15/09/2020
Le recensement agricole 2020 en Espagne
Le numéro de juillet 2020 de la revue Índice est consacré aux nouveautés de la version 2020 du recensement agricole espagnol, notamment en matière de consolidation, de standardisation et de gestion des bases de données utilisées. L'innovation principale est le recours massif aux données administratives fournies, entre autres, par le Registro de Solicitud Única (RSU) et le Fondo Europeo Agricola de Desarrollo Rural (FEADER), lesquels sont gérés par le Fondo Español de Garantía Agrícola (FEGA), le Registro de Explotaciones ganaderas (REGA), etc. Lesdites sources vont renseigner environ 70 % de l'univers à enquêter (700 000 exploitations), tandis que les 30 % restants seront destinataires de questionnaires transmis par voie postale ou interviewés en présentiel ou à distance. La publication des résultats est prévue pour mars 2022.
Source : Índice
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20/01/2020
Évaluation de l'efficacité du système de surveillance de la tuberculose bovine en Espagne
La revue Preventive Veterinary Medicine a publié un article présentant les travaux menés par le Centre de recherche de la santé animale et le département vétérinaire de l'université de Barcelone, avec le ministère espagnol chargé de l'agriculture, sur l'efficacité du système de surveillance de la tuberculose bovine en Espagne. Cette maladie infectieuse chronique est causée par l'un des trois germes du complexe Mycobacterium tuberculosis (M. bovis, M. caprae et M. tuberculosis). Le protocole de surveillance comprend trois étapes : tests cutanés de routine, contrôles avant les déplacements des animaux vivants (ex. : entre élevages, transhumances, vers les marchés à bestiaux, etc.) et dans les abattoirs. Cette étude évalue la contribution de chacun de ces éléments à l'efficacité du système.
La longue incubation asymptomatique de la maladie entravant son observabilité, les auteurs ont utilisé un modèle mathématique permettant de simuler la propagation de l'infection au sein des troupeaux. Ce modèle SOEI considère quatre grands types d'animaux, selon qu'ils sont réceptifs à la maladie (« Sensibles »), infectés mais non encore détectables et non infectieux (« Occultes »), infectés et détectables mais non encore infectieux (« Exposés »), infectés, détectables et infectieux (« Infectieux »). À partir d'un seul animal infecté à T0, la propagation a été simulée pendant cinq ans, les animaux changeant de catégorie en fonction de l'évolution de la maladie.
Les résultats montrent que les tests cutanés de routine sont l'élément le plus efficace du système, devant la surveillance en abattoirs et les contrôles avant déplacements. L'étude démontre que 96 % des troupeaux infectés sont, en principe, détectés dans l'année suivant leur contamination, avec un délai moyen de 178 jours. La période d'évaluation (intervalle entre deux contrôles) est un facteur déterminant de l'efficacité de la surveillance. Dans les faits, la fréquence des tests de routine est le plus souvent annuelle mais peut varier selon la situation épidémiologique : tous les deux ans dans les îles (Canaries, Baléares), ou deux fois par an en Andalousie ou Estrémadure. Par ailleurs, les contrôles à l'abattoir permettent de détecter 9,5 % des troupeaux contaminés, mais aussi d'identifier d'autres maladies passées inaperçues. En revanche, les auteurs recommandent aux pouvoirs publics de réévaluer le rapport coût/efficacité des tests préalables aux déplacements.
Cartes des temps de détection (en jours) pour les différents composants du système de surveillance de la tuberculose
Source : Preventive Veterinary Medicine
Lecture : A : détection en abattoir ; B : détection avant mouvement ; C : détection lors de tests de routine ; D : système complet de surveillance de la tuberculose.
Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective
Source : Preventive Veterinary Medicine
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08/11/2019
Panorama de la consommation végétarienne dans quatre pays européens
En octobre 2019 ont été publiés les résultats d'un travail du Crédoc sur la consommation végétarienne en Europe. Ils s'appuient en particulier sur une enquête en ligne réalisée auprès d'échantillons représentatifs des populations de quatre pays : Allemagne, Espagne, France et Royaume-Uni. Il apparaît que, en moyenne, 5,6 % des interrogés se déclarent végétariens, végétaliens ou véganes (8 % au Royaume-Uni, 2,8 % en Espagne). Les auteurs mettent en évidence un décalage entre identité et pratiques, insistant sur un « continuum » de profils : moins de 4 % de la population déclarent éviter les produits carnés, et moins de 1 % tout produit d'origine animale. Par ailleurs, ces pratiques s'inscrivent dans un contexte plus large d'évolution des comportements : par rapport à 2017, 50 % des Français interrogés, 42 % des Allemands, 41 % des Espagnols et 36 % des Britanniques ont diminué leurs consommations de viande. Enfin, l'étude apporte des éléments détaillés sur les caractéristiques des individus (les végétariens-véganes étant plutôt jeunes, cadres et urbains) et leurs motivations (la santé venant en première position).
Motivations de la faible consommation ou de la non-consommation de viande (cumul des quatre pays)
Source : FranceAgriMer
Source : FranceAgriMer
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14/03/2019
La fondation Carasso publie un retour d'expériences françaises et espagnoles sur les systèmes alimentaires territorialisés
La fondation Carasso a lancé, en janvier 2019, sa collection des Carnets Carasso, destinée au partage d'expériences portées par ses partenaires, autour de la durabilité de l'agriculture et de l'alimentation. Le premier opus présente des « initiatives inspirantes », le second, objet de ce billet, présente un retour d'expériences de 22 projets français et espagnols de systèmes alimentaires territorialisés (SAT). Réalisé par le cabinet AOConsulting, le service Défis de Montpellier SupAgro et l’ONG Cerai, il s'appuie sur une analyse bibliographique, des entretiens de terrain, des débats entre acteurs sur le terrain, etc. Les SAT prennent de l'ampleur, en France, depuis la loi d’avenir pour l’agriculture de 2014 et, en Espagne, à partir des mouvements sociaux et du Pacte de Milan de 2015. Les principaux défis communs pour un ancrage dans la durée sont identifiés : mobiliser tous les acteurs de la chaîne alimentaire ; mettre en place une gouvernance adaptée ; trouver un modèle socio-économique viable. Plusieurs pistes expérimentées pour y répondre sont présentées.
Par ailleurs, les auteurs rappellent que les SAT connaissent un taux d’échec important, et ils mettent en lumière des points de vigilance et de fragilité. Il s'agit en particulier de la dépendance par rapport au portage politique local, jugé faible dans les deux pays et conditionnant la pérennité des projets aux résultats des élections. De même, il apparaît que les chambres consulaires s’emparent peu de ces questions. Dans un contexte de diminution des subventions publiques, ces initiatives doivent démontrer leur viabilité économique. Les auteurs considèrent qu'elles participent activement à l’intérêt général, l'alimentation durable étant, pour eux, « un bien commun » devant « bénéficier d’une partie de la redistribution de l’argent public ». Ils soulignent également que la rémunération au « juste prix » et transparente des différents acteurs de la chaîne permet rarement l'atteinte de l'intention initiale d'une accessibilité économique, à tous, des produits et services issus des SAT, mis à part dans les cantines scolaires où les repas sont subventionnés.
Enfin, ils préconisent une mise en commun des expériences et leur dissémination, et identifient plusieurs points non traités dans le document : les interactions entre ville et campagne et le développement des territoires, la diversité des enjeux environnementaux éclipsée par le renforcement de la production biologique, etc. Soulignons aussi qu'il serait intéressant d'approfondir la comparaison France-Espagne sur l’émergence et la conduite des SAT.
Pacôme Dupont-Guianvarch, Centre d’études et de prospective
Source : Fondation Carasso
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09/05/2018
Le développement territorial dans un contexte de systèmes alimentaires globalisés
La revue espagnole Ager, dans son premier numéro de 2018, publie un dossier intitulé « Chaînes globales alimentaires : débats théoriques et recherches empiriques ». Le premier article, conceptuel, traite de la construction « du politique » dans les processus de restructuration territoriale et de son insertion dans les réseaux économiques globaux, dimension insuffisamment approfondie dans la littérature. Passant en revue les définitions de différentes notions (« chaînes globales de valeur » par exemple), l'auteur s'interroge sur la nature de la frontière entre « politique » et « économique » et propose d'élargir la conception du premier.
Les trois autres articles appliquent cette grille de lecture à la filière vitivinicole, dans différents territoires à vocation exportatrice. Ils s'intéressent aux effets, sur la production locale, de l'insertion dans des marchés mondialisés. Les travaux empiriques présentés concernent des zones de production de raisin de table (Murcia et Alicante en Espagne, Sonora au Mexique), et des terroirs ayant connu des processus de restructuration vitivinicole (Valencia en Espagne et Mendoza en Argentine). Les auteurs abordent les nouvelles géographies résultant de l'insertion dans des filières d'exportation, ainsi que les externalités contraignant certains acteurs à adapter leurs stratégies de production et de reproduction dans le temps, avec pour certains des processus de précarisation. Dans ces trois analyses, la qualité du produit est discriminante, pour pouvoir répondre à des marchés de consommation de plus en plus exigeants en la matière. Ainsi, des investissements et l'accès à une main-d’œuvre qualifiée, disponible et bon marché, sont nécessaires à une amélioration de la qualité de la production et de la compétitivité à l'exportation. Enfin, l'orientation de l'intervention des pouvoirs publics, dans l'accompagnement de ces évolutions, diffère selon les contextes : à Murcia, création de l'Instituto Tecnológico de Uva de Mesa ; à Sonora, territoire accueillant un grand nombre de travailleurs migrants, inspections par la Secretaría de Trabajo y Previsión Social ; à Mendoza, création dans les années 1980 de coopératives et d'institutions mixtes (ex : Fondo Vitivinícola), et plus récemment mise en place du Plan Estratégico Vitivinícola 2020 ; à Valencia, mobilisation des aides de la PAC destinées à la filière vitivinicole, dont celle pour la restructuration du vignoble européen.
Hugo Berman, Centre d'études et de prospective
Source : Ager
13:32 Publié dans Mondialisation et international, Territoires | Lien permanent | Tags : cgv, vitinicole, vin, espagne, mexique, argentine, qualité | Imprimer | |
12/03/2018
Revue Historia Agraria : analyse comparée de la gestion des espaces agraires en Irlande et Espagne au haut Moyen Âge
La revue Historia Agraria propose une approche interdisciplinaire en histoire agricole et rurale, sur des sujets qui concernent particulièrement l'Espagne, mais aussi d'autres zones géographiques dont l'Amérique latine. Diverses questions y sont abordées : foncier agricole, réformes agraires, gestion de l'eau, etc. Publié en début d'année, le numéro 73 comporte plusieurs contributions sur la thématique du lait : exploitations laitières suédoises des années 1920 à 1990, histoire de la qualité sur le marché britannique, évolution du régime alimentaire espagnol entre 1950 et 1965, etc. Il intègre également un article traitant des courants historiographiques à l’œuvre, aux XXe et XXIe siècles, dans les travaux sur la gestion collective des espaces ruraux au haut Moyen Âge. Initialement, le point de vue de ces études, partant d'une interprétation partielle des sources archéologiques et historiques, préjugeait d'un contrôle des terres exercé au niveau de l'unité familiale (propriété privée), en laissant de côté les pratiques qui auraient pu suggérer une gestion collective. À partir des années 1970, de nouvelles perspectives dans la lecture des sources ont étayé des interprétations sur le rôle des institutions et des logiques collectives, renouvelant les travaux historiques en la matière.
L'auteur mène une analyse comparée des études sur l'Irlande et le Nord-Ouest de la péninsule Ibérique, portant sur deux modes d'organisation et de gestion des espaces agricoles, respectivement le rath et les sernas. En Irlande, la tradition historiographique est longtemps restée centrée sur la notion de propriété privée, perspective qui a changé au cours des deux dernières décennies avec l'étude du cadre normatif. Dans le cas de l'Espagne, à partir des années 1970, s'est développée une approche fondée sur l'analyse de l'émergence des élites locales et des pouvoirs seigneuriaux, ainsi que de leurs relations avec les communautés paysannes.
Pour l'auteur, les évolutions dans les approches scientifiques, et les éclairages en découlant, sur les diverses logiques d'organisation et de régulation collective des acteurs, ont permis de reconsidérer les stratégies d'utilisation des espaces ruraux et leur impact dans les processus socio-économiques et politiques plus larges.
Hugo Berman, Centre d'études et de prospective
Source : Historia Agraria
10:38 Publié dans Agriculteurs, Société | Lien permanent | Tags : histoire, historia agraria, gestion collective, espaces ruraux, irlande, espagne | Imprimer | |
05/02/2018
Dépeuplement rural en Espagne
D'après des articles d'El Mundo et de La Vanguardia, le gouvernement espagnol s’apprête à présenter une Stratégie nationale contre le dépeuplement, fruit d'un travail interministériel dont l'un des objectifs est d'attirer et de fixer la population à la campagne, ainsi que de pallier les besoins en infrastructures. Le taux de population rurale en Espagne est le plus faible d'Europe, à l'exception de la Suisse et de la Hollande.
Selon des projections réalisées en 2016 par l'Instituto Nacional de Estadística, si les tendances démographiques restent inchangées, le pays perdrait, vers 2032, plus de 500 000 habitants (soit - 1,2 %). En particulier, la Federación Española de Municipios y Provincias prédit que la moitié des municipios (8 100, échelon territorial équivalent des communes françaises) seront menacés de disparition, ayant déjà actuellement moins de 1 000 habitants.
Sources : La Vanguardia, El Mundo
10:05 Publié dans Territoires | Lien permanent | Tags : espagne, population, dépeuplement | Imprimer | |
16/01/2018
Tuberculose bovine en Espagne : positions des populations concernées face au programme d'éradication
La revue Frontiers in Veterinary Science a publié, en novembre 2017, les conclusions d'une étude menée par des universitaires (vétérinaires, sociologues et anthropologues) de l'université autonome de Barcelone et de l'association andalouse d'anthropologie. Il s'agissait de procéder à une évaluation du programme d'éradication de la tuberculose bovine (bTB) dans deux communautés autonomes d'Espagne, la Catalogne et l'Andalousie, zones représentatives d'une faible et d'une forte prévalences de la bTB. Le tableau ci-dessous présente des données clés sur ces deux régions.
Données clés sur l'Andalousie et la Catalogne
Source : Frontiers in Veterinary Science, mise en forme CEP
Les travaux ont été menés en deux phases : une phase exploratoire, avec interviews de 13 acteurs clés du plan (éleveurs, vétérinaires ; 8 en Andalousie, 5 en Catalogne), suivie d'une phase d'approfondissement, avec entretiens en face à face avec un échantillon de 14 vétérinaires et 25 éleveurs (22 en Andalousie et 17 en Catalogne). L'analyse des réponses a mis en avant la bonne technicité du plan, étayée par une forte implication des services et la mise en place de procédures réglementaires obligatoires. Cependant, plusieurs points faibles ont été identifiés : fiabilité parfois insuffisante du test cutané, charge de travail trop importante des vétérinaires et des laboratoires, indemnisations insuffisantes et délais d'attente trop longs, sous-estimation des risques liés à la faune sauvage et manque de communication entre éleveurs et vétérinaires. Certains de ces points pourraient expliquer, selon les auteurs, l’échec de l'éradication, plus accentué en Andalousie.
Cette étude a aussi révélé l'importance des facteurs sociologiques et anthropologiques chez les éleveurs, traduits notamment par un sentiment de méfiance : crainte des contaminations entre éleveurs voisins ; perception du vétérinaire comme propagateur de la maladie. On note également une tendance à l'acceptation de la maladie endémique, plutôt qu'à l'application des mesures considérées comme trop restrictives. Ainsi, certains éleveurs seraient favorables au développement d'un vaccin et au rétablissement d'une politique vaccinale. Pour mémoire, la tuberculose bovine fait l’objet de mesures d'éradication dans les États membres depuis 1964, mais demeure endémique dans certains pays, dont l'Espagne.
Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective
Source : Frontiers in Veterinary Science
11:00 Publié dans 2. Evaluation, Protection des végétaux et des animaux, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : tuberculose bovine, espagne, btb, éradication | Imprimer | |
01/12/2017
Comparaison des avis des Espagnols et des Européens sur la Politique agricole commune
À partir de l’Eurobaromètre spécial 440 (2016, données collectées auprès de 27 800 personnes en 2015), le ministère espagnol chargé de l'agriculture a publié en novembre une note comparant les avis des Espagnols et des autres Européens sur la PAC, l'agriculture et l'environnement. Il en ressort que les Espagnols ont une moindre connaissance de l'existence de la PAC (43 % n'en ont pas entendu parler, contre 30 % au niveau de l'Union). Pour les principaux objectifs à assigner à la PAC, les Espagnols privilégient le niveau de vie des agriculteurs et la stabilité des prix alimentaires, alors que ce sont la qualité et la sécurité sanitaire de l'alimentation pour les autres Européens. Espagnols et Européens dans leur ensemble se rejoignent sur les priorités de la PAC, sachant toutefois que les Espagnols accordent une importance plus élevée à l'amélioration de la compétitivité et la productivité. L'augmentation des aides est un souhait partagé, les Espagnols étant plus nombreux à l'exprimer (à 62 % contre 45 %). Enfin, la protection de l'environnement est davantage prise en compte par les autres Européens.
Source : ministerio de Agriculturea y Pesca, Alimentación y Medio-Ambiente
15:59 Publié dans 4. Politiques publiques, Société | Lien permanent | Tags : espagne, eurobaromètre, pac, opinion | Imprimer | |
05/10/2017
Signature d'un Pacte pour une économie circulaire en Espagne
Sous l'égide du ministère de l'Agriculture, de la Pêche, de l'Alimentation et de l'Environnement et du ministère de l’Économie, de l'Industrie et de la Compétitivité, le Pacte pour une Économie Circulaire a été signé à Madrid le 18 septembre dernier. L'objectif est « d'impliquer les principaux agents économiques et sociaux d'Espagne dans la transition vers ce nouveau modèle économique ». Le Pacte décline une série d'actions : réduction de l'utilisation des ressources non renouvelables, analyses de cycle de vie et écoconception, systèmes de gestion environnementale, consommation durable et responsable, échanges entre administration, recherche et acteurs socio-économiques, vulgarisation, etc. Parmi les signataires, Cooperativas Agro-alimentarias de España, leader en matière d'utilisation de biomasse, et la Fundación para la Economía Circular qui promeut la réflexion, les échanges et l'action dans ce domaine.
Sources : ministerio de Agricultura y Pesca, Alimentación y Medio Ambiente, Agronews Castilla y León
09:31 Publié dans Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : espagne, économie circulaire, pacte | Imprimer | |
07/07/2017
Évaluation des outils de gestion des risques et des paiements directs : PAC 2020 en ligne de mire
En prévision des futures réformes de la PAC, un article paru dans Economía Agraria y Recursos Naturales évalue l'impact de plusieurs outils de gestion des risques sur la stabilisation des revenus agricoles des exploitations espagnoles. Après une introduction à la question de la gestion des risques en agriculture, les auteurs décrivent trois outils : i) diversification sur l'exploitation, en considérant deux stratégies (monoculture de blé, rotation blé-orge-pois) ; ii) souscription à des outils de protection (assurance récolte, outil de stabilisation des revenus – IST) ; iii) paiements directs de la PAC (avec le paiement vert). Ils analysent les impacts de ces outils sur le revenu, sa variabilité, ainsi que leur efficience.
Afin d'appréhender l'impact au niveau de l'exploitation, les auteurs optent pour une approche micro-économique, dans laquelle l'agriculteur maximise son espérance d'utilité. Les données de rendements et de prix ont été collectées à l'échelle des exploitations de la province de Valladolid, sur la période 1993-2015. Au total, 18 cas représentant toutes les combinaisons possibles de ces outils sont testés, et ce en suivant deux scénarios de prix : un scénario de prix faibles et stables sur la période 1993-2006 ; un scénario de prix hauts et volatiles entre 2007 et 2015.
Les résultats montrent que les paiements directs semblent la manière la plus aisée d'augmenter le revenu et sa stabilité, bien que les auteurs soutiennent que l'effet sur la gestion du risque est indirect. Comme outil de gestion des risques, l'IST semble être le plus efficace pour la réduction de la variabilité (jusqu'à 85 % de réduction) et le plus efficient en termes budgétaires pour les pouvoirs publics. La diversification permet également de réduire la variabilité du revenu, mais semble moins efficace lorsque l'exploitation souscrit à l'IST. Cet article illustre, de façon quantitative, les impacts d'une combinaison d'instruments sur le risque revenu des exploitations agricoles en Espagne.
Barthélemy Lanos, Centre d'études et de prospective
Source : Economía Agraria y Recursos Naturales - Agricultural and Resource Economics
15:46 Publié dans 2. Evaluation, 4. Politiques publiques, PAC | Lien permanent | Tags : pac, gestion des risques, paiements directs, espagne | Imprimer | |
14/06/2017
Propriété de la terre agricole en Espagne : structures et évolutions
À l'occasion du Colloque international « L'avenir de l'alimentation et les défis de l'agriculture au XXIe siècle », qui s'est tenu fin avril à Vitoria-Gasteiz (Espagne), une série de travaux ont été présentés et publiés. L'un d'eux porte sur la structure et les évolutions de la propriété de la terre agricole en Espagne, et présente la synthèse d'une étude coordonnée par la Fundación Mundubat et la revue Soberanía Alimentaria.
Les auteurs adoptent une approche quantitative et qualitative : à partir du dernier recensement agricole (2009), ils analysent l'évolution, entre 1999 et 2009, du nombre et de la taille des exploitations, et de la superficie agricole utilisée (SAU). Ces données sont ensuite croisées avec des variables telles que le statut, le sexe et l'âge du chef d'exploitation, ainsi que le prix de la terre. Les auteurs constatent que, en dix ans, le nombre d'exploitations a régressé de 23,2 % (pourcentage plus élevé pour celles de moins de 5 ha), la SAU s'est réduite de 9,2 % et la taille moyenne des exploitations a augmenté de 18 % (pour les exploitations allant de 70 à 500 ha). Par ailleurs, pour mesurer l'évolution de la concentration de la terre, les auteurs appliquent le coefficient de Gini à l'Espagne et à chaque Communauté autonome, en le comparant également à d'autres pays. Cet indicateur montre que la concentration des terres est plus élevée en Espagne qu'en France ou en Pologne, mais inférieure à celle de l'Italie ou de certains pays d'Amérique latine (Argentine, Brésil).
Coefficient de Gini de la taille des exploitations agricoles par pays (FAO) et par communauté autonome (Censo agrario 2009) : plus le coefficient est proche de 1, plus la concentration de la terre est importante
Source : elikadura21.eus (mise en forme CEP)
Les auteurs examinent aussi d'autres caractéristiques de la propriété foncière agricole : 94 % des chefs d'exploitation sont propriétaires, 31 % sont des femmes (pour 23 % de la SAU) et 61 % ont plus de 65 ans. À noter également que le poids des sociétés commerciales n'est pas significatif (2 % des structures occupant 11 % de la SAU), mais avec une tendance à la hausse.
Dans une deuxième partie, les auteurs exposent les processus socio-économiques et politiques qui, selon eux, sont à l'origine de la concentration de la terre. Ils considèrent que la PAC et le changement d'affectation des terres (urbanisation, tourisme, industrie, mines, énergie) sont des facteurs qui ont favorisé une telle évolution. Le prix de la terre a ainsi suivi une tendance ascendante entre 1995 et 2008, en régressant après légèrement suite à la crise de la bulle immobilière.
Les auteurs discutent enfin un certain nombre de propositions en matière de politique foncière, au niveau de l'Union européenne, de l’État espagnol, des Communautés autonomes ainsi que des municipalités.
Hugo Berman, Centre d'études et de prospective
Source : elikadura21.eus
10:06 Publié dans Agriculteurs, Exploitations agricoles | Lien permanent | Tags : espagne, propriété, terre agricole | Imprimer | |
11/12/2015
Alimentation et société dans l’Espagne du XXIe siècle
La Fundación MAPFRE a rendu public, début novembre, le rapport Alimentación y sociedad en la Espaňa del siglo XXI, réalisé par une équipe de l’Universidad CEU San Pablo de Madrid. En lien avec les changements, ces dernières décennies, des modèles de production et des styles de vie (apparition des grandes surfaces dans les années 1990, travail des femmes, crise économique, implantation des chaînes de restauration rapide, etc.), l’alimentation des Espagnols a évolué, avec un impact important sur le statut nutritionnel de la population. Ainsi, la diète méditerranéenne « perd[rait] du terrain » en particulier chez les plus jeunes. L’objectif de cette étude est, comme le dit le commanditaire, d’apporter un « grain de sable » supplémentaire pour inciter à recentrer les efforts politiques sur les aspects les plus importants et sur les populations les plus concernées.
À partir d’entretiens téléphoniques menés auprès d’un échantillon de 2 026 personnes représentatif de la population, les auteurs ont cherché à connaître l’impact des modes de vie sur les habitudes d’achat et de consommation : organisation alimentaire, préparation des aliments, habitudes d’achat, perception de ses propres connaissances en alimentation et nutrition, préférences et aversions alimentaires. Parmi les nombreux résultats obtenus, on peut par exemple retenir que la majorité des Espagnols fait trois repas par jour, principalement au domicile et en compagnie, mais que les moins de 30 ans déjeunent et dînent de plus en plus devant la télévision.
Distribution de la population en fonction du nombre de repas faits par jour travaillé ou de repos
Source : Fundación MAPFRE
Les auteurs concluent ainsi à une routine alimentaire partagée par la majorité des Espagnols. Les femmes restent celles qui, en grande majorité, accomplissent les tâches domestiques d’achat et de préparation des aliments. Les achats se font principalement en supermarchés et commerces de proximité. Les Espagnols cherchent à acheter fréquemment des produits frais et allient plaisir et santé dans leurs choix. Les difficultés économiques ont entraîné une augmentation de la fréquentation de magasins moins chers et des achats de produits plus « basiques », ainsi qu’une réduction du nombre de repas hors domicile. Enfin, une relation apparaîtrait entre la tendance à contrôler son poids et certains aspects socioculturels entraînant des habitudes plus saines (faire cinq repas par jour, prendre un petit déjeuner tous les jours, manger assis et en prenant assez de temps, etc.).
Julia Gassie, Centre d’études et de prospective
Source : Fundación MAPFRE
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