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14/06/2022

Ifpri, 2022 Global Food Policy Report: Climate Change and Food Systems, 2022, 189 pages

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En mai 2022, l'International Food Policy Research Institute (Ifpri) a publié son Global food policy report annuel, consacré au changement climatique et aux systèmes alimentaires. Il mobilise des travaux internes (notamment des résultats du modèle IMPACT) ou réalisés par d'autres centres du Consultative Group on International Agricultural Research (voir un portrait de cet organisme). Au fil des 12 chapitres, les auteurs décrivent des actions publiques et des innovations à même de répondre aux défis climatiques et à leurs conséquences : nouvelles variétés à cultiver, sources d'énergie « propre », technologies digitales, réforme du commerce, gouvernance des territoires, protection sociale, etc.

Par exemple, ils proposent de consacrer une partie des aides publiques agricoles à la recherche sur des technologies améliorant la productivité et diminuant les émissions de gaz à effet de serre. Malgré une difficulté de mise en œuvre et la nécessité de mettre en place une coordination internationale, ces investissements publics paraissent les moins distorsifs et les plus efficaces pour lutter contre le changement climatique. Les auteurs invitent également à réorienter une partie des flux financiers dans une optique de « finance climatique ». Si les flux annuels actuels consacrés aux secteurs de l'agriculture, de la forêt et des autres usages des terres sont estimés à 20 milliards de $ (figure ci-dessous), les besoins sont projetés, à 2030, à 350 milliards pour atteindre les Objectifs de développement durable. Dans un autre chapitre, divers apports des technologies digitales sont mis en avant : gestion des risques (ex. services d'informations météorologiques localisés), suivi de la qualité des denrées, prévisions climatiques, etc.

Montants (millions de $ américain) alloués à la « finance climatique » (moyenne annuelle estimée pour 2017-2018)

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Source : Ifpri

Enfin, l'analyse de plusieurs régions met en évidence des enjeux clés spécifiques : utilisation de l'eau pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, politiques d'aides à l'agriculture pour l'Asie du Sud, etc. Par exemple, l'Asie centrale (Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan) fait face à deux défis majeurs : les pénuries d'eau ; la dégradation des terres sous l'effet combiné de l'augmentation des températures, de l'aridité, des pratiques culturales, de l'irrigation et du sur-pâturage. La diversification des cultures et l'utilisation de techniques d'économie d'eau sont les deux pistes principales identifiées, les auteurs soulignant le besoin de production de données locales fiables sur le changement climatique et les systèmes alimentaires.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Lien : Ifpri

11/04/2022

Une série de podcasts du Cirad sur les systèmes alimentaires dans le monde

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Dans le cadre de cette série, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) consacre un épisode à Hà Nội. Les systèmes alimentaires des villes du Sud sont souvent présentés de manière binaire, oscillant entre la modernité représentée par la grande distribution et la tradition incarnée par la vente de rue. Paule Moustier, chercheuse au Cirad, a au contraire mis en valeur leur diversité. Elle identifie six catégories de systèmes alimentaires à Hà Nội, qui coexistent : i) traditionnel et informel, où le rôle des femmes est prédominant ; ii) innovant, basé sur des petites et moyennes entreprises ; iii) moderne, avec la grande distribution et le commerce digital ; iv) de subsistance ; v) de circuits courts et vi) de circuits longs. Cette diversité aurait permis à Hà Nội de ne pas connaître de tensions sur les approvisionnements durant la pandémie de Covid 19. Et si Dao The Anh, vice-président de l’Académie des sciences agricoles du Vietnam, reconnaît la nécessité de conserver le réseau des petits commerces, il plaide également pour leur modernisation.

Source : Cirad

09:42 Publié dans Alimentation et consommation, Société, Territoires | Lien permanent | Tags : vietnam, système alimentaire, ville |  Imprimer | | | | |  Facebook

16/09/2021

Diversification des chaînes d’approvisionnement et résistance aux chocs

Les chocs d'approvisionnement, en particulier ceux liés à des pertes de production ou à des problèmes de distribution, sont en augmentation dans le monde. Face à ce constat, des chercheurs de l’université d'État de Pennsylvanie et de l’université d’Arizona du Nord ont travaillé, grâce au développement d’un modèle, sur des pistes permettant de les éviter.

Dans un article paru en juillet dans Nature, ils indiquent avoir mesuré la diversité des circuits d’approvisionnement en appliquant l’indice de Shannon à des données de flux annuels de marchandises (cultures, animaux vivants, aliments pour animaux et viande), dans cent quinze zones géographiques couvrant l’ensemble des États-Unis. Ils ont ensuite établi un lien entre ce critère et la probabilité de survenue d’un choc d’approvisionnement, défini comme une baisse des flux de marchandises en dessous d’une moyenne calculée sur quatre ans. Leurs travaux ont porté sur la période 2012-2015, lors de laquelle les systèmes alimentaires ont été très affectés par les sécheresses et les chocs de production agricole dans les Grandes Plaines et dans l'ouest du pays.

Contrairement aux modèles de gestion des aléas concentrés sur un type de risque spécifique, l’intérêt de cette approche est qu’elle intègre l’ensemble des sources de risques et donc les événements extrêmes inattendus, qu’ils soient climatiques, sanitaires, politiques, etc. Selon les auteurs, ce modèle pourrait constituer un outil au service des collectivités publiques afin qu’elles mènent des politiques alimentaires plus efficaces, basées sur la demande et encourageant, par la législation et des incitations, de nouveaux circuits d’approvisionnement. Ces mesures pourraient être renforcées par le déploiement d’assurances et de stockages dans les zones les plus à risque.

Relation entre la probabilité d'un choc et la diversité de la chaîne d'approvisionnement

approvisionnement,chocs,système alimentaire

Source : Nature Food

Lecture : a) relation observée empiriquement ; b) relation modélisée

Amandine Hourt, Centre d'études et de prospective

Source : Nature Food

13/04/2021

Banque mondiale, Future Foodscapes. Re-imagining Agriculture in Latin America and the Caribbean, novembre 2020

La Banque mondiale a publié en novembre 2020 les résultats d’une étude sur l’avenir des systèmes agricoles et alimentaires en Amérique latine et dans la Caraïbe à l’horizon 2030. Cette région est la première exportatrice nette de produits alimentaires au monde. L’agriculture compte pour environ 5 % du produit intérieur brut (PIB) dans 20 pays, mais elle est surtout le principal moteur du développement du secteur agroalimentaire, qui représente 11,3 %, 6,9 % et 11,9 % des PIB du Pérou, du Chili et du Mexique. Dix facteurs sont susceptibles de structurer l’avenir de l’agriculture parmi lesquels la croissance démographique régionale, la hausse du revenu médian, la hausse de la productivité, l’urbanisation grandissante, les migrations infra-nationales et régionales, la digitalisation du secteur agroalimentaire. Le changement climatique et les relations commerciales internationales constituent deux sources de ruptures possibles. À partir de ces éléments, cinq scénarios ont été élaborés.

Facteurs pris en compte dans l’élaboration des scénarios

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Source : Banque mondiale

Source : Banque mondiale

12/04/2021

Une nouvelle base de données sur les émissions de gaz à effet de serre des systèmes alimentaires

Des équipes du Centre commun de recherche de l'Union européenne (JRC) et de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) ont construit une base de données internationale des émissions de gaz à effet de serre (GES), issues des systèmes alimentaires entre 1990 et 2015. Elle est présentée dans un article publié en mars dans la revue Nature Food et prend en compte toutes les étapes de la chaîne alimentaire, de la production à la consommation. En 2015, le système alimentaire mondial générait 18 GteqCO2 de GES, soit 34 % des émissions mondiales (-10 % par rapport à 1990). 39 % d'entre elles étaient liés à la production agricole, 32 % au changement d'usage des terres associé et 29 % à la transformation, à la distribution, à la consommation et à la fin de vie des produits. De fortes disparités existent entre pays industrialisés et « en développement » (voir la figure). Les auteurs observent également une baisse des émissions de GES par personne depuis 1990, de 3 à 2,4 teqCO2/an.

Émissions de GES du système alimentaire en 2015

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Source : Nature Food

Lecture : les diagrammes circulaires montrent la contribution des différents secteurs du système alimentaire aux émissions de GES en 2015, par région ; land-based : émissions liées à la production ou au changement d'usage des terres ; energy : liées à l'utilisation d'énergie ; industry : liées à la transformation, au transport et à l'emballage ; waste : liées au traitement des déchets. Les couleurs sur la carte correspondent à la part des émissions de GES provenant des systèmes alimentaires par rapport au total des émissions de chaque pays.

Source : Nature Food

13/01/2021

Les réserves céréalières, un facteur de résilience des systèmes alimentaires africains

Lors du colloque annuel de la fondation Farm, qui s'est tenu le 18 décembre 2020 en visioconférence, analyses scientifiques et témoignages professionnels ont envisagé des pistes pour améliorer la résilience des systèmes alimentaires africains, mise à l'épreuve en 2020 par la Covid-19 : appui aux producteurs agricoles, développement de la transformation locale, assurances, aide alimentaire ou financière, institutionnalisation des secteurs. Comparant les crises de 2008 et de 2020, F. Galtier (Cirad) a rappelé le rôle de la faible disponibilité céréalière dans la hausse des prix en 2008 et l’effet bénéfique de la libération d’un important stock de riz japonais. En 2020, la disponibilité des céréales a limité l’ampleur de la crise alimentaire. Selon F. Galtier, coordonnateur d’un rapport sur ce sujet pour la Commission européenne, rendu en 2018, le développement de réserves publiques, accompagné de mesures de gestion et de coordination, pour fournir une aide ciblée et stabiliser les prix, atténuerait la fréquence et l’intensité des crises à venir.

Source : Farm

10/12/2020

Comprendre les systèmes alimentaires urbains : résultats du projet FRUGAL

Le « livret de recherche » synthétisant les résultats du projet FRUGAL a été mis en ligne fin octobre 2020. De 2016 à 2020, cette recherche-action a travaillé sur les caractéristiques et les évolutions des systèmes alimentaires de 11 aires urbaines françaises, localisées dans le Grand Ouest et en Rhône-Alpes. Ces travaux sont originaux à deux titres : tout d'abord par leur approche systémique, combinant analyse des flux et analyse des jeux d'acteurs ; ensuite pour leur effort de spatialisation des enjeux. Selon les auteurs, le projet FRUGAL apporte des contributions nouvelles en matière de méthode, de connaissances et d'élaboration de politiques publiques dédiées.

Le livret présente les principaux enseignements en quatre volets : flux alimentaires, systèmes d'acteurs, formes urbaines, approche globale des systèmes alimentaires urbains. Parmi les nombreux résultats, ressortent plusieurs facteurs clés jouant sur les flux : les spécificités de la population locale, le commerce de gros ou inter-entreprises, les approvisionnements des commerces de détail, des marchés de plein vent et des établissements de restauration collective. Par exemple, la part d'autoproduction légumière dans les consommations a été documentée, variant de 5 à 20 % selon les villes.

Les auteurs relèvent l'influence de l'histoire et de l'identité territoriales, construites sur le temps long. Ils identifient aussi des points communs aux zones étudiées : une amorce de dynamiques de transition par des réseaux pionniers, une mobilisation institutionnelle progressive, plus tardive et souvent orientée vers des questions environnementales et foncières, etc. Les collectivités territoriales sont aujourd'hui considérées comme des acteurs structurels, mais leur absence de stratégies d'implantation des commerces alimentaires est soulignée, induisant des inégalités spatiales d'accès. Par ailleurs, si le commerce alimentaire a fortement influencé les formes urbaines depuis le XIXe siècle, ce sont aujourd'hui les nouvelles mobilités et pratiques de consommation qui impactent cette offre commerciale et les modalités d'approvisionnement des commerçants, contribuant à un mouvement de reterritorialisation plus ou moins marqué.

Enfin, les auteurs proposent une approche globale des systèmes alimentaires urbains : 31 indicateurs ont été construits, permettant la description synthétique de systèmes complexes et une comparaison entre systèmes.

Résultats des indicateurs de la composante « Production » pour les aires urbaines d'Angers et Lorient

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Source : projet FRUGAL

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : projet FRUGAL

15/09/2020

Étudier finement la structure des marchés d'alimentation pour répondre aux objectifs de développement durable

Dans un rapport publié en juin 2020, l'Agence française de développement (AFD) se penche sur les caractéristiques des infrastructures physiques et institutionnelles d'approvisionnement et de distribution alimentaires (voir figure ci-dessous). En effet, les auteurs notent qu'elles ont été peu prises en considération par la recherche et les politiques publiques de développement, notamment en Afrique, en dépit de leur importance pour la durabilité des systèmes alimentaires et, donc, pour l'atteinte des Objectifs de développement durable (ODD).

Schéma simplifié d'un système de distribution alimentaire

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Source : Agence française de développement

Prenant l'exemple de trois capitales africaines (Rabat, Niamey et Abidjan), les auteurs rappellent que les réseaux d'approvisionnement alimentaire traditionnels sont dépourvus d'infrastructures institutionnelles de marché. Celles-ci permettent pourtant une connaissance généralisée des prix, une garantie de qualité des produits et l'accès au crédit. En réponse à ces carences, des arrangements privés se mettent en place entre les maillons des chaînes de distribution : positionnement d'intermédiaires qui recherchent les prix de marché et les relaient auprès d'autres acteurs ; importance des relations de confiance et du capital réputationnel pour garantir un certain niveau de qualité des produits ; création d'un marché du crédit informel.

Niveau de confiance entre opérateurs économiques dans différents pays

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Source : Agence française de développement

Cependant, malgré ces arrangements privés, une incertitude subsiste sur les prix et la qualité des produits. Combinée à la vétusté ou au développement insuffisant des infrastructures physiques, elle pénalise les consommateurs en conférant à certains acteurs des pouvoirs de marché trop importants.

En réponse à ces difficultés, des actions publiques d'investissement et de modernisation ont été tentées, parfois en vain. Les auteurs appellent donc les décideurs à analyser finement les infrastructures de marché existantes, avant de décider de mesures politiques, pour éviter des effets négatifs non anticipés. Par exemple, la régulation de marchés monopolistiques pourrait déstabiliser des réseaux entiers de commerce, tandis que l'introduction de normes officielles de qualité et de systèmes de contrôle pourrait s'avérer très coûteuse et ne pas répondre aux attentes des consommateurs.

Vincent Hébrail-Muet, Centre d'études et de prospective

Source : Agence française de développement

18:21 Publié dans Développement, Production et marchés, Société | Lien permanent | Tags : système alimentaire, confiance, institutions |  Imprimer | | | | |  Facebook

03/07/2020

Des pistes pour améliorer la résilience du système alimentaire britannique

En réponse à une saisine du gouvernement en 2019, et en écho à la pandémie de Covid-19, le Parlement britannique a publié une note qui rappelle la nécessité de garantir la résilience du système alimentaire national et propose quelques pistes pour atteindre cet objectif. Parmi celles-ci, les auteurs mettent en avant la combinaison d'approches variées (ex. : production locale et commerce international), le fait de reposer moins sur les chaînes Just-in-time que sur des produits pouvant être stockés, et l'amélioration des infrastructures locales et régionales (ex. : privilégier de nombreux petits abattoirs locaux plutôt que quelques super-structures). Réduire les émissions de gaz à effet de serre en développant l'économie circulaire et la lutte contre le gaspillage, promouvoir la transparence des chaînes alimentaires, leurs externalités sociales et une alimentation plus saine figurent aussi parmi les préconisations. Selon les auteurs, un organisme public indépendant, capable de développer une vision globale du sujet, pourrait être chargé de les mettre en œuvre.

Source : UK Parliament Post

15:05 Publié dans Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : royaume-uni, résilience, système alimentaire |  Imprimer | | | | |  Facebook

08/06/2020

Les besoins en ressources naturelles du système alimentaire des États-Unis

Une étude de l'USDA, publiée en mai, propose une estimation des besoins en ressources naturelles du système alimentaire des États-Unis. Les auteurs ont notamment évalué l'influence du régime alimentaire, en comparant les consommations de 2007 avec un régime qui satisferait les recommandations nutritionnelles de 2010. Les besoins en ressources naturelles (terres, eau, énergies fossiles, produits forestiers) et les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont été estimés en utilisant les modèles FEDS-EIO (intrants agricoles nécessaires jusqu'à l'assiette) et Foodprint (besoins en terres et en bétail). Les importations et exportations alimentaires sont exclues de l'analyse. Les résultats confirment l'influence positive qu'aurait un régime alimentaire « santé » sur la réduction des besoins en ressources naturelles, sauf en matière d'eau (dont les volumes prélevés annuellement augmenteraient de 16 %) et d'émissions de GES (qui resteraient au même niveau).

Estimation du changement d'utilisation de ressources naturelles entre le régime alimentaire de base actuel et le régime « santé » (%)

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Source : USDA

Source : USDA

16/04/2020

Covid-19 : analyses et recommandations du Groupe d'experts de haut niveau sur la sécurité alimentaire et la nutrition (HLPE)

À l'initiative du président du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA), le HLPE a publié un Issue Paper sur les impacts du Covid-19 sur le système alimentaire mondial, la sécurité alimentaire et la nutrition. Selon les auteurs, la pandémie pourrait réduire à la fois l'offre alimentaire (manque de main-d’œuvre, accès limité aux intrants, ruptures des chaînes d’approvisionnement) et la demande (baisse de pouvoir d'achat, mesures de confinement). Ces phénomènes pourraient survenir de façon interconnectée et complexe, si bien que la résultante des impacts est difficile à prévoir, avec une instabilité des marchés alimentaires locaux et globaux. Le HLPE fait des recommandations mettant l'accent sur : i) la nécessaire coordination internationale, dans laquelle le CSA pourrait jouer un rôle moteur ; ii) la priorité donnée aux personnes les plus vulnérables, avec des mécanismes de protection sociale ; iii) un appui au fonctionnement des chaînes d'approvisionnement (conditions de travail, fourniture d'intrants, etc.) ; iv) la production et le partage de données et de lignes directrices utiles à l'analyse et à la recherche sur la pandémie.

Source : CFS HLPE

15/04/2020

Covid-19 et autonomie alimentaire

Un numéro de mars 2020 des Analyses et perspectives de l'APCA envisage les principales implications de cette épidémie et des mesures adéquates de gestion du système alimentaire français. Parmi les points clés abordés figure l'« autonomie alimentaire nationale » : couverture globale des consommations par les productions françaises pour les céréales, les pommes de terre, la plupart des productions animales, etc. ; situation plus hétérogène pour les fruits et légumes. Les auteurs soulignent ensuite l'« importance décisive du facteur travail », pour l'agriculture (saisonniers en particulier), les industries agroalimentaires, la distribution et le transport routier de marchandises. L'hétérogénéité de la production alimentaire sur le territoire rend essentielle la logistique des échanges entre régions. Par ailleurs, la fermeture des commerces alimentaires non essentiels et d'une partie des marchés de plein vent est également un problème. La « responsabilité décisive » de la consommation finale dans le maintien des exploitations, en particulier pour les produits de saison et les produits frais, est également soulignée. Pour finir, les auteurs invitent à « remettre sur l'établi l'idée d'autosuffisance alimentaire ».

Source : APCA

11/03/2020

Les technologies révolutionnaires de l'agriculture 4.0 : comment gérer la diversité et la responsabilité des différentes options de transition du système alimentaire ?

Un récent article de L. Klerkx (université de Wageningen) et D. Rose (université de Reading), publié dans Global Food Security, interroge les effets de la sur-représentation des solutions technologiques révolutionnaires dans l'agenda public et dans les décisions d'investissements. S'appuyant sur une importante revue de littérature sur les derniers développements de l'agriculture 4.0 (protéines de synthèse, édition génétique, robotique, nanotechnologies, blockchain, fermes verticales, etc.), les auteurs appellent à une meilleure explication des risques et des arbitrages liés à leurs impacts potentiels. Il en est de même pour l'articulation de ces innovations entre elles ou avec d'autres plus frugales. Ils proposent ainsi un cadre de gestion des trajectoires de transition, qui doit permettre une « gestion active » de la sélection des innovations (compétition, collaboration, co-opétition) et non une « gestion passive » arbitrée par les seules dynamiques de compétition marchande, sans délibération sur les objectifs collectifs souhaités ou souhaitables.

Source : Global Food Security

15:47 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir | Lien permanent | Tags : innovation, système alimentaire |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/10/2016

Ville affamée. Comment l'alimentation façonne nos vies, Carolyn Steel

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« Les villes, comme les gens, sont ce qu'elles mangent ». Cette citation, reprise de la quatrième de couverture, illustre pleinement l'objet de cet ouvrage riche et dense, portant sur les relations entre nourriture et ville, et sur la façon dont la première a toujours façonné la seconde. Architecte, C. Steel a consacré sept ans à l'écriture de Hungry city, s'appuyant notamment sur son expérience d'animation du premier atelier de conception urbaine de la London School of Economics : la nourriture représente un « langage commun pour parler de la ville » entre acteurs (architectes, politiques, économistes, promoteurs, sociologues, ingénieurs, etc.). Rédigé à une période où les thématiques alimentaires prennent de plus en plus de place en Angleterre, cet ouvrage n'en traite pas moins de thèmes « essentiels aussi vieux que la civilisation », et se veut une « introduction à un mode de réflexion ».

Les six premiers chapitres suivent les grandes étapes alimentaires : « la terre », « l'approvisionnement », « marché et supermarché », « la cuisine », « à table », « les déchets ». Chacun comprend un portrait de Londres et de la situation anglaise, fait de larges détours historiques et identifie les problèmes actuels. À titre d'exemple, le second chapitre revient sur les modalités historiques d'approvisionnement des villes : si les problématiques varient selon les cas et les époques, certains enjeux restent d'actualité. Ainsi, pour l'auteur, « nous dépendons autant de nos livraisons à flux tendus, énergivores et congelées que les Romains de l'Antiquité dépendaient de leurs conquêtes territoriales, de leurs navires et de leurs esclaves ».

Le dernier chapitre, « Sitopia » (du grec ancien sitos, la nourriture), présente une réflexion sur l'utilisation de la nourriture pour repenser les villes à l'avenir. Partant du projet avorté d'éco-cité de Dongtan et faisant un détour par la façon dont les villes, et leur alimentation, ont été imaginées dans différentes utopies (la cité-État idéale de Platon, l'Utopie de More, les cités-jardins d'Howard notamment), C. Steel envisage à quoi ressemblerait une ville « sitopique », conçue à travers la nourriture et façonnée par elle. L'auteure termine son ouvrage en en appelant à l'implication de chacun au travers de « petites réponses », vecteurs de changements par leur agrégation.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Lien : Rue de l'échiquier

11:06 Publié dans Alimentation et consommation, Société | Lien permanent | Tags : système alimentaire, ville, steel |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/04/2016

Le système alimentaire de l'aire métropolitaine lyonnaise

Sortie récemment, la huitième publication de l'Observatoire des espaces agricoles et naturels est consacrée à l'analyse du système alimentaire de l'aire métropolitaine lyonnaise. Assorti d'une cinquantaine de cartes et schémas, ce document a pour objectif d'approfondir la connaissance des différents maillons de ce système et, sans se vouloir exhaustif, d'« en décrypter la complexité en identifiant ses composantes, en livrant quelques chiffres, en localisant les tendances, en illustrant par l'exemple ». Plusieurs questions structurantes sont identifiées autour : de l'égalité des habitants de l'aire métropolitaine face à l'alimentation ; de la capacité de la « ferme de l'aire métropolitaine » à nourrir la population du territoire ; de l'ancrage territorial de l'agro-alimentaire, depuis l'entreprise artisanale jusqu'à la firme multinationale ; des leviers pour rapprocher et écourter les flux entre production et distribution.

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Ce territoire comprend 3,2 millions d'habitants et 16 000 exploitations agricoles pour environ 553 000 ha de surface agricole utile. L'industrie agroalimentaire y représente 22 000 emplois et 3,5 milliards de repas sont pris annuellement par les habitants. Plusieurs questions sont successivement traitées, donnant des éléments pour apprécier les forces et faiblesses du territoire : un rappel de « ce que manger veut dire » ; la dimension sociale de l'alimentation ; les liens entre santé, précarité et alimentation ; les besoins nutritionnels et la production agricole ; les entreprises et leurs liens au territoire ; une approche des flux et circuits.

« Première pierre à la construction de stratégies alimentaires territoriales », ce diagnostic a mis en évidence des points faibles (forte corrélation entre pauvreté, alimentation et santé dans les territoires les plus urbains, par exemple) et forts (grande diversité des productions agricoles, gastronomie, etc.). « Sans encourager le repli des systèmes alimentaires », il permet « avant tout de prendre la mesure de la dépendance » des territoires, de montrer les complémentarités entre bassins de production et de consommation, de réaffirmer la nécessité de protéger l'espace agricole, d'imaginer de nouvelles solidarités entre villes et campagnes. Ainsi, par la diversité des champs d'actions concernés, « l'alimentation est aussi à considérer comme un outil permettant de répondre à de multiples enjeux d'un territoire : demain, la définition d'une politique alimentaire pourrait être une des conditions d'équilibre du territoire ».

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Agence d'urbanisme de Lyon

10:28 Publié dans Alimentation et consommation, Territoires | Lien permanent | Tags : lyon, système alimentaire |  Imprimer | | | | |  Facebook