments retenus, une situation de référence (1976-2005) est présentée. Elle est suivie de prévisions à moyen (2021–2050), long (2041-2070) et très long termes (2070-2100). Les prévisions présentées s’appuient sur les hypothèses émises dans le scénario n’incluant pas de politique climatique spécifique, issu du 5e rapport du GIEC (2014). Les informations mobilisées sont produites par Météo-France, le Centre national de recherches météorologiques (CNRM), l’Institut Pierre-Simon Laplace et le Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique (Cerfacs), dans le cadre du projet Drias Les futurs du climat.

Température moyenne en hiver (en °C)

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Source : Idele, d'après Drias Les futurs du climat (Météo-France, CNRM, IPSL, CERFACS)

Source : Idele

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14/03/2022

L'Institut wallon de l'évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS)

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L'Institut wallon de l'évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS) est un organisme belge, public et indépendant, ayant pour mission de produire des connaissances utiles à la prise de décision en Wallonie. Ses trois directions produisent des statistiques publiques (l'IWEPS est l'autorité statistique de la région), des évaluations de politiques publiques et des travaux d'anticipation. Ses domaines d'intervention sont larges et ils mobilisent des disciplines variées (sciences économiques, sociales, politiques et environnementales). Son équipe de 63 personnes publie des notes de conjoncture, des séries statistiques mensuelles, des analyses de tendances économiques.

En matière d'anticipation, l'IWEPS coordonne depuis 2018, avec le Centre wallon de recherches agronomiques, une étude prospective intitulée Co-contruire les futurs de l'élevage bovin en Wallonie à l'horizon 2040. Le projet doit se terminer fin 2022, mais deux livrables sont déjà disponibles et les premiers résultats ont été présentés lors de quatre conférences en février. La première présentait un état des lieux de l'élevage bovin, constitué à 45 % de vaches laitières et à 55 % de vaches allaitantes. Le cheptel est en baisse constante, particulièrement dans le secteur laitier (figure ci-dessous). En parallèle, la taille moyenne des élevages a doublé en 30 ans, passant de 70 à 140 têtes.

Évolution du cheptel bovin wallon (en milliers), depuis 1990

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 Source : IWEPS

La deuxième conférence expliquait la démarche prospective et la troisième détaillait les résultats. La réflexion prospective, réalisée à partir de 41 entretiens auprès de représentants des parties prenantes, a permis de dégager quatre dynamiques clés : la spécialisation des filières, la prise en compte des enjeux sociétaux, accroissement de la pénibilité du métier, la réappropriation des activités relevant de l'aval de la filière par l'exploitation (ex. vente en circuit court). Grâce à un questionnaire en ligne, cinq facteurs clés d'évolution ont ensuite été identifiés (flèches vertes dans la figure ci-dessous).

Degré d'importance des facteurs d'évolution de l'élevage bovin

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Source : IWEPS

Les scénarios ont été élaborés par des groupes de travail comprenant les différentes parties prenantes, en choisissant et en opposant deux facteurs sur la base de leur importance et de l'imprévisibilité de leur évolution. Enfin, une table ronde a envisagé les facteurs d'évolution de l'élevage wallon : importance du sociétal et de l'environnement, vieillissement de la population des agriculteurs, risque de non-remplacement des départs en retraite, foncier, etc.

Franck Bourdy, Centre d'études et de prospective

Source : IWEPS

14/10/2021

L'Anses publie son avis sur la protection des parcours de porcins en plein air

L'Anses a publié, en septembre 2021, un avis et un rapport d'expertise collective sur les dispositifs de protection des parcours de porcins en plein air, pour éviter la transmission de maladies par la faune sauvage. En effet, alors que la peste porcine africaine sévit dans des pays proches, l'élevage en plein air fait craindre une telle contagion, l'avis allant cependant au-delà de cette seule épizootie. Ce type d'élevage concerne 5 à 10 % des exploitations françaises, souvent en lien avec une démarche de qualité. La double clôture réglementaire comporte des coûts d'entretien élevés et les exploitants préfèrent utiliser une clôture plus simple, également prévue par la réglementation, en association à des mesures complémentaires (organisation spatiale de l'élevage, présence d'un chien ou d'un verrat sur le parcours, dispositifs d'effarouchement, immunocastration des femelles). Si l'avis regrette le manque d'études sur le sujet, il constate que ces dispositions complémentaires augmentent l'efficacité d'une clôture simple, mais également la non-observance des mesures de biosécurité.

Source : Anses

05/07/2021

Avenir de la filière caprine française

Le numéro 108 de la revue de la Société d'Ethnozootechnie termine le projet, débuté avec le numéro 105, d'une description de la filière caprine française. Elle comporte trois parties : un aperçu historique, une description des régions caprines, un bilan et des perspectives.

La filière a conservé une bipolarité entre industries laitières commercialisant préférentiellement des produits provenant d'éleveurs livreurs en circuits nationaux et producteurs fermiers privilégiant les circuits courts. Ces derniers représentent encore une part importante (20 %) de la production fromagère.

Bipolarité de la filière caprine française

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Source : Ethnozootechnie

À l'avenir, six questions seront déterminantes. L'incidence croissante de la PAC sur les revenus des éleveurs livreurs les rendra-t-elle dépendants des aides ? La livraison du lait aux entreprises agroalimentaires entraînera-t-elle une concentration autour de quelques groupes ? Le secteur fermier saura-t-il se maintenir grâce aux circuits courts ? La baisse du nombre d'éleveurs se ralentira-t-elle ? Comment la filière répondra-t-elle aux demandes sociétales ? Restera-t-elle unie dans sa diversité ?

Source : Société d'Ethnozootechnie

La relation entre les professionnels et les animaux dans l'élevage du futur

Dans le cadre de la semaine de l'agriculture, les instituts techniques agricoles et INRAE ont organisé, du 17 au 21 mai 2021, trois webinaires pour « imaginer l'agriculture de 2035 ». Après avoir exploré les paysages olfactifs pour la protection des cultures, puis le microbiome des plantes, le dernier s'intéressait aux relations homme-animal dans les élevages de demain.

La profession d'éleveur du futur sera multifonctions : il faudra savoir être à la fois chef d’entreprise, producteur, responsable environnemental et du bien-être animal. Dans une telle configuration, l'animal serait à la fois un compagnon de travail et un être affectif avec lequel l'homme interagit.

L'étude des relations entre éleveurs et animaux s'est renouvelée au cours de la dernière décennie. Le bien-être associe désormais celui de l'animal et celui de l'éleveur parce qu'ils dépendent l'un de l'autre : c'est le concept One Welfare qu'étudie un réseau mixte technologique nouvellement créé.

Dix ans d'une relation éleveur-animal

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Source : Acta-INRAE

Source : Acta

10/05/2021

Le bannissement des cages en discussion au Parlement européen

La commission agricole du Parlement européen a mené, le 15 avril 2021, une audition sur l'arrêt de l’utilisation des cages dans tous les modes d'élevage. Elle fait suite au succès d'une initiative citoyenne européenne, intitulée « Pour une nouvelle ère sans cage », proposée par le CIWF en 2018. Cette pétition a obtenu un réel succès avec plus d'1,4 million de soutiens permettant sa validation en 2020.

S'appuyant sur trois rapports du CIWF, de l'IEEP (think tank environnemental) et du Parlement européen, la pétition visait les cages proprement dites (volailles, lapins), mais aussi les cages de mise-bas des truies, les cases individuelles des veaux, etc. Nonobstant les textes législatifs en vigueur ou en préparation (voir tableau), la pétition demande d'inclure dans la directive de 1998 sur l'élevage un article interdisant les cages à partir de 2027, un soutien financier aux éleveurs pour mettre en place cette obligation et une interdiction des importations de pays tiers ne respectant pas cette demande.

Lois et actions interdisant les cages dans les État membres de l'Union européenne

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Source : Parlement européen

Au cours de cette audition se sont exprimés les organisateurs de la pétition, un expert scientifique, un éleveur hollandais travaillant sans cage, des membres du Comité économique et social européen (CESE) et du Comité des régions, les commissaires européens à la santé et à l'agriculture, et de nombreux parlementaires. Les commissaires européens ont ainsi salué cette initiative qui pourrait être intégrée dans la stratégie « De la ferme à la fourchette ».

Source : Parlement européen

10/03/2021

La peste porcine africaine en Chine et ses conséquences

L’Académie d’agriculture de France et l’Académie vétérinaire de France ont organisé une séance, le 3 février 2021, sur l’épizootie de peste porcine africaine (PPA) en Chine et ses conséquences locales comme mondiales. Après un exposé de Marie-Frédérique Le Potier (Anses) sur cette maladie, son épidémiologie et les moyens de lutte, Jean-Christophe Audonnet (Boehringer-Ingelheim), Jean-Marc Chaumet (Idele) et Boris Duflot (Ifip) ont présenté ses conséquences sanitaires et économiques en Chine et dans le monde.

La Chine reconnaît officiellement l’abattage de 1,2 million de porcs depuis le déclenchement de l’épizootie, en 2018, mais la moitié du cheptel national (soit 250 millions de têtes) serait en fait concernée, autrement dit le quart de l’effectif mondial, selon J.-C. Audonnet. En l’absence de vaccin, la Chine prend des mesures prophylactiques. La création de porcs génétiquement résistants à la PPA semblant illusoire, les autorités publiques prônent le remplacement de multiples abattoirs locaux par des abattoirs industriels de grande capacité. De la même façon, elles privilégient la disparition des petits élevages au profit de « mégafermes » dotées de dispositifs de biosécurité de haut niveau : un ensemble de 22 bâtiments avec 1 800 porcs par étage pourrait ainsi produire 2,1 millions de têtes par an. Selon l’intervenant, les animaux comme les personnels seraient isolés dans ces structures quasi-autonomes, avec des conséquences potentielles sur leur bien-être. Existant déjà pour la volaille, un projet de ferme automatique, où le personnel serait remplacé par des robots et de l’intelligence artificielle, est aussi à l’étude.

Sur le plan économique, J.-M. Chaumet montre que la chute de la production interne de viande porcine a entraîné une augmentation de son prix, qui s’est traduite par une hausse des prix des autres viandes (figure ci-dessous) avec, pour conséquence, une inflation croissante. Le gouvernement chinois, pour en prévenir les conséquences sociales, réalise des importations massives de viande porcine (deuxième figure ci-dessous), creusant ainsi son déficit commercial.

Évolution du prix de la viande en Chine

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Source : Abcis

Selon J.-M. Chaumet, la Chine cherche donc à rétablir son autonomie alimentaire en favorisant des élevages sur son sol, quitte à s’affranchir de certaines contraintes environnementales, ou en développant à son profit la production animale à l’étranger.

Importations chinoises de viande en valeur

chine viande 2.jpg

Source : Abcis

Franck Bourdy, Centre d'études et de prospective

Source : Académie d’agriculture de France

08/03/2021

L’impact des ondes électromagnétiques sur les animaux d’élevage

L’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) a organisé, le 18 février 2021, une audition sur l’effet des ondes électromagnétiques sur les animaux. Une variété d'acteurs ont participé : chercheurs, éleveurs, pouvoirs publics, vétérinaires, représentants de chambres d’agriculture, sociétés d’électricité, Groupe permanent pour la sécurité électrique en milieu agricole (GPSE). Sur ce sujet complexe, l’OPECST considère qu'il convient de considérer la détresse des éleveurs. Si ceux-ci et les vétérinaires rapportent des effets sur les animaux et leurs performances zootechniques, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation souligne l’impossibilité de conclure à partir des travaux publiés. En cas de troubles sur un élevage, le GPSE conduit un triple bilan concerté, électrique, zootechnique et sanitaire. Les participants ont regretté le manque de données et de normes spécifiques aux animaux plus sensibles que les humains. De nouveaux travaux et la création d’un observatoire sont donc encouragés.

Source : Sénat

09/02/2021

Revue de travaux sur l'industrialisation de la production d'insectes comestibles

Environmental Research Letters a publié la première revue de littérature concernant les travaux récents sur l'industrialisation de la production d'insectes comestibles. Estimé à 406 millions de $US en 2018, ce marché pourrait atteindre 1,18 milliard en 2023. Cette forme d'élevage concerne de nombreux débats de société et la recherche scientifique s'y intéresse de plus en plus. Les auteurs analysent les articles de 2018 dont la majorité se concentre sur l'industrialisation de la production. Cela dénote un besoin de recherche appliquée, sous l'influence notamment des exigences de la réglementation européenne Novel food.

Les 66 articles retenus traitent divers aspects. Pour les aspects microbiologiques, trois points clés sont considérés : les conséquences des conditions de production sur le microbiote des animaux, la survie éventuelle de pathogènes en post-production, les méthodes de décontamination. Les facteurs externes sont également étudiés, les principaux étant la température et l'alimentation des insectes, déterminantes pour leur métabolisme, leur taux de croissance, leur composition en macronutriments. Sur ces aspects, les auteurs soulignent la part importante d'articles traitant de l'Afrique. Le contexte occidental est moins abordé, du fait d'une concurrence forte des entreprises et laboratoires de recherche, et donc d'une réticence à la diffusion de résultats.

En matière de développement de produits, la poudre d'insectes est la forme la plus commune, ingrédient de denrées ensuite cuites (ex. crackers, pains, céréales). Parmi les procédés de transformation, le fractionnement contribue à la biodisponibilité des composants nutritionnels et à la standardisation des produits. Les améliorations de la qualité sanitaire et de la durée de vie sont aussi étudiées. Par ailleurs, l'acceptation de ces produits par les mangeurs est envisagée, variable selon la localisation géographique, le caractère traditionnel ou non de la consommation d'insectes, l'espèce (2 000 étant comestibles), le genre et le statut socio-économique des consommateurs, etc.

Enfin, si les dimensions sociales et environnementales (aspects culturels, éthique animale, etc.) sont souvent mentionnées dans les articles, peu d'analyses spécifiques leur sont consacrées. Pour les auteurs, les travaux sur les aspects sociaux et environnementaux sont indispensables, l'industrialisation de l'élevage d'insectes soulevant des questions importantes à traiter, telle celle des conséquences du passage à une production industrielle sur sa durabilité, largement débattue actuellement.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Environmental Research Letters

13/01/2021

Une analyse de l'efficacité de capteurs pour détecter les mises-bas en élevage laitier

L'accroissement de la taille des troupeaux en élevage laitier rend plus difficile le travail de surveillance par l'éleveur, raison pour laquelle le recours aux capteurs tend à se développer. Ceux-ci sont par exemple utilisés pour assister l'agriculteur dans la détection des mises-bas. Dans un article publié dans la revue Animal, une équipe de chercheurs italiens a analysé l'efficacité d'un dispositif nouveau, permettant de suivre les mouvements de queue de l'animal. Combinant un accéléromètre et un inclinomètre, l'appareil émet des alertes lorsque des mouvements anormaux sont détectés. Les analyses statistiques montrent que, dans la quasi totalité des cas (>95 %), des mouvements anormaux sont détectés dans les trois heures précédant le vêlage, et une grande majorité des alertes (>70 %) sont effectivement suivies d'un vêlage dans les trois heures. L'efficacité de ce type de capteurs pour anticiper les mises-bas est donc avérée.

Source : Animal

11/12/2020

L'avenir de l'élevage européen et sa contribution à un secteur agricole durable

Une étude parue en octobre 2020 s'intéresse à l'avenir de l'élevage européen. La première partie présente la situation actuelle et les tendances à l’œuvre : place de l'élevage dans l'économie de l'Union européenne (UE), impacts sur l'environnement, bien-être animal, relation à la santé humaine. La deuxième partie analyse les facteurs de changement pour les années à venir. La troisième propose des solutions pour assurer un élevage durable.

L'élevage occupe une place importante dans l'économie agroalimentaire européenne, avec 70 milliards d'€ de produits animaux ou d'origine animale en 2017 (UE-28, 40 % de la production totale agricole) et des exportations qui augmentent depuis 2000. Il joue un rôle notable dans certains territoires en matière d'emploi et de culture (paysages, gastronomie). La nécessité de réduire les impacts environnementaux (gaz à effet de serre, pollution de l'eau, etc., cf. figure) et la baisse de la consommation de viande seront deux variables déterminantes de l'avenir de l'élevage européen. Les auteurs soulignent aussi ses contributions positives à l'environnement, notamment pour le stockage du carbone et la biodiversité grâce aux prairies permanentes : « 50 % des espèces d'oiseaux dépendent des prairies pour leur alimentation et leur reproduction ».

Intensités d'émissions moyennes de gaz à effet de serre liées à la consommation de 100 g ou de 100 kcal d'aliments

ElevageUE.jpg

Source : Commission européenne

Selon les auteurs, les substituts aux produits carnés (végétal, viande artificielle) ne devraient pas atteindre une masse critique à même de concurrencer significativement l'élevage à moyen terme (2030), car ils présentent des limites : produits encore en phase pré-commerciale, impacts incertains sur la santé (produits très transformés) et l'environnement, acceptation par les consommateurs, etc. Il conviendrait d'améliorer conjointement l'efficience environnementale et la compétitivité de l'élevage européen, plutôt que d'importer des produits animaux aux empreintes environnementales potentiellement plus fortes.

Le rapport propose à cet égard des pistes prometteuses : bioéconomie et bouclage des cycles, génétique et écologie microbienne, bien-être animal, etc. Il souligne l'importance de la diversité des systèmes d'élevage et de l'approche systémique : « les animaux sont essentiels parce qu'ils sont par nature des recycleurs, ce qui leur permet de contribuer à une agriculture plus efficace en utilisant la biomasse non comestible et en fournissant des engrais organiques ».

Julien Hardelin, Centre d'études et de prospective

Source : Commission européenne

09:28 Publié dans 1. Prospective, Filières agricoles, IAA, Production et marchés | Lien permanent | Tags : elevage, filière, prospective, europe |  Imprimer | | | | |  Facebook