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11/04/2022

Une série de podcasts du Cirad sur les systèmes alimentaires dans le monde

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Dans le cadre de cette série, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) consacre un épisode à Hà Nội. Les systèmes alimentaires des villes du Sud sont souvent présentés de manière binaire, oscillant entre la modernité représentée par la grande distribution et la tradition incarnée par la vente de rue. Paule Moustier, chercheuse au Cirad, a au contraire mis en valeur leur diversité. Elle identifie six catégories de systèmes alimentaires à Hà Nội, qui coexistent : i) traditionnel et informel, où le rôle des femmes est prédominant ; ii) innovant, basé sur des petites et moyennes entreprises ; iii) moderne, avec la grande distribution et le commerce digital ; iv) de subsistance ; v) de circuits courts et vi) de circuits longs. Cette diversité aurait permis à Hà Nội de ne pas connaître de tensions sur les approvisionnements durant la pandémie de Covid 19. Et si Dao The Anh, vice-président de l’Académie des sciences agricoles du Vietnam, reconnaît la nécessité de conserver le réseau des petits commerces, il plaide également pour leur modernisation.

Source : Cirad

09:42 Publié dans Alimentation et consommation, Société, Territoires | Lien permanent | Tags : vietnam, système alimentaire, ville |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/03/2022

Drives piétons, dark kitchens et dark stores : état des lieux parisien

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En février 2022, l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur) a publié une analyse de ce qu'il appelle le « nouvel écosystème de la distribution alimentaire en centre-ville ». Se développant dans les zones densément peuplées, ces activités ont notamment bénéficié des confinements récents. Depuis 2018, les drives piétons sont principalement portés par Carrefour et Casino. Plus récemment, d'autres enseignes mettent en place des dispositifs non adossés à un magasin, voire automatisés. Lieux de préparation de repas commandés sur Internet et livrés à domicile, la trentaine de dark kitchens identifiées contribue à la diversification des formes de livraison à l’œuvre depuis une vingtaine d'années, suite à l'arrivée des plateformes digitales. Permettant des livraisons dans des délais très courts (10-20 min), les dark stores (environ 80) ont fortement augmenté depuis 2020. Portés par une dizaine de start-ups, ils proposent un catalogue restreint de références. Leurs activités font face à diverses critiques : concurrence avec les commerces alimentaires, nuisances, gestion des pertes en produits frais, conditions de travail. Enfin, les auteurs traitent du statut juridique de ces nouvelles activités.

Source : Apur

13/05/2021

Les futurs londoniens proposés par Chatham House

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À l'occasion de son 100e anniversaire, le think tank britannique Chatham House propose d'explorer les futurs lointains des centre-villes et, ainsi, de stimuler les débats sur ce sujet. Développé par l'agence Platform Group et la School of International Futures, le modèle digital en 3-D Futurescape London permet de parcourir le siècle à venir, avec quatre arrêts à Piccadilly Circus en 2035, 2060, 2090 et 2121. L'agriculture urbaine, l'alimentation et la nature occupent une place importante dans ces projections, dont nous retiendrons quelques traits.

En 2035, Piccadilly Circus est l'épicentre de l'innovation alimentaire : l'offre diversifiée et renouvelée de nombreux stands répond aux limites du système des livraisons, « expérience stérile et impersonnelle ». La place accrue de la nature et des espaces ouverts contribue à une amélioration du bien-être et de la santé physique. Des colonnes de biodiversité (70 m de haut), des jardins sur les toits et des façades végétalisées constituent des réseaux de micro-corridors verts, favorisant la biodiversité (végétaux, insectes) et absorbant le CO2. La semaine de travail normale est de quatre jours, et une crypto-monnaie dédiée au care (crypto-care pound) a été créée.

En 2060, un nouveau réseau de canaux, axes privilégiés de transport et de communication, répond à la montée des eaux et aux inondations plus fréquentes. L'alimentation est produite localement, les « nouvelles » formes de protéines sont devenues courantes. Piccadilly est un lieu d'expérimentation alimentaire et l'Insect Food Hall la dernière attraction touristique à la mode.

En 2090, de nombreux systèmes d'aquaponie et d'aéroponie fournissent des produits frais, abordables et sains, ce qui a permis d'éradiquer la pauvreté alimentaire de la ville. Un dispositif de réfraction de la lumière du soleil, vers des milliers de panneaux solaires, approvisionne en continu des micro-fermes et des colonnes de biodiversité, ce qui prolonge la période de production végétale et climatise la ville. L'Earthism, nouvelle religion, se développant depuis l'apogée de la crise climatique, en 2040, prône la connexion avec toutes les formes de nature ; Piccadilly devient un site de pèlerinage.

Enfin, en 2121, la Lune est devenue une destination touristique populaire, ainsi qu'un centre industriel important (développement de l'extraction minière depuis 2030). L'intelligence artificielle est au cœur de la vie sociale : vêtements (London AI Jacket), spectacles, culture (Piccadily Poligon), etc.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Chatham House

07/12/2020

Grand Paris : les commerces du quotidien

L'Atelier parisien d'urbanisme (Apur) a publié en décembre 2020 une note consacrée aux commerces du quotidien, notamment alimentaires, dans la métropole du Grand Paris. Il apparaît que 82 % de la population de la métropole sont en moyenne à moins de 5 minutes d'un des 8 commerces alimentaires considérés, et en particulier d'une boulangerie, d'une boucherie ou d'une supérette. Ce taux varie sur le territoire puisqu'il est de 97 % dans Paris et de 75 % en-dehors.

Source : Apur

08:51 Publié dans Alimentation et consommation, IAA, Société | Lien permanent | Tags : commerce alimentaire, ville, ile de france |  Imprimer | | | | |  Facebook

04/09/2020

Urbanisation et « villes-actionnaires » en Inde

Paru en août 2020 sur La vie des idées, un article rend compte de l'ouvrage de l'urbaniste S. Balakrishnan consacré aux « villes-actionnaires » indiennes. « Avatar » des projets de corridors économiques destinés à accélérer l'industrialisation du pays et nécessitant de très nombreuses terres agricoles, la « ville-actionnaire » a été pensée comme un moyen de résoudre les conflits entre investisseurs et propriétaires ruraux. Ceux-ci deviennent actionnaires de l'entreprise immobilière (dividendes à percevoir sur les transactions), contre l'abandon de leurs activités agricoles (ex. : canne à sucre). Ce travail de terrain met en évidence les spécificités locales : positions dominantes de certaines castes, difficultés pour les communautés de travailleurs agricoles sans terre de faire valoir leurs intérêts, rôle variable des institutions rurales traditionnelles. Il soulève aussi diverses questions sur ce modèle de développement urbain.

Source : La vie des idées

 

 

14:08 Publié dans Mondialisation et international, Territoires | Lien permanent | Tags : inde, ville, urbanité, urbanisation |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/07/2020

Manger en ville. Regards socio-anthropologiques d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie, Audrey Soula, Chelsie Yount-André, Olivier Lepiller, Nicolas Bricas (dir.)

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Faisant suite au colloque « Manger en ville » organisé à Paris en décembre 2017, cet ouvrage réunit les regards socio-anthropologiques portés par des chercheurs d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie sur les mangeurs urbains. Alors que la question alimentaire est souvent abordée sous les angles de la consommation ou de la nutrition, le grand intérêt de ce livre est de se placer au niveau des individus, de leurs pratiques et de leurs représentations, d'autant plus que, comme le rappelle J.-P. Hassoun dans sa préface, « la ville est porteuse d'injonctions sociales entremêlées, souvent contradictoires ou paradoxales ».

À partir de terrains variés, les trois parties traitent des prescriptions normatives, de la rencontre entre alimentation et paysages urbains, et de l'invention de nouvelles pratiques culinaires. Par exemple, S. Kapadia interroge les notions de confiance et de défiance à Baroda (État du Gudjarat, Inde), à partir de la consommation hors domicile d'étudiants et de la popularité non démentie des « nouilles Maggi » depuis trois décennies, et ce malgré une crise sanitaire récente. De son côté, L. Martinez-Lomelí analyse les tensions entre injonctions sanitaires et patrimoniales à Mexico et Guagalajara (Mexique). Enfin, Y. Berton-Ofouémé présente les transformations de la cuisine urbaine à Brazzaville (République du Congo), du début des années 1990 à 2018, entre invention de nouveaux mets par les citadins (salades de crudités, peau de porc grillée) et diversification de la cuisine de rue. Si tous les continents y sont dorénavant représentés, la restauration hors domicile revêt des significations différentes selon les catégories socio-professionnelles. Dans un contexte de difficultés économiques, elle permet en particulier une alimentation à moindre coût et la création d'activités.

En conclusion, les coordonnateurs de cet ouvrage soulignent que ces analyses permettent de « questionner le regard habituellement porté, le plus souvent depuis le Nord, sur l'alimentation dans les villes du Sud ». Ces contributions échappent aux regards souvent « catastrophistes » ou « dénonciateurs » et documentent non pas des mouvements d'« uniformisation », de « convergence » ou de « transition », mais une grande diversité de situations et de trajectoires.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Lien : Éditions Quæ

09/02/2017

Agricultures et villes : des articulations renouvelées

Les Annales de géographie livrent un dossier qui met en lumière plusieurs aspects des agricultures péri-urbaines. Y. Le Caro (université Rennes 2) rend compte d’une enquête par entretiens avec des agriculteurs de l’Ouest de la France, dans le cadre d’une approche topologique. Le plus souvent, « les agriculteurs interrogés font preuve d’ingéniosité pour adapter leur exploitation et plus précisément leurs parcelles aux évolutions et demandes exogènes qui concernent directement leur espace de travail ». Par exemple, un agriculteur déclarera en jachère une petite parcelle pour ménager le passage des chevaux ou louer des terres pour le jardin de nouveaux voisins. « Par contraste », le chercheur se dit « frappé par la rareté et la confidentialité des réflexions et des moyens consacrés », au sein des territoires ruraux et des organisations agricoles, « à l’intégration territoriale des interactions agri-urbaines ».

Par ailleurs, C. Clément et C. Soulard (Inra) s’intéressent à la « publicisation » des espaces agricoles dans le Languedoc, c’est-à-dire à la concurrence des usages sur ces espaces « pratiqués par de multiples acteurs » (habitants, touristes, etc.). Signalons également un article qui évalue les initiatives sarthoises de fourniture de produits locaux et de qualité à la restauration collective depuis la fin des années 2000, avec un bilan mitigé.

Source : Annales de géographie

10:48 Publié dans Territoires | Lien permanent | Tags : péri-urbain, ville, agriculture |  Imprimer | | | | |  Facebook

16/01/2017

Végétaliser en ville : indicateurs, outils de financement et gouvernance des projets

L’Institute for climate economics (I4CE – initiative de la Caisse des dépôts et de l'Agence Française de Développement) a publié fin 2016 une synthèse sur la nature en ville. Quels bénéfices en attendent les acteurs de l’urbanisme ? Quels financements sont privilégiés dans les projets existants ? Quels indicateurs et quelles modalités de gouvernance recommander ? Pour répondre à ces questions, Alexandre Tavin et Alexia Leseur se sont appuyés sur huit études de cas, en Europe et aux États-Unis.

Si les bénéfices « dépendent du type d’espaces végétalisés (trames vertes, forêts et parcs, jardins, friches, linéaires, toits végétalisés », les auteurs extraient d’une revue de littérature des éléments d’appréciation des services rendus par le végétal en ville : rôle de l’arbre dans la réduction des îlots de chaleur urbains et la lutte contre le ruissellement, valorisation durable des ressources avec la filière bois-énergie et les déchets verts, sécurité alimentaire et maintien de la biodiversité avec l’agriculture urbaine, etc.

« Évaluer les services rendus par les écosystèmes permet de les intégrer à l’analyse coûts-bénéfices en phase initiale de projet urbain, ou contribuer à enrichir une analyse multicritères, qui peuvent alors agir comme outil d’aide à la décision ». Mais « la monétarisation de ces effets, et par là la capacité d’auto-financement des projets, sont encore très limités ». Ces projets reposent largement sur des fonds d’origine publique. L’étude passe en revue les différents échelons de financement disponibles en France (collectivités locales, État et agences de l’État, Union européenne).

Dans un contexte général de budgets publics contraints, la comparaison internationale met en évidence, outre la formule récurrente des partenariats public-privé, des modalités plus innovantes : procédures accélérées d’obtention de permis de construire (Green Permit Program de Chicago), combinaison de contrainte réglementaire et d’incitation par crédit d’impôt à Bâle, finance carbone et obligations vertes (Perth, Deli, Santa Monica), par exemple.

Florent Bidaud, Centre d’études et de prospective

Source : Institute for climate economics

09:37 Publié dans 4. Politiques publiques, Agriculteurs, Société | Lien permanent | Tags : ville, végétalisation, agriculture urbaine |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/10/2016

Ville affamée. Comment l'alimentation façonne nos vies, Carolyn Steel

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« Les villes, comme les gens, sont ce qu'elles mangent ». Cette citation, reprise de la quatrième de couverture, illustre pleinement l'objet de cet ouvrage riche et dense, portant sur les relations entre nourriture et ville, et sur la façon dont la première a toujours façonné la seconde. Architecte, C. Steel a consacré sept ans à l'écriture de Hungry city, s'appuyant notamment sur son expérience d'animation du premier atelier de conception urbaine de la London School of Economics : la nourriture représente un « langage commun pour parler de la ville » entre acteurs (architectes, politiques, économistes, promoteurs, sociologues, ingénieurs, etc.). Rédigé à une période où les thématiques alimentaires prennent de plus en plus de place en Angleterre, cet ouvrage n'en traite pas moins de thèmes « essentiels aussi vieux que la civilisation », et se veut une « introduction à un mode de réflexion ».

Les six premiers chapitres suivent les grandes étapes alimentaires : « la terre », « l'approvisionnement », « marché et supermarché », « la cuisine », « à table », « les déchets ». Chacun comprend un portrait de Londres et de la situation anglaise, fait de larges détours historiques et identifie les problèmes actuels. À titre d'exemple, le second chapitre revient sur les modalités historiques d'approvisionnement des villes : si les problématiques varient selon les cas et les époques, certains enjeux restent d'actualité. Ainsi, pour l'auteur, « nous dépendons autant de nos livraisons à flux tendus, énergivores et congelées que les Romains de l'Antiquité dépendaient de leurs conquêtes territoriales, de leurs navires et de leurs esclaves ».

Le dernier chapitre, « Sitopia » (du grec ancien sitos, la nourriture), présente une réflexion sur l'utilisation de la nourriture pour repenser les villes à l'avenir. Partant du projet avorté d'éco-cité de Dongtan et faisant un détour par la façon dont les villes, et leur alimentation, ont été imaginées dans différentes utopies (la cité-État idéale de Platon, l'Utopie de More, les cités-jardins d'Howard notamment), C. Steel envisage à quoi ressemblerait une ville « sitopique », conçue à travers la nourriture et façonnée par elle. L'auteure termine son ouvrage en en appelant à l'implication de chacun au travers de « petites réponses », vecteurs de changements par leur agrégation.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Lien : Rue de l'échiquier

11:06 Publié dans Alimentation et consommation, Société | Lien permanent | Tags : système alimentaire, ville, steel |  Imprimer | | | | |  Facebook

08/07/2016

Espaces verts en ville : un équipement collectif tout bénéfice

Alors que les collectivités territoriales cherchent des économies à faire, afin de compenser la baisse des dotations de l’État, l'Union nationale des entreprises du paysage (UNEP) a souhaité valoriser l'apport des espaces verts en milieu urbain. Pour ce faire, elle a confié au cabinet Asterès l'évaluation des services rendus par ces parcs et jardins auxquels les citadins sont très attachés (voir sur cette thématique un précédent billet sur ce blog).

L'étude s'appuie sur différents travaux menés par des équipes de recherche, pour chiffrer concrètement les apports des espaces verts urbains : apports pour la santé, l'économie, la biodiversité et le changement climatique. Elle inventorie l'ensemble des domaines bénéficiant directement de ces espaces, et liste précisément les facteurs économiques en jeu. Le rapport met en avant deux méthodes différentes de valorisation des services offerts : celle des coûts évités pour les services écologiques, économiques et sanitaires, d'une part, et celle des prix hédoniques pour les services récréatifs d'autre part.

Économie des espaces verts

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Source : Asterès

Dans le premier cas, les coûts évités en matière de santé sont tout particulièrement mis en avant : près de 100 millions d'euros par an pourraient être économisés par une hausse de 10 % de la densité en espaces verts. Pour le second, ce sont les variations de prix de l'immobilier qui sont utilisées comme indicateur de la valeur accordée par les résidents aux espaces verts, avec des effets indirects sur les impôts et taxes foncières perçus par les collectivités.

Enfin, le rapport met en avant les emplois liés à l'entretien des espaces verts : soit dans les entreprises du paysage (91 000 emplois), soit dans les collectivités. Il s'agit d'un des secteurs les plus intenses en main-d’œuvre : 1,4 emploi pour 100 000 euros HT de chiffre d'affaires. Voilà un critère important lorsqu'il s'agit d'optimiser la dépense publique et de soutenir l'emploi.

Sans donner une quantification précise de la valeur économique des espaces verts, l'étude peut se lire comme un guide très pédagogique pour le décideur qui souhaiterait évaluer les bénéfices directs et indirects des parcs urbains et présenter un bilan coûts/bénéfices plus complet.

Muriel Mahé, Centre d’études et de prospective

Source : UNEP

09:43 Publié dans 2. Evaluation, Environnement | Lien permanent | Tags : espaces verts, ville |  Imprimer | | | | |  Facebook