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13/01/2022

Numéro d'Ethnologie française sur les mondialités du vin

 

Ethnologie française consacre un riche dossier aux rapports entre diffusion mondiale et appropriations locales du vin. Parmi les dix articles, signalons celui que C. Crenn consacre aux propriétaires chinois dans le pays de Sainte-Foy-La-Grande, sur les coteaux de la vallée de la Dordogne. Qui sont-ils et pourquoi ont-ils acheté ces exploitations « en périphérie des grands Bordeaux » ? Pour l’investisseur, appartenant à la fois au « monde transnational de la finance » et à l’élite communiste (souvent via des entreprises d’État), l’acquisition d’un domaine dans l’appellation, synonyme de luxe, renforce sa position en Chine. Dans un contexte de massification rapide de la consommation, mais aussi de dégradations environnementales dans leur pays, les Chinois voient dans le vin, les traditions et le terroir, un repère d’authenticité et un marqueur d’« ouverture vers la modernité ».

L’interprofession, le CIVB, a facilité leur installation, avec l’intention de développer les marchés asiatiques, dont l’approvisionnement est ainsi mieux contrôlé de part et d’autre. Certains gèrent leurs affaires à distance, notamment depuis Hong-Kong. D’autres, au contraire, souvent des femmes, émigrent en France et s’impliquent dans la mise en valeur de leur domaine, et même dans la vie locale. Disposant de peu de compétences techniques, elles s’engagent, en collaboration avec leurs chefs d’exploitation, dans des changements forts : passage au bio, travail de l’image de marque, développement de l’œnotourisme. Mais l’article souligne également les inquiétudes et « le mystère » qui persistent autour de ces « présences / absences » chinoises.

Par ailleurs, deux articles s’intéressent aux savoirs liés à la conduite des cultures et à la vinification : l’un, en Suisse, à propos de la modulation des prescriptions émanant des experts alternatifs en biodynamie ; l’autre en Australie, mais aussi plus généralement à travers le monde, à propos des producteurs amateurs de « vin maison », qui s’organisent en « communautés de pratiques » sur internet. Deux autres donnent à réfléchir sur le développement de domaines dans des pays sans grande tradition de production, la Chine (notamment château Changyu-Castel, dans la province du Shandong) et la Grande-Bretagne (à propos des wineries du Sussex). Enfin, les autres textes, non moins intéressants, portent sur les vins naturels et le locavorisme en Italie, la production et la consommation à Ramallah (Territoires palestiniens), les « messages politiques » associés aux vins moldaves, et les sommeliers français de l’après-guerre aux années 1980.

Florent Bidaud, Centre d'études et de prospective

Source : Ethnologie française

06/07/2021

Cartographie d'un vignoble pour optimiser l'installation d'un réseau de capteurs

L'International Viticulture and Enology Society (IVES) publie dans sa revue OENO One une étude évaluant la qualité de réception des réseaux de capteurs (via le protocole LoRA) dans les conditions réelles d'une exploitation viticole. Les informations enregistrées (température, humidité, croissance des plantes, etc.) sont à la base de la mise en place d'une agriculture de précision aidant le viticulteur à programmer et à moduler ses interventions. Cette étude présente une méthode, basée sur une cartographie de l'exploitation, pour visualiser la qualité du signal et déterminer l'emplacement idéal de la « passerelle » qui sert d'interface, assurant la connectivité des capteurs au réseau. Plusieurs contraintes sont également à prendre en compte dans le choix de cet emplacement : l'accessibilité, la proximité d'un réseau électrique, les conditions de sécurité, la topographie, les perturbations causées par d'autres réseaux Wi-Fi ou par les signaux électromagnétiques d'autres équipements, etc.

Qualité de la réception du signal dans les différentes zones de l'exploitation

capteurs.jpg

Source : OENO One

Lecture : la qualité de la réception du signal est représentée par le gradient de couleur (le rouge correspondant à la meilleure qualité). Entourées en violet, les parties en open field ; en bleu, les zones partiellement ouvertes ; en orange, les zones fermées ; en vert, les principaux bâtiments ; en rouge, la cave. Le point bleu indique l'emplacement de l'antenne passerelle.

Source : OENO One

19:32 Publié dans Exploitations agricoles, Filières agricoles, IAA | Lien permanent | Tags : capteurs, viticulture, agriculture de précision |  Imprimer | | | | |  Facebook

12/10/2020

La Cour des comptes préconise d'alléger la Douane de ses missions sur la filière viticole

Dans son rapport de septembre 2020 relatif aux activités de la Direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI), la Cour des comptes constate un foisonnement qui semble injustifié des administrations compétentes en matière viticole. Elle recommande que l'ensemble des missions économiques viticoles et cidricoles de la DGDDI soient transférées aux organisations interprofessionnelles et au ministère chargé de l'Agriculture, qui dispose pour cela d'un réseau territorial (services déconcentrés).

Source : Cour des comptes

 

09:30 Publié dans 4. Politiques publiques, Filières agricoles | Lien permanent | Tags : viticulture, contrôles |  Imprimer | | | | |  Facebook

15/01/2020

Installations atypiques en agriculture

Trois publications récentes s'intéressent à différentes formes d'installations « atypiques » en agriculture. En premier lieu, dans le Journal des anthropologues, un article dessine des portraits de paysans-boulangers, à partir d'entretiens biographiques et d'observations dans le cadre de stages en wwoofing. Les différentes trajectoires, qu'elles prolongent une activité agricole ou qu'elles consacrent une reconversion professionnelle, ont en commun une forte dimension « spirituelle », une quête d'autonomie ne renvoyant pas seulement à la « transformation de soi » mais aussi à une logique politique de « mouvement social » visant le changement de la société. Ensuite, signalons un article dans la Revue des sciences sociales, consacré aux « installés-à-côté », viticulteurs non-héritiers ayant créé leur exploitation à proximité de celle de la famille. Selon les auteurs, cette catégorie permet d'interroger « de manière particulière les processus d’acquisition de la place et d’inscription dans la lignée familiale et professionnelle ». Enfin, un article dans Sociologies pratiques s'intéresse aux dilemmes causés par la transmission de la maison d’habitation, souvent située sur le site de la ferme, lors des installations hors cadre familial.

Sources : Journal des anthropologues, Revue des sciences sociales, Sociologies pratiques

14:57 Publié dans Agriculteurs | Lien permanent | Tags : installations, paysans-boulangers, viticulture, hors cadre familial |  Imprimer | | | | |  Facebook

08/03/2019

Ixchel Delaporte, Les raisins de la misère. Une enquête sur la face cachée des châteaux bordelais

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La viticulture et l'arboriculture, qui demandent beaucoup d'emplois temporaires, s'étendent sur des territoires souvent marqués par des niveaux élevés de précarité économique et sociale. L'Insee a bien décrit ce phénomène, pour la région Aquitaine, avec trois notes publiées en 2011, 2014 et 2017 montrant une forte corrélation entre ces types de culture, une fréquence élevée de contrats saisonniers et une sur-représentation des allocataires du Revenu de solidarité active (RSA). Ces publications parlent même d'un « couloir de pauvreté », reliant la pointe du Médoc à Agen, en passant par Pauillac, Saint-André-de-Cubzac, Libourne, Sainte-Foy-la-Grande, Bergerac, Marmande et Villeneuve-sur-Lot. Sur ces zones, les exploitants sont très minoritaires par rapport aux nombreux salariés agricoles, plutôt jeunes, peu qualifiés, mal rémunérés, souvent célibataires voire isolés. La saisonnalité des cycles de production favorise une grande mobilité de la main-d’œuvre, aux ressources fluctuantes, d'origine locale mais pouvant aussi venir de très loin.

C'est la lecture de ces notes de l'Insee qui a poussé l'auteure de ce livre, journaliste, à entreprendre une enquête pour voir ce qu'il en était vraiment. Son reportage, fait d'entretiens et d'observations de terrain, est centré sur la seule viticulture. Pourquoi et comment la grande fortune des châteaux du bordelais cohabite-t-elle avec la précarité de leurs employés et des populations environnantes ? Au fil de ses rencontres, elle décrit l'envers du décor, la face cachée du milieu du vin, les à-côtés de la mythologie. Bien sûr, les conditions de travail sont dures en hiver (taille), au printemps (palissage, épamprage) comme en automne (vendanges), avec de longues journées, la fatigue, l'usure physique et les accidents. Les relations humaines sont dures aussi, faites de sujétion et d'obéissance, de surveillance et de contrôle, de la part des exploitants comme des entreprises de travaux agricoles. Les rémunérations restent faibles, puisque le salaire horaire est bas, les contrats courts et les heures supplémentaires pas toujours payées. Les conditions de logement demeurent plutôt mauvaises : l'hébergement par l'employeur est de moins en moins fréquent, les parcs immobiliers ruraux sont insuffisants et les marchands de sommeil peu scrupuleux. Au total, une part significative de ces travailleurs et de ces territoires est marquée par la fragilité et la vulnérabilité.

Ce petit livre, parfois un peu superficiel, ne dit rien de plus, mais il le dit bien. Ce faisant, il confirme ce que des travaux plus savants d'historiens et d'économistes ont déjà montré : la monoculture de la vigne, qui a empêché ou limité l'installation d'activités industrielles et de services, fonctionne grâce à de nombreux tâcherons. Le vin crée de formidables richesses, mais il ne sait pas les redistribuer, et contribue directement à entretenir la précarité sociale de ses territoires d'élection.

Bruno Hérault, Centre d'études et de prospective

Lien : Éditions du Rouergue

13:15 Publié dans Société, Territoires, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : vin, viticulture, delaporte, bordelais, précarité |  Imprimer | | | | |  Facebook

15/05/2018

Les mesures agro-environnementales réduisent de moitié l'utilisation d'herbicides en viticulture

Deux chercheuses françaises, L. Kuhfuss, université de Saint Andrews et James Hutton Institute (Dundee) et J. Subervie, Inra et Centre d'économie environnementale (Montpellier), viennent de publier un article, dans la revue Ecological Economics, qui évalue l'impact des mesures agro-environnementales territoriales (MAEt) sur la réduction de l'utilisation des herbicides en viticulture. Leur recherche, basée sur une approche statistique originale, a porté sur l'effet additionnel de ces mesures, de 2010 à 2013, en Languedoc-Roussillon, région comportant en France la plus grande densité d'exploitations viticoles.

Les chercheuses ont comparé l'utilisation d'herbicides entre certaines exploitations participant aux MAEt et d'autres, statistiquement comparables, qui n'étaient pas dans le dispositif, mais l'ont rejoint dès que leur zone est devenue éligible. Elles ont ainsi utilisé la variation dans le temps et l'espace de l'éligibilité des agriculteurs aux MAEt pour apparier des jumeaux statistiques. Leur échantillon de 153 exploitations viticoles a été finement contrôlé, grâce aux données du recensement agricole de 2010. Leurs résultats se sont avérés robustes à de nombreux tests, à différentes méthodes d'appariement et à différentes échelles.

Elles montrent ainsi que les MAEt ont incité les viticulteurs à réduire de près de moitié la quantité d'herbicides qu'ils utilisaient (entre 38 et 53 % en 2011 et entre 42 et 50 % en 2012). En se focalisant sur la mesure la moins contraignante et la plus mobilisée, qui impose « zéro herbicide entre les rangs », elles ont montré que son impact sur l'utilisation de produits phytosanitaires était significatif en 2011 mais nul en 2012. Cette variation dans le temps s’explique par le fait que, si les exploitations du groupe MAEt stabilisent à un niveau bas leurs traitements d’herbicides, celles du groupe de contrôle évoluent fortement à la hausse les années de forte pression des adventices, à l'instar de 2011.

Les auteures concluent, grâce à ce travail, que les mesures agro-environnementales peu contraignantes sont efficaces pour éviter les pics d'applications de produits les années nécessitant le plus de traitements. En revanche, les mesures les plus strictes sont celles qui ont un effet tendanciel important sur la réduction des produits phytosanitaires.

Vanina Forget, Centre d'études et de prospective

Source : Ecological Economics

13:54 Publié dans 2. Evaluation, Environnement, PAC | Lien permanent | Tags : maet, pac, viticulture, herbicides, produits phytosanitaires |  Imprimer | | | | |  Facebook

08/12/2016

Un système innovant de gestion des phytosanitaires pour la protection des travailleurs agricoles et des riverains

La start-up française Deaverde lance Notiphy, un système connecté d'enregistrement et de notification des traitements phytosanitaires pour le secteur viticole, développé en partenariat avec le CNRS et l'université de Bourgogne. Le boîtier NotiPhy, implanté en bout de parcelle, peut être activé au moment des traitements, pré-enregistrés dans le logiciel en ligne. Le système permet ensuite de diffuser une information sur mesure à une liste d'abonnés, pour gérer les délais de ré-entrée dans la parcelle. Il assure aussi la mise à disposition de l'information pour les riverains, voire pour les promeneurs occasionnels, sur le boîtier lui-même (émettant un signal lumineux et équipé d'un écran) et par Internet. L'intérêt de cette innovation est à mettre en relation avec un récent rapport publié par l'Anses sur les expositions professionnelles aux pesticides, qui pointait la question de la gestion des ré-entrées dans les parcelles traitées, et la nécessité d'une meilleure production d'informations sur les pratiques en exploitation.

Source : Vitisphere

03/04/2014

Lancement du projet VineRobot

Coordonné par le Groupe Televitis, le projet européen VineRobot a été lancé en février dernier à l'université de La Rioja (Espagne). L'objectif de ce projet est de concevoir et développer un véhicule terrestre sans pilote, doté de capteurs non-invasifs et destiné à la viticulture. Le robot sera capable de collecter et de transmettre au viticulteur des informations clés (rendement des vignes, croissance végétale, statut hydrique des parcelles, composition des grains), avec un gain de temps par rapport à des observations humaines. Ces informations auront également une résolution plus élevée, et l'utilisation du robot sera plus flexible et d'un coût moindre par rapport aux techniques aériennes existantes. Financé par le 7e programme cadre de recherche et développement (PCRD), à hauteur de deux millions d'euros, le projet VineRobot associe huit partenaires, dont plusieurs sont français.

Source : VineRobot

 

14:09 Publié dans Agronomie, Enseignement et recherche | Lien permanent | Tags : recherche, viticulture |  Imprimer | | | | |  Facebook