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13/11/2015

L’EFSA apporte des données sur les risques potentiels liés à la production et à la consommation d’insectes

Suite à une saisine de la Commission européenne, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié le 8 octobre un rapport sur les risques éventuels liés à la production, à la transformation et à la consommation d’insectes en alimentations animale et humaine. Depuis quelques années, l’usage de produits à base d’insectes suscite un intérêt croissant (qualité des protéines, impact environnemental et économique, investissements moins lourds). Plus de 2000 espèces d’insectes ont été répertoriées comme comestibles et ce rapport identifie quatre insectes qui auraient un intérêt alimentaire particulier, en tant que source alternative de protéines : la mouche domestique, le grillon, le ver à soie et le ver de farine.

L’EFSA a évalué les risques biologiques, chimiques et allergiques pour le consommateur, ainsi que les risques environnementaux liés à la production. Parmi ses conclusions, l’Agence estime que les risques biologiques, par transmission par exemple de contaminants microbiens, sont possibles, du fait notamment de l’utilisation de protéines animales pour l’alimentation des insectes. Le rapport signale certaines lacunes sur les connaissances des risques chimiques, en particulier le fait que l’insecte peut véhiculer des substances provenant d’un autre substrat (sol par exemple). Le risque allergique est également signalé pour la consommation humaine d’insectes, mais aucun cas n’est cité chez l’animal, de compagnie ou de production. Les risques environnementaux sont liés aux besoins en eau et en énergie et à l’occupation des territoires des élevages d’insectes.

Les avis sont encore partagés sur le taux de conversion protéique de cette filière et son empreinte carbone, par rapport aux filières traditionnelles : l’EFSA cite deux études, l’une concluant à des constantes meilleures pour la production d’insecte (aux conditions de laboratoire), l’autre à des taux identiques (dans des conditions naturelles).

Signalons enfin que si l'entomophagie est pour l’instant sporadique sur le territoire européen, trois États membres ont déjà réalisé une analyse de risques : les Pays-Bas, la Belgique et la France (avis d’avril 2015 de l'Anses).

Madeleine Lesage, Centre d’études et de prospective

Source : EFSA

10:51 Publié dans Alimentation et consommation, IAA, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : efsa, insectes |  Imprimer | | | | |  Facebook

12/11/2015

Éclairages anthropologiques sur les patrimoines alimentaires enfantins

Le dernier numéro d’Anthropology of food, journal en ligne consacré aux sciences sociales de l’alimentation, s’intéresse aux patrimoines alimentaires enfantins, « déclinaison particulière des patrimoines matériels et immatériels peu étudiée dans une perspective anthropologique » : il s’agit là d’en analyser « sens, formes et fonctions » afin de « mieux comprendre les processus de construction et de transmission des identités enfantines ».

Le premier article, de Charles-Edouard de Suremain et Clarice Cohn, précise l’« ambition » de ce numéro, à savoir montrer que « l’alimentation ne peut être seulement appréhendée pour ce qu’elle véhicule en termes de modèles ou de normes », mais également en tant que vecteur (de la fabrication sociale de l’enfant), support (de la réappropriation du monde des adultes par l’enfant) et l’un des principaux outils du façonnement du monde propre à l’enfant. Suivent ensuite divers articles, issus de travaux conduits en France (milieux scolaire, familial, etc.), en Argentine, en Pologne et en Espagne.

Source : Anthropology of food

10:37 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : patrimoine alimentaire, enfant, anthropologie |  Imprimer | | | | |  Facebook

10/11/2015

Les coûts médicaux liés à une consommation excessive de sucre, sel et graisses saturés estimés à 16,8 milliards d’euros en Allemagne

Dans un article publié récemment dans PLOS One, des chercheurs allemands évaluent les coûts qui auraient pu être directement évités, pour le système de santé allemand, dûs à des régimes alimentaires non équilibrés (notamment du fait de consommations excessives de sucre, sel et graisses saturées) et examinent plusieurs scénarios de réduction de ces consommations. Ces coûts ont été évalués, pour l’année 2008, à 16,8 milliards d’euros, soit 7 % des coûts totaux de traitement en Allemagne. Plus précisément, 8,6 milliards d’euros seraient liés à une consommation excessive en sucre, 8,6 milliards à celle en sel et 2,9 milliards à celle en graisses saturées).

Source : PLOS One

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09/11/2015

Impact sur la santé du score nutritionnel de la FSA

Le 21 octobre, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) a repris sur son site des conclusions publiées par une équipe française dans Nutrition Clinique et Métabolisme sur l’« étiquetage nutritionnel simplifié », obtenues à partir de l’étude SU.VI.MAX, une enquête suivie pendant 13 ans sur l’alimentation de 6 400 personnes. Les chercheurs ont évalué le score nutritionnel des différents aliments, à partir du score proposé par la Food Standard Agency britannique (FSA-NPS - food standard agency nutrient profiling system), basé sur différents critères de composition, et en ont déduit la valeur nutritionnelle des aliments.

Les travaux ont permis de constater, parmi l’échantillon de personnes de la cohorte SU.VI.MAX ayant le score le plus élevé, une fréquence plus importante de surpoids, maladies métaboliques, mais également de cancers d’ordre digestif. Des précisions complémentaires sur l’impact nutritionnel de ces pathologies pourraient être apportées par l’étude NUTRINET, en cours d’analyse. Il serait toutefois opportun de prendre en compte, chez les sujets ayant développé des pathologies, l’existence ou non d’autres facteurs de risques potentiels.

Sources : InsermNutrition Clinique et Métabolisme

10:22 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : inserm, fsa, score nutritionnel |  Imprimer | | | | |  Facebook

14/10/2015

Fondements théoriques de l’économie collaborative

L’IDDRI a récemment publié un Working Paper intitulé Comprendre l’économie collaborative et ses promesses à travers ses fondements théoriques. Au-delà de certaines plateformes connaissant succès et croissance exponentielle, le concept d’économie collaborative recouvre « une réalité immergée et méconnue, mais dont les mouvements impliquent de profondes transformations pour nos économies traditionnelles ». Il est porté par une pluralité d’acteurs et accompagné de diverses promesses économiques, sociales et environnementales. L’objectif de la publication est d’« identifier les champs théoriques centraux mobilisés par cette communauté d’acteurs et mobilisables pour penser les pratiques que ce concept recouvre ».

Reflets de différentes clefs de lecture et influences théoriques, de « nombreuses tentatives de définition » de ce concept ont été faites. Différentes typologies sont également proposées, notamment celle de Botsman et Rogers (2011) qui segmente l’économie collaborative en quatre domaines : consommation collaborative (dont l’alimentation et l’agriculture font partie via l’autoproduction alimentaire, les circuits courts, les coopératives de consommateurs, etc.), réparation et fabrication des objets, financement de projets, éducation et savoir.

Trois principales influences théoriques sont identifiées par les auteurs :

- l’économie du libre et du « peer to peer », avec le passage d’un consommateur passif à un « consomm’acteur » (« accès distribué et universel aux connaissances, aux compétences et aux ressources matérielles ») ;

- l’économie du don, les biens échangés ayant une valeur de lien (« échange symbolique basé sur le donner, recevoir et rendre »), rompant avec l’hégémonie de l’échange marchand ;

- l’économie de la fonctionnalité et circulaire, avec le passage d’une logique de propriété à une logique d’usage.

Pour les auteurs, l’analyse des promesses liées à chacun de ces cadres est nécessaire, en particulier pour les pouvoirs publics, que ce soit pour la conception de mesures d’accompagnement et d’incitation ou pour l’appréhension des revendications émergentes liées à ces pratiques, notamment en matière réglementaire et fiscale.

Julia Gassie, Centre d’études et de prospective

Source : IDDRI

 

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13/10/2015

Publication du CREDOC sur la restauration collective au travail

Daté d’août 2015, le n°277 de la collection Consommation et modes de vie du CREDOC s’intéresse à la restauration collective d’entreprise et d’administration. Représentant environ 20 % des déjeuners d’actifs et 15 % des repas servis en restauration collective (contre 41 % dans l’enseignement et 40 % dans le domaine du sanitaire et social), cette restauration est considérée comme à un « tournant » : « reconnue comme participant au bon équilibre alimentaire, caractéristique du modèle français », elle est « confrontée à la concurrence de la restauration commerciale » et « peine à maintenir une part de marché relativement faible ».

Cette note de synthèse s’appuie sur un Cahier de recherche du CREDOC de décembre 2014, La restauration collective au travail conforte le modèle alimentaire français. À partir d’éléments de l’enquête Comportements et consommations alimentaires en France de 2010 et d’entretiens auprès d’« usagers/clients », ces travaux avaient pour objectif de tester une hypothèse, déjà confirmée dans le cadre des cantines scolaires : la restauration collective au travail « favoriserait la diversité alimentaire et, plus largement, conforterait le modèle alimentaire ».

Parmi les résultats présentés dans la note de synthèse, il apparaît que la profession, le niveau de diplôme, la région et le lieu d’habitation sont corrélés avec la fréquentation de la cantine :

Proportion d’adultes actifs (18-65 ans) fréquentant au moins une fois par an la restauration collective selon la profession, le niveau de diplôme, la région et le lieu d’habitation (%)

credoc.jpg

Source : CREDOC (enquête CCAF 2013)

Par ailleurs, cette fréquentation « favorise la prise de repas structurés composés de davantage de plats qu’en d’autres occasions, de menus variés et diversifiés, plus équilibrés, où la gourmandise n’est pas absente ». Convivialité et synchronisation sont également des marqueurs importants. Plusieurs freins à la fréquentation de ce type de restauration sont toutefois identifiés (cadre peu dépaysant, bruit, files d’attente, monotonie des menus, etc.) et amènent le CREDOC à identifier l’élargissement de l’offre et la meilleure gestion des flux comme voies de progrès.

Peut enfin être souligné le rappel historique qui met en exergue un développement relativement récent de la restauration collective au travail, participant « d’une “séquence historique” de longue durée inspirée par la notion d’intérêt général », dans le contexte de Reconstruction d’après-guerre et de développement des relations entre partenaires sociaux.

Julia Gassie, Centre d’études et de prospective

Source : CREDOC

 

 

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Le digital et l’aliment : productivité et expérience de consommation

Le 6 octobre dernier, Christophe Benavent, professeur à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense, donnait une conférence organisée par le Fonds Français pour l’Alimentation et la Santé (FFAS), sur le thème « Le digital et l’aliment : productivité et expérience de consommation ». Le FFAS a publié à cette occasion sa Lettre scientifique n°21, consacrée à ce sujet. L’auteur s’intéresse ici non pas à l’alimentation comme consommation, mais « au travail nécessaire pour l’accomplir » (idée d’un « consommateur-travailleur »). Il utilise « l’ensemble du cycle de production » (le « parcours client ») pour analyser le rôle des technologies de l’information (web social, big data, internet des objets) dans ce cadre. Il se penche également sur l’« expérience de consommation », pour formuler in fine des recommandations en matière de marketing. Nous ne retiendrons ici qu’une partie des éléments développés, denses en références théoriques et en exemples.

Quatre types de techniques sont distingués : techniques informatives (ex : plateformes de données relatives aux produits) ; techniques facilitant l’interaction sociale, le filtrage de l’information, la coordination des activités et la planification ; les boucles de feed back (objets connectés et plateformes associées) ; techniques productives (impression 3D, balances et tables de cuisson programmatique, etc.). Pour l’auteur, elles « s’articulent moins par des fonctions que par l’enracinement dans des moments particuliers du processus très général de la décision d’achat et de la consommation ».

Rappelant que l’alimentation est une pratique sociale, Ch. Benavent analyse également l’échec de projets de listes de courses électroniques, pourtant « dispositif clé d’une digitalisation des pratiques alimentaires ». Par ailleurs, en lien avec l’« expérience de consommation », le digital joue, pour l’auteur, un double rôle : il est source de consommations intermédiaires et fournit des « ingrédients symboliques » (cf. le riche écosystème des blogs culinaires et de santé) ; il coordonne toutes les activités induites par les pratiques et les usages alimentaires. C’est donc un « capital matériel qui permet des gains de productivité dans l’auto-production de l’expérience ».

In fine, l’auteur recommande d’adopter une approche nouvelle du marketing, les dispositifs numériques permettant d’agir non pas tant sur la décision individuelle que sur le collectif.

Julia Gassie, Centre d’études et de prospective

Source : FFAS

 

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Voir son steak comme un animal mort. Martin Gibert

gibert.jpg

Alors que, selon l’auteur, nous serions de plus en plus informés des dures conditions d’élevage et d’abattage des animaux, qu’un nombre croissant de personnes déclareraient être sensibles à leur bien-être et à leurs droits, que les découvertes de la science confirmeraient l’existence d’une certaine conscience animale, pourquoi continuons-nous à manger leur chair ? Pourquoi refuser de voir que ce steak, dans notre assiette, n’est que de l’animal mort ? Comment expliquer ce décalage entre nos convictions et nos actes, entre nos valeurs et notre appétit ? C’est ce “paradoxe de la viande”, phénomène de “dissonance cognitive”, que Gibert (défenseur du véganisme) essaie d’analyser en s’appuyant sur divers travaux de philosophie éthique, de psychologie morale et de psychologie sociale, ainsi que sur des comparaisons historiques, géographiques et culturelles.

L’ouvrage montre les limites de la cognition humaine face à la nourriture et les failles quotidiennes de la rationalité du mangeur. Il souligne les efforts que nous faisons pour mettre à distance et ne pas voir les souffrances infligées aux animaux. Ainsi, en les démentalisant et en les chosifiant, nous nous persuadons qu’ils ne souffrent pas pour continuer à les manger sans trop culpabiliser : on ne cuisine pas un poulet mais du poulet. Gibert décrit les croyances et alibis que nous mobilisons pour justifier nos comportements alimentaires, échapper à nos contradictions et persévérer dans nos habitudes. Il insiste par exemple sur ces '“omnivores consciencieux”' qui, en s’approvisionnent auprès de “petits éleveurs” bio ou locaux, se dédouanent de leur carnisme en prétendant consommer de la “viande heureuse”. Il démonte les ressorts de ce carnisme, normalité alimentaire inculquée dès l’enfance en famille et à l’école, puis renforcée par les messages de la publicité, des médias, des politiques publiques et des industries agro-alimentaires. Enfin, raisonnant sur l’évolution plus globale des sociétés, il rappelle que la domination masculine a pendant longtemps déterminé l’exploitation des animaux, des colonisés, des femmes et de la nature, et qu’il y a des intersections évidentes entre ces diverses formes de discrimination que sont le sexisme, le racisme, le classisme et le spécisme : '‘les vrais mâles préfèrent la viande’' et ''la masculinité continue de se construire du côté des barbecues'' (p 190).

Bruno Hérault, Centre d’études et de prospective

Lien : LUX Editeur

 

09:25 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : gibert, animal, consommation, viande, mangeur, carnisme, veganisme |  Imprimer | | | | |  Facebook

12/10/2015

Des repas scolaires plus longs permettent de meilleurs choix alimentaires

Mi-septembre, Food Navigator reprenait les résultats d’un article publié quelques jours plus tôt dans le Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics. Les travaux présentés se sont appuyés sur des données collectées dans le cadre d’une étude sur les consommations alimentaires dans les écoles du Massachussets, entre 2011 et 2012 : les choix alimentaires et les consommations de 1 001 enfants, âgés de 8 à 14 ans, scolarisés dans 6 écoles ayant des repas scolaires à heures fixes et d’une durée de 20 à 30 minutes, ont été plus précisément analysés.

Les auteurs concluent à un lien clair entre temps disponible pour manger et choix et consommations alimentaires des élèves. Par exemple, les enfants ayant moins de 20 minutes pour manger choisissent à 44,4 % un fruit alors que ce taux est de 57,3 % pour ceux ayant au moins 25 minutes. Le temps disponible joue également sur les quantités consommées (et donc sur le gaspillage) : les élèves devant manger en moins de 20 minutes consomment, en quantité, 13 % de moins de leurs entrées que ceux disposant de 5 minutes supplémentaires, ce pourcentage étant de 12 % pour les légumes et de 10 % pour le lait. Les auteurs rappellent également que manger trop rapidement est associé à des réponses hormonales gastro-intestinales défavorables et à une satiété perçue après le repas diminuée, ce qui peut accroître le risque de surpoids.

Sources : Food Navigator, Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics

 

09:11 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : repas scolaires, élèves, etats-unis, nutrition |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/10/2015

Aux États-Unis, régime alimentaire et activité physique n’expliquent pas à eux seuls l’augmentation de l’IMC

Mis en ligne récemment, un article publié dans la revue Obesity Research & Clinical Practice s’intéresse à l’évolution, aux États-Unis et sur une quarantaine d’années, de la relation entre consommations de calories et de macronutriments, activité physique de loisir et obésité. Utilisant les données nutritionnelles de plus de 36 000 adultes (National Health and Nutrition Survey), entre 1971 et 2008, et de fréquence d’activités physiques pour 14 400 d’entre eux, entre 1988 et 2006, les chercheurs se sont appuyés sur de la modélisation pour voir si la relation entre les éléments cités précédemment et l’Indice de Masse Corporelle (IMC) évoluait dans le temps.

De manière générale, il apparaît que l’IMC, les consommations d’énergie et de glucide et l’activité physique de loisir ont augmenté, alors que les consommations de lipides et protéines ont diminué. Toutefois, pour un niveau donné de consommation et d’activité physique, l’IMC prédit est supérieur de 2,3 kg/m² en 2006 par rapport à 1988. Les auteurs concluent sur l’existence d’autres facteurs à prendre en compte et sur la nécessité d’étudier plus avant la façon dont ils influencent le poids corporel indépendamment de déterminants de modes de vie.

Source : Obesity Research & Clinical Practice

 

Un scanner portatif pour connaître la composition des aliments

Mi-septembre, UP Magazine consacrait un article au mini spectromètre mis au point par la start-up Consumer Physics. De la taille d’une clé USB, SCiO doit permettre de scanner la surface des objets par un faisceau à infrarouge proche : la vibration induite de chaque molécule, décryptée par le scanner et croisée avec d’autres propriétés chimiques (taux d’humidité, teneur en lipides, etc.) débouche sur la production d’une fiche d’identification, comparée à une base de données en ligne. Tous types d’objets peuvent être scannés, y compris des aliments, pour en connaître la composition ou la fraîcheur, mais, pour l’instant, uniquement pour des compositions simples.

Source : UP Magazine

09:00 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : scanner, aliment, composition |  Imprimer | | | | |  Facebook

05/10/2015

Les consommateurs de vin bio en Europe

En amont du salon MillésimeBIO qui se tiendra à Montpellier en janvier prochain, l’association interprofessionnelle Sudvinbio a rendu publics, en septembre, les résultats d’une enquête d’Ipsos sur la consommation de vin biologique dans quatre pays européens : administrée par Internet, elle a concerné un échantillon de près de 4 000 répondants, en France, Royaume-Uni, Allemagne et Suède.

Parmi les résultats de ce sondage, on retiendra, en moyenne, que les Suédois sont les plus nombreux à boire du vin bio (devant les Français), que 50,5 % des consommateurs réguliers sont des femmes (taux le plus élevé de 54,3 % au Royaume-Uni) et que les moins de 35 ans représentent 23 % des consommateurs de vin bio. Des motivations distinctes apparaissent également entre pays (cf. schéma ci-dessous), ainsi que des différences sur les aspects de traçabilité, santé et environnement.

Motivations à l’achat de vin biologique (3 réponses possibles par sondé)

vin-bio.jpg

Source : Sudvinbio

Source : MillésimeBIO

 

08:48 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : vin, bio |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/09/2015

La lutte contre l’obésité entre stigmatisation et émancipation des classes populaires

Dans la lignée des fat studiesun champ d’étude consacré à la critique des stéréotypes associés à la forte corpulence -, Actes de la recherche en sciences sociales consacre un dossier à l’obésité comme problème public. Les implications politiques de la lutte contre le surpoids y apparaissent comme fondamentalement ambivalentes.

Menant une enquête sur la perception de soi et les représentations du corps idéal, D. Vandebroeck met en évidence « un consensus certain sur l’association entre une silhouette et une catégorie sociale donnée ». Il rappelle d’ailleurs l’apport des études épidémiologiques sur « l’existence d’une forte relation inverse entre masse corporelle et position sociale, particulièrement nette chez les femmes ».

Pour lui, les jugements sur la corpulence permettent de donner une forme acceptable, euphémisée par le vocabulaire de la responsabilité individuelle, à des intentions discriminatoires (racisme, misogynie, mépris de classe). « La dévalorisation symbolique de la corpulence – et du style de vie qui la produit » est en partie liée à « une intervention accrue de l’État dans la gestion du poids corporel des individus ». « Même s’il s’agit d’efforts tout à fait sincères de maîtrise des effets négatifs de l’obésité », l’action publique contribuerait « à la stigmatisation morale des plus démunis ».

En contrepoint de cette critique virulente, d’autres travaux montrent que les politiques de santé ne peuvent être réduites à l’imposition d’une norme corporelle propre aux classes dominantes. Dans l’étude de E. Martin-Criado sur le contrôle du poids chez les mères de famille des classes populaires en Andalousie, ces politiques jouent aussi comme un levier d’émancipation. L’argument des régimes anti-cholestérol permet aux femmes de prendre des distances avec le repas traditionnel, sans mettre en péril leur qualité de « bonne mère ».

Le dossier aborde également les troubles alimentaires au travail (voir à ce sujet un précédent billet sur les food studies), la place de l’obésité dans l’information télévisée et enfin la naissance de politiques alimentaires territoriales aux États-Unis dans la première moitié des années 1980.

Florent Bidaud, Centre d’études et de prospective

Source : Cairn

Propositions du projet EURODISH pour structurer la recherche européenne en alimentation et santé

L’Union européenne a financé, de 2012 à 2015, le projet EuroDISH (Studying the need for food and health research infrastructures in Europe) piloté par l’université de Wageningen, avec pour objectif de cartographier et caractériser les infrastructures de recherche dans les domaines de l’alimentation, de la nutrition et de la santé. Un article de l’EUFIC en détaille les résultats présentés aux parties prenantes mi-mai dernier dans le cadre de l’exposition universelle de Milan.

Quatre domaines sont étudiés : determinants (D – déterminants), intake (I – consommation), status (S – statut nutritionnel) et health (H – santé). Pour chacun, le projet a identifié les besoins et lacunes en termes d’infrastructures de recherche (IR). Partant du constat qu’une « meilleure synchronisation » est nécessaire pour l’étude des relations entre alimentation, nutrition et santé, la mise en place d’une infrastructure, virtuelle et fonctionnant selon un réseau en étoile, est proposée pour relier les IR existantes et chapeauter les différents domaines.

Parmi les apports possibles de cette proposition (DISH-RI), dont l’achèvement est prévu en 2025 selon la feuille de route, on peut noter l’assistance à la communauté scientifique, la coordination des différents pays, la mise en place de liens entre les chercheurs qui travaillent sur des thématiques communes. Par ailleurs, l’industrie agroalimentaire pourra bénéficier de données actualisées dans le domaine de la nutrition et de la santé. En effet, les données provenant de différentes sources, publiques et privées, seront rassemblées et intégrées, avec un point d’accès central pour les chercheurs et les autres intervenants.

Représentation visuelle de la proposition Eurodish-DISH-RI : les données les outils et les services reliant les différents domaines dans le champ de l’alimentation et de la santé

dish-ri.jpg

Source : EUFIC

Enfin, différents projets d’intérêt, en cours ou à venir, sont cités. Ainsi, des données importantes sont d’ores et déjà disponibles dans le domaine de la nutrition sur le site ENPADASI (European nutritionnal phenotype sharing initiative), développé dans le cadre de la Joint Programming Initiative « A healthy diet for healthy life » (JPI-HDHL). Le projet RICHFIELD, financé dans le cadre d’Horizon 2020 pour débuter en octobre 2015, enrichira quant à lui les données en matière d’effets nutritionnels sur la santé.

Il est prévu que l’infrastructure DISH-RI soit opérationnelle d’ici 10 ans, sachant que le succès de cette ambitieuse entreprise sera évidemment fonction de l’engagement des partenaires et des États membres.

Madeleine Lesage, Centre d’études et de prospective

Source : EUFIC

 

 

08/09/2015

L’équilibre fragile de la prise alimentaire entre différentes voies neuronales

Une équipe française (CNRS/Université Paris Diderot) vient de publier, dans Cell Metabolism, les résultats de ses travaux sur le rôle des besoins énergétiques et du plaisir de manger dans la prise alimentaire. Le comportement alimentaire est régulé par différentes voies neuronales et, au regard de l’évolution de pathologies liées à l’alimentation, la compréhension de l’implication et de la connexion de ces circuits est d’importance.

Travaillant, chez des souris, sur un groupe de neurones (NPY/AgRP) situé dans l’hypothalamus et faisant partie du circuit permettant de maintenir l’équilibre énergétique en stimulant la prise alimentaire, les chercheurs ont notamment montré que lorsque ces neurones sont absents ou que leur fonctionnement est inhibé, l’hormone les stimulant active à la place le circuit de la « compensation ». Cette voie entraîne alors une consommation déconnectée des besoins corporels énergétiques et essentiellement dépendante du plaisir donné par la nourriture. Les souris placées dans ce cas mangent des aliments riches en lipides et glucides dans des quantités plus importantes, prennent du poids et sont plus sensibles à des facteurs externes (stress par exemple). Par ailleurs, pour les auteurs, ces résultats montrent qu’« agir à un niveau pharmacologique sur ces neurones pour traiter l’hyperphagie peut être contre-productif ».

Source : CNRS