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15/02/2022

Situation économique et financière des entreprises françaises de la filière viande

Dans son numéro 23 paru en janvier 2022, l’Observatoire financier des entreprises agroalimentaires du Crédit agricole présente la situation des opérateurs français de la filière viande en 2020. L'analyse porte sur les structures ayant un chiffre d'affaires de plus de 2 millions d'euros, soit un total de 23,8 milliards pour l'ensemble de l'échantillon. Elles exercent une ou plusieurs activités dans les domaines de l’abattage, du désossage, de la découpe et de la transformation des bovins, des ovins, des porcins et/ou des volailles. Certaines ont également des activités de préparation de conserves et de plats cuisinés, de grossiste ou de négoce.

En préambule, l'analyse rappelle qu'avec la crise sanitaire, la forte hausse de la consommation de viandes à domicile n’ayant pas compensé le repli du hors-domicile, les volumes consommés ont diminué de 1,5 %. Toutefois, la situation est contrastée selon les espèces (figure ci-dessous). Ainsi, le porc frais et la charcuterie ont peu souffert de la fermeture des restaurants – à l’inverse de la volaille – et ont bénéficié d’une consommation à domicile importante. La viande bovine française en a elle aussi profité alors que les importations souffraient de la fermeture de la restauration hors domicile. Les produits du porc ont également bénéficié d’importations chinoises conséquentes et le chiffre d’affaires des entreprises spécialisées dans sa transformation a progressé de 3,7 %. À l'inverse, celui du secteur de la volaille a diminué de 2,6 %. Enfin, le chiffre d’affaires de l'ensemble de l’échantillon étudié a progressé de 1 %.

Évolution du chiffre d’affaires des entreprises et groupes français de la filière viande, par espèce, de 2016 à 2020

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Source : Crédit agricole S.A.

La rentabilité d’exploitation des entreprises (EBITDA) est passée quant à elle de 3,8 % du chiffre d’affaires en 2019 à 4,8 % en 2020, sous l’effet de la forte progression des résultats des entités spécialisées dans le porc. Celles-ci ont bénéficié d’une baisse des prix à l’achat alors qu’une partie de leurs prix de vente, négociés en début d’année, avaient été fixés dans le contexte de 2019.

Évolution de la rentabilité d’exploitation par espèce, de 2016 à 2020, pour les entreprises et groupes français de la filière viande

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Source : Crédit agricole S.A.

Lecture : l'EBITDA correspond au résultat du processus d’exploitation duquel ne sont pas déduits les dotations aux amortissements et provisions pour dépréciation d’actif.

Par ailleurs, les investissements globaux sont en hausse, dans un contexte de restructuration importante du secteur de l’abattage. La publication se termine par la présentation de différents ratios, par taille d’entreprises et par activité. Ils permettent de comparer le secteur à l’ensemble des industries agroalimentaires. Des éléments de conjoncture pour 2021 sont également exposés.

Amandine Hourt, Centre d’études et de prospective

Source : Crédit agricole S.A.

11/06/2021

Collaborer avec le marché : les stratégies des associations végétariennes en France

La Revue française de sociologie consacre un numéro, mis en ligne en mai 2021, aux relations entre mouvements sociaux et acteurs économiques. L'introduction du dossier souligne les « continuités, imbrications et transferts entre ces deux mondes » : positionnements militants à l'intérieur des entreprises, mise sur le marché de produits vertueux, certifications et labels permettant une consommation engagée, mécanismes de responsabilité sociale, philanthropie et action des fondations, etc.

L'article de S. Dubuisson-Quellier (Sciences Po) et N. Kabouche (université de Neuchâtel), sur les stratégies des associations végétariennes, illustre leur répertoire d'action axé sur la « collaboration » avec les entreprises et la « transition » vers une alimentation végétalisée. L'enquête, menée en 2018-2019, porte sur deux associations anonymisées, l'une intervenant essentiellement sur le registre de l'expertise, l'autre connue pour des actions plus conflictuelles en faveur du véganisme et de la cause animale. Ont également été interviewés des représentants d'entreprises visées par ces mouvements (startups, restaurateurs, responsables marketing).

Les auteurs détaillent les opérations menées. La première association se fait rétribuer pour une prestation de service (labellisation) et fournit divers services aux entreprises de l'agroalimentaire (veille réglementaire, information sur les attentes des communautés militantes). Pour la deuxième structure, il s'agit au contraire de services rendus gratuitement aux consommateurs, via son site internet, sous la forme d'une notation des grandes chaînes de restauration. Cet outil est aussi utilisé pour essayer d'engager un dialogue avec l'entreprise, et si possible un accompagnement de ses démarches de végétalisation. Est également développé un système de référencement en ligne des petits restaurants. Ici, l'association met le client en relation avec des fournisseurs, s'engage à « remplir la salle » lors de soirées-tests, etc.

Si les associations forment un « pont entre différents acteurs du monde marchand », leurs actions semblent aussi favorisées par une proximité sociale entre les militants et leurs homologues en entreprise. À mesure que la cause se développe, les passages d'un monde à l'autre sont d'ailleurs de plus en plus fréquents au cours des carrières – un phénomène repéré également, par exemple, par d'autres travaux sur la compensation carbone.

Florent Bidaud, Centre d'études et de prospective

Source : Revue française de sociologie

15/09/2020

Lactalis, la construction d'un géant du lait

Dans la revue Histoire et sociétés rurales, A. Chatriot (EHESS) retrace l'évolution du groupe Besnier, né à Laval dans les années 1930, et devenu Lactalis en 1999. En dépit de la difficulté d'accès aux archives, l'article reconstitue la logique des décisions stratégiques successives, en France, avec notamment le lancement du camembert Président en 1968 et une série impressionnante d'acquisitions, puis, à partir des années 1980, le développement à l'international. Cette croissance apparaît à la fois « exceptionnelle » et « représentative d'un secteur laitier qui s'est fortement concentré » du fait des transformations des techniques, des pratiques de distribution et du marché mondial. A. Chatriot souligne le style de management particulier de cette entreprise familiale, empreint de paternalisme, et l'attachement des dirigeants à une certaine « discrétion ». Enfin, il éclaire les événements récents (contestation des prix du lait, rapport aux fromages AOC, rappel de produits), qui ont mis le groupe sous l’œil des médias.

Source : Histoire et sociétés rurales

 

15:07 Publié dans Alimentation et consommation, Production et marchés | Lien permanent | Tags : lait, agroalimentaire, entreprises |  Imprimer | | | | |  Facebook

14/01/2020

Stratégies politiques des entreprises de l'agroalimentaire en France, dans les champs de la santé publique et de la nutrition

Dans un article publié dans la Revue française des affaires sociales, D. Benamouzig et J. Cortinas présentent les résultats d'une étude empirique des stratégies politiques des entreprises de l'agroalimentaire dans les champs de la santé publique et de la nutrition. Réalisé à la demande du ministère de la Santé, ce travail s'appuie sur une quarantaine d'entretiens semi-directifs, les échanges avec les interviewés étant centrés sur trois sujets : les EGA et la loi Égalim ; les logos nutritionnels ; la publicité pour certains produits alimentaires dans les programmes télévisés à destination des enfants. Trois types de stratégies sont finalement identifiées et détaillées : i) celles d'ordre cognitif, visant la production et la diffusion de savoirs et d'arguments (scientifiques, techniques, économiques, légaux, philosophiques, moraux), mais aussi d'ignorance et de doute ; ii) celles de représentation d'intérêts (prises de positions, alliances avec d'autres acteurs, etc.) ; iii) enfin des stratégies d'ordre symbolique, visant à créer du crédit ou du discrédit social. Si ces stratégies ne sont pas totalement indépendantes, elles sont mises en œuvre par des acteurs spécifiques et forment un « système cohérent d'activités politiques ». Les auteurs identifient plusieurs pistes d'approfondissement : confronter cette grille à d'autres contextes, considérer les particularités des filières ainsi que les ressources et capacités des différents acteurs.

Source : Revue française des affaires sociales

14:30 Publié dans IAA, Société | Lien permanent | Tags : agroalimentaire, entreprises, stratégies politiques |  Imprimer | | | | |  Facebook

04/04/2018

Une comparaison internationale de la prise en compte, par les entreprises, du bien-être animal

En février 2018 est paru le sixième rapport du programme Business Benchmark Animal Welfare (BBFAW), conçu pour « améliorer les rapports d'entreprise sur la gestion, les politiques, les pratiques, les processus et la performance du bien-être des animaux d'élevage ». Il est financé par les ONG Compassion World Farming et World Animal Protection et la société d'investissement Coller Capital. Basée sur les réponses à un questionnaire des 110 entreprises alimentaires adhérentes au programme (producteurs, distributeurs et chaînes de restauration), originaires de 18 pays, cette publication évalue leur gestion du bien-être animal via différents critères : administration de facteurs de croissance ou d'antibiotiques, étourdissement avant l'abattage, confinement des animaux dans certains élevages hors-sol, etc. Ce sixième rapport souligne l'importance croissante de la prise en compte de cette question par les entreprises, mais aussi le coût de la mise aux normes et le manque de retour sur investissement des produits « éthiques ».

Évolution de la prise en compte du bien-être animal par les entreprises

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Source : Business Benchmark on Farm Animal Welfare

Source : Business Benchmark on Farm Animal Welfare

04/07/2016

Industrie : mutation technologique, révolution humaine ?

La Fabrique de l'industrie poursuit ses réflexions sur l'entreprise du futur, en s'intéressant dans cette synthèse à l'évolution des compétences et des métiers dans les entreprises, question d'intérêt fort pour le secteur agroalimentaire. Alors que l'automatisation des tâches répétitives et pénibles se développe, les ouvriers sont de plus en plus amenés à prendre en charge un process de production dans sa totalité. Polyvalence et autonomie sont désormais les caractéristiques de ces postes de production.

Si de nouvelles compétences sont requises, elles ne chassent pas totalement le besoin en savoirs traditionnels, qui ne doivent pas être négligés dans les formations. Plus que de nouveaux métiers, il s'agit plutôt d'hybridation de métiers existants et de compétences transverses. La rapidité des changements à l’œuvre amène à penser autrement les formations et nécessite une évolution dans leur conception même, en sortant de la logique sectorielle.

Source : La Fabrique de l'industrie

09:07 Publié dans IAA, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : entreprises, compétences, métiers |  Imprimer | | | | |  Facebook

16/02/2016

Les entreprises aimées et détestées par les ONG en 2015

SIGWATCH est un organisme de recherche privé qui suit et analyse l’activité des ONG et des mouvements engagés, pour faciliter la gestion du risque réputationnel par les entreprises. L’organisation a sorti en janvier 2016 son rapport annuel sur les entreprises les plus ciblées, en bien et en mal, par les campagnes d’ONG en 2015. Pour ce faire, SIGWATCH fait une veille permanente sur les campagnes de plus de 7 500 ONG (mondiales, régionales et locales), pour environ 800 problématiques, et étudie leurs impacts sur plus de 11 000 entreprises. L’organisation a élaboré un index de risque réputationnel, présenté dans le rapport. Sur cette base, elle procède à un classement mondial des entreprises les plus critiquées et les plus félicitées. Ce classement est également décliné par grands secteurs et grandes régions du monde. L’organisation apporte des éléments de contexte (campagnes d’ONG, efforts de RSE des entreprises, etc.) permettant de comprendre les évolutions du classement des différentes entreprises.

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L’analyse montre que les entreprises les plus ciblées sont celles du top 10 mondial. Certaines entreprises de petite taille peuvent également être critiquées, dans la mesure où elles représentent un exemple caractéristique d’une pratique spécifique (en bien ou en mal), pour un secteur donné. Les moyennes entreprises sont en revanche plutôt oubliées des campagnes. Cette stratégie permet aux ONG de maximiser leurs impacts, et ce pour deux raisons. Premièrement, cibler les grandes entreprises leur assure l’écoute des médias. En second lieu, les changements de stratégies des grandes entreprises consécutifs aux campagnes se répercutent sur leurs chaînes de valeur, de sorte que ces changements impactent également les entreprises moyennes.

Il ressort du rapport que les différents secteurs ne sont pas visés de la même manière par les ONG. Les secteurs orientés vers les consommateurs, mais également la finance, sont approximativement autant critiqués que félicités. Les secteurs industriels, de la défense et de l’armement ou de la chimie, reçoivent principalement, voire exclusivement, des critiques. Selon SIGWATCH, ces orientations reflètent notamment la capacité des ONG à faire évoluer, ou non, les pratiques d’un secteur.

Claire Deram, Centre d’études et de prospective

Source : SIGWATCH

09:39 Publié dans Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : ong, sigwatch, entreprises |  Imprimer | | | | |  Facebook