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05/07/2016

Enquête britannique sur les personnes allergiques et leur alimentation hors domicile

Des règles d'étiquetage précises sont entrées en vigueur en décembre 2014 avec la mise en application du règlement 1169/2011 concernant l'information des consommateurs sur les denrées alimentaires, qui imposent de préciser, pour tous les produits (pré-emballés ou non), la présence ou non des 14 allergènes les plus couramment responsables de réactions chez les consommateurs (gluten, arachide, lait, mais aussi céleri, lupin et sésame).

Selon une enquête récente pilotée par la Food Standards Agency, de Londres, ce dispositif a d'ores et déjà amélioré la qualité de vie des personnes concernées qui sont plus confiantes, notamment quand elles consomment à l'extérieur. On peut en escompter une amélioration notable pour les deux millions de consommateurs allergiques britanniques. En effet, 86 % des participants à l'enquête ont remarqué les mesures d'étiquetage et 58 % ont constaté une amélioration pour eux de leurs conditions de prises de repas à l'extérieur. Des progrès restent encore à faire, notamment sur l'information dont dispose le personnel des établissements de restauration, jugée insuffisante par 69 % des participants. Toutefois, il est précisé que le bénéfice lié à la mise en place de cet étiquetage pourrait être partiellement contrebalancé par l'augmentation du nombre d'allergiques.

Source : Food Standards Agency

09:11 Publié dans Alimentation et consommation, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : allergies, royaume-uni, fsa |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/06/2016

Pertes et gaspillages : état des lieux et gestion par étapes de la chaîne alimentaire

Réalisée pour le compte de l'ADEME et rendue publique récemment, cette étude avait pour objectifs, pour la France, i) de qualifier et quantifier les pertes et gaspillages alimentaires dans les principales filières et sur l'ensemble des étapes, de la production à la consommation, ii) d'identifier des initiatives et pistes de réduction, et iii) d'améliorer la connaissance et la compréhension des mécanismes générateurs. La figure ci-dessous présente le périmètre retenu :

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Source : ADEME

Les auteurs ont associé plusieurs méthodes de collecte de données : plus de 500 entretiens auprès d'acteurs, mesures des pertes en restauration (collective et commerciale) et chez des artisans de bouche, recueil des pertes et gaspillages par un échantillon de 50 foyers représentatifs de la population française. Ces données ont été croisées, consolidées, et des analyses multicritères conduites, par filière, pour les produits détournés de l'alimentation humaine : pertes en masse, impact carbone, valeur économique théorique. Ce travail a porté sur des produits végétaux (céréales, autres grandes cultures, légumes, fruits) et animaux, ainsi que sur différents secteurs d'activité (production primaire, industries agroalimentaires, distribution, consommation, restauration).

In fine, à partir des nombreux résultats fournis par cette étude, il apparaît que les pertes et gaspillages sont très variables d'un produit à l'autre (de 9 % pour les œufs à 57 % pour les salades), et diffèrent par grandes familles de produits :

Évaluation globale des pertes et gaspillages pour l'alimentation humaine – Toutes filières

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Source : ADEME

Globalement, les pertes et gaspillages représentent, par an, 18 %, soit 10 millions de tonnes, correspondant à une valeur théorique commerciale de 16 milliards d'€, et à un bilan carbone de 15,3 millions de tonnes équivalent carbone (soit 3 % des émissions de la France). Les résultats pour chaque filière sont également intéressants, précisant la part de chaque secteur d'activité.

Enfin, à partir notamment d'un recueil d'initiatives et d'exemples anti-pertes et gaspillages, les auteurs identifient les principaux leviers de réduction mobilisables par types d'acteurs, comme par exemple l'assouplissement des cahiers des charges pour la production. Ils concluent sur la nécessité d'un travail en commun.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : ADEME

15:08 Publié dans Alimentation et consommation, Filières agricoles, IAA | Lien permanent | Tags : ademe, pertes, gaspillage |  Imprimer | | | | |  Facebook

Étude prospective sur l'optimisation des usages alimentaires et la réduction du gaspillage dans les systèmes alimentaires urbains

Réalisée à la demande de la direction « Alimentation et bio-économie » de l'Inra, et rendue publique à l'occasion d'un colloque le 8 juin dernier, cette étude avait pour objectif « d'identifier les besoins de connaissances, de méthodes et d'outils soulevés par les évolutions à venir et ainsi anticiper, stimuler et accompagner les actions de recherche pour une alimentation plus durable dans un contexte d'urbanisation croissante ». Dans un premier temps, un état des lieux a recensé un grand nombre d'initiatives de prévention et de valorisation des pertes et gaspillages, aux différentes étapes des systèmes alimentaires. Neuf catégories d'actions clés ont ensuite été listées, parmi lesquelles les outils financiers de régulation des flux alimentaires et des bio-déchets, l'exploitation collaborative des flux de données, les pratiques urbaines et règles d'urbanisme, ou encore l'éducation de tous les publics.

Neuf scénarios prospectifs ont été établis, sur la base d'un croisement de trois scénarios d'évolution des villes (villes en concentration-tendanciel, en repli, en réseau) et trois scénarios d'évolution des systèmes alimentaires (vents globAlizés-tendanciel, brise alter, brise verte). Des nouvelles de science-fiction viennent illustrer ces neuf possibilités.

Représentation des scénarios des systèmes alimentaires, en fonction des modèles de société et des modèles technologiques et économiques

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Source : Inra

Identifiés à chaque étape de l'étude, les besoins de connaissances, d'outils, de méthodes et de questions à la recherche se répartissent selon cinq catégories : société (pratiques alimentaires, comportement du consommateur face au gaspillage, pertinence et effets des politiques) ; filières, cycles et systèmes alimentaires (modes d'organisation, stratégies des acteurs publics et privés, flux au sein des filières) ; santé et environnement ; procédés technologiques, bouclage des cycles et modèles économiques associés ; technologies de l'information et de la communication, traitement des données et mathématiques appliquées. In fine, pour les auteurs, « il apparaît que la seule façon de ne pas penser un monde en pénurie […], et donc d'éviter d'entrer dans une logique de rationnement des ressources alimentaires et énergétiques consiste à miser i) sur la cyclisation de l'économie, ii) sur l'émergence de nouvelles solidarités et iii) sur l'optimisation des flux de matière avec l'appui des TIC et en particulier des applications mobiles ».

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Inra

06/06/2016

Édition 2016 de l'étude Les Français et la consommation responsable

Les résultats de l'étude Ethicity-GreenFlex Les Français et la consommation responsable, conduite depuis 2004, ont été rendus publics le 30 mai. Parmi les éléments mis en avant par cette enquête conduite auprès d'un échantillon de 4100 personnes, représentatif de la population, il apparaît que « consommer de manière responsable » est synonyme, pour une majorité, de « consommer autrement (produit éco-labellisé, certifié éthique, local, moins polluant) ».

La santé et le bien-être, le local et la répartition de la valeur apparaissent comme trois motivations clés. 89 % des personnes interrogées (+ 3 points par rapport à 2014) choisissent leurs aliments pour rester en bonne santé, 38 % (+ 5 points) consomment moins de viande et 68 % sont préoccupées par le bien-être animal lors de l'acte d'achat. Par ailleurs, les Français estiment à 46 % (+ 9 points) que les distributeurs ont pour responsabilité de respecter la répartition de la valeur entre les différents intervenants et, pour 65 % (+ 5 points) de faire travailler des producteurs locaux. Enfin, l'enquête révèle une « conscience accrue » suite à la COP21, avec une persistance des inquiétudes environnementales (pollution, réchauffement climatique, biodiversité).

Source : GreenFlex

14:56 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : consommation responsable |  Imprimer | | | | |  Facebook

« Manger dehors » : représentations et pratiques

L'unité de recherche Alimentation et Sciences sociales (ALISS) a publié une note présentant les résultats d'une enquête sur l'alimentation hors foyer, domaine peu étudié par les sciences sociales. S'appuyant sur 476 entretiens (par téléphone et par Internet), cette enquête visait à dresser un panorama des pratiques, à saisir les représentations associées et à regarder les liens entre contexte et contenu de ces repas.

Plusieurs résultats se dégagent : en termes de représentation, « manger dehors » est majoritairement associé à « manger au restaurant ». De plus, toutes choses égales par ailleurs, la variable « âge » est la plus pertinente pour expliquer le choix du type d'établissement de restauration commerciale fréquenté : les restaurants gastronomiques et traditionnels par une population plutôt âgée, les cafétérias, libres-services et fast-food par une « population jeune, habitant une ville moyenne ou grande, Paris et sa couronne ». Par ailleurs, trois profils de repas sont identifiés, en fonction du lieu, des personnes présentes et de celui qui paye : « se faire inviter chez une autre personne », « inviter ses proches au restaurant », « déjeuner au travail ». Enfin, la durée de ces repas « renvoie sans doute plus à sa dimension de sociabilité qu'à la dépense » consacrée.

Source : Inra

14:36 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : alimentation hors foyer |  Imprimer | | | | |  Facebook

16/05/2016

Des scénarios pour répondre à la demande globale alimentaire en 2050 sans déforestation

Six chercheurs de l'Institute of Social Ecology et de I'Institut de recherche en agriculture biologique à Vienne ont passé au crible 500 scénarios de production et demande alimentaires, avec comme contrainte initiale l'absence de déforestation à l'horizon 2050. Les principales variations entre ces scénarios tiennent au niveau des rendements, au pourcentage d'expansion des zones cultivées (0 à +70 %) en particulier sur les prairies très productives, à la composition du régime alimentaire des animaux d'élevage, à l'origine de la viande dans l'alimentation humaine (parts des ruminants, des monogastriques) et aux régimes alimentaires humains. Sont distingués les régimes suivants : VEGAN avec uniquement une base végétale (2 636 kcal/pers/jour), VEGETARIAN sans viande mais avec des œufs et du lait (2 636 kcal/pers/jour), MEAT (2 648 kcal/pers/jour), BAU en ligne avec les projections de la FAO en 2050 et RICH où le régime alimentaire nord-américain de 2000 domine (3 546 kcal/pers/jour). Tous ces régimes, sauf BAU, supposent une convergence mondiale des quantités ingérées per capita. La figure ci-dessous présente l'ensemble des scénarios, des hypothèses sous-jacentes et les résultats en termes de faisabilité. Cette dernière correspond à l'adéquation entre l'offre et la demande alimentaires. Si la demande est supérieure à l'offre de 5 % (cropland-limited) et/ou si les seuils écologiques de pâturage sont dépassés (grazing-land limited), le scénario est considéré comme non réalisable.

Scénarios et hypothèses sous-jacentes (régimes alimentaires en colonne, modes de production en ligne). Les zones en vert foncé correspondent aux scénarios considérés comme faisables, en vert clair comme probablement faisables. Les autres couleurs indiquent les raisons de la non faisabilité.

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Source : Nature Communications

D'après le jeu d'hypothèses retenu, un peu moins de 60 % des scénarios sont jugés réalisables. Les hypothèses en termes de régimes alimentaires jouent un rôle important en comparaison avec celles touchant aux rendements ou à l'expansion des cultures. Tous les scénarios avec le régime VEGAN et 94 % dans le cas VEGETARIAN seraient réalisables, contre 2/3 en BAU et 15 % pour le régime MEAT. Par ailleurs, l'exercice de modélisation réalisé montre que la convergence des régimes alimentaires diminue l'autosuffisance des pays en développement. Néanmoins, cette étude ne tient pas compte des effets du changement climatique et n'intègre pas des considérations autres que biophysique (ex : flux de biomasse non contraint par des dimensions économiques ou des barrières à l'échange).

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : Nature Communications

11/05/2016

Insécurité alimentaire des ménages canadiens en 2014

Le 5 avril, le groupe de recherche canadien PROOF a publié son quatrième rapport sur l'insécurité alimentaire dans le pays. Les données utilisées proviennent de l'enquête annuelle Canadian Community Health Survey conduite par Statistique Canada, qui collecte des informations sur la santé d'un échantillon représentatif de 60 000 personnes. Depuis 2004, cette enquête comprend un module optionnel (Household Food Security Survey) permettant de mesurer, avec 12 questions, l'insécurité alimentaire vécue par les ménages au cours des douze derniers mois : les foyers sont ensuite classés en quatre catégories (sécurité alimentaire, insécurité alimentaire marginale, modérée, sévère). Pour l'enquête de 2014, le module a été administré dans 9 territoires et provinces, et les résultats présentés dans le rapport concernent 82 % de la population canadienne.

De manière générale, 12 % des foyers (3,2 millions de personnes) ont connu une situation d'insécurité alimentaire au cours des douze derniers mois. Près d'un million d'enfants de moins de 18 ans sont concernés, soit plus d'un enfant sur six, et la prévalence de l'insécurité alimentaire est plus forte dans le nord du pays.

Insécurité alimentaire des ménages au Canada en 2014

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Source : PROOF

Parmi les résultats présentés, on peut retenir les éléments suivants :

- les ménages avec enfants de moins de 18 ans sont plus touchés (15,6 % en moyenne, et 33,5 % pour les familles monoparentales féminines) que les ménages sans enfants (10,4 % en moyenne, 15,7 % pour les personnes seules) ;

- 62,2 % des ménages en insécurité alimentaire sont salariés, et 61 % des foyers pour lesquels les aides sociales représentent la principale source sont concernés ;

- la prévalence de l'insécurité alimentaire est légèrement plus élevée en zones urbaines, avec de fortes variations entre villes : 1 ménage sur 6 à Peterborough (Ontario) contre 1 sur 14 à Québec.

Alors que le nombre de ménages en insécurité alimentaire reste plus élevé par rapport à 2008, et ce malgré des efforts en matière de lutte contre la pauvreté, les auteurs soulignent la nécessité d'une mobilisation de tous les niveaux de décision pour réduire ce phénomène, dont les impacts sur la santé des individus et sur le système de santé canadien sont importants.

Evolution de la prévalence des différents degrés d'insécurité alimentaire, de 2007 à 2014

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Source : PROOF

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : PROOF

10:24 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : canada, insécurité alimentaire |  Imprimer | | | | |  Facebook

Une sociologie politique de la lutte contre le gaspillage alimentaire

La revue Gouvernement et action publique publie, dans sa dernière livraison, un article d’Armèle Cloteau (UVSQ) et Marie Mourad (Sciences Po Paris) intitulé « Action publique et fabrique du consensus. La ''lutte contre le gaspillage alimentaire'' en France et aux États-Unis ». L’argumentation développée dans cet article s’appuie sur 120 entretiens réalisés dans les deux pays.

Selon les auteurs, depuis la fin des années 2000, ce problème public a permis la convergence de différentes préoccupations : économie des ressources, gestion des déchets, aide alimentaire, etc. Des standards d’action mis au point par des pays comme le Royaume-Uni, souvent cité comme modèle, et promus par les organisations internationales, notamment la FAO, se diffusent dans les sphères gouvernementales. À travers le monde, ce sont parfois les mêmes acteurs (multinationales et réseaux d’ONG) qui s’engagent dans des dispositifs participatifs public/privé de lutte contre le gaspillage.

Dans le cadre de dispositifs comme le Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, en France, ou le Zero Food Waste Forum, aux États-Unis, des innovations sont discutées, notamment en matière de logistique. De nouveaux créneaux se structurent autour de la récupération des invendus, parfois redistribués aux plus démunis. Pour les auteurs, cette « approche réformiste d’amélioration progressive » a pour effet de marginaliser les acteurs porteurs d’un discours de sobriété et de réforme des systèmes alimentaires. « La lutte contre le gaspillage alimentaire se révèle alors être un modèle de prise en charge sectorielle et technicienne, reposant principalement sur l’innovation logistique et managériale, par opposition à des mesures prescriptives et à la politisation de l’enjeu ».

Florent Bidaud, Centre d’études et de prospective

Source: Gouvernement et action publique

10:22 Publié dans 4. Politiques publiques, Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : gaspillage, etats-unis, france |  Imprimer | | | | |  Facebook

10/05/2016

Le syndrome du bien-être, Carl Cederström, André Spicer

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Aujourd'hui, se préoccuper de son bien-être est une obligation mentale qui s'impose à chacun de nous. L'individu contemporain est sommé de surveiller sa santé, de canaliser son stress, de souhaiter et de trouver le bonheur. Ce livre ne critique ni n'encense ces évolutions, il cherche à les comprendre en montrant comment ce souci de soi s'est transformé en idéologie, en impératif moral, et en décrivant les tendances qui accompagnent ces nouvelles convictions : coaching, méditation, désir d'authenticité, créativité artistique, fitness, etc., sans oublier les nouveaux rapports à l'alimentation.

L'inquiétude relative au contenu de nos assiettes est centrale dans cette quête de la santé parfaite. Pour les auteurs, le plaisir des papilles et de la commensalité est de plus en plus remplacé par des impératifs diététiques et médicaux. Ce "manger sainement" s'exprime à travers une multitude d'attitudes et de pratiques : observance de régimes, jeûne, approvisionnement local, "fait maison", self-tracking, éducation nutritionnelle en entreprise, etc. Tout ceci procure à bon compte un sentiment de contrôle de soi, de développement personnel et d'élévation morale. Vivre de nouvelles expériences culinaires permet d'affirmer sa modernité et de se distinguer en société.

Ce rigorisme alimentaire modifie la façon dont nous percevons notre corps, ennemi qu'il faut discipliner au prix d'un contrôle tatillon des variations de poids. Dorénavant, manger génère de la tentation, de la honte et de l'anxiété. Plus globalement, les nouveaux "bien mangeants" stigmatisent les récalcitrants, ceux qui ingurgitent trop, trop souvent, trop gras, trop sucré, trop carné, tous les transgresseurs qui mettent en péril leur vie et l'ordre social, et coûtent à la société. Cette culpabilisation des déviants alimentaires, largement entretenue par le néo-hygiénisme des médias, charrie avec elle beaucoup de jugements moraux et de mépris social.

Selon Cederström et Spicer, plus nous démultiplions nos efforts pour accroître notre bien-être alimentaire, et plus nous devenons frustrés, angoissés, hypersensibles à des sources de mal-être. Au lieu de nous rendre heureux, ce nouvel ascétisme fabrique surtout du repli, du narcissisme, et nous enferme dans un cercle vicieux. Pour ne pas nous condamner à être des mangeurs malheureux, acceptons donc nos imperfections, notre finitude, arrêtons de repousser sans cesse nos limites et de vouloir tout contrôler.

Bruno Hérault, Centre d'études et de prospective

Lien : Éditions l'Échappée

10:13 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : bien-être |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/05/2016

10 clés pour réussir dans les circuits courts, Jacques Mathé

Alors que les producteurs fermiers font « figure d'exception dans une ruralité qui se cherche », par un sens du métier conservé et des signes de reconnaissance de la part de leurs clients, cet ouvrage est avant tout un guide, une « revue de détail des incontournables » pour réussir dans les circuits courts. S'appuyant sur une longue expertise au sein du réseau CER France, Jacques Mathé propose un « cadre de référence dans le pilotage des exploitations en circuits courts », structuré autour de 10 clés de succès et illustré de nombreux témoignages en France, mais aussi au Canada.

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Demande soutenue, professionnalisation de l'offre, implication des collectivités territoriales sont les déterminants du développement des productions locales. Définies comme un « système productif qui met en avant des savoir-faire, des terroirs, des proximités relationnelles dans un lien direct entre le producteur et le consommateur », ces productions prennent des formes diverses dans leur commercialisation et impliquent un nouveau métier pour les agriculteurs, une modification du fonctionnement de l'exploitation, de l'allocation des moyens de production, le développement de nouvelles compétences. Souplesse, adaptabilité, qualités relationnelles, curiosité, ingéniosité, etc., sont indispensables.

Parce que « l'idéalisme ne doit pas faire oublier le réalisme », J. Mathé propose avec ce livre un outil de travail, 10 clés de base de réussite allant de la « bonne idée qui plaît au porteur de projet… et à ses futurs clients » (clé n°1) à « s'inspirer de l'expérience des producteurs pour réussir » (clé n°10). À titre d'exemple, la clé n°7 détaille un diagnostic des principaux points de vente fermiers, en vente directe (magasin à la ferme, vente en panier, drives fermiers, etc.) ou via un intermédiaire (grande distribution, commerce de proximité, restauration collective, etc.).

Ces clés sont aussi des entrées intéressantes pour saisir les enjeux du développement des circuits courts, et s'adressent donc plus largement aux acteurs du monde rural (conseillers, associations, financeurs, etc.), aux enseignants ou à tout autre personne intéressée.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Lien : Éditions France Agricole

10:07 Publié dans Agriculteurs, Alimentation et consommation, Développement, Territoires | Lien permanent | Tags : circuits courts |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/05/2016

Consommation de fruits et légumes : pratiques des Français au fil des saisons

FranceAgriMer a rendu publics mi-avril les résultats d'une étude sur les pratiques et habitudes de consommation de fruits et légumes, réalisée par l'institut CSA sur la base d'un échantillon représentatif de 700 panélistes suivi de décembre 2014 à octobre 2015. Des éléments intéressants sont présentés sur les circuits d'achat, la mise en application des recommandations de consommation journalière, les volumes consommés, la fraîcheur ou encore la consommation responsable. Est soulignée une certaine difficulté à mettre en pratique des attentes et des prises de conscience. Ainsi, par exemple, « la saisonnalité est très présente dans les esprits mais moins dans les assiettes », en particulier pour les légumes.

Source : FranceAgriMer

09:27 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : franceagrimer, fruits, légumes |  Imprimer | | | | |  Facebook

02/05/2016

Barcelone, ville « amie de la culture végétarienne et végane »

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Le 22 mars dernier, Barcelone s'est engagée à être une ville « amie de la culture végétarienne et végane ». Cette décision devrait se traduire entre autres par la publication d'un guide végétarien de la ville, comprenant des informations sur les commerces végétariens et végan. Il est prévu également que des repas végétariens soient servis chaque lundi dans tous les établissements publics de la ville.

Barcelone n'est pas la première ville à se positionner sur cette thématique : par exemple, la ville de Gand a également engagé des démarches en ce sens.

Sources : mescoursespourlaplaneteconsoGlobe

09:08 Publié dans Alimentation et consommation, Société | Lien permanent | Tags : barcelone, veganisme, végétarisme |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/04/2016

Le système alimentaire de l'aire métropolitaine lyonnaise

Sortie récemment, la huitième publication de l'Observatoire des espaces agricoles et naturels est consacrée à l'analyse du système alimentaire de l'aire métropolitaine lyonnaise. Assorti d'une cinquantaine de cartes et schémas, ce document a pour objectif d'approfondir la connaissance des différents maillons de ce système et, sans se vouloir exhaustif, d'« en décrypter la complexité en identifiant ses composantes, en livrant quelques chiffres, en localisant les tendances, en illustrant par l'exemple ». Plusieurs questions structurantes sont identifiées autour : de l'égalité des habitants de l'aire métropolitaine face à l'alimentation ; de la capacité de la « ferme de l'aire métropolitaine » à nourrir la population du territoire ; de l'ancrage territorial de l'agro-alimentaire, depuis l'entreprise artisanale jusqu'à la firme multinationale ; des leviers pour rapprocher et écourter les flux entre production et distribution.

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Ce territoire comprend 3,2 millions d'habitants et 16 000 exploitations agricoles pour environ 553 000 ha de surface agricole utile. L'industrie agroalimentaire y représente 22 000 emplois et 3,5 milliards de repas sont pris annuellement par les habitants. Plusieurs questions sont successivement traitées, donnant des éléments pour apprécier les forces et faiblesses du territoire : un rappel de « ce que manger veut dire » ; la dimension sociale de l'alimentation ; les liens entre santé, précarité et alimentation ; les besoins nutritionnels et la production agricole ; les entreprises et leurs liens au territoire ; une approche des flux et circuits.

« Première pierre à la construction de stratégies alimentaires territoriales », ce diagnostic a mis en évidence des points faibles (forte corrélation entre pauvreté, alimentation et santé dans les territoires les plus urbains, par exemple) et forts (grande diversité des productions agricoles, gastronomie, etc.). « Sans encourager le repli des systèmes alimentaires », il permet « avant tout de prendre la mesure de la dépendance » des territoires, de montrer les complémentarités entre bassins de production et de consommation, de réaffirmer la nécessité de protéger l'espace agricole, d'imaginer de nouvelles solidarités entre villes et campagnes. Ainsi, par la diversité des champs d'actions concernés, « l'alimentation est aussi à considérer comme un outil permettant de répondre à de multiples enjeux d'un territoire : demain, la définition d'une politique alimentaire pourrait être une des conditions d'équilibre du territoire ».

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Agence d'urbanisme de Lyon

10:28 Publié dans Alimentation et consommation, Territoires | Lien permanent | Tags : lyon, système alimentaire |  Imprimer | | | | |  Facebook

04/04/2016

FAO : bénéfices des légumineuses pour la santé

L'Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) a déclaré 2016 année internationale des légumineuses et publie à cette occasion une interview de Francesco Branca, Directeur du Département Nutrition pour la santé et le développement de l’Organisation Mondiale de la Santé, qui souligne leur bénéfices pour les populations.

La consommation de légumineuses (grains secs tels que haricots, lentilles ou pois-chiches) fournit des apports intéressants en protéines et fibres, avec un faible taux de matières grasses. Une consommation régulière aurait des effets préventifs contre plusieurs maladies d'origine nutritionnelle telles qu'obésité, diabète et maladies cardiovasculaires.

Sur les pages dédiées de son site, la FAO met en ligne diverses ressources : recension d'événements sur ce sujet, publications, recettes, etc.

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Source : FAO

Source : FAO

09:54 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : fao, légumineuses |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/03/2016

Enjeux autour des micronutriments au Royaume-Uni

Dans l'édition de mars du Nutrition Bulletin, trois auteurs de la British Nutrition Foundation ont publié un article intitulé « Micronutrient status and intake in the UK – where might we be in 10 years' time? ». Les micronutriments (vitamines, minéraux, éléments traces) remplissent divers rôles physiologiques, et des déficiences liées aux régimes alimentaires peuvent avoir des conséquences importantes sur la santé.

Après avoir rappelé les incertitudes et limites liées à l'évaluation des statuts et consommations de micronutriments, les auteurs identifient les groupes de la population britannique les plus concernés par des déficiences, en particulier en folates, vitamine D, calcium, fer et iode : les adolescents, les minorités ethniques (originaires d'Afrique, des Caraïbes et d'Asie du Sud) et les personnes à bas revenus. Les adolescentes et les femmes en âge de procréer sont particulièrement concernées.

Par ailleurs, les auteurs listent et détaillent les connaissances sur une série de moteurs, tendances et événements qui pourraient influencer, à l'avenir, les consommations britanniques de micronutriments : évolution des connaissances scientifiques (biomarqueurs, influences génétiques et épigénétiques, etc.) ; changements dans la chaîne alimentaire, aux niveaux agricole (ex : sélection variétale privilégiant le rendement plutôt que le contenu en micronutriments), industriel et de la distribution ; évolutions démographiques ; initiatives gouvernementales ; changements dans les attitudes et comportements des consommateurs (diversification des régimes alimentaires, demande croissante de produits alimentaires spécialisés, etc.).

In fine, ils rappellent que les enjeux globaux (changement climatique, croissance de la population) ont plus orienté les préoccupations sur l'aspect quantitatif de la sécurité alimentaire et sur les implications environnementales, que sur leurs conséquences nutritionnelles. Ils invitent donc les pouvoirs publics à mener des actions adaptées à ces enjeux (campagnes de sensibilisation, politiques d'enrichissement des denrées). Ils concluent en indiquant que ces aspects sont reliés aux enjeux de l'identification de régimes alimentaires apportant les quantités de vitamines et minéraux nécessaires à la santé, et qui soient également « équitables, abordables et durables ».

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Nutrition Bulletin