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24/04/2014

Biocarburants avancés à partir de résidus et de déchets : quel potentiel ?

Une étude, réalisée par l'International council on clean transportation (ICCT) et les consultants NNFCC, évalue le potentiel des biocarburants avancés à partir de résidus et de déchets à l'horizon 2030 et à l'échelle de l'Union européenne.

Selon les auteurs, l'Europe génère chaque année 900 millions de tonnes de résidus agricoles et forestiers, ainsi que de déchets ménagers verts et d'huiles usagées. En prenant en compte les usages existants et l'environnement (qualité des sols, prévention de l'érosion et maintien de la biodiversité), le volume mobilisable pour les biocarburants dits « avancés » serait de 223 à 225 millions de tonnes par an. Cela correspond, sous l'hypothèse de rendements constants, à une production de 36,7 millions de tonnes équivalent pétrole (tep), soit 16% de la consommation en carburants en 2030. À noter que certaines technologies sont considérées comme proches de la commercialisation, d'autres nécessitant des incitations à court terme pour y parvenir.

Concernant les émissions de gaz à effet de serre, les auteurs se sont reposés sur une analyse de cycle de vie : pour les biocarburants étudiés, la réduction est de l'ordre de 60%. Le rapport souligne néanmoins la nécessité d'assurer un prélèvement soutenable de la ressource via une gestion qui maintienne les fonctionnalités et le carbone du sol, protège la ressource en eau et la biodiversité.

Sur les aspects économiques, selon l'étude, si la ressource était utilisée au maximum de son potentiel, elle permettrait de générer 15 milliards d'euros et de créer environ 300 000 emplois, dont 133 000 permanents, à l'horizon 2030.

Cette évaluation a été coordonnée par Pete Harrison de l'European Climate Foundation (ECF) et revue par l'Institute for European Environmental Policy (IEEP).

biomasse.JPG

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : ICCT

 

15:13 Publié dans Biomasse/Biocarburants, Mondialisation et international | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

23/04/2014

GIEC – Publication du volet « adaptation » du cinquième rapport

Après un premier volet relatif aux connaissances scientifiques publié en septembre 2014, le groupe de travail II a rendu publique sa contribution au cinquième rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Il porte sur les risques liés au changement climatique, en particulier les événements extrêmes, et les mesures d'adaptation ; sont aussi explorées les questions de vulnérabilité, ou encore de résilience.

Dans ce rapport, le chapitre 7 est dédié à la sécurité alimentaire et aux systèmes de production. Les auteurs discutent des effets du changement climatique sur les cultures et leur rendement ; les conditions d'accès, d'utilisation et les prix de ces ressources sont aussi abordés.

À propos des rendements, un grand nombre d'études montrent un impact du changement climatique négatif – les travaux actuels ne permettant pas de trancher sur des effets positifs dans les régions de haute latitude. Ces effets semblent plus prononcés pour le blé et le maïs que pour le riz et le soja. La figure ci-dessous présente les estimations des impacts observés du changement climatique entre 1960 et 2013.

giec,changement climatique

Le rapport souligne aussi que de nombreuses études, depuis le dernier rapport du GIEC (AR4), permettent de confirmer notamment :

  • les effets stimulants du dioxyde de carbone sur les cultures, mais aussi sur le développement des plantes envahissantes ;

  • les impacts négatifs d'une concentration élevée d'ozone dans la troposphère sur les rendements.

Mais une difficulté persiste concernant l'étude des interactions entre ces nombreux paramètres (dioxyde de carbone, ozone, température moyenne, etc.) Quant aux effets sur la propagation des maladies (répartition géographique, intensité), ils restent incertains.

Les projections montrent un impact sur les rendements débutant dès 2030, que les mesures d'adaptation soient en place ou non ; l'impact est plus marqué en 2050. Les risques sur la sécurité alimentaire sont substantiels dans les scénarios avec une forte augmentation de température (3-4°C localement ou plus).

Au sujet des impacts sur les prix à l'horizon 2050, les écarts sont très importants selon les études. Les modélisations tenant seulement compte des variations de températures et de précipitations montrent une augmentation des prix mondiaux de l'ordre de 3 à 84%. Alors que les travaux qui incluent le changement de concentration en dioxyde de carbone (mais pas celle de l'ozone ou le rôle des maladies et nuisibles) projettent un impact entre -30 et +45%.

La différence de rendement induite par la mise en place de mesures d'adaptation est de l'ordre de 15 à 18% du rendement actuel. Mais cette approche en moyenne cache de fortes disparités selon la culture considérée, la région, le niveau du réchauffement climatique ou encore le type de mesures mises en œuvre. La préférence semble plutôt être donnée au développement d'un bouquet de stratégies pour un même système de productions afin de limiter les impacts négatifs du changement climatique. Les auteurs soulignent aussi le manque de connaissances sur les innovations et leurs potentiels d'adaptation en termes de transformation, d'emballage, de transport, de stockage et d'échanges commerciaux.

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : IPCC

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GIEC – Publication du volet « atténuation » du cinquième rapport

Le groupe de travail III a rendu public le volet « atténuation du changement climatique » du cinquième rapport du GIEC (AR5), en avril 2014. Cette partie du rapport est dédiée aux mesures de lutte contre le changement climatique, définies comme les interventions humaines visant à réduire les émissions de GES et accroître les puits de carbone. Pour les grands secteurs de l'économie (énergie, transport, bâtiment, industrie, agriculture, forêt, etc.), le volet 3 du rapport analyse les politiques d'atténuation aux niveaux global, national et infra-national, et évalue les problèmes financiers et les investissements nécessaires. Les auteurs ont ainsi analysé 900 scénarios d'atténuation du changement climatique, avec diverses implications technologiques, économiques et institutionnelles, correspondant à des concentrations de 430 à 720 ppm CO2eq à l'horizon 2100. Par rapport au quatrième rapport (AR4), les scientifiques ont en plus tenté de prendre en compte les événements climatiques extrêmes, qui ont une faible probabilité d'occurrence mais potentiellement d'importantes conséquences.

Un des 16 chapitres s'intéresse spécifiquement aux secteurs agricole et forestier et aux changements d'usage des terres (agriculture, forestry and other land use, AFOLU), comprenant les feux de forêt, les feux de tourbière et la décomposition de la tourbe. Le secteur AFOLU a contribué à hauteur de 24% aux émissions totales de GES d'origine anthropique, soit environ 10 à 12 GtCO2eq par an, principalement dues à la déforestation, aux fermentations entériques et à la gestion des fertilisants (minéraux ou organiques). Depuis 2000, il est le seul secteur à avoir vu ses émissions de GES baisser. Les projections pour ce secteur montrent que les émissions de CO2 devraient diminuer au cours du XXIe siècle, mais que les émissions des autres GES (CH4 et N2O) devraient quant à elles s'accroître. Les options les plus efficaces, en termes de coût-efficacité, pour réduire les émissions du secteur forestier sont le reboisement, une gestion sylvicole adaptée et la lutte contre la déforestation. Pour le secteur agricole, les options mises en avant sont une gestion adaptée des surfaces cultivées, les prairies et la préservation de la matière organique des sols. Les changements de comportements alimentaires et la lutte contre le gaspillage comptent également parmi les options potentiellement intéressantes. Quant aux bioénergies, elles représentent des possibilités non négligeables, à condition de veiller à la durabilité des pratiques et à leur efficience énergétique. Pour accroître l'efficacité de ces mesures, les auteurs soulignent qu'il sera nécessaire de développer des politiques qui incitent conjointement à l'atténuation et à l'adaptation des secteurs agricole et forestier au changement climatique.

En conclusion, ce troisième volet du rapport du GIEC insiste sur la nécessité d'accentuer les efforts en matière d'atténuation. En effet, malgré un accroissement des politiques nationales et régionales de lutte contre le changement climatique, les émissions de GES ont continué à augmenter, et même de façon plus rapide sur la dernière décennie. Pour atteindre des niveaux d'émissions compatibles avec une élévation de la température globale limitée à 2°C, les auteurs signalent la nécessité de se fixer des objectifs ambitieux, de mettre en place des actions le plus rapidement possible et de revoir significativement les investissements liés aux secteurs énergétiques : moins d'investissements pour les énergies fossiles, davantage pour les énergies « bas carbone » (énergies renouvelables, nucléaire). Les auteurs estiment que retarder ces efforts à l'horizon 2030 pourrait compromettre la possibilité de limiter l'élévation de la température globale à 2°C. Ils soulignent enfin le besoin de coopération internationale et d'une meilleure intégration entre les politiques menées aux niveaux mondial, national et régional.


Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective


Source : IPCC

14:57 Publié dans Climat, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : giec, changement climatique |  Imprimer | | | | |  Facebook

22/04/2014

Une nouvelle maladie porcine sur le continent américain

Un article du 14 avril 2014 de l'Agence Reuters, à Chicago, fait état de la propagation très rapide du porcine epidemic diarrhea virus (PEDv) aux États-Unis. Apparue dans l'Ohio, la diarrhée épidémique porcine touche les porcs de tous âges, avec un taux de mortalité qui peut atteindre 100% pour les porcelets sous la mère. Ainsi, elle aurait causé à ce jour la mort de cinq millions de porcelets, les États à forte concentration porcine étant les plus impactés (Iowa, Minnesota, Oklahoma, Indiana et Caroline du Nord).

Face à la progression de la maladie, l'United State Departement of Agriculture (USDA) envisagerait de durcir les règles sanitaires dans les prochaines semaines. La déclaration des cas pourrait ainsi être rendue obligatoire, mesure généralement envisagée face à des maladies majeures (peste porcine africaine, fièvre aphteuse). Des travaux de recherche sont également engagés pour la mise au point d'un vaccin et les États les plus touchés pourraient être déclarés zones sinistrées. Par ailleurs, concerné par des cas récents, le Canada a diffusé des mesures protectrices préventives auprès des éleveurs de porcs québécois.

Le séquençage du virus montre une proximité forte avec le virus asiatique. Toutefois, le mode d'entrée de ce virus aux États-Unis, enzootique en Asie du Sud depuis plusieurs années, est pour l'instant inconnu. Même si cette maladie n'a jamais été identifiée en Europe, la plateforme d'épidémiosurveillance des maladies animales souligne l'importance de la vigilance vis-à-vis d'une possible introduction. En effet, l'impact économique du PEDv peut être très important : la baisse de la production de viande de porc a entraîné une forte hausse des cours aux États-Unis.

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Source : Reuters

14:46 Publié dans Mondialisation et international, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : production porcine |  Imprimer | | | | |  Facebook

18/04/2014

Le jubilé du SIAL en 2014

Le cinquantième salon international de l'alimentation se tiendra du 19 au 23 octobre prochain. Le SIAL, qui est traditionnellement un carrefour alimentaire, est également un témoin des innovations et tendances. Selon Xavier Terlet, du cabinet XTC, les valeurs tendancielles sur le plan des choix alimentaires seraient axées sur la naturalité et l'éthique, notamment en termes d'éco-responsabilité et de réduction du gaspillage. La valeur « plaisir » reste toujours en bonne place, avant l'aspect « santé ».

Source : http://www.sialparis.fr/Le-salon/L-actualite-du-SIAL/Panorama-2014-des-tendances-internationales?noredirect

14:37 Publié dans Alimentation et consommation, IAA, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : sial |  Imprimer | | | | |  Facebook

Nestlé ouvre un institut sur la sécurité sanitaire en Chine

Nestlé a inauguré le 25 mars dernier, à Pékin, un centre de recherche dédié à la sécurité sanitaire (Nestlé Food Safety Institute, NFSI). Cet institut travaillera sur la gestion des risques sanitaires en collaboration avec les universités locales, les organismes de recherche et les agences gouvernementales. Ces travaux ont pour objectif de contribuer à améliorer les règles et standards sanitaires chinois dans le domaine alimentaire. Le NFSI s'impliquera également dans la promotion de la communication scientifique et la mise en place de programmes de formation sur la sécurité sanitaire.

Source : Nestlé

14:30 Publié dans Mondialisation et international, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : chine |  Imprimer | | | | |  Facebook

16/04/2014

FAO – Données sur la couverture végétale de la planète

En mars, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a publié une nouvelle base de données appeléeGlobal Land Cover SHARE (GLC-SHARE). Elle rassemble des données sur le couvert végétal et repose sur une grande diversité de sources dont les informations ont été harmonisées selon la norme établie par la FAO et le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) (Land Cover Classification System).

Le schéma ci-dessous en montre les principaux résultats. Cet outil pourrait servir au suivi de l'évolution de l'occupation des sols, des impacts du changement climatique par exemple.

GLC-SHARE distribution of land cover types

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Source : FAO

13:36 Publié dans Environnement, Forêts Bois, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : occupation du sol, fao |  Imprimer | | | | |  Facebook

03/04/2014

Partenariat Trans-Atlantique : les études d'impact minimisent certains coûts

Un rapport commandité par des parlementaires européens fait une évaluation critique des diverses études d'impact du partenariat trans-atlantique en cours de discussion entre l'UE et les États-Unis. Selon les auteurs, les différents rapports annoncent des bénéfices modestes, à long terme, et sur la base d'hypothèses optimistes, telles que l'élimination des barrières non tarifaires. Par ailleurs, ces travaux prendraient mal en compte certains impacts négatifs potentiels, tels que les coûts sociaux liés aux changements de réglementation, les coûts d'ajustement macroéconomiques, les impacts sur les exportations des pays les moins avancés, ou la diminution du commerce intra-européen.

Source : http://guengl.eu/uploads/plenary-focus-pdf/ASSESS_TTIP.pdf

14/03/2014

Classement des performances des leaders mondiaux de l'agroalimentaire en matière de pratiques sociales et environnementales

Les pratiques des principales entreprises de l'agroalimentaire sont analysées depuis un an par Oxfam, qui vient d'en publier un classement. Il s'agit de mesurer les réalisations de ces entreprises en matière de développement durable. Divers critères sont notés, tels que la protection des travailleurs, le respect des ressources locales en eau ou la limitation des accaparements de terre.

Des progrès sont constatés par l'ONG depuis février 2013, date du lancement de la campagne intitulée « La face cachée des marques ». Trois entreprises semblent engagées dans une course à la performance dans ces domaines : Nestlé, Unilever et Coca-Cola. Malgré tout, Oxfam regrette que les avancées soient lentes, en particulier en matière de protection des petits producteurs ou de droit des femmes. Dans la catégorie « agriculteurs », la meilleure note est attribuée à Unilever, réputée investir dans l'appui aux petits producteurs pour les intégrer dans ses chaines d'approvisionnement.

Pour réaliser ces notations, la méthode utilisée consiste à évaluer la conscience que l'entreprise a des problèmes, la manière qu'elle a de les mesurer (indicateurs, rapports, etc.) et les engagements qu'elle prend pour y apporter des solutions. L'ONG évalue également la manière dont l'entreprise s'assure que ses fournisseurs tout au long de la chaine d'approvisionnement appliquent les normes en vigueur. Enfin les efforts de transparence sont pris en compte.

Cette initiative, malgré les limites de sa méthode, illustre bien le fait que les consommateurs, les investisseurs et les ONG ont un rôle croissant dans les chaines de valeur globales alimentaires. Les leaders de l'agroalimentaire s'engagent de plus en plus dans des stratégies de responsabilité sociétale (RSE), parfois avec l'appui d'ONG, et adaptent leurs stratégies d'approvisionnement. Leurs actions sont cependant l'objet de controverses, comme le montrent les débats actuels dans le milieu du commerce équitable.

 

Évolution de la notation des principales entreprises par OXFAM

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Alexandre Martin, Centre d'études et de prospective

Source : Oxfam

 

14:46 Publié dans Alimentation et consommation, IAA, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : rse, commerce équitable |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/03/2014

FOODSECURE publie une méta-étude prospective sur l’évolution de la sécurité alimentaire mondiale à horizon 2050

Cette étude compile une sélection de douze travaux de prospective réalisés entre 2000 et les années récentes, en particulier après la crise des prix alimentaires de 2007/2008. Ces travaux, basés sur la méthode des scénarios, sont souvent combinés avec des simulations utilisant des modèles économiques. Ainsi, les 42 scénarios retenus dans ces travaux ont pu être regroupés en six familles de scénarios, composés d’hypothèses et de résultats similaires. Pour chaque famille, les déterminants clés de la sécurité alimentaire, à savoir le développement économique, la croissance des populations, l’évolution de la technologie, les échanges commerciaux, les politiques publiques et les institutions, sont répertoriés, et leurs effets globaux sur la sécurité alimentaire sont évalués.

Les auteurs concluent que les scénarios les plus positifs concernant la sécurité alimentaire mondiale sont ceux qui reposent sur un rôle accentué du commerce international et des investissements accrus pour le progrès technique, qui permettent en particulier d'augmenter les rendements. De plus, l'amélioration de la gouvernance mondiale permettrait logiquement une réduction des inégalités et des atteintes à l'environnement.

 

Tendances passées et projections futures du prix du blé

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Source : Banque mondiale, tiré de l'étude FOODSECURE

 

L'intérêt de cette méta-étude est de mettre en évidence les dimensions ou déterminants manquants de la sécurité alimentaire. Ainsi, les auteurs montrent que la majorité des scénarios n’intègre que deux des quatre dimensions de la sécurité alimentaire, à savoir la disponibilité (quantités suffisantes d'aliments, qu'ils proviennent de la production intérieure, de stocks, d'importations ou d'aides) et l’accessibilité (capacité de produire sa propre alimentation et donc de disposer des moyens de le faire, ou capacité d'acheter sa nourriture et donc de disposer d'un pouvoir d'achat suffisant pour le faire). Ils font en revanche l’impasse, d’une part, sur la dimension qualité des aliments et des régimes alimentaires, d'un point de vue nutritionnel, sanitaire, socio-culturels, et d'autre part sur la stabilité dans le temps des trois premières dimensions.

Enfin, les auteurs insistent sur le fait que d’autres déterminants de la sécurité alimentaire ont été très peu (voire pas) pris en compte dans les modèles utilisés pour les simulations des différents scénarios : changement climatique, évolution des biocarburants, gaspillage, pertes après récolte, sources alternatives de l’alimentation, structure des exploitations agricoles, etc. Ils recommandent donc l’approfondissement de la recherche dans ce domaine.

José Ramanantsoa, Centre d'études et de prospective

Source : LEI Wageningen UR, FOODSECURE

14:29 Publié dans 1. Prospective, Mondialisation et international, Sécurité alimentaire | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/03/2014

Un nouveau système satellitaire pour mieux anticiper les précipitations

Un nouveau satellite a été lancé le 28 février 2014 au Japon dans le but de mieux observer et anticiper les précipitations et les événements extrêmes (tempêtes, inondations, typhons, etc.). Il fait partie de la mission Global Precipitation Measurement (GPM), une collaboration entre la Nasa, agence spatiale américaine, et la JAXA, agence japonaise d'exploration spatiale, avec la participation d'autres agences – européenne et indienne notamment.

 

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Ce nouveau système fait suite à la Tropical Rainfall Measuring Mission qui avait été lancée en 1997, mais qui se limitait aux zones tropicales. GPM, qui couvrira la planète du cercle polaire arctique à celui de l'antarctique, est basé sur une constellation de satellites tout autour de la planète et sur de nouveaux radars. Ces derniers ont une meilleure sensibilité, détectant à la fois les pluies faibles, les fortes précipitations et la neige. Ils permettent également une observation en 3D de la structure des précipitations, et donc d'accéder à la composition interne des nuages.

GPM doit ainsi permettre une meilleure prévision des quantités de pluie à venir, notamment pendant les événements climatiques extrêmes. Les données seront accessibles dans le monde entier, quasiment en temps réel. Une carte globale des précipitations sera établie toutes les trois heures. Ce nouveau système d'observation global unifié a vocation à aider les décideurs à mieux gérer leurs ressources en eau, et sera sans doute utilisé par les agriculteurs eux-mêmes pour la prévision de leurs opérations agricoles.

Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective

Source : Precipitation Measurement Missions

26/02/2014

Création de pôles régionaux dédiés à l'adaptation et l'atténuation du changement climatique aux États-Unis

L'USDA a annoncé la création de sept pôles régionaux aux États-Unis, dans le but d'aider l'agriculture et la forêt américaines à s'adapter au changement climatique et à contribuer à son atténuation. Cette annonce a été faite dans le cadre du plan climat lancé par le président Obama en 2013. « Si nous voulons être efficaces dans notre gestion des risques dans un contexte de climat changeant, nous devons nous assurer que nos producteurs et nos acteurs de terrain ont toutes les informations nécessaires pour y parvenir. C'est pour cela que nous rassemblons toutes ces informations à un niveau régional », a déclaré Tom Vilsack, le secrétaire à l'agriculture.

Les pôles « climat » auront pour principal rôle de traduire les données scientifiques, issues de la recherche, en informations utilisables localement par les agriculteurs et les propriétaires forestiers pour adapter la gestion de leurs ressources (en eau notamment) aux risques climatiques futurs. Ils fourniront des prédictions climatiques et des analyses de vulnérabilité des systèmes agricoles et forestiers. Ces climate hubs participeront aussi à l'animation, au niveau régional, de larges réseaux de partenaires (universités, ONG, agences fédérales, organisations de producteurs, etc.) autour des questions liées aux risques climatiques (incendies, inondations, sécheresses, événements extrêmes, etc.) et sanitaires (bio-agresseurs).

Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective

Source : USDA

13:55 Publié dans 4. Politiques publiques, Climat, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : etats-unis |  Imprimer | | | | |  Facebook

19/02/2014

Lancement d'un répertoire des financements sur le changement climatique en Afrique de l'Ouest

Les sources de financement destinées à la lutte contre le changement climatique se multiplient, en particulier à destination des pays en développement. Les possibilités de financer des projets favorisant la résilience ou la réduction des émissions sont nombreuses. Mais il est difficile pour les pouvoirs publics ou les porteurs de projets de les maitriser toutes. Pour cette raison, Hub Rural a lancé un répertoire en ligne de l'ensemble de ces financements destinés aux initiatives concernant les zones rurales d'Afrique de l'Ouest.

Source : Le Hub Rural

11:52 Publié dans Climat, Mondialisation et international | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

18/02/2014

Le Brésil, un pionnier de l'agroécologie

La « transition agroécologique » n'est pas un phénomène récent au Brésil, et celle-ci est accompagnée par une série de politiques publiques et d'acteurs engagés de longue date dans cette voie. Agronomes et vétérinaires sans frontières (AVSF) a publié un rapport destiné à capitaliser 10 ans d'expérience d'accompagnement des acteurs locaux dans ce pays. Certaines innovations techniques (mélanges d'espèces, engrais verts, etc), inspirées des savoirs locaux, connaissent aujourd'hui une importante diffusion, en raison de leurs bons résultats (rendements, durabilité, résilience, etc). Au-delà des aspects techniques, la promotion de l'agroécologie est fortement liée dans ce pays au soutien des agricultures familiales.

Source : AVSF

11:49 Publié dans Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : brésil, agroécologie |  Imprimer | | | | |  Facebook

17/02/2014

Les États-Unis se dotent d'une nouvelle politique agricole

Après plus de deux ans de négociations, Barack Obama a signé le 8 février le nouveau Farm Bill américain, récemment approuvé par le Congrès. Le compromis trouvé entre Républicains et Démocrates prévoit une réduction de 1 % de l'aide alimentaire des Food Stamps et une refonte du système d'aides aux producteurs : si les subventions aux assurances sont conservées et renforcées, la loi prévoit la disparition des aides directes découplées et l'introduction de deux programmes, le Price Loss Coverage et l'Agricultural Risk Coverage, qui seront proposés aux agriculteurs dès 2015. Ces derniers devront en choisir un des deux : le premier, le PLC, héritier des paiements anticycliques du précédent Farm Bill, voit les différents prix de référence rehaussés de 30% à plus de 40% selon les productions. Le second (ARC) est un programme d'assurance du chiffre d'affaires pour les faibles pertes, basé sur les résultats de trois des cinq années précédentes ; il reprend les principes du précédent programme ACRE.

Le soutien au secteur laitier fait l'objet d'un remodelage à la marge : les systèmes régionaux d'ajustement des prix des différentes catégories de lait, les Marketing Orders, sont conservés. Les propositions visant à introduire un contrôle de l'offre, en cas de crise, n'ont pas été retenues. La principale innovation tient donc au nouveau dispositif d'aides directes, pour assurer une marge minimum aux producteurs, qui remplace le précédent dispositif qui ne prenait pas en compte le coût des aliments. Il s'agit d'un système d'assurance subventionnée, garantissant les marges. En cas d'accroissement de la production, l'éleveur ne peut assurer ses volumes supplémentaires que dans la limite de l'accroissement moyen des volumes produits à l'échelle fédérale. Par ailleurs, un nouvel outil est introduit : le Dairy Product Donation Program prévoit l'achat par l'USDA de produits laitiers à destination de l'aide alimentaire en cas de chute des prix du lait sous un seuil établi.

Largement salué par la profession agricole, ce texte si longtemps attendu est néanmoins décrié par une partie des Républicains, dénonçant des dépenses trop importantes, et une partie des Démocrates, inquiets de voir l'aide alimentaire diminuée.

La loi prévoit en outre le doublement de l'aide alimentaire pour les foyers les plus pauvres choisissant de s'approvisionner dans les Farmers' Markets, où les agriculteurs vendent directement leur production. Cette mesure est un signal fort pour la promotion des circuits courts et le développement de filières « locales et saines », tandis que le budget alloué aux programmes de promotion de l'agriculture de proximité est sensiblement renforcé.

Pour la première fois depuis leur création, le budget destiné aux programmes de conservation (protection de l'environnement) est diminué. En revanche, une sorte de « conditionnalité » est introduite, faisant de la protection des sols et des zones humides une condition pour l'éligibilité des programmes d'assurance.

Alexis Grandjean, Centre d'études et de prospective

Source : USDA

10:33 Publié dans 4. Politiques publiques, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : farm bill, usa |  Imprimer | | | | |  Facebook