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01/09/2014

Baisse de la consommation de sodas en Grande-Bretagne

Publié fin juillet 2014, un rapport de Mintel, organisme d'étude des marchés, montre qu'un quart des Britanniques (34% des 18-24 ans) boivent de moins en moins de sodas. Après un pic à 6,17 milliards de litres en 2011 (soit 8,3 milliards de livres), cette consommation devrait atteindre son point le plus bas depuis 2010 (5,95 milliards de litres en 2014, soit 7,5 milliards de livres). La moitié des consommateurs réduisant leur consommation le fait parce que les sodas sont trop sucrés, 34% sont motivés par des préoccupations pour leur santé liées à la présence d'édulcorants de synthèse et 16% par les campagnes gouvernementales (dont Change4Life).

Source : Mintel

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Le projet Iron Man de Nestlé

Fin juin dernier, le Nestlé Institute of Health Sciences a annoncé engager une collaboration avec l'entreprise américaine Waters Corporation : l'objectif est de développer une nouvelle méthode d'analyse permettant de doser, rapidement et avec précision, un champ large de nutriments et micro-nutriments dans les fluides biologiques (sang, urine). Ces travaux pourraient déboucher sur la proposition de combinaisons vitaminiques adaptées aux besoins de chacun. Les applications sont envisagées tant en milieu médical que dans la vie quotidienne.

Sources : Nestlé, Bloomberg

09:20 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : nestlé |  Imprimer | | | | |  Facebook

28/08/2014

Le régime paléo au banc d'essai

Le New Yorker consacre un article au « régime paléolithique » (paleo diet), une mode alimentaire qui s'est développée aux États-Unis dans les années 2000. Selon ses tenants, il est souhaitable de « revenir » à l'alimentation des chasseurs-cueilleurs, celle d'avant l'invention de l'agriculture céréalière et des produits transformés. Les arguments en faveur de ce régime riche en viandes ne manquent pas d'intérêt. Par exemple, l'état de santé des hommes d'avant l'agriculture aurait été meilleur que le nôtre. Le patrimoine génétique de l'homme évoluerait très lentement et ne serait pas ajusté aux produits transformés des industries agroalimentaires, d'où le développement de nombreuses pathologies (diabète, maladies cardio-vasculaires, etc.).

Toutefois, ces allégations sont très discutées par les nutritionnistes et les paléontologues. Ceux-ci soulignent la plasticité de l'homme et la diversité des régimes alimentaires de la préhistoire. Au-delà des arguments « scientifiques », le succès du paleo diet est une des nombreuses manifestations du retour nostalgique à un certain état de nature.

Source : New Yorker

09:12 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : régime paleo, etats-unis |  Imprimer | | | | |  Facebook

26/08/2014

Concours Innovation 2030 : quelques projets lauréats pour les ambitions sur la chimie du végétal et la silver économie

La première phase du concours mondial de l'innovation a permis de récompenser 110 projets. Ce concours s’inscrit dans la continuité du rapport remis en octobre 2013 par la Commission Innovation 2030 présidée par Anne Lauvergeon : Un principe et sept ambitions pour l'innovation.

À noter, parmi les lauréats, deux projets en lien avec l'ambition n°4 « les protéines végétales et la chimie du végétale » :

  • le projet BOB - Bioraffinerie optimisée biométhodes – qui, à l'ère de la bioéconomie, propose une exploitation de ressources non-alimentaires (pailles, tiges, bois) pour la production de biocarburants avancés et de composés chimiques « biosourcés » ;

  • le projet MOVE2CHEM qui vise à valoriser les effluents et déchets issus des industries agroalimentaires via leur transformation en molécules chimiques, futures bases de matériaux et produits.

Côté silver économie (ambition n°6), le projet SOFTFOOD a pour objectif de réaliser, à destination des personnes dépendantes souffrant de troubles de la déglutition et de la mastication, des plats à texture modifiée, reprenant la forme 3D de l'aliment d'origine et adaptés aux conditions de la restauration publique (mode de conservation, prix).

Source : Innovation 2030

04/07/2014

GOODCoins, une nouvelle monnaie virtuelle et sociale

À l'occasion du Forum MIHealth, qui s'est tenu à Barcelone les 21 et 22 mai derniers, le fondateur de l'entreprise Zerofootprint, Ron Dembo, a présenté le dispositif GOODCoins. Développé au Canada, ce système repose sur une monnaie virtuelle, les GOODCoins, qui récompense des pratiques bonnes pour la santé ou l'environnement. Ainsi, dans les villes canadiennes de London et de Newmarket, une demi-heure de marche pendant un mois rapporte 100 GOODCoins ; à Toronto, l'achat d'un abonnement pour quatre mois aux transports en commun équivaut à 800 GOODCoins. Les GOODCoins s'échangent ensuite contre des aliments biologiques ou d'autres produits, issus du commerce équitable par exemple.

Répondant à un objectif général d'évolution des comportements, ce dispositif vise à mettre en place un cercle vertueux afin d'améliorer la santé et stimuler l'économie locale ou économiser les ressources naturelles. Le coût faible de ce programme de prévention est mis en avant. L'utilisation d'une monnaie virtuelle permet un contrôle de la dépense finale, en fonction des objectifs locaux (promotion de l'activité physique, économie d'électricité, etc.). Ce dispositif est toutefois confronté à un enjeu de confidentialité puisqu'il utilise, par exemple, des données personnelles pour mesurer l'activité physique, notamment via des objets connectés.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : El Pais

17:42 Publié dans Alimentation et consommation, Société | Lien permanent | Tags : canada, monnaie virtuelle |  Imprimer | | | | |  Facebook

Quel rôle peuvent avoir les taxes alimentaires dans la lutte contre l'obésité ?

Le 7 avril 2014, la British Nutrition Foundation organisait à Londres une conférence intitulée Food taxes – what role might they have in the battle against obesity? (cf. document de synthèse des échanges). Un consensus se forme sur la nécessité de répondre au problème de l'obésité et sur l'existence d'un important gradient socio-économique. Au Royaume-Uni, environ un quart des adultes est obèse et près du tiers des enfants est en surpoids ou obèse. 24,3% des enfants vivant dans les foyers les plus défavorisés sont obèses, alors que ce taux n'est « que » de 11,7% pour les 10% de foyers les plus aisés.

L'impact des taxes a été discuté sur la base de travaux en conditions réelles et de modélisations. Au Danemark, la mise en place d'une taxe pour réduire les consommations de graisses saturées s'est traduite par un échec (retrait du texte législatif au bout de quinze mois), n'ayant pas permis de changements dans les comportements alimentaires. En effet, ont été constatés un stockage des produits concernés avant l'entrée en vigueur de la taxe, un déplacement des achats de ces produits vers les enseignes de hard discount ou encore des achats effectués dans les pays voisins. Par ailleurs, d'après les travaux de modélisation présentés, une taxe sur les produits contenant des graisses saturées au Royaume-Uni ne permettrait qu'une faible baisse du taux d'obésité, et une taxe de 20% sur les sodas ne réduirait que de 1,3% l'obésité et de 1,9% le surpoids chez les adultes. De même, dans le Nord-Ouest de l'Angleterre, une augmentation de 20% du prix des sodas ne serait pas suffisante pour inciter les personnes à modifier leur consommation.

Les connaissances actuelles sur les effets indirects, et potentiellement contradictoires, des taxes sont limitées : substitutions entre produits alimentaires consommés, réactions de l'industrie alimentaire (reformulation des produits, transmission de l'entièreté, ou non, des taxes au consommateur). De manière générale, les enjeux liés à l'obésité et au surpoids nécessitent une action publique sur la base d'un ensemble d'outils ayant fait l'objet d'une évaluation solide. La taxation en est un, pouvant prendre différentes formes : taxe sur les aliments contenant des sucres ou graisses ajoutés, subvention à l'achat de fruits et légumes. Enfin, des politiques sociales larges sont nécessaires, différenciées en fonction des populations et basées sur une compréhension plus fine des choix individuels.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : British Nutrition Foundation

17:41 Publié dans 4. Politiques publiques, Alimentation et consommation, Société | Lien permanent | Tags : taxes alimentaires |  Imprimer | | | | |  Facebook

03/07/2014

L'ADEME publie le troisième volet de son exercice de prospective 2030-2050

L'ADEME a publié en juin 2014 le troisième volet de son exercice de prospective « Visions énergie climat 2030-2050 ». Aux horizons 2030 et 2050, ce volet décrit les modes de vie des ménages français qui seraient compatibles avec les scénarios énergétiques que l'Agence a présentés dans le cadre du Débat national sur la transition énergétique (voir billet sur ce blog de novembre 2012). En transcrivant ces scénarios en modes de vie concrets, l'un des objectifs de l'ADEME est de donner à voir ce que pourraient être les trajectoires de vie possibles, dans l'optique d'atteindre le Facteur 4 en 2050.

Deux ensembles de huit familles types ont été identifiés, en prenant en compte la diversité des modes de vie (composition de la famille, niveau de revenu, localisation géographique, etc.). Aux horizons 2030 et 2050, les possibilités de choix et d'adaptation de familles placées dans des conditions sociales et territoriales différentes ont été travaillées, ainsi que leur appropriation d'instruments de politiques publiques. Des catégories de consommation ont été définies, permettant de ramener toutes les consommations d'énergie au niveau des ménages (consommateurs finaux) et d'utiliser une démarche d'empreinte énergie et carbone.

L'alimentation, « de la fourche à la fourchette », est l'une des consommations étudiées, sachant que, en 2010, 20% de la consommation d'énergie étaient dédiés à la production, la transformation et la cuisson des aliments. Les pratiques alimentaires des ménages sont détaillées, en abordant les thèmes du gaspillage alimentaire, du régime alimentaire plus ou moins carné, du rôle de l'étiquetage (« étiquettes carbone », provenance des aliments) et de l'utilisation de cette information. Une famille d'agriculteurs est présentée dans l'exercice, permettant d'aborder également certains choix des scénarios généraux en matière de pratiques agricoles, de production de biomatériaux et de bioénergie. Imaginer la diversité des modes et de l'approvisionnement alimentaires apparaît difficile à l'horizon 2050, sachant que les scénarios de l'ADEME envisagent une généralisation de pratiques actuellement minoritaires (agriculture intégrée, produits biologiques, alimentation moins riche en viande). C'est donc une diversité des pratiques qui est décrite, plutôt qu'un « alignement sur un comportement alimentaire unique ».

En définitive, une relation étroite entre choix techniques et conditions d'intégration dans les comportements des ménages est mise en évidence, le Facteur 4 n'étant atteignable que sous réserve de progrès dans les comportements individuels. Cet exercice montre également qu'une diversité d'orientations des modes de vie permet de réaliser la transition énergétique, et identifie les principales avancées nécessaires (dont la limitation de l'allongement des chaînes logistiques d'approvisionnement) et les mécanismes d'action publique à mobiliser.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : ADEME

17:22 Publié dans 1. Prospective, Alimentation et consommation, Climat, Energie | Lien permanent | Tags : ademe |  Imprimer | | | | |  Facebook

24/06/2014

Changing what we eat

Dans son rapport Changing what we eat, le Food Climate Research Network (FCRN) de l'université d'Oxford souligne la nécessité de transformer les modes de consommation alimentaire pour répondre à la fois aux enjeux de santé publique et aux enjeux environnementaux. Les efforts de recherche doivent pour cela se concentrer sur trois questions : quelles seraient les conditions d'une consommation à la fois bonne pour la santé et l'environnement ? Quelles sont les implications sur la santé et l'environnement des modes de consommation actuels ? Par quels moyens les modes de consommation peuvent-ils être transformés ?

Source : FCRN

16:49 Publié dans Alimentation et consommation, Mondialisation et international | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

02/06/2014

Circuits courts aux États-Unis : l'essor des regional food hubs

La commercialisation locale des produits agricoles aux États-Unis ne représentait que 0,4% des ventes et 5,5% des exploitations en 2007, mais elle connaît une croissance exponentielle, notamment due à des politiques publiques favorables, d'après une récente présentation mise en ligne sur le site de l'USDA (United States Department of Agriculture).

Cette croissance est fortement tirée par la demande. De plus en plus de consommateurs cherchent à s'approvisionner localement, avec comme principales motivations la volonté de se procurer des produits meilleurs et plus sûrs, et le souhait de soutenir l'économie locale.

Le secteur de la restauration est fortement engagé : la National Restauration Association estime qu'en 2014, la principale tendance dans les restaurants américains est de proposer des plats faits à partir de matières premières locales. Les entreprises de la distribution sont également concernées, 87% des consommateurs considérant comme très important de pouvoir trouver des produits locaux sur les étals.

Parmi les producteurs engagés dans des circuits de distribution locale, seuls 18% commercialisent la totalité de leur production directement aux consommateurs. La moitié en revanche le font à travers des intermédiaires (restaurants, commerces, etc).

circuits courts,etats-unis

Source : USDA

Cette évolution est accompagnée par l'USDA à travers une politique de mise en place de regional food hubs. Il s'agit de plateformes logistiques locales, fournissant un service en amont aux producteurs souhaitant intégrer des circuits locaux, et en aval aux commerces, restaurants et institutions cherchant à s'approvisionner localement. En parallèle, la politique de l'État consiste également en la promotion de la demande en produits locaux à travers les écoles, les hôpitaux et les bases militaires.

Alexandre Martin, Centre d'études et de prospective

Source : USDA

30/05/2014

Le développement des supermarchés en circuits courts

Dans un article du 24 avril dernier, La Voix du Nord annonce l'ouverture d'un nouveau supermarché O'Tera à proximité de Lille. Avec un développement jusqu'à présent limité (un premier magasin ouvert à Villeneuve-d'Ascq en 2006, un deuxième à Avelin en 2011), le concept d'O'Tera repose principalement sur des approvisionnements en produits alimentaires en circuits courts, privilégiant les filières locales.

Le magasin de Villeneuve-d'Ascq (O'Tera du Sart) est ainsi approvisionné par 120 fournisseurs, à 95% régionaux : 120 artisans (ex : boulanger, boucher, crémier, etc.) et 40 agriculteurs qui livrent directement leur production. Chaque produit référencé est fourni par un seul producteur et le magasin propose 500 références (10 000 en grande surface classique). Plus de 60% des produits vendus le sont en circuit court, pour un chiffre d'affaires de 14 millions d'euros.

Si les deux premiers magasins ont été développés en propre, le groupe souhaite accélérer ce mouvement par le biais de la franchise, et en capitalisant sur l'intérêt des Français pour les circuits courts. Cette volonté rejoint la démarche de Grand Frais, ainsi que l'annonce récente, par le groupe In Vivo, de l'ouverture prochaine d'un magasin pilote proposant des produits alimentaires de terroir, dans la banlieue de Toulouse. Un potentiel de développement de 250 magasins en France est évoqué dans ce dernier cas.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Sources : O'Tera & LSA

16:01 Publié dans Alimentation et consommation, Territoires | Lien permanent | Tags : circuits courts, gms |  Imprimer | | | | |  Facebook

28/05/2014

Baisse de la consommation de fruits et légumes frais en Europe en 2012

Le 28 avril dernier, l'Association européenne des produits frais (Freshfel Europe) a rendu public son rapport annuel sur la production, le commerce et la consommation de fruits et légumes frais dans l'Union européenne à 28. Cette onzième édition porte sur la période 2007-2012 et intègre les dernières données disponibles, à savoir celles de 2012.

Cette année là, la consommation moyenne de fruits et légumes frais dans l'UE était d'environ 387 grammes par personne et par jour. Ceci représente une baisse de 8,2% par rapport à 2011, et de 8,7% par rapport à la moyenne des années 2007-2011. La consommation moyenne est ainsi inférieure aux 400 g/pers/jour recommandés par l'OMS ; 18 États membres sont dans ce cas de figure.

Plus précisément, la consommation moyenne de fruits frais en 2012 était d'environ 168 g/pers/jour, soit une baisse de 11,8% par rapport à 2011 et de 14,2% par rapport à la moyenne des années 2007-2011. La consommation de légumes frais présente une diminution moins importante : la valeur d'environ 220 g/pers/jour pour 2012 est inférieure de 5,3% à celle de 2011 et de 4% par rapport aux cinq années précédentes. Par ailleurs, en 2012, la production et les importations de fruits et légumes ont décru, alors que les exportations ont augmenté de 17% pour les fruits (+ 39% par rapport à 2007-2011) et de 8% pour les légumes (+ 20% par rapport à 2007-2011).

Comme causes de cette baisse de consommation, Freshfel identifie notamment le changement de style de vie, la concurrence des produits transformés (jus de fruits, soupes, etc.), les méfiances suscitées par les traitements chimiques et le fait que les fruits et légumes soient perçus comme coûteux.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Freshfel

15:59 Publié dans Alimentation et consommation, Production et marchés | Lien permanent | Tags : fruits et légumes |  Imprimer | | | | |  Facebook

4 scénarios pour les marchés du bio à l'horizon 2025

À l'occasion des troisièmes journées B.I.O. N'Days (Valence, 16 et 17 avril 2014), les résultats d'une étude prospective sur les marchés du bio à l'horizon 2025 ont été présentés. Initiée en mars 2013 par Organics Clusters et animée par Futuribles, cette démarche s'est appuyée notamment sur les travaux d'un groupe de quarante experts nationaux et a conduit à identifier quatre scénarios :

  • Le « bio partagé » : le bio se banalise, dans un contexte de fortes contraintes sur le pouvoir d'achat des ménages, de confusion pour le consommateur liée à la multiplicité des labels et de concurrence renforcée avec le conventionnel. Les stratégies gagnantes reposeraient alors sur plus de transparence et de traçabilité, et sur la garantie des qualités nutritives des produits bio.

  • Le « bio gagnant » : dans un contexte de crises sanitaires et environnementales à répétition, le bio est fortement soutenu par les pouvoirs publics, sur la base d'un cahier des charges intégrant également la RSE. Les acteurs s'engagent dans une contractualisation vertueuse et leurs stratégies impliquent davantage le consommateur (co-création de produits par exemple).

  • Le « bio business » : la réduction des aides publiques entraîne une concentration horizontale et verticale du marché, avec un poids fort des MDD et des produits venus des pays de l'Est et du Maghreb. Les petites entreprises sont alors incitées à se regrouper pour renforcer leur pouvoir de négociation et permettre des économies d'échelle.

  • Le « bio dilué » : dans un contexte d'amélioration du conventionnel en lien avec une réglementation européenne plus stricte (affichage environnemental et sanitaire détaillé), et de scandales frappant le bio (fraudes, problèmes sanitaires, etc.), le nombre d'agriculteurs et de surfaces cultivées en bio diminue. Le secteur doit alors innover et rassurer le consommateur, en mettant en avant les qualités intrinsèques du produit, en jouant la carte du local ou du régional, et en adoptant une communication renouvelée.

Au vu de ces scénarios, trois enjeux sont identifiés pour les marchés du bio : le ré-enchantement et l'attractivité (démocratisation), la compétitivité (accessibilité et qualité), et la différenciation et l'innovation (durabilité).

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Sources : Organics Cluster et B.I.O. N'Days

15:56 Publié dans 1. Prospective, Alimentation et consommation, Production et marchés | Lien permanent | Tags : bio |  Imprimer | | | | |  Facebook

Consommation d'aliments transformés au Canada : évolution sur la période 1938-2011

Dans une publication récente, une équipe de chercheurs des universités de Montréal et de São Paulo étudie l'évolution de la consommation alimentaire des ménages canadiens. Ces travaux ont été conduits sur la base de six enquêtes menées par Statistique Canada au cours des 75 dernières années (1938-1939, 1953, 1969, 1984, 2001 et 2011) et portant sur la composition du panier d'épicerie des Canadiens. Les produits achetés ont été classés en trois catégories : les produits bruts ou peu transformés, les ingrédients nécessaires à la préparation des repas (ex : huile, sucre, farine) et les produits transformés et prêts à la consommation.

Sur la période étudiée, la part de produits transformés a augmenté de 136%, alors que celle des produits bruts et peu transformés a décru de 65%, passant de 34 à 25,6%. Les légumes de type « racines et tubercules », le lait et les fruits sont les plus concernés par cette baisse d'achat. La catégorie des ingrédients est celle qui a connu la plus forte diminution, de 12,6% en 1938 à 2,3% en 2011.

Par ailleurs, l'apport calorique lié aux produits prêts à consommer est passé de 28,7 à 61,7% sur la période étudiée, sachant que, en 1938, les aliments achetés étaient peu variés et que les carences en certains nutriments (vitamines C et D notamment) étaient fréquentes. L'offre alimentaire s'est élargie : 61 aliments étaient pris en compte dans l'enquête de 1938-1939, alors que celle de 1969 portait sur 187 aliments (valeur stable depuis).

Il est à noter que cette étude sous-estime la consommation d'aliments transformés, puisque la consommation hors foyer n'est pas prise en compte. Enfin, il est rappelé que le taux d'obésité dans la population canadienne est passé de 9,7% en 1970 à 25,4% en 2008.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Université de Montréal

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Le marketing alimentaire à l'heure du DIY et des geeks

« Do it yourself » (DIY) : ce mot d'ordre a un sens fort dans certains domaines où des « communautés de pairs » bricolent des découvertes « dans leur garage » (garage biology), mettent au point des applications, des langages informatiques open source, etc. Le marketing alimentaire tente aujourd'hui de décliner cette approche (ou de la récupérer) dans le domaine des plats préparés.

La plupart du temps, le DIY alimentaire renvoie simplement à une mise au travail du consommateur. C’est par exemple le cas avec les services de livraison à domicile d’ingrédients de base pour des recettes à préparer soi-même.

Dans certains cas, cependant, le phénomène semble avoir plus de consistance. Le New Yorker consacre ainsi un long article, significativement intitulé « The end of food », à une start-up et à son produit, le Soylent, une crème alimentaire de type Slim fast. Trois informaticiens geeks de San Francisco, cherchant à simplifier leurs repas au maximum pour pouvoir continuer à travailler sur leurs programmes, ont mis au point, à partir des conseils en ligne de nutritionnistes, un aliment complet sous forme de crème. Dans un premier temps, ils ont commandé les composés sur Internet, à savoir des poudres (protéines, acides aminés, etc.), et testé le produit pour eux-mêmes. Ils ont ensuite mis la recette en libre accès et, enfin, s’avisant du succès de leur formule sur des forums de discussion, où les « fans » s’échangeaient des propositions d’amélioration, ont réorienté leur start-up vers la commercialisation du produit, avec un succès certain.

Pour les amateurs de science-fiction, le nom Soylent évoquera immédiatement Soleil vert, un film de 1973 avec Charlton Heston, qui sonne comme une provocation. Pour le monde agricole, le business model de la start-up rappellera celui des fabricants d'aliments pour animaux : à partir d'une formule, ceux-ci optimisent l'approvisionnement en nutriments en fonction des diverses sources possibles et de leurs coûts. Ainsi, dans la filière porcine, c'est le développement des acides aminés de synthèse qui a permis de limiter le coût de l'alimentation et de réduire les effets de la hausse des prix du soja.

Le Soylent lifestyle, mis en perspective dans cet article du New Yorker, se confirmera-t-il comme une tendance de société ? Les éléments donnés permettent en tout cas de se faire une bonne idée de l’environnement où se diffuse ce produit, de l’univers mental des geeks et des enjeux de marketing associés. Est concernée une catégorie de consommateurs (ici plutôt des étudiants, plutôt dans la Silicon Valley), qui considèrent la plupart des repas comme une contrainte, un gaspillage de temps et d'argent.

Florent Bidaud, Centre d'études et de prospective

Source : New Yorker

15:52 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Alimentation et consommation, Société | Lien permanent | Tags : do it yourself, etats-unis |  Imprimer | | | | |  Facebook

27/05/2014

Toshiba ouvre sa première usine à légumes

Toshiba a annoncé, le jeudi 15 mai, avoir développé une activité de production de légumes en usine. Si, à première vue, cette activité peut paraître éloignée de son cœur de métier (appareils électroniques et réacteurs nucléaires), elle s'avère dans les faits proche de sa production de semi-conducteurs. Il s'agit en effet de produire des légumes sans pesticides ni autres substances chimiques, dans une usine totalement close et aseptisée, et grâce à un important dispositif électronique.

Située dans la banlieue de Tokyo, l'usine sera dotée d'éclairages fluorescents optimisés pour la croissance des végétaux, d'un air conditionné maintenant une température et un degré d'humidité constants, d'un dispositif de surveillance de l'état physique des plantes et d'équipements de stérilisation pour l'emballage des produits. Sur une surface de près de 2 000 m2, le groupe va produire l'équivalent de 3 millions de salades par an. Au second semestre 2014, il pourra approvisionner en laitues, épinards et autres légumes des supermarchés, supérettes et restaurants, avec un chiffre d'affaires prévu de 300 millions de yens (soit environ 2,16 millions d'euros). Toshiba prévoit également de cultiver, en fonction de la demande, des légumes ayant des particularités précises, par exemple une plus forte teneur en vitamine C. En outre, le groupe envisage la construction d'une installation similaire hors du Japon, ainsi que la vente d'équipements dédiés courant 2014.

Toshiba n'est pas le premier groupe d'électronique japonais à s'intéresser aux « usines à légumes ». Panasonic et Fujitsu ont ainsi lancé récemment des « exploitations agricoles » de ce type dans la préfecture de Fukushima. Ce type de production répond aux attentes d'une partie de la population qui préfère des légumes cultivés en milieu clos de crainte que ceux produits dans les champs ne soient radioactifs.

Anne-Sophie Wepierre, Centre d'études et de prospective

Source : Toshiba