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09/05/2019

Connaissances des restaurateurs en matière d'allergies alimentaires : exemple de l'Allemagne

Dans un article de Plos One d'avril 2019, des chercheurs évaluent les connaissances et perceptions des allergies alimentaires de restaurateurs de la ville de Düsseldorf, en Allemagne. Pour ce faire, les 295 interviewés ont dû nommer trois allergènes à déclaration obligatoire et répondre à deux questionnaires permettant, pour l'un, de mesurer leurs connaissances générales, et pour l'autre de préciser leur attitude face aux personnes allergiques.

18 % des participants ont été incapables de nommer un seul allergène, 30 % ont pu en nommer trois correctement et près de 41 % ont répondu convenablement à l'ensemble des questions posées (voir tableau ci-dessous). Ces résultats sont semblables à ceux déjà publiés dans la littérature. Les réponses obtenues mettent aussi en lumière le fait que des croyances erronées sont relativement répandues chez les enquêtés, pouvant limiter la rapidité des réactions en cas d'urgence médicale. En effet, 35 % pensent que donner un verre d'eau permet de diluer l'allergène et prévenir la réaction allergique, score respectivement similaire et inférieur à ceux d'études aux États-Unis et au Royaume-Uni.

Les restaurateurs ont globalement des attitudes positives à l'égard des personnes allergiques : par exemple, 97 % d'entre eux pensent avoir la responsabilité d'être bien informés à propos de cette maladie. Toutefois, l'étude révèle que près de 42 % des professionnels interrogés croient que les allergies déclarées par les consommateurs n'en sont pas, méfiance que l'on retrouve également aux États-Unis. De plus, 67 % se considèrent responsables en cas de réaction allergique au sein de leur établissement, score plus élevé qu'en Malaisie (33 %) par exemple, où la loi n'encadre pas les pratiques des restaurateurs. 19 % préféreraient ainsi ne pas avoir à servir des clients allergiques.

Enfin, environ 46 % des interviewés ont déjà participé à une formation sur les allergies. Pourtant, il n'y a pas de lien statistique entre cette participation et le taux de bonnes réponses au questionnaire. Il en est de même entre le niveau des connaissances et l'envie d'obtenir des informations sur les allergies, ou encore avec la confiance en ses propres capacités à servir un plat sûr pour le consommateur allergique. Les chercheurs concluent qu'il faudrait revoir les ressources pédagogiques des formations et rendre celles-ci obligatoires pour tous les restaurateurs allemands.

Test de connaissance des restaurateurs sur les allergies : nombre et pourcentage de bonnes réponses à 5 questions

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Source : Plos One

Aurore Payen, Centre d'études et prospective

Source : Plos One

11:46 Publié dans Alimentation et consommation, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : allergies, restauration, allemagne |  Imprimer | | | | |  Facebook

07/06/2018

Nouvelles protéines et allergénicité

La revue Trends in Food Science & Technology a publié, en mars 2018, un bilan des connaissances et des enjeux en matière d'évaluation des allergies liées aux novel foods. Pour diverses raisons – augmentation de la population mondiale et de la consommation des pays émergents, recherche d'alternatives à la viande, etc. –, de nouvelles sources protéiques apparaissent sur le marché. Une partie relève du règlement novel food et peut présenter un risque allergène. Cela a été mis en évidence notamment pour des protéines fongiques et des insectes comestibles (sauterelles, criquets, larves de papillons ou de coléoptères), dont certains peuvent, de surcroît, induire des réactions croisées (ex. allergie au ténébrion entraînant une allergie aux crevettes). Les aliments novel foods étant soumis à autorisation de mise sur le marché, l'EFSA a publié en 2016 un guide, destiné aux professionnels, sur l'évaluation de l'allergénicité de ces produits.

L'article souligne que l'évaluation passe d'abord par une caractérisation du composé protéique allergisant, et dresse un panorama des approches disponibles : les méthodes classiques (Kjeldahl, Dumas, acide bicinchoninique ou CBQCA), puis des techniques plus récentes faisant appel à la spectrométrie de masse. Il peut s'agir de la méthode ciblée, qui donne une quantification absolue d'allergènes protéiques spécifiques, ou de la méthode non ciblée, qui permet d'obtenir un criblage de protéines complexes dans les aliments. Cette technologie est par exemple utilisée pour détecter les allergènes dans les arachides, les céréales et leurs composés dérivés tels que le gluten.

D'après les auteurs, compte tenu de l'augmentation du nombre d'allergies alimentaires, la mise au point de méthodes de routine, d'un coût abordable pour caractériser les allergènes potentiels dans les nouveaux aliments, est essentielle pour l'analyse de risques. Des organismes internationaux de standardisation tels que l'AOAC (association des chimistes analytiques officiels, basée aux États-Unis), s'attachent à l'harmonisation et la validation de méthodes de routine pour la détection d'allergènes multiples. De son côté, le réseau européen ImpARAS (Improving Allergy Risk Assessment Strategy for new food proteins), qui dépend de l'action COST (European Cooperation in Science and Technology), prépare un inventaire de ces méthodes.

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Source : Trends in Food Science & Technology

07/07/2016

Comment vivre au quotidien l'allergie alimentaire ?

Un colloque (diaporamas et vidéos en ligne) s'est tenu le 17 juin dernier, organisé par l'Inra sur le thème des allergies, intolérances et hypersensibilités alimentaires. Un panorama assez complet a été présenté sur ces pathologies dont l'incidence augmente depuis 20 ans dans les pays occidentaux, pour atteindre aujourd'hui 3 à 4 % de la population, et 6 % des jeunes enfants. Les syndromes, liés à des déficits dans les mécanismes de tolérance immunitaire, résultent de réponses adverses à une ingestion alimentaire. Leur intensité et leur gravité, extrêmement variables, vont du simple inconfort digestif au choc anaphylactique fatal. Cette augmentation de la prévalence des allergies pourrait être liée à des facteurs extrinsèques, environnementaux ou industriels.

Objet d'une intervention, le projet MANOE (Maîtrise Allergène NutritiOn Enfant) a étudié la tolérance de petites doses d'allergènes chez des enfants allergiques (arachide, œuf, lait ou blé). Le principe consistait à évaluer les méthodes de dosage des produits alimentaires en ajoutant les allergènes, à différents seuils, à des produits alimentaires en cours de production, puis à analyser les produits finis. Les conclusions de cette étude démontrent que des seuils réglementaires de réactivité pour la gestion du risque allergène pourraient convenir à la plupart des consommateurs allergiques, hormis un faible pourcentage (de 1 à 5 %) de patients hyper-allergiques devant obligatoirement s'astreindre à un régime alimentaire très contrôlé.

La complexité de vie au quotidien des personnes concernées a également été abordée par l'Association française des intolérants au gluten, qui a décrit un vécu impliquant des prises alimentaires « à risque », le gluten pouvant se trouver en traces infimes dans un grand nombre de produits. Cela conduit souvent à une routine alimentaire basée sur quelques produits "sûrs", et impacte la vie sociale des personnes (en particulier des enfants scolarisés), souvent écartées des repas en collectivité.

Ainsi que le souligne une équipe de recherche de l'INRA (cf. session 3 du colloque), le phénomène des allergies et intolérances alimentaires est en constante évolution et probablement appelé à se développer, compte tenu notamment de l'apparition de « nouveaux aliments » et de nouveaux process.

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Source : Inra

09:35 Publié dans Alimentation et consommation, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : allergies, colloque, ciag, inra |  Imprimer | | | | |  Facebook

05/07/2016

Enquête britannique sur les personnes allergiques et leur alimentation hors domicile

Des règles d'étiquetage précises sont entrées en vigueur en décembre 2014 avec la mise en application du règlement 1169/2011 concernant l'information des consommateurs sur les denrées alimentaires, qui imposent de préciser, pour tous les produits (pré-emballés ou non), la présence ou non des 14 allergènes les plus couramment responsables de réactions chez les consommateurs (gluten, arachide, lait, mais aussi céleri, lupin et sésame).

Selon une enquête récente pilotée par la Food Standards Agency, de Londres, ce dispositif a d'ores et déjà amélioré la qualité de vie des personnes concernées qui sont plus confiantes, notamment quand elles consomment à l'extérieur. On peut en escompter une amélioration notable pour les deux millions de consommateurs allergiques britanniques. En effet, 86 % des participants à l'enquête ont remarqué les mesures d'étiquetage et 58 % ont constaté une amélioration pour eux de leurs conditions de prises de repas à l'extérieur. Des progrès restent encore à faire, notamment sur l'information dont dispose le personnel des établissements de restauration, jugée insuffisante par 69 % des participants. Toutefois, il est précisé que le bénéfice lié à la mise en place de cet étiquetage pourrait être partiellement contrebalancé par l'augmentation du nombre d'allergiques.

Source : Food Standards Agency

09:11 Publié dans Alimentation et consommation, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : allergies, royaume-uni, fsa |  Imprimer | | | | |  Facebook