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10/11/2020

Perturbateurs endocriniens, « bombe à retardement » ?

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Le Muséum national d'Histoire naturelle diffuse sur son site internet une série audio de 12 épisodes sur le thème « la nature : mieux la connaître pour mieux la préserver ». Dans l'épisode du 22 octobre dernier, Jean-Baptiste Fin, biologiste et professeur au Muséum, nous relate l'histoire de la « guerre » sanitaire menée contre les perturbateurs endocriniens.

Des avancées notables, et particulièrement en France, ont été réalisées en matière de prise de conscience, de connaissances scientifiques et de législation, notamment sur les pesticides. Cependant, le spécialiste reconnaît la méconnaissance des effets de certaines molécules dont la production croît de manière rapide. Il souligne également l'importance des évaluations à conduire avant la mise sur le marché des substituts aux produits identifiés comme perturbateurs endocriniens, en prenant l'exemple de l'interdiction des contenants plastiques dans les cantines scolaires à l'horizon 2025 dans le cadre de la loi Egalim.

Source : Muséum national d'Histoire naturelle

 

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20/01/2020

Rapport d'information parlementaire sur les perturbateurs endocriniens présents dans les contenants en plastique

Fin 2019 ont été rendus, à l'Assemblée nationale, les travaux d'une mission d’information sur les conséquences sanitaires et environnementales des perturbateurs endocriniens (PE) présents dans les contenants en matière plastique alimentaires, cosmétiques et pharmaceutiques. S'appuyant en particulier sur 70 auditions, le rapport présente 48 recommandations.

Il constate d’abord que l’exposition aux perturbateurs endocriniens est à la fois fréquente et insidieuse. De nombreux éléments en contiennent et les produits de dégradation (chaleur, vieillissement) de matériaux inertes peuvent relever de la catégorie des PE (ex. : ré-utilisation de bouteilles d’eau en plastique à usage unique). En outre, leurs effets ne sont pas dose-dépendants (action pouvant être plus néfaste à faible qu’à forte dose) et les interactions entre molécules (effets cocktails) sont insuffisamment connues. L’enjeu majeur de santé publique lié à la perturbation endocrinienne est souligné, avec des conséquences sanitaires variées, avérées (reproduction) ou soupçonnées (cancers hormono-dépendants, obésité, etc.). Les femmes enceintes ou allaitantes, les nourrissons, enfants et adolescents sont les plus sensibles. Plus largement, l’environnement (pollution de l’eau et des sols) et la faune sauvage (aquatique et terrestre) sont également concernés.

Principales conséquences sur la santé humaine des perturbateurs endocriniens

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Source : Assemblée nationale

Si la France a été à la pointe de la réglementation dans ce domaine, en particulier sur le bisphénol A, le niveau européen apparaît stratégique pour les députés : encadrement réglementaire (ex. : REACH) à adapter et homogénéiser ; trois types de substances à distinguer et mentionner (perturbateurs « avérés », « présumés » et « suspectés »), au lieu de la seule interdiction des substances avérées ; effort de recherche à renforcer et coordonner ; diffusion large des connaissances à assurer. D'autres défis sont également identifiés, tels que l'application par tous les acteurs du principe de précaution, la problématique du remplacement des PE par d'autres substances dont la toxicité est mal documentée, ou encore l'information de la population. Au niveau national, si le démarrage de la deuxième stratégie nationale en 2019 est salué, tout en regrettant ses limites, des attentes fortes sont placées dans l’application de la loi Égalim sur le retrait des plastiques alimentaires, en particulier en milieu scolaire. Enfin, les bonnes pratiques relevées au niveau local (Strasbourg, région Nouvelle-Aquitaine, etc.) sont soulignées.

Franck Bourdy, Centre d'études et de prospective

Source : Assemblée nationale

10/01/2020

Une plateforme pour faciliter la caractérisation des perturbateurs endocriniens

La Plateforme Public-privé sur la pré-validation des méthodes d’essai sur les Perturbateurs EndocRiniens (PEPPER) a été mise en place le 6 décembre 2019, à l'initiative de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris), associant divers partenaires et avec un soutien du Programme d'investissement d'avenir. Disposer de méthodes fiables pour identifier et quantifier les perturbateurs endocriniens est un enjeu de santé publique. En effet, ces substances, seules ou en mélange, altèrent les fonctions du système endocrinien et, de ce fait, induisent des effets nocifs sur la santé d’un organisme, de ses descendants ou de (sous-)populations.

Source : Ineris

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06/11/2019

L'émission La Terre au carré revient sur la découverte des perturbateurs endocriniens

Dans l'émission La Terre au carré, diffusé sur France Inter le 15 octobre 2019, la biologiste Ana Soto a relaté sa découverte inopinée, en 1988, de substances inertes ayant des effets œstrogéniques. Lors d'une étude sur les effets des œstrogènes sur la prolifération cellulaire, la chercheuse a constaté qu'un lot témoin de sérum présentait, de façon inattendue, une multiplication des cellules. L'objet en cause était un tube à essais en plastique, dont la composition venait d'être modifiée par le fabricant pour y inclure du bisphénol A. La notion de « perturbateur endocrinien » était née, et A. Soto en a été la lanceuse d'alerte.

Source : France Inter

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12/10/2017

Une nouvelle étude sur l'effet cocktail des perturbateurs endocriniens

Un article publié dans la revue Environmental Health Perspectives étudie la perturbation endocrinienne androgénique en lien avec des mélanges de certaines substances chimiques. L'équipe de chercheurs inclut des membres de l'Inserm, du centre hospitalier universitaire de Rennes, de l’École des hautes études en santé publique (EHESP) et de l'Institute of Environment, Health and Societies.

L'expérimentation a porté notamment sur le maintien de la capacité des tissus à synthétiser la testostérone en cas d'exposition aux mélanges. Des tissus testiculaires humains, issus de fœtus du 1er trimestre de grossesse ont été utilisés. Ce type de tissus cultivés in vitro (FEGA pour FEtal Gonad Assay) conserve les caractéristiques androgéniques de l'organe. Les chercheurs ont sélectionné 11 substances chimiques parmi 27 courantes auxquelles les femmes enceintes peuvent ou pouvaient être exposées, incluant des pesticides utilisés en agriculture (chlordecone, imazalil, prochloraz, bitertanol, propiconazole), des médicaments (ketoconazole, acide valproïque, clomiphene, théophylline) et des produits utilisés industriellement (bisphénol A et S). Ces onze substances ont, seules, un effet plus ou moins prononcé de perturbation androgénique. Quatre mélanges différents ont été utilisés, deux comportant quatre composants et deux autres comportant huit composants. Le bisphénol A était inclus dans tous les mélanges.

Le calcul des effets potentiels des mélanges a été effectué d'après le modèle mathématique dit de Dose Additivity (DA), un des modèles de référence utilisés pour mesurer les effets des combinaisons de médicaments. L'incertitude statistique relative à l'effet toxique prédictif a été estimée avec la méthode de Boostrap à un intervalle de confiance de 95 %. Les auteurs ont ainsi mis en évidence un rapport de 1 à 10 000 entre l'effet d'une substance isolée et celui des mélanges, les mélanges comportant 8 molécules étant sensiblement plus actifs que les autres. Ainsi, l'effet androgène était augmenté, y compris quand les substances se trouvaient à des concentrations qui n’auraient pas occasionné d'effet isolément. Si des publications (notamment un rapport publié par l'OMS en 2013 et un article publié dans Environmental Health Perspectives en 2007) avaient déjà signalé les risques potentiels des effets cocktail, cette étude apporte des éléments d'intérêt pour l'évaluation de l’impact du risque associé aux mélanges et pour l'amélioration du modèle de prédiction.

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Source : Environmental Health Perspective

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10/02/2016

Colloque sur les effets des perturbateurs endocriniens sur l’environnement et la santé humaine

Un colloque sur le programme de recherche sur les perturbateurs endocriniens (PNRPE) s’est tenu les 21 et 22 janvier 2016 à Paris, organisé par l’Anses. Selon la définition adoptée par l’Union européenne en 1999, un perturbateur endocrinien est une substance ou un mélange exogène altérant les fonctions du système endocrinien et induisant des effets nocifs sur la santé d’un organisme, de ses descendants ou sous-populations.

Plusieurs études ont été présentées, notamment sur les dangers liés aux effets cocktail, qui surviennent lorsque des populations sont exposées de manière chronique à de multiples substances exogènes, telles que polluants de l’environnement, médicaments et composés alimentaires. Plusieurs de ces substances sont supposées avoir un effet négatif séparément et leur combinaison en substances complexes pourrait encore potentialiser ces effets nuisibles.

Le centre de biochimie structurale de Montpellier a présenté une étude analysant l’effet de synergie de deux substances exogènes : un œstrogène (composant de la pilule contraceptive) et un pesticide organochloré. Il a été démontré que ces substances ont la capacité de se réunir et de se fixer conjointement sur le récepteur PXR (pregnane X receptor). Ce récepteur a été identifié par le programme ToxCast de l’Agence américaine de protection de l'environnement comme une cible opérationnelle majeure de produits chimiques, sachant qu’il intervient dans l’adaptation de l’organisme à l’afflux de xénobiotiques (substances étrangères au corps humain) en induisant les réponses enzymatiques pour les éliminer. L’étude a montré que l’association des deux molécules étudiées entraîne une réponse biologique substantielle. Cet effet synergique conduit à une toxicité alors que les substances sont individuellement présentes à des doses inférieures à la dose toxique.

Une étude de l’unité TOXALIM concernait les effets des mélanges de composés chimiques présents sur la viande. Elle a porté sur trois pesticides (DDE, lindane et deltaméthrine) et a été réalisée dans le cadre du projet SOMEAT (Safety of organic meat) porté par l’Agence nationale de la recherche. Elle a démontré l’effet agoniste des substances pouvant présenter un facteur de risque de perturbation endocrinienne.

Madeleine Lesage, Centre d’études et de prospective

Source : PNRPE

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09/10/2015

Second état des lieux de l’Endocrine Society sur les perturbateurs endocriniens

Comme indiqué dans un article du journal Le Monde, l’Endocrine Society a publié, fin septembre, l’executive summary de son second état des lieux sur les perturbateurs endocriniens. Depuis la première publication en 2009, la progression des connaissances scientifiques a été forte et justifie, en 2015, qu’une nouvelle revue de littérature soit réalisée. Cette revue a été centrée sur plusieurs thématiques, dont l’obésité, le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires. Certains types de perturbateurs endocriniens ont été particulièrement étudiés (bisphenol A, phthalates, pesticides, PCB, etc.).

Les auteurs mettent en évidence une menace particulièrement forte pour les enfants exposés aux perturbateurs endocriniens pendant la grossesse. Les modèles cellulaires et animaux et les études épidémiologiques humaines montrent également un rôle de ces molécules dans l’étiologie de l’obésité et du diabète de type 2. Par exemple, une exposition de l’enfant pendant la grossesse peut induire une obésité au cours de la vie ; les perturbateurs endocriniens peuvent agir sur le tissu adipeux blanc ; le cerveau, le foie et le pancréas peuvent également être des cibles directes. Des recommandations pour la recherche concluent cet executive summary.

Source : Endocrine Society, Endocrine Society

09:04 Publié dans Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : endocrine society, perturbateurs endocriniens |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/09/2015

Avancées dans la connaissance des mécanismes des effets cocktails

Dans un article publié le 3 septembre dernier dans la revue Nature Communications, des chercheurs français (Inserm, Cnrs)présentent les résultats de leurs travaux sur un mécanisme moléculaire pouvant contribuer à l’« effet cocktail ». Suspecté jusqu’à présent, ce phénomène correspond au fait que la combinaison, dans des mélanges complexes, de molécules exogènes auxquelles est exposé le corps humain (dont des perturbateurs endocriniens) « pourrait exacerber leur toxicité ».

Travaillant in vitro sur 40 substances (médicaments, pesticides, polluants environnementaux), ils ont montré qu’un œstrogène pharmaceutique et un pesticide organochloré (interdit dans les années 1990 mais persistant), bien que faiblement actifs quand ils sont étudiés séparément, ont « la capacité de se fixer simultanément à un récepteur situé dans le noyau des cellules et de l’activer de façon synergique ». La « coopérativité » entre ces deux molécules « induit un effet toxique à des concentrations largement plus faibles » que pour chacune prise séparément. Selon le communiqué diffusé à l’occasion de la publication de l’article, « si ces travaux sont confirmés in vivo, des retombées importantes sont attendues dans les domaines de la perturbation endocrinienne, la toxicologie et l’évaluation des risques liés à l’utilisation des produits chimiques ».

Sources : Nature communications, CNRS

07/09/2015

Les enjeux internationaux de la définition européenne des perturbateurs endocriniens

Les résultats de la consultation publique ouverte par la Commission européenne, de septembre 2014 à janvier 2015, sur les critères de définition des perturbateurs endocriniens ont été publiés fin juillet. Les contributions officielles des pays tiersÉtats-Unis, Norvège, Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, Argentine et Kenya , témoignent d’une grande inquiétude de leur part quant à certains scenarios envisagés. Les perturbateurs endocriniens seraient définis comme dangereux, laissant moins de place à l’analyse de risque. Le ministère de l’agriculture américain va même jusqu’à chiffrer l’impact commercial de ces approches à la hauteur des échanges en produits végétaux avec l’UE (4,4 milliards de $US), supposant qu’ils ne seraient plus produits ou exportables. Les autres pays soulignent tous la prévalence de l’analyse de risque dans les méthodologies préconisées par l’OMC pour l’identification de certains attributs des produits impactant les échanges commerciaux.

Source : Commission européenne