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15/09/2020

Biais thématiques et spatiaux de la littérature scientifique sur la sécurité alimentaire

Dans son numéro de septembre 2020, la revue Global Food Security présente les enseignements d'une étude de la littérature scientifique traitant de la « sécurité alimentaire ». Les auteurs y proposent une analyse innovante, utilisant une technique de fouille de texte (text mining) pour mettre en perspective les aspects thématiques et géographiques de ces travaux. À partir d'une recherche avec les mots clés « food security » et « food insecurity » dans la base Scopus, ils constituent un corpus de 16 152 résumés d'articles scientifiques, revus par les pairs et en langue anglaise. Publiés de 1975 à 2018, leur nombre augmente fortement sur la période récente (plusieurs milliers par an), à l'image de la tendance générale des publications scientifiques.

Les analyses couvrent la plupart des pays (187 identifiés), et des variations significatives sont constatées. Les États-Unis font l'objet du nombre le plus important d'articles (15 %), suivis de la Chine et de l'Inde. La répartition des travaux au sein d'une grande région ou entre pays de niveaux similaires de développement économique est inégale : par exemple, en Asie, les États de l'ex-URSS sont moins traités, comme ceux d'Afrique centrale. Dans les années récentes, la localisation des travaux ne concorde pas avec celle des populations les plus en insécurité alimentaire, du fait, par exemple, du ciblage des financements ou de la disponibilité des données.

Les auteurs identifient neuf grands thèmes au sein du corpus. Tous les sujets sont globalement connectés, et deux groupes spécifiques se dégagent, autour des aspects biophysiques de la production et des aspects sociaux de la sécurité alimentaire. Si, avant le milieu des années 1990, les travaux portent essentiellement sur l'Afrique et sur les enjeux économiques et la sécurité alimentaire globale, beaucoup d'autres thématiques sont plus récentes. Actuellement, les conditions de vie, la sécurité alimentaire mondiale et le climat et la durabilité occupent une place importante (respectivement 14,9 %, 14,6 % et 13,1 % des productions analysées).

Évolution des articles scientifiques portant sur la sécurité alimentaire : nombre total (C), répartition par grandes régions (A) et par thèmes (B)

sécurité alimentaire,chine,etats-unis

Source : Global Food Security

Lecture : en A, proportion de la littérature sur la sécurité alimentaire par grandes régions, avec un pas de temps de cinq ans, et exclusion des articles ne ciblant pas une zone spécifique (HICs : pays aux plus hauts revenus ; LAC : Amérique latine et Caraïbes). En B, proportion de la littérature liée à différents thèmes. En C, nombre de publications par an : pour les années récentes, le nombre d'articles diminue car ceux ne bénéficiant pas de citations dans d'autres productions n'ont pas été retenus dans la constitution du corpus selon l'un des critères fixés par les auteurs : comme certains articles publiés récemment n'ont pas encore pu être cités dans d'autres publications, le nombre total d'articles retenus diminue.

Enfin, plusieurs limites de cette démarche sont soulignées : le recours à la seule base Scopus, écartant notamment la littérature plus ancienne ; la prise en compte uniquement des productions en anglais ; un travail sur les seuls résumés des articles.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Global Food Security

 

 

 

 

Les pôles de compétitivité : quels résultats depuis 2005 ?

En août 2020, France Stratégie a publié une étude, réalisée par EuroLIO Technopolis, des impacts économiques et territoriaux des pôles de compétitivité depuis leur mise en place en 2005. Une note de synthèse, rédigée avec la contribution de l'Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), en valorise les résultats. La politique industrielle mise en place à travers ces pôles (64 en 2005, 71 en 2014, 55 aujourd'hui) vise à combiner, au sein d'un territoire, innovation et industrie, en faisant travailler sur des projets innovants les acteurs locaux (entreprises, recherche et formation).

Les effets attendus de la politique des pôles de compétitivité

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Source : EuroLIO Technopolis

Si plusieurs évaluations d'impact de la mise en place des pôles avaient déjà été réalisées, l'intérêt de la présente étude est, dans un premier temps, de confirmer, sur une période plus récente, ses résultats positifs sur l'augmentation des dépenses en R&D des PME participantes : en moyenne, pour 1 euro de subvention publique perçu, elles investissent 2,5 euros supplémentaires (fonds propres). Un effet favorable est également mesuré pour l'emploi dans ces PME. A contrario, les auteurs n'observent pas d'effet significatif sur les dépenses en R&D, ni sur l'emploi des entreprises de plus de 250 salariés. Un effet d'échelle est avancé pour expliquer cette absence d'effets directs : la stratégie globale de ces structures a plus d'impacts sur leurs emplois et performances économiques que les actions spécifiques dues à leur participation à un pôle de compétitivité.

Dans un second temps, le périmètre de l'évaluation est étendu aux effets indirects de la politique des pôles, via leurs impacts sur le territoire concerné et sur les dynamiques de structuration de réseaux d'innovation. À partir de critères socio-démographiques, économiques, géographiques et d'activité de R&D, l'étude découpe la France métropolitaine en 4 classes territoriales. Une classe à dominante d’activités de production et agricoles est identifiée, qui révèle une plus faible présence des pôles de compétitivité, ainsi qu'un niveau d'investissement en R&D moindre que les autres classes territoriales issues de cette typologie.

Présence des pôles dans les différentes classes de départements

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Source : EuroLIO Technopolis

L'analyse de l'impact territorial des pôles et du dynamisme de leur structuration fait apparaître, là encore, des disparités dans leurs résultats, mais elle permet aux auteurs de proposer des pistes pour poursuivre les ambitions de cette politique industrielle.

Jérôme Lerbourg, Centre d'études et de prospective

Source : France Stratégie

 

 

 

 

Le CEDRSSA, Centre d'études de la Chambre des députés du Mexique

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Le Centro de Estudios para el Desarrollo Rural Sustentable y la Soberanía Alimentaria (CEDRSSA), créé en 2004, a pour missions l'appui aux travaux législatifs sur le monde rural ainsi que le suivi budgétaire des programmes portés par le Secrétariat de l'agriculture et du développement rural. À partir d'analyses, de recherches et d'évaluations, il propose des recommandations à caractère stratégique. De nombreux liens institutionnels ont été établis avec des universités et instituts de recherche, au Mexique ainsi qu'avec des organisations internationales telles que l'Institut Interaméricano de Cooperación para la Agricultura (IICA) et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Les travaux du centre portent sur le développement durable, la sécurité alimentaire, l'agriculture, l'élevage, l’aquaculture et le changement climatique. Ils sont à l'origine de publications abordant une diversité de sujets. Par ailleurs, un espace particulier est consacré, sur son site, aux femmes en milieu rural, et il répertorie les programmes dédiés et les institutions concernées. Le CEDRSSA dispose également d'un blog abordant des sujets variés : agro-écologie, évolution des prix à la production et à la consommation, etc. Enfin, une veille mensuelle, reposant sur une recension de productions récentes (articles de presse en particulier) complète l'éventail de ses services : par exemple, la dernière édition se penche notamment sur le contexte économique et la production agricole, ainsi que sur les effets du Covid-19 en milieu rural.

Les publications de l'année 2020 illustrent la diversité des champs d'activité et d'analyse du CEDRSSA (voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog) : technologies, marchés locaux et développement durable, dynamiques démographiques, cadre normatif international régissant l'agriculture familiale et les droits des paysans, développement territorial rural, lutte intégrée contre les nuisibles. Ainsi, a été diffusée récemment une analyse de la situation du secteur agricole au Mexique. Le diagnostic posé considère en particulier les effets de l'Accord de libre-échange nord-américain (1994) et du Traité entre le Mexique, les États-Unis et le Canada, entré en vigueur en 2020. Au terme de leur analyse, les auteurs insistent sur la nécessité de revenir aux règles du premier desdits traités, qui prônait un accès sans limite des produits mexicains au marché nord-américain, à la différence du second plus protectionniste.

Hugo Berman, Centre d'études et de prospective

Lien : CEDRSSA

 

16:35 Publié dans 4. Politiques publiques, Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : études rurales, mexique |  Imprimer | | | | |  Facebook

Le recensement agricole 2020 en Espagne

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Le numéro de juillet 2020 de la revue Índice est consacré aux nouveautés de la version 2020 du recensement agricole espagnol, notamment en matière de consolidation, de standardisation et de gestion des bases de données utilisées. L'innovation principale est le recours massif aux données administratives fournies, entre autres, par le Registro de Solicitud Única (RSU) et le Fondo Europeo Agricola de Desarrollo Rural (FEADER), lesquels sont gérés par le Fondo Español de Garantía Agrícola (FEGA), le Registro de Explotaciones ganaderas (REGA), etc. Lesdites sources vont renseigner environ 70 % de l'univers à enquêter (700 000 exploitations), tandis que les 30 % restants seront destinataires de questionnaires transmis par voie postale ou interviewés en présentiel ou à distance. La publication des résultats est prévue pour mars 2022.

Source : Índice

 

 

16:16 Publié dans Agriculteurs, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : recensement, espagne, agriculteurs |  Imprimer | | | | |  Facebook

Une analyse de la financiarisation des firmes agricoles latino-américaines

La financiarisation de l'agriculture soulève de nombreuses questions quant à ses implications (voir à ce sujet un précédent billet). Dans un article publié dans la revue Globalizations, des chercheurs analysent les transformations de deux firmes agricoles sud-américaines, Nuevo Amanecer et La Lozada, afin de montrer comment l'afflux de capitaux financiers, dans les années 2000, a impacté leur fonctionnement. Ces investissements ont notamment permis à ces entreprises d'étendre leurs opérations, mais également de se diversifier, en développant des activités commerciales et financières à côté des activités productives traditionnelles (figure ci-dessous). Cet apport de capitaux s'est aussi accompagné d'une évolution de la stratégie de ces firmes : alors qu'elles se contentaient jusqu'alors de louer le foncier, elles cherchent désormais à en faire l'acquisition afin de profiter d'une éventuelle hausse de sa valeur. Pour les auteurs, ces stratégies sont manifestement plus financières et spéculatives que par le passé.

Organisation des firmes agricoles étudiées dans les années 2000

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Source : Globalizations

Source : Globalizations

 

En forêt, les dégâts causés aux jeunes arbres ne dépendent pas uniquement de la densité des ongulés

C'est la conclusion à laquelle est parvenue une équipe de chercheurs suisses, à partir de l'analyse des données d'abroutissement des pousses terminales de jeunes arbres (ayant d'importantes répercussions sur leur croissance future), dans 49 zones suivies pendant au moins 10 ans. Ils ont étudié les interactions entre une quarantaine d'indicateurs, en se focalisant sur les sapins, essence importante dans les forêts suisses.

Si la densité des ongulés est corrélée avec la probabilité d'abroutissement, des variations ont pu être observées selon les années et la hauteur des plants. Des facteurs tels que le stade de développement du peuplement, la surface terrière, la disponibilité en lumière ou la présence de bois mort ont aussi un impact. Les auteurs concluent à la nécessité de gérer conjointement le peuplement forestier et la faune pour réduire les dégâts.

Source : Forests

 

 

16:06 Publié dans Forêts Bois | Lien permanent | Tags : forêt, suisse |  Imprimer | | | | |  Facebook

Cartographie des risques structurels pour l'Union européenne

Fin juillet 2020, le service de la recherche du Parlement européen a publié une analyse des risques structurels, pour la prochaine décennie, à l'échelle de l'Union. À la suite de la crise du Covid-19, il s'agit d'une première contribution pour favoriser une meilleure prise en compte des anticipations et approches systémiques dans la conception des politiques publiques. Les auteurs ont caractérisé et classé 66 risques, puis identifié ceux nécessitant une action immédiate. Retenons par exemple, dans le champ des risques économiques et financiers, l'instabilité accrue sur les marchés agricoles, la concentration croissante de la production primaire, ou encore des ruptures d'approvisionnement alimentaire. Du côté des aspects environnementaux, figurent notamment l'échec des actions climatiques, les crises sur la ressource en eau et la destruction de terres agricoles.

Source : Think tank du Parlement européen

 

16:00 Publié dans IAA, Production et marchés | Lien permanent | Tags : risques, union européenne |  Imprimer | | | | |  Facebook

Méthodes d’ovosexage des poussins : état des lieux des avancées récentes

L’annonce par les ministres de l’agriculture français et allemand de l’interdiction de l’élimination des poussins mâles de souche ponte, d’ici fin 2021, relance l’intérêt pour les méthodes de détermination du sexe des poussins avant éclosion. Elles sont présentées dans un récent article de l'Institut technique de l'aviculture (ITAVI). Les critères de sélection d’une technique d’ovosexage reposent sur des considérations éthiques, économiques et sanitaires.

Critères pour le choix d’une technique d’ovosexage

Ovosexage.jpg

Source : ITAVI

Ces techniques, en partie commercialisées, peuvent être spectrales et non spectrales. Les premières, qui reposent sur un spectre différent selon le sexe, émis par l’œuf in toto, par des cellules sanguines ou par la molécule d’hémoglobine, sont non invasives. Les secondes visent à détecter soit la présence d’un chromosome sexuel ou une différence dans la concentration d’hormones ou de métabolites sur un prélèvement, soit un marqueur fluorescent transmis par des poules génétiquement modifiées aux poussins mâles, soit des substances volatiles émises par l’œuf.

Source : ITAVI

 

15:55 Publié dans Production et marchés | Lien permanent | Tags : génétique, aviculture |  Imprimer | | | | |  Facebook

L'agriculture et l'aquaculture, premières causes de déforestation des mangroves dans le monde

Dans un article de juin 2020 publié dans Global Change Biology, le traitement d'images satellitaires par des méthodes d'apprentissage automatique (machine learning) montre que les activités humaines sont responsables, au niveau mondial, de 62 % de la déforestation des mangroves entre 2000 et 2016. 47 % de ces pertes sont dues à une conversion pour des productions agricoles ou aquacoles.

La Birmanie, l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, la Thaïlande et le Vietnam concourent à eux seuls à 80 % de la déforestation anthropique des mangroves. La conversion des surfaces pour l'agriculture et l'aquaculture y est la principale cause, bien que sa part de responsabilité diminue fortement au cours du temps. Les politiques nationales encourageant l'intensification de l'aquaculture expliqueraient en partie ce phénomène. Par ailleurs, dans les autres pays, l'ensemble des activités humaines sont, en moyenne, à l'origine de 33 % des pertes de mangroves.

Perte annuelle de surface (km²) de mangroves entre 2000 et 2016, selon la cause

Mangroves.jpg

Source : Global Change Biology

Lecture : orange : conversion de surfaces ; vert foncé : érosion ; vert clair : événements climatiques extrêmes ; rouge : urbanisation et autres types d'occupation des terres.

Source : Global Change Biology

 

 

15:46 Publié dans Forêts Bois, Pêche et aquaculture | Lien permanent | Tags : machine learning, déforestation, mangroves |  Imprimer | | | | |  Facebook

L'Italie, un acteur de poids au sein du comité de l'agriculture du Parlement européen

S'appuyant sur une méthode empruntant à la théorie des jeux, des chercheurs hongrois ont mis en évidence le pouvoir d'influence de certains membres du précédent comité de l'agriculture du Parlement européen (2014-2019). Ils ont positionné chacun des parlementaires et des suppléants dans un espace défini par leur couleur politique (sur un axe gauche-droite) et par le poids des emplois agricoles dans le pays d'origine, utilisé comme indicateur de l'intérêt porté aux sujets agricoles. Puis ils ont calculé l'indice de pouvoir de Banzhaf, qui évalue la probabilité pour un parlementaire de participer de façon déterminante aux coalitions gagnantes.

Il en ressort que les rapporteurs, les coordinateurs des groupes politiques et les émissaires des pays les plus représentés au sein du comité étaient ceux qui avaient le plus de poids. En termes de nationalité, l'Italie bénéficiait d'un poids important alors que l'influence de l'Allemagne et de la France semblait, a contrario, réduite.

Source : European review of agricultural economics

 

15:31 Publié dans 4. Politiques publiques | Lien permanent | Tags : union européenne, parlement européen |  Imprimer | | | | |  Facebook

La surface de forêts exploitée aurait augmenté de 49 % depuis 2015 dans l'Union européenne

Des chercheurs du Centre commun de recherche de l'Union européenne ont analysé, dans un article de la revue Nature publié en juillet, l'évolution de la surface de forêts récoltée, entre 2004 et 2018, dans 26 États membres. Pour s'appuyer sur des informations complètes, précises et récentes, ils ont utilisé plusieurs jeux de données, dont les cartes de changement global des forêts produites en 2013 (Hansen et al.) et mises à jour sur Google Earth. Ils observent une augmentation de la surface exploitée en 2016-2018 de 43 % par rapport à la période 2004-2015, et de 49 % par rapport à 2011-2015. En France, cette augmentation est de l'ordre de 30 % en comparaison avec 2004-2015, principalement localisée dans la moitié Sud et en Bretagne. D'après les estimations, la biomasse récoltée en Europe est, quant à elle, en hausse de 69 % entre 2011-2015 et 2016-2018, suggérant une densité en biomasse supérieure dans les zones exploitées récemment. Enfin, il apparaît que la taille des coupes s'accroît de plus de 44 % dans 21 des 26 pays étudiés. Selon les auteurs, ces résultats pourraient s'expliquer par l'expansion du marché du bois.

Variation de la surface de forêts exploitée entre 2004-2015 et 2016-2018

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Source : Nature

Source : Nature

 

15:25 Publié dans Forêts Bois | Lien permanent | Tags : forêt, biomasse, union européenne |  Imprimer | | | | |  Facebook

Rapport 2020 de la FAO sur l'état de la sécurité alimentaire dans le monde : les coûts cachés des « régimes non sains »

Le rapport 2020 sur la sécurité alimentaire dans le monde confirme une dégradation récente de la situation : 690 millions de personnes sont touchées par la faim (10 millions de plus que l'an passé) et 2 milliards sont en situation d'insécurité alimentaire modérée à grave. En 2030, 840 millions de personnes pourraient souffrir de la faim. De plus, en 2020, seraient concernées 83 à 132 millions de personnes supplémentaires, du fait de l'épidémie de Covid-19.

Le rapport se concentre sur l'accessibilité des régimes sains dans le monde, en moyenne 5 fois plus chers que les régimes non sains (riches en amidon couvrant uniquement les besoins caloriques). Dans tous les cas, les coûts cachés (santé, environnement) de l'alimentation sont très significatifs. D'ici à 2030, l'adoption de régimes sains réduirait de 95 % les coûts des maladies non transmissibles (maladies cardiaques, diabète ou cancer), et de 41 à 74 % ceux liés aux émissions de gaz à effet de serre. Des politiques publiques de soutien à la transformation des systèmes alimentaires et de protection sociale sont enfin préconisées.

Les préconisations pour réduire le coût et améliorer l'accessibilité des régimes sains

InsecuriteAlimentaire.jpg

Source : FAO

Source : FAO

 

Lactalis, la construction d'un géant du lait

Dans la revue Histoire et sociétés rurales, A. Chatriot (EHESS) retrace l'évolution du groupe Besnier, né à Laval dans les années 1930, et devenu Lactalis en 1999. En dépit de la difficulté d'accès aux archives, l'article reconstitue la logique des décisions stratégiques successives, en France, avec notamment le lancement du camembert Président en 1968 et une série impressionnante d'acquisitions, puis, à partir des années 1980, le développement à l'international. Cette croissance apparaît à la fois « exceptionnelle » et « représentative d'un secteur laitier qui s'est fortement concentré » du fait des transformations des techniques, des pratiques de distribution et du marché mondial. A. Chatriot souligne le style de management particulier de cette entreprise familiale, empreint de paternalisme, et l'attachement des dirigeants à une certaine « discrétion ». Enfin, il éclaire les événements récents (contestation des prix du lait, rapport aux fromages AOC, rappel de produits), qui ont mis le groupe sous l’œil des médias.

Source : Histoire et sociétés rurales

 

15:07 Publié dans Alimentation et consommation, Production et marchés | Lien permanent | Tags : lait, agroalimentaire, entreprises |  Imprimer | | | | |  Facebook

Technologies clés et brevets de « classe mondiale »

En juin 2020, la fondation Bertelsmann a publié une analyse des brevets déposés, au niveau mondial, de 2000 à 2019. S'appuyant sur des traitements de gros volumes de données (big data) et considérant 58 domaines clés, les auteurs ont déterminé leur qualité (couverture du marché et pertinence technologique) et leur origine géographique (localisation de l'inventeur). Retenant les mieux classés (10 %), ils considèrent particulièrement l'Amérique du Nord (Canada, États-Unis), l'Asie de l'Est (Chine, Corée du Sud, Japon) et l'Europe à 27. De manière générale, le nombre de brevets augmente fortement sur la période et l'Asie de l'Est y occupe une place croissante. Dans le détail, retenons par exemple que la Chine est leader sur les biocides et les fertilisants, et que la France se positionne dans les cinq premiers pays pour les biotechnologies vertes et les fertilisants. De son côté, l'Europe à 27 occupe la première place dans 12 technologies clés, en particulier dans les domaines agricoles et alimentaires.

Évolution (2000-2019), par pays, du nombre de brevets de classe mondiale dans le domaine de l'alimentation fonctionnelle

 

Brevets.jpg

Source : Fondation Bertelsmann

Source : Fondation Bertelsmann

 

14:55 Publié dans Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : big data, brevet, fertilisant |  Imprimer | | | | |  Facebook

07/09/2020

Un état des lieux des groupements d'établissements de soins vétérinaires

Une série de quatre articles parus de février à juin 2020 dans La Dépêche Technique documente la consolidation des établissements de soins vétérinaires au sein de grands groupes privés. Engagé il y a une vingtaine d'années, le développement de ce type de structures s'accélère : actuellement, 10 groupes emploient plus de 1 000 vétérinaires.

Groupes employant plus de 1 000 vétérinaires dans le monde

Groupements-veterinaires.jpg

Source : La Dépêche Technique

Lecture : parmi ces dix groupes, 4 sont américains, 3 européens, 1 britannique, 1 chinois et 1 international.

Côtés en bourse ou appartenant à des conglomérats industriels, ils achètent des établissements de toutes tailles, à fort potentiel économique, le plus souvent en médecine des animaux de compagnie. La France constitue une de leurs cibles majeures, en dépit d'obstacles réglementaires (code de déontologie). D'après les auteurs, les vétérinaires acceptant cet achat peuvent se concentrer sur leur cœur de métier, les fonctions supports étant gérées en grande partie par le groupe. Toutefois, ce type de rachat n'est pas inéluctable et des structures peuvent aussi choisir de se développer indépendamment, en s'inspirant des procédés mis en place par les groupes.

Source : La Dépêche Technique, supplément de La Dépêche Vétérinaire

 

 

14:48 Publié dans Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : vétérinaire, regroupement, conglomérat |  Imprimer | | | | |  Facebook