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15/10/2021

Alain Baraton, Dictionnaire amoureux des arbres, Éditions Plon, mai 2021, 438 pages

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Jardinier en chef du domaine national de Trianon et du parc du château de Versailles, Alain Baraton est bien connu pour ses nombreux ouvrages sur les plantes, arbres et jardins, mais aussi pour ses chroniques hebdomadaires sur France Inter ou France 5. Après un premier Dictionnaire amoureux des jardins (Plon, 2012), il récidive aujourd'hui avec ce Dictionnaire amoureux des arbres.

Il ne s'agit pas là d'un traité savant de botanique ou d'horticulture, ni d'une histoire ou d'une géographie raisonnée des arbres et de leurs origines. L'auteur nous invite plutôt, au gré de 165 courts articles, à un voyage sentimental, à une libre balade au travers de ses expériences et préférences. Il nous décrit ses choix personnels, ses coups de cœur pour ses végétaux, et fait tout pour nous communiquer ses passions.

Tenant ses promesses, le livre nous en apprend d'abord beaucoup sur les arbres eux-mêmes. Depuis l'entrée « abricotier » jusqu'à l'entrée « zamana », défilent de nombreuses espèces dont les origines, histoires, aires de peuplement, spécificités et écosystèmes sont présentés. Il peut s'agir d'essences communes (chêne, marronier, prunier, magnolia, poirier, etc.) ou plus exotiques (upas, parrotia, nono, kolatier, cédratier, azerolier, etc.).

Chemin faisant, le lecteur fera des découvertes plus ou moins inédites. Par exemple, le baobab peut stocker jusqu'à cent mille litres d'eau. Le Ficus elastica (caoutchouc) a besoin d'une guêpe précise pour assurer sa reproduction. Rien ou presque ne pousse sous un noyer car le juglon, sur le sol, bloque la germination des autres plantes. Le mancenillier est considéré comme « l'arbre le plus dangereux du monde ». On découvrira aussi que le vrai mimosa fleurit bleu...

Les arbres expriment des valeurs, imprègnent la vie sociale et sont à l'origine de véritables institutions. L'auteur revient par exemple sur les origines de la tradition du sapin de Noël, il rappelle aussi que l'olivier est si présent dans toutes les religions que sa feuille a été choisie comme emblème de l'ONU. Quant à Louis XIV, il aimait tant la senteur de ses orangers que la « fleur d'oranger » deviendra pendant près d'un siècle le parfum préféré des dames de la cour.

Il serait facile de mettre en lumière d'autres qualités de ce livre, mais un tel ouvrage n'est pas fait pour être raconté : il est fait pour être lu et utilisé. Rédigé d'un style alerte, il est tout sauf ennuyeux et Baraton a pris soin de ponctuer ses notices d'anecdotes, de traits d'humour, de rapprochements inattendus et de considérations personnelles. La rigueur supposée du « dictionnaire », amollie par sa passion des végétaux, rend son livre délectable.

Bruno Hérault, Chef du Centre d'études et de prospective

Lien : Éditions Plon

16:47 Publié dans Forêts Bois, Société | Lien permanent | Tags : botanique, arbres, jardins, forêt-bois |  Imprimer | | | | |  Facebook

Le Comité permanent de l'Union européenne pour la recherche agricole (Standing Committee on Agricultural Research)

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Institué dès 1974 par le règlement européen 1728/74, et relancé en 2005, le comité permanent de l'Union européenne pour la recherche agricole (Standing Committee on Agricultural research, SCAR) vise à coordonner les programmes de recherche nationaux dans le domaine agricole. En interaction avec la Commission, il rassemble des experts délégués par 37 pays, membres de l'UE, États candidats à l'entrée dans l'Union et pays observateurs.

Différents groupes thématiques sont consacrés à la recherche en agriculture et en bioéconomie, ainsi qu'aux analyses prospectives. Il s'agit d'éclairer et de coordonner les décisions publiques nationales et internationales, et de fournir un socle commun de réflexion contribuant notamment à l'Espace européen de la recherche. Leurs rapports, publiés et transmis à la Commission et aux États membres, font régulièrement l'objet de conférences.

Parmi ces groupes, celui travaillant sur les forêts, la recherche et l'innovation forestière a publié, en 2018, un rapport consacré aux enjeux du changement climatique dans ce domaine. Il conduit actuellement une étude sur la déforestation importée. Un autre groupe plus récent, dont les travaux sur l'agro-écologie ont démarré en janvier 2021, entend élaborer une base de références commune aux différents pays, comprenant des concepts, approches et innovations.

5e conférence de prospective du SCAR : ressources naturelles et systèmes alimentaires

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Source : Standing Committee on Agricultural Research

Le groupe de prospective, présidé par Gianluca Brunori (université de Pise), avait entamé en 2019 un travail consacré aux ressources naturelles et aux systèmes alimentaires. La crise du Covid, survenue entre-temps, a mis en évidence les fragilités et vulnérabilités des systèmes actuels, conduisant les experts à préconiser, en décembre 2020, des réformes pour stimuler la reprise et aller vers des systèmes plus justes et plus sûrs. Ils recommandent ainsi de fixer des objectifs ambitieux, dont la réduction des intrants phosphorés de 81 % et l'usage des pesticides de 75 %, mais aussi la diminution du surpoids dans la population européenne, replaçant l'alimentation au centre des politiques de recherche en agriculture.

Jean-Noël Depeyrot, Centre d'études et de prospective

Source : Standing Committee on Agricultural Research

Productivité des pollinisateurs et paysages agricoles

Publié en septembre 2021, un article de Plos One s'intéresse à l'affinité entre deux espèces d'insectes pollinisateurs (abeille domestique (Apis mellifera) et bourdon fébrile (Bombus impatiens)) et les paysages agricoles environnant leurs colonies. Considérant que le poids des insectes permet d'évaluer leur productivité (ressources stockées, nombre de larves et d'adultes), les auteurs ont pesé une fois par mois, pendant l'été 2017, des colonies des deux espèces, placées dans 12 sites du Michigan (États-Unis).

Il apparaît que les paysages dominés par des prairies et des pâturages sont plus favorables aux abeilles domestiques qu'aux bourdons fébriles. Inversement, ceux-ci sont plus productifs à proximité des vergers, vignes, surfaces maraîchères et autres cultures, hors soja et maïs. Les auteurs avertissent cependant sur le fait que la généralisation de leurs résultats nécessiterait de considérer des facteurs locaux, tels que la présence de résidus de pesticides, de maladies et de structures pour nidifier, ou encore les caractéristiques des paysages. 


Corrélation entre l'évolution du poids des colonies d'abeilles domestiques (kg) et les surfaces de prairies et pâturages (km²)

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Source : Plos One

Source : Plos One

16:36 Publié dans Agronomie | Lien permanent | Tags : pollinisation, paysages agricoles, abeilles |  Imprimer | | | | |  Facebook

Viande in vitro : obstacles et risque de désillusion

Dans un article de septembre 2021, The Counter s’interroge sur les prochaines étapes des projets de « viande in vitro ». La culture de cellules animales à des fins alimentaires a donné lieu à des prototypes, les startups constituent un secteur de R&D dynamique et les investissements s’intensifient. Fin 2020, à Singapour, une autorisation de mise sur le marché a été octroyée à la société Just. Toutefois, de nombreux indicateurs incitent à la prudence. L’auteur compare ainsi différentes études technico-économiques et interviewe les acteurs, pour mieux cerner leurs ambitions et perceptions des perspectives techniques. Les économies d’échelle, indispensables, peuvent être obtenues en suivant trois voies : des coûts réduits liés aux ingrédients du milieu de culture, des cellules plus « efficaces », des bioréacteurs plus grands. Aucune de ces voies ne semble maîtrisée aujourd'hui et le secteur pourrait être au bord de l’effondrement. Certains appellent donc à un renfort de la recherche par les fonds publics. Pour l’auteur, un tel choix d’allocation paraît particulièrement hasardeux au regard d’autres priorités, comme le déploiement des énergies renouvelables.

Source : The Counter

14/10/2021

Premier état des lieux mondial de la santé des arbres

Lancée en 2015 par un réseau d'environ 60 institutions et menée par plus de 500 experts, l'évaluation mondiale de la santé des arbres a récemment débouché sur la publication d'un rapport et la création d'un portail permettant d'accéder à la base de données ainsi constituée. Ce recensement sans précédent a été piloté par le Botanic Gardens Conservation International, une organisation non gouvernementale qui représente plus de 100 jardins botaniques dans le monde. Plus de 58 000 espèces ont été répertoriées, ainsi que leur état de conservation. La diversité la plus importante est observée dans les régions tropicales, principalement en Amérique du Sud (figure ci-dessous). Au-delà du constat sur les espèces d'arbres menacées (30 %) ou ayant disparu à l'état sauvage (140), le rapport met en avant diverses mesures ou projets visant à protéger ou restaurer certaines espèces en danger, comme par exemple le magnolia géant du Vietnam.

Richesse des grandes zones biogéographiques, en espèces d'arbres

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Source : Botanic Gardens Conservation International

Source : Botanic Gardens Conservation International

L'Anses publie son avis sur la protection des parcours de porcins en plein air

L'Anses a publié, en septembre 2021, un avis et un rapport d'expertise collective sur les dispositifs de protection des parcours de porcins en plein air, pour éviter la transmission de maladies par la faune sauvage. En effet, alors que la peste porcine africaine sévit dans des pays proches, l'élevage en plein air fait craindre une telle contagion, l'avis allant cependant au-delà de cette seule épizootie. Ce type d'élevage concerne 5 à 10 % des exploitations françaises, souvent en lien avec une démarche de qualité. La double clôture réglementaire comporte des coûts d'entretien élevés et les exploitants préfèrent utiliser une clôture plus simple, également prévue par la réglementation, en association à des mesures complémentaires (organisation spatiale de l'élevage, présence d'un chien ou d'un verrat sur le parcours, dispositifs d'effarouchement, immunocastration des femelles). Si l'avis regrette le manque d'études sur le sujet, il constate que ces dispositions complémentaires augmentent l'efficacité d'une clôture simple, mais également la non-observance des mesures de biosécurité.

Source : Anses

Évolutions de l'entrée dans le métier et politiques d'installation agricole

Dans un article publié en août 2021 dans le Journal of Rural Studies, une équipe européenne met en évidence l'influence variable de différents facteurs, selon les stades du processus de renouvellement des générations (à l'échelle d'une exploitation). Quatorze facteurs ont été identifiés, grâce à une revue de littérature et à des entretiens approfondis auprès de 155 chefs d'exploitation de 11 pays, en cours d'installation ou de retrait.

Les auteurs constatent que les aides à l'installation ciblent prioritairement la phase 3 du processus de transmission (figure ci-dessous), une fois la décision d'installation prise. Si les dispositifs peuvent favoriser la consolidation du projet, ils ne contribuent pas à ce qu'un successeur se révèle ni ne se forge une identité de repreneur (savoirs informels, formation, attrait pour l'agriculture, projet professionnel, etc.), étape qui intervient plus tôt dans le processus. Selon eux, il serait donc important d'infléchir les dispositifs actuels pour tenir compte des nouvelles modalités de transmission des exploitations, qui s’éloignent de l'héritage et peuvent concerner des candidats non issus du milieu agricole, n'ayant pas bénéficié d'un partage implicite des savoirs.

Schéma conceptuel du processus de renouvellement des générations en agriculture

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Source : Journal of Rural Studies

Lecture : à gauche, les trois phases du processus de renouvellement générationnel. Les flèches pointillées, grises et en trait plein représentent la formation de l'identité du successeur (SIF), le processus de succession sur l'exploitation (FSP) et le développement de l'exploitation (FD). Les flèches sortantes indiquent que les décisions de sortie ou de non-entrée peuvent intervenir à tout moment.

À droite : quatorze facteurs influençant le processus sont classés en quatre sphères d'influence (SOI).

Source : Journal of Rural Studies

16:45 Publié dans Agriculteurs, Exploitations agricoles, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : installation, générations, transmission |  Imprimer | | | | |  Facebook

Les organisations professionnelles face au droit de la concurrence

Représentant les entreprises d’une même profession ou d’un même secteur, les organisations professionnelles sont confrontées au « risque concurrentiel » par leurs pratiques et celles de leurs adhérents (échange d’informations tarifaires ou stratégiques, actions de lobbying, interprétation erronée de la réglementation, etc.). Elles peuvent s’en prémunir, notamment en menant des actions de prévention (sensibilisation, formation).

Afin de les appuyer dans cette démarche, et dans le cadre d’un renforcement des sanctions applicables aux organisations professionnelles et à leurs membres, l’Autorité de la concurrence a publié un guide à leur intention. Les enjeux qui y sont exposés, ainsi que le nouveau cadre réglementaire, ont par ailleurs été évoqués lors d’un webinaire, le 7 septembre 2021. Les organisations professionnelles du secteur agroalimentaire sont notamment concernées par des recommandations, en complément de l’avis n°18-A-04 relatif au secteur agricole émis le 3 mai 2018.

Source : Autorité de la concurrence

Bien-être animal et attentes des consommateurs de lait au Japon

Le bien-être animal est encore un sujet plutôt émergent au Japon. C'est dire l'intérêt de l'article publié en septembre 2021 dans Ecological Economics, qui traite du niveau d'information et des attentes des consommateurs de produits laitiers en la matière. La filière laitière japonaise a connu un développement récent et rapide, majoritairement orienté vers du lait stérilisé à Ultra-haute température (UHT) standardisé. Il repose sur des exploitations de petite surface, très intensives par vache grâce à l'achat d'aliment concentré, où près de 80 % des animaux n'ont pas accès à des parcours extérieurs. Les auteurs mettent en évidence une méconnaissance de la situation par les consommateurs. Ils révèlent en même temps leurs attentes et leur consentement à payer un surplus (équivalent à 0,15 €/L) pour du lait garantissant un meilleur bien-être animal, qui s'accroît lorsqu'ils sont mieux informés (+ 0,05 €/L supplémentaire). Selon eux, cette méconnaissance des pratiques réelles, considérée comme une asymétrie d'information, représente une défaillance du marché à corriger, car mieux informer les consommateurs permettrait de développer des produits conformes à leurs attentes.

Source : Ecological Economics

13/10/2021

Changement climatique, pressions parasitaires et rendements dans les pays tempérés

Des travaux publiés dans Nature Climate Change, en août 2021, suggèrent que le changement climatique impactera différemment la pression des pathogènes des plantes selon les zones de production agricole. D’après les modèles utilisés, les rendements de la plupart des cultures, dans les hautes latitudes, augmenteraient avec les températures tandis que les tropiques ne verraient que peu ou pas de gain. Par contraste, le risque d’infection par les pathogènes des plantes (80 champignons et oomycètes étudiés sur 12 cultures) diminuerait dans les zones tropicales (Brésil, Afrique sub-saharienne, Inde et Asie du Sud-Est), mais augmenterait dans les latitudes plus élevées. Les États-Unis, l’Europe et la Chine pourraient ainsi connaître des changements majeurs dans les associations de populations de pathogènes. Les avantages des gains de rendement dans ces zones de production pourraient donc être tempérés par la charge accrue de la protection des cultures due à l'accroissement des maladies et d'agents pathogènes peu familiers.

Source : Nature Climate Change

Modélisation des effets d'un régime flexitarien sur la qualité de l'air et la santé humaine

L'épandage d'engrais azotés de synthèse et d'effluents d'élevage est responsable de 96 % des émissions européennes d’ammoniac (NH3). Libéré dans l'atmosphère, celui-ci contribue ensuite à la formation de particules fines, dont les effets néfastes sur la santé sont avérés. Dans un article publié dans la revue Ecological Economics, des chercheurs ont modélisé l'impact d'une transition flexitarienne des régimes alimentaires sur la qualité de l'air et sur la santé humaine en Europe (UE et hors-UE). Ils montrent notamment que, par rapport à un scénario de référence, une telle évolution permettrait de réduire d'un tiers les émissions européennes d’ammoniac. La teneur en particules fines de l'atmosphère diminuerait, quoique de façon plus modérée, et le nombre de morts prématurées associées aux particules fines baisserait de 3,1 %.

Concentration en particules fines en µg/m3 dans un scénario de référence, à gauche ; à droite, différence entre ce scénario de référence et le scénario flexitarien

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Source : Ecological Economics

Source : Ecological Economics

Impacts économiques et environnementaux de la stratégie Farm to fork

Deux chercheurs allemands ont publié récemment une étude simulant les impacts économiques et environnementaux de la stratégie Farm to fork (F2F) de l'Union européenne (UE). Ils estiment une possible chute de la production agricole européenne (ex. - 20 % pour le bœuf), qui s'accompagnerait d'une hausse des prix dans l'UE (ex. + 58 % pour la viande bovine) et hors UE dans une moindre mesure (ex. + 7,4 % pour la viande bovine). Il y aurait également une modification du positionnement de l'Union dans le commerce mondial (ex. passage d'exportatrice nette à importatrice nette de bœuf), une baisse du pouvoir d'achat des consommateurs (- 70 milliards d'€) et une hausse du revenu des agriculteurs (+ 35 Md€). Par ailleurs, les auteurs obtiennent pour l'UE une réduction de l'usage des fertilisants (51 %) et des pesticides (58 %), une augmentation de 11 millions d'ha des aires protégées et une baisse de 109 MtéqCO2 des émissions de gaz à effet de serre (GES). Cependant, observant les effets de F2F hors-UE, notamment sur les émissions de GES, ils concluent que cette stratégie impose des restrictions à la production sans répondre globalement aux objectifs du Pacte vert, notamment en termes climatiques.

Volume de production (en prix constants), variation en % par rapport à la référence

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Source : Kiel Universität

Lecture : les barres représentent les variations des volumes de production dues aux différents objectifs de la stratégie F2F pour 2030 (violet pour la réduction de 20 % de l'usage des fertilisants minéraux, orange pour la réduction de 50 % de l'usage des produits phytosanitaires, vert clair pour la réduction de 50 % des excédents de balance azotée, jaune pour l'atteinte de 25 % de SAU en agriculture biologique, bleu pour l'atteinte de 10 % d'éléments à haute diversité paysagère), et dues à l'ensemble des objectifs de la stratégie F2F combinés (vert foncé).

Sur le sujet des impacts de la stratégie F2F, on pourra se reporter également à un précédent billet.

Source : Kiel Universität

Podcast sur l'investissement dans les start-ups de l'AgTech

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La Ferme Digitale, association regroupant des acteurs de l'innovation et du numérique en agriculture, propose une série de podcasts, intitulée FuturAgri. Chaque épisode est l'occasion d'un échange avec un acteur de l'AgTech française, et donc d'un éclairage sur un secteur proposant des solutions technologiques innovantes agricoles. Le neuvième épisode est consacré à D. Rousseau, président du groupe d’investissement FAMM. Au-delà de la présentation du rôle de l'investisseur dans le financement des projets des jeunes entreprises de l'AgTech, il souligne l'importance des fonctions d'accompagnement et de conseil. Ces entrepreneurs doivent en effet conjuguer l'effervescence associée au développement de l'activité et la stabilisation de l'entreprise par sa structuration (comptabilité, management, infrastructures, etc.). Enfin, D. Rousseau témoigne des conséquences de la crise sanitaire sur la solidité et l'agilité de ces start-ups.

Source : La Ferme Digitale

12/10/2021

Invasions biologiques en France : des impacts économiques importants mais peu documentés

Drosophile japonaise, moustique tigre, ambroisies, etc. : en vingt-cinq ans, les espèces exotiques envahissantes en France auraient coûté entre 1,2 et 10,6 milliards d’euros d’après les récentes estimations d’une équipe de chercheurs (CNRS/université Paris Saclay/AgroParisTech). Elles ont été publiées dans NeoBiota en juillet 2021.

Bien qu’importants, ces coûts sont sous-évalués. Selon les auteurs, la connaissance des dégâts causés sur l'économie française par les invasions biologiques est très limitée et seuls 3 % des 2 621 espèces introduites et envahissantes enregistrées sont étudiés. L'agriculture est le deuxième secteur le plus impacté après la santé, avec un coût estimé à 221 millions € sur les 25 dernières années. Cette étude chiffre également les dépenses de gestion des invasions, estimées huit fois inférieures aux dégâts causés. De ce fait, dans une synthèse à l’attention des décideurs, les chercheurs recommandent de renforcer la biosécurité, la biosurveillance et la connaissance des coûts. Ils proposent de mieux sensibiliser le grand public et les acteurs privés à ces enjeux, et préconisent une réponse législative proportionnelle aux impacts de ces invasions.

Source : NeoBiota

Un podcast sur la sécurité alimentaire en République populaire de Chine

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Le 35e épisode du podcast China in context, diffusé par la School of Oriental and African Studies, porte sur les évolutions récentes du débat public sur la sécurité alimentaire en Chine. Le sinologue Bob Ash a rappelé combien ce sujet était important dans l’histoire et la mémoire nationales, le pays ayant connu selon lui les « pires famines de l’humanité ». À partir des années 1980, le sujet s’est fait plus discret avant de revenir dans les discussions publiques, sous l’influence de Xi Jinping. Quatre préoccupations majeures apparaissent aujourd'hui : i) la baisse de la production nationale de riz (la Chine en est devenue le plus gros importateur mondial en 2013), alors même que les céréales ont longtemps dominé le régime alimentaire ; ii) les tensions politiques avec les États-Unis et l’Australie, menaces potentielles pour les approvisionnements ; iii) le niveau du gaspillage alimentaire, estimé à 20 millions de tonnes, qui a conduit à la mise en œuvre en 2020 de l’opération « Assiette vide », incitant à la frugalité ; iv) l’enjeu hydrique du fait d’une disponibilité en baisse de l’eau.

Source : China in context