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08/02/2017

Un manuel de la FAO pour la sauvegarde de la chaîne alimentaire mondiale

Enjeu crucial pour la sécurité alimentaire dans les pays en voie de développement, les déperditions alimentaires peuvent être causées par des ravageurs ou la contamination des aliments par des agents biologiques, chimiques ou physiques. Dans ce dernier cas, à la perte liée au retrait de denrées du circuit s'ajoute le risque sanitaire en cas de consommation accidentelle des aliments. C'est pour répondre à ce problème que la FAO a publié récemment un manuel dont l'objectif est d'appuyer le développement de systèmes d'alarme et de promouvoir une surveillance à différents stades de la production. Il recense divers outils et méthodes disponibles.

On peut notamment citer une application mobile qui permet aux éleveurs de signaler des informations relatives à l'état de santé de leur cheptel, par l'envoi d'un signalement au Système mondial d'information sur les maladies animales (EMPRES-i). Cette application a déjà été déployée dans plusieurs pays, notamment en Afrique. Ce dispositif rend possible une analyse épidémiologique puis une intervention rapide pour gérer l'épisode à un stade précoce.

Source : FAO

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07/02/2017

Nouvelle version de l'application mobile anglaise sur la composition des produits

Comme relayé par le site canadien Veille action pour de saines habitudes de vie, l'agence Public Health England a lancé, début janvier dernier, une nouvelle campagne de sensibilisation sur la nutrition à destination des parents et enfants, Change4Life, dotée d'un budget de 6,3 millions de livres. Une application mobile, Be Food Smart, est en particulier proposée : extension de la version de 2016, elle permet de connaître la composition de 114 000 produits en sucre, graisses saturées et sel, en scannant le code barre. Elle s'intègre dans un dispositif plus large avec une communication sur panneaux publicitaires, sur les réseaux sociaux (page Facebook) et avec des activités scolaires.

Source : Veille action pour de saines habitudes de vie

19/01/2017

Sécurité sanitaire et nutrition : enjeux politiques pour l'Union européenne à 2050

Le Joint Research Centre a publié, en décembre 2016, les résultats d'un exercice de prospective portant sur les enjeux sanitaires et nutritionnels pour l'Union européenne à 2050. Cet exercice a pour objectifs de nourrir un processus de réflexion autour de l'évolution des outils politiques européens, et de contribuer à l'identification des enjeux à venir dans ces deux domaines. En s'appuyant sur un ensemble varié de moteurs (cf. tableau ci-dessous), quatre scénarios sont proposés :

- « global food », projection de la situation actuelle de l'UE à 2050, avec notamment une chaîne alimentaire mondiale plus interconnectée ;

- « regional food », qui repose sur la recherche de l'auto-suffisance, d'un modèle d'économie circulaire, avec abandon des principaux accords commerciaux ;

- « partnership food », dans lequel l'UE est faible sur le plan économique, perd de l'influence au niveau mondial, en particulier en matières agricole et alimentaire, et entretient des relations privilégiées avec un acteur mondial majeur (ex : États-Unis, Canada) ;

- « pharma food », associant notamment commerce globalisé, économie européenne forte et une population se tournant vers des aliments fonctionnels.

Pour chaque scénario, des options politiques, des besoins de recherche et des indicateurs sont identifiés au regard des enjeux mis en exergue.

Moteurs retenus pour chaque scénario

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Source : JRC

En conclusion, les auteurs dégagent des éléments communs aux quatre scénarios. De manière générale, le cadre réglementaire européen apparaît robuste et adapté aux enjeux à venir. Des pistes d'évolution sont également identifiées : amélioration de l'effectivité des politiques nutritionnelles européennes ; harmonisation des approches d'évaluation des risques et inclusion d'autres « facteurs légitimes » (ex : bénéfices pour la santé, conséquences socio-économiques) ; développement d'indicateurs adaptés et harmonisés pour mesurer et surveiller la performance européenne en matière de sécurité sanitaire ; mise en place d'un système d'alerte sur les dangers émergents ; adaptation des services officiels de contrôle aux besoins futurs ; investissement dans l'éducation du public en matière de sécurité sanitaire et de nutrition.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Joint Research Centre

13/01/2017

Retour sur 10 ans d'activités du Programme national de recherche Environnement-Santé-Travail

En novembre 2016, l'Anses a publié un numéro spécial des Cahiers de la recherche à l'occasion des dix ans du Programme National de Recherche Environnement-Santé-Travail. Ce programme répond à une « ambition triple » : « contribuer à soutenir la recherche en amont de l'évaluation de risque », « sensibiliser les communautés scientifiques à la production de données utiles aux différentes phases de l'analyse du risque sanitaire et rapprocher recherche et expertise scientifique », et « contribuer à structurer la recherche ». La question du risque y est abordée de différentes façons, via l'« agent agresseur », la population cible et l'effet, avec la mise en œuvre d'approches et de méthodes variées (épidémiologie, sciences humaines et sociales, etc.). Depuis sa mise en place en 2006, ce programme a soutenu 356 projets pour un montant de 47,8 millions d'euros.

Ce numéro présente dans un premier temps le programme, mettant en avant les domaines d'intérêt majeur, dont les pesticides et perturbateurs endocriniens, les expositions in utero aux produits phytosanitaires et aux substances génotoxiques et neurotoxiques, les expositions professionnelles. Ce dernier point est inclus dans 23 % des projets soutenus, les agriculteurs faisant partie des deux populations les plus étudiées.

Dans un second temps, sont abordées plusieurs thématiques qui permettent d'illustrer, au travers de 75 exemples, les questionnements et connaissances produites. Pour la thématique des « personnes vulnérables », on peut notamment retenir les apports de trois projets :

- une étude de faisabilité sur l'exposition fœtale aux polluants alimentaires, ayant apporté la preuve de concept de « l'effet cocktail » suite à l'observation d'effets métaboliques adverses en réponse à une exposition à un mélange de polluants (chacun présent à une dose supposée sans effet pour l'homme) ;

- un projet en cours sur l'exposition maternelle aux pesticides, qui s'appuie sur la cohorte mère-enfant ELFE ;

- une étude de faisabilité sur l'exposition des enfants aux pesticides en Gironde, évaluant son impact sur la santé respiratoire et allergique.

Sur les « expositions professionnelles », d'autres projets intéressent le domaine agricole : la caractérisation des bioaérosols d'origine fongique, la tolérance et les effets toxiques des poussières de blé chez les céréaliers, les psittacoses en milieu professionnel avicole, ou encore la santé au travail à l'épreuve des risques émergents.

Madeleine Lesage, Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Anses

09:33 Publié dans Enseignement et recherche, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : pnr-est, anses |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/01/2017

Un rapport de l'Agence européenne de sécurité sanitaire alimentaire se penche sur les risques chimiques

En décembre 2016, l'EFSA a publié une synthèse des analyses, effectuées en 2015 et 2016, des données collectées en 2014 par les États membres en matière de résidus chimiques dans les aliments. Ce document apporte des informations utiles sur le degré de salubrité de différents types de denrées, avec un focus sur quatre types de substances : les pesticides ; les médicaments vétérinaires ; l'acrylamide et les esters glycidiques d'acides gras ; les 3-MCPD et 2-MCPD (issus de la dégradation à haute température des dyacilglycérols contenus dans les corps gras, huile de palme essentiellement). Quelques conclusions générales peuvent être retenues :

- pour les pesticides, un taux moyen de non conformité des produits de 2,9 %, dont 1,5 % où il est nettement supérieur aux limites maximales de résidus ;

- pour les substances médicamenteuses recherchées dans les denrées d'origine animale (médicaments, produits ne disposant pas d'autorisation de mise sur le marché et utilisés frauduleusement comme les facteurs de croissance, contaminants de l'environnement), une augmentation importante des contaminations par métaux lourds ;

- pour l'acrylamide, les produits à base de pommes de terre, le pain grillé, le café instantané et la chicorée sont les plus concernés ;

- pour les esters glycidiques et les 2- et 3-MCPD, les principales non conformités concernent les préparations pour nourrissons et les produits de boulangerie fine, de type biscuits.

Source : EFSA

09:19 Publié dans Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : efsa, risques chimiques |  Imprimer | | | | |  Facebook

12/12/2016

Antibiorésistances : les défis des pays de l'hémisphère sud

Les problématiques de santé animale liées aux antibiorésistances, dans les pays de l'hémisphère sud, ont fait l'objet d'une attention particulière lors des Rencontres scientifiques de l'Anses consacrées, le 16 novembre, au thème « Antibiorésistance en santé animale et dans l’environnement ». Selon une représentante du CIRAD, M. Peyre, l'augmentation de la consommation de protéines animales dans les grands pays émergents (Chine, Brésil, Inde et Russie) pourrait conduire à y doubler, d'ici 2030, le recours aux antibiotiques en élevage. Au-delà de cette seule donnée quantitative, l'intervenante a rappelé que les normes et règles sanitaires moins strictes dans certaines zones (Asie du Sud-Est, Afrique) induisaient des risques accrus. Il existe ainsi des hotspots (ou points chauds) mondiaux en matière d'antibiorésistance, notamment mis en évidence dans un rapport publié cette année.

Cet exposé a rappelé que, comme dans les pays développés, les risques liés à l'utilisation des antibiotiques en santé animale, dans les pays du Sud, sont associés à une utilisation excessive mais également inadaptée (temps de traitement trop court, sous-dosage, non respect du temps d'attente). Cette utilisation peut être aggravée par l'existence de médicaments de contrefaçon et par le recours aux antibiotiques comme facteurs de croissance, une pratique toujours autorisée en Asie. Dans le même temps, des travaux sur les facteurs de risque se déploient dans ces pays. Au Vietnam, le réseau GREASE, auquel participent le Cirad et l'Anses, et qui réunit scientifiques, instances décisionnelles et professionnels, développe des outils et méthodes pour surveiller les antibiorésistances à l'interface homme-animal. Le réseau a ainsi mis en place une surveillance spécifique de l'influenza aviaire H5N1, via le projet REVASIA.

Localisation des principaux partenaires du réseau GREASE

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Source : GREASE

M. Peyre a également mis en avant la participation du Cirad à des travaux sur des filières importantes localement et notamment l'élevage aquacole, dont les incidences sur le développement d'antibiorésistances peuvent être importantes. En atteste une analyse menée sur la présence de résidus d'antibiotiques dans le poisson et la crevette produits dans les fermes d'eau douce au Vietnam. Un quart des produits mis en vente sur un marché local présenterait des résidus d'antibiotiques, de type fluoroquinolones ou tétracyclines, ce qui serait signe d'un non respect du temps d'attente entre le traitement et la consommation.

À l'échelon mondial, la mise en place de normes de bonnes pratiques, démarche menée par l'Organisation mondiale de la santé animale, est la voie privilégiée pour contrôler les risques de développement des antibiorésistances.

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Lien : Anses

08/12/2016

Un système innovant de gestion des phytosanitaires pour la protection des travailleurs agricoles et des riverains

La start-up française Deaverde lance Notiphy, un système connecté d'enregistrement et de notification des traitements phytosanitaires pour le secteur viticole, développé en partenariat avec le CNRS et l'université de Bourgogne. Le boîtier NotiPhy, implanté en bout de parcelle, peut être activé au moment des traitements, pré-enregistrés dans le logiciel en ligne. Le système permet ensuite de diffuser une information sur mesure à une liste d'abonnés, pour gérer les délais de ré-entrée dans la parcelle. Il assure aussi la mise à disposition de l'information pour les riverains, voire pour les promeneurs occasionnels, sur le boîtier lui-même (émettant un signal lumineux et équipé d'un écran) et par Internet. L'intérêt de cette innovation est à mettre en relation avec un récent rapport publié par l'Anses sur les expositions professionnelles aux pesticides, qui pointait la question de la gestion des ré-entrées dans les parcelles traitées, et la nécessité d'une meilleure production d'informations sur les pratiques en exploitation.

Source : Vitisphere

07/12/2016

Décider dans l'incertitude : la recherche apporte sa contribution

Faut-il présenter les résultats scientifiques avec l'incertitude qui les accompagne ? Ou, au contraire, cette transparence décrédibilise-t-elle l'état des connaissances et réduit-elle leur contribution à l'aide à la décision, notamment politique ? Ces questions ont été au cœur d'une grande partie des débats lors du colloque « Quelles nouvelles approches de l'incertitude pour la gestion des forêts et de leur biodiversité ? », organisé le 16 novembre dernier par le GIP Ecofor.

Face aux controverses, mais également à la demande accrue de transparence du grand public, les chercheurs construisent des guides de bonnes pratiques visant à accompagner cette évolution, sans pour autant brouiller les messages. On notera tout particulièrement l'analyse récemment publiée par l'Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services (IPBES), sur l'utilisation des modèles et l'élaboration de scénarios en appui à la mise en œuvre ou à l'évaluation des politiques environnementales, ainsi que le guide de l'Anses sur le traitement de l'incertitude dans les processus d'évaluation des risques sanitaires.

Sources : GIP Ecofor, IPBES, Anses

11:22 Publié dans Enseignement et recherche, Forêts Bois, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : incertitude, risques |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/12/2016

Le coût de l'antibiorésistance mis en avant lors de la semaine « antibiorésistances » 2016

Depuis 2012, la troisième semaine de novembre est consacrée à la lutte contre les antibiorésistances. L'édition 2016 a été l'occasion de présenter divers résultats scientifiques, en particulier en matière d'évaluation du coût de l'antibiorésistance, avec par exemple l'étude Burden BMR publiée en 2015 par l'Institut de veille sanitaire. Par ailleurs, à l'occasion d'un colloque organisé par l'Anses (voir à ce sujet un autre billet sur ce blog), la représentante de la FAO a signalé le lourd tribut que pourraient payer les États du sud. Elle s'est en particulier appuyé sur le rapport de l'économiste britannique Jim O Neill, publié en 2016, anticipant d'ici 2050 la mort de 10 millions de personnes par an des suites de l'antibiorésistance, dont 9 millions dans les pays du sud. Ce même rapport donne des pistes pour diminuer l'impact de l'élevage sur les antibiorésistances. L'auteur estime que l'utilisation d'antibiotiques en élevage est à l'origine d'une grande partie des molécules diffusées dans le milieu extérieur, via le fumier notamment. Le Danemark, qui réussit à concilier production animale intensive (en filière porcine surtout) et consommation antibiotique maîtrisée, est cité en exemple.

Sources : Anses, Ministère des Affaires sociales et de la Santé

11:19 Publié dans Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : antibiorésistance |  Imprimer | | | | |  Facebook

16/11/2016

Insectes introduits envahissants : des dégâts sous-évalués

Moustique tigre, capricorne asiatique, longicorne de l'épinette, frelon asiatique, etc. : la liste est longue des insectes introduits qui s'acclimatent et provoquent des dégâts importants sur les productions, la santé humaine ou les écosystèmes. Selon des travaux récemment publiés dans Nature Communication, les coûts annuels mondiaux peuvent être estimés au minimum à près de 80 milliards de dollars.

Les coûts marchands et non-marchands générés par les insectes introduits envahissants

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Source : Nature Communication

Ce travail original s'appuie sur les évaluations menées régionalement, espèce par espèce. Ces études ne sont pas légion, au regard des dégâts immenses qui peuvent en résulter : les auteurs ont ainsi recensé 86 évaluations pour les dégâts causés aux biens et services (agricoles, forestiers, infrastructures), et 117 pour les atteintes à la santé humaine (maladies transmises par ces vecteurs). Parmi ces évaluations, seule une fraction a été qualifiée de « reproductible » (respectivement 55 % et 85 %), c'est-à-dire offrant des données traçables du point de vue méthodologique. Et ces travaux ne portent que sur une petite dizaine d'espèces d'insectes envahissants parmi les 86 répertoriées par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

En dépit de l'aspect ponctuel de ces évaluations, les auteurs ont été en mesure d'extrapoler et consolider les coûts ressortissant de l'analyse bibliographique. Ainsi, les espèces d'insectes envahissantes généreraient directement 70 milliards de dollars de dégâts aux biens et aux marchandises, dont un tiers sur les seuls produits agricoles, et près de 7 milliards de dollars par an de dommages aux personnes.

En raison du champ couvert, ces montants restent sous-évalués : les chiffrages collectés se limitent en général au secteur marchand. Les conséquences sur le secteur non-marchand ne sont quasiment pas étudiées, particulièrement dans le cas des ravageurs forestiers. Enfin, ces coûts pourraient augmenter sensiblement avec le changement climatique, lequel accentue l'importation d'espèces invasives via le commerce international et les migrations.

Cette analyse met également en évidence l'intérêt d'une prévention accrue et d'une politique renforcée de bio-sécurité, dont le coût pour la société serait dix fois moindre que les dégâts potentiels.

Muriel Mahé, Centre d’études et de prospective

Source : Nature Communications

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14/11/2016

Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire publie les premiers articles à partir de la cohorte Constances

Daté du 25 octobre 2016, le n°35-36 du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) comporte neuf articles consacrés à la cohorte Constances. Projet multi-partite, l'objectif de cette infrastructure est « l'établissement et l'utilisation d'une cohorte épidémiologique de très grande taille en population générale ». Composée d'un échantillon visant à être représentatif de la population française de 18 à 69 ans, elle compte à ce jour plus de 115 000 participants (pour un objectif total fixé à 200 000), consultants dans les Centres d'examens de santé de la Sécurité sociale. 85 % de la population française sont ainsi couverts, à l'exclusion des affiliés au régime agricole et des indépendants. Pour chaque personne sont recueillies, auprès de diverses sources, des données concernant la santé, les caractéristiques socio-professionnelles, le recours aux soins, des paramètres biologiques, physiologiques, physiques et cognitifs. Le dispositif est actuellement déployé dans 17 départements.

Constances.jpg

Parmi les analyses publiées dans le BEH, deux articles portent sur des problématiques en lien avec l'alimentation. L'un est consacré à la prévalence du surpoids, de l'obésité et des facteurs de risques cardio-métaboliques dans la cohorte. Menée sur un échantillon de près de 29 000 personnes de 30 à 69 ans, à partir de données mesurées (et non déclaratives), cette étude avait en particulier pour objectif « de fournir des estimations de la prévalence du surpoids et de l'obésité en France ». Les prévalences obtenues sont de 41 % chez les hommes et 25,3 % chez les femmes pour le surpoids ; de 15,8 % et 15,6 % respectivement pour l'obésité. Ces derniers pourcentages sont proches d'études précédentes (ObEpi en 2012, ENNS en 2006) ; il en est de même pour la « relation inverse entre obésité et revenu » et la variation géographique.

Un autre article s'intéresse aux habitudes alimentaires, l'étude menée ayant pour objectif « d'analyser les liens entre l'équilibre alimentaire perçu et le respect des recommandations nutritionnelles » (PNNS), à partir d'un échantillon de près de 40 000 personnes. Un score d'adéquation au PNNS a ainsi été construit. Parmi les résultats, il ressort une association significative entre équilibre perçu et adéquation aux recommandations nutritionnelles, ainsi qu'avec d'autres dimensions comme le fait de limiter la consommation de produits de grignotage et de plats préparés.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Bulletin épidémiologique hebdomadaire

07/11/2016

Revue d'adaptations génétiques humaines à divers contextes

Publié en octobre dans Science, un article s'intéresse aux adaptations du génome humain face à divers contextes locaux (conditions de vie, pratiques alimentaires, etc.). Grâce aux développements scientifiques et techniques récents (technologies génomiques, analyses statistiques, échantillons étendus de populations), l'identification et la cartographie fine des variants génétiques ont été améliorées. Cela ouvre des perspectives en matière de compréhension des évolutions humaines récentes, ainsi que des origines de la variabilité de caractères et de risques de maladies.

Plusieurs exemples pour lesquels les connaissances ont évolué récemment sont passés en revue : adaptation à la consommation de lait à un environnement arctique (alimentation marine riche en ɷ3), à un environnement toxique (taux naturellement élevés d'arsenic dans le sol par exemple), etc. Les adaptations du passé peuvent devenir des mal-adaptations aujourd'hui, comme le montre la fréquence élevée d'obésité et diabète de type 2 dans les Samoa. Les auteurs concluent par l'identification de pistes de recherche reposant en particulier sur les évolutions récentes de la génétique.

Source : Science

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11/10/2016

L'Anses publie les résultats de l’Étude Alimentation Totale infantile

Fin septembre, l'Anses a rendu publics les résultats de l’Étude Alimentation Totale infantile (EATi), portant sur les expositions alimentaires aux substances chimiques des enfants de moins de trois ans (non allaités), pour la France métropolitaine. Lancée suite à une autosaisine en 2010, cette étude, une des premières au niveau mondial, vient à la suite des deux premières EAT qui portaient sur les adultes et enfants de plus de trois ans, publiées en 2004 et 2011.

670 substances (cf. schéma ci-dessous) ont été étudiées et l'exposition alimentaire des enfants évaluée pour 500 d'entre elles. Les données de consommation sont issues d'une enquête transversale conduite en 2005 auprès d'un échantillon représentatif de 705 nourrissons et enfants en bas-âge, non allaités. Le plan d'échantillonnage (5 484 produits alimentaires), mené de juillet 2011 à juillet 2012, a permis de couvrir plus de 97 % du régime alimentaire de la population étudiée, les produits étant ensuite cuisinés de façon à refléter les pratiques des foyers. Sur cette base, une évaluation des risques toxicologiques et nutritionnels a été conduite.

Répartition des 670 substances analysées par familles

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Source : Anses

Parmi les résultats généraux de l'EATi, l'Anses met en avant « un bon niveau de maîtrise sanitaire », puisque le risque peut être écarté pour 90 % des substances évaluées. Une « vigilance particulière » est toutefois nécessaire pour 9 substances, pour lesquelles « un nombre non négligeable d'enfants présente une exposition supérieure aux valeurs toxicologiques de référence », et le risque ne peut être écarté pour 7 autres substances. Par ailleurs, la couverture des besoins nutritionnels est « globalement satisfaisante » pour 12 minéraux, avec des insuffisances ou des excès d'apports dans certains cas.

Sur la base de ces résultats, l'Anses formule des recommandations générales (meilleure compréhension des contaminations, réduction de l'exposition, acquisition de connaissances pour affiner les évaluations de risque, points méthodologiques) et spécifiques (diversification alimentaire, eau de reconstitution des préparations infantiles, matériaux au contact des denrées). Enfin, des perspectives sont dressées : étude en cours sur les enfants allaités, étude du risque lié aux préparations à l'état nano-particulaire, acquisition nécessaire de données sur le caractère perturbateur endocrinien.

On pourra se reporter à la présentation vidéo de l'étude réalisée par l'Agence :

Anes-eati-video.jpg

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Anses

11:18 Publié dans Alimentation et consommation, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : eat, anses |  Imprimer | | | | |  Facebook

14/09/2016

Pollution de l'air, santé et agriculture : quels impacts économiques ?

Dans une publication de juin 2016, l'OCDE explore les conséquences économiques de la pollution de l'air à l'horizon 2060, au niveau mondial et dans un certain nombre de régions (ex : Afrique sub-saharienne, Asie du Sud et du Sud-Est). Ce rapport se concentre sur la santé humaine. L'agriculture y est abordée, à double titre : principal émetteur d'ammoniac, ce secteur est également touché par la pollution de l'air, l'ozone influençant les rendements.

La méthode retenue repose sur plusieurs modèles. Elle part de projections des activités sectorielles et des polluants de l'air émis qui en découlent. Ensuite sont estimées les concentrations atmosphériques à partir desquelles sont déduits les impacts biophysiques sur la santé humaine (ex : mortalité, morbidité). S'agissant de l'agriculture, ce sont les pertes en riz, blé, maïs et soja qui sont calculées. Pour les autres cultures, les auteurs recourent à leur sensibilité relative à celle du riz pour estimer ces baisses de rendement (exemple du sucre 1,5 fois plus sensible que le riz d'après la littérature retenue). Pour finir, les coûts associés sont évalués (ex : dépenses en soins médicaux, changements de la productivité du travail), ainsi que les effets sur le PIB et sur le bien-être. Le scénario proposé prolonge les tendances actuelles, et intègre les politiques publiques en place à la fin de l'année 2010.

D'après ce rapport, la pollution de l'air (extérieur) serait à l'origine du décès prématuré de 3 millions de personnes en 2010, un résultat proche de précédents travaux (voir à ce sujet un autre billet sur ce blog). En 2060, ce nombre passerait à 6-9 millions par an, avec le plus de décès en Chine et en Inde. Cette augmentation sur cinquante ans n'est pas seulement liée aux plus grandes concentrations de polluants (PM2,5 et ozone), mais aussi à l'urbanisation (niveau d'exposition plus important) et au vieillissement de la population (Chine, Europe de l'Est). Les frais médicaux passeraient de 21 milliards US$ (2010) en 2015 à 176 en 2060. Les rendements agricoles, quant à eux, pâtiraient de cette pollution, principalement le blé et les oléagineux. Certains pays comme la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou le Chili connaîtraient des effets moindres comparés au Japon, à la Chine ou aux États-Unis. À noter enfin que les impacts macroéconomiques de ces pertes agricoles restent limités selon ces travaux (-0,1 % de PIB en 2060 au niveau global).

Impact de la qualité de l'air sur les rendements en 2060 (variation par rapport à une projection n'incluant pas les boucles de rétroactions, en %)

ocde-air.jpg

Source : OCDE

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : OCDE

15:07 Publié dans Environnement, Production et marchés, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : air, ocde, santé, pollution |  Imprimer | | | | |  Facebook

12/09/2016

Des modèles de prédiction des maladies zoonotiques des mammifères

Pouvoir anticiper les maladies zoonotiques est un défi scientifique prioritaire, c'est pourquoi une équipe de chercheurs américains (University of Georgia et Cary Institute of Ecosytem Studies) a entrepris une étude sur le lien épidémiologique entre les maladies infectieuses humaines et la présence de certains mammifères. Un article publié en juin dernier dans la revue Trends in Parasitology présente de premiers résultats, issus en particulier de revues de littérature et de comparaisons de données existantes sur les espèces mammifères hôtes.

Cet article propose en particulier une carte présentant la répartition géographique de différents types de mammifères reconnus comme porteurs d'un ou plusieurs agents zoonotiques. Cette carte comporte des données sur 27 ordres de mammifères terrestres, parmi lesquels les chauves-souris, les camélidés, le bétail dont les produits sont destinés à la consommation humaine et plus de 2 000 espèces de rongeurs. Elle permet d'identifier des zones avec une plus ou moins grande diversité d'hôtes.

Les points sensibles à l'échelon mondial des zoonoses groupées par type de mammifères

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Source : Trends in Parasitology

Les chercheurs estiment que ce type de modèle est encore sous-étudié et que des éléments complémentaires pourront être avancés pour permettre une certaine anticipation des maladies.

Il apparaît déjà, selon Barbara Han, premier auteure de l'article, que les points les plus denses au niveau zoonotique ne se superposent pas forcément aux zones les plus riches au niveau de la biodiversité. Elle précise que bien qu'il y ait une plus grande biodiversité dans les zones tropicales, avec abondance de pathogènes et parasites zoonotiques, plus de zoonoses ont été constatées dans les zones tempérées où elles peuvent atteindre de plus nombreuses espèces. Enfin, bien que les mammifères comportent dix fois moins d'espèces que les rongeurs, ils sont à l'origine d'autant de zoonoses. Selon l'étude, la moitié des 287 espèces de mammifères peut être porteuse de germes zoonotiques. Le suivi régulier de la distribution mondiale des mammifères est de ce fait un enjeu dont dépendra la capacité de prévoir où émergera la prochaine zoonose.

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Source : Trends in Parasitology

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