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07/09/2016

La FAO relève encore ses prévisions de récoltes records de céréales

Dans son bulletin mensuel sur l'offre et la demande de céréales du 8 septembre, la FAO a encore augmenté ses prévisions de production mondiale pour l'année 2016. Elles s'élèvent à présent à 2 566 millions de tonnes, soit 0,9 % de plus que les prévisions de juillet et 1,6 % de plus que la récolte déjà historique de 2015. Les excellentes conditions climatiques en Russie, en Ukraine et en Amérique du Nord y sont pour beaucoup. Les États-Unis ont notamment relevé de 18 millions de tonnes leurs prévisions de récolte de maïs. Ces annonces contrastent avec les rendements catastrophiques cette année en France en raison de la météo défavorable du printemps et des intempéries.

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Source : FAO

Ces fortes différences remettent au premier plan l'augmentation des incertitudes météorologiques, que le réchauffement climatique, dans les années à venir, pourrait accentuer. À titre d'exemple, une récente étude sur « l'effet du changement climatique sur le potentiel de développement des productions végétales en Russie, Ukraine et Kazakhstan à moyen terme », a cherché à quantifier cette variabilité avec un focus particulier sur les régions productives de la zone mer Noire.

Source : FAO

13:47 Publié dans Production et marchés | Lien permanent | Tags : fao, céréales, russie, ukraine, kazakstan |  Imprimer | | | | |  Facebook

L'assureur Generali lance en France la première assurance comportementale dans la santé

Le 6 septembre, Generali France a présenté son nouveau programme « d'accompagnement au bien-être » Vitality, dans le cadre des contrats d'assurance santé et/ou de prévoyance collectifs souscrits par les entreprises. Lancé en Allemagne début juillet, où il est également accessible aux clients individuels, ce programme est développé en partenariat avec une société sud-africaine et repose sur trois étapes. Dans un premier temps, le salarié renseigne un questionnaire en ligne (état civil, âge, poids, taille, alimentation, pratique d'activités physiques, situation par rapport au stress, etc., sachant que les données des objets connectés peuvent aussi être recueillies). Sur cette base, un score est déterminé et des objectifs personnalisés sont proposés. Ensuite, si la personne suit les recommandations et atteint les objectifs fixés, elle cumule des points et, dans un dernier temps, reçoit des réductions chez des partenaires de l'assureur en fonction du statut atteint.

Si le programme est accessible sur la base du volontariat, il soulève diverses interrogations. Un article du Monde en identifie plusieurs, liées à l'utilisation des données, au « rôle donné aux assurances, qui chercheraient à influer sur notre comportement selon leurs propres canons », ou encore au risque d'exclusion d'une partie de la population par une trop grande segmentation du marché.

Sources : Generali, Le Monde

13:44 Publié dans Alimentation et consommation, Santé et risques sanitaires, Société | Lien permanent | Tags : assurance, comportement |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/09/2016

Le vin scruté par La Recherche : des effets du changement climatique à ceux de l’agriculture biologique

L’édition de juillet-août 2016 de La Recherche propose un dossier sur « Le vin : ce qu’en dit la science », associant des chercheurs de diverses disciplines et des journalistes scientifiques qui vulgarisent les derniers principaux enseignements académiques sur le sujet. Six thèmes sont approfondis : les impacts du changement climatique sur le vignoble français (stratégies possibles d’adaptation de la vigne, conséquences organoleptiques sur le vin) ; l’histoire de l’apparition et de la consommation de vin en France depuis la fin du néolithique ; les mécanismes chimiques sur lesquels repose la vinification ; la performance environnementale du vin bio ; l’influence du contenant sur la perception du contenu ; et les effets du vin sur la santé.

Parmi les travaux sélectionnés, le projet Laccave (Long term adaptation to climate change in viticulture and enology) de l’INRA, sur les stratégies d’adaptation de la vigne au changement climatique, fait l’objet d’un focus spécifique. Associant 80 chercheurs de différentes disciplines depuis 2012, il explore les perspectives offertes par de récents progrès en génétique, en sélection variétale et en agronomie, en particulier sur la gestion de l’eau et du sol.

Source : La Recherche

13:42 Publié dans Agronomie, Climat, Filières agricoles, Production et marchés | Lien permanent | Tags : vin |  Imprimer | | | | |  Facebook

Reuters lance un site d’informations dédié aux questions foncières

La Fondation d'une des agences de presse les plus importantes, Thomson Reuters, a lancé avant l'été un site internet consacré aux droits fonciers en Afrique, en Inde et au Brésil : PLACE (Property, Land, Access, Connections, Empowerment). PLACE dédie une équipe mondiale de journalistes à la couverture de plusieurs sujets :

- le foncier urbain : cette rubrique traitera notamment des expulsions forcées face à l'extension urbaine ;

- le foncier rural, partie où sera abordée la question des droits du sol et de l'extraction des ressources (minières, forestières, etc.) ;

- l'accès à la terre avec les différentes formes de sécurisation foncière ;

- une dernière rubrique traitera de projets réussis.

Source : PLACE

13:40 Publié dans Territoires | Lien permanent | Tags : foncier, reuters, journalisme |  Imprimer | | | | |  Facebook

05/09/2016

Quelle représentation des aliments des repas populaires dans les tableaux ?

Un article publié le 19 juillet, sur le site de la revue SAGE Open, apporte des éléments de réponse à la question : « la fréquence avec laquelle un aliment est représenté dans des tableaux donne-t-elle une idée historique des repas familiaux à travers les années et les pays ? ». Les auteurs ont ainsi étudié 140 œuvres représentant des scènes de repas familiaux (excluant les banquets et natures mortes) de plusieurs pays occidentaux (Allemagne, États-Unis, France, Italie, Pays-Bas), du XVIe siècle à l'an 2000.

L'analyse quantitative des aliments peints met en évidence que les plus consommés (poulet, œufs, courge) ne sont pas les plus représentés. Par exemple, les fruits de mer apparaissent très fréquemment dans les tableaux de pays avec peu de littoral (ex : Allemagne), et plus de la moitié des peintures des Pays-Bas contient un fruit exotique, le citron. Les auteurs mettent en avant l'influence d'éléments autres que les habitudes alimentaires, des aspirations des commanditaires à la recherche esthétique ou à la difficulté technique pour l'artiste, ainsi qu'aux messages culturels, religieux ou politique à destination des spectateurs.

Source : SAGE Open

13:38 Publié dans Alimentation et consommation, Société | Lien permanent | Tags : tableaux, art |  Imprimer | | | | |  Facebook

Lancement d'un programme de recherche pour de nouveaux antibiotiques

Le Portail pour la science de l'ambassade de France en Allemagne annonce, dans un article du 29 juillet, le lancement en janvier 2017, par cinq universités allemandes, d'un programme de recherche sur les mégasynthases. Il s'agit d'enzymes impliquées dans la synthèse d'antibiotiques et d'autres principes actifs. Le programme MegaSyn, doté d'un budget de 4,6 millions d'euros, durera 4 ans et comportera notamment des recherches sur l'étude des mécanismes de synthèse des mégasynthases et sur les méthodes de manipulation des gènes codant ces enzymes. Ces travaux associeront des spécialistes de biologie structurelle et de biochimie et pourraient, à terme, déboucher sur de nouvelles molécules susceptibles de fournir de nouveaux médicaments antibiotiques.

Source : ministère des Affaires Étrangères et du Développement International

13:36 Publié dans Enseignement et recherche, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : antibiotiques |  Imprimer | | | | |  Facebook

Quelles innovations à venir dans le secteur du thé ?

Daté du 16 août, un article de Food Navigator fait état de cinq prédictions élaborées par l'entreprise Tetley sur cette boisson, à l'horizon 2026 et pour le marché britannique. Ces prédictions s'intègrent dans les tendances actuelles d'évolution des comportements alimentaires : 1) un thé enrichi en médicaments (anti-douleurs, antibiotiques, etc.) ; 2) une composition du thé adaptée chaque matin aux besoins physiologiques grâce aux objets connectés ; 3) de nouveaux formats de consommation (sorbets, sirops, sprays, etc.) ; 4) un thé produit chez soi ; 5) des bars dédiés à cette boisson.

Sur cette thématique, on pourra également mentionner une innovation récente, l'aérosol de thé infusé, développé par l'entreprise britannique No More Tea Bags.

Sources : Food NavigatorThemavision

 

13:29 Publié dans Alimentation et consommation, IAA | Lien permanent | Tags : thé |  Imprimer | | | | |  Facebook

12/07/2016

Prospective Agrimonde-Terra : usage des terres et sécurité alimentaire mondiale en 2050

Le Cirad et l'Inra ont organisé vendredi 24 juin le colloque de présentation de leur étude Prospective Agrimonde-Terra : usage des terres et sécurité alimentaire mondiale en 2050. Impliquant de nombreux experts, ce travail a permis d'identifier les principaux déterminants de l’usage des terres, de formuler des hypothèses quant à leurs évolutions possibles d'ici à 2050 et de construire 5 scenarii. Des simulations des résultats des scenarii ont été réalisées avec le modèle Globe Agri.

Trois scenarii sont présentés comme « tendanciels » (1-2-3) et deux comme étant « de rupture » (4-5) :

- 1 « métropolisation » : poursuite de la croissance, de l'urbanisation et de la transition nutritionnelle (produits carnés et/ou transformés), à laquelle répondent des chaînes de valeur globales marginalisant les petits producteurs ;

- 2 « régionalisation » : développement d'une stratégie alimentaire de souveraineté par grandes régions, alimentation traditionnelle et agriculture familiale ;

- 3 « ménages » : grande mobilité urbain/rural au sein d'un vaste espace global dominé par les acteurs non étatiques ; alimentation hybride entre tradition et modernité ;

- 4 « communautés » : baisse de la croissance, crises répétées, exode urbain, replis sur des blocs régionaux ;

- 5 « régime alimentaire sain » : diversification des productions agricoles accompagnant des régimes nutritionnels plus sains dans le cadre d'une coopération mondiale très prescriptive.

Parmi les principaux résultats globaux, dans presque toutes les configurations simulées quantitativement, le commerce international joue un rôle important, les terres agricoles (en particulier les pâtures) s'étendent aux dépens de la forêt et les régions « Afrique subsaharienne » et « Inde » sont sous tension. Seul le scénario 5 permet d'assurer la sécurité alimentaire au niveau global avec un quasi-maintien des surfaces forestières et le développement de systèmes agricoles plus durables. L'étude conclut que des politiques publiques fortes et coordonnées entre les différentes échelles (internationale, nationale et locale) sont indispensables.

Résultats quantifiés pour les scénarios et leurs variantes (évolution entre 2010 et 2050)

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Source : CIRAD-INRA ; mise en forme CEP

Plusieurs documents sont en ligne, qui décrivent l'étude au niveau global, les hypothèses faites, les scenarii et les résultats des simulations. Les scenarii ont été déclinés par régions, afin de prendre en compte les dynamiques locales qui, d'après les auteurs, sont assez contrastées. Il sera donc intéressant de suivre la parution à venir des documents régionaux.

Claire Deram, Centre d’études et de prospective

Source : Inra

10:09 Publié dans 1. Prospective, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : agrimonde-terra, terres, sécurité alimentaire |  Imprimer | | | | |  Facebook

Quelle est la part des plantes cultivées non natives dans les consommations et productions nationales ?

16 chercheurs ont réalisé une quantification de la part des cultures végétales non endémiques dans nos consommations et productions. Partant des données disponibles sur FAOstat, ils ont regardé la consommation en calories (kcal par jour et per capita), en lipides, en protéines et en poids ; la production a été évaluée en termes d'hectares de production, de tonnes produites et de valeur (en dollars). Parallèlement, ils ont identifié les « régions primaires de diversité », autrement dit la localisation de la première domestication des plantes étudiées. La carte établie découpe le monde en 23 régions ; cette segmentation repose sur des paramètres éco-géographiques expliquant la distribution spatiale des espèces végétales. Les auteurs en soulignent la limite en termes de résolution.

Part des plantes cultivées non natives dans les consommations (a : en calories) et dans les productions agricoles (b : en tonnes) par pays

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Source : Proceedings of the Royal Society B

Leurs résultats, publiés dans la revue Proceedings of the Royal Society B, montrent une grande connexion entre ces différentes régions. En effet, les systèmes de production nationaux reposent sur des espèces non natives pour environ 69 % en moyenne, une valeur proche de celle obtenue pour les consommations. Ce pourcentage est d'autant plus important pour des pays isolés ou éloignés des « régions primaires de diversité », comme l'Australie et la Nouvelle-Zélande, à l'inverse de pays où les aliments de base traditionnels sont peu diversifiés et dont les limites se superposent avec ces régions de diversité (ex : Cambodge, Bangladesh).

Les auteurs ont également étudié l'évolution de l'utilisation des espèces non endémiques entre 1961 et 2011, et montrent une connectivité accrue, en particulier en Afrique, en Asie, en Amérique centrale, dans les Andes et en Amérique du Sud. Par ailleurs, cette publication met en évidence le rôle de certaines « régions primaires de diversité », moins citées dans la littérature. Par exemple, l'Amérique du Nord contribue de façon significative aux systèmes alimentaires actuels via le tournesol, source de lipides.

Evolution de la part des plantes non natives dans la consommation entre 1961 et 2009, ainsi que dans les productions agricoles entre 1961 et 2011 (chaque trait fin représente un pays)

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Source : Proceedings of the Royal Society B

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : Proceedings of the Royal Society B

Focus sur l'Afrique subsaharienne dans le rapport Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO 2016-2025

Rendu public à Rome le 4 juillet 2016, ce rapport annuel présente l’évolution récente et la tendance pour 2016-2025 des marchés, des productions, des consommations, des flux commerciaux et des prix des grandes matières premières agricoles (biocarburants, céréales, oléagineux et protéagineux, sucre, viandes, produits laitiers, coton, produits de la pêche et de l'aquaculture). Cette édition comporte diverses améliorations par rapport aux précédentes : les analyses et projections distinguent le maïs et le soja des autres céréales et oléoprotéagineux, et des projections pour la consommation mondiale des différents produits ont été détaillées. Les outils de visualisation et de comparaison des données en ligne ont également été développés.

Le document montre que 2015 a été marquée par une baisse généralisée des prix sur l'ensemble des produits, tant végétaux qu'animaux. Il les explique par la rencontre d'une offre mondiale en croissance, permise notamment par des améliorations des rendements, et d'un fléchissement de la progression de la demande, dû à la crise économique globale, à la baisse des prix du pétrole et à la poursuite de l’accumulation de stocks déjà abondants. Si la sous-alimentation mondiale recule, la tendance à la hausse de la consommation de sucre et de graisses se renforce. Ces facteurs structurels conduisent l'OCDE et la FAO à conclure que la période des prix très élevés est vraisemblablement terminée, dans tous les secteurs, et à projeter un ralentissement de la croissance des marchés en général et des échanges agricoles en particulier.

Croissance annuelle, en pourcentage, du volume des échanges par produit

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Source : OCDE/FAO

Après des focus sur le Brésil en 2015 et l'Inde en 2014, l'édition 2016 comporte pour la première fois un chapitre spécial sur l’Afrique subsaharienne. Si l'agriculture demeure centrale tant pour le développement de cette zone, qui compte 13 % de la population mondiale, que pour la subsistance de millions de personnes, de grandes disparités sont présentes. Le rapport souligne le rôle des améliorations de productivité dans la croissance agricole, l'augmentation des importations pour de nombreux produits alimentaires de base et la place des cultures de rente comme source de revenus. Il conclut que des politiques stables, associées à des investissements, pourraient améliorer l'avenir de l'agriculture dans la région.

Vanina Forget, Centre d'études et de prospective

Source : OCDE

10:00 Publié dans 3. Prévision | Lien permanent | Tags : ocde, fao, outlook, afrique subsaharienne |  Imprimer | | | | |  Facebook

Lancement de plusieurs marchés à terme européens sur les engrais

À quelques jours d'intervalle, les opérateurs boursiers Euronext et CME Europe ont annoncé en mai 2016 le lancement de nouveaux marchés à terme portant sur les engrais azotés, complétant les produits déjà proposés par CME à Londres ou par European Energy Exchange (EEX, Bourse européenne de l'énergie) sur la place financière de Francfort. Cette multiplication des offres répond aux besoins des opérateurs des filières agricoles de diminuer leur exposition au risque prix, sur des marchés largement volatils.

Les nouveaux instruments financiers (swaps) proposés par CME portent sur du diammonium phosphate, en complément de contrats déjà existants sur l'urée et le nitrate d'ammonium. L'ensemble de ces contrats relève d'un débouclage financier, c’est-à-dire sans livraison physique d'engrais, sur la base d'un prix de référence issu d'indicateurs externes (publiés par ICIS et Profercy). Au contraire, le choix fait par Euronext, pour le contrat à terme sur une solution d'urée et de nitrate d'ammonium, est celui d'un débouclage physique, avec une livraison des engrais au terminal de Rouen, selon le même principe que le marché que gère déjà Euronext sur le blé meunier.

Le panel d'instruments financiers désormais disponibles, aussi bien sur les produits agricoles que sur les intrants, devrait permettre aux opérateurs de se couvrir contre les fluctuations de prix amont et aval. Cette gestion du risque prix est toutefois de plus en plus technique à mettre en œuvre et représente des coûts de gestion et de trésorerie pouvant limiter le nombre potentiel d’acteurs intéressés. L'avenir dira si ces marchés deviennent suffisamment liquides, autrement dit s’ils attirent suffisamment de participants pour permettre des achats et ventes rapides, condition indispensable pour qu’ils puissent pleinement remplir leur rôle.

Jean-Noël Depeyrot, Centre d'études et de prospective

Sources : CME, Euronext

09:58 Publié dans Production et marchés | Lien permanent | Tags : engrais, marchés à terme |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/07/2016

L'agriculture australienne à l'heure du numérique

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L'Australian Farm Institute (voir un précédent billet sur ce blog) a publié les résultats d'une étude sur « les conséquences de l'agriculture digitale et du big data pour l'agriculture australienne ». Ce travail s'est appuyé sur une série d'entretiens aux États-Unis et en Australie, auprès des acteurs des secteurs agricole, informatique, des télécommunications et de la recherche. Le fait qu'une majorité des fournisseurs d'intrants australiens (machinisme et produits phytosanitaires) sont américains (ou appliquent assez directement les résultats d'études américaines), justifie la comparaison.

Une analyse détaillée est faite des différences de développement de l'agriculture digitale entre les différents secteurs de production, de l'état du marché des services de stockage et d'analyse de données, ainsi que du contexte juridique et institutionnel autour de la propriété des données. Sont également étudiées les limites techniques au développement de l'agriculture digitale. Sur cette base, neuf recommandations sont proposées, parmi lesquelles :

- la mise en place d'un forum entre les acteurs des secteurs agricoles, des télécommunications et du logiciel pour, entre autres, travailler à l'harmonisation des règles d'interopérabilité des données, et sur les questions de propriété et de secret des données ;

- l'établissement d'un principe selon lequel les propriétaires de terres agricoles ou d'animaux de production gardent un droit de propriété sur les données liées à leur activité ;

- un engagement de l'ensemble des acteurs concernés à suivre un protocole standard d'échange des données ;

- un suivi, par les structures publiques de recherche et de développement agricoles, des standards d'échanges mis en œuvre, et une utilisation par ces instituts des nouveaux circuits d'information pour diffuser les résultats de la recherche.

Pour sa part, le gouvernement australien est invité à apporter un soutien aux travaux de cartographie des sols et d'enregistrement des données climatiques, et à garantir l'accès à des réseaux Internet performants en zone rurale. D'après l'exemple américain, les autorités publiques ne doivent pas s'impliquer dans le développement de logiciels ou plateformes, afin de garantir une concurrence optimale, permettant à terme une ouverture effective des données.

Gaétane Potard-Hay, Centre d’études et de prospective

Source : Australian Farm Institute

Quel avenir pour les mesures de verdissement de la Politique agricole commune ?

Alors que la révision à mi-parcours du cadre financier pluriannuel européen 2014-2020 est prévue pour la fin 2016, l'Institute for European Environmental Policy a proposé, dans un rapport récemment publié, des pistes d'amélioration des mesures actuelles de « verdissement » de la Politique agricole commune (PAC).

Pour les auteurs, ce verdissement a apporté depuis 2015 un changement fondamental à l'architecture de la PAC, en mobilisant des ressources considérables (12 milliards d'euros par an) pour soutenir des pratiques favorables à l'environnement. Mais il leur semble qu'il peut encore être amélioré. Les exigences initiales avaient en effet été significativement affaiblies au cours du processus de négociation de la réforme de 2014. Par exemple, l'obligation de consacrer une partie des terres à des surfaces d'intérêt écologique est passée de 7 à 5 % de la surface de l'exploitation agricole. Or, alors que ces mesures recèlent un potentiel environnemental plus important et pour l'instant inexploité, la plupart des discussions se sont jusqu'à présent focalisées sur la simplification des mesures appliquées.

Offrant différents compromis entre plus-value environnementale, charge administrative et acceptabilité politique, les auteurs avancent quatre options pour le futur du verdissement :

A - le supprimer et revenir à la conditionnalité ;

B - le maintenir, mais en modifier les règles pour renforcer ses effets environnementaux ;

C - le transférer du premier au deuxième pilier de la PAC ;

D - modifier l'architecture de la PAC pour adopter une structure à plusieurs niveaux d'aides et d'exigences croissants, sans distinction de financements et de périodicité, comme c’est le cas dans la structure actuelle en deux piliers.

Les options B et C apporteraient une plus-value environnementale significative, tout en générant des coûts administratifs supplémentaires, et elles feraient face à une acceptabilité politique incertaine, dépendante de l’appétence pour plus d'environnement dans la PAC. L'option A offre l'intérêt de sa simplicité, sans garantie de bénéfices cependant. L'option D donnerait un rapport inverse : effets positifs mais dispositif complexe. Sans finalement choisir entre l'une ou l'autre, les auteurs posent ces choix comme des éléments à apporter au débat devant animer la révision à mi-parcours de la Politique agricole commune.

Clément Villien, Centre d'études et de prospective

Source : Institute for european environmental policy

09:52 Publié dans 4. Politiques publiques, PAC | Lien permanent | Tags : pac, verdissement, second pilier |  Imprimer | | | | |  Facebook

Fin des quotas pour la filière sucre : des propositions variées pour anticiper l'exposition au marché mondial

Une étude commandée par le Comité agriculture et développement rural du Parlement européen, réalisée par une équipe de chercheurs de l'Institut national de recherche de Pologne, fait le point sur les éventuelles conséquences de la fin des quotas et des prix minimums dans le secteur du sucre européen, jusqu'ici particulièrement régulé. Malgré la conservation de barrières tarifaires, les auteurs soulignent que les changements récents vont avoir des conséquences importantes du fait du renforcement de la concurrence entre producteurs et de l'arrivée de nouveaux acteurs mondiaux sur le marché européen.

En se basant sur trois scénarios de prix, les auteurs ont cherché à anticiper l'évolution de l'offre et de la demande. Selon un premier scénario tendanciel, les prix poursuivraient une lente augmentation, de 350 € vers les 400 € par tonne, provoquant une restructuration du secteur et une diminution légère de la surface cultivée. Le second scénario envisage une chute des prix aux alentours de 250 € par tonne : le secteur de la betterave serait alors particulièrement affecté, avec une diminution de la production européenne de sucre et des importations en hausse. Enfin, une forte hausse du prix de l'énergie et des conditions de production de canne altérées par les changements climatiques fondent un troisième scénario, favorable au développement de la production betteravière européenne, avec une augmentation du prix de la tonne à près de 500 €.

L'étude conclut que la libéralisation et l'intégration du marché européen du sucre au marché mondial conduiront probablement à l'augmentation des risques de prix et à une plus grande volatilité. Pour les atténuer, une série de recommandations en découlent, dont certaines sont audacieuses. Il est ainsi préconisé d'orienter les politiques de soutien à la filière vers des mesures de stockage et d'aide à l'export en cas d'urgence, vers des aides indirectes aux producteurs, des aides à l'investissement, des systèmes de filets de sécurité contracycliques ou des assurances. Les auteurs évoquent aussi une promotion axée sur la contractualisation, les bénéfices environnementaux de la production européenne, le développement de biotechnologies telles que les OGM ou encore le renforcement du pouvoir de négociation des producteurs.

Alexis Grandjean, Centre d'études et de prospective

Source : Parlement européen

09:51 Publié dans 4. Politiques publiques, Production et marchés | Lien permanent | Tags : quotas, sucre |  Imprimer | | | | |  Facebook

Brexit : premières analyses des potentiels effets sur la PAC

Les premières estimations des conséquences sur l'agriculture européenne d'un départ du Royaume-Uni de l'UE, difficiles étant donné les nombreuses inconnues à ce stade, ont surtout porté sur des considérations commerciales. Si les effets sur la Politique agricole commune (PAC) apparaissent encore plus incertains, les premières analyses émergent néanmoins.

À moyen terme, les conséquences sur la PAC seraient d'abord d'ordre budgétaire. Le Royaume-Uni est contributeur net au budget communautaire à hauteur de 8,4 milliards d'euros (en moyenne), derrière l'Allemagne et devant la France et l'Italie. Si l'accord entre l'UE et le Royaume-Uni pourrait inclure, comme pour la Norvège, une participation au budget communautaire, il est probable que le Brexit créera des tensions sur le financement de celui-ci.

Toutefois, dans un billet du 22 juin, le think tank Farm Europe estime que cela devrait assez peu peser sur la PAC, compte tenu d'un taux de retour britannique particulièrement favorable. Ce pays recevrait en effet 57 cents pour 1 euro versé au budget de la politique agricole, alors que sur l'ensemble du budget communautaire, le taux de retour est de 39 cents pour 1 euro versé. Selon cette logique, l'impact d'un Brexit sur le budget de la PAC représenterait moins de 5 % de ce budget, soit moins de 3 milliards par an.

Cette approche est à prendre avec prudence, car l'un des grands principes régissant le budget de l'UE est celui « d'universalité » : les recettes ne peuvent pas être affectées à des dépenses précises. De plus, si une telle analyse peut sembler valide dans le cadre financier pluriannuel actuel, les incertitudes sont trop importantes pour appliquer ce raisonnement à la période post-2020. En revanche, comme le soulignent les auteurs, le départ du Royaume-Uni pourrait conduire à un rééquilibrage politique favorable aux pays traditionnellement défenseurs du budget de la PAC.

Alexandre Martin, Centre d’études et de prospective

Source : Farm Europe

09:49 Publié dans 4. Politiques publiques, PAC | Lien permanent | Tags : brexit, pac, farm europe |  Imprimer | | | | |  Facebook