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08/04/2021

Portrait de l'offre alimentaire des supermarchés québecois en 2019

Le BioClips publié le 30 mars 2021 par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec est venu clore une série d'analyses sur l'offre alimentaire des supermarchés de la province en 2019. Les principaux rayons ont été passés en revue, au fil de cinq numéros : fruits et légumes, viandes, poissons et prêt-à-manger, produits laitiers et œufs, produits de longue conservation, produits surgelés et boissons.

En 2019, les ventes de denrées et de boissons s'élevaient à 18,7 milliards de $, le tiers des dépenses des ménages (figure ci-dessous) se portant sur des produits de longue conservation (boulangerie, soupes, etc.). Parmi les derniers résultats publiés, retenons par exemple que les produits surgelés représentaient 8 % des ventes, avec une croissance de 16 % par rapport à 2012. Les crèmes glacées constituent 19 %, en volume, de ces achats, les entrées et hors-d’œuvre 17 % et les produits à base de pomme de terre 10 %. De plus, en 7 ans, ce sont les fruits surgelés (+ 87 % en volume), les bâtonnets de poisson (+ 79 %) et les pâtés à la viande (+ 55 %) qui ont connu les plus fortes hausses.

Répartition des dépenses des ménages québécois dans le panier d'épicerie en 2019

supermarchés.jpg

Source : MAPAQ

Lecture : la catégorie « allées centrales » comprend les produits de boulangerie, les grains et produits céréaliers, les condiments, épices et vinaigres, le sucre et les confiseries, les conserves de fruits et préparations à base de fruits, le café et le thé, les légumes en conserve et autres préparations à base de légumes, les autres préparations alimentaires, les noix et graines, les collations, les soupes (sauf celles pour nourrisson), les margarines, huiles et matières grasses (sauf le beurre), les poissons en conserve ou autres conserves de poissons.

Source : MAPAQ

13/05/2020

Des prix de détail peu sensibles aux chocs de demande

Le lien entre prix et variations de la demande est un sujet ancien et majeur en économie. Considérant des produits de première nécessité (denrées alimentaires, produits d'hygiène et ménagers), deux chercheurs de la Réserve fédérale (Fed - Banque centrale américaine) ont étudié les réponses des prix au détail, dans les supermarchés, à des chocs de demande dus à des événements imprévus. Le choix d'épisodes externes et conjoncturels leur a permis d'isoler l'effet de ces chocs par rapport à des équilibres de long terme.

Ils ont sélectionné trois types d’événements affectant uniquement la demande des consommateurs, sans perturber le reste des chaînes d'approvisionnement :

- deux épisodes de grèves touchant des enseignes de supermarchés en 2003, à la suite desquels les acheteurs se sont redistribués entre les détaillants ;

- les déplacements majeurs de populations en Louisiane causés par l'ouragan Katrina, se traduisant par une hausse massive de la demande dans les zones les plus épargnées ;

- les tempêtes de neige de 2009 et 2010 qui ont stimulé certains achats par anticipation.

Les données du panel distributeurs IRI, couvrant l'ensemble des États-Unis entre 2001 et 2011, ont permis aux auteurs d'analyser les variations locales des prix et volumes par rapport à un régime habituel.

Fluctuation des indices de volume et des prix autour du choc de demande (exemple des grèves)

Prix.jpg

Source : Journal of the European Economic Association

Les résultats sont similaires pour les différentes catégories de produits étudiés, dont particulièrement les denrées alimentaires. Tout d’abord, les observations hebdomadaires montrent qu’en dehors de ces chocs, les prix sont régulièrement ajustés et leurs variations se répercutent, pour 80 % d’entre elles, sur les magasins d'une même chaîne, laissant la place à des adaptations locales. Par ailleurs, face aux chocs locaux de demande, les prix n'augmentent que marginalement. Ainsi, les réallocations de clientèle consécutives aux grèves n'ont entraîné que des fluctuations très modérées (voir figure), avec une faible élasticité des prix (0,07). L’analyse des effets des déplacements de population après l'ouragan Katrina met en évidence des résultats similaires (élasticité de 0,03). Enfin, les ruées sur les magasins à l'annonce des tempêtes de neige, en prévision de l'isolement et d'un accroissement des repas pris à domicile, n'ont eu aucun effet inflationniste. Pour les auteurs, une des explications de cette rigidité des prix serait le coût de gestion de leur changement, trop élevé pour des réponses locales.

Jean-Noël Depeyrot, Centre d'études et de prospective

Source : Journal of the European Economic Association