11/10/2016
L'Anses publie les résultats de l’Étude Alimentation Totale infantile
Fin septembre, l'Anses a rendu publics les résultats de l’Étude Alimentation Totale infantile (EATi), portant sur les expositions alimentaires aux substances chimiques des enfants de moins de trois ans (non allaités), pour la France métropolitaine. Lancée suite à une autosaisine en 2010, cette étude, une des premières au niveau mondial, vient à la suite des deux premières EAT qui portaient sur les adultes et enfants de plus de trois ans, publiées en 2004 et 2011.
670 substances (cf. schéma ci-dessous) ont été étudiées et l'exposition alimentaire des enfants évaluée pour 500 d'entre elles. Les données de consommation sont issues d'une enquête transversale conduite en 2005 auprès d'un échantillon représentatif de 705 nourrissons et enfants en bas-âge, non allaités. Le plan d'échantillonnage (5 484 produits alimentaires), mené de juillet 2011 à juillet 2012, a permis de couvrir plus de 97 % du régime alimentaire de la population étudiée, les produits étant ensuite cuisinés de façon à refléter les pratiques des foyers. Sur cette base, une évaluation des risques toxicologiques et nutritionnels a été conduite.
Répartition des 670 substances analysées par familles
Source : Anses
Parmi les résultats généraux de l'EATi, l'Anses met en avant « un bon niveau de maîtrise sanitaire », puisque le risque peut être écarté pour 90 % des substances évaluées. Une « vigilance particulière » est toutefois nécessaire pour 9 substances, pour lesquelles « un nombre non négligeable d'enfants présente une exposition supérieure aux valeurs toxicologiques de référence », et le risque ne peut être écarté pour 7 autres substances. Par ailleurs, la couverture des besoins nutritionnels est « globalement satisfaisante » pour 12 minéraux, avec des insuffisances ou des excès d'apports dans certains cas.
Sur la base de ces résultats, l'Anses formule des recommandations générales (meilleure compréhension des contaminations, réduction de l'exposition, acquisition de connaissances pour affiner les évaluations de risque, points méthodologiques) et spécifiques (diversification alimentaire, eau de reconstitution des préparations infantiles, matériaux au contact des denrées). Enfin, des perspectives sont dressées : étude en cours sur les enfants allaités, étude du risque lié aux préparations à l'état nano-particulaire, acquisition nécessaire de données sur le caractère perturbateur endocrinien.
On pourra se reporter à la présentation vidéo de l'étude réalisée par l'Agence :
Julia Gassie, Centre d'études et de prospective
Source : Anses
11:18 Publié dans Alimentation et consommation, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : eat, anses | Imprimer | |