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18/03/2022

Une analyse des gains de productivité dans le secteur laitier aux États-Unis

La production laitière étasunienne a connu d'importantes restructurations au cours des deux dernières décennies : accroissement de la taille des troupeaux et des volumes produits, essor spectaculaire de la production dans l'ouest du pays, etc. Dans un rapport publié par l'Economic Research Service de l'USDA, E. Njuki analyse les gains de productivité du secteur entre 2000 et 2016. Le travail porte essentiellement sur une estimation de la productivité globale des facteurs (PGF), c'est-à-dire du rapport entre la croissance de la production et celle de l'ensemble des facteurs nécessaires à cette production : terres, consommations intermédiaires, main-d’œuvre, capital (voir à ce sujet un précédent billet).

L'analyse montre qu'entre 2000 et 2016, la PGF du secteur laitier aux États-Unis a augmenté de 2,51 % par an. Des disparités notables s'observent toutefois selon la taille des troupeaux : alors que la croissance est de presque 3 % pour les troupeaux de plus de 1 000 têtes, elle n'est que de 0,6 % pour ceux de moins d'une centaine d'animaux.

L'augmentation de la PGF peut résulter du changement technique (innovations), d'économies d'échelle, d'une utilisation plus efficace des ressources ou de facteurs environnementaux. Dans la seconde partie du rapport, l'auteur décompose les gains de productivité observés selon chacune de ces composantes. Il en ressort (figure ci-dessous) que l’accroissement de la PGF sur la période étudiée résulte essentiellement du progrès technique, surtout pour les plus gros troupeaux, et de facteurs environnementaux (conditions climatiques favorables à la croissance des fourrages), notamment pour les plus petits cheptels. En revanche, dans tous les cas, il n'y a pas d'augmentation de la productivité du fait d'économies d'échelle ou d'une utilisation plus efficace des ressources disponibles.

Croissance de la productivité globale des facteurs et de ses composantes selon la taille des troupeaux, entre 2000 et 2016

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Source : USDA

Lecture : TFPI = index de productivité globale des facteurs : TPI = index de progrès technique ; SMEI : index d'économies d'échelle ; TEI : index d'efficience dans l'utilisation des ressources ; EI = index environnementaux.

En conclusion, l'auteur considère que les politiques publiques visant à soutenir la productivité dans le secteur agricole devraient s'appuyer sur un diagnostic précis des tendances en la matière, afin d'en identifier les composantes devant faire l'objet d'une vigilance accrue.

Mickaël Hugonnet, Centre d'études et de prospective

Source : USDA

14/10/2021

Bien-être animal et attentes des consommateurs de lait au Japon

Le bien-être animal est encore un sujet plutôt émergent au Japon. C'est dire l'intérêt de l'article publié en septembre 2021 dans Ecological Economics, qui traite du niveau d'information et des attentes des consommateurs de produits laitiers en la matière. La filière laitière japonaise a connu un développement récent et rapide, majoritairement orienté vers du lait stérilisé à Ultra-haute température (UHT) standardisé. Il repose sur des exploitations de petite surface, très intensives par vache grâce à l'achat d'aliment concentré, où près de 80 % des animaux n'ont pas accès à des parcours extérieurs. Les auteurs mettent en évidence une méconnaissance de la situation par les consommateurs. Ils révèlent en même temps leurs attentes et leur consentement à payer un surplus (équivalent à 0,15 €/L) pour du lait garantissant un meilleur bien-être animal, qui s'accroît lorsqu'ils sont mieux informés (+ 0,05 €/L supplémentaire). Selon eux, cette méconnaissance des pratiques réelles, considérée comme une asymétrie d'information, représente une défaillance du marché à corriger, car mieux informer les consommateurs permettrait de développer des produits conformes à leurs attentes.

Source : Ecological Economics

07/07/2021

Une analyse des aides européennes de crise apportées au secteur laitier

La Cour des comptes européenne a publié un rapport spécial consacré au soutien exceptionnel apporté par l'Union européenne (UE) aux producteurs de lait, au cours de la période 2014-2016. Les magistrats reviennent d'abord sur les processus qui ont contribué à cette crise, avant de rappeler les mesures mises en œuvre et de les analyser. Ils relèvent que si la Commission a réagi rapidement au déploiement de l'embargo russe sur les produits laitiers de l'UE, la réponse aux déséquilibres structurels de marché a été tardive et peu efficiente. Les mesures de réduction volontaire de la production n'ont été mises en place qu'en septembre 2016, et les stocks publics de poudre de lait écrémé ont pesé sur les marchés et retardé la sortie de crise. À partir de ce retour d'expérience minutieux, les magistrats recommandent notamment que la Commission se prépare à la gestion de déséquilibres futurs en améliorant la réactivité et le ciblage des mesures, et en évaluant le rôle du filet de sécurité.

Source : Cour des comptes européenne