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15/12/2021

Propositions pour une « sécurité alimentaire durable »

Dans un rapport publié le 10 novembre 2021 par Terra Nova, sept experts traitent de la « sécurité alimentaire durable », définie comme la situation où « tous les individus ont un accès (économique, physique, social) égalitaire à une alimentaire durable de manière coordonnée et pérenne ». Mise en lumière et renforcée par la crise sanitaire, la précarité alimentaire ne se résume pas à une pauvreté monétaire. Associée notamment à une alimentation de moins bonne qualité nutritionnelle, elle a des conséquences en matière de santé. Les auteurs rappellent également la diversité des causes de non-recours aux aides dédiées, comme par exemple la complexité des démarches administratives ou des difficultés pratiques d'accès.

Le rapport envisage ensuite les limites structurelles du système actuel d'aide alimentaire. Reposant en grande partie sur le secteur associatif caritatif, fonctionnant grâce au bénévolat, il propose majoritairement des distributions de denrées. Les auteurs relèvent aussi que les politiques publiques récentes ont associé, de manière « paradoxale », la lutte contre le gaspillage et la distribution de l'aide alimentaire, la diminution souhaitée des volumes du premier pouvant réduire la quantité des dons de denrées reçues par la deuxième. Ils soulignent également les « coûts cachés » de ce système (logistiques, administratifs, etc.), ainsi que les inégalités territoriales d'accès et de prise en charge.

Dans une troisième partie, les auteurs analysent le potentiel des dispositifs existants pour promouvoir une sécurité alimentaire durable. Trois principales cibles d'action sont identifiées : i) l'accessibilité économique (aliments gratuits ou à prix réduits, transferts monétaires), ii) l'empowerment individuel (estime de soi, acquisition de connaissances et compétences), iii) l'accessibilité physique. Alors que peu d'évaluations sont disponibles, les premiers éléments avancés ici sont intéressants, comme par exemple le classement des dispositifs selon les critères d'éligibilité et les publics visés (figure ci-dessous). Les débats sur le revenu minimum, universel ou conditionné, et sur une « sécurité sociale de l'alimentation », sont également envisagés.

Classement des dispositifs en fonction de leur cible principale et des critères d'éligibilité

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Source : Terra Nova

Enfin, des « principes directeurs pour une sécurité alimentaire durable » sont détaillés, en envisageant tant les cibles et l'organisation du dispositif que des éléments de contexte politique. Le défi est de passer les réponses « curatives » avec un « dispositif universel de prévention de l'insécurité alimentaire ». Des travaux complémentaires restent toutefois nécessaires et la recherche publique pourrait appuyer l'élaboration, le suivi et l'évaluation d'un tel dispositif.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Terra Nova

11/01/2021

Comment améliorer les politiques de lutte contre l'insécurité alimentaire en Europe ?

Des chercheurs des universités d'Anvers et d'Oxford se sont penchés sur le problème de l'insécurité alimentaire dans 24 pays d'Europe. Bien que la plupart d'entre eux aient mis en place des dispositifs d'assistance sociale, une partie parfois importante de la population accède encore difficilement à des régimes sains, pour des raisons économiques. Les chercheurs ont estimé le coût de ces régimes, en accord avec les recommandations nutritionnelles nationales, ainsi que les coûts du logement et des autres biens et services essentiels. Ils ont utilisé ces estimations pour évaluer la proportion de la population risquant d'être confrontée à des problèmes d'insécurité alimentaire (au moins 10 % de la population dans 16 des 24 pays étudiés), avant de comparer ces dépenses aux revenus des ménages modestes. Leurs résultats montrent que les politiques ciblant uniquement l'insécurité alimentaire s'avèrent insuffisantes pour assurer l'accès de ces ménages à des régimes sains. Pour eux, des politiques économiques et sociales plus ambitieuses devraient être mises en œuvre, avec en particulier l'instauration de revenus minimums couvrant les biens et services essentiels, et la limitation du coût de ces derniers.

Comparaison du montant net des aides sociales (points et courbe noire) et du revenu minimum (losanges), pour un ménage d'un couple avec deux enfants, avec les coûts du logement (barre blanche) et de régimes sains (barre grisée) pour 24 pays d'Europe

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Source : Food Policy

Source : Food Policy

11/11/2020

L'accès à une alimentation saine pour tous en Europe requiert une approche transversale

L'insécurité alimentaire dans les pays riches est liée à un accès limité à un régime alimentaire sain, particulièrement dans les foyers les plus pauvres. Des chercheurs des universités d'Anvers et d'Oxford ont comparé le coût minimal d'un régime équilibré (recommandations nationales de santé publique) au revenu disponible des foyers dans les zones urbaines de 24 pays européens. Leurs résultats, publiés en octobre dans la revue Food Policy, montrent que dans 10 des pays étudiés, au moins 10 % de la population auraient des revenus trop faibles pour accéder à un tel régime. Les auteurs comparent également ces coûts alimentaires aux montants des aides sociales perçues par ceux qui n'ont pas d'autres revenus (figure ci-dessous). Ils observent que, dans au moins 13 pays, celles-ci ne sont pas suffisantes pour garantir l'accès des familles les plus pauvres à un régime alimentaire sain. Selon les auteurs, ces résultats soulignent la nécessité d'intégrer les politiques publiques alimentaires à l’ensemble des politiques sociales ciblant les inégalités structurelles (revenu, coût du logement et des autres biens et services essentiels).

Comparaison des coûts alimentaires et de logement, et des revenus minimum pour un foyer de deux adultes et deux enfants âgés de 10 et 14 ans

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Source : Food policy

Lecture : la ligne représente le revenu issu des aides sociales pour un foyer au sein duquel aucun adulte ne travaille. Les losanges représentent le salaire minimum pour un foyer au sein duquel un des deux adultes travaille.

Source : Food Policy

 

 

14/05/2020

L'impact potentiel de l'épidémie de Covid-19 sur la sécurité alimentaire des pays arabes

La Commission économique et sociale des Nations unies pour l'Asie de l'Ouest (UNESCWA) a publié une note sur les conséquences possibles de l'épidémie de Covid-19 sur la situation économique et l'alimentation des populations dans 18 pays arabes de cette région. Plus de 50 % des calories consommées dans la région étant importés, ces pays sont dépendants du commerce international, en particulier pour les produits de base (le blé et le riz représentent à eux seuls 11 milliards de dollars de déficit commercial) et les aliments riches en protéines. La note souligne plus particulièrement les risques liés aux perturbations des approvisionnements mondiaux (production, transport et distribution, stockage par les pays producteurs, etc.). Alors même qu'une part significative de la population de près d'un tiers des pays de la région connaît déjà des situations de stress ou de crise (voir à ce sujet une autre brève sur ce blog), ces perturbations pourraient faire basculer près de 2 millions de personnes supplémentaires dans l'insécurité alimentaire, s'ajoutant aux 50 millions d'individus actuellement sous-nourris. La Commission préconise la mise en œuvre de politiques nationales et régionales capables de protéger les plus vulnérables.

Source : UNESCWA

10:51 Publié dans Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : unescwa, asie de l'ouest, covid-19, insécurité alimentaire |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/05/2019

Rapport mondial sur les crises alimentaires en 2018

Le Food Security Information Network (FSIN) a publié récemment la troisième édition de son rapport sur les crises alimentaires. Fruit d'un travail collectif associant diverses organisations internationales et mobilisant des méthodes rigoureuses, ce document présente une synthèse des crises survenues en 2018, détaille les 27 principales et identifie les causes et risques potentiels pour 2019.

L'année passée, plus de 113 millions de personnes ont connu des situations de faim avancée nécessitant une aide d'urgence : 53 pays sont concernés, sachant que huit rassemblent les deux tiers de ces individus. Les principales causes identifiées sont les conflits et l'insécurité (pour 74 millions de personnes), les catastrophes naturelles et climatiques (29 millions) et les chocs économiques (10,2 millions). En dix ans, les besoins d'aide ont augmenté de 127 %, parmi lesquels 40 % destinés aux problématiques agricoles et alimentaires. Ce constat amène les auteurs à appeler à de nouveaux modes de coordination de l'ensemble des interventions humanitaires.

Cadre harmonisé de classification de la sécurité alimentaire

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Source : Food Security Information Network

Source : Food Security Information Network

14/02/2019

Au niveau mondial, les femmes déclarent être plus exposées à l'insécurité alimentaire que les hommes

Dans un article publié en janvier 2019 sur le site de la revue Food Policy, une chercheuse américaine étudie le lien entre genre et insécurité alimentaire (IA). Plus particulièrement, elle se pose trois questions : les femmes sont-elles plus exposées à l'insécurité alimentaire que les hommes ? Dans quelles régions du monde trouve-t-on les plus fortes inégalités ? Celles-ci peuvent-elles s'expliquer par des caractéristiques socio-démographiques différentes entre hommes et femmes ?

Pour y répondre, l'auteure a utilisé les résultats, pour 2014, du sondage mondial de la société Gallup (Gallup World Poll), qui interroge chaque année par téléphone, sur des thèmes variés, un millier de personnes dans 147 pays (soit 132 980 individus en 2014). Les données déclaratives ainsi collectées permettent d'évaluer l'insécurité alimentaire vécue selon l'échelle FIES, définie par la FAO, et de classer les répondants en trois groupes : faiblement, modérément et fortement exposés (allant donc d'une simple inquiétude quant à la possibilité de se nourrir à de réelles situations de faim). Ces éléments sont ensuite analysés à l'aide de méthodes statistiques et économétriques.

Taux de prévalence relatif « d'insécurité alimentaire modérée » pour les femmes par rapport aux hommes en 2014, d'après les réponses au Gallup World Poll

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Source : Food Policy

Lecture : est représenté, pour chaque pays, le ratio des taux de prévalence d'insécurité alimentaire modérée femmes / hommes, calculé d'après les réponses au sondage ; un ratio supérieur à 1 correspond à une surexposition des femmes.

Les résultats montrent que, au sein d'un même pays, les différences de taux de prévalence entre hommes et femmes peuvent atteindre jusqu'à 19 points. Comme l'illustre la figure ci-dessus, en France, le taux de prévalence d'insécurité alimentaire modérée des femmes est 1,25 à 1,5 fois plus fort que celui des hommes. Pour une exposition faible ou forte à l'insécurité alimentaire (autres cartes disponibles dans l'article), l'écart est de plus de 50 %, toujours en défaveur des femmes. À l'échelle mondiale, des différences existent entre pays, et selon que l'on s'intéresse aux individus faiblement, moyennement ou fortement exposés.

L'auteure identifie plusieurs facteurs expliquant ces écarts de prévalence : différences de statut d'emploi (qui en expliquent 10 %), de niveau d'éducation (5 %), de revenu (25 %), de statut marital (10 %) et d'accès à un réseau social (15 %). Ils n'expliquent cependant pas tout et, même à caractéristiques égales, une femme européenne conserve une probabilité plus élevée (de 2,4 points) qu'un homme de vivre dans une situation d'insécurité alimentaire « faible ». Cela pourrait provenir de différences dans l'allocation des ressources alimentaires au sein des foyers ou dans les déclarations faites du sentiment d'insécurité alimentaire. Cette analyse suggère que des politiques publiques ayant pour but d'améliorer l'accès des femmes à l'éducation et à des emplois bien rémunérés pourraient avoir des effets positifs sur la sécurité alimentaire.

Estelle Midler, Centre d'études et de prospective

Source : Food Policy

18/01/2017

Incidence du développement du commerce agricole sur la sécurité alimentaire

Dans ce rapport publié récemment, l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques se base sur les projections de l'Outlook agricole OCDE/FAO à 2024 pour évaluer la sécurité alimentaire, au niveau national, dans les différentes grandes régions du monde. Quatre scénarios sont développés : une augmentation plus rapide des revenus dans les pays en développement (income sur le graphique ci-dessous), une augmentation accrue de la productivité agricole dans ces mêmes pays (productivity), une combinaison des deux (income & productivity), et enfin un accès plus équitable aux produits alimentaires disponibles (access). Les indicateurs pris en compte sont celui de la FAO sur la sous-alimentation (probabilité qu'un individu d'une population donnée n'ait pas accès au minimum de calories nécessaire à une vie active et saine) et la prévalence de la sous-alimentation dans la population (PoU).

Selon les projections tendancielles, la PoU chute globalement de 11 à 8 % en 10 ans ; l'Amérique latine et les Caraïbes, l'Indonésie et la Thaïlande passent en-dessous des 5 % (seuil d'éradication de la faim selon la FAO) ; l'Asie et le Pacifique diminuent de 12 à 8 % et l'Afrique subsaharienne de 23 à 19 %. L'Asie et le Pacifique bénéficient plus du scénario d’augmentation des revenus que l'Afrique. Le Nigeria, la Chine et le Pérou passeraient en-dessous des 5 % de PoU dans le scénario d'augmentation de la production agricole. Le Bangladesh s’ajouterait à cette liste, dans le cas où à la fois les revenus et la production agricole augmenteraient, ainsi que l'Inde dans le scénario « accès plus équitable ».

L'étude confirme que le commerce international joue un rôle, variable selon les pays, dans la réduction de l'insécurité alimentaire. Le scénario d'augmentation de la productivité agricole nationale donne globalement de meilleurs résultats que celui d'une amélioration plus rapide des revenus, dans la mesure où l'accroissement de la consommation se fait principalement par la production locale. Le scénario « accès plus équitable » donne de meilleurs résultats de réduction de l'insécurité alimentaire partout, montrant que l'accès à l'alimentation est le problème central, plutôt que la disponibilité alimentaire. Si la majorité des pays en développement est donc en voie d'atteindre les 5 % de PoU, des mesures plus importantes restent nécessaires, pour que les pays les plus pauvres, en Afrique subsaharienne en particulier, éradiquent la sous-alimentation.

Évolutions du nombre de personnes en insécurité alimentaire selon les quatre scénarios par rapport au scénario tendanciel

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Source : OCDE

Claire Deram, Centre d’études et de prospective

Source : OCDE

11/05/2016

Insécurité alimentaire des ménages canadiens en 2014

Le 5 avril, le groupe de recherche canadien PROOF a publié son quatrième rapport sur l'insécurité alimentaire dans le pays. Les données utilisées proviennent de l'enquête annuelle Canadian Community Health Survey conduite par Statistique Canada, qui collecte des informations sur la santé d'un échantillon représentatif de 60 000 personnes. Depuis 2004, cette enquête comprend un module optionnel (Household Food Security Survey) permettant de mesurer, avec 12 questions, l'insécurité alimentaire vécue par les ménages au cours des douze derniers mois : les foyers sont ensuite classés en quatre catégories (sécurité alimentaire, insécurité alimentaire marginale, modérée, sévère). Pour l'enquête de 2014, le module a été administré dans 9 territoires et provinces, et les résultats présentés dans le rapport concernent 82 % de la population canadienne.

De manière générale, 12 % des foyers (3,2 millions de personnes) ont connu une situation d'insécurité alimentaire au cours des douze derniers mois. Près d'un million d'enfants de moins de 18 ans sont concernés, soit plus d'un enfant sur six, et la prévalence de l'insécurité alimentaire est plus forte dans le nord du pays.

Insécurité alimentaire des ménages au Canada en 2014

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Source : PROOF

Parmi les résultats présentés, on peut retenir les éléments suivants :

- les ménages avec enfants de moins de 18 ans sont plus touchés (15,6 % en moyenne, et 33,5 % pour les familles monoparentales féminines) que les ménages sans enfants (10,4 % en moyenne, 15,7 % pour les personnes seules) ;

- 62,2 % des ménages en insécurité alimentaire sont salariés, et 61 % des foyers pour lesquels les aides sociales représentent la principale source sont concernés ;

- la prévalence de l'insécurité alimentaire est légèrement plus élevée en zones urbaines, avec de fortes variations entre villes : 1 ménage sur 6 à Peterborough (Ontario) contre 1 sur 14 à Québec.

Alors que le nombre de ménages en insécurité alimentaire reste plus élevé par rapport à 2008, et ce malgré des efforts en matière de lutte contre la pauvreté, les auteurs soulignent la nécessité d'une mobilisation de tous les niveaux de décision pour réduire ce phénomène, dont les impacts sur la santé des individus et sur le système de santé canadien sont importants.

Evolution de la prévalence des différents degrés d'insécurité alimentaire, de 2007 à 2014

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Source : PROOF

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : PROOF

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10/11/2015

La protection sociale, nécessaire pour combattre l’insécurité alimentaire

La protection sociale contribue à l’amélioration des revenus et de la sécurité alimentaire non seulement parce qu’elle permet une augmentation de la consommation, mais aussi parce qu’elle place les ménages dans de meilleures conditions pour produire des aliments et accroître leurs revenus. Telle est la conclusion du rapport annuel 2015 de la FAO sur la situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture. L’articulation des mesures de développement agricole et rural avec des programmes de protection sociale permet de rompre le cercle vicieux de la pauvreté et de la vulnérabilité des habitants des zones rurales, notamment en relançant les investissements dans les activités économiques.

Source : FAO

07/09/2015

Ontario : relation entre niveau d’insécurité alimentaire et coûts de santé des foyers

Des chercheurs du Département de nutrition de l’université de Toronto ont publié le 10 août dernier, sur le site du Canadian Medical Association Journal, un article intitulé « Association between household food insecurity and annual health care costs ». Utilisant des données issues d’enquêtes de Santé Canada (Canadian Community Healthy Survey, environ 67 000 adultes) et du système de santé de l’Ontario, ils ont montré que, dans cette province, le niveau d’insécurité alimentaire (IA) du foyer est un prédicteur robuste de l’utilisation et du coût des soins pour les adultes en âge de travailler, indépendamment d’autres déterminants sociaux. Ainsi, les personnes en IA marginale (3,9 % de l’échantillon) coûtent 23 % de plus au système de santé que celles en situation de sécurité alimentaire, celles en IA modérée (5,2%) 49 % de plus et celles en IA grave 121 % de plus.

Selon les auteurs, même si plusieurs points restent à approfondir, cette étude montre qu’une intervention publique ciblée sur la réduction de l’IA des foyers permettrait de diminuer les dépenses publiques de santé. Pour eux, les organisations caritatives dédiées n’ont pas les moyens de changer cette IA et différentes études ont montré le rôle positif d’une augmentation, relativement faible, des ressources des familles à bas revenu. Les taux plus bas d’insécurité alimentaire chez les seniors ayant des revenus annuels garantis vont également dans ce sens.

Sources : Canadian Medical Association Journal, Veille action pour de saines habitudes de vie

 

 

 

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11/02/2015

Le Brésil sort de la carte mondiale de l'insécurité alimentaire

Le dernier rapport annuel conjoint de la FAO, du FIDA et du PAM, sur l'état de l'insécurité alimentaire dans le monde, a sorti le Brésil de la carte de la faim. Le taux de prévalence de la sous-nutrition est en effet descendu sous le seuil des 5 %. Cette évolution traduit les résultats remarquables des politiques engagées au Brésil depuis le programme FAIM ZERO en 2003. Le rapport revient sur les différentes déclinaisons du programme dont on retiendra le caractère intégré (mobilisant un grand nombre de leviers de manière pragmatique) et décentralisé.

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Source : FAO

L'agriculture familiale, qui produit 70 % de l'alimentation consommée dans le pays, a été aidée par des soutiens directs, un programme de crédit rural et des services de vulgarisation. Sur les 10 dernières années, l'accès à la terre de 600 000 ménages pauvres sans terre a été permis par l'allocation de 50 millions d'hectares. Outre ces mesures directes, le programme d'achat de produits alimentaires issus de l'agriculture familiale constitue une des ressources de l'aide alimentaire. Et depuis 2009, les écoles ont également pour objectif de consacrer au moins 30 % de leurs dépenses alimentaires à des achats directs auprès de ce type d'agriculture.

Au-delà du Brésil, le rapport expose également les politiques d'autres pays comme la Bolivie, le Malawi, l'Indonésie ou Haïti. En dépit d'une baisse de 100 millions sur la dernière décennie, on estime encore à environ 800 millions le nombre de personnes en situation de sous-alimentation chronique dans le monde.

Mylène Testut Neves, Conseillère Agricole (Brésil et Cône Sud), Service Économique Régional de Brasilia, Ambassade de France au Brésil

Frédéric Courleux, Centre d’études et de prospective

Source : FAO

 

 

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10/09/2014

L'insécurité alimentaire au Québec

L'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a publié, mi-août 2014, une mise à jour des données sur la prévalence, et son évolution depuis 2005, de l'insécurité alimentaire chez les ménages de la province. En 2011-2012, 8,1% des ménages québécois (soit un peu plus de 250 000) ont connu une situation d'insécurité alimentaire (modérée pour 5,8% des ménages, grave pour 2,3%). Cette proportion est similaire à celle du Canada (8,4%).

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La prévalence de l'insécurité alimentaire présente des variations significatives en fonction du lieu de résidence (8,6% en milieu urbain contre 5,9% en milieu rural), de la taille et du type de ménage (12% pour les personnes seules, 15% pour les familles monoparentales, 4% pour les couples avec ou sans enfant), du revenu (24% des ménages à très faible revenu par exemple), du logement (17% des locataires) ou encore du niveau d'étude. Si la prévalence de l'insécurité alimentaire est restée constante de 2005 à 2010 (7%), elle a crû en 2011-2012 (8,1%), du fait d'une plus grande proportion de ménages en insécurité alimentaire modérée.

S'appuyant sur des travaux montrant que la méthode usuelle employée sous-estimerait la prévalence de l'insécurité alimentaire (critères de classification des ménages trop stricts), l'INSPQ introduit une nouvelle catégorie, « l'insécurité alimentaire marginale ». Correspondant aux « ménages ayant indiqué qu'ils avaient des craintes ou des obstacles pour l'accès à des aliments en raison du revenu », elle concerne 4,9% de ménages en 2011-2012, portant ainsi l'insécurité alimentaire totale à 13% des ménages québécois. Enfin, l'INSPQ présente les résultats d'une nouvelle méthode distinguant parents et enfants au sein des ménages : 12% des adultes seraient en insécurité alimentaire au Québec et 16% des enfants.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Institut national de santé publique du Québec

 

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