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04/06/2018

Marchés des objets connectés à destination du grand public : étude prospective

Réalisée dans le cadre du Pipame et diffusée récemment, une étude prospective s'intéresse aux marchés des objets connectés à destination du grand public. La maison (notamment l'électroménager), le bien-être (beauté, sport) et les dispositifs autour des animaux de compagnie (géolocalisation, traqueur connecté) figurent parmi les secteurs les plus concernés identifiés et étudiés. Les auteurs dressent un état du marché français, montrant notamment que l'offre y est globalement similaire, avec le plus souvent un objet, une application et un service de base (pilotage et/ou visualisation des données générées) ; les services avancés (exploitation des données générées, combinaison de plusieurs objets) sont peu développés et adoptés. Ils décrivent en détail chaque segment étudié, s'intéressant notamment à l'offre d'objets connectés et aux éventuels prescripteurs (par exemple les assureurs pour le bien-être). Une comparaison avec le Royaume-Uni, les États-Unis et la Chine montre des similitudes entre les quatre pays. Les auteurs s'intéressent ensuite aux perspectives d'évolution, établissent quatre scénarios de développement des marchés, jouant sur les critères clés que sont la confiance et la fourniture de services. Enfin, ils formulent des recommandations à destination des acteurs publics et privés concernés.

Niveau de connaissance (bleu) et d'équipement (orange) en objets connectés

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Source : Pipame

Source : Direction générale des entreprises

07/05/2018

Colloque « Les aliments voyageurs » de la Chaire Unesco Alimentations du monde

Ce 7e colloque international de la Chaire Unesco Alimentations du monde, tenu en février 2018 à Montpellier, et dont la synthèse et les vidéos ont été diffusées récemment, proposait de traiter de la thématique des « aliments voyageurs ». Autour de plusieurs sessions de présentations et de discussions, le fil rouge de la journée était la façon dont les aliments et les pratiques alimentaires se sont associés aux voyages des hommes. Sur cette question, plusieurs intervenants de divers horizons, académiques ou professionnels, ont pu interagir.

Vidéo de présentation du colloque

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Source : Chaire Unesco Alimentations du monde

Les propos introductifs ont rappelé que près des deux tiers des aliments que nous consommons sont originaires d'une autre zone géographique. M. Chandeigne (éditeur, traducteur) a ainsi souligné que les voyages de navires espagnols et portugais, au cours du XVIe siècle, ont été les vecteurs d'un bouleversement alimentaire mondial. Plantes et graines ont été déplacées d'un continent à l'autre, comme le cocotier asiatique, le piment américain ou le caféier africain (voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog). C. Grataloup (géohistorien) s'est quant à lui intéressé à l'histoire du petit-déjeuner et aux origines de ses produits phares, thé, café et cacao, issus de trois continents différents (voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog). Le repas matinal, organisé autour de l'une de ces boissons chaudes, a émergé en Europe au début du XVIIIe siècle, d'abord dans les couches sociales aisées, puis s'est popularisé au cours du siècle suivant. Le développement de ces pratiques en Occident, inscrit dans de plus larges processus politico-économiques, n'a pas été sans conséquences négatives : colonialisme, traites esclavagistes et déportations d'hommes.

Pour K. Mouzawak (activiste culinaire libanais), les aliments ne voyagent pas seuls, ce sont les hommes (conquérants, colonisateurs, marchands, immigrés, etc.) qui voyagent et les transportent avec eux. Étudiant les effets de la migration, M. Lefebvre (nutritionniste) montre que si les arrivants enrichissent culturellement et culinairement la nouvelle région d'accueil, celle-ci, par son offre de denrées plus abondante et différente, peut altérer la santé des nouveaux venus. Au-delà des aliments, ce sont les savoirs culinaires, recettes et concepts de plats qui voyagent. S. Sanchez (anthropologue) présente le cas de la pizza, partie à la conquête des tables du monde entier. Enfin, plusieurs projets autour de la transmission culinaire ont également été présentés : Tawlet de K. Mouzawak, Grandmas Projet de J. Parienté et le Refugee Food Festival de M. Mandrila. Il en ressort que la cuisine peut très vite devenir un geste politique et militant.

Arnaud Lamy, Centre d'études et de prospective

Source : Chaire Unesco Alimentations du monde

La chair, les hommes et les dieux. La viande en Inde, Mickaël Bruckert

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Dans cet ouvrage, M. Bruckert propose d'interroger les pratiques et les représentations associées à la production et à la consommation de produits carnés en Inde : bovins, petits ruminants, porcs, etc. Ce faisant, il confronte les nombreuses questions liées à la viande aux réalités du terrain, apportant un panorama bien plus complexe que l'image simplifiée que nous pouvons souvent en avoir. Des régulations anciennes, renvoyant à des dimensions cosmique, sociale et biologique, sont à l’œuvre et font face à des tendances contemporaines fortes (urbanisation, mondialisation, développement d'une vaste classe moyenne, etc.). Le devenir de la viande et les choix faits par la société indienne, « entre le végétarisme rituel hindou et la carnivorie à l'occidentale », sont au cœur de cet ouvrage.

Appréhendant l'alimentation comme un « fait spatial », s'attachant aux réalités tant « matérielles » qu'« idéelles », l'auteur croise des approches géographiques et ethnologiques et s'appuie sur des enquêtes dans l’État du Tamil Nadu (extrême Sud-Est de l'Inde). Il envisage comment sont définis et négociés la place et les statuts de la viande i) par les mangeurs, ii) par les acteurs de la production et des réseaux d'approvisionnement (bouchers, industriels, abatteurs, éleveurs et marchands de bestiaux, agriculteurs), et iii) dans trois espaces, public, politique, social, cette dernière approche intégrant à la fois des dynamiques transversales et des dynamiques propres à certains groupes d'acteurs. De cette enquête riche et argumentée, on peut notamment retenir que les mangeurs définissent et négocient de façons complexes et variables (caste, génération, genre, lieu) la place et les statuts de la viande. Sa consommation, loin d'être débridée, est marquée par une massification, une démocratisation et de nouveaux usages et significations. Le rapport à la viande s'individualise, avec une carnivorie vectrice de liberté, de distinction sociale et de plaisir, alors que de nouveaux végétarismes plus individuels se développent.

Fortement inscrit dans le territoire, à des échelles variables, le rapport des Indiens à la viande mobilise un imaginaire géographique portant sur les places respectives attribuées aux humains et aux animaux. M. Bruckert met en évidence un double mouvement, d'invisibilisation de l'élevage et de l'abattage d'une part, de plus grande visibilité de la viande dans l'espace public, support de valeurs nouvelles, d'autre part. Ainsi, « c'est alors même qu'elle est plus acceptée que la viande devient plus conflictuelle », ses significations complexes ne disparaissant pas avec la modernité. En fin d'ouvrage, l'auteur élargit son propos aux sociétés occidentales.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Lien : CNRS Éditions

13:17 Publié dans Alimentation et consommation, Mondialisation et international, Société | Lien permanent | Tags : inde, viande, bruckert |  Imprimer | | | | |  Facebook

03/05/2018

Une méta-analyse sur les facteurs associés à l'achat de produits biologiques

Publiée en mars 2018 dans la revue Appetite, une méta-analyse conduite par des chercheurs de l'université de Tasmanie (Australie) compare l'importance des différents facteurs d'attitudes et de comportements (mettant de côté les facteurs sociodémographiques, contextuels et culturels) qui influencent l'achat d'aliments biologiques. De plus, elle explore la façon dont les perceptions des consommateurs sont associées au comportement d'achat. S'appuyant sur 150 études, sélectionnées à partir d'un corpus initial de plus de 100 000 publications, la méta-analyse compile ainsi les données de 125 000 consommateurs, sur une période de 25 ans (1991-2006). Le principal résultat de l'étude révèle l'influence prépondérante, sur l'achat de produits bio, des facteurs dits de « croyances » (valeur nutritionnelle, bénéfices santé, impact environnemental, qualité, bien-être animal, salubrité, mode de production) par rapport aux facteurs de « recherche » (prix, disponibilité et apparence) et d'« expérience » (goût, fraîcheur). En outre, elle montre que la perception des produits bio comme étant des produits chers ne diminue pas l'intention d'achat, celle-ci tendant bien au contraire à augmenter.

Source : Appetite

10:59 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : bio, facteurs d'achat, méta-analyse |  Imprimer | | | | |  Facebook

Analyse des effets économiques et sociaux d'une alimentation plus durable

L'Ademe a publié récemment une étude sur les effets économiques et sociaux d'une alimentation plus durable, répondant à l'objectif initial d'« identifier les acquis et les pistes d'études et de recherche pour faire évoluer les pratiques des acteurs de la chaîne alimentaire et les comportements des consommateurs vers plus de durabilité ». S'appuyant sur les données et la littérature existantes, les auteurs ont travaillé sur la valeur sociale de l'alimentation pour les Français (représentations, comportements, etc.), puis se sont intéressés à sa valeur économique et à sa répartition. Enfin, ils ont envisagé l'impact d'une alimentation plus durable sur cette valeur économique, sa répartition, les emplois et les coûts cachés, choisissant pour se faire cinq démarches répondant à différentes dimensions de la durabilité : agriculture biologique, appellations d'origine protégée fromagères, circuits courts de proximité, commerce équitable origine France, projets alimentaires territorialisés (PAT).

Schéma récapitulatif des cinq systèmes étudiés et de leurs combinaisons possibles

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Source : BASIC

La question de la généralisation de ces démarches est posée et des facteurs de réussite et points de vigilance sont identifiés : maintien et développement d'une diversité de modèles intégrant une ou des composantes de la durabilité ; précision et évaluation de cette durabilité ; prise en compte des coûts cachés ; régulation. Les auteurs identifient enfin diverses recommandations à destination des acteurs économiques, des pouvoirs publics, des acteurs des territoires et des consommateurs.

Source : Ademe

02/05/2018

Libre-échange et régimes alimentaires : quelles relations ?

Si la mondialisation et les accords de libre-échange sont parfois accusés d’entraîner la généralisation de régimes alimentaires très caloriques, le lien causal n'avait jusqu'ici jamais été démontré. Pour l'explorer, une équipe de chercheurs britanniques a mobilisé les approches d'expérimentations naturelles pour l'étude du cas particulier de l'accord de libre-échange États-Unis - Canada, entré en vigueur en 1989. Les auteurs ont comparé l'évolution de la disponibilité calorique au Canada entre 1978 et 2006 avec celle observée, sur la même période, dans les pays de l'OCDE n'ayant pas conclu d'accord de libre-échange avec les États-Unis.

Évolution de la disponibilité calorique au Canada et dans d'autres pays de l'OCDE n'ayant pas conclu d'accord de libre-échange avec les États-Unis

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Source : American Journal of Preventive Medicine

La régression multiple réalisée à partir de ces données suggère que l'entrée en vigueur de l'accord a eu pour conséquence un accroissement de la disponibilité calorique au Canada de 170 kcal/personne/jour. Par modélisation, les auteurs estiment que cela représente un gain de poids moyen compris entre 1,8 kg et 12,2 kg/personne, suivant le sexe et le niveau d'activité physique. Si ces résultats ne se prêtent pas facilement à généralisation, ils montrent que le développement des échanges commerciaux peut s'accompagner d'évolutions importantes des régimes alimentaires.

Source : American Journal of Preventive Medicine

Évolution des commerces à Paris : recensement et publication de l'Apur

L'Atelier parisien d'urbanisme (Apur) a publié en mars 2018 une étude sur l'évolution des commerces à Paris, s'appuyant sur un recensement réalisé en mars et avril 2017. Septième depuis le début des années 2000, il permet de documenter (et de visualiser) diverses évolutions révélatrices des changements de modes de vie des parisiens. Si, depuis 2014 (précédent recensement), le nombre de commerces et services commerciaux est resté stable (environ 62 000, dont près de 20 % pour la restauration et 9 % pour les commerces alimentaires), les nombres de supérettes (+ 6 %) et supermarchés (+ 9 %), des commerces alimentaires spécialisés (pâtissiers + 33 %, cavistes + 11 %, etc.) et de produits biologiques (+ 47 %) ont progressé. La période 2014-2017 marque l'amplification des tendances documentées depuis 2003 : augmentation trois fois plus rapide du nombre de commerces alimentaires (120 / an, contre 43 / an), l'évolution des cafés et restaurants (en particulier restauration rapide et cuisines étrangères) étant semblable. Par ailleurs, les commerces alimentaires sont plus fréquents dans les arrondissements périphériques, et ceux de restauration dans le centre. La densité commerciale est également variable, et Paris se distingue par une densité très élevée pour la restauration par rapport à Bordeaux, Lille et Nice.

Localisation des commerces de produits alimentaires bio et nature, et évolutions entre 2014 et 2017

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Source : APUR

Localisation des boulangeries et boulangeries-pâtisseries, et évolutions entre 2014 et 2017

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Source : APUR

Source : Apur

10:39 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : apur, paris, commerces alimentaires, commerces, restauration, distribution |  Imprimer | | | | |  Facebook

10/04/2018

Des pistes pour permettre aux élevages bovins viande de mieux s'adapter à la demande

FranceAgriMer vient de publier la synthèse d'une étude réalisée par l'Institut de l'élevage, consacrée à l'adaptation des élevages bovins allaitants à la demande des marchés. Alors que la consommation française de viande bovine décroît régulièrement, que l'efficience économique des élevages allaitants se dégrade, cette étude cherche à préciser les demandes de l'aval en termes de catégories et de niveau d'engraissement des animaux, et à identifier des pistes d'adaptation des modes de production pour améliorer l'adéquation entre offre et demande. Ces pistes techniques sont étudiées sur des exploitations types, afin de comparer leurs incidences en matière de charge de travail, de résultats économiques et d'impact environnemental.

En effet, selon les débouchés, le poids demandé pour les carcasses varie nettement, de 300 à 320 kg pour des animaux destinés à la restauration hors domicile, jusqu'à plus de 440 kg pour la boucherie traditionnelle. L'évolution des circuits de commercialisation a donc une influence majeure. De plus, la baisse de la consommation se traduit par une diminution des portions, faisant évoluer la demande vers des pièces à griller plus petites et mieux calibrées.

Distribution du poids carcasse des vaches en 2014 et 2015 et demande des industriels

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Source : Institut de l'élevage

Plusieurs pistes d'action permettraient cette meilleure adaptation de l'offre, telles l'augmentation du nombre de génisses produites (en réduisant le taux de renouvellement), la production de génisses légères (de 18 mois au lieu de 34), des vêlages plus précoces, l'utilisation de la race Angus en croisement terminal ou, à plus long terme, la sélection de gabarits plus petits. Chacune présente des intérêts et des limites, détaillés dans l'étude.

Dans tous les cas, les auteurs notent que ces évolutions ne peuvent intervenir que si les signaux-prix à l'achat sont cohérents et sécurisés dans le temps. En effet, alors que l'aval demande des carcasses légères, le prix reste pour l'instant favorable aux animaux les plus lourds. La contractualisation s'affirme comme un levier indispensable pour fournir aux éleveurs signaux, outils et visibilité, et donc pour impulser et soutenir ces adaptations des itinéraires techniques.

Jean-Noël Depeyrot, Centre d'études et de prospective

Source : FranceAgriMer

09:53 Publié dans Alimentation et consommation, Production et marchés | Lien permanent | Tags : élevage, bovin viande, adaptation, demande |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/04/2018

15e édition du Baromètre de la consommation et de la perception des produits biologiques

L'Agence Bio a publié en février dernier l'édition 2017 de son Baromètre de consommation et de perception des produits biologiques en France, réalisé avec l'appui de CSA. Dispositif en place depuis 2003, cette enquête s'est déroulée par voie de questionnaire auto-administré en ligne, auprès d'un échantillon représentatif de 1 000 Français. Le questionnaire se composait d'une première partie commune à tous les enquêtés, puis d'une seconde partie réservée aux « consommateurs de produits biologiques », appellation regroupant les individus ayant déclaré consommer ces produits au moins une fois par mois.

Les résultats du Baromètre 2017 montrent tout d'abord une évolution significative de la part des « consommateurs de produits biologiques », passant de 69 % en 2016 à 73 % en 2017, alors qu'ils n'étaient que 37 % en 2003 (cf. graphique ci-dessous). Les données socio-démographiques affinent ce résultat et mettent en évidence que les répondants issus de catégories socioprofessionnelles supérieures font davantage partie de ces consommateurs. Le niveau de confiance envers les produits biologiques reste globalement stable, à 82 %, ce que semblent confirmer les représentations que les enquêtés ont de ces produits : meilleurs pour la santé (89 %), plus naturels car cultivés sans produits chimiques de synthèse (88 %). Ces considérations constituent le premier critère de consommation chez les acheteurs de bio (69 %), devant les préoccupations environnementales (61 %).

Évolution de la part de consommateurs de produits biologiques

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Source : Agence Bio

La consommation de produits biologiques est néanmoins loin d'être uniforme. Aussi bien l'ensemble des enquêtés que le groupe des consommateurs de bio montrent des préférences pour certains produits : les fruits et les légumes bio sont majoritairement consommés (respectivement à 52 % et 81 %), alors que la viande bio ne l'est que par 32 % des premiers et 43 % des seconds. Il est également intéressant de noter une tendance vers le « 100 % bio » pour la consommation d’œufs, mais aussi de lait pour près de la moitié des consommateurs de bio. Par ailleurs, l'engouement pour les produits bio s'étend en dehors du domicile, les Français interrogés étant intéressés par une offre bio en restaurations scolaire, hospitalière ou encore sur le lieu de travail.

L'accès à l'alimentation biologique pose, en filigrane, la question de son prix. Près de 52 % des enquêtés, et en particulier les Français issus de catégories socioprofessionnelles basses (56 %), estiment qu'il n'est pas « normal » qu'un produit biologique coûte plus cher.

À noter également que l'Agence Bio a organisé le 29 mars 2018 un séminaire international au cours duquel divers thématiques ont été abordées (vidéo en ligne) : « souveraineté alimentaire » et des territoires, santé, restauration scolaire, etc.

Arnaud Lamy, Centre d'études et de prospective

Source : Agence Bio

09:26 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : baromètre, bio, agence bio, consommation, perception |  Imprimer | | | | |  Facebook

03/04/2018

Un nouveau MOOC s'intéresse à la durabilité des systèmes alimentaires dans une perspective méditerranéenne

Développé dans le cadre d'un partenariat entre le Barilla Center for food and nutrition (BCFN), le Sustainable Development Solutions Network, la SDG Academy et l'université de Sienne, ce cours en ligne, ouvert mi-mars, a pour objectif de donner un aperçu des défis et opportunités du secteur agricole dans le bassin méditerranéen, en lien avec les enjeux environnementaux et climatiques. Il est organisé en dix modules, traitant par exemple de l'histoire de l'agriculture et du régime alimentaire de cette région, de pêche et d'aquaculture, des moyens d'atteindre différents Objectifs du développement durable (ODD), ou encore des nouveaux types de métiers dans le contexte méditerranéen.

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Sources : BCFN, SDG Academy

La « Fabrique de l'Histoire » s'intéresse à l'histoire de la faim

Du 2 au 5 avril 2018, l'émission « La Fabrique de l'Histoire », diffusée sur France Culture et dont la ligne directrice est de « mieux comprendre le lien qui nous unit au passé », s'est intéressée à l'histoire de la faim. Les quatre sessions permettent d'aborder cette thématique sous des angles variés, mobilisant des expertises et analyses diverses : enseignements des travaux récents en histoire sur les crises alimentaires et la place de la faim dans les crises économiques et sociales, du Moyen Âge au XIXe siècle ; documentaire sur la crise du Biafra (fin des années 1960), premier drame autant médiatisé et souvent présenté comme la préfiguration d'un « nouvel humanitaire » ; regards sociologiques sur les politiques publiques de l'aide alimentaire, au XXe siècle, en France ; débat historiographique sur la grande famine en Irlande (1845-1851).

Source : France Culture

13/03/2018

À partir de la cohorte NutriNetSanté, une étude éclaire les liens entre consommation de produits ultra-transformés et risques de cancers

Publié dans The BMJ en février 2018, un article présente les résultats d'une étude épidémiologique évaluant, pour la première fois, l'association entre consommation de produits ultra-transformés et risques de cancers. Constituant l'une des quatre catégories de la classification NOVA (classification des produits selon leur degré de transformation), ces produits (snacks salés ou sucrés, desserts industriels, sodas, nuggets de poulet ou de poisson, soupes instantanées, etc.), représentent une part croissante dans les régimes alimentaires des pays développés (de 25 à 50 % des apports énergétiques journaliers totaux). Un champ d'étude s'est récemment développé sur leurs effets potentiels sur la santé.

Les auteurs se sont appuyés sur les données de consommation alimentaire, détaillées et actualisées, de participants de la cohorte française NutriNetSanté (lancée en 2009), croisées avec des informations issues des bases de données de l'assurance maladie et sur les causes médicales des décès (CépiDC). Près de 105 000 participants (78 % de femmes, moyenne d'âge de 43 ans) ont été intégrés dans l'étude. Les produits ultra-transformés représentent environ 19 % de leur consommation alimentaire globale, le schéma ci-dessous détaillant la contribution de chaque groupe de denrées. Les individus utilisant le plus ces produits sont plus jeunes, fumeurs réguliers, de niveaux d'éducation et d'activité physique moins élevés, et ont une famille comptant moins de cas de cancers que la moyenne ; ils se distinguent également par une consommation plus forte en énergie, lipides, glucides et sel, et moins importante en alcool.

Contribution relative de chaque groupe de produits à la consommation de produits ultra-transformés

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Source : The BMJ

Par ailleurs, il apparaît qu'une augmentation de 10 % de la proportion des produits ultra-transformés dans le régime alimentaire est associée à une hausse significative de 12 % des risques de cancers en général et de 11 % des risques de cancer du sein. Les auteurs avancent plusieurs hypothèses pour expliquer ces résultats et soulignent différentes limites de leurs travaux (proportion importante de femmes, recul de quelques années seulement, etc.) : ils appellent ainsi à les confirmer par des études portant sur d'autres populations et contextes, et visant à mieux comprendre les effets de la composition nutritionnelle, des additifs alimentaires, des matériaux en contact, et des contaminants néoformés. In fine, pour contribuer à la prévention des cancers primaires, et s'appuyant sur le « principe de précaution », ils invitent à mettre en place des politiques publiques axées sur la reformulation, la taxation et la restriction du marketing des produits ultra-transformés, ainsi que sur la promotion des produits frais ou peu transformés.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : The BMJ

Agir sur les consommations alimentaires : l'Argentine et le contexte latino-américain

Cet article, publié dans la revue Oilseeds & fats Crops and Lipids, analyse l'évolution des consommations alimentaires et des politiques publiques nutritionnelles en Amérique latine, et plus particulièrement en Argentine. En 2014, 60 % de la population de ce pays étaient concernés par des problèmes de surpoids ou d'obésité. Entre 1961 et 2011, si le nombre de calories consommées n'a pas augmenté, la composition du régime alimentaire a changé, en raison notamment de l'évolution des prix relatifs des aliments et du pouvoir d'achat : + 40 % de sucres, + 50 % d'huiles végétales, - 50 % de fruits et légumes, - 12 % de viandes, avec une part croissante des produits ultra-transformés.

L'article s'intéresse plus précisément à une expérience, réussie selon l'auteure, de remplacement des acides gras trans de l'huile de tournesol, en partie responsables des maladies non transmissibles (dont cardiovasculaires) liées au surpoids et à l’obésité. L'initiative « Argentina 2014 Libre de Grasas Trans », qui a servi de modèle dans d'autres pays latino-américains, est le résultat d'une collaboration entre l'Universidad Nacional de La Plata et Dow Agrosciences : elle a abouti au développement d'une nouvelle variété de tournesol riche en acide oléique, améliorant les qualités nutritionnelles des produits transformés sans incidence sur les prix à la consommation. 40 % des acides gras trans produits en Argentine ont ainsi été remplacés

Plus largement, en Amérique latine, les politiques nutritionnelles, dont l’ancienneté, la diversité et le degré de succès varient, ont été confrontées à la coexistence de l'insécurité alimentaire (faim, malnutrition, déficits en micronutriments) et de la surcharge pondérale qui touche, selon les pays, entre 38 % et 69 % de la population. Faute d'une définition d'une politique alimentaire et nutritionnelle cohérente, les efforts des États ont suivi une logique d'accumulation de mesures et d'actions qui, pour l'auteure, a nui à la réussite des stratégies dédiées.

Hugo Berman, Centre d'études et de prospective

Source : Oilseeds & fats Crops and Lipids

08/03/2018

Comment améliorer les données statistiques sur les apports caloriques de la population au Royaume-Uni : résultats du projet ECLIPSE

Mi-février, le Data Science Campus de l'Office for National Statistics du Royaume-Uni, a publié des résultats issus du projet Evaluating calorie intake for population statistical estimates (ECLIPSE). Il fait suite, entre autres, à un rapport de 2016 de la Behavioural Insights Team, soulignant un mouvement inverse entre baisse des calories consommées déclarées et hausse du taux d'obésité. À partir de la National Diet and Nutrition Survey, le projet ECLIPSE avait pour objectifs de comparer les apports énergétiques estimés à partir de données biométriques (mesures considérées comme robustes et objectives) et de données auto-évaluées et déclarées dans les enquêtes statistiques, et de déterminer les facteurs individuels associés aux écarts quantifiés. Il s'agissait également d'explorer des méthodes permettant d'améliorer la précision des statistiques au niveau de la population. De manière générale, le taux d'erreur moyen dans les consommations énergétiques déclarées est de 32 %, variant de - 16,5 % (sous-déclaration) à + 72 % (sur-déclaration), le poids étant un facteur significatif associé aux erreurs de déclaration individuelle. D'autres travaux sont encore nécessaires pour affiner ces résultats, notamment quant à leur évolution dans le temps et à la mise en œuvre des méthodes testées dans la production des statistiques officielles.

Distribution de l'« erreur » dans les apports énergétiques estimés auto-déclarés, pour les hommes (n=99) et les femmes (n=98), Royaume-Uni, 2008-2014

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Source : Data Science Campus

Source : Data Science Campus

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05/03/2018

Caractéristiques d'une alimentation moderne ou traditionnelle au Japon

Fin janvier 2018, une équipe internationale de chercheurs a publié, dans Nutrients, les résultats de deux études sur tradition, modernité et comportements alimentaires. La première, reposant sur une revue de littérature scientifique, met en évidence 45 facettes de ces comportements, et les regroupe en différentes dimensions et sous-dimensions : ce qui est mangé (ingrédients, fabrication, préparation, origine temporelle, origine spatiale, diversité) et comment cela est mangé (aspects temporels, spatiaux, sociaux, goûts, préoccupations). Dans la deuxième étude, portant sur le Japon et s'appuyant sur des questionnaires remplis par 140 étudiants (19 ans en moyenne) et 200 personnes plus âgées (63 ans en moyenne), les auteurs mettent en évidence que 9 des facettes précédentes caractérisent une alimentation traditionnelle et 25 une alimentation moderne. De plus, des appréciations différentes en fonction de l'âge (mais pas en fonction du sexe) ressortent des réponses. Enfin, dans un contexte où la culture alimentaire traditionnelle est considérée comme l'un des facteurs explicatifs d'une espérance de vie très élevée, mais également de transition vers des modes de consommation modernes, des travaux complémentaires sont nécessaires pour identifier les traits contribuant à la longévité et à la santé de la population japonaise.

À ce propos, le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec a produit récemment un BioClip intitulé « Le marché de l'alimentation au Japon ».

Source : Nutrients

09:41 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : japon, tradition, consommation, modernité |  Imprimer | | | | |  Facebook