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13/09/2021

Acceptabilité des légumes verts par les enfants âgés de deux ans et moins

Les 1 000 premiers jours de la vie jouent un rôle prépondérant dans la formation du goût, des préférences et des comportements alimentaires du futur adulte. Introduire la consommation de légumes verts durant cette période est donc un enjeu fort qui peut se muer en défi, attendu que les enfants acceptent difficilement leur amertume. Une étude, parue dans le Journal of Nutrition, compare l'impact de quatre modalités de préparation sur la consommation de ces légumes : des purées de chou frisé avec 0 %, 1,2 % ou 1,8 % de sucre, ou 0,2 % de sel, sont proposées à des enfants âgés de 6 à 24 mois. Les parents consignent leurs réactions dans un questionnaire.

Contrairement à ce qui a été observé chez les adultes, la purée sans ajout visant à masquer l'amertume est la mieux acceptée. L'âge est un facteur déterminant de ces résultats, les enfants de 6 à 12 mois étant plus enclins à accepter les différentes purées et à en apprécier le goût. 

Comportements des enfants face aux purées selon leur âge

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Source : The Journal of Nutrition

Lecture : de gauche à droite pour chacune des sous-sections, les enfants de 6-12 mois, 12-18 mois, 18-24 mois et tous âges confondus. Comportement joueur en A ; auto-alimentation en B ; comportement d'évitement en C ; pleurs ou agitation en D ; rejet en E ; toutes réponses confondues en F.

Source : The Journal of Nutrition

04/05/2020

Production de fruits et légumes en agriculture urbaine : un potentiel prometteur

Dans un contexte où l'agriculture urbaine éveille un fort intérêt, un article de mars 2020, publié dans Scientific reports, étudie le potentiel de production d'une aire urbaine de 193 km² regroupant les villes de Bedford, Luton et Milton Keynes, au Royaume-Uni. Identifiées à partir de photographies aériennes, d'enquêtes et de données officielles, les zones urbaines cultivées produiraient 4 240 t de fruits et légumes par an, ce qui couvrirait les besoins de l'ensemble des habitants pendant 33 jours. Si 30 % des jardins et 75 % des espaces publics ou partagés propices aux cultures étaient exploités (niveau maximal), 43 400 t par an pourraient être produites, soit l'équivalent de 198 jours de consommation. Le potentiel de production augmenterait encore si l'on incluait les surfaces non vertes (ex. : toits terrasses) et si l'on permettait les conversions de surfaces (ex. : pelouses), ce qui, pour les auteurs, souligne l'importance d'inclure l'agriculture urbaine dans les plans d'urbanisme.

Production agricole urbaine potentielle en tonnes par an, selon le scénario considéré allant de la situation actuelle (1) à une exploitation maximale (3)

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Source : Scientific Reports

Lecture : en vert foncé, espaces publics et jardins partagés ; en vert clair, jardins privés ; en bleu, surfaces arborées.

Source : Scientific Reports

09:14 Publié dans Alimentation et consommation, Production et marchés | Lien permanent | Tags : agriculture urbaine, fruits, légumes |  Imprimer | | | | |  Facebook

14/05/2019

Le commerce international : un instrument de stabilisation de la production agricole et des prix ?

Un article publié en avril dernier dans la European Review of Agricultural Economics analyse l'impact des variations de production sur les échanges internationaux de céréales, oléagineux, fruits et légumes, pour la période 1993-2014. L'analyse utilise les données de la FAO pour la production et de la base UNComtrade pour les échanges commerciaux. Cet article revêt un intérêt particulier car il réinterroge le rôle du commerce mondial en tant qu'instrument de gestion de la volatilité de la production et des prix au niveau international.

Il montre, en premier lieu, que la variabilité de la production des trois groupes de produits étudiés est importante sur la période (voir graphiques ci-dessous). Les rendements des commodités les plus échangées au sein de ces groupes (soja, café vert, tomate fraîche, banane, blé), évoluent souvent en dents de scie sur une période de vingt ans.

Par ailleurs, les résultats révèlent que les échanges internationaux réagissent de manière systématique aux chocs de production, mais dans des proportions relativement faibles. À partir de différentes régressions économétriques, les auteurs montrent que l'évolution des exportations d'un pays dépend, de manière positive et significative, de son niveau de production. Ce résultat reste vrai pour chaque groupe de produits pris séparément. L'analyse indique que l'accroissement de la production permet d'augmenter les quantités exportées (marges intensives), mais également l'accès à de nouveaux marchés (marges extensives). Néanmoins, les auteurs soulignent que la réaction des exportations à la production reste faible puisqu'une hausse de 1 % de la production dans les pays exportateurs ne génère qu'une augmentation de 0,5 % de leurs exportations et une baisse de 0,05 % du prix de ces produits (en valeur unitaire). Cette faible élasticité s'explique par le fait qu'une large partie de la production nationale étudiée est consommée sur le marché intérieur : les échanges de produits agricoles n'en représentent de ce fait qu'une part relativement réduite.

Les auteurs concluent que la capacité des importations (exportations) à compenser les baisses (hausses) de production d'un pays reste limitée. Des stratégies d'adaptation complémentaires, telles que le stockage ou le développement d'aliments de substitution, demeurent donc indispensables pour atténuer les effets de la volatilité de la production et des prix.

Évolution des rendements agricoles (t/ha) pour quelques produits sur la période 1993-2014

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Source : European Review of Agricultural Economics

Raphaël Beaujeu, Centre d'études et de prospective

Source : European Review of Agricultural Economics

06/05/2019

Alimentation saine, développement économique et genre : une étude internationale

Sociology of Development publie un article qui nuance le lien habituellement postulé entre développement économique des pays (PIB/habitant) et adoption de comportements alimentaires sains (healthy eating behaviors), approchés ici sous le seul angle de la consommation de fruits et légumes. Cette étude repose sur les données déclaratives fournies par l'International Social Survey Programme (ISSP), pour 31 pays. En les analysant au prisme du genre, les deux auteurs montrent que, dans tous les cas, les femmes déclarent manger plus de fruits et légumes que les hommes et que cette différence est d'autant plus forte que le pays est plus développé (cf. figure ci-dessous). De plus, la fréquence déclarée de consommation pour les hommes ne varie pas en fonction du PIB/habitant. Ils concluent alors que la corrélation générale observée entre le développement économique d'un pays et la consommation d'aliments sains est avant tout liée aux comportements féminins.

Fréquence hebdomadaire déclarée de consommation de fruits et légumes par rapport au PIB/habitant

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Source : Sociology of Development

L'étude s'intéresse également à la santé perçue (self-rated health) : il y aurait ainsi une corrélation entre le niveau de santé perçu par tous les individus et leur consommation hebdomadaire de fruits et légumes, avec un effet un peu plus important pour les femmes.

Source : Sociology of Development

11:12 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : genre, comportements alimentaires, issp, fruits, légumes |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/07/2018

L'impact des changements globaux sur les rendements et la qualité nutritionnelle des légumes

Le changement climatique, la dégradation des terres, la raréfaction de l'eau et la perte de biodiversité constituent des défis majeurs pour l'agriculture mondiale et la sécurité alimentaire. Si de nombreuses études ont été réalisées sur l'impact de ces changements sur les grandes cultures, aucune analyse globale n'avait encore été menée sur le secteur des légumes. Dans un article publié dans la revue PNAS, en juin, des chercheurs s'intéressent à cette question, et en particulier à l'effet de certains de ces changements sur les rendements et la qualité nutritionnelle des productions légumières.

Données disponibles sur les variations de rendements de légumes suite à une augmentation des concentrations de CO2 de 250 ppm

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Source : PNAS

Pour ce faire, les auteurs ont réalisé une revue de littérature systématique, sur la base de 148 articles rapportant 8 103 expériences. Ils ont étudié l'impact de cinq types de changements : une augmentation de la température de 4°C, de la concentration atmosphérique de CO2 de 250 ppm (figure-ci dessus), de la concentration troposphérique d'ozone de 25 %, de la salinité de l'eau d'irrigation de 25 % et une diminution de 50 % de la quantité d'eau disponible (figure ci-dessous). Lorsque les données étaient suffisantes, une méta-analyse statistique a été menée pour évaluer l'effet propre de chacun de ces types de changement. De plus, différentes cultures légumières ont été analysées : les solanacées (ex. tomate, poivron, aubergine), les tubercules, les légumes à feuilles vertes, les courges et les légumineuses.

Données disponibles sur les variations de rendements de légumes suite à une diminution de 50 % de l'eau disponible

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Source : PNAS

Les résultats montrent que l'augmentation des températures, de la concentration d'ozone, de la salinité et la raréfaction de l'eau pour l'irrigation ont un impact négatif sur les rendements de légumes (de -31,5 %, -8,9 %, -2,3 % et -34,7 % respectivement). L'augmentation de la concentration de CO2 dans l'atmosphère, quant à elle, accroît les rendements de 22 % en moyenne. Cependant, cet effet pourrait être atténué en présence d'autres changements globaux. Les résultats concernant la qualité nutritionnelle sont plus mitigés et varient fortement selon les types de légumes et les molécules étudiées (ex. vitamine C, antioxydants, flavonoïdes). Ces conclusions, combinées à celles d'autres articles publiés récemment (notamment sur la production de maïs et de blé), confirment que les changements globaux à venir pourront avoir de graves conséquences pour la sécurité alimentaire.

Estelle Midler, Centre d'études et de prospective

Source : PNAS

10:30 Publié dans Agronomie, Climat, Environnement | Lien permanent | Tags : changement climatique, eau, biodiversité, légumes |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/09/2017

Discours médiatiques et image des légumes

Publié par Anthropology of food début août, un article s'intéresse à l'image des légumes véhiculée par les médias, en relation avec les recommandations d'augmentation de leur consommation et une conception « fonctionnelle avant tout » portées par le PNNS depuis 2001. Est ainsi étudié le « lien entre l'encadrement des pratiques revendiqué par l'action publique liée à la recherche de changement et la diffusion des nouvelles normes dans les médias ».

Google Actualités a été utilisé pour relever quotidiennement, pendant trois mois (période automnale), les résultats de requêtes sur le terme « légumes » : un corpus de 181 articles a été constitué, provenant de la presse nationale (12 %), de la presse régionale et locale (42 %), de magazines et hebdomadaires (11 %), de sites Internet divers et de blogs (35 %). En s'appuyant sur un logiciel de traitement de données textuelles, six types de discours ont ensuite été identifiés : « sanitaire », « terroir », « socio-écologique », « cuisine et gastronomie », « ludique », « socio-économique » (chiffres de la filière, innovations). Une analyse thématique qualitative détaillée a été réalisée pour chaque type. Par exemple, la figure ci-dessous montre la répartition des articles du corpus sanitaire selon leur thématique principale.

Les éléments du discours sanitaire sur les légumes

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Source : Anthropology of food

Cette analyse montre notamment que l'omniprésence du discours nutritionnel a pénétré les autres types de discours, à l'exception des volets « ludique » et « socio-économique ». Par exemple, si les articles relevant du discours « cuisine et gastronomie » donnent une image hédonique des légumes, les éléments sanitaires et nutritionnels sont souvent évoqués « au détour d'une phrase ». Les auteurs identifient ainsi une « polyphonie » des discours, de nature hétérogène mais partageant une « tonalité individualisante, responsabilisante et même culpabilisante ».

Ils s'interrogent enfin sur la compréhension, la perception et l'intégration de ces discours, et des représentations des légumes liées, dans les pratiques des mangeurs. Cette analyse devrait être complétée par une observation des pratiques sur le terrain (enquête ultérieure), et reproduite lors d'une deuxième collecte d'articles (vérification de la proportion des types de discours et évolutions potentielles des façons d'en parler).

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Anthropology of food

11:24 Publié dans Alimentation et consommation, Société | Lien permanent | Tags : légumes, médias, presse, image |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/05/2016

Consommation de fruits et légumes : pratiques des Français au fil des saisons

FranceAgriMer a rendu publics mi-avril les résultats d'une étude sur les pratiques et habitudes de consommation de fruits et légumes, réalisée par l'institut CSA sur la base d'un échantillon représentatif de 700 panélistes suivi de décembre 2014 à octobre 2015. Des éléments intéressants sont présentés sur les circuits d'achat, la mise en application des recommandations de consommation journalière, les volumes consommés, la fraîcheur ou encore la consommation responsable. Est soulignée une certaine difficulté à mettre en pratique des attentes et des prises de conscience. Ainsi, par exemple, « la saisonnalité est très présente dans les esprits mais moins dans les assiettes », en particulier pour les légumes.

Source : FranceAgriMer

09:27 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : franceagrimer, fruits, légumes |  Imprimer | | | | |  Facebook

17/06/2015

Histoires de légumes. Des origines à l’orée du XXIe siècle. Michel Pitrat, Claude Foury (coord.)

Cet ouvrage scientifique de grande qualité vient de bénéficier d’une réimpression tout à fait justifiée – même si une nouvelle édition revue et actualisée eut été encore plus attendue. Dans une première partie, les auteurs présentent le cadre biologique, historique et géographique des productions de légumes. Les cinq parties suivantes sont consacrées aux cinq grands groupes de la classification traditionnelle, basée sur les parties consommées des plantes : légumes racines, légumes tiges, légumes feuilles, légumes fruits et légumes graines. Au total, le livre décrit la diversification et l’expansion d’une trentaine d’espèces, cultivées couramment en Europe et en France, depuis leur domestication jusqu’à aujourd’hui. L’ensemble montre bien comment ce riche patrimoine biologique et culturel s’est constitué en quelques millénaires, au cours d’un long compagnonnage avec l’homme. Il rappelle aussi, aux mangeurs que nous sommes, que nos assiettes sont remplies d’histoire et de géographie…

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Lien : Quae

 

08:55 | Lien permanent | Tags : légumes |  Imprimer | | | | |  Facebook