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11/05/2022

Des tensions à prévoir sur les recrutements en agriculture à l'horizon 2030

La Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares, ministère du Travail) et France Stratégie ont récemment publié leur rapport de prospective sur les métiers et qualifications à l'horizon 2030, dans la continuité de précédents travaux similaires. Ces résultats ont été présentés lors d'un colloque public. Pour la première fois, les auteurs ont cherché à évaluer l'adéquation entre les personnes formées et les postes disponibles, en se basant sur les flux d'entrée en formation (graphique ci-dessous). De plus, ils ont fourni une évaluation de l'impact sur l'emploi de la transition bas carbone et de celui de la crise de la Covid.

Postes à pourvoir et déséquilibres potentiels par métiers

métiers agriculture 2030.png

Source : Dares/France Stratégie

Quel que soit le scénario, l'agriculture perdrait des emplois, mais moins vite que durant la décennie écoulée, et elle aurait des difficultés à recruter. Des variations sont attendues selon les métiers (hausses en maraîchage, en viticulture, dans les postes d'encadrement) et les scénarios (baisse atténuée dans les scénarios bas-carbone et Covid-19). Enfin, près de 10 000 emplois supplémentaires seraient à pourvoir dans l’agroalimentaire, avec une montée en qualification au profit des techniciens et des ingénieurs.

Source : France Stratégie

09:15 Publié dans 1. Prospective, Agriculteurs, IAA, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : métiers, qualifications, 2030, agriculteurs |  Imprimer | | | | |  Facebook

17/03/2022

La « théorie des ressources » pour analyser les stratégies de diversification des coopératives

De nombreuses coopératives agricoles françaises se sont développées en diversifiant leurs activités, dans des domaines parfois éloignés de leurs métiers d'origine. Dans un article récent publié dans la revue RECMA, des chercheurs analysent les stratégies mises en œuvre en faisant appel à la « théorie des ressources ».

Initialement développée pour étudier les avantages concurrentiels des firmes, elle postule que les stratégies des entreprises pour asseoir leur position dépendent surtout des compétences qu'elles peuvent mobiliser pour leur développement. Deux axes sont identifiés : la valorisation externe et le partage interne des ressources. Les excédents en ressources (financières, matérielles ou humaines) peuvent ainsi être investis dans de nouvelles activités. Dans d'autres situations, c'est la coexistence de différents métiers au sein de l'entreprise qui permet une allocation optimale des ressources, grâce aux synergies trouvées.

Les auteurs définissent ainsi quatre configurations de diversification des coopératives agricoles (figure ci-dessous), en croisant ces deux axes stratégiques de développement. Chaque idéal-type est ensuite illustré par un exemple, tiré d'études sur les coopératives menées dans le cadre d'un projet de recherche, de 2012 à 2019.

Configurations de diversification des coopératives agricoles

théorie des ressources.jpg

Source : RECMA

Le « conglomérat coopératif », tel le groupe international sucrier Tereos, s'appuie sur une réallocation des capitaux dégagés par certaines activités pour renforcer et développer les autres. La coopérative « mère » pilote et arbitre entre ses filiales pour renforcer son avantage concurrentiel. La « coopérative fédérée », à l'inverse, développe des alliances avec d'autres structures coopératives pour mutualiser les investissements, stratégie mise en œuvre notamment par InVivo. Sodiaal, pour sa part, est un exemple de « coopérative industrielle », cherchant à faire des économies d'échelle et à peser sur le marché par agrégation de structures. Dans ce cas, les synergies internes passent par une stratégie de marques. Enfin, la « coopérative plate-forme », représentée par Limagrain, se développe par transfert des savoirs-faire acquis dans le métier d'origine vers des activités de plus en plus éloignées.

En conclusion, les auteurs reviennent sur la nécessité pour les dirigeants élus des coopératives de maîtriser intellectuellement les ressorts des stratégies de diversification, afin de réduire les risques de destruction de valeur pour les agriculteurs.

Muriel Mahé, Centre d'études et de prospective

Source : RECMA

17/05/2021

Le positionnement toujours spécifique des femmes dans les exploitations agricoles

La revue Travail, genre et sociétés consacre le dossier de son dernier numéro aux agricultrices, ce qui est l'occasion de revenir, à l'aide d'approches ciblées, sur certaines des évolutions récentes intervenues (ou pas) depuis les dernières modifications de statut. Ainsi, en 2015, la transparence des GAEC a été appliquée aux groupements entre conjoints, ces derniers étant permis depuis 2010.

Le dossier s'ouvre par un entretien avec la sociologue Rose-Marie Lagrave, qui a largement participé à l'affirmation d'un courant de recherche sur les femmes en agriculture. Ces dernières étaient en effet, selon elle, « invisibilisées » sur les plans statistique, professionnel et social. Si des progrès ont été accomplis au fil des années, avec des avancées majeures en matière de droits sociaux (retraite, formation, accidents du travail, etc.), au cours des années 2000, les recherches sur l'activité des femmes en agriculture, leur positionnement et leurs trajectoires professionnelles restent encore peu nombreuses. De même, en dépit des combats menés pour une meilleure reconnaissance professionnelle et sociale, elles sont restées en marge des mouvements féministes, pour lesquels elles symbolisaient l'adhésion à un modèle patriarcal inégalitaire.

De son côté, Alexandre Guérillot a mené une enquête auprès de plus de 1 200 femmes, exploitantes agricoles en bio et exerçant sous différents statuts : co-exploitantes, associées, cheffes, salariées sur l'exploitation familiale, etc. Il montre qu'elles sont encore souvent cantonnées à des fonctions « féminines » : administration, soins des animaux, transformation, vente et communication, etc. Pourtant elles sont nombreuses (un quart environ) à souhaiter exercer des fonctions typiquement « agricoles », comme la conduite des engins ou à vouloir peser sur les décisions prises. Plus significatif encore, les trois quarts des répondantes souhaiteraient réduire les tâches qui leur incombent. Dans l'ensemble, les représentations comme les places assignées restent fortement genrées en agriculture.

À partir de l'analyse, en parallèle, des trajectoires parentales et professionnelles d'une cinquantaine de cheffes co-exploitantes en couple, Clémentine Comer met en évidence l'importance de l'investissement dans la maternité et dans les tâches domestiques, comme réponse à un sentiment de déclassement professionnel, pour ces femmes dont la décision de s'installer est plus souvent subie que choisie. Elles cherchent une forme de reconnaissance dans l'engagement en faveur de ce modèle familial autant que professionnel, ce qui les conduit à le défendre.

Muriel Mahé, Centre d'études et de prospective

Source : Travail, genre et sociétés

16:36 Publié dans Exploitations agricoles, Société, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : genre, métiers, exploitations agricoles, femmes |  Imprimer | | | | |  Facebook

10/05/2021

Un portail pour accéder aux principales statistiques sur les métiers

Utilisant différentes enquêtes sur l'emploi et la population, la Dares (ministère du Travail) propose un portrait statistique des 225 métiers de la nomenclature des familles professionnelles (FAP). Il propose des cartes, graphiques, tableaux et analyses (exemple ci-dessous). Plusieurs de ces analyses relèvent du périmètre du ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation. À chaque fois, le portail documente la situation récente (2019) et les changements observés depuis 2004. Différents indicateurs sont mobilisés, notamment l'évolution de l’emploi, sa qualité, le salaire moyen, le niveau de diplôme, la répartition géographique, etc.

Comparaison des horaires de travail « atypiques » de la catégorie « Agriculteurs, éleveurs, sylviculteurs, bûcherons » avec l'ensemble des 225 métiers

dares.jpg

Source : Dares

Source : Dares

 

15:54 Publié dans 4. Politiques publiques, Agriculteurs, IAA, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : dares, métiers, emploi, agriculteurs, iaa |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/03/2021

Peut-on manger sans risques ? Acteurs et instruments de la sécurité sanitaire

Sociologies pratiques consacre un dossier à la sécurité sanitaire des aliments. Parmi les articles, l'un porte sur le travail des inspecteurs de restaurants, sa standardisation, et l’autonomie relative que les agents de la Direction départementale de la protection des populations (préfecture de police) de Paris ont su conserver. Un autre traite des différentes visions du métier d’artisan charcutier. Pour cela, l’auteure étudie un parcours de formation d’adultes en CAP : en prenant le cas du sel nitrité, elle s'intéresse à l'adéquation entre savoirs transmis et attentes des personnes formées. Elle montre que celles-ci souhaitent plus de débats et une meilleure adaptation des enseignements aux évolutions des connaissances. Enfin, signalons un article sur les conceptions du « bien manger » induites par les applications mobiles d’évaluation des qualités alimentaires. En généralisant de facto le label Nutri-Score, au-delà de son utilisation volontaire par les entreprises, ces applications prolongeraient l’action publique en matière de « gouvernement des conduites » et d’information du consommateur. Elles peuvent aussi la concurrencer en diffusant d'autres critères d'évaluation, par exemple en reprenant le score Nova lié au degré de transformation des produits.

Source : Sociologies pratiques

05/06/2020

Quels métiers demain ?

L'Office national d'information sur les enseignements et les professions (Onisep), en partenariat avec le Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq) et Alternatives économiques, vient de publier un guide des professions de demain. Après une analyse prospective du marché du travail et des métiers, ceux-ci sont regroupés en 20 familles et rapidement présentés. Parmi ces familles, plusieurs sont liées à l'enseignement technique agricole : agriculture, environnement, services à la personne, métiers de bouche.

Source : Onisep

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06/03/2018

Prospective des métiers et des qualifications : différentes approches pour un même objectif

À l'occasion du lancement d'un nouvel exercice de prospective des métiers et des qualifications, France Stratégie et la Dares publient un bilan des exercices précédents et une synthèse des méthodes retenues par les principaux pays occidentaux.

Cette synthèse prend appui à la fois sur un questionnaire envoyé à leurs organismes homologues et sur un séminaire international, tenu le 28 mars 2017, qui visait à croiser les approches. La plupart des États ont en effet mis en place une analyse à plus ou moins long terme des besoins en main-d’œuvre, de façon à interagir avec le système de formation et les politiques de l'emploi. Néanmoins, les méthodes utilisées varient sensiblement, tout comme l'horizon de projection et le degré de détail des métiers pris en considération : plus les travaux sont diffusés en dehors des sphères administratives, plus ils sont détaillés, favorisant alors leur appropriation par le grand public.

Enfin, certains pays (notamment Suède, Pays-Bas, États-Unis et Canada) vont au-delà de l'étude des besoins en main-d’œuvre (demande de travail) pour les croiser avec l'offre de travail (sortants des systèmes de formation et mobilités professionnelles), de façon à analyser les tensions potentielles sur le marché du travail.

Source : France Stratégie

09:51 Publié dans 1. Prospective, Société, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : dares, france stratégie, pmq, métiers, qualifications |  Imprimer | | | | |  Facebook

07/11/2017

La place des femmes dans les secteurs de la pêche et de l'aquaculture

Une étude commandée par FranceAgriMer fait le point sur la place des femmes dans la pêche et l'aquaculture. Alors que la pénibilité du travail sur les bateaux et dans les élevages entraîne des difficultés chroniques de recrutement, et qu'une réflexion sur l'attractivité des métiers est à l'ordre du jour, l'égalité femmes-hommes ne semble pas être une priorité pour le secteur. « Les a priori sur la répartition "naturelle" des tâches » sont encore forts. Ainsi, les femmes représentent un tiers des effectifs, mais seulement 1,4 % pour la pêche embarquée. Toutefois, les mentalités évoluent et « les outils réglementaires permettant la prise en compte des enjeux d’égalité professionnelle » (conventions collectives de branche, bilans sociaux, statut de conjoint collaborateur, formation maritime, etc.), encore « mal connus et peu utilisés », pourraient servir de leviers à l'avenir.

Source : FranceAgriMer

08:34 Publié dans Pêche et aquaculture, Société, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : franceagrimier, pêche, aquaculture, femmes, métiers |  Imprimer | | | | |  Facebook

13/02/2017

Le verdissement de l'économie, source d'emplois depuis 2007

S'appuyant sur la comparaison de deux recensements à cinq ans d'intervalle (2007 et 2012), la Dares (ministère du Travail) et l'Observatoire national des emplois et métiers de l'économie verte (Onemev) ont pour la première fois pu analyser les évolutions à l’œuvre dans les secteurs concernés. Deux publications récentes présentent ces éléments.

Le périmètre des professions de l'économie verte englobe deux ensembles de professions : les « vertes » (dont la finalité est la restauration ou la préservation de l'environnement) et les « verdissantes » (dont la finalité n'est pas environnementale mais qui évoluent pour intégrer cette dimension). Ainsi, en prenant l'exemple du secteur agricole et forestier, les agents techniques forestiers et la police environnementale (gardes de l'ONCFS, brigades vertes, etc.) exercent des métiers verts, alors que les agriculteurs installés en bio ainsi que d'autres techniciens forestiers, les bûcherons ou les jardiniers sont comptabilisés comme métiers verdissants.

Au total, en 2012, 4 millions d'emplois étaient dénombrés dans ces deux catégories, dont 144 000 pour les métiers verts. Par ailleurs, plus d'un emploi sur sept en France est impacté par une évolution des pratiques et des compétences liées aux préoccupations environnementales. L'analyse met en évidence une dynamique différenciée, au sein des secteurs d'activité, entre les emplois de l'économie verte et les emplois traditionnels. Ainsi, alors que les emplois agricoles et forestiers reculent sensiblement sur la période, les emplois verdissants du secteur progressent de plus de 11 % en cinq ans : conversion à l'agriculture biologique notamment, mais également développement des emplois en entretien des espaces verts (+ 15 %).

Enfin, les métiers de l'économie verte, très masculins, se sont un peu féminisés au cours de la période, passant de 14 à 16 % d'emplois occupés par des femmes (à comparer avec la moyenne nationale de 48 %). C'est, pour l'essentiel, dans les professions faisant appel aux plus diplômés que cette évolution est la plus sensible, notamment les secteurs de la recherche et de la protection de la nature.

Muriel Mahé, Centre d’études et de prospective

Source : Dares, Dares

10:58 Publié dans Travail et emploi | Lien permanent | Tags : économie verte, métiers |  Imprimer | | | | |  Facebook

04/07/2016

Industrie : mutation technologique, révolution humaine ?

La Fabrique de l'industrie poursuit ses réflexions sur l'entreprise du futur, en s'intéressant dans cette synthèse à l'évolution des compétences et des métiers dans les entreprises, question d'intérêt fort pour le secteur agroalimentaire. Alors que l'automatisation des tâches répétitives et pénibles se développe, les ouvriers sont de plus en plus amenés à prendre en charge un process de production dans sa totalité. Polyvalence et autonomie sont désormais les caractéristiques de ces postes de production.

Si de nouvelles compétences sont requises, elles ne chassent pas totalement le besoin en savoirs traditionnels, qui ne doivent pas être négligés dans les formations. Plus que de nouveaux métiers, il s'agit plutôt d'hybridation de métiers existants et de compétences transverses. La rapidité des changements à l’œuvre amène à penser autrement les formations et nécessite une évolution dans leur conception même, en sortant de la logique sectorielle.

Source : La Fabrique de l'industrie

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07/03/2016

Agriculteurs, métiers d'avenir ?

À l'occasion de l'édition 2016 du Salon International de l'Agriculture, France Culture s'est installée porte de Versailles. L'émission « Du grain à moudre » du 4 mars, animée par Hervé Gardette, s'interrogeait sur l'installation en agriculture. Alors qu'un agriculteur sur deux partira à la retraite dans les 10 prochaines années, « Faut-il avoir un grain pour devenir agriculteur ? » a confronté différents points de vue sur ceux qui s'installent aujourd'hui. Étaient invités Lucile Leclair, co-auteure de l'ouvrage Les néo-paysans, Pierre Meyer, jeune agriculteur, Michèle Roux, de la Confédération paysanne et Frédérique Elbé, proviseure d'un lycée agricole.

Leurs échanges ont permis de montrer la diversité accrue des profils des « jeunes » qui s'installent désormais. Ils ont également souligné une évidence : aux côtés des enfants d'exploitants qui reprendront le flambeau, de plus en plus nombreux sont ceux qui s'installent sans origine agricole, et avec une vision neuve de ce domaine professionnel. De fait, les agriculteurs sont aujourd'hui peu enclins à conseiller à leurs enfants de se lancer dans l'aventure. Si les jeunes ruraux restent nombreux à s'orienter vers les filières de l'enseignement agricole, beaucoup le font non pour s'installer mais pour se destiner à des métiers en lien avec l'agriculture. Ainsi, 35 à 40 % de ceux qui prennent la tête d'une exploitation ont plus de 40 ans et le font hors dispositifs d'installation, amenant les intervenants à s'interroger sur l'adéquation actuelle des critères retenus pour les aides à l'installation.

Source : France Culture

09:40 Publié dans Agriculteurs | Lien permanent | Tags : installation, france culture, métiers |  Imprimer | | | | |  Facebook