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08/07/2016

ReceBio, estimer l'impact de la demande en bioénergie sur la forêt européenne

La Commission européenne a mis en ligne le rapport final d'une étude intitulée ReceBio, dont l'objectif est d'estimer les conséquences d'une demande croissante en bioénergie sur les ressources forestières au sein de l'Union européenne, ainsi qu'au niveau mondial. L'étude est le fruit de la collaboration de chercheurs de l'IIASA, de l'Öko-Institut, de l'European Forest Institute (EFI, voir un autre billet sur ce blog), d'INDUFOR et de l'Institute for European Environmental Policy.

Pour réaliser ce travail, les auteurs ont défini 5 scénarios. Deux d'entre eux fixent des objectifs européens de réduction des émissions, de l'ordre de 20 % en 2020 pour la Baseline et de 80 % en 2050 pour le scénario EU Emission reduction. Deux autres font des hypothèses sur l'évolution de la demande : stable après 2020 (Constant EU demand) et en hausse au niveau mondial (Increased rest of the World bioenergy demand). Le dernier scénario Increased EU biomass import explore les impacts d'une diminution des coûts des échanges.

Au niveau des résultats, la Baseline est caractérisée par une augmentation de la production domestique de bois (+10 % entre 2010 et 2030 ; taillis en courte rotation (TCR) essentiellement) et des importations en pellets (+90 %). Elles se stabilisent entre 2030 et 2050, contrairement au scénario EU Emission reduction. Dans ce dernier, cette hausse après 2030 s'accompagne d'une réduction des terres dédiées aux prairies et aux cultures végétales ; de plus, une partie du bois à destination de la production de matériaux est détournée pour produire directement de l'énergie. Inversement, quand la demande en bioénergie est stable (Constant EU demand), une partie des co-produits des scieries est réorientée de l'énergie vers la fabrication de panneaux. Dans le Increased rest of the World bioenergy demand, les possibilités d'importation par l'UE sont limitées par les besoins croissants des pays tiers, et la production à partir des TCR est la plus importante de tous les scénarios. Enfin, dans le dernier scénario, les importations en bois rond sont en hausse de 22 %, en 2050, par rapport au scénario EU Emission reduction, voire multipliées par 4 pour les pellets.

Reposant sur les modèles Globiom et G4M de l'IIASA, ce travail conclut sur des synergies entre protection des zones riches en biodiversité et réduction des émissions de gaz à effet de serre. Par ailleurs, il montre que les efforts de réduction au sein de l'UE (scénario EU Emission reduction) peuvent être reportés dans des pays tiers (« fuites de carbone »).

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Sources : IIASA, Commission européenne

09:45 Publié dans Biomasse/Biocarburants, Forêts Bois | Lien permanent | Tags : bioénergie, forêt, recebio |  Imprimer | | | | |  Facebook

Espaces verts en ville : un équipement collectif tout bénéfice

Alors que les collectivités territoriales cherchent des économies à faire, afin de compenser la baisse des dotations de l’État, l'Union nationale des entreprises du paysage (UNEP) a souhaité valoriser l'apport des espaces verts en milieu urbain. Pour ce faire, elle a confié au cabinet Asterès l'évaluation des services rendus par ces parcs et jardins auxquels les citadins sont très attachés (voir sur cette thématique un précédent billet sur ce blog).

L'étude s'appuie sur différents travaux menés par des équipes de recherche, pour chiffrer concrètement les apports des espaces verts urbains : apports pour la santé, l'économie, la biodiversité et le changement climatique. Elle inventorie l'ensemble des domaines bénéficiant directement de ces espaces, et liste précisément les facteurs économiques en jeu. Le rapport met en avant deux méthodes différentes de valorisation des services offerts : celle des coûts évités pour les services écologiques, économiques et sanitaires, d'une part, et celle des prix hédoniques pour les services récréatifs d'autre part.

Économie des espaces verts

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Source : Asterès

Dans le premier cas, les coûts évités en matière de santé sont tout particulièrement mis en avant : près de 100 millions d'euros par an pourraient être économisés par une hausse de 10 % de la densité en espaces verts. Pour le second, ce sont les variations de prix de l'immobilier qui sont utilisées comme indicateur de la valeur accordée par les résidents aux espaces verts, avec des effets indirects sur les impôts et taxes foncières perçus par les collectivités.

Enfin, le rapport met en avant les emplois liés à l'entretien des espaces verts : soit dans les entreprises du paysage (91 000 emplois), soit dans les collectivités. Il s'agit d'un des secteurs les plus intenses en main-d’œuvre : 1,4 emploi pour 100 000 euros HT de chiffre d'affaires. Voilà un critère important lorsqu'il s'agit d'optimiser la dépense publique et de soutenir l'emploi.

Sans donner une quantification précise de la valeur économique des espaces verts, l'étude peut se lire comme un guide très pédagogique pour le décideur qui souhaiterait évaluer les bénéfices directs et indirects des parcs urbains et présenter un bilan coûts/bénéfices plus complet.

Muriel Mahé, Centre d’études et de prospective

Source : UNEP

09:43 Publié dans 2. Evaluation, Environnement | Lien permanent | Tags : espaces verts, ville |  Imprimer | | | | |  Facebook

Perceptions, par les consommateurs français, des allégations nutritionnelles et de santé

Un article publié récemment dans la revue Appetite s'intéresse à la perception, par les consommateurs français, des allégations nutritionnelles et de santé. Il analyse l'impact des facteurs culturels, en privilégiant une approche psychosociale et anthropologique.

La plupart des données disponibles sur les perceptions et les usages des produits portant ces allégations concerne les États-Unis, le Royaume-Uni et les pays du Nord de l'Europe. Elles ne sont pas directement transposables au contexte français, en particulier en raison de différences importantes dans les attitudes et les perceptions vis-à-vis des relations entre alimentation et santé. À partir des données collectées dans deux études, qualitative (89 individus) et quantitative (1 000 individus), sont tour à tour abordés les savoirs, les représentations et les croyances nutritionnels, les perceptions de l'enrichissement nutritionnel des aliments et l'exemple des omega-3.

Parmi les riches résultats de cette publication, on peut retenir que le principe même de l'enrichissement nutritionnel perturbe les représentations que se font les consommateurs français du lien entre alimentation et santé, lequel repose sur un « régime diversifié et équilibré ». De plus, certains enrichissements et allégations peuvent être jugés plus crédibles et acceptables, quand ils s'accordent avec la taxonomie profane. Les aliments avec une fonction ou un statut spécial sont les plus acceptés, comme par exemple le yaourt (vendu au début du XXe siècle, dans sa version industrialisée, d'abord en pharmacies). De même, les allégations établissant une relation explicite entre la structure moléculaire du nutriment et sa fonction métabolique sont jugées plus crédibles quand elles concordent avec les représentations que se font les consommateurs du devenir métabolique de chaque aliment (ex : céréales et énergie). Enfin, les enrichissements en nutriments provenant de plantes et/ou évitant les mélanges de substances sont les plus acceptables.

In fine, sauf exceptions (personnes âgées, jeunes femmes), il apparaît que la majorité des personnes n'est pas favorable aux allégations nutritionnelles et de santé, les produits concernés induisant une déconstruction des catégories pré-existantes du comestible, et ce d'autant plus qu'ils sont relativement nouveaux.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Appetite

Composer avec les moutons. Lorsque des brebis apprennent à leurs bergers à leur apprendre. Michel Meuret, Vinciane Despret

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Michel Meuret, écologue, a mené en 2011 une enquête sur l’expérience de bergers confrontés au défi de « construire un troupeau cohérent » à partir de brebis issues de différents cheptels. Avec Composer avec les moutons, les entretiens recueillis à cette occasion servent de matière première pour une réflexion plus large, menée avec la philosophe Vinciane Despret, sur le compagnonnage homme-animal.

Le premier chapitre traite de la « mise en apprentissage » de ces animaux plus ou moins habitués à l’itinérance. La modernisation agricole provoque, dans les années 1960, une « rupture de transmission ». La sédentarisation permet de reproduire « les conditions simplifiées et prévisibles pour lesquelles l’optimisation du rationnement avait été conçue », et les éleveurs peuvent alors se passer des bergers, traditionnellement issus du monde paysan. Mais dans les années 1990, la recherche de fourrages bon marché amène les éleveurs à réactualiser la transhumance. Une nouvelle génération de bergers, d’origine citadine, amoureuse des animaux, est recrutée. Les troupeaux, eux aussi, sont inexpérimentés : il faut tout leur apprendre, de ce qui se mange à comment se déplacer en nombre.

Les chapitres suivants éclairent différents aspects de ces boucles d’apprentissages réciproques. Le « bon » berger déploie un art de l’attention et construit une relation de confiance avec son troupeau (chapitre 2). La « mène » ne peut pas être réduite au conditionnement des animaux. Les auteurs donnent des exemples de « conduites créatives face à des événements qui demandent des ajustements fins et non des réflexes stéréotypés » (chapitre 3). « Créer un troupeau, c’est agir sur les relations », défaire des clans, s'appuyer sur des individus prescripteurs, pour composer d'autres cohésions, « collectives cette fois » (chapitre 4). Cette « politique du troupeau » débouche sur une méditation sur la contribution du pastoralisme à la formation et l’entretien des paysages : « manger comme art d’habiter » (chapitre 5). Ce livre, d’une grande qualité littéraire, réserve une large place à des extraits d’entretiens avec les bergers, et peut intéresser un large public.

Florent Bidaud, Centre d'études et de prospective

Lien : Cardère éditeur

09:38 Publié dans Agriculteurs, Territoires | Lien permanent | Tags : meuret, despret, moutons, bergers, cardère |  Imprimer | | | | |  Facebook

07/07/2016

Comment vivre au quotidien l'allergie alimentaire ?

Un colloque (diaporamas et vidéos en ligne) s'est tenu le 17 juin dernier, organisé par l'Inra sur le thème des allergies, intolérances et hypersensibilités alimentaires. Un panorama assez complet a été présenté sur ces pathologies dont l'incidence augmente depuis 20 ans dans les pays occidentaux, pour atteindre aujourd'hui 3 à 4 % de la population, et 6 % des jeunes enfants. Les syndromes, liés à des déficits dans les mécanismes de tolérance immunitaire, résultent de réponses adverses à une ingestion alimentaire. Leur intensité et leur gravité, extrêmement variables, vont du simple inconfort digestif au choc anaphylactique fatal. Cette augmentation de la prévalence des allergies pourrait être liée à des facteurs extrinsèques, environnementaux ou industriels.

Objet d'une intervention, le projet MANOE (Maîtrise Allergène NutritiOn Enfant) a étudié la tolérance de petites doses d'allergènes chez des enfants allergiques (arachide, œuf, lait ou blé). Le principe consistait à évaluer les méthodes de dosage des produits alimentaires en ajoutant les allergènes, à différents seuils, à des produits alimentaires en cours de production, puis à analyser les produits finis. Les conclusions de cette étude démontrent que des seuils réglementaires de réactivité pour la gestion du risque allergène pourraient convenir à la plupart des consommateurs allergiques, hormis un faible pourcentage (de 1 à 5 %) de patients hyper-allergiques devant obligatoirement s'astreindre à un régime alimentaire très contrôlé.

La complexité de vie au quotidien des personnes concernées a également été abordée par l'Association française des intolérants au gluten, qui a décrit un vécu impliquant des prises alimentaires « à risque », le gluten pouvant se trouver en traces infimes dans un grand nombre de produits. Cela conduit souvent à une routine alimentaire basée sur quelques produits "sûrs", et impacte la vie sociale des personnes (en particulier des enfants scolarisés), souvent écartées des repas en collectivité.

Ainsi que le souligne une équipe de recherche de l'INRA (cf. session 3 du colloque), le phénomène des allergies et intolérances alimentaires est en constante évolution et probablement appelé à se développer, compte tenu notamment de l'apparition de « nouveaux aliments » et de nouveaux process.

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Source : Inra

09:35 Publié dans Alimentation et consommation, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : allergies, colloque, ciag, inra |  Imprimer | | | | |  Facebook

Mangeurs sous influences ? Sens et cerveau en dialogue

Le 21 juin dernier s'est tenue la Conférence annuelle Benjamin Delessert consacrée au thème « Mangeurs sous influences ? Sens et cerveau en dialogue ». À cette occasion, le prix Jean Trémollières a été remis à Yann Cornil pour sa thèse en sciences de gestion Essais sur la perception sensorielle et le marketing alimentaire, effectuée à l'INSEAD. Plusieurs intervenants ont exposé tour à tour les résultats de leurs travaux.

Parmi les nombreux éléments présentés, on peut retenir l'intervention de S. Chambaron (Inra-Centre des Sciences du Goût et de l'Alimentation), dont les travaux « visent à comprendre comment les choix alimentaires peuvent être influencés par des odeurs auxquelles nous ne prêtons pas attention », utilisées comme « amorces ». Ainsi, des personnes exposées à une odeur subtile (i.e. perçue non consciemment par les individus) de melon ont tendance à choisir, par rapport à un groupe contrôle, des entrées à base de légumes et à éviter celles à haute densité énergétique. Les effets d'une odeur subtile de poire sont similaires sur le choix du type de dessert. L'étude de l'impact de différents signaux (odeur d'un aliment gras sucré et/ou message explicite de prévention) met en évidence, contre toute attente, qu'avec l'exposition au message de prévention, le choix des individus se porte plus sur un dessert à haute densité énergétique, et que avec une exposition simultanée aux deux signaux étudiés, ce dessert est encore plus choisi. Se dégagent de ces travaux des éléments intéressants en termes d'outils d'intervention publique.

Dans ses expériences sur simulation sensorielle et marketing, s'appuyant en particulier sur des études expérimentales auprès d'adultes et d'enfants français et américains, Y. Cornil a cherché à démontrer « qu'il est possible d'encourager les consommateurs à choisir de plus petites portions, sans ''coût hédonique'' (diminution des attentes de plaisir) ni perte économique ». Le plaisir sensoriel, stimulé par imagerie, en fournissant par exemple des détails riches sur les aliments dans les menus, incite ainsi à des choix plus sains. Un « triple gain » est alors mis en avant : pour les consommateurs (santé et plaisir), pour les producteurs et restaurateurs (intérêt économique).

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Lien : Institut Benjamin Delessert

09:32 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : perception, mangeurs, choix alimentaires, colloque |  Imprimer | | | | |  Facebook

L'European Forest Institute (EFI)

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Initié par la recherche forestière finlandaise, en pointe au plan européen, l'European Forest Institute (EFI) a été créé en 1993 par douze organismes européens de recherche forestière, afin de bâtir un réseau sur les questions forestières s'appuyant sur des moyens dédiés. Basé à Joensuu, au cœur de l'université de Finlande orientale, l'Institut a dès l'origine adopté trois axes de recherche : ressources ; politiques ; écologie et gestion.

Depuis cette date, l'Institut est passé d'un statut de consortium d'organismes de recherche à celui d'organisation internationale européenne, dont la convention a été ratifiée par 25 Etats européens (dont la France), représentés au sein d'un Conseil. La présidence, tournante sur trois ans, est actuellement assurée jusqu'en 2018 par l'Autriche. L'EFI regroupe désormais 115 organisations membres associées (basées en Europe) ou affiliées (situées en dehors de l'Europe), provenant de 36 pays. Ces dernières couvrent les domaines de la recherche, de l'industrie et de la propriété forestières, mais également, de manière plus large, la recherche environnementale. Le financement est assuré par l'Union européenne, les États membres et, plus modestement, les organisations membres.

S'appuyant sur ses propres équipes de recherche en Finlande ou dans ses délégations locales, et sur celles des organisations membres, l'Institut a deux pôles principaux d'activité : la recherche et l'aide à la décision en matière de politique publique forestière. Dans ce cas, l'EFI rend les travaux de recherche accessibles aux décideurs politiques (voir un précédent billet sur ce blog consacré à sa contribution à une meilleure prise en compte de la filière forêt-bois dans l'atténuation du changement climatique). L'EFI crée aussi de multiples occasions de rencontre entre recherche et politique (par exemple, journée consacrée le 6 juin dernier à la bioéconomie et ses conséquences pour la filière forêt-bois).

Visant la prise de décision sur une base scientifique, l'Institut met à disposition un grand nombre d'analyses, de données et d'outils de modélisation. Il a notamment développé un modèle de « démographie forestière », EFISCEN, dont le code source est désormais accessible. Ce modèle permet de quantifier l'impact de politiques publiques sur la surface forestière, la biomasse disponible, les flux de carbone et les services écosystémiques fournis.

Muriel Mahé, Centre d’études et de prospective

Lien : European Forest Intitute

09:31 Publié dans Forêts Bois | Lien permanent | Tags : efi, portrait, forêt |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/07/2016

L'invisibilité sociale des jeunes ruraux et des néoruraux, Rapport de l'ONPES

L'Observatoire National de la Pauvreté et de l'Exclusion Sociale (ONPES) consacre son rapport 2016 à l'invisibilité sociale, définie comme « un ensemble de processus, où interviennent des acteurs multiples, par lesquels un déni de reconnaissance des personnes aux divers niveaux de leur existence sociale peut affecter la profondeur, la durée et l'évolution de situations de pauvreté et d'exclusion ». Trois catégories d'« invisibles » sont étudiées, emblématiques de mutations sociétales importantes (territoriales, socioprofessionnelles, familiales), dont les jeunes ruraux et les néoruraux, et les travailleurs non salariés pauvres.

La partie consacrée aux jeunes ruraux et aux néoruraux relève, dans son titre, une « frustration de ne pas être pris en compte au niveau local ». Elle apporte des éléments détaillés sur la mutation des territoires ruraux, les personnes étudiées et les processus d'invisibilisation les touchant (sur la base d'une vingtaine d'entretiens en Haut-Languedoc et dans l'Avesnois). Deux sources d'invisibilité sont mises en avant : une invisibilisation en réaction à une certaine exclusion sociale et une marginalisation ; une invisibilisation par les institutions publiques (scolarité et orientation, système administratif).

Source : ONPES

09:29 Publié dans Société | Lien permanent | Tags : onpes, invisibilité sociale, rural |  Imprimer | | | | |  Facebook

Espèces invasives : estimer globalement la menace pour l'agriculture

Une nouvelle publication dans PNAS analyse les conséquences globales que représentent 1 300 espèces invasives (insectes et pathogènes) pour l'agriculture. Pour ce faire, les auteurs calculent des probabilités d'introduction et d'établissement de ces nuisibles dans chaque pays. Ils recourent à des approximations, à savoir respectivement : la valeur annuelle moyenne (période 2000-2009) des importations avec une distinction selon les pays d'origine, et la distribution probable des espèces invasives en fonction des caractéristiques biotique et abiotique des zones géographiques. Ils calculent également le coût des impacts potentiels (pertes de production).

En termes de résultats, les États-Unis et la Chine sont identifiés comme les sources les plus importantes de nuisibles. Cela s'explique par la diversité des agro-écosystèmes, par le grand nombre de pathogènes et d'insectes présents dans ces pays, ainsi que par leur position dans le réseau des échanges de matières premières agricoles. Ils représentent également le coût absolu le plus important en cas d'introduction de nouvelles espèces invasives. Les pays d'Afrique sub-saharienne sont les plus vulnérables quand le coût des impacts est ramené au PIB national.

Source : Proceedings of the National Academy of Sciences

09:27 Publié dans Production et marchés, Protection des végétaux et des animaux | Lien permanent | Tags : espèces invasives |  Imprimer | | | | |  Facebook

Forêts secondaires et atténuation

Dans une publication de Science Advances, une collaboration internationale de recherche explicite le rôle de la régénération des forêts secondaires, dans les 40 prochaines années, dans la zone tropicale de l'Amérique latine. La principale originalité de leur travail réside dans la prise en compte détaillée des classes d'âges et de la distribution spatiale de ces forêts secondaires. Ainsi en 2008, elles couvriraient 2,4 millions de km², soit 28,1 % de la surface étudiée (cf. carte ci-dessous).

Potentiel de séquestration de carbone à l'horizon 2048 par les forêts secondaires ; du plus faible (rouge) au plus fort (vert)

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Source : Science Advances

Pour calculer le potentiel de stockage de carbone dans la biomasse aérienne, sont prises en compte les forêts secondaires âgées de moins 60 ans en 2008. Ce potentiel total est estimé à environ 8,48 millions de milliards de tonnes de carbone. Cette quantification repose sur l'hypothèse suivante : 100 % de ces forêts secondaires se régénèreraient naturellement. Les auteurs précisent que cette valeur correspond aux émissions de l'Amérique latine et des Caraïbes entre 1993 et 2014. L'approche spatiale amène également à conclure qu'une grande part du potentiel se situe au Brésil, en Colombie, au Mexique et au Vénézuela.

Source : Science Advances

09:24 Publié dans Forêts Bois | Lien permanent | Tags : forêt, amérique latine, régénération |  Imprimer | | | | |  Facebook

Organisation de Coopération et de Développement Économiques : rapport annuel de suivi et d'évaluation des politiques agricoles

L'OCDE a publié récemment son rapport sur les politiques agricoles, portant cette année sur 50 pays (membres de l'organisation et certaines économies émergentes). Sur la période 2013-2015, ces pays ont en moyenne consacré 469 milliards d'€ par an au soutien direct de leurs producteurs agricoles, dont 68 % sont liés « au soutien des prix du marché, aux paiements fondés sur la production ou sur l'utilisation d'intrants sans contrainte ». Pour les pays de l'OCDE, le soutien a diminué de près de la moitié sur les 30 dernières années (17 % des recettes agricoles brutes actuellement) ; en revanche, il augmente pour les économies émergentes et devient proche de celui des États membres de l'organisation.

Évolution de l’estimation du soutien à l'agriculture, 1995 à 2015

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Source : OCDE, mise en forme CEP

Les moyennes cachent toutefois des disparités fortes : par exemple, le Viet Nam, intégré pour la première fois dans ce rapport annuel, fait partie des pays avec des niveaux de soutien inférieurs, voire très inférieurs, à la moyenne OCDE ; à l'inverse, l'Islande, le Japon et la Norvège font partie de ceux qui présentent les plus hauts niveaux. De manière générale, face aux multiples défis à venir pour l'agriculture, l'Organisation recommande que les pays recentrent plus leurs politiques agricoles « pour répondre aux besoins à long terme d’amélioration de la productivité et de gestion durable ».

Source : OCDE

09:22 Publié dans 2. Evaluation, 4. Politiques publiques | Lien permanent | Tags : ocde, politiques agricoles |  Imprimer | | | | |  Facebook

Efficacité du marketing social pour promouvoir de saines habitudes de vie

Le 22 juin, le site canadien Veille action pour de saines habitudes de vie a fait état d'une publication de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), sur le marketing social, « approche utilisant les techniques du marketing commercial pour promouvoir des changements sociaux bénéfiques pour la population ». Ce rapport inaugure une série de synthèses de connaissances visant à « identifier des stratégies efficaces ou prometteuses d'intervention socioculturelle pour favoriser la saine alimentation et le mode de vie physiquement actif ».

À partir de la littérature existante (4 revues de littérature et 22 études empiriques, en pays anglo-saxons), les auteurs s'attachent à caractériser le marketing social, à recenser les interventions de ce type faisant la promotion notamment d'une alimentation saine (6 études portant sur la consommation de fruits et légumes, les politiques alimentaires en milieu scolaire, la réceptivité aux aliments nouveaux). Ils analysent aussi son impact potentiel ou observé, et identifient ses facteurs de réussite. Pour les auteurs, cette synthèse confirme le « potentiel d'efficacité du marketing social » et son utilisation croissante dans les interventions de santé publique. Les conditions d'efficacité, en fonction des objets d'intervention, des populations et des contextes, doivent toutefois encore être précisées.

Sources : Veille action pour de saines habitudes de vie, INSPQ

09:21 Publié dans 4. Politiques publiques, Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : marketing social, quebec, inspq |  Imprimer | | | | |  Facebook

05/07/2016

Commerce de détail alimentaire : évolutions au cours de la dernière décennie

La Direction générale des entreprises consacre le n°54 de ses 4 pages aux évolutions, entre 2003 et 2012, du commerce alimentaire de détail (nombre de commerces, de salariés, types d'emplois, de communes) : commerces spécialisés (fruits et légumes, viandes, poissons, etc.) ; commerces non spécialisés (petites surfaces d'alimentation générale, supérettes (120 à 400 m²), supermarchés et magasins multicommerces, hypermarchés), et commerces de détail de produits surgelés.

Parmi les résultats, on peut notamment retenir que la part des petites surfaces d'alimentation générale et spécialisée (80 % des 91 000 commerces considérés) est en diminution sur dix ans, notamment avec la baisse forte du commerce de viandes et de poissons et des petites surfaces. Dans ce dernier cas, augmentent toutefois les commerces de boissons (+31%), de produits surgelés (+36%) et les « autres » commerces de détail alimentaire (dont bio et diététique, +37%). Un « boom » des supérettes (4 % de la surface commerciale totale) est constaté (+18 % entre 2007 et 2010), surtout dans les plus grandes villes : elles concurrencent les petites surfaces d'alimentation générale, mais sont complémentaires des commerces spécialisés (boulangerie, etc.) et de produits surgelés.

Source : DGE

09:19 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : dge, commerce alimentaire |  Imprimer | | | | |  Facebook

Enquête britannique sur les personnes allergiques et leur alimentation hors domicile

Des règles d'étiquetage précises sont entrées en vigueur en décembre 2014 avec la mise en application du règlement 1169/2011 concernant l'information des consommateurs sur les denrées alimentaires, qui imposent de préciser, pour tous les produits (pré-emballés ou non), la présence ou non des 14 allergènes les plus couramment responsables de réactions chez les consommateurs (gluten, arachide, lait, mais aussi céleri, lupin et sésame).

Selon une enquête récente pilotée par la Food Standards Agency, de Londres, ce dispositif a d'ores et déjà amélioré la qualité de vie des personnes concernées qui sont plus confiantes, notamment quand elles consomment à l'extérieur. On peut en escompter une amélioration notable pour les deux millions de consommateurs allergiques britanniques. En effet, 86 % des participants à l'enquête ont remarqué les mesures d'étiquetage et 58 % ont constaté une amélioration pour eux de leurs conditions de prises de repas à l'extérieur. Des progrès restent encore à faire, notamment sur l'information dont dispose le personnel des établissements de restauration, jugée insuffisante par 69 % des participants. Toutefois, il est précisé que le bénéfice lié à la mise en place de cet étiquetage pourrait être partiellement contrebalancé par l'augmentation du nombre d'allergiques.

Source : Food Standards Agency

09:11 Publié dans Alimentation et consommation, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : allergies, royaume-uni, fsa |  Imprimer | | | | |  Facebook

Réduire les émissions de gaz à effet de serre autres que les oxydes de carbone en Chine

Un récent document de travail du World Resources Institute fait un état des lieux de la politique de réduction des émissions des gaz à effet de serre (GES) hors carbone. À partir de travaux de recherche, il anticipe l'évolution, d'ici 2030, des émissions liées à l'agriculture, l'industrie ou l'énergie, et analyse les principales mesures prises par le gouvernement chinois.

Émissions actuelles et projetées de GES hors oxydes de carbone, par la Chine, par secteur

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Source : WRI

Constatant que certains secteurs sont actuellement peu ou pas couverts par ces mesures, les auteurs font l'inventaire des sources d'émissions et de l'état des connaissances en matière de limitation. Dans le secteur agricole, les émissions proviennent surtout de la fertilisation azotée (également mise en cause dans le process de fabrication des ammonitrates) et des rizières. Selon le WRI, les mesures de réduction pourraient être optimisées.

Source : WRI

09:08 Publié dans Climat, Environnement | Lien permanent | Tags : wri, ges, chine |  Imprimer | | | | |  Facebook