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06/10/2016

Quand agriculture rime avec culture

Que recouvre le terme « culture » pour les Français ? Le ministère de la Culture publie les résultats d'une enquête conjointe avec le CREDOC, qui met en lumière la place importante qu'occupent l'agriculture, la gastronomie et le patrimoine naturel dans ce qui fait culture pour nos concitoyens. Ainsi, à la question « qu'est ce que vous évoque le mot culture ? », une fois sur huit la réponse fait référence au sens premier de ce terme : l'agriculture et l'élevage, mais également toutes les productions liées.

Deuxième enseignement de cette enquête, lorsqu'on les interroge plus précisément sur le fait que telle ou telle activité relève ou pas du champ culturel, on recueille – entre autres – les résultats suivants : la cuisine est une activité plutôt culturelle pour 93 % des personnes, le jardinage pour 65 % et la chasse et la pêche pour 52 %. Notons que, pour les deux derniers points, les réponses varient nettement en fonction du niveau d'études : les diplômés de l'enseignement supérieur ont une vision plus restrictive du champ culturel.

Appartenance des activités au périmètre de la culture

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Source : ministère de la Culture et de la Communication

Source : ministère de la Culture et de la Communication

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Agriculture urbaine et économie circulaire

« L’agriculture colonise progressivement les villes. Pour le moment, les projets fonctionnent en relative autonomie les uns par rapport aux autres. (…) Et si l’avenir était la mise en réseau de ces projets d’agriculture urbaine pour s’inscrire pleinement dans l’économie circulaire ? ». Publiée en septembre, une note écrite par Guillaume Morel-Chevillet pour Astredhor, l’institut technique de l’horticulture, analyse (à partir d’exemples européens et nord-américains) quatre dimensions importantes pour l’intégration de ces deux problématiques :

- la proximité producteur-consommateur et la sensibilisation à la consommation locale ;

- le recyclage des déchets organiques ;

- le recyclage de l’eau ;

- l’optimisation de l’espace urbain avec un meilleur usage du foncier et du bâti existant pour produire, que ce soit indoor, sur les toits ou au sol.

Source : Astredhor

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05/10/2016

Publication de la DGE sur la part de la consommation collaborative dans les achats et revenus des ménages en 2014

Daté de septembre 2016, le n°61 des 4 pages de la Direction générale des entreprises (DGE) s'intéresse à la part de la consommation collaborative dans les achats et revenus des ménages : celle-ci était inférieure à 10 % en 2014. Le thème de la « consommation collaborative » connaît un engouement depuis plusieurs années : elle vise « à échanger et à partager des biens et services entre particuliers » et « à limiter les intermédiaires entre le producteur et le consommateur ».

consommation collaborative

Source : DGE

Dans le domaine alimentaire, les pratiques se répartissent entre la participation à des repas chez des particuliers, hors famille et amis, l'achat de produits frais à des producteurs de manière collaborative (ex : AMAP), l'achat de productions personnelles hors famille et amis. La dépense annuelle des ménages est estimée à plus de 2 milliards d'euros en 2014, avec la répartition suivante :

- 1,2 milliard (soit 0,8 % des achats d'aliments et de boissons, hors tabac) pour des achats de nourriture ;

- 1 milliard pour les ventes de repas à des personnes hors famille et amis.

Source : DGE

10:46 Publié dans Alimentation et consommation, Société | Lien permanent | Tags : consommation collaborative |  Imprimer | | | | |  Facebook

Promotion de la diminution de consommation de viandes par deux chaînes de supermarchés suédoises

Dans un article récent, FCRN rapporte les initiatives des chaînes de supermarchés Coop et ICA pour inciter à une moindre consommation de viande. Ces deux entreprises sont membres de l'initiative nationale pour une chaîne alimentaire durable (Hållbar livsmedelskedja), associant des acteurs privés de l'alimentation.

Dans le cadre de sa campagne « The new every-day food », Coop a notamment diffusé une vidéo intitulée « Dear meat », décrivant les impacts environnementaux et climatiques de la production de viande et invitant à une réduction de sa consommation. Un site Internet fait également partie de cette campagne, donnant des recettes entièrement ou partiellement végétariennes.

De son côté, ICA a mis en ligne une série de vidéos présentant des interviews de personnes sur leurs préférences alimentaires, l'intervention d'un chef préparant un repas végétarien et les réactions finales des interviewés.

Source : FCRN

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04/10/2016

Filière forêt-bois : un potentiel de croissance à concrétiser

Alors que la demande de bois devrait progresser tant à des fins énergétiques que de construction, la filière s'interroge sur sa capacité à mobiliser la production forestière pour générer plus de valeur ajoutée et d'emplois sur le territoire. Cette question était posée aux nombreux intervenants de la journée organisée par l'Association française des Eaux et Forêts (AFEF), au Sénat, le 26 septembre.

Le diagnostic est là : la production annuelle est récoltée pour moitié seulement, le secteur est l'un des principaux postes de déficit du commerce extérieur, la forêt française est essentiellement composée de feuillus alors que la demande s'exprime en résineux, les entreprises (structures financières et organisationnelles, équipements) obéissent trop souvent à des schémas anciens. Dans ce contexte, comment redonner du souffle à la filière forêt-bois ? On pourra se reporter, sur cette thématique, à un article récent publié dans Le Monde diplomatique.

R&D, formation des prescripteurs de bois (architectes, ingénieurs, etc.), contractualisation des approvisionnements, mise en place de cotations du bois, sont autant de pistes qui ont été avancées pour permettre à la filière de bénéficier des perspectives actuellement favorables au bois.

Source : AFEF

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15/09/2016

Rapport du HLPE sur les rôles de l'élevage dans le développement agricole durable

Après un rapport consacré à l'eau en 2015, le groupe d'experts de haut niveau du comité pour la sécurité alimentaire mondiale (HLPE) a publié en août 2016 un rapport consacré aux rôles de l'élevage en faveur d'un développement agricole durable. Compte tenu de sa place centrale dans l'agriculture mondiale en termes d'usage des sols, de poids économique, de gestion de la fertilité, de force de traction et de réserve de capital (cheptel), l'élevage représente en effet un axe majeur du développement agricole, soumis à des enjeux cruciaux, notamment économiques, alimentaires, nutritionnels, sanitaires et environnementaux.

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Les auteurs font ressortir les défis globaux auxquels chaque grande catégorie de systèmes d'élevage est confrontée. Ainsi, les petites exploitations mixtes sont contraintes par un accès limité aux ressources et aux marchés, et possèdent des moyens d'adaptation limités. Les systèmes pastoraux sont, de plus, exposés à des conflits d'usage des ressources en eau et en terre, et représentent un enjeu majeur en termes de santé animale et de risques de zoonoses. Pour les systèmes herbagers, les principaux défis sont la gestion des herbages, la concurrence pour l'usage des terres et les conditions de travail. Enfin, les systèmes intensifs se heurtent à d'importants défis environnementaux, au développement de résistances aux antibiotiques et aux conséquences sociales de l'intensification (dévitalisation des zones rurales et vulnérabilité des travailleurs migrants). Ces élevages intensifs apparaissent aussi moins résistants et plus exposés aux risques économiques, l'intensification de la production par unité de surface se traduisant par une dépendance accrue aux prix d'achat et de vente.

Face à ces défis, les experts développent des recommandations transversales, comme la préservation et la gestion commune des ressources zoogénétiques, ou, dans la lignée des rapports antérieurs du HLPE, la mise en place d'outils permettant de gérer et limiter l'instabilité des prix, notamment via le stockage de céréales. Ces recommandations sont déclinées pour les différentes familles de systèmes d'élevage. Ainsi, la sécurisation du foncier et des droits d'usage apparaît primordiale pour les petites exploitations mixtes et les systèmes pastoraux, tandis que les élevages intensifs devront évoluer pour limiter leurs externalités environnementales négatives.

Jean-Noël Depeyrot, Centre d'études et de prospective

Source : HLPE

15:21 Publié dans Filières agricoles | Lien permanent | Tags : hlpe, élevage |  Imprimer | | | | |  Facebook

« GLEAM-i » : un nouvel outil interactif développé par la FAO pour évaluer les impacts environnementaux du secteur de l'élevage

La FAO a mis en ligne courant août 2016 le premier outil libre permettant au public d’utiliser les fonctionnalités du modèle GLEAM (Global Livestock Environmental Assessment Model) développé pour calculer la production mondiale de viande, de lait et d'œufs, et ses émissions de gaz à effet de serre (GES). Le secteur étant responsable de près de 14,5 % des émissions anthropiques de GES, cet outil a vocation à améliorer sa double performance productive et environnementale. GLEAM fournit en outre une information précieuse pour fonder des actions d’adaptation et d'atténuation. Son libre accès sous une interface de type Excel devrait faciliter sa diffusion.

Construction de GLEAM

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Source : GLEAM-FAO

Construit comme une analyse de cycle de vie, GLEAM différencie les étapes clés (production, transformation, transport des aliments du bétail ; dynamique des troupeaux, alimentation animale et gestion des effluents ; transformation et transport des produits animaux), réparties en cinq modules complétés de deux autres pour l’évaluation des consommations d’énergie sur l’exploitation et de ses émissions aval. Cette structure donne une image complète et désagrégée des conséquences environnementales de la production animale. L’intérêt de GLEAM réside surtout dans le détail des systèmes recensés (plus de 14 000 combinaisons uniques de produits, pays, systèmes de production et conditions climatiques), et son maillage géographique très fin (10 km x 10 km) permis par la mobilisation des dernières versions des bases de données Gridded Livestock of the World et Global Agro-Ecological Zones.

Émissions totales régionales et leur profil par espèces (en millions de tonnes d’équivalent CO2)

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Source : GLEAM-FAO

Au-delà du bilan de l’existant, le modèle peut aussi être utilisé par les acteurs locaux comme outil d'évaluation ex ante de scénarios pour différentes stratégies d’adaptation et d'atténuation. Ainsi, il a trouvé des applications dans un certain nombre de projets sur les cinq continents, parfois couplé à d’autres modèles : quantification de l’efficacité économique de la réduction des émissions de GES par l'utilisation de la semence sexée dans les exploitations laitières écossaises ; évaluation des bilans fourragers et analyse du potentiel de l'élevage dans les zones arides de l'Afrique sub-saharienne ; ou encore évaluation de mesures techniques pour réduire les émissions de GES dans un projet de crédits carbone pour les exploitations laitières au Kenya.

José Ramanantsoa, Centre d’études et de prospective

Source : FAO, FAO

15:17 Publié dans Climat, Environnement, Production et marchés | Lien permanent | Tags : élevage, gleam |  Imprimer | | | | |  Facebook

Quel futur pour l'agriculture familiale au Royaume-Uni ?

Des chercheurs des universités de Nottingham et d'Exeter (Angleterre) ont publié une étude, à la demande du Fonds princier pour la ruralité. En se basant sur des entretiens, des sondages ciblés et les données statistiques disponibles, les experts ont établi un état des lieux de l'agriculture familiale au Royaume-Uni, définie comme se rapportant aux exploitations avec au plus deux travailleurs à plein temps. Les auteurs ont retenu cette définition en partant du constat que, dans une grande partie de ces exploitations, les travailleurs sont de la même famille. L'étude s'achève par une série de recommandations.

Parmi les principales conclusions, il est à noter les nombreuses difficultés économiques de ces exploitations, le rôle fondamental de la diversification et des activités non agricoles dans le revenu, ainsi qu’un vieillissement accéléré et un faible taux de renouvellement. L'importance de l'agriculture familiale semble avérée pour le maintien du tissu social en milieu rural. Sur le plan de l'impact environnemental, les chercheurs insistent sur le fait que petits agriculteurs et grandes exploitations ne devraient pas être systématiquement opposés. Par ailleurs, la diversité structurelle, associant petites et grandes exploitations, menacée par le déclin des petites, est identifiée comme devant être favorisée par les politiques publiques.

Un éventail de recommandations, dont beaucoup de mesures non contraignantes, est proposé. Elles ont pour but d'améliorer la résistance des petites exploitations et de favoriser l'installation de jeunes agriculteurs familiaux. On notera notamment l'intensification, la réorganisation et l'amélioration des services de conseil économique aux exploitants ; la promotion des « fermes exemples » pouvant jouer un rôle de « catalyseur » ; le développement d'outils d'assistance aux départs en retraite et à l'installation ; des conseils ciblés localement afin de proposer des activités de diversification aux exploitants ; et une politique ambitieuse de développement des circuits courts. Par ailleurs, à destination des concepteurs de politiques publiques, il est suggéré la mise en place de baux de 10 ans et l'aide à la reprise progressive des fermes, en facilitant le financement d'une maison d'habitation pour les futurs retraités, permettant la cohabitation avec les repreneurs. Enfin, des réductions d'impôts pour les jeunes agriculteurs devraient permettre des installations plus réussies.

Alexis Grandjean, Centre d'études et de prospective

Source : The Prince's Countryside Fund

15:16 Publié dans Agriculteurs, Exploitations agricoles | Lien permanent | Tags : royaume-uni, agriculture familiale |  Imprimer | | | | |  Facebook

Examen de la performance environnementale de la France par l’OCDE

Tous les 10 ans, les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) se soumettent à un examen approfondi de leur performance environnementale par leurs pairs et le secrétariat de l’organisation. Celui de la France, remis le 11 juillet 2016 à la ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, par le secrétaire général de l'OCDE, fait le point sur les progrès accomplis depuis le précédent examen de 2005. Il formule 33 recommandations pour stimuler la croissance verte et améliorer la gouvernance et la gestion de l’environnement en France. Cet examen repose sur un processus de plus d’un an, qui a étroitement mobilisé les services de l’Etat afin de répondre aux questions de l’organisation.

Après avoir détaillé les évolutions environnementales clés en France depuis 2005 et le contexte de mise en œuvre des politiques publiques sur cette période, l’examen porte sur la stimulation de la croissance verte, la transition énergétique et la protection de la biodiversité, ce tous secteurs confondus. Il se révèle globalement positif, soulignant que la France a réduit depuis 2005 ses émissions de gaz à effet de serre, la concentration des principaux polluants atmosphériques et ses prélèvements d’eau douce. Néanmoins, le rapport met en exergue la nécessité de limiter l’artificialisation des sols, la faible probabilité que le pays atteigne son objectif de 23% d’énergies renouvelables en 2020, le besoin d’améliorer la qualité de l’air et d’agir sur les pollutions par les nitrates et les pesticides.

Parmi les secteurs économiques couverts, l’examen se révèle particulièrement mitigé sur la performance environnementale de l'agriculture française. Les principales critiques de l’OCDE portent sur l'usage des nitrates et des pesticides, et le bilan du premier plan Ecophyto. L'intensification agricole est également pointée du doigt comme facteur de dégradation de la biodiversité en milieu rural. Au regard de ces constats, l’OCDE recommande à la France, en matière agricole, de poursuivre l’augmentation de la redevance pour pollution diffuse et d’instaurer une redevance analogue sur les engrais minéraux azotés. Pour améliorer spécifiquement l’impact de l’agriculture sur la biodiversité, elle l’encourage notamment à ratifier le protocole de Nagoya et à promouvoir l'agro-écologie.

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Vanina Forget, Centre d’études et de prospective

Source : OCDE

15:10 Publié dans 2. Evaluation, 4. Politiques publiques, Environnement | Lien permanent | Tags : ocde, performance environnementale |  Imprimer | | | | |  Facebook

14/09/2016

Pollution de l'air, santé et agriculture : quels impacts économiques ?

Dans une publication de juin 2016, l'OCDE explore les conséquences économiques de la pollution de l'air à l'horizon 2060, au niveau mondial et dans un certain nombre de régions (ex : Afrique sub-saharienne, Asie du Sud et du Sud-Est). Ce rapport se concentre sur la santé humaine. L'agriculture y est abordée, à double titre : principal émetteur d'ammoniac, ce secteur est également touché par la pollution de l'air, l'ozone influençant les rendements.

La méthode retenue repose sur plusieurs modèles. Elle part de projections des activités sectorielles et des polluants de l'air émis qui en découlent. Ensuite sont estimées les concentrations atmosphériques à partir desquelles sont déduits les impacts biophysiques sur la santé humaine (ex : mortalité, morbidité). S'agissant de l'agriculture, ce sont les pertes en riz, blé, maïs et soja qui sont calculées. Pour les autres cultures, les auteurs recourent à leur sensibilité relative à celle du riz pour estimer ces baisses de rendement (exemple du sucre 1,5 fois plus sensible que le riz d'après la littérature retenue). Pour finir, les coûts associés sont évalués (ex : dépenses en soins médicaux, changements de la productivité du travail), ainsi que les effets sur le PIB et sur le bien-être. Le scénario proposé prolonge les tendances actuelles, et intègre les politiques publiques en place à la fin de l'année 2010.

D'après ce rapport, la pollution de l'air (extérieur) serait à l'origine du décès prématuré de 3 millions de personnes en 2010, un résultat proche de précédents travaux (voir à ce sujet un autre billet sur ce blog). En 2060, ce nombre passerait à 6-9 millions par an, avec le plus de décès en Chine et en Inde. Cette augmentation sur cinquante ans n'est pas seulement liée aux plus grandes concentrations de polluants (PM2,5 et ozone), mais aussi à l'urbanisation (niveau d'exposition plus important) et au vieillissement de la population (Chine, Europe de l'Est). Les frais médicaux passeraient de 21 milliards US$ (2010) en 2015 à 176 en 2060. Les rendements agricoles, quant à eux, pâtiraient de cette pollution, principalement le blé et les oléagineux. Certains pays comme la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou le Chili connaîtraient des effets moindres comparés au Japon, à la Chine ou aux États-Unis. À noter enfin que les impacts macroéconomiques de ces pertes agricoles restent limités selon ces travaux (-0,1 % de PIB en 2060 au niveau global).

Impact de la qualité de l'air sur les rendements en 2060 (variation par rapport à une projection n'incluant pas les boucles de rétroactions, en %)

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Source : OCDE

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : OCDE

15:07 Publié dans Environnement, Production et marchés, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : air, ocde, santé, pollution |  Imprimer | | | | |  Facebook

Mieux prendre en compte les sols dans les modèles globaux de simulation des cultures

Examiner les incertitudes des données sur les sols et leurs conséquences sur la modélisation des cultures et la variabilité des rendements, tel est l'objectif de l'article publié dans Nature Communications en juin dernier. Sept chercheurs se sont associés pour estimer l'impact de l'allocation spatiale des différents types de sols. En effet, les auteurs soulignent que les modèles prennent actuellement en compte le sol dominant dans une maille donnée (0,5°x0,5°), et non l'ensemble des types de sols.

Le modèle global de simulation repose sur EPIC, et la base de données harmonisée des sols du monde a servi de source pour déterminer les types de sols présents dans une maille. La culture étudiée est le maïs. Les auteurs ont choisi de représenter 3 x 2 itinéraires techniques couplant l'irrigation (présence ou absence) avec trois niveaux d'application de fertilisants (absence, « business as usual », c'est-à-dire les taux de l'année 2000, et un niveau plus important). Pour chacun de ces scénarios, la variabilité inter-annuelle des rendements est estimée sur une période de dix ans, d'une part dans le cas où seul le sol dominant est pris en compte dans chaque cellule (CVdom), d'autre part dans le cas où tous les types de sols sont considérés (CVtot).

Au niveau des résultats, CVtot est supérieure à CVdom dans tous les scénarios, hormis dans le cas d'une agriculture irriguée et avec le plus fort des taux d'application de fertilisants, cas pour lequel cette différence est moindre, voire non significative. Cette étude montre également que les niveaux d'incertitude les plus importants sont dans les régions potentiellement les plus vulnérables au changement climatique. La figure ci-dessous montre le facteur dominant (climat ou sols) dans les variations de rendements estimées. Les auteurs notent qu'en intégrant des scénarios du GIEC (RCP 8,5), les impacts du changement climatique peuvent être positifs ou négatifs en fonction du type de sols dans certains cas extrêmes.

Mailles et facteurs dominant la variabilité des rendements Les auteurs représentent en bleu les cellules où le climat est le facteur dominant (CVdom/CVsoil> 30 %),en magenta celles où ce sont les sols (Cvsoil/Cvdom >30 %)

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Source : Nature communications

In fine, les auteurs en appellent à une meilleure prise en compte des types de sols dans les travaux de modélisation des scénarios climatiques, ainsi qu'à une amélioration de la qualité des données disponibles.

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Sources : Nature communications, IIASA

15:04 Publié dans Climat, Enseignement et recherche | Lien permanent | Tags : sols |  Imprimer | | | | |  Facebook

Concilier préservation de la forêt et amélioration de la sécurité alimentaire : une priorité pour le développement

À l'occasion de la semaine mondiale de la forêt (18 au 22 juillet 2016), la FAO a dévoilé son rapport annuel sur l'état des forêts dans le monde. Au-delà du constat classique sur la progression de la déforestation (3,3 millions d'ha par an entre 2010 et 2015), le rapport questionne surtout les interactions entre agriculture et forêt. Si elles sont concurrentes en matière d'occupation du sol, ce sont les politiques d'aménagement du territoire, plus ou moins intégrées, et associant les populations à leur gouvernance, qui s'avèrent les plus efficaces pour limiter la déforestation.

Le rapport examine ainsi l'évolution parallèle des surfaces forestières et agricoles sur longue période, en entrant dans le détail des multiples causes a priori de la déforestation. Analysant les politiques nationales de 35 pays, qu'elles soient sectorielles ou transversales, les auteurs mettent en évidence l'importance d'une intégration de la forêt dans les politiques agricoles ou de développement économique : cela permettrait une meilleure maîtrise de l'utilisation des terres, tout en facilitant la prise en compte d'objectifs contradictoires ou concurrents, au moins en apparence. De manière contre-intuitive, un fort niveau d'investissement public en agriculture est également un facteur d'atténuation de la déforestation, en permettant une intensification de la production sur les terres existantes plutôt que le recours à la conversion de nouvelles terres.

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Le focus sur huit situations nationales contrastées (Chili, Costa Rica, Gambie, Géorgie, Ghana, Tunisie, Viet-Nam et Corée du sud), présentant une amélioration conjointe de la sécurité alimentaire et du couvert forestier, consolide ces constats. Qu'elles soient d'initiative publique ou privée, la préservation et la reconstitution des forêts nécessitent un cadre réglementaire prenant en compte l'apport de la forêt et des produits forestiers dans toutes ses dimensions : sociales, économiques et environnementales. La mise en place de gardes-fous en matière de gestion foncière, l'attention portée à un retour des bénéfices forestiers vers les populations rurales, l'implication des communautés dans la gestion du patrimoine forestier (voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog), sont autant de facteurs qui favorisent, en retour, la préservation des sols et la qualité de l'eau, éléments essentiels pour l'agriculture.

Muriel Mahé, Centre d’études et de prospective

Source : FAO, FAO

15:01 Publié dans Développement, Forêts Bois | Lien permanent | Tags : fao, forêt |  Imprimer | | | | |  Facebook

Mesurer l'emploi vert, un enjeu pour les politiques publiques

L'économie verte est-elle source d'emplois ou au contraire, par les contraintes imposées à l'économie, pèse-t-elle sur le marché de l'emploi ? Tel est le débat auquel ce document de travail publié en juillet par l'OFCE tente d'apporter des éléments de réponse.

Prenant l'exemple du marché de l'emploi aux États-Unis, les auteurs élaborent une nouvelle méthode d'évaluation des emplois « verts ». Plutôt que de se focaliser sur des approches par process, par secteur d'activité ou par produits et services, ils proposent de se baser sur les tâches accomplies afin d'évaluer les activités environnementales sur le lieu de travail. Cette approche permet de mieux cerner les composantes intra-sectorielles et les créations indirectes d'emplois dans les secteurs a priori non concernés.

Dans le cadre du programme pour l'économie verte, le ministère américain du travail a défini un large éventail de métiers verts, compatible avec la nomenclature américaine standard des professions (SOC). De plus, la base de données O*NET détaille les tâches par métier, les classant selon leur nature (verte ou non). De là, les auteurs mesurent le « degré de verdeur » des métiers à partir du poids relatif des tâches « vertes », plutôt que de raisonner de façon binaire. Ils obtiennent ainsi un continuum de métiers plus ou moins verts.

Appliquant cet indicateur aux statistiques détaillées du marché de l'emploi sur la période 2006-2014, les auteurs mesurent l'évolution dans le temps et l'espace (répartition géographique) des emplois verts aux États-Unis. Plusieurs constats peuvent être formulés : ces emplois sont plus sensibles à la conjoncture économique mais ils affichent également une croissance plus rapide après la crise, notamment pour les plus qualifiés ; ils sont légèrement mieux rémunérés ; ils sont favorisés par un contexte local innovant.

Évolution du nombre total d'emplois et du nombre d'emplois verts, distingués selon que l'ensemble des tâches est pris en compte pour évaluer le caractère vert (green employment) ou uniquement les principales (core green employment)

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Source : OFCE

Les auteurs ont aussi cherché à identifier les éléments moteurs de la croissance des emplois verts : leur analyse conforte la mise en œuvre d'un soutien à l'économie verte par un mix de politiques, parmi lesquelles celles en faveur de la recherche et de l'innovation apparaissent fondamentales. L'enjeu est de taille pour le marché américain puisque chaque emploi vert créé génère indirectement 4,2 emplois dans la production et les services au plan local, un effet multiplicateur proche de celui du secteur des high techs.

Muriel Mahé, Centre d’études et de prospective

Source : OFCE

14:59 Publié dans 2. Evaluation, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : emplois verts |  Imprimer | | | | |  Facebook

L'influence de la politique extérieure européenne sur la PAC

Les transformations de la Politique agricole commune (PAC) au cours de son histoire ont souvent été analysées comme étant à la fois le fruit de dynamiques internes et des pressions commerciales internationales. La réforme MacSharry de 1992, notamment, a eu comme toile de fond les négociations de l'Uruguay Round, qui ont abouti à l'Accord sur l'agriculture. Mais l'influence de la politique extérieure européenne sur la PAC dépasse les seuls accords du GATT. C'est le mérite d'un récent rapport, rédigé par A. Swinbank (université de Reading) pour le Parlement européen que d'en recenser les différentes dimensions.

La PAC a d'abord dû s'adapter aux élargissements successifs de l'UE, les nouveaux entrants ayant négocié des adaptations de la politique à leurs exigences. C'est ainsi que le coton a intégré la PAC suite à l'adhésion de la Grèce en 1981, et que l'appui aux territoires à handicap naturel s'est développé avec l'entrée de l'Autriche, de la Finlande et de la Suède en 1995.

Les préférences commerciales accordées aux pays du voisinage (ex : Ukraine), du pourtour méditerranéen ou aux anciennes colonies, pour des considérations diplomatiques, ont également redessiné la politique agricole. En témoignent les réformes dans les secteurs du riz, du sucre et de la banane induites par le dispositif « Tout sauf les armes », ouvrant le marché en 2001 à l'ensemble des produits issus des pays les moins avancés.

Pour la PAC d'après 2020, l'auteur entrevoit plusieurs défis extérieurs qui devraient peser. D'abord, la contribution de l'agriculture aux engagements internationaux, en matière de changement climatique, devrait occuper une place centrale dans les débats, compte tenu des objectifs de réduction d'émissions à atteindre. Ensuite, le contexte géopolitique instable autour de la Méditerranée pourrait amener l'UE à faire des concessions commerciales sur les produits méditerranéens. Les négociations avec des partenaires comme les États-Unis ou le Mercosur pourront aussi induire une exposition plus forte à la concurrence pour des productions comme la viande bovine, l'éthanol ou les produits laitiers. Enfin, l'auteur considère que le Brexit pose un défi important à la PAC, et en particulier pour son financement dans le futur.

Alexandre Martin, Centre d’études et de prospective

Source : Parlement européen

14:57 Publié dans 4. Politiques publiques, PAC | Lien permanent | Tags : politique exterieur, pac |  Imprimer | | | | |  Facebook

13/09/2016

Momagri encourage une Politique agricole commune basée sur des aides contracycliques

Dans son Livre blanc publié en août (voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog), Momagri propose une nouvelle PAC permettant de mieux intégrer la prévention et la gestion de crise face à l'accroissement de la volatilité des prix agricoles. Le texte critique la PAC, propose de la refondre, simule financièrement les mesures proposées et discute leur faisabilité. Momagri considère que le découplage des aides, la priorisation des objectifs environnementaux et sociaux, la complexité de la gestion de la PAC et son érosion budgétaire vont à l'encontre des tendances à l’œuvre aux États-Unis, au Brésil et en Chine, qui garantissent leur sécurité alimentaire en soutenant la demande agricole intérieure et en protégeant leurs agriculteurs de la volatilité.

Momagri propose donc de supprimer les aides à l'hectare au profit d'un filet de sécurité avec des aides contracycliques stabilisant les prix autour d'une référence évolutive. En cas de chute des prix sous un premier seuil, la différence serait versée aux agriculteurs. Des stockages publics et une réorientation des oléagineux vers les biocarburants s'enclencheraient sous un second seuil. À l'inverse, en cas de prix très élevés, les États interviendraient via des opérations de déstockage, tandis qu'une taxe viendrait abonder un fond de réserve en cas de crises importantes. Un paiement de base par hectare serait conservé, pour compenser les exigences qualitatives, sanitaires et environnementales européennes, tout comme le second pilier.

Les auteurs simulent l'impact financier de ces mesures sur 2011-2020 pour le lait, les céréales et les oléagineux. Le détail des calculs et de la méthodologie sous-tendant les projections à 2020 ne figure pas dans le Livre blanc. Momagri conclut que ces mesures auraient permis 6,3 milliards d'euros d'économies annuelles, tout en augmentant de 8 % les aides versées aux agriculteurs.

Un travail complémentaire a été mené, en coopération avec un syndicat et un centre de gestion regroupant quelques milliers de producteurs de grandes cultures de l'est français, ainsi que des exploitations laitières de l'ouest. Les données obtenues ont été utilisées pour simuler l'impact des politiques proposées sur le revenu d'exploitations types. Selon ces calculs, effectués avec les mêmes hypothèses que pour les simulations budgétaires, une amélioration du revenu serait obtenue dans les deux cas.

Alexis Grandjean, Centre d'études et de prospective

Source : Momagri

14:56 Publié dans 4. Politiques publiques, PAC | Lien permanent | Tags : momagri, aides contracycliques |  Imprimer | | | | |  Facebook