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14/11/2016

Pizza. Cultures et mondialisation, Sylvie Sanchez

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Réédité dix ans après sa première parution et s'appuyant initialement sur son travail de thèse en anthropologie, l'ouvrage de Sylvie Sanchez s'intéresse à la pizza. Riche en détails et analyses (historiques, verbatim d'entretiens, etc.), allant au plus près des acteurs (mangeurs, pizzaïolos, etc.) et de leurs pratiques, vécus, ressentis, etc., cette étude d'un mets « étalon de référence de l'économie mondialisée » reste d'actualité au regard des questions prégnantes liées à la globalisation. « Objet simple et modeste », la pizza permet ainsi l'analyse de phénomènes complexes pour répondre à la question centrale du livre : « pourquoi certains mets ont-ils la capacité, plus que d'autres, de se prêter à l'emprunt, et dans le même temps de signer le renouvellement et le maintien de la diversité culturelle ? ».

Conçu comme un voyage dans le temps et l'espace, cet ouvrage aborde dans une première partie l'origine italienne (Naples) de la pizza, pour suivre ensuite ses évolutions au cours des XIXe et XXe siècles aux États-Unis et en France, et identifier des formes « nationalisées », issues de processus de réappropriation multiples. La seconde partie s'intéresse à l'introduction de la pizza américaine en France et à la confrontation entre deux modèles, mettant en particulier en évidence une ligne de partition Nantes-Besançon. La troisième partie revient à l'Italie et cherche notamment à identifier, sous ses « habits d'arlequin », les caractéristiques d'une « vraie pizza ».

Dans l'épilogue, S. Sanchez souligne que les données empiriques recueillies ne permettent pas de vérifier l'idée d'une homogénéisation ou de la « destruction des cultures et identités locales volontiers associée à l'influence américaine », même si des éléments de convergence, des tendances communes, une attraction pour le modèle américain sont bien présents. Elle souligne ainsi quatre caractéristiques habituelles des processus d'hybridation alimentaire : i) une homogénéisation qui n'est souvent « que de surface » ; ii) un « effet boomerang » ; iii) une spécificité (dans les modes de production et de consommation, les recettes, le sens investi) des réponses apportées par les sociétés face à des tendances communes, du fait de la pérennité du fonds culturel ; iv) le caractère inévitable du changement culturel (adaptations, adoptions, réactualisations), qui est non pas « perte de spécificités identitaires » mais plutôt « renouvellement de la diversité ».

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Lien : CNRS Éditions

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Le Conseil européen de l’information sur l'alimentation (European Food Information Council)

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Créé en 1995 et basé à Bruxelles, le Conseil européen de l'information sur l'alimentation (EUFIC) est une organisation à but non lucratif qui diffuse des informations générales sur l'alimentation (sécurité sanitaire, valeur nutritionnelle, qualité, etc.), à destination de publics avertis (professionnels de la santé et de la nutrition, enseignants, etc.), « en s'appuyant sur des recherches scientifiques » et « en veillant à ce que ces informations puissent être comprises par le grand public ». L'EUFIC est notamment doté d'un Conseil Consultatif Scientifique. Si l'organisation reçoit des fonds de la Commission européenne pour des projets de recherche, elle est principalement financée par ses membres, entreprises agroalimentaires européennes (Mars, Nestlé, PepsiCo, Cargill, Cereal Partners, Coca-Cola, DSM Nutritional Products Europe, Ferrero, General Mills, Unilever, etc.). Dans ce cadre, tous les membres doivent signer une déclaration de transparence. Le rapport d'activités 2014 fait état d'un budget d'environ 2 millions d'euros.

L'EUFIC dispose de plusieurs vecteurs de communication, en plus de son site : il diffuse une lettre d'information mensuelle, Food today, disponible en cinq langues (anglais, allemand, français, italien, espagnol) et préparée par un Comité de rédaction spécifique. Le Conseil anime également, en direction des enfants, le site Cool Food Planet, conçu pour présenter de bonnes habitudes alimentaires aux jeunes consommateurs de façon ludique. Il joue également un rôle d'interface entre le public et les différentes organisations internationales et européennes ayant une compétence dans l'alimentation.

Par ailleurs, l'EUFIC participe activement à des initiatives européennes et collabore avec la Direction générale de la recherche et la Direction générale de la santé et des consommateurs de la Commission européenne, dans le cadre de projets d'études et de recherches. Il a ainsi contribué, ces dernières années, à des recherches sur des thèmes d'actualité dans le domaine alimentaire : la sécurité sanitaire, les contaminations alimentaires d'origine virale, l'impact du changement climatique sur la production alimentaire, l'étiquetage (voir également à ce sujet un précédent billet sur ce blog), les « super-aliments », les allergènes, les additifs, les perturbateurs endocriniens. Le Conseil a notamment participé à une étude européenne sur l'incidence des allégations alimentaires sur le comportement des consommateurs (étude Clymbol), dont les résultats ont été récemment publiés (voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog).

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Lien : EUFIC

09:40 | Lien permanent | Tags : portrait, eufic |  Imprimer | | | | |  Facebook

10/11/2016

Le « rapport Andrieu » pour une refonte de la PAC adopté par le Parlement européen

Ce rapport, qui plaide pour une refondation de la PAC, en visant tout particulièrement la création d'emplois dans les zones rurales, a été adopté le 27 octobre par les députés européens. Selon le document, la dérégulation des marchés agricoles et l'exportation ont fragilisé des exploitations, qui se sont éloignées du modèle « familial », jugé plus résilient et créateur d’emplois. Pour le rapporteur, il est de ce fait urgent que l'Europe se dote d'une politique agricole agissant prioritairement pour le renouvellement des générations, les circuits courts et la territorialisation.

Source : Parlement européen

09:38 Publié dans 4. Politiques publiques, PAC | Lien permanent | Tags : pac |  Imprimer | | | | |  Facebook

Signature du premier contrat de réciprocité ville-campagne

Comme rapporté dans un article récent de Localtis, début novembre a été signé le premier contrat de réciprocité ville-campagne entre la métropole de Brest et le Pays du Centre-Ouest Bretagne, avec des engagements de l’État, de la région Bretagne, du Conseil départemental du Finistère et de la Caisse des dépôts et consignations. Il s'agit là de l'expérimentation de ces contrats dont la mise en œuvre fait suite à une décision du Comité interministériel aux ruralités de mars 2015. L'objectif est de valoriser des projets fédérateurs (« logique gagnant-gagnant ») et l'ensemble des partenariats urbain-rural sont ciblés. Engagée depuis le printemps 2015, la co-construction entre les acteurs a identifié trois thématiques de coopération : a) économie et insertion, avec notamment le développement de l'export de la production agroalimentaire du Pays via le port de Brest, ainsi que la valorisation des filières alimentaires de proximité ; b) santé, culture et services ; c) énergie et environnement, avec entre autres « l'organisation d'un débouché sur le territoire de Brest Métropole pour la filière bois-énergie en cours de structuration dans le Pays ».

Source : Localtis

09:37 Publié dans Territoires | Lien permanent | Tags : contrat de réciprocité |  Imprimer | | | | |  Facebook

Des insectes herbivores aux préférences nutritionnelles marquées

Des chercheurs se sont intéressés à la performance des insectes (ie croissance et survie) au regard, d'une part, des caractéristiques défensives des plantes (ex : concentration en métabolites secondaires toxiques) et, d'autre part, de leurs qualités nutritives (ex : taux protéique, de potassium). Cette publication dans Nature porte en particulier sur la variation de ces deux éléments (défense et nutrition), dans une population végétale donnée, et sur les effets de cette diversité sur les insectes exposés.

Ce travail s'appuie sur une revue de littérature d'expériences réalisées en laboratoire. Ce sont au total 457 jeux de données, sur 53 espèces d'insectes (en majorité des lépidoptères) qui ont été retenus. De cette méta-analyse, les chercheurs identifient qu'une plus grande variété dans les caractéristiques nutritives des plantes contribue à diminuer la performance des insectes herbivores. Ces conclusions montrent qu'accroître la diversité intra- et inter-spécifique des plantes concourt à la lutte contre les nuisibles, entre autres dans les agroécosystèmes.

Source : Nature

09:31 Publié dans Agronomie, Enseignement et recherche | Lien permanent | Tags : insectes |  Imprimer | | | | |  Facebook

Une nouvelle monnaie complémentaire a été lancée début octobre

Localtis a consacré récemment un article au lancement, début octobre, du Coopek, monnaie complémentaire numérique de portée nationale, les initiatives pré-existantes étant de dimension locale. S'adressant tant aux particuliers qu'aux entreprises, associations et collectivités, le Coopek a trois objectifs principaux : « développer une activité économique » (sans spéculation ni placement à terme et défiscalisation), « lutter contre la pauvreté », « financer des actions en faveur de la transition énergétique, carbone, alimentaire et sociale ». Le déploiement s'appuie sur des partenariats régionaux ou nationaux (par exemple avec Biocoop SA, l'Association française d'agroforesterie), avec l'ambition d'atteindre l'échelle nationale dans deux ans. Le Coopek est une « monnaie de consommation, mais aussi un outil d'investissement », et le financement de plusieurs projets est ainsi en cours : AMAP, plate-formes de regroupements pour la vente de produits, etc.

Vidéo de présentation de la démarche

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Source : Localtis

09:29 Publié dans Société, Territoires | Lien permanent | Tags : monnaie complémentaire, coopek |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/11/2016

L'Insee publie ses projections de population à l'horizon 2070

L'Insee a récemment publié le résultat de ses projections de la population française à l'horizon 2070, notamment dans l'Insee Première n°1619. Le prolongement des tendances actuelles (scénario « central ») amènerait à une population totale de 76,54 millions de personnes, soit 10,7 millions de plus qu'en 2013 (dernier recensement). Plusieurs scénarios alternatifs ont été construits, la population totale variant alors de 66,1 à 87,6 millions en 2070.

D'après le scénario central, « la quasi-totalité de la hausse de la population d'ici 2070 concernerait les personnes de 65 ans ou plus (+ 10,4 millions) » : leur part passerait de 18 % en 2013 à environ 26 % en 2040 et 29 % en 2070, ce dernier pourcentage variant de 25 à 34 % selon les hypothèses. À noter également que les plus de 75 ans seraient deux fois plus nombreux en 2070 par rapport à 2013 (+ 7,8 millions).

Source : Insee

09:27 Publié dans 3. Prévision, Société | Lien permanent | Tags : insee, projections, population |  Imprimer | | | | |  Facebook

Greenpeace met en ligne la plateforme Farmers2Farmers

Greenpeace a publié le 13 octobre dernier un article présentant sa plateforme Farmers2Farmers dont le but est de permettre les partages d'expérience et de savoir-faire entre agriculteurs autour des pratiques agroécologiques. Des « études de cas » sont ainsi disponibles, présentant les pratiques d'exploitations de cinq pays (Belgique, Bulgarie, France, Grèce, Slovaquie), selon quatre thèmes : alimentation animale sans OGM - cheptel laitier ; glyphosate - cultures de plein champ ; néonicotinoïdes - arbres fruitiers ; nénonicotinoïdes - cultures de plein champ. Greenpeace propose également un programme FarmErasmus, qui permettra aux agriculteurs sélectionnés de visiter une « ferme d'accueil » : six visites sont prévues en 2016-2017.

Source : Greenpeace

09:26 Publié dans Agriculteurs | Lien permanent | Tags : greenpeace, agroécologie |  Imprimer | | | | |  Facebook

08/11/2016

Animaux familiers : des attentes de moins en moins fondées sur les services rendus, et de plus en plus sur l’apport de compagnie

Dans un article paru dans L’année sociologique, Nicolas Herpin et Daniel Verger s’appuient sur les données de l’Insee pour analyser, sur plus de vingt ans (1988-2010), l’évolution de la possession d’animaux de compagnie en France. Les attentes à l’égard des animaux changent et les animaux préférés aussi : le chat progresse par rapport au chien.

Les auteurs privilégient une analyse en termes de consommation où l’animal est considéré comme « un équipement de loisirs et d’éducation ». Pour réductrice qu’elle puisse paraître, cette approche leur permet de réfuter quelques lieux communs. Par exemple, l’idée courante que la possession d’animaux domestiques serait un palliatif, une compensation psychologique à l’éclatement de la famille et à la montée de la solitude, dans les sociétés occidentales, résiste mal à l’analyse : « cette thèse serait vérifiée si les couples sans enfants et a fortiori si les personnes seules sans enfants possédaient un animal de compagnie plus fréquemment que les familles avec enfant(s). Or le constat statistique est inverse. Les animaux de compagnie sont plus fréquents dans les familles ».

Source : L'année sociologique

09:24 Publié dans Société | Lien permanent | Tags : animaux de compagnie |  Imprimer | | | | |  Facebook

Transition écologique et capital humain : vers une pénurie accrue des compétences ?

Alors que l'Accord de Paris entre en application, la pression s'accentue sur les ressources humaines au plan mondial : les travailleurs d'aujourd'hui disposent-ils des compétences nécessaires pour s'inscrire dans la transition écologique ? C'est en partant de cette interrogation que l'OCDE met en avant des travaux récemment publiés utilisant la base de données américaine O*Net (compétences, tâches, contexte et activités de travail).

Dans le prolongement du document de travail de l'OFCE (voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog), cette nouvelle publication analyse, toujours pour les États-Unis, le contenu des emplois, dans leurs dimensions « vertes » et « non vertes », et identifie les compétences clés pour la transition écologique, ainsi que leur mode d'acquisition. En l'état actuel des systèmes éducatifs, il apparaît que les compétences nécessaires à l'avenir pour une économie bas-carbone risquent d'être en tension, générant d'importants coûts d'ajustement via la formation professionnelle.

Source : OCDE

09:23 Publié dans Enseignement et recherche, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : transition écologique, compétences |  Imprimer | | | | |  Facebook

Concilier la bioéconomie et les services écosystémiques forestiers : une gageure pour les politiques européennes ?

Les actes de la conférence finale du programme européen ORCHESTRA (Orchestrating forest-related policy analysis in Europe), conduit dans le cadre du réseau COST (European Cooperation in Science and Technology), ont été récemment publiés. En l'absence de politique forestière de l'Union européenne, la question de la recherche de cohérence entre les différentes politiques impactant le secteur forestier se pose. Dans ce contexte, l'intégration des enjeux de la bioéconomie en matière de bois, tout en préservant un haut niveau de services écosystémiques en forêt, doit faire l'objet d'une attention particulière.

Au cours de ces deux journées de restitution des travaux, les chercheurs, économistes, écologues et sociologues ont notamment questionné l'identification des objectifs stratégiques de la bioéconomie et des services écosystémiques, l'utilisation des modèles quantitatifs en aide à la décision et en évaluation, l'intégration des enjeux de la bioéconomie et de la préservation des écosystèmes dans les processus politiques.

Source : European Cooperation in Science and Technology

09:21 Publié dans Biomasse/Biocarburants, Forêts Bois | Lien permanent | Tags : bioéconomie, services écosystémiques, forêt |  Imprimer | | | | |  Facebook

07/11/2016

Un « robot chef capable de cuisiner seul des milliers de plats »

Dans un article du 6 novembre 2016, UP' Magazine présente le robot « chef de cuisine » développé par Moley Robotics : placé dans un caisson vitré et constitué de deux bras et mains articulés positionnés au-dessus d'une zone de travail, ce robot peut reproduire les gestes d'un cuisinier et réaliser des recettes en ajustant le nombre de portions, les ingrédients, les calories, les modes de cuisson. Il peut également reproduire une recette réalisée devant ses yeux électroniques. Une version grand public devrait être disponible en 2017, connectée à une bibliothèque de recettes en ligne.

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Source : Moley Robotics

Source : UP' Magazine

09:18 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : innovation, robot |  Imprimer | | | | |  Facebook

Publication de l'atlas régional de l'occupation des sols en France

L'atlas régional de l'occupation des sols en France, publié le 10 octobre dernier par le Commissariat général au développement durable, présente pour chaque région française, y compris en outre-mer, la structure de l'occupation des sols en 2012 et les dynamiques de son évolution sur la période 2006-2012 : artificialisation, terres agricoles, milieux naturels, forêts, etc.

Présentant les données géographiques du programme Copernicus (CORINE Land Cover et couches « haute résolution »), cet atlas constitue un outil d'analyse de la transformation des sols dans le temps. Ainsi, en dix ans, sur le territoire national qui reste majoritairement agricole (59 % de sa superficie), l'artificialisation des sols a progressé régulièrement, au détriment des terres agricoles (pour 87 % des surfaces nouvellement artificialisées).

Occupation des sols en 2012

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Source : CGDD

Source : CGDD

09:16 Publié dans Territoires | Lien permanent | Tags : sols |  Imprimer | | | | |  Facebook

Revue d'adaptations génétiques humaines à divers contextes

Publié en octobre dans Science, un article s'intéresse aux adaptations du génome humain face à divers contextes locaux (conditions de vie, pratiques alimentaires, etc.). Grâce aux développements scientifiques et techniques récents (technologies génomiques, analyses statistiques, échantillons étendus de populations), l'identification et la cartographie fine des variants génétiques ont été améliorées. Cela ouvre des perspectives en matière de compréhension des évolutions humaines récentes, ainsi que des origines de la variabilité de caractères et de risques de maladies.

Plusieurs exemples pour lesquels les connaissances ont évolué récemment sont passés en revue : adaptation à la consommation de lait à un environnement arctique (alimentation marine riche en ɷ3), à un environnement toxique (taux naturellement élevés d'arsenic dans le sol par exemple), etc. Les adaptations du passé peuvent devenir des mal-adaptations aujourd'hui, comme le montre la fréquence élevée d'obésité et diabète de type 2 dans les Samoa. Les auteurs concluent par l'identification de pistes de recherche reposant en particulier sur les évolutions récentes de la génétique.

Source : Science

09:15 Publié dans Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : génétique, adaptation |  Imprimer | | | | |  Facebook

17/10/2016

Le NEPAD préconise une « révolution verte » pour éradiquer la faim en Afrique d'ici 2025

Après une première version fin mai, le rapport final du NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique), Ending Hunger in Africa. The elimination of hunger and food insecurity on the African continent by 2025, a été présenté mi-septembre à Pretoria. L'objectif de ce rapport est d'étudier les conditions nécessaires pour atteindre l'engagement, pris par les chefs d’États africains lors de la déclaration de Malabo en juin 2014, d'éradiquer la faim chronique d'ici 2025, en passant de 19 % à 5 % de la population en situation d'insécurité alimentaire. Cette étude a été réalisée avec le Frederick S. Pardee Center for International Futures de l'université de Denver.

Pour atteindre cet objectif ambitieux, tout en réduisant le niveau des importations, dans un contexte de croissance démographique, le NEPAD considère que la production devra progresser de 61 % par rapport à 2015. Cette hausse nécessite une augmentation de la superficie agricole de 39 millions d'hectares (essentiellement en Afrique australe et de l'Est), une progression des rendements de 3,2 % par an (pour atteindre une moyenne de 4,9 t/ha en 2025), une croissance de 5,8 % des cheptels et une réduction de 9 % des pertes post-récoltes. Le rapport préconise une « révolution verte » pour l'agriculture africaine, en favorisant le recours aux engrais, aux semences améliorées, à la mécanisation et aux crédits, ainsi que le développement de l'irrigation et des infrastructures rurales. Cette révolution doit bénéficier aux grandes exploitations commerciales ainsi qu'aux petites structures, lesquelles représentent 95 % des exploitations agricoles en Afrique. Le NEPAD recommande également une hausse des aides publiques à destination des ménages pour soutenir la consommation alimentaire, à hauteur de 11,6 % du PIB en 2025 contre 9 % en 2015.

En conclusion de la présentation publique du rapport, le directeur général du NEPAD a insisté sur le fait que ce document doit contribuer à l'élaboration de politiques publiques adaptées, au niveau des États et des communautés économiques régionales.

Guillaume Furri, Conseiller pour les Affaires Agricoles, Service Économique Régional en Afrique Australe, Ambassade de France en Afrique du Sud

Source : NEPAD

11:38 Publié dans Mondialisation et international, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : nepad, afrique, révolution verte |  Imprimer | | | | |  Facebook