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14/10/2019

Impacts de la Politique agricole commune actuelle sur l'agriculture des « pays en développement »

Le Comité européen des régions a publié récemment une évaluation des impacts des subventions de la Politique agricole commune (PAC) sur les prix et volumes des denrées alimentaires produites et exportées par l'Union européenne (UE) vers 83 pays en développement dits « vulnérables » (PVD, regroupant les pays les moins avancés, ceux d'Afrique subsaharienne et ceux signataires de l'Accord de Cotonou). Les auteurs du rapport commencent par une synthèse d'analyses antérieures sur le sujet. Ils étudient ensuite les cas de la poudre de lait, de la viande de poulet et des produits transformés à base de tomate : pour ces produits, les productions européennes représentent respectivement 35 %, 46 % et 12 % des importations des PVD.

Évolution des exportations européennes agricoles et agroalimentaires vers les pays en développement vulnérables, entre 2005 et 2018

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Source : Comité européen des régions

Pour le lait en poudre, les subventions de la PAC ont contribué à accroître le volume des exportations européennes, avec un impact négatif limité sur les prix. Elles n’ont pas influencé les exportations vers les PVD : le principal facteur de croissance, indépendant de la politique agricole, a été le développement technologique innovant de poudres de lait écrémé ré-engraissées avec de la matière grasse végétale, produit bon marché en concurrence directe avec les productions laitières locales et la poudre de lait entier traditionnelle. Pour la viande de poulet, les aides de la PAC n’ont influencé ni le prix ni le volume des exportations vers les PVD. Indépendamment des subventions, la croissance globale des viandes de poulet (essentiellement congelées), destinées pour moitié aux PVD, découle des préférences des consommateurs de l’UE pour certains morceaux (filets), les 25 % restant des carcasses (ailes, cuisses, abats) étant valorisés à l'exportation, là encore en concurrence directe avec les producteurs locaux. Pour les produits transformés à base de tomates, les aides européennes auraient une influence sur les prix de marché des PVD, mais elles n’ont pas eu d'effet significatif sur les volumes exportés.

Enfin, les auteurs suggèrent des évolutions pour la future PAC : une discipline plus stricte sur les aides couplées, des mesures de gestion des marchés ne déstabilisant pas les prix pour les producteurs des PVD, l’achèvement du processus de convergence des paiements directs, l'élimination progressive des paiements découplés pour le soutien au revenu à remplacer par des paiements explicitement liés à la fourniture de biens publics.

José Ramanantsoa, Centre d'études et de prospective

Source : Comité européen des régions

11:34 Publié dans 4. Politiques publiques, Développement, PAC | Lien permanent | Tags : pac, pays en développement, lait, viande, tomate |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/09/2019

Tomate, riz, moutarde, banane, Coca-Cola : série d'été « Le monde dans votre assiette » du journal Les Échos

Du 19 au 23 août, Les Échos ont publié cinq articles sur le thème « Le monde dans votre assiette », associant infographies et photographies, avec pour objectif de donner « un instantané des grands enjeux de l'alimentation face à la mondialisation ». Sont tour à tour traités la tomate (focus sur la production destinée à la transformation industrielle), le riz (dépendance africaine par rapport à l'Asie), la moutarde, le Coca-Cola (impact en particulier de la chaîne d'approvisionnement sur la ressource en eau), ainsi que la banane. Des enjeux clés sont ainsi mis en exergue et illustrés. Par exemple, alors que le Canada a longtemps dominé la production mondiale de grains de moutarde, le Népal s'est positionné récemment en tête, illustrant une forte consommation asiatique sous forme d'huile, en particulier de cuisson, malgré les risques sanitaires associés. Dans le cas de la banane, premier fruit mangé au monde, la variété Cavendish est majoritairement produite (51 % en 2017) et représente 96 % des exportations. Si, à partir des années 1950 et en association avec une course aux rendements (de 10,7 t/ha en 1960 à 21,1 en 2015), elle a supplanté la variété Gros Michel, victime de la fusariose, les pays producteurs font actuellement face à diverses menaces, en particulier sanitaires et associées au poids économique élevé des intrants (environ 40 % du coût de production en Équateur, premier exportateur).

Source : Les Échos

06/09/2017

L'empire de l'or rouge. Enquête mondiale sur la tomate d'industrie, Jean-Baptiste Mallet

Dans un ouvrage argumenté, précis et mené comme un thriller, Jean-Baptiste Mallet expose le résultat de deux années de travail d'enquête de terrain sur la production et le commerce de ce produit de grande consommation qu'est le concentré de tomates. Alternant éléments documentaires sur l'histoire du développement de cette industrie depuis la fin du XIXe siècle, portraits d'entrepreneurs et analyses issues de ses investigations en France, en Italie, en Angleterre, aux États-Unis, en Chine et au Ghana, l'auteur brosse un portrait édifiant d'un produit banal qui se révèle emblématique de la mondialisation des systèmes alimentaires.

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Le premier constat qui émerge est celui des multiples réussites, tant agronomiques qu’industrielles, sous-jacentes au secteur. Soutenue par les progrès de la génétique végétale et des machines-outils, la production mondiale de tomates est passée de 28 millions de tonnes en 1961 à 164 en 2016, dont un quart est transformé pour un marché en croissance de 3 % par an. Parmi les portraits d'entreprises structurantes, on retiendra celui de la Heinz Company. Fondée en 1876 et célèbre pour son tomato ketchup américain et sa HP sauce britannique, elle illustre à elle seule le succès du modèle capitaliste américain. Un autre exemple notable est celui de l'entreprise chinoise Chalkis, dont le capital est détenu par l'Armée populaire de Libération, et qui a contribué en 10 ans à faire de la Chine le premier producteur mondial de concentré.

Le journaliste dépeint également les excès et scandales de cette agro-industrie. Il évoque les fermetures d'entreprises insuffisamment compétitives, car transformant des tomates locales, face à celles utilisant du concentré chinois. En 2015, l'Italie a ainsi importé plus de 200 000 tonnes de concentré qui, réhydraté, salé puis reconditionné, a été revendu comme produit italien en Europe, Afrique et Moyen-Orient. Le rôle de l'agro-mafia italienne dans le contournement des règles douanières, l'existence d'un marché africain de « vieux » concentré chinois impropre à la consommation, ou encore l'ajout courant d'additifs (fibre de soja, amidon ou dextrose) au concentré chinois, sans mention sur les étiquettes, sont amplement documentés. Des conditions de travail dans les champs de tomates du Xinjuiang (Chine) à l'exploitation de la main-d’œuvre immigrée illégale en Italie du sud, c'est au final un portrait de la résurgence d'un sous-prolétariat moderne au service de la mondialisation alimentaire que dresse l'auteur.

Vanina Forget, Centre d'études et de prospective

Lien : Fayard

21/02/2014

De nouvelles variétés de pomme et de tomate adaptées pour l'agriculture biologique

Après une dizaine d'années d'essais, Garance® Lespin cov, une nouvelle variété de pommes est proposée aux arboriculteurs en agriculture biologique. Elle a été obtenue par le GRAB, l’Inra, Invenio et Novadi, et sélectionnée pour sa faible sensibilité à différents bio-agresseurs (oïdium, anthracnose et puceron notamment) qui lui permettent de produire des fruits intéressants même en conditions de très faibles intrants. Cette nouvelle variété de pommes rouges bicolores est plutôt destinée aux arboriculteurs du Sud de la France.

L'Inra a par ailleurs sélectionné, par hybridation classique, Garance, une nouvelle variété de tomate. Cette dernière, destinée à l'agriculture biologique et aux jardiniers amateurs, aura nécessité près de 60 croisements et la mobilisation de diverses ressources génétiques (variétés anciennes, nouvelles et espèces apparentées). Garance est résistante à huit maladies et est riche en lycopène.

Sources : GRAB et Inra