22/06/2015
Bilan de l’activité en 2014 de l’Office européen de lutte antifraude
L’Office européen de lutte antifraude (OLAF) a publié le 2 juin son 15e rapport annuel d’activité. L’OLAF fait partie de la Commission européenne mais exerce sa fonction d’enquête de manière indépendante, avec pour principale mission de détecter les cas de fraude relatifs à l’utilisation des fonds de l’UE et de mettre fin aux infractions constatées. En 2014, il a conduit 250 enquêtes à terme et en a ouvertes 234 autres. Il a également émis son plus grand nombre de recommandations (397) depuis cinq ans, pour un montant record de recouvrements financiers en faveur du budget européen (901 millions d’euros). Ces résultats confirment le gain d’efficacité de l’OLAF et, pour la première fois dans le rapport, outre la répartition classique par domaine d’activité, les enquêtes sont ventilées par État membre (EM) et institution.
Concernant les secteurs d’activité, les enquêtes courant 2014 ont porté pour l’essentiel sur les fonds structurels (32 %), l’aide extérieure (17 %), les fonds agricoles (12 %) et, dans une moindre mesure, les nouveaux instruments financiers (3 %). Pour ces quatre domaines, les 156 enquêtes conclues ont concerné 56 pays dont 22 EM et 34 pays tiers. 36 enquêtes ont ainsi été menées en Roumanie, 13 en Hongrie et 11 en Bulgarie, contre seulement 3 en France, en Allemagne et en Lituanie, et une seule au Royaume-Uni.
Parmi les cas concrets présentés dans le rapport, notons une enquête de l’OLAF, en collaboration avec les douanes polonaises, sur l’importation de 21 tonnes de 16 pesticides contrefaits et illicites (matières actives non homologuées) en provenance de Chine et déchargés dans un port ukrainien pour être réexpédiés en Pologne par la route, avec ouverture d’une procédure criminelle à la clé. Autre illustration : la mise en œuvre d’une recommandation judiciaire de l’Office par plusieurs EM dans un cas d’utilisation frauduleuse du fonds agricole du Programme spécial d’adhésion pour l’agriculture et le développement rural (SAPARD), sur dénonciation des autorités bulgares et impliquant in fine des sociétés dans plusieurs États (irrégularités dans les procédures de marchés publics, pour une fraude constatée de 7,6 millions d’euros). Des procédures nationales contre les sociétés impliquées ont été lancées.
Christine Cardinet, Centre d’études et de prospective
Source : OLAF
09:12 Publié dans Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : olaf, fraudes | Imprimer | |
19/06/2015
Santé publique vétérinaire : les métiers d’aujourd’hui et de demain
Le 9 juin dernier, lors d’une séance de la Société Vétérinaire Pratique de France, ont été présentés plusieurs métiers vétérinaires d’avenir. Si l’exercice en clientèle, rurale ou canine, est la première fonction des vétérinaires, d’autres types d’activités se développent, par exemple en matière de :
– médicament vétérinaire : par rapport au médicament humain, existence d’exigences plus élargies pour la prise en compte des effets sur la santé animale mais également sur la santé humaine (via notamment les résidus) et sur l’environnement ;
– industrie agroalimentaire : montée en puissance de la commercialisation de poulets élevés sans antibiotique, démarche initiée en 2010 en région Auvergne et ayant pris un réel essor ;
– conseil en hygiène alimentaire, dans le cadre de l’application de la réglementation européenne du « Paquet Hygiène » : activité de conseil en hygiène alimentaire auprès d’industriels et de collectivités, qui pourrait se développer dans les prochaines années suite à l’intérêt croissant, dans les cantines scolaires, pour les produits locaux cuisinés sur place, remplaçant des repas élaborés en cuisines centrales.
Cette liste, loin d’être exhaustive, pourrait être complétée par la fonction de vétérinaire comportementaliste et la mise en place de thérapies « par l’animal ».
Madeleine Lesage, Centre d’études et de prospective
Lien : CIV
09:09 Publié dans Protection des végétaux et des animaux, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : vétérinaires | Imprimer | |
26/05/2015
De l’usage de politiques de prix pour promouvoir des régimes alimentaires plus sains
Le Regional Office for Europe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié récemment un rapport intitulé Using price policies to promote healthier diets. Parmi les six régions de l’OMS, la région Europe (53 pays) est la plus touchée par les maladies non transmissibles (maladies cardiovasculaires, diabètes, etc.) et, parmi les engagements pris par les États dans le European Food and Nutrition Action Plan 2015-2020 pour promouvoir une alimentation saine, figure la mise en place de politiques de prix.
Dans un premier temps, est présentée une revue détaillée de la littérature sur les politiques de prix (taxes et subventions). Plusieurs points sont ainsi mis en avant, notamment l’influence de ces politiques sur les achats, les effets potentiels sur des produits et/ou nutriments non visés initialement, ou encore l’intérêt de recourir à des outils ciblés. Dans un second temps, des exemples d’actions dans la zone Europe sont détaillés. Sont ainsi présentés des cas de taxation suffisamment élevée pour avoir un impact sur les comportements : Danemark, Finlande, Hongrie et France. Le programme de l’Union européenne (fruits à l’école), les changements de TVA, les interventions dans la chaîne d’approvisionnement et l’exemple de Singapour (diminution des graisses saturées dans les huiles de cuisson) complètent cette partie.
Pour finir, plusieurs enseignements pour le développement de telles politiques sont tirés, notamment en termes d’objectifs à plus ou moins long terme, centrés sur les achats ou les comportements (plutôt que sur une évolution du poids corporel ou des maladies, nécessairement multi-factoriels), et de population visée. Le processus d’identification des produits et/ou nutriments objets de la taxe ou de la subvention doit faire l’objet d’une attention particulière, et la prise en compte des réponses des acteurs de la chaîne d’approvisionnement (taille des portions, reformulation des produits notamment) est également d’importance. Enfin, le rapport insiste sur la nécessaire évaluation de ces politiques.
Julia Gassie, Centre d’études et de prospective
Source : OMS
09:25 Publié dans 4. Politiques publiques, Alimentation et consommation, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : oms, taxes alimentaires | Imprimer | |
25/05/2015
Effets sanitaires possibles des dynamiques environnementales des microorganismes
Le 19 mai dernier, un colloque organisé par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) dans le cadre du « programme national de recherche environnement santé travail » (PNR EST), en collaboration notamment avec l’Ademe et le ministère en charge de l’Écologie, a fait un point sur les interactions possibles entre les microorganismes pathogènes et le milieu extérieur. Ont notamment été présentés des travaux relatifs aux effets sanitaires des dynamiques environnementales liées à des microorganismes, et l’impact possible du changement climatique sur la survenue de maladies vectorielles a été abordé par plusieurs intervenants. En effet, un réchauffement de la température fait partie des facteurs de résistance des arthropodes vecteurs et facilite leur extension.
Cyril Caminade, chercheur à l’institut des maladies infectieuses de l’université de Liverpool (Royaume-Uni), a présenté une étude sur l’impact du réchauffement climatique sur certaines maladies vectorielles, parmi lesquelles la fièvre de la vallée du Rift, zoonose qui a un fort impact sur l’élevage en Afrique. Par ailleurs, parmi les autres zoonoses préoccupantes en lien avec l’environnement et le changement climatique figurent les maladies vectorielles transmises par les tiques. Sur ce point, une équipe de recherche associant l’Anses et l’École nationale vétérinaire d'Alfort développe un outil de dépistage des pathogènes pouvant être portés par différentes espèces de tiques : des essais menés en France, aux Pays-Bas et au Danemark ont permis la détection de portages de pathogènes inattendus sous les latitudes d’Europe du Nord concernées.
Ainsi, les travaux de recherche présentés mettent en évidence l’influence des écosystèmes sur les pathogènes et les hôtes (vecteurs et hôtes définitifs). Une meilleure compréhension de ces facteurs permettra de progresser dans la prévention de ces risques.
Madeleine Lesage, Centre d’études et de prospective
Lien : Anses
09:20 Publié dans Climat, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : anses, microorganismes | Imprimer | |
18/05/2015
Une technologie simple pour promouvoir la sécurité sanitaire alimentaire et lutter contre le gaspillage alimentaire
Publié mi-avril 2015 sur le site du Massachussets Institute of Technology (MIT), un article décrit les travaux de plusieurs chercheurs ayant mis au point un dispositif qui permet de contrôler l’état de fraîcheur d’une denrée carnée en détectant les gaz de putréfaction. Ce capteur composé de nanotubes de carbone peut en effet être intégré dans l’emballage.
Son principe est basé sur une réaction chimique entre des molécules de métallo-porphyrine liées à du cobalt, incluses dans les nanotubes, et les composés azotés de type amines biogènes qui se forment lors de décomposition de la viande. Cette réaction conduit à une augmentation de la résistance électrique du nanotube et, détectée par le capteur, elle serait facilement utilisable par les consommateurs, la lecture pouvant se faire via un smartphone. Un brevet a été déposé pour cette technologie, qui, si elle débouche sur un développement commercial, sera une avancée notamment pour la gestion du gaspillage alimentaire en fin de chaîne (par exemple pour les réfrigérateurs familiaux).
Source : Massachusetts Institute of Technology
08:59 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : mit, capteur, viande | Imprimer | |
10/04/2015
Vers l’éradication d’une deuxième maladie animale à l’horizon 2030 ?
Du 31 mars au 2 avril derniers, s’est tenue à Abidjan une conférence mondiale organisée par la FAO et l’OIE, autour du lancement de la campagne mondiale de lutte et d’éradication de la peste des petits ruminants (PPR). Après l’éradication mondiale, en 2011, de la peste bovine, les deux institutions se sont engagées, en 2013, dans la lutte contre cette maladie, actuellement l’une des plus destructrices en Afrique, Moyen-Orient et Asie. La campagne mondiale fait suite au classement de la PPR en tant que maladie à statut officiel dans la version 2014 du code sanitaire des animaux terrestres, ainsi que dans la liste des maladies prioritaires dans le cadre du plan quinquennal mondial 2013-2017 de contrôle des maladies animales transfrontalières.
Identifiée pour la première fois en Côte d’Ivoire en 1942, cette maladie s’est développée considérablement depuis 15 ans pour toucher aujourd’hui 70 pays, situés dans des zones de grande pauvreté (voir carte) concentrant 330 millions de personnes et 80 % de l’élevage ovin et caprin mondial. Le coût annuel de la PPR va de 1,45 à 2,1 milliards d’euros, sachant que l’élevage est une ressource essentielle de l’économie locale, les denrées non consommées étant une monnaie d’échange pour d’autres biens de consommation.
Situation mondiale de la PPR et apparition de foyers entre 2007 et 2014
Sources : réseaux WAHIS OIE et EMRES FAO
La stratégie d’éradication de la PPR repose sur des principes d’évaluation, de contrôle et des actes médicaux (vaccinations notamment). Ainsi, seront mis en œuvre un traitement de la maladie à la source dans les pays précédemment indemnes, une communication optimisée vis-à-vis des éleveurs et un renforcement des capacités de contrôle et du réseau de laboratoires. À titre d’exemple, les campagnes de vaccination, menées ces dernières années dans certaines régions avec des résultats positifs, seront de plus grande ampleur avec une coordination par les organisations internationales.
Le succès de cette entreprise nécessite un soutien politique à l’échelle internationale, la santé animale étant de plus en plus considérée comme un bien public mondial. Les coûts de cette campagne d’éradication à l’horizon 2030 pourraient varier de 7 à 9 milliards de dollars.
Madeleine Lesage, Centre d’études et de prospective
Source : OIE
09:52 Publié dans Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : fao, oie, ppr | Imprimer | |
02/04/2015
La bioinformatique au service de la santé animale
La FAO a désigné, mi-février, l’Institut suisse de bioinformatique (SIB) comme centre de référence sur cette technologie de pointe, dans le cadre de la lutte contre les maladies infectieuses animales, avec en ligne de mire la fièvre aphteuse, les grippes aviaires et la maladie de West Nile.
Les experts du SIB ont développé des outils permettant d’analyser le génome des pathogènes et, ainsi, d’améliorer la détection précoce et les systèmes d’alerte rapide afin de répondre aux émergences de maladies transfrontalières. En collaboration avec l’Institut, la FAO a développé des cours en ligne sur bioinformatique et pathogènes viraux, et le SIB alimente la base de données Global Animal Disease Information System.
Source : FAO
09:24 Publié dans Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : fao, bioinformatique | Imprimer | |
Collaboration entre le Royaume-Uni et les États-Unis en santé animale
Une collaboration active entre le Royaume-Uni et les États-Unis se poursuit dans le domaine de la santé animale, via le partenariat entre le National Institute of Food and Agriculture de l’USDA et le Biotechnology and Biological Sciences Research Council britannique, portant sur les enjeux communs aux deux pays dans le cadre du Collaborative Animal Health and Disease and Veterinary Immune Reagents program. Ces instances viennent en effet d’annoncer, pour 2015 et le financement de cinq projets de recherche sur les thématiques allant du développement de vaccins à l’amélioration de la résistance génétique aux maladies, et à l’écologie des maladies transmises par les insectes vecteurs.
Source : USDA
09:22 Publié dans Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : usda | Imprimer | |
10/03/2015
Les sujets prioritaires de recherche pour l’EFSA, à l’horizon 2020
Dans le cadre du projet Horizon 2020, lancé en 2011 par la Commission européenne et dans lequel avaient été retenus trois domaines prioritaires de recherche (excellence scientifique, leadership industriel et challenges sociétaux), l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a identifié, dans un récent rapport d’expertise, 42 priorités de recherche. Relatives à l’axe « challenges sociétaux », certaines de ces priorités avaient déjà été identifiées en 2012 et 2013.
Parmi les sujets mis en avant par l’Agence figurent différents domaines liés à la production agricole et alimentaire, nécessitant des travaux de recherche et des développements méthodologiques pour appuyer une évaluation scientifique et une évaluation des risques. Peuvent notamment être cités :
- des sujets liés à l’environnement et à la santé : impacts des mélanges chimiques sur l’homme et l’environnement, produits chimiques et maladies émergentes ;
- des sujets liés à la santé et au bien-être des animaux : perception par les agriculteurs et les consommateurs, innocuité des nouveaux additifs alimentaires utilisés en aquaculture, pour les santés animale et humaine et pour l’environnement, nouvelles méthodes alternatives in vitro en toxicologie pour réduire le recours à l’expérimentation animale ;
- des sujets liés aux comportements alimentaires : sources alternatives de protéines (insectes par exemple) ;
- des sujets liés aux pratiques agricoles : impact global des pratiques agricoles sur les ravageurs des cultures, protocoles écologiques de surveillance pour contrôler ces ravageurs.
Le présent rapport fait suite à des consultations effectuées au cours de l’été 2014 auprès des instances de l'EFSA. L’Agence poursuivra ce travail afin d’appuyer la Commission dans l’identification des sujets de recherche prioritaires.
Madeleine Lesage, Centre d’études et de prospective
Source : EFSA
09:50 Publié dans Enseignement et recherche, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : efsa | Imprimer | |
05/03/2015
Le rôle de la nutrition dans la santé mentale
Selon une étude publiée en mars 2015 dans la revue The Lancet et réalisée par des chercheurs des universités australiennes de Melbourne et de Deakin, le mode de nutrition fait partie des facteurs pouvant induire des troubles mentaux chez l’individu. En psychiatrie, l’équilibre nutritionnel jouerait un rôle comparable à celui qu’il a en cardiologie, endocrinologie ou gastro-entérologie. Des associations ont ainsi été notées entre des habitudes alimentaires saines et une prévalence réduite des risques de dépression et de suicide à différents groupes d’âge. Diverses études cliniques ont démontré le rôle protecteur de certains nutriments, tels les acides gras oméga 3, le zinc, les vitamines des groupes B et D. Par exemple, chez le jeune, des carences nutritionnelles importantes durant les périodes critiques du développement peuvent engendrer le développement de troubles dépressifs et psychotiques.
Ces données soulignent l’importance de l’amélioration du régime alimentaire comme moyen de prévenir l’incidence initiale de certains troubles mentaux courants. Les auteurs conseillent ainsi aux cliniciens une prise en compte plus importante de l’équilibre nutritionnel dans l’éventail des traitements contre les troubles de la santé mentale.
Source : The Lancet
09:33 Publié dans Alimentation et consommation, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : nutrition | Imprimer | |
05/02/2015
Un rapport de l'EFSA dresse un bilan des risques liés à la consommation de lait cru
L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié le 13 janvier 2015 le rapport de l’un de ses groupes d'experts (Panel on Biological Hazards), dressant un bilan des risques pour la santé humaine imputables à la consommation de lait cru (i.e. qui n'a pas été chauffé à plus de 40°C et n'a pas subi de traitement ayant un effet équivalent).
Les modalités de commercialisation de ce produit font l'objet de réglementations diverses : par exemple, la vente directe de lait cru de vache est interdite en Espagne, Pologne, Norvège, et certains pays tiers interdisent totalement sa commercialisation (Australie, Canada). Pour des raisons techniques de maintien de la chaîne du froid, la vente se fait le plus souvent en circuit court (directement à la ferme ou en commerce avoisinant). En France les distributeurs ou sites de vente sur Internet mentionnés par l'EFSA se rapportent également à des circuits de proximité (rayon de diffusion souvent faible). Les consommateurs de lait cru sont fréquemment des personnes vivant, de manière permanente ou temporaire, en milieu rural ; l'approvisionnement en milieu urbain, assez difficile, ne peut toucher qu'un public restreint.
Le risque alimentaire lié au lait cru peut être dû à une flore bactérienne très diverse incluant notamment des germes pathogènes (Campylobacter, Salmonella, Listeria, Mycobactérium tuberculosis, Brucella, Escherichia coli productrices deshigatoxines). Le lait cru peut être contaminé à différents niveaux : in vivo (pathologie de l'animal), lors de la traite (mammites, contaminations fécales), pendant le transport et la commercialisation (mauvaise hygiène de collecte et rupture de la chaîne du froid). Sur la période 2007-2012, l'Agence rapporte 27 foyers d'intoxications alimentaires associées au lait cru en Europe, soit un pourcentage très faible du nombre total d'intoxications alimentaires collectives (5363 en 2012, selon un rapport 2014 de l'EFSA et de l'European Center for Disease Prevention and Control).
Schéma représentant les sources potentielles de contamination à la ferme
Source : EFSA
Au terme de ce rapport, si le lait cru est une denrée sensible à consommer avec certaines précautions, il aurait été intéressant que l'Agence approfondisse également les effets positifs potentiels de cette consommation pour l’homme, qui ont fait l’objet de diverses publications scientifiques (par exemple un effet protecteur contre le développement d’allergies et d'asthme chez l’enfant).
Madeleine Lesage, Centre d’études et de prospective
Source : EFSA
10:37 Publié dans Alimentation et consommation, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : lait cru, efsa | Imprimer | |
02/02/2015
La place de l'aquaculture dans le système alimentaire mondialisé
L'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a organisé en janvier dernier au Vietnam une conférence sur la santé des élevages d'animaux aquatiques, troisième manifestation de ce type depuis dix ans. Dans sa présentation de l’événement, l’OIE rappelle que la production pour l'alimentation humaine issue d'élevages aquacoles connaît une très forte progression, en particulier dans des pays en développement ou émergents, et qu’elle sera, par la fourniture de protéines de qualité, un facteur important de la sécurité alimentaire mondiale en 2050. Les échanges commerciaux internationaux de denrées alimentaires issues d'animaux aquatiques représentent déjà un pourcentage non négligeable des exportations agricoles (environ 10 %).
L’OIE souligne que pour prévenir les risques sanitaires qui pourraient découler de ce développement, il est important de définir une gouvernance, au niveau mondial, de la gestion des pathologies des animaux aquatiques, dans le cadre d'un usage raisonné des antibiotiques notamment.
Source : OIE
10:28 Publié dans Pêche et aquaculture, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : oie, aquaculture | Imprimer | |
12/01/2015
Les influences du régime alimentaire sur la diversité du microbiote humain
Une étude réalisée par une équipe de recherche de l'université du Colorado et publiée en décembre 2014 dans le British Journal of Nutrition révèle les importantes variations constatées dans la composition du microbiote humain en fonction de différents facteurs, dont principalement le type d'alimentation.
L'intestin humain héberge environ 100 000 milliards de bactéries, formant un système écologique complexe qui interagit avec l'hôte et des facteurs exogènes. Peu abondant chez le nouveau-né, le microbiote se développe en grande partie au cours des trois premières années, atteignant alors une composition proche de celle de l’adulte. Plusieurs facteurs influencent ce développement parmi lesquels les modalités de naissance (voie naturelle ou césarienne) et le type d'alimentation reçue lors du premier âge (allaitement maternel ou biberon de lait infantile). La population bactérienne intestinale évolue ensuite au cours de la vie : les personnes âgées hébergent en effet un microbiote sensiblement différent de celui des adultes plus jeunes.
Jusqu’à présent, la plupart des données sur la flore intestinale humaine concernaient les populations occidentales (Europe, États-Unis, Canada), et cette étude fait un bilan sur des recherches associées à des populations non-occidentales, japonaise, burkinabé et vénézuélienne notamment. Des caractéristiques spécifiques des types bactériens composant le microbiote ont été constatées, ces différences étant imputables à l'environnement, aux modes de vie et aux types d'alimentation. Ainsi, les contacts rapprochés avec des animaux sont un des facteurs de spécificité, par les échanges de bactéries commensales qu'ils provoquent. Toutefois, le facteur clé est le type de régime alimentaire : par exemple, un régime riche en fibres induit la présence du germe prevotella dans le microbiote, tandis qu'un régime riche en graisses et protéines va privilégier celle de bacteroides.
En termes de perspectives, une meilleure compréhension de la variabilité du microbiote en fonction notamment de l’origine ethnique, de l’âge ou du type d'alimentation permettra d’apporter des connaissances sur le fait que certaines populations sont plus fréquemment affectées par des pathologies de type diabète ou obésité. Il y a là également une piste pour faciliter le traitement de ces pathologies.
On peut enfin signaler que, au niveau français, l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) a entrepris, en collaboration avec le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et l'université d’Évry, des recherches sur le microbiote humain et en particulier le génome de certaines bactéries.
Madeleine Lesage, Centre d’études et de prospective
Source : British Journal of Nutrition
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07/01/2015
Mise en évidence de facteurs d’antibiorésistances
Le bulletin de veille scientifique de l'Anses de décembre 2014 pointe deux facteurs pouvant contribuer au développement des antibiorésistances. Un premier article identifie la diffusion de gènes de résistances dans le milieu naturel, en lien avec des effluents d'origine agricole (fumier de vaches laitières) ou urbaines (eaux usées). Un deuxième article cite plusieurs cas de mise en évidence, chez les carnivores domestiques, d'un portage de bactéries de type staphylocoque multirésistant, et notamment résistant à la méticilline, antibiotique de dernier recours. Ce type de germe est le plus souvent rencontré en milieu hospitalier.
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Un dérivé glycolé présent dans le muscle animal à l'origine d'un phénomène inflammatoire chez la souris
Dans un article publié dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, une équipe californienne indique avoir identifié dans la viande, principalement bovine, la présence d'un polymère de sucres, l'acide N-glycolilneuraminique (Neu5Gc). Cette molécule, qui n'est pas retrouvée dans le muscle humain, pourrait, selon l'étude, être reconnue comme corps étranger et entraîner des réactions inflammatoires localisées. Cette constatation a été faite sur la base de résultats de tests sur des souris génétiquement modifiées de manière à ne pas produire de Neu5Gc, comme l'homme. Les réactions inflammatoires pourraient secondairement induire certaines maladies : athérosclérose, diabète insulino-dépendant ainsi que certains cancers.
Source : PNAS
15:45 Publié dans Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Imprimer | |