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18/11/2015

Accord trouvé dans le cadre du Partenariat TransPacifique

Après cinq ans de négociations, les ministres du Commerce des douze pays parties au Partenariat TransPacifique (TPP) (Australie, Brunei Darussalam, Canada, Chili, États-Unis, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour, Vietnam) sont parvenus à un compromis le 5 octobre. En 2014, les pays membres recevaient 42 % des exportations agricoles américaines, soit 63 milliards de dollars. Avec cet accord, l’agriculture américaine devrait bénéficier d’ouvertures tarifaires, de la suppression de barrières sanitaires et phytosanitaires et du renforcement de la protection commerciale de la propriété intellectuelle des marques par les autres parties.

Ayant accepté de libéraliser 92 % de leurs lignes tarifaires pour les produits agricoles, les États-Unis ont obtenu en contrepartie de nouvelles ouvertures tarifaires, notamment au Japon, en Malaisie et au Vietnam qui représentent les principales opportunités pour les exportations agricoles américaines. Une ouverture de marchés spécifiques pour certains produits fait également partie du compromis, notamment pour les produits laitiers et la volaille au Canada. Des périodes de transition allant jusqu’à 30 ans et des mesures de sauvegarde (ex : poudre de lait entier et écrémé et certains fromages pour les États-Unis) sont prévues.

L’accord du TPP reprend l’accord Sanitaire et PhytoSanitaire (SPS) de l’OMC et y inclut de nouvelles règles. Il encourage également la coopération pour la reconnaissance des normes « agriculture biologique » entre les pays partenaires et fixe les conditions de coexistence entre marques commerciales, collectives ou de certifications et les indications géographiques, tout en prévoyant des conditions d’opposition à ces dernières. Le TPP est par ailleurs le premier accord de libre-échange incluant un volet sur les biotechnologies en agriculture, l’amélioration de la transparence des processus d’autorisation étant prévue.

Le TPP n’entrera en vigueur que si six des États parties, représentant au moins 85 % du PIB total des signataires, le ratifient (États-Unis et Japon représentant respectivement 65 % et 16,6 % de ce PIB), les autres membres pouvant alors se joindre au partenariat ultérieurement. Le texte complet du TPP devrait paraître dans les semaines à venir.

Christophe Malvezin, Service Agricole et Agroalimentaire, Ambassade de France aux États-Unis

Source : United States Trade Representative

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17/11/2015

Afrique du Nord – Moyen-Orient à l’horizon 2050, vers une dépendance accrue aux importations agricoles

L’INRA et Pluriagri ont organisé le 28 octobre un colloque pour présenter les résultats d’une étude prospective sur la sécurité alimentaire en Afrique et au Moyen-Orient à l’horizon 2050. En se basant sur une analyse rétrospective de la période 1961-2011, ce travail propose des simulations en modulant les différentes composantes des bilans emplois-ressources des systèmes agricoles et alimentaires de la zone. Le modèle GlobAgri-Pluriagri, adaptation pour cette étude du modèle d’AgriMonde, est utilisé pour ce faire.

inra-pluriagri.jpg

L’étude développe tout d’abord deux scénarios tendanciels, réalisés à l’aide d’un prolongement de tendances pour le premier, et d’un prolongement de tendances avec accentuation des effets du changement climatique pour le second. Plusieurs scénarios alternatifs sont ensuite successivement construits :

- d’abord avec une évolution de l’offre domestique favorable, soit par compensation des effets du changement climatique par l’amélioration des rendements végétaux et des efficiences animales, soit par augmentation des surfaces irriguées ;

- puis avec une modification du niveau de la demande alimentaire : évolution démographique, rattrapage nutritionnel, combinaison des deux ;

- ensuite avec une modification des caractéristiques de la demande alimentaire, par une « occidentalisation » ou par un « retour » à la diète méditerranéenne ;

- enfin avec une limitation des pertes et des gaspillages.

Les simulations montrent que la dépendance alimentaire va s’accentuer (à l’exception de la Turquie dans certains scénarios), et ce d’autant plus que les effets du changement climatique seront importants. Par ailleurs, les différents leviers envisagés ne peuvent avoir d’impact signifiant seuls mais devraient être combinés. Ceci suppose la mise en place de politiques nationales fortes, ainsi que des mesures internationales vigoureuses en ce qui concerne le changement climatique. Ainsi, dans cette région du monde déjà dépendante à 40 % des importations pour se nourrir, l’étude donne l’occasion de s’interroger sur les leviers qui permettent de réduire ou à l’inverse qui risquent d’augmenter la facture alimentaire.

Claire Deram, Centre d’études et de prospective

Source : INRA

Pacte de politique alimentaire urbaine de Milan

Le 15 octobre, 100 villes des cinq continents ont signé le Pacte de politique alimentaire urbaine de Milan. Dans le cadre de l’exposition universelle, Milan a en effet voulu mettre en œuvre un protocole international engageant les grandes villes dans le développement de systèmes alimentaires durables et équitables. Pour ce faire la ville a, dès septembre 2014, mis en place et animé un réseau international de partage d’expériences, entre une quarantaine de grandes villes, dans l’objectif d’élaborer le contenu du pacte. L’initiative a également bénéficié du soutien de différentes organisations internationales telles que la FAO et les Nations unies.

Le texte est un engagement des villes à travailler au développement de systèmes alimentaires durables, inclusifs, résilients, sûrs et diversifiés. Il propose également un cadre d’action pour une politique alimentaire urbaine organisé en cinq thématiques techniques : assurer un environnement propice à une action efficace, assurer l’équité sociale et économique, appuyer la production alimentaire, l’approvisionnement et la distribution alimentaire, et prévenir le gaspillage. Chaque thématique regroupe des propositions d’actions stratégiques laissées au volontariat des villes participantes. Insistant sur la nécessité d’avoir une approche systémique globale et de favoriser le travail entre les différentes administrations de la ville, le texte ouvre de nombreux champs à investir : agriculture urbaine et péri-urbaine, agroécologie, circuits courts, politique des marchés publics, contribution du secteur informel, récupération et redistribution d’aliments, etc.

Cette initiative est un signal de plus de la volonté croissante des villes de se poser en tant qu’acteurs incontournables des systèmes alimentaires. À un niveau « local », cela se traduit par la multiplication des politiques et programmes alimentaires dans différents pôles urbains. Mais ces derniers se positionnent également de plus en plus sur la scène internationale, développant une « politique étrangère » et revendiquant leur place et des marges de manœuvre dans les débats et actions internationales.

Claire Deram, Centre d’études et de prospective

Source : Food Policy Milano

11:05 Publié dans 4. Politiques publiques, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : milan, pacte, politique alimentaire |  Imprimer | | | | |  Facebook

12/11/2015

La Malaisie et l’Indonésie créent le Council of Palm Oil Producer Countries

Début octobre, la Malaisie et l’Indonésie, qui représentent 85 % de la production mondiale d’huile de palme, ont créé le Council of Palm Oil Producer Countries afin de travailler sur les normes de production, l’image de l’huile de palme, la stabilisation des prix et la coordination sur diverses thématiques (production, stocks, schémas de re-plantation, biodiésel). La création de cette instance intergouvernementale fait suite notamment à la signature, par plusieurs grandes compagnies de production d’huile de palme (Cargill, Golden Agri-Resources, Wilmar International notamment), de l’Indonesian Palm Oil Pledge.

Source : Reuters

10:39 Publié dans IAA, Mondialisation et international, Production et marchés | Lien permanent | Tags : indonésie, malaisie, huile de palme |  Imprimer | | | | |  Facebook

10/11/2015

La protection sociale, nécessaire pour combattre l’insécurité alimentaire

La protection sociale contribue à l’amélioration des revenus et de la sécurité alimentaire non seulement parce qu’elle permet une augmentation de la consommation, mais aussi parce qu’elle place les ménages dans de meilleures conditions pour produire des aliments et accroître leurs revenus. Telle est la conclusion du rapport annuel 2015 de la FAO sur la situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture. L’articulation des mesures de développement agricole et rural avec des programmes de protection sociale permet de rompre le cercle vicieux de la pauvreté et de la vulnérabilité des habitants des zones rurales, notamment en relançant les investissements dans les activités économiques.

Source : FAO

14/10/2015

Les « révolutions » nécessaires pour atteindre les nouveaux Objectifs de Développement Durable en 2030

Les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) récemment adoptés par l’Assemblée générale des Nations unies, dont plusieurs concernent l’agriculture et l’alimentation,sont très ambitieux. Ils ont vocation à prolonger le travail entamé avec les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), tout en élargissant ceux-ci à des sujets ignorés jusqu’à présent. Le think tank britannique Overseas development institute (ODI) a mené une première estimation, publiée en septembre, des efforts qui seraient nécessaires pour les atteindre d’ici 2030.

Sur la base des projections disponibles et des tendances connues, les auteurs ont classé les ODD en trois catégories :

- ceux qui demandent de poursuivre les efforts, les objectifs étant déjà partiellement atteints : on y trouve notamment l’éradication de la pauvreté extrême ou l’arrêt de la déforestation ;

ceux qui nécessitent une « révolution » pour être atteints, les efforts actuels étant très insuffisants pour que la cible puisse être atteinte en 2030 : l’objectif d’éradication de la faim se trouve dans cette catégorie ;

- ceux qui exigeraient une inversion complète de la tendance actuelle, sans quoi la situation sera pire en 2030 qu’en 2015 : le changement climatique ou la réduction des inégalités y figurent.

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Source : Overseas Development Institute

Le rapport se veut néanmoins optimiste : non seulement des objectifs sont en voie d’être atteints, mais certains résultats montrent que même les objectifs les plus ambitieux peuvent être approchés si les ODD sont intégrés dans les agendas politiques.

Un récent article de Tancrède Voituriez, chercheur à l’IDDRI, parvient à une conclusion similaire. L’objectif de réduction des inégalités, qu’il considère comme une grande innovation dans ces ODD par rapport aux OMD, est considéré dans le rapport cité plus haut comme l’un des plus difficiles à atteindre. Pourtant l’auteur démontre, sur la base d’une analyse comparative, que cette cible est atteignable si des politiques publiques « opiniâtres et dédiées » sont mises en place.

Alexandre Martin, Centre d’études et de prospective

Sources : Overseas Development Institute, IDDRI

 

09:48 Publié dans Mondialisation et international, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : odd, omd |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/10/2015

Politiques agricoles : publication du rapport annuel de l’OCDE

L’OCDE a publié en septembre la version 2015 de son rapport annuel sur le suivi et l’évaluation des politiques agricoles. Dans les 49 pays membres, ces politiques ont en commun des objectifs qui permettent la viabilité économique du secteur agricole et des zones rurales, de produire assez d’aliments nutritifs pour répondre aux besoins des populations et d’améliorer la durabilité environnementale de la production alimentaire. Ce rapport fournit surtout une estimation des soutiens publics à l’agriculture dans chacun des pays membres, notamment via un indicateur central : « l’estimation du soutien au producteur ». Cet indicateur exprime en valeur monétaire les transferts annuels bruts des consommateurs et des contribuables vers les producteurs. L’OCDE fait le constat que ce soutien tend à s’harmoniser entre les pays de l’OCDE où il diminue et les pays émergents ou il est en augmentation.

Source : OCDE


09:06 Publié dans 4. Politiques publiques, Mondialisation et international, PAC | Lien permanent | Tags : ocde, politiques agricoles |  Imprimer | | | | |  Facebook

6e session du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture

Début octobre s’est tenue la sixième session de l’Organe directeur du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture (136 signataires). À l’ordre du jour, figuraient en particulier des discussions sur : l’extension de la liste des espèces végétales incluses dans le pool génétique mondial du Traité ; un nouveau système de souscription pour les utilisateurs de la diversité génétique (avec pour objectif de générer un revenu prévisible et régulier aux agriculteurs pour conserver et adapter davantage les variétés de semences à la ferme) ; la mise en place d’un portail d’information international pour les données génétiques de semences de cultures vivrières, afin de faciliter le développement de nouvelles variétés, en lien notamment avec les enjeux du changement climatique.

Source : Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture, Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture

08:57 Publié dans Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : ressources phytogénétiques, traité |  Imprimer | | | | |  Facebook

15/09/2015

Afrique : classement des pays les plus compétitifs en matière d’agrobusiness

Publié avant l’été, le rapport Agribusiness Investment Matrix Africa du cabinet Linklaters est destiné aux investisseurs. Il analyse brièvement les opportunités dans le secteur de l’agribusiness dans 21 pays d’Afrique subsaharienne. Le classement, illustré par la carte ci-dessous, est opéré selon quatre critères : attractivité, cadre réglementaire, environnement et infrastructures.

Classement des pays d’Afrique sub-saharienne offrant les meilleures opportunités d’investissement en agribusiness

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Source : Linklaters

Reprenant ensuite ces critères, l’étude différencie trois types de pays :

– Les terres fertiles : la possibilité de « sécuriser » des terres cultivables (existence d’un cadre réglementaire sur le foncier)et l’ouverture aux investissements étrangers sont des éléments centraux de ces pays dotés d’un secteur agricole solide et éprouvé.

– Les récoltes fiables : ces pays présentent de faibles risques pour des investisseurs, avec un cadre réglementaire existant et peu contraignant, des perspectives macroéconomiques positives et un système politique relativement stabilisé.

– Les pousses en devenir : ce sont des pays émergents en pleine mutation,l’agribusiness est actuellement sous-développé mais où la disponibilité de terres et de grands projets d’infrastructuresdotent ce secteur d’un fort potentiel de développement.

Le rapport rappelle que selon la FAO, près de 60 % des terres mondiales arables sous- ou non-cultivées se situent en Afrique où 240 millions d’hectares arables ne sont pas valorisés.

Le constat posé par Linklaters est cependant à nuancer : les terres arables ne sont pas libres d’occupation et il peut y avoir des problèmes d’accès au marché et aux terres par manque d’infrastructures. À ce propos, Land Matrix (voir un précédent billet sur ce blog) nous montre qu’un certain nombre de projets d’investissements à grande échelle ont été abandonnés ces dernières années.

Céline Fabre, Centre d’études et de prospective

Source : Linklaters

 

12:27 Publié dans Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : agrobusiness, afrique subsaharienne |  Imprimer | | | | |  Facebook

Le Farm Bill à la carte : les farmers américains choisissent les aides sur moyenne de chiffres d’affaires pour le maïs et le soja, mais privilégient davantage les aides sur prix fixe pour le blé, le riz et le colza

Il y a un an, les États-Unis lançaient leur nouvelle politique agricole, l'Agricultural Act de 2014. Cette dernière prévoyait, pour les grandes cultures, de laisser le choix aux agriculteurs entre deux programmes différents : le Price Loss Coverage (PLC), filet de sécurité par des prix de référence fixes (les pouvoirs publics compensant la différence entre le prix de marché et le prix de référence), et l’Agriculture Risk Coverage (ARC), garantie d’une part du chiffre d’affaires de référence, calculé avec les prix de marché moyen des cinq années précédentes. L’USDA a publié récemment une synthèse des choix des agriculteurs, qui se sont engagés au printemps dernier pour les cinq prochaines années.

L’ARC a attiré l’essentiel des producteurs de maïs et de soja (90 et 97 % de la SAU). En ce qui concerne le blé, le choix des agriculteurs est plus équilibré puisque 58 % des surfaces sont en ARC contre 42 % en PLC. Les producteurs de maïs et de soja apparaissent donc plus optimistes quant à l’évolution à venir des cours, n’anticipant pas de baisse durable des prix qui pourrait réduire leur chiffre d’affaires de référence, et donc diminuer leur niveau de soutien en fin de période. Ce programme semble également plus simple que son prédécesseur ACRE (Farm Bill de 2010), qui avait été choisi par moins de 20 % des producteurs. Cet intérêt pour la simplicité se traduit aussi par le faible recours à un ARC individuel, basé sur les données réelles de l’exploitation et non sur des calculs moyens au niveau du comté.

La récente chute des prix, si elle se prolongeait, pourrait faire regretter leur choix à certains, la référence étant calculée chaque année en fonction des prix des années précédentes, et non des prix de référence qui ont pourtant été largement augmentés. Comme pour le blé dont le prix de référence a été rehaussé de 40 %, la revalorisation de celui de l’orge de plus de 90 % a conduit cette culture a être largement soumise au régime du PLC (75 % des surfaces). Les producteurs de riz et de colza ont également préféré le prix garanti du PLC. D’une manière générale, ces choix reflètent assez bien les prévisions qui avaient été faites il y a un an par diverses institutions américaines.

Alexis Grandjean, Centre d’études et de prospective

Source : USDA

12:24 Publié dans 4. Politiques publiques, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : etats-unis, farm bill |  Imprimer | | | | |  Facebook

14/09/2015

Retour sur les « Rencontres internationales Agricultures familiales et Recherche »

Les actes des « Rencontres internationales Agricultures familiales et Recherche », qui se sont tenues en juin 2014, viennent d’être publiés. Cette parution s’attache à rendre compte des échanges formulés durant ces trois jours de travail collectif. Les rapports des sept ateliers thématiques y sont d’abord retranscrits, puis suivent deux notes de synthèse, la première reprenant les comptes rendus présentés en séance plénière, la seconde tirant des conclusions transversales susceptibles d’orienter la recherche sur les agricultures familiales. Cette dernière a également été présentée à l’occasion du Dialogue global sur l’Agriculture familiale, organisé par la FAO en octobre 2014 à Rome. Parmi les recommandations formulées pour la recherche, nous en retiendrons quelques-unes :

- ne pas s’en tenir aux étude académiques, les connaissances et savoir-faire des agricultures familiales devant être connus : il existe de nombreuses informations sur les cultures de rente, les marchés d’exportation mais moins sur les formes de marché et les structures d’échanges et de négoce des petits agriculteurs ;

- axer les efforts sur l’impact de différents modèles commerciaux (partenariats public-privé, agriculture sous contrat, filières courtes, etc.) sur l’agriculture familiale ;

- travailler sur les facteurs d’évolution de l’agriculture familiale, en s’intéressant à la nature des interactions entre facteurs économiques (qui favorisent des politiques axées sur les marchés) et facteurs sociaux et territoriaux. La recherche doit combiner des études et des évaluations sur la prise en compte des politiques agricoles dans un cadre plus vaste (santé, éducation, etc.) ;

- mieux documenter les liens entre l’agriculture familiale et le secteur privé, sachant que divers modèles existent et sont parfois promus (systèmes de producteurs indépendants installés autour de plantations appartenant à des multinationales, initiatives de commerce équitable, etc.). Les participants ont insisté sur l’intérêt de réaliser des études comparatives afin de comprendre les effets de différents modèles commerciaux.

Au-delà de ces orientations, ces rencontres ont été l’occasion de s’interroger sur la tendance des administrations, au niveau mondial, à établir des partenariats public-privé avec des agro-industries, y compris dans le domaine de la recherche. L’analyse du rôle de tous les acteurs et de leurs relations permettra de dire les avantages et les risques de ces partenariats pour la recherche et pour l’agriculture familiale.

agriculture-familiale.jpg

Céline Fabre, Centre d’études et de prospective

Source : Agropolis International Edition

 

12:22 Publié dans Enseignement et recherche, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : agriculture familiale |  Imprimer | | | | |  Facebook

07/09/2015

Les enjeux internationaux de la définition européenne des perturbateurs endocriniens

Les résultats de la consultation publique ouverte par la Commission européenne, de septembre 2014 à janvier 2015, sur les critères de définition des perturbateurs endocriniens ont été publiés fin juillet. Les contributions officielles des pays tiersÉtats-Unis, Norvège, Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, Argentine et Kenya , témoignent d’une grande inquiétude de leur part quant à certains scenarios envisagés. Les perturbateurs endocriniens seraient définis comme dangereux, laissant moins de place à l’analyse de risque. Le ministère de l’agriculture américain va même jusqu’à chiffrer l’impact commercial de ces approches à la hauteur des échanges en produits végétaux avec l’UE (4,4 milliards de $US), supposant qu’ils ne seraient plus produits ou exportables. Les autres pays soulignent tous la prévalence de l’analyse de risque dans les méthodologies préconisées par l’OMC pour l’identification de certains attributs des produits impactant les échanges commerciaux.

Source : Commission européenne

 

29/06/2015

Lancement du Plano Safra 2015-2016 au Brésil

Le 2 juin 2015, la présidente de la République Dilma Rousseff et la ministre de l’agriculture Katia Abreu ont lancé le Plano Safra 2015-2016, plan agricole brésilien annuel. Il prévoit 187,7 milliards de reals brésiliens (environ 62,5 milliards d’euros) de financements pour l’agriculture, soit 20 % de plus que l’an dernier. 80 % sont destinés au financement des frais de campagne et 20 % aux investissements.

La hausse de cette enveloppe est principalement constituée de financements aux taux du marché (taux de 25-30%), seuls 94,5 milliards de reals (7,5 % de plus que l’année précédente) étant destinés à des crédits à taux bonifiés. Les taux d’intérêts bonifiés sont également en augmentation (7,5 % pour les exploitations de taille moyenne et 8,75 % pour celles de grande taille, contre 6,5 % l’an dernier), en ligne avec la hausse générale des taux d’intérêts au Brésil. Rappelons toutefois que seule une petite partie des enveloppes de financements à taux bonifiés est compensée par le Trésor public, le reste étant supporté par les banques.

Comme les années précédentes, la politique de commercialisation (prix minimum garantis selon différents mécanismes) bénéficiera de 5 milliards de reals. Le financement de la prime pour l’assurance agricole devrait également rester au même niveau (environ 700 millions de reals), même si, selon l’exécutif, des améliorations des produits d’assurance proposés et la création d’un Système Intégré d’Informations sur l’assurance agricole (SIS Rural) devraient favoriser le développement de ce type d’outil. Par ailleurs, alors qu’il était réclamé depuis plusieurs années par le secteur agricole (dont la CNA, syndicat majoritaire), un groupe de haut niveau chargé de définir les grandes lignes d’une Loi Pluriannuelle de Production Agricole Brésilienne (LPAB) a été créé.

En cette période de récession (-1,5 à -2 % attendus) et d’ajustement fiscal (priorité du gouvernement actuel), le fait que les taux d’intérêts bonifiés annoncés soient légèrement inférieurs à ceux attendus montre, selon la presse et certains représentants professionnels agricoles, le poids politique de la ministre de l’agriculture au sein du gouvernement. Enfin, Dilma Rousseff a rappelé dans son allocution l’importance des mesures d’ajustement pour avoir un environnement stable, sans que cela soit une fin en soi. Elle a ainsi mis en valeur son « Agenda de croissance », dont le Plano Safra et le Plan national de Défense sanitaire agricole (PDA, annoncé le 6 mai 2015) sont des composantes fortes, et dont font également partie le programme de concessions qui a été annoncé ce 9 juin pour des grands travaux d’infrastructures (ports, routes, voies ferrées et fluviales) et le Plan national d’exportation attendu pour le 23 juin.

Mylène Testut Neves, Conseillère agricole (Brésil et Cône Sud)

Service économique régional de Brasilia, Ambassade de France au Brésil

Source : Ministério da Agricultura

09:46 Publié dans 4. Politiques publiques, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : brésil, plano safra |  Imprimer | | | | |  Facebook

26/06/2015

OMC : l’ICTSD recommande de prendre en compte le nouveau contexte global pour finaliser le Cycle de Doha

Alors que le programme de travail pour l’après-Bali se met en place à l’OMC, l’International Center for Trade and Sustainable Development (ICTSD) publie une note rappelant que le paysage international a changé depuis le gel des négociations en 2008, et plus encore depuis le lancement du Cycle de Doha en 2001.

Le commerce international a rapidement évolué, en raison notamment du dynamisme des importations en Afrique et de l’importance prise par les pays émergents. En raison des hausses de prix de certains produits, les auteurs considèrent que nous sommes passés d’un système limité par la demande à un système limité par l’offre. Sur le plan des politiques agricoles, les niveaux de subventions internes potentiellement distorsives, variables aux États-Unis, ont diminué dans l’Union européenne et au Japon, tandis qu’ils connaissent une forte tendance à la hausse au Brésil, en Chine, en Inde et en Indonésie. De plus, plusieurs accords commerciaux « méga-régionaux » sont en cours de négociation, et pourraient de par leur poids économique détourner les pays concernés des négociations multilatérales.

Face à ces changements de contexte, l’ICTSD fait plusieurs préconisations. En matière de soutien interne, il s’agirait de maintenir un système de sauvegarde, compte tenu de la volatilité accrue des marchés prévisible à l’avenir. De plus, un encadrement des subventions aux exportations, apparues récemment et fort dommageables, devrait être envisagé. Enfin, les auteurs considèrent que la Chine et l’Inde devraient, pour parvenir à un accord, accepter de limiter leurs aides au secteur du coton, un point sensible pour les pays en développement.

Cette note présente l’intérêt de mettre en évidence la nécessité pour les accords multilatéraux de s’adapter à un environnement économique évolutif.

Alexandre Martin, Centre d’études et de prospective

Source : ICTSD

09:38 Publié dans Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : omc, cycle de doha, ictsd |  Imprimer | | | | |  Facebook

15/06/2015

Food Research Collaboration publie une contribution au débat public sur le sucre au Royaume-Uni

Le 10 juin, Food Research Collaboration, initiative financée par la Esmée Fairbairn Foundation et réunissant universitaires et ONG, dans le but d’améliorer le système alimentaire du Royaume-Uni, a publié une note d’information sur le sucre au Royaume-Uni. Le sucre pose des questions à long terme pour la politique alimentaire britannique, qu’il soit produit dans le pays ou importé, et cette publication traite tant de santé publique que de production et de transformation. Sont notamment abordés la politique européenne, les productions et prix mondiaux, européens et britanniques, les enjeux pour les pays producteurs. Face à la nécessité de mettre un terme aux productions et consommations massives de sucre, tout en envisageant des utilisations alternatives des terres, des emplois et des sources de revenus autres pour les producteurs primaires, Food Research Collaboration identifie également plusieurs options de politiques publiques pour le Royaume-Uni : produire moins de sucre, importer moins de sucre et encourager la diversification, diversifier les utilisations du sucre.

Source : Food Resaerch Collaboration