07/12/2017
Les coûts cachés de l'alimentation au Royaume-Uni
Sustainable Food Trust a publié en novembre les résultats de ses travaux sur les coûts cachés de l'alimentation au Royaume-Uni. S'appuyant sur la littérature existante, les auteurs ont cherché à quantifier ces externalités négatives selon plusieurs entrées, elles-mêmes déclinées en diverses thématiques : dégradation des ressources naturelles (ex : pollution de l'air), pertes de biodiversité, coûts de santé liés à l'alimentation (ex : maladies cardiovasculaires) et à la production (ex : antibiorésistance), subventions au secteur agricole et régulation, importations et leurs propres coûts cachés.
Il apparaît ainsi que, pour chaque livre « alimentaire » dépensée par un consommateur, les coûts additionnels s'élèvent également à une livre. Ces coûts ne sont pas pris en compte dans le prix de vente des produits et sont couverts par d'autres mécanismes (impôts, traitement de l'eau, etc.). L'objectif de cette publication est d'attirer l'attention, de donner des éléments de discussion et d'action pour les pouvoirs publics et les acteurs des systèmes alimentaires, auxquels des recommandations sont destinées en fin de rapport.
Répartition des coûts des externalités négatives du système alimentaire britannique en 2015
Source : Sustainable Food Trust
Source : Sustainable Food Trust
16:36 Publié dans Alimentation et consommation, Environnement, Filières agricoles, IAA, Production et marchés, Société | Lien permanent | Tags : royaume-uni, coûts cachés, alimentation, externalités | Imprimer | |
05/12/2017
Une bipolarisation croissante de l'emploi qui se traduit également au niveau territorial
L'Insee a récemment publié une analyse, basée sur le recensement de la population, de la bipolarisation des emplois en France selon les territoires. De plus, un document de travail approfondit l'hypothèse d'un lien entre le développement des nouvelles technologies et l'augmentation de la demande de cadres ou d'emplois non qualifiés, accentuant des disparités territoriales. Le marché de l'emploi paraît fortement territorialisé, reflétant l'évolution des secteurs d'activité. La diminution des emplois ouvriers, imputable à la concurrence internationale, a été sensible dans les régions où l'activité y était la plus exposée (textile, métallurgie). En revanche, là où l'emploi ouvrier est surtout agricole ou agroalimentaire, il a mieux résisté. Les emplois peu qualifiés de ce secteur, faiblement délocalisables et/ou peu automatisables jusqu'à présent, se sont maintenus : la proportion d'ouvriers non qualifiés augmente en s'éloignant des villes, et atteint 25 % dans les grandes régions viticoles.
Évolution de la part des ouvriers non qualifiés par type de territoire en France métropolitaine (en %)
Source : Insee
Dans le même temps, les emplois de services peu qualifiés (essentiellement services à la personne et commerces de proximité) se sont fortement développés, mais pas dans les régions où l'emploi ouvrier a le plus diminué, expliquant une partie de l'augmentation du taux de chômage dans ces territoires. De fait, leur croissance est surtout dépendante de la demande de services (vieillissement, travail des femmes, commerce), et n'est pas liée à la diffusion des TIC.
16:15 Publié dans Agriculteurs, IAA, Territoires, Travail et emploi | Lien permanent | Imprimer | |
06/11/2017
Innovation : la politique des pôles de compétitivité doit évoluer
Créés en 2004, les pôles de compétitivité constituent un des piliers de la politique de l'innovation en France. Parmi les 68 qui fonctionnent aujourd'hui, 12 sont axés sur les secteurs de l'agriculture ou de l'agroalimentaire. Un avis récent du CESE dresse un bilan globalement positif de cette politique, tout en invitant à la faire évoluer. Les pôles de compétitivité ont eu, en tant qu'écosystèmes territoriaux, des impacts positifs sur les filières et l'emploi, malgré des résultats décevants en matière de dépôts de brevets. Ils ont induit des dynamiques de coopération entre les entreprises et le monde académique, ainsi qu'entre les TPE/PME et les grands groupes. Ils ont également contribué à l'attractivité des territoires. Face aux faiblesses qui persistent, le CESE émet plusieurs propositions, parmi lesquelles encourager les synergies entre les différents pôles, renforcer la sélectivité des financements et leur ciblage sur l'innovation, accompagner les entreprises en matière de numérisation et de gestion des emplois et des compétences.
Source : CESE
08:22 Publié dans 4. Politiques publiques, Enseignement et recherche, IAA, Territoires | Lien permanent | Tags : pôles de compétitivité, cese | Imprimer | |
Les microalgues, une promesse à concrétiser
Si les microalgues sont déjà employées comme compléments alimentaires ou comme ingrédients « santé », leur utilisation à une échelle plus importante se heurte à plusieurs défis, technologiques, réglementaires, culturels. Tel est le constat dressé récemment dans la revue Industrial Biotechnology. L'enjeu est de taille, face à l'accroissement des besoins de la population mondiale en nutriments de qualité, notamment en acides gras et acides aminés essentiels, que la production de poissons ne pourra pas combler. La production de ces acides aminés par le biais de microalgues est la plus économe à la fois en eau douce et en terres arables.
Consommation d'eau et de terres pour la production d'acides aminés essentiels selon diverses sources agricoles
Source : Industrial Biotechnology
Les auteurs font le point sur quatre voies technologiques aujourd'hui mises en œuvre, en termes de maîtrise de la qualité de production et de la consommation en eau, énergie et sols : les procédés de fabrication, in vitro ou dans le milieu naturel, présentent des bilans très contrastés. Dans tous les cas, la baisse des coûts de production, en réduisant l'empreinte carbone, est un enjeu, notamment pour développer la consommation. En alimentation humaine, le potentiel réside surtout dans le cracking et l'intégration dans les process alimentaires, en particulier pour la production de viande artificielle. Pour ce faire, les auteurs relèvent que la réglementation pour l'homologation des produits à des fins alimentaires et, plus spécifiquement, pour la labellisation « biologique », nécessiterait d'être adaptée.
Source : Industrial Biotechnology
08:17 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Alimentation et consommation, Biomasse/Biocarburants, IAA | Lien permanent | Tags : microalgues, process, cracking | Imprimer | |
06/09/2017
L'empire de l'or rouge. Enquête mondiale sur la tomate d'industrie, Jean-Baptiste Mallet
Dans un ouvrage argumenté, précis et mené comme un thriller, Jean-Baptiste Mallet expose le résultat de deux années de travail d'enquête de terrain sur la production et le commerce de ce produit de grande consommation qu'est le concentré de tomates. Alternant éléments documentaires sur l'histoire du développement de cette industrie depuis la fin du XIXe siècle, portraits d'entrepreneurs et analyses issues de ses investigations en France, en Italie, en Angleterre, aux États-Unis, en Chine et au Ghana, l'auteur brosse un portrait édifiant d'un produit banal qui se révèle emblématique de la mondialisation des systèmes alimentaires.
Le premier constat qui émerge est celui des multiples réussites, tant agronomiques qu’industrielles, sous-jacentes au secteur. Soutenue par les progrès de la génétique végétale et des machines-outils, la production mondiale de tomates est passée de 28 millions de tonnes en 1961 à 164 en 2016, dont un quart est transformé pour un marché en croissance de 3 % par an. Parmi les portraits d'entreprises structurantes, on retiendra celui de la Heinz Company. Fondée en 1876 et célèbre pour son tomato ketchup américain et sa HP sauce britannique, elle illustre à elle seule le succès du modèle capitaliste américain. Un autre exemple notable est celui de l'entreprise chinoise Chalkis, dont le capital est détenu par l'Armée populaire de Libération, et qui a contribué en 10 ans à faire de la Chine le premier producteur mondial de concentré.
Le journaliste dépeint également les excès et scandales de cette agro-industrie. Il évoque les fermetures d'entreprises insuffisamment compétitives, car transformant des tomates locales, face à celles utilisant du concentré chinois. En 2015, l'Italie a ainsi importé plus de 200 000 tonnes de concentré qui, réhydraté, salé puis reconditionné, a été revendu comme produit italien en Europe, Afrique et Moyen-Orient. Le rôle de l'agro-mafia italienne dans le contournement des règles douanières, l'existence d'un marché africain de « vieux » concentré chinois impropre à la consommation, ou encore l'ajout courant d'additifs (fibre de soja, amidon ou dextrose) au concentré chinois, sans mention sur les étiquettes, sont amplement documentés. Des conditions de travail dans les champs de tomates du Xinjuiang (Chine) à l'exploitation de la main-d’œuvre immigrée illégale en Italie du sud, c'est au final un portrait de la résurgence d'un sous-prolétariat moderne au service de la mondialisation alimentaire que dresse l'auteur.
Vanina Forget, Centre d'études et de prospective
Lien : Fayard
10:52 Publié dans Alimentation et consommation, IAA, Mondialisation et international, Production et marchés, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : tomate, mallet, mondialisation, etats-unis, chine, italie | Imprimer | |
Nanotechnology in Agriculture and Food Science, Monique Axelos, Marcel Van der Woorde (eds.)
Ce recueil de 19 articles scientifiques signés de chercheurs internationaux présente une vue d'ensemble des différents usages possibles des nanotechnologies dans le domaine alimentaire. Il est coordonné par Monique Axelos, directrice scientifique alimentation et bioéconomie de l'Inra et Marcel Van der Woorde, professeur émérite de l'université de Delft.
En agriculture, le recours aux nanotechnologies permet de diminuer la quantité d'intrants chimiques en les rendant plus réactifs, encapsulés et ciblés sur un couple pathogène-plante. Dans l'agroalimentaire, différents systèmes peuvent contribuer à la salubrité des produits : emballages alimentaires qui, par effet barrière sur les gaz, inhibent la formation des bactéries, ou encore capteurs détectant des substances indésirables dans l'aliment (allergènes, contaminants). L'ouvrage aborde également la question des nanoparticules présentes dans les aliments : protéines naturelles, nanomatériaux organiques manufacturés encapsulant des micronutriments fragiles pour améliorer les qualités nutritionnelles ou organoleptiques, et enfin particules d'additifs alimentaires inorganiques pouvant se retrouver inopinément sous forme nanométrique.
Le recueil n'omet pas les dangers potentiels des nanotechnologies, en lien essentiellement avec les nanomatériaux inorganiques, et inclut des études de toxicologie, sur l'homme via le tractus gastro-intestinal, et sur l’environnement. Il souligne l'importance de l'analyse des risques, liée à la capacité des laboratoires à détecter et caractériser en routine les nanomatériaux.
La position de la Commission européenne en 2009, les présentant comme l'une des six technologies de pointe essentielles en 2020, est rappelée, ainsi que l'investissement dans ce domaine de nombreux pays, misant sur un effet positif sur la production agricole, le développement durable et le gaspillage alimentaire. Certains dispositifs sont déjà effectifs, d'autres encore au stade de la recherche.
Très technique mais complété par des illustrations, ce livre publié en langue anglaise est avant tout destiné à un lectorat professionnel : ingénieurs agronomes, chimistes de l’alimentation, toxicologues, écotoxicologues, administrations, industriels.
Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective
Lien : Wiley
10:48 Publié dans Agronomie, Alimentation et consommation, Enseignement et recherche, IAA, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : nanotechnologies | Imprimer | |
12/07/2017
L'Observatoire de la formation des prix et des marges a publié son nouveau rapport au Parlement
Le rapport 2017 de l'Observatoire de la formation des prix et des marges (OFPM) a été publié au mois d'avril. Il reprend, selon les méthodes développées depuis sa mise en place, les analyses sectorielles des prix de détail arrêtés à décembre 2016. Ceux-ci sont ainsi décomposés en marge brute distribution, marge brute industrie et prix des produits agricoles, en remontant parfois jusqu'aux années 2000 afin de mettre en évidence les tendances sur le long terme. Comme le note Philippe Chalmin, président de l'OFPM, dans son propos introductif, ces analyses font ressortir le contraste entre l'instabilité accrue des prix agricoles et la stabilité des prix alimentaires.
Cette approche est complétée par des analyses sectorielles des coûts de production agricole et des coûts par rayon alimentaire dans la grande distribution, pour les filières suivantes : viande porcine et charcuterie, viande bovine, volailles de chair et lapins, produits laitiers de lait de vache, pain, pâtes alimentaires, fruits et légumes, produits de la pêche et de l'aquaculture. L'Observatoire propose également un outil d'analyse macro-économique des dépenses alimentaires en France : « l'euro alimentaire » (voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog). Pour la première fois, cette analyse de l'euro alimentaire (inspirée du food dollar publié aux États-Unis par l'USDA) inclut la restauration hors domicile.
L'euro alimentaire : décomposition de 100 € de dépenses alimentaires de 2013 en importations, valeurs ajoutées et taxes
Source : FranceAgriMer – OFPM
Ainsi, en 2013, un montant de 100 € de dépenses alimentaires était composé de 10,90 € d'importations alimentaires, 14,90 € d'importations d'intrants, 64,70 € de valeur ajoutée aux différents stades de la filière et 9,50 € de taxes. Entre 2010 et 2013, cette valeur ajoutée totale, toutes branches incluses, a diminué de 3 €, notamment en raison de la hausse des prix des produits importés et utilisés en consommations intermédiaires.
Jean-Noël Depeyrot, Centre d'études et de prospective
Source : Observatoire de la formation des prix et des marges
16:10 Publié dans Filières agricoles, IAA, Production et marchés | Lien permanent | Tags : prix, marges, ofpm, euro alimentaire | Imprimer | |
11/07/2017
Applications des nanotechnologies en agriculture et agroalimentaire
Une équipe de chercheurs universitaires américains et sri lankais propose, dans le numéro de juillet 2017 de Food Control, une revue de littérature sur l'utilisation des nanomatériaux inorganiques (non présents naturellement) en agriculture et agroalimentaire. Dans le cas des emballages alimentaires, les auteurs soulignent que les nanotechnologies facilitent l'approvisionnement en denrées fraîches et limitent le gaspillage alimentaire, via l'incorporation dans les emballages de substances actives qui ralentissent la multiplication bactérienne. Les nanomatériaux peuvent aussi être utilisés pour encapsuler des nutriments et maintenir leur stabilité sous différentes conditions environnementales (rayons UV, chaleur, pH). D'autres utilisations incluent la mise en place de capteurs permettant d'identifier les denrées corrompues, ou la purification de l'eau, particulièrement utile dans des pays en développement. Des effets des nanoparticules inorganiques ont également été identifiés en agronomie sur la croissance des plantes ou la germination de graines, en appliquant du zinc à l'échelle nanométrique.
Cependant l'utilisation en agroalimentaire des nanoparticules peut être controversée du fait des risques potentiels pour la santé. L'article se réfère à plusieurs études, faisant état de risques en cas de migration de nanoparticules incluses dans l'emballage, de risques environnementaux du fait de la dispersion des effluents, et enfin d'effets toxicologiques potentiels. Des chercheurs, suite à une expérimentation sur des rats, ont ainsi démontré que certains organes (poumons, reins et foie) pouvaient devenir des cibles de particules inférieures à 54 nanomètres. Cet article offre un panorama intéressant des possibilités offertes par les nanotechnologies en alimentation. Il met en valeur les aspects positifs, sans pour autant omettre les risques toxicologiques potentiels, encore relativement peu documentés. On peut noter enfin que les références scientifiques utilisées émanent essentiellement de pays (États-Unis, continent asiatique notamment) dont la réglementation et les enjeux vis-à-vis de ces composants diffèrent de ceux de l'Union européenne.
Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective
Source : Food Control
15:59 Publié dans Agronomie, Enseignement et recherche, IAA, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : nanotechnologies, nanomatériaux inorganiques | Imprimer | |
03/07/2017
Le groupe Casino va mettre en place un étiquetage sur le bien-être animal
Le groupe Casino a signé le 30 mai 2017 une convention de partenariat avec trois organisations de protection animale : Compassion in World Farming France (CIWF), l’Œuvre d’assistance aux bêtes d'abattoir (OABA) et la Fondation droit animal, éthique et science (LFDA). L'objectif de cette convention est de mettre en place un étiquetage permettant de donner aux consommateurs une information plus claire sur les conditions de vie des animaux d'élevage, et de leur offrir ainsi la possibilité de privilégier des produits plus respectueux du bien-être animal. Ce projet répond à une demande de certains consommateurs, qui souhaitent plus de transparence sur les conditions d'élevage, de transport et d'abattage des animaux. Le groupe Casino s’était déjà prononcé en faveur des œufs de plein air, supprimant de ses rayons ceux provenant de poules élevées en cage.
Sources : Groupe Casino, La France Agricole
14:40 Publié dans IAA, Société | Lien permanent | Tags : casino, bien-être animal, étiquetage | Imprimer | |
09/05/2017
Lancement du projet NanoPack pour améliorer la conservation alimentaire
La veille scientifique et technologique de Diplomatie France a consacré un article, en avril, au projet NanoPack piloté par l'institut israélien Technion, auquel sont associés 18 pays européens (dont la France). Le consortium est soutenu, dans le cadre d'Horizon 2020, à hauteur de 7,7 millions d'euros. Ce projet de recherche, basé sur le recours aux nanotechnologies pour la fabrication d'emballages actifs antibactériens, prévoit l'utilisation de nanotubes de Halloysite, minéral proche de la silice, et la libération progressive d'huiles essentielles naturelles compatibles avec l'aliment. Ester Segal, coordinatrice du projet, estime qu'en inhibant la croissance bactérienne des germes présents dans l’aliment, ce procédé améliorera la sécurité sanitaire des produits et aura le double avantage de prévenir les intoxications alimentaires et de réduire le gaspillage.
Sources : Diplomatie France, Technion
10:14 Publié dans IAA, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : nanotechnologies, emballage | Imprimer | |
09/12/2016
Signature d'un partenariat entre Unilever et l'Union végétarienne européenne
Début novembre, Unilever a annoncé avoir signé un partenariat avec l'European Vegetarian Union (EVU), dont l'objectif est de permettre l'apposition du V-label de l'association sur près de 500 produits du groupe dès la fin 2017. Ces produits, respectant la définition de l'alimentation végétarienne de l'EVU, pourront concerner les marques Hellman's, Flora ou encore Knorr. Pour Unilever, il s'agit, dans le cadre de son plan pour la durabilité (Unilever Sustainable Living Plan), de répondre aux attentes des consommateurs végétariens et flexitariens. Pour l'association, cet accord représente une étape importante par le nombre de produits concernés.
Sources : Unilever, Food Navigator
11:46 Publié dans IAA | Lien permanent | Tags : unilever, evu, végétarisme | Imprimer | |
17/11/2016
Une revue du potentiel des techniques d'ingénierie génétique CRISPR-Cas9
Dans le numéro de septembre 2016 de Nature Biotechnology, J. Doudna et R. Barrangou passent en revue les perspectives offertes par la technologie CRISPR-Cas9 (voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog), en termes de recherche fondamentale mais aussi d'applications pratiques. Quatre ans seulement après la publication dans Science de l'article fondateur, cette technologie issue d'un mécanisme bactérien de lutte contre les virus a connu un développement scientifique particulièrement intense dans de nombreux domaines de la biologie. Les auteurs reviennent ainsi sur les principales voies de recherche développées aujourd'hui dans plus de cinquante pays sur le système CRISPR-Cas9 : de l'étude au perfectionnement des outils d'ingénierie génétique, jusqu'à leur application concrète. En effet, ce système, par sa plasticité, sa sélectivité et un coût de mise en œuvre déjà faible, ouvre de nombreuses et prometteuses possibilités concrètes, qui ne sont pas sans poser des questions écologiques et éthiques.
Par exemple, les recherches progressent rapidement dans l'intervention sur le génome des micro-organismes, ouvrant la voie à des moyens de lutte inédits contre les bactéries et virus, capables de cibler des pathogènes au sein d'une population bactérienne, et constituant alors un nouveau type d'antibiotiques à action spécifique. Dans le secteur agricole, de nombreux développements montrent que les outils CRISPR pourraient accélérer la sélection génétique de caractères ciblés. Leur combinaison avec la génomique statistique a déjà permis le développement de porcs protégés contre des virus ou de vaches laitières dépourvues de cornes. Par ailleurs, de nombreux travaux sont déjà menés sur les plantes cultivées (maïs, soja, tomate), et des champignons blancs génétiquement édités pour résister au brunissement ont été autorisés à la production et la commercialisation aux États-Unis, où ils ne sont pas considérés comme « génétiquement modifiés » car ils ne contiennent aucun ADN étranger (à l'inverse des premières générations d'OGM).
C'est probablement dans l'industrie agroalimentaire que les utilisations du système CRISPR-Cas9 sont les plus avancées. C'est d'ailleurs à partir de travaux sur les souches bactériennes lactiques destinées à la fabrication de yaourts que les mécanismes immunitaires des bactéries ont été mis en évidence, conduisant rapidement à la découverte du complexe CRISPR-Cas9. Différentes souches de bactéries lactiques ont ainsi pu être vaccinées contre des virus néfastes. Si les opportunités semblent évidentes en termes de recherche, les techniques d'édition génétique (voire de propagation rapide par gene-drive) soulèvent toutefois de nouvelles questions réglementaires et sociétales.
Jean-Noël Depeyrot, Centre d'études et de prospective
Source : Nature Biotechnology
10:27 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Agronomie, Enseignement et recherche, IAA, Protection des végétaux et des animaux | Lien permanent | Tags : crispr-cas9 | Imprimer | |
05/09/2016
Quelles innovations à venir dans le secteur du thé ?
Daté du 16 août, un article de Food Navigator fait état de cinq prédictions élaborées par l'entreprise Tetley sur cette boisson, à l'horizon 2026 et pour le marché britannique. Ces prédictions s'intègrent dans les tendances actuelles d'évolution des comportements alimentaires : 1) un thé enrichi en médicaments (anti-douleurs, antibiotiques, etc.) ; 2) une composition du thé adaptée chaque matin aux besoins physiologiques grâce aux objets connectés ; 3) de nouveaux formats de consommation (sorbets, sirops, sprays, etc.) ; 4) un thé produit chez soi ; 5) des bars dédiés à cette boisson.
Sur cette thématique, on pourra également mentionner une innovation récente, l'aérosol de thé infusé, développé par l'entreprise britannique No More Tea Bags.
Sources : Food Navigator, Themavision
13:29 Publié dans Alimentation et consommation, IAA | Lien permanent | Tags : thé | Imprimer | |
04/07/2016
Industrie : mutation technologique, révolution humaine ?
La Fabrique de l'industrie poursuit ses réflexions sur l'entreprise du futur, en s'intéressant dans cette synthèse à l'évolution des compétences et des métiers dans les entreprises, question d'intérêt fort pour le secteur agroalimentaire. Alors que l'automatisation des tâches répétitives et pénibles se développe, les ouvriers sont de plus en plus amenés à prendre en charge un process de production dans sa totalité. Polyvalence et autonomie sont désormais les caractéristiques de ces postes de production.
Si de nouvelles compétences sont requises, elles ne chassent pas totalement le besoin en savoirs traditionnels, qui ne doivent pas être négligés dans les formations. Plus que de nouveaux métiers, il s'agit plutôt d'hybridation de métiers existants et de compétences transverses. La rapidité des changements à l’œuvre amène à penser autrement les formations et nécessite une évolution dans leur conception même, en sortant de la logique sectorielle.
Source : La Fabrique de l'industrie
09:07 Publié dans IAA, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : entreprises, compétences, métiers | Imprimer | |
09/06/2016
Pertes et gaspillages : état des lieux et gestion par étapes de la chaîne alimentaire
Réalisée pour le compte de l'ADEME et rendue publique récemment, cette étude avait pour objectifs, pour la France, i) de qualifier et quantifier les pertes et gaspillages alimentaires dans les principales filières et sur l'ensemble des étapes, de la production à la consommation, ii) d'identifier des initiatives et pistes de réduction, et iii) d'améliorer la connaissance et la compréhension des mécanismes générateurs. La figure ci-dessous présente le périmètre retenu :
Source : ADEME
Les auteurs ont associé plusieurs méthodes de collecte de données : plus de 500 entretiens auprès d'acteurs, mesures des pertes en restauration (collective et commerciale) et chez des artisans de bouche, recueil des pertes et gaspillages par un échantillon de 50 foyers représentatifs de la population française. Ces données ont été croisées, consolidées, et des analyses multicritères conduites, par filière, pour les produits détournés de l'alimentation humaine : pertes en masse, impact carbone, valeur économique théorique. Ce travail a porté sur des produits végétaux (céréales, autres grandes cultures, légumes, fruits) et animaux, ainsi que sur différents secteurs d'activité (production primaire, industries agroalimentaires, distribution, consommation, restauration).
In fine, à partir des nombreux résultats fournis par cette étude, il apparaît que les pertes et gaspillages sont très variables d'un produit à l'autre (de 9 % pour les œufs à 57 % pour les salades), et diffèrent par grandes familles de produits :
Évaluation globale des pertes et gaspillages pour l'alimentation humaine – Toutes filières
Source : ADEME
Globalement, les pertes et gaspillages représentent, par an, 18 %, soit 10 millions de tonnes, correspondant à une valeur théorique commerciale de 16 milliards d'€, et à un bilan carbone de 15,3 millions de tonnes équivalent carbone (soit 3 % des émissions de la France). Les résultats pour chaque filière sont également intéressants, précisant la part de chaque secteur d'activité.
Enfin, à partir notamment d'un recueil d'initiatives et d'exemples anti-pertes et gaspillages, les auteurs identifient les principaux leviers de réduction mobilisables par types d'acteurs, comme par exemple l'assouplissement des cahiers des charges pour la production. Ils concluent sur la nécessité d'un travail en commun.
Julia Gassie, Centre d'études et de prospective
Source : ADEME
15:08 Publié dans Alimentation et consommation, Filières agricoles, IAA | Lien permanent | Tags : ademe, pertes, gaspillage | Imprimer | |