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13/01/2020

Quels leviers pour aider les producteurs européens à faire face aux évolutions potentielles de leur environnement de travail d'ici 2030 ?

L'Iddri a présenté, dans une publication de novembre, un exercice de prospective (réalisé dans le cadre du projet SUFISA), explorant les potentiels changements, d'ici à 2030, dans l'environnement de travail des producteurs européens. Pour ce faire, cinq variables structurantes ont été considérées (politiques commerciales, demande globale, régimes alimentaires, organisation des filières, technologies) pour construire quatre narratifs possibles. Ensuite, ont été envisagés les leviers individuels, collectifs et politiques, pour faire face à ces évolutions. Les auteurs recommandent ainsi d'accroître le niveau de différenciation des produits, pour se placer sur des marchés de plus en plus segmentés, et de renforcer des dynamiques de filières (ex. : organisations de producteurs).

Source : Institut du développement durable et des relations internationales

14:19 Publié dans 1. Prospective, Agriculteurs | Lien permanent | Tags : iddri, sufisa, agriculteurs, 2030 |  Imprimer | | | | |  Facebook

05/07/2019

La plateforme Biodiversité 2020

Réunir régulièrement les acteurs français concernés pour décrypter l'actualité internationale de la biodiversité, sur la route de la COP 15 en Chine (2020), c'est ce que proposent l'Iddri, l'AFB et Sciences-Po. Le premier rendez-vous a eu lieu le 27 juin 2019, à Paris. En lien avec le dernier rapport de l'IPBES (voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog), qui désigne le changement d'usage des sols et la surexploitation des ressources comme les deux premières causes de dégradation de la biodiversité, plusieurs interventions ont porté sur l'agriculture et l'alimentation. Outre le scénario pour une Europe agro-écologique (TYFA), développé par l'Iddri et AscA, des initiatives privées de soutien à l'agriculture durable ont été exposées, présentées comme des alternatives à la démarche agro-écologique : la promotion d'un modèle « d'agriculture régénératrice », par Danone, et, dans le domaine des marchés financiers, des stratégies d'investissements dans l'économie de restauration et un engagement de « neutralité de dégradation des terres » par le fonds d'investissement Mirova, filiale de Natixis.

Source : Iddri

10:45 Publié dans Environnement | Lien permanent | Tags : iddri, biodiversité, cop |  Imprimer | | | | |  Facebook

05/03/2019

Une note de l'Iddri sur l'artificialisation des sols

Alors qu'un récent rapport parlementaire s'est penché sur la question de la préservation du foncier agricole (voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog), l'Iddri publie une note sur le phénomène d'artificialisation des sols (notamment agricoles et forestiers). L'auteure montre que si l'artificialisation ralentit légèrement depuis 2009, elle progresse plus rapidement que la population ou le produit intérieur brut (cf. figure ci-dessous) : en cause, un aménagement urbain qui privilégie l'étalement à la densification. Peu évalués, les instruments existants pour lutter contre l'artificialisation semblent inefficaces. En particulier, les dispositifs fiscaux incitatifs sont peu utilisés car optionnels et allant à l'encontre des intérêts des collectivités, qui cherchent avant tout à attirer habitants et entreprises sur leur territoire. Ce dernier point amène l'auteure à considérer que l'échelon local n'est pas pertinent pour traiter ce problème et la conduit à suggérer une approche régionale de la question.

Évolution des surfaces artificialisées, de la population et du PIB entre 2006 et 2015

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Source : Iddri

Source : Iddri

13:07 Publié dans Territoires | Lien permanent | Tags : iddri, sols, artificialisation |  Imprimer | | | | |  Facebook

15/01/2019

Durabilité de la pêche thonière

Afin d'analyser le fonctionnement du marché mondial du thon, l'Iddri a mené pendant deux ans une revue de la littérature et des entretiens avec des acteurs et des experts. Les résultats, publiés en novembre, montrent que ce produit, lorsqu'il est commercialisé en conserve, est la forme la plus économique de protéines animales. Si ce marché de la conserve est en pleine expansion, tiré par de nouveaux pays consommateurs du Moyen-Orient et d'Amérique latine), l'Union européenne (UE) et les États-Unis en demeurent les principaux (72 % des volumes). Les pêches nationales étant insuffisantes pour satisfaire la demande, l'importation joue un rôle majeur. Cependant, les consommateurs européens et américains sont de plus en plus sensibles à la durabilité de cette pêche. Or, l'état des stocks de thons est très variable selon la zone et l'espèce considérées : seuls 8 % des prises se font à la canne, méthode réputée la plus vertueuse, et des cas d'esclavage et de travaux forcés ont été rapportés sur certains navires et dans certaines conserveries. Enfin, la demande croissante encourage l'investissement pour augmenter les capacités de capture des navires.

La pêche thonière étant un pilier important de l'économie et de la sécurité alimentaire des pays en développement producteurs, le rapport discute les principaux facteurs pouvant influencer le marché mondial. Le premier est la stratégie des enseignes de grande distribution qui, sous la pression des consommateurs, cherchent à développer leurs gammes de produits certifiés, incitant les fournisseurs à s'y engager. Cependant, l'impact réel des labels semble limité : par exemple, parmi les stocks surexploités en 2011 et ayant obtenu une certification, la moitié d'entre eux n'ont pas vu augmenter leur biomasse. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que les labels garantissent un niveau minimum de bonnes pratiques, sans pour autant encourager leur développement. Au niveau de l'UE, un dispositif de lutte contre la pêche illégale de thons a été adopté, visant notamment à interdire l'exportation vers le marché européen des produits en provenance de pays qui ne rempliraient pas les critères demandés. Le Sri Lanka a ainsi été touché par cette mesure, mettant alors rapidement en place les démarches nécessaires pour recouvrer son statut d'exportateur. Pour les auteurs, ce dispositif s'est donc révélé efficace.

Un rapport de synthèse, ainsi que des focus sur l'océan Indien et sur la thématique du changement climatique, sont également disponibles sur le site Internet de l'Iddri.

Les limites des démarches de durabilité

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Source : Iddri

Aurore Payen, Centre d'études et prospective

Source : Iddri

09:01 Publié dans Environnement, Mondialisation et international, Pêche et aquaculture | Lien permanent | Tags : thon, pêche, durabilité, iddri |  Imprimer | | | | |  Facebook

13/11/2018

Où en est la transition bas carbone de l'agriculture française ?

Dans un rapport publié en octobre, l'Institut de recherche sur le développement durable et les relations internationales (Iddri) évalue l'état d'avancement de la transition bas carbone en France, dans quatre secteurs de l'économie, dont l'agriculture. Les auteurs dressent un bilan de la mise en œuvre des politiques publiques, au regard des objectifs fixés, trois ans après le lancement de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC).

L'agriculture génère quatre grands types d'émissions directes, associées à la fermentation entérique, à la gestion des sols agricoles, au stockage des effluents d'élevage et à la consommation d'énergie. Pour réduire ces émissions, des mesures spécifiques sont mises en œuvre, dans le cadre de la SNBC, afin d'augmenter les surfaces en légumineuses, de limiter les pertes de prairies permanentes, de développer l’agroforesterie, de déployer la méthanisation agricole, de réduire les pertes et gaspillages, de développer les circuits courts et d'adopter des régimes alimentaires plus équilibrés. Néanmoins, aucune mesure spécifique ne vise la fermentation entérique.

Entre 1990 et 2016, les émissions du secteur agricole ont été réduites de 5,8 %, du fait d'une meilleure utilisation de l'azote et d'une diminution du cheptel, notamment ruminant. Cependant, selon les auteurs, certaines tendances lourdes (baisse des surfaces en légumineuses, perte de prairies permanentes et de surfaces de stockage du carbone), ont limité cette réduction. Elles n'ont pas pu être enrayées car les mesures mises en place ne bénéficiaient pas de budgets suffisants (projet agro-écologique, second pilier de la PAC), n'étaient pas efficaces (verdissement du premier pilier) et cohérentes avec d'autres programmes publics (Programme national nutrition santé), et ne permettaient pas de lever les verrous socio-techniques dans les filières (voir figure).

Exemple d'analyse des facteurs de mobilisation pour le développement de l’agro-écologie par grandes filières de production, aux dires des acteurs des filières

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Source : Iddri, d'après Épices, Blézat Consulting et Asca

Les auteurs identifient quatre axes prioritaires pour atteindre les objectifs fixés : i) l'accroissement de la part des légumineuses dans la sole cultivée en investissant dans les filières et en jouant sur les comportements alimentaires, ii) le redéploiement des filières animales dans les zones de grandes cultures, ce qui permettrait aussi iii) de maintenir les prairies permanentes dans ces régions, et iv) le développement contrôlé de la méthanisation, pour participer à la décarbonation des autres secteurs économiques. Les recommandations de cette étude paraissent d'autant plus pertinentes qu'un récent rapport du GIEC pointe la nécessité de limiter la hausse globale de température à 1,5 °C.

Estelle Midler, Centre d'études et de prospective

Source : Iddri

10:02 Publié dans 4. Politiques publiques, Climat, Environnement | Lien permanent | Tags : snbc, transition bas carbone, iddri, agro-écologie |  Imprimer | | | | |  Facebook

15/05/2018

Comment prendre en compte les objectifs de développement durable dans la future Politique agricole commune ?

Dans une publication d’avril, l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) propose un cadre méthodologique pour prendre en compte les objectifs de développement durable (ODD) dans la réforme de la PAC. L’agenda 2030, adopté par les Nations unies en 2015, définit 17 ODD et 169 cibles à atteindre par tous les pays. Il couvre tous les domaines : réduction de la pauvreté et des inégalités, protection de l’environnement, santé, gouvernance, etc. Si le secteur agricole est particulièrement concerné par l’objectif n°2 sur la sécurité alimentaire et l’agriculture durable, ses activités peuvent également influencer l’atteinte d’autres objectifs. Il est donc crucial, pour les auteurs, d’évaluer l’impact des politiques agricoles sur l’atteinte de tous les ODD.

L’approche proposée comporte trois étapes (cf. figure ci-dessous). Dans la première, les cibles pertinentes pour le secteur agricole européen sont identifiées. Au total, 47 des 169 cibles existantes sont retenues, notamment celles spécifiques à l’agriculture (ODD n°2), mais également certaines sur la santé, l’eau, le climat, la biodiversité et des aspects sociaux. Ces cibles sont ensuite regroupées en 10 catégories, elles-mêmes réparties dans trois grands groupes (impacts environnementaux, impacts socio-économiques sur les exploitations et impacts sur la société). Enfin, des indicateurs de suivi sont proposés pour 21 des 47 cibles retenues (cf. tableau ci-dessous pour les indicateurs environnementaux). Toutefois, peu de données sont pour l'instant disponibles pour mesurer les impacts socio-économiques sur les exploitations agricoles et la société.

Présentation des trois étapes de l’approche proposée pour rendre les ODD opérationnels

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Source : IDDRI

Extrait du tableau des indicateurs proposés pour le suivi de l’intégration des ODD à la PAC (indicateurs environnementaux seulement)

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Source : IDDRI

Selon les auteurs, pour que la nouvelle PAC intègre les ODD, il est nécessaire de faire évoluer son cadre évaluatif. Une logique d’impact, qui expliquerait comment les mesures mises en place peuvent contribuer à l’atteinte des objectifs, doit également être établie pour chaque pays. La récente communication de la commission (novembre 2017) semble aller dans ce sens, en proposant un nouveau modèle de fonctionnement pour la PAC, appelé delivery model, dans lequel chaque État devra construire un plan stratégique et sera évalué au regard de ce plan, via une batterie d’indicateurs. Enfin, selon les auteurs, les synergies existantes avec d’autres politiques sectorielles (par exemple dans le domaine de la santé) devront être identifiées et mobilisées.

Estelle Midler, Centre d'études et de prospective

Source : Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI)

13:56 Publié dans 4. Politiques publiques, PAC | Lien permanent | Tags : pac, iddri, odd |  Imprimer | | | | |  Facebook

15/05/2017

Vers une huile de palme plus durable : quel rôle pour les pays importateurs ?

L’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) publie, dans sa série Policy brief, un état des lieux des dispositifs de durabilité mis en place depuis les années 2000 autour de la production d’huile de palme, en Asie du Sud-Est. Les plantations industrielles représentent 60 % de la production, tandis que les petits producteurs indépendants sont sur des exploitations familiales de moins de 25 ha. Ces deux grands modes de production ont des impacts différents sur la durabilité, et les auteurs recommandent de « favoriser les producteurs indépendants, tout en opérant un suivi de leurs performances environnementale et sociale pour confirmer leur intérêt en termes de durabilité ».

En parallèle, il importe de « mieux cadrer les modes de production industrielle ». La note passe en revue les initiatives existantes. Les premiers changements de pratiques induits par la certification et les labels n’auraient pas été à la hauteur des attentes, en raison du coût et des doutes sur leur impartialité, mais aussi de marchés régionaux peu demandeurs. Dans un second temps, les acheteurs du secteur, engagés dans des « tables rondes » (RSPO), ont donc mis en place des dispositifs d'engagements privés, dans le cadre de négociations avec leurs fournisseurs, avec là aussi des limites : le pouvoir des acheteurs sur les fournisseurs n’est pas complet et les pays producteurs donnent eux plutôt la priorité au développement économique rural. Une troisième génération d’approches, dites « territoriales », apparaît donc au début des années 2010, consistant en la négociation, entre tous les acteurs d’une zone, d’un « plan d’usage des terres ».

La note se termine par une série de recommandations pour renforcer les coopérations internationales autour de la structuration d’une filière huile de palme durable. Elle insiste notamment sur l’importance d’un accompagnement « vers la reconnaissance légale du statut de protection des forêts à haute valeur de conservation et à hauts stocks de carbone ». Sur ce dernier point, signalons également la parution d’un article de sociologie dans la revue Terrains et travaux, consacré à l’émergence du standard « High Carbon Stocks Approach » et à sa diffusion (exemple de la transposition au Libéria).

Florent Bidaud, Centre d’études et de prospective

Sources : IDDRI, The conversation, Terrains & Travaux

11:11 Publié dans Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : iddri, huile de palme, durabilité |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/12/2016

Publication de l'IDDRI sur la gouvernance alimentaire mondiale

Un rapport de l'IDDRI a été publié en octobre 2016 afin de situer les réformes du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) dans le contexte plus large d'évolution du dialogue international sur la sécurité alimentaire. La question de la sécurité alimentaire est en effet traitée par plusieurs instances multilatérales (notamment G8/G20, OMC et les discussions sur les Objectifs de développement durable – ODD – de l'ONU), ainsi que dans différents groupes de travail incluant des organismes et chercheurs variés. Selon l'IDDRI, cet éclatement ne permettrait pas une discussion appropriée sur le sujet et générerait une multitude de normes et règles, parfois conflictuelles. En conséquence, les auteurs appellent l'Union européenne à réaffirmer le rôle du CSA comme organe de référence permettant l'inclusion de toutes les parties prenantes et la définition d'un cadre structurel pour les enjeux relatifs à la sécurité alimentaire.

Source : IDDRI

14/10/2015

Fondements théoriques de l’économie collaborative

L’IDDRI a récemment publié un Working Paper intitulé Comprendre l’économie collaborative et ses promesses à travers ses fondements théoriques. Au-delà de certaines plateformes connaissant succès et croissance exponentielle, le concept d’économie collaborative recouvre « une réalité immergée et méconnue, mais dont les mouvements impliquent de profondes transformations pour nos économies traditionnelles ». Il est porté par une pluralité d’acteurs et accompagné de diverses promesses économiques, sociales et environnementales. L’objectif de la publication est d’« identifier les champs théoriques centraux mobilisés par cette communauté d’acteurs et mobilisables pour penser les pratiques que ce concept recouvre ».

Reflets de différentes clefs de lecture et influences théoriques, de « nombreuses tentatives de définition » de ce concept ont été faites. Différentes typologies sont également proposées, notamment celle de Botsman et Rogers (2011) qui segmente l’économie collaborative en quatre domaines : consommation collaborative (dont l’alimentation et l’agriculture font partie via l’autoproduction alimentaire, les circuits courts, les coopératives de consommateurs, etc.), réparation et fabrication des objets, financement de projets, éducation et savoir.

Trois principales influences théoriques sont identifiées par les auteurs :

- l’économie du libre et du « peer to peer », avec le passage d’un consommateur passif à un « consomm’acteur » (« accès distribué et universel aux connaissances, aux compétences et aux ressources matérielles ») ;

- l’économie du don, les biens échangés ayant une valeur de lien (« échange symbolique basé sur le donner, recevoir et rendre »), rompant avec l’hégémonie de l’échange marchand ;

- l’économie de la fonctionnalité et circulaire, avec le passage d’une logique de propriété à une logique d’usage.

Pour les auteurs, l’analyse des promesses liées à chacun de ces cadres est nécessaire, en particulier pour les pouvoirs publics, que ce soit pour la conception de mesures d’accompagnement et d’incitation ou pour l’appréhension des revendications émergentes liées à ces pratiques, notamment en matière réglementaire et fiscale.

Julia Gassie, Centre d’études et de prospective

Source : IDDRI

 

09:38 Publié dans Alimentation et consommation, Société | Lien permanent | Tags : économie collaborative, iddri |  Imprimer | | | | |  Facebook