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15/04/2022

Ces symbioses qui nous gouvernent

Le magazine La Recherche d’avril-juin 2022 publie un dossier de 40 pages sur le thème « symbiose et réseaux du vivant ». Il fait le point sur les dernières découvertes concernant ces interactions naturelles, à différentes échelles (univers, océans, champs cultivés, fromages, intestin, etc.), et leurs implications pour la santé globale : une plongée dans des recherches qui ne s’intéressent pas à l’organisme seul mais à l’holobionte, cet ensemble constitué par l’hôte et tous ses microorganismes (Forest Rohwer, 2002).

Pour l’agriculture, les applications sont multiples. Les relations que tissent les plantes avec les micro-organismes du sol peuvent augmenter leur tolérance à la sécheresse ou à la salinité, modifier leur date de floraison, maximiser l’absorption des nutriments tout en résistant aux parasites et pathogènes, améliorer leur croissance, etc. De nouvelles stratégies d’amélioration des plantes – jusqu’ici focalisées sur leur seul génome – voient le jour, pour sélectionner les végétaux et leurs communautés microbiennes racinaires, ou les traits génétiques favorisant l’interaction hôte-micro-organismes. Les exemples des start-up françaises Mycophyto et Inoculum Plus, qui proposent des biostimulants de symbioses mycorhyziennes pour la santé des plantes, sont mentionnés.

Si « tout bios est donc symbios », si l’individu est constitué des milliards de relations qu’il tisse en continu avec ses vivants, comment parvenir à les modéliser ? Le dossier convoque économistes, écrivains et philosophes pour éclairer les implications de ces nouvelles découvertes, le concept seul « d’écosystème » n’y suffisant plus. Ces sciences de la symbiose peuvent également permettre de mieux comprendre les dynamiques actuelles de la mondialisation et les diverses politiques du vivant gérant la crise environnementale. Elles contribuent aussi à la conception d'une industrie symbiotique où les acteurs d’un même territoire pensent leur développement en privilégiant les interactions entre leurs différentes organisations. Elles travaillent enfin à l'application des solutions symbiotiques du type gagnant-gagnant aux transitions énergétiques et alimentaires. Si l’idée a déjà plus d’un demi-siècle, avec le cas français de la bioraffinerie de Pomacle Bazancourt, les symbioses industrielles peuvent devenir, selon les économistes cités dans le dossier, un levier essentiel de la transition vers une « économie circulaire ».

Cécile Poulain, Centre d’études et de prospective

Source : La Recherche

10:19 Publié dans Enseignement et recherche, Production et marchés, Territoires | Lien permanent | Tags : vivant, économie circulaire |  Imprimer | | | | |  Facebook

12/01/2022

Élevage d’insectes et hydroponie en Afrique

Publié en décembre 2021, un rapport de la Banque mondiale attire l'attention sur l'intérêt de l'élevage d'insectes et de l’utilisation de l'hydroponie en Afrique. Cela contribuerait à améliorer la sécurité alimentaire d'un continent où près d'un quart de la population est sous-nutri, tout en luttant contre le gaspillage, l'ensemble s’intégrant dans une économie circulaire. En effet, les insectes et l'hydroponie valorisent les déchets provenant de l'alimentation humaine comme animale et de l'industrie, et produisent une grande quantité de protéines (figure ci-dessous). L'hydroponie valorise aussi les déchets provenant des élevages d'insectes. Les auteurs calculent, par exemple, que cet élevage permettrait de fournir en un an jusqu'à 14 % des protéines utilisées dans l'élevage africain des porcs, chèvres, poissons et poulets. Il produirait également l'équivalent de 19,4 milliards de dollars de biofertilisants, tout en créant plus de 15 millions d'emplois et en valorisant 200 millions de tonnes de déchets végétaux.

Insertion des élevages d'insectes et de l'hydroponie dans une économie alimentaire circulaire

insectes et hydroponie.jpg

 
Source : Banque mondiale

Source : Banque mondiale

07/07/2020

L'Agence européenne de l'environnement fait le point sur les biodéchets

L'Agence européenne de l'environnement (EEA) a publié, début juin 2020, un état des lieux de la gestion des biodéchets dans l'UE, afin de promouvoir leur valorisation au sein d'une économie circulaire. Il s'agit aussi d'éclairer les modalités par lesquelles l'Union peut atteindre les cibles qu'elle s'est fixées en matière de réduction et de traitement durable des biodéchets (ex. : recycler 65 % des déchets municipaux d'ici à 2035).

Les auteurs soulignent que les biodéchets représentent 34 % des déchets municipaux dans l'UE, dont 60 % issus de l'alimentation et 36 % des espaces verts. Les pertes et gaspillage alimentaires compte pour 88 millions de tonnes chaque année, soit 173 kg/personne, ou encore 20 % de la nourriture produite. Un tel volume a des effets négatifs en termes environnementaux et de consommation, chaque kg de nourriture gaspillée représentant 0,8 à 4,5 kg de CO2 émis, et 3,2 à 6,1 € perdus pour l'acheteur.

Les biodéchets dans une économie circulaire

Biodechets1.jpg

Source : Agence européenne de l'environnement

Les auteurs recensent ensuite les possibilités de traitement et de valorisation des biodéchets, au premier rang desquelles le compostage. Celui-ci nécessite un processus qualité pour que le fertilisant qui en est tiré soit pur et utilisable. L'Allemagne, le Danemark et le Royaume-Uni ont par exemple développé des standards de qualité du digestat. Si les données sur le compostage, notamment des particuliers, sont rares, les auteurs estiment que 48 % des Slovènes ont un dispositif domestique dédié. En parallèle, ils mentionnent la digestion anaérobie produisant du biogaz ou du biodiesel, et l'alimentation animale. Cependant, la capacité de traitement des biodéchets varie beaucoup d'un État membre à un autre (de 0 à 356 kg/personne/an).

Enfin, les auteurs identifient des pistes d'actions publiques pour améliorer la prévention et le traitement des biodéchets : normes d'étiquetage responsable (interdire de labelliser « compostable » ou « biodégradable » des produits contenant du plastique, etc.) ; approches politiques combinant des mesures de sensibilisation et d'autres à caractère économique (annulation de la TVA sur les produits alimentaires donnés, etc.) ou réglementaire ; partenariats public-privé ; plates-formes de redistribution de la nourriture.

Hiérarchie des options préférables dans la gestion des biodéchets

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Source : Agence européenne de l'environnement

Vincent Hébrail-Muet, Centre d'études et de prospective

Source : Agence européenne de l'environnement

15:20 Publié dans Biomasse/Biocarburants, Environnement | Lien permanent | Tags : biodéchets, pertes, gaspillage, économie circulaire |  Imprimer | | | | |  Facebook

05/10/2017

Signature d'un Pacte pour une économie circulaire en Espagne

Sous l'égide du ministère de l'Agriculture, de la Pêche, de l'Alimentation et de l'Environnement et du ministère de l’Économie, de l'Industrie et de la Compétitivité, le Pacte pour une Économie Circulaire a été signé à Madrid le 18 septembre dernier. L'objectif est « d'impliquer les principaux agents économiques et sociaux d'Espagne dans la transition vers ce nouveau modèle économique ». Le Pacte décline une série d'actions : réduction de l'utilisation des ressources non renouvelables, analyses de cycle de vie et écoconception, systèmes de gestion environnementale, consommation durable et responsable, échanges entre administration, recherche et acteurs socio-économiques, vulgarisation, etc. Parmi les signataires, Cooperativas Agro-alimentarias de España, leader en matière d'utilisation de biomasse, et la Fundación para la Economía Circular qui promeut la réflexion, les échanges et l'action dans ce domaine.

Sources : ministerio de Agricultura y Pesca, Alimentación y Medio Ambiente, Agronews Castilla y León

09:31 Publié dans Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : espagne, économie circulaire, pacte |  Imprimer | | | | |  Facebook

10/01/2017

Accompagner la transition vers une économie circulaire, un enjeu important pour les secteurs agricole, forestier et alimentaire

L'économie circulaire, par opposition à l'économie linéaire, vise à concilier gestion durable des ressources et croissance économique. La préservation du capital naturel est au cœur du modèle, qui ne se limite pas aux seuls leviers du recyclage ou de l'allongement de la durée d'utilisation des biens, ainsi qu'un rapport récent de l'Institut Montaigne le rappelle.

Économie circulaire : une multiplicité de leviers pour poursuivre la croissance et préserver le capital naturel

institut-montaigne.jpg

Source : Institut Montaigne

Croissance, innovation et collaboration sont les principales caractéristiques motivant une réflexion sur les moyens d'orienter l'économie actuelle vers le cercle vertueux de l'économie circulaire. Après une revue des bénéfices attendus aux différentes échelles (monde, territoire, entreprise, individu), le rapport fait le point à la fois des outils d'évaluation et des politiques ou stratégies déjà mises en œuvre à l'échelle de pays ou d'entreprises. Plusieurs exemples tirés de l'agriculture et de l'industrie agroalimentaire sont ainsi mis en avant.

Source : Institut Montaigne

09:20 Publié dans Filières agricoles, Forêts Bois, Territoires | Lien permanent | Tags : économie circulaire |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/10/2016

Agriculture urbaine et économie circulaire

« L’agriculture colonise progressivement les villes. Pour le moment, les projets fonctionnent en relative autonomie les uns par rapport aux autres. (…) Et si l’avenir était la mise en réseau de ces projets d’agriculture urbaine pour s’inscrire pleinement dans l’économie circulaire ? ». Publiée en septembre, une note écrite par Guillaume Morel-Chevillet pour Astredhor, l’institut technique de l’horticulture, analyse (à partir d’exemples européens et nord-américains) quatre dimensions importantes pour l’intégration de ces deux problématiques :

- la proximité producteur-consommateur et la sensibilisation à la consommation locale ;

- le recyclage des déchets organiques ;

- le recyclage de l’eau ;

- l’optimisation de l’espace urbain avec un meilleur usage du foncier et du bâti existant pour produire, que ce soit indoor, sur les toits ou au sol.

Source : Astredhor

10:50 Publié dans Agronomie | Lien permanent | Tags : agriculture urbaine, économie circulaire, astredhor |  Imprimer | | | | |  Facebook

14/06/2016

Propositions pour une économie circulaire autour du phosphore

Prolongeant la 4e conférence Sustainable Phosphorus Summit, le journal Nutrient Cycling in Agroecosystems a publié un numéro spécial sur les approches intégrées et la gestion du phosphore. L'ensemble des articles offre un tour d'horizon des enjeux autour de ce nutriment indispensable pour les êtres vivants. L'éditorial met en perspective l'hétérogénéité des problèmes selon les régions et les stratégies adaptées pour tendre vers une économie circulaire. Alors que les nations les plus riches doivent gérer l'excès de phosphore dans les sols, les sédiments et les déchets, les pays les plus pauvres (ex : Afrique sub-saharienne) font face à un déficit dans les systèmes alimentaires. Quant aux pays émergents, l'évolution rapide de l'agriculture ne s'est pas accompagnée de réglementations adaptées à la protection de l'environnement, engendrant une accumulation de phosphore dans les sols et des pertes dans les eaux (illustration en Chine).

Économie circulaire et phosphore, les différentes composantes

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Source : Nutrient Cycling in Agroecosystems

Parmi les articles, Rosemarin et Ekane discutent de la gouvernance du phosphore, indispensable pour assurer la disponibilité et l'accès à long terme à cet élément. Ils concluent sur la nécessité d'inclure l'ensemble des acteurs « de la mine à la fourchette », et proposent un plan d'action sous l'égide des Nations unies. Ce dernier reposerait sur la création d'un Global Phosphorus Facility, dont l'objectif serait de communiquer sur les risques encourus et les solutions disponibles, ainsi que d'établir des normes et des lignes directrices pour une gestion durable du phosphore.

Cette gestion durable passera notamment par une meilleure connaissance des principales ressources : les roches phosphatées. Les auteurs insistent en particulier sur la nécessité de disposer de données fiables, qui seraient établies par un organisme indépendant. Leur propos est illustré par la variation des estimations, par l'United States Geological Survey, des réserves allant de 16 à 60 milliards de tonnes pour les années 2010 et 2011.

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : Nutrient Cycling in Agroecosystems

 

15:28 Publié dans Enseignement et recherche, Environnement | Lien permanent | Tags : phosphore, économie circulaire |  Imprimer | | | | |  Facebook