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07/10/2019

Éthique de la chimiothérapie chez le chien cancéreux

La fréquence des cancers chez les chiens augmente avec leur longévité. Ainsi, au Royaume-Uni, 27 % des décès canins sont dus à cette pathologie. La médecine vétérinaire a mis en place des protocoles thérapeutiques associant la chimiothérapie, à l’instar de la médecine humaine. L’auteure australienne de cet article pose la question de l’utilité de cette chimiothérapie au regard du bien-être animal. Pour elle, cette thérapeutique lourde peut seulement prolonger la vie de l’animal, sans pouvoir toujours mesurer la souffrance engendrée. Elle considère que le vétérinaire doit se comporter en garant du bien-être animal, parfois contre les demandes du propriétaire. Si l'article met l’accent sur l’éthique de la thérapeutique, il ne différencie pas son propos en fonction de la maladie elle-même, certains cancers pouvant atteindre une rémission complète.

Source : Animals

11:10 Publié dans Protection des végétaux et des animaux | Lien permanent | Tags : chiens, cancer, chimiothérapie, vétérinaire |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/09/2019

Les enjeux à venir pour la pharmacie vétérinaire et la santé animale

Lors de l'assemblée générale de juillet 2019 du Syndicat de l'industrie des médicaments vétérinaires (SIMV), plusieurs intervenants ont évoqué les défis des prochaines années en matière de pharmacie vétérinaire, de bien-être et de santé animale. Le contexte est très évolutif avec le règlement communautaire 2019/6 relatif aux médicaments vétérinaires, le Brexit, les crises sanitaires, la problématique de la résistance aux antibiotiques, la tendance sociétale en faveur du bien-être animal, etc. Parmi les sujets évoqués dans ce cadre, les intervenants ont particulièrement insisté sur : l'écotoxicité des résidus médicamenteux (humains et vétérinaires), avec l'adoption récente d'un plan d'action par la Commission européenne (communication de mars 2019) ; la montée en puissance de nouveaux partis (animalistes par exemple) lors des dernières élections européennes, porteurs de thèmes spécifiques (transport animal, abattoirs mobiles, pétition européenne contre l'élevage en cages, etc.) ; les possibles évolutions de la PAC pour mieux tenir compte du maintien de la biodiversité ; etc.

Source : SIMV

10/06/2019

Le coût global de la chalarose du frêne estimé à 15 milliards de livres pour le Royaume-Uni

Telle est l'estimation, récemment publiée dans Current Biology, à laquelle sont parvenus des chercheurs britanniques en intégrant l'ensemble des coûts liés à l'abattage, à la régénération et à la perte de services écosystémiques, conséquences de la chalarose du frêne (voir à ce sujet une autre brève sur ce blog). Dans ce contexte, des politiques de prévention contre les espèces et pathogènes invasifs, même coûteuses, s'avéreraient efficientes. Ajoutons que le canevas méthodologique élaboré pour cette estimation est mis à disposition.

Source : Current Biology

07/05/2019

Le glyphosate pourrait impacter la santé des générations futures : résultats d'expérience sur des rats

S'il existe de nombreuses études sur les impacts du glyphosate sur la santé animale ou humaine, aucune n'avait été conduite, jusqu'à présent, pour étudier les effets indirects de son utilisation sur la santé des générations futures. C'est la question à laquelle se sont intéressés des chercheurs américains dans un article publié en avril 2019 dans la revue Scientific Reports. Pour y répondre, ils ont exposé des rattes en gestation à des doses de glyphosate équivalentes à la moitié de la quantité connue comme n'ayant pas d'effet indésirable, et les ont comparées à un groupe témoin. Les auteurs n'ont pas identifié d'effet sur la santé des femelles exposées ni sur celle de leur progéniture. Ils ont, en revanche, observé une augmentation forte de la prévalence de certaines pathologies chez les deux générations suivantes (petits-enfants et arrières petits-enfants) : maladies de la prostate et des ovaires, obésité, déficiences rénales et problèmes lors des mises bas. L'analyse épigénétique des spermatozoïdes des descendants a permis d'identifier, pour certains gènes associés à ces pathologies, des différences de méthylation de l'ADN, jouant sur leur expression. Les auteurs concluent que, dans le cas des rats étudiés, le glyphosate peut induire une hérédité transgénérationnelle de certaines maladies et mutations.

Source : Scientific Reports

11:31 Publié dans Protection des végétaux et des animaux, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : glyphosate, rats |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/05/2019

Enquêter sur l'homéopathie vétérinaire : y croire ou pas

Sur le blog Transhumances, F. Hellec (Inra) consacre une série de billets à l’homéopathie en élevage, très présente en bio, le cahier des charges restreignant fortement le recours aux antibiotiques. L’apprentissage de ces démarches s’appuie sur des échanges entre éleveurs, sur un corpus spécifique – la matière médicale –, sur des grilles d’analyse et même sur des logiciels disponibles dans le commerce. Des récits de guérisons miraculeuses, véritables « cas d’école », visent à démontrer que « quand le bon remède a été trouvé, la guérison est complète et obtenue rapidement » ; en contrepartie, les échecs sont attribués à un manque de maîtrise, sans remettre en cause la démarche elle-même. L’auteure en vient ainsi à affronter la question épineuse de l’efficacité thérapeutique de l’homéopathie. D'un côté, durant l’enquête, de nombreux discours et pratiques viennent heurter sa culture scientifique. D’un autre côté, la relation entre l’éleveur et ses animaux se trouve « profondément modifiée » : le nouveau cadre relationnel, un suivi plus attentif de l’état sanitaire, des gestes et des paroles, etc., contribuent selon elle en pratique à « ce qui marche » dans l’homéopathie vétérinaire.

Source : Transhumances, Transhumances, Transhumances

11:29 Publié dans Agriculteurs, Protection des végétaux et des animaux | Lien permanent | Tags : élevage, vétérinaire, homéopathie |  Imprimer | | | | |  Facebook

17/04/2019

Les biotechnologies pour limiter l'impact des ravageurs en forêt aux États-Unis : des problématiques inédites

Face aux menaces qui pèsent sur la forêt aux États-Unis (7 % des superficies pourraient perdre jusqu'à 25 % de leur végétation d'ici 2027), l'Académie des sciences américaine s'est penchée sur l'utilisation des biotechnologies et sur les impacts potentiels de l'implantation d'arbres génétiquement modifiés. Les experts sollicités ont d'abord réalisé un état des lieux des insectes et pathogènes dans le pays, notamment pour certaines essences emblématiques telles que le châtaigner d'Amérique, décimé par une maladie cryptogamique originaire d'Asie. Aux ravageurs importés s'ajoute l'extension des aires d'action des endémiques, et ce parallèlement au réchauffement climatique, plus rapide que l'adaptation des arbres via la sélection naturelle. La situation est d'autant plus critique que la perte d'une essence s'accompagne de la fragilisation du peuplement dans son ensemble, avec d'importantes répercussions sur les services écosystémiques.

Face à ces menaces, la possibilité de réponses telles que développées pour l'agriculture reste difficile à appréhender. La lutte contre les insectes ravageurs et pathogènes des arbres est complexe, et ce pour diverses raisons : imbrication des différents services rendus par la forêt, étendue et ouverture des espaces, diversité des essences et des patrimoines génétiques, intervention humaine en milieu naturel, pas de temps nécessaire à l'observation, l'expérimentation et l'adaptation. De plus, les auteurs font le constat d'une recherche trop peu développée, tant dans les domaines conventionnels de lutte que dans les biotechnologies. Concernant ces dernières, ils identifient plusieurs défis. Ainsi, la mise au point bio-technologique d'arbres ayant une résistance acquise aux pathogènes pose des questions sociales et éthiques inédites. Il s'agit de développer des caractères de résistance transmissibles, diffusables et durables, posant frontalement la question de la manipulation de la nature. Le pas de temps nécessaire entre deux générations est lui aussi à l'origine de difficultés spécifiques et, dépassant largement l'intérêt économique immédiat, la recherche dans ce domaine a vocation à être essentiellement financée par des fonds publics. Enfin, le temps de latence nécessaire pour expérimenter et observer les conséquences de l'introduction de ces modifications génétiques appelle un cadre réglementaire plus adapté.

Évaluation des risques liés aux insectes nuisibles et aux maladies dans les forêts américaines par sous-bassin hydrographique, 2013-2027 ( % potentiel de perte de végétation)

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Source : The National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine

Muriel Mahé, Centre d'études et de prospective

Source : The National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine

11/04/2019

État des connaissances sur les pesticides et les stratégies pour en réduire l’utilisation

En février 2019, le Service de la recherche du Parlement européen a publié une étude intitulée Farming without plant protection products, réalisée par trois chercheurs de l'université catholique de Louvain (département des biosystèmes). Mise en discussion lors d'un atelier le 6 mars, cette étude propose une synthèse des connaissances sur les possibilités, pour l'agriculture, de produire sans pesticides (herbicides, fongicides, insecticides) et, à ce titre, fournit diverses clés de lecture intéressantes sur ce débat d'actualité. Après un panorama général des produits et de l'évaluation des risques associés, les auteurs se penchent sur leur contribution aux rendements, sur leurs usages et leurs perceptions par divers acteurs, et analysent également les stratégies de réduction existantes et à venir. Ils rappellent que l'utilisation de pesticides permet d'éviter des pertes de rendement comprises entre 20 et 40 % suivant les cultures, mais aussi qu'elle contribue, avec d'autres facteurs (changement d'utilisation des sols, fragmentation des habitats, etc.), à la perte de biodiversité. De plus, ils soulignent que la recherche de produits se dégradant plus vite pourrait impliquer, dans certaines situations, un recours plus fréquent aux traitements.

Parmi les stratégies de réduction disponibles à ce jour, figure notamment la lutte intégrée, combinaison de mesures biologiques, biotechnologiques, chimiques, physiques, culturales ou de sélection végétale (telle que définie en 1991 et préconisée en 2009 au niveau européen). Elle tendrait à réduire les risques pour la santé humaine et l’environnement, tout en s'accompagnant de l'utilisation de produits chimiques plus sélectifs. Par ailleurs, selon les auteurs, le recours aux biopesticides (en particulier en agriculture biologique) ne présenterait pas d’avantages clairement établis par rapport aux pesticides chimiques, concernant leur toxicité, leur efficacité et leur impact sur la biodiversité. Enfin, l'agro-écologie recouvre un large ensemble de pratiques, d'où une évaluation difficile de ses effets sur l'usage des produits et les impacts environnementaux et sanitaires associés.

Dans la dernière partie, les auteurs s'intéressent au potentiel de nouvelles technologies pour limiter l'utilisation de produits phytosanitaires : systèmes d’aide à la décision, sélection de cultivars grâce à CRISPR/Cas9, agriculture de précision, etc.

Pacôme Dupont-Guianvarch, Centre d’études et de prospective

Source : Parlement européen

10:24 Publié dans Agronomie, Protection des végétaux et des animaux | Lien permanent | Tags : pesticides, parlement européen |  Imprimer | | | | |  Facebook

04/04/2019

Les alternatives aux tests sur animaux dans l'Union européenne

Le site EU Science Hub de la Commission européenne a publié en février une interview de V. Zuang, auteure principale du rapport du groupe de travail sur le développement, la validation et l'acceptation réglementaire de méthodes et d'approches alternatives aux tests animaux (2018), et de M. Whelan, chef du laboratoire de référence du Centre commun de recherche dans ce domaine (EURL ECVAM). En la matière, les évolutions ont été notables ces dernières années : vision de la réglementation (directive 2010/63), méthodes in vitro ou in silico, « référence croisée » à des études sur un composé proche, etc. Le recours aux alternatives est maintenant habituel pour les substances relevant du règlement REACH. Pour l'Union européenne, un objectif d'abandon de l'expérimentation animale devait être poursuivi progressivement, car les alternatives manquent sur certaines pathologies. Des travaux internationaux sont menés dans cette optique (ex. : projet H2020 Tox Risk), notamment sur les cellules souches pluripotentes induites et les modèles de tissus artificiels.

Source : Joint Research Center

02/04/2019

Un nouveau vaccin contre la fièvre de la vallée du Rift

Le département de recherche vétérinaire de l'université de Wageningen prépare et teste, dans le cadre du programme Castellum, un nouveau vaccin destiné aux ruminants domestiques contre la fièvre de la vallée du Rift, grave zoonose fréquente en Afrique. Il existe déjà un vaccin sur le marché mais présentant des contre-indications chez les brebis gestantes. Le nouveau produit devrait, selon le communiqué de Wageningen, satisfaire aux conditions d'efficacité et d'innocuité pour tous les animaux, et son prix être compétitif sur le marché africain.

Source : Wageningen University & Research

15/03/2019

Rapport de l'OPCC sur le changement climatique dans les Pyrénées : impacts, vulnérabilités et adaptation

L'Observatoire pyrénéen du changement climatique (OPCC) a publié récemment un rapport mettant à jour les connaissances sur les conséquences des évolutions du climat sur le massif des Pyrénées, proposant des recommandations et identifiant dix défis, présentés dans une vidéo en ligne. Lancé en 2010, l'OPCC analyse la vulnérabilité sociale, économique et naturelle au changement climatique de cette biorégion, s'appuyant sur une coopération transfrontalière : près de 100 scientifiques et experts ont ainsi contribué au présent rapport. Dans cette zone de montagne particulièrement vulnérable, le changement climatique est un « facteur de stress supplémentaire », aggravant les difficultés actuelles : dépeuplement, changements d'affectation des sols, faible renouvellement des générations dans le secteur primaire. Une augmentation récente de la température moyenne annuelle et une diminution des volumes annuels des précipitations sont ainsi documentées, et un accroissement progressif des températures minimales et maximales est modélisé.

Évolution de la température moyenne annuelle dans l'ensemble des Pyrénées durant la période 1959-2010 (en rouge, anomalie positive par rapport à la valeur moyenne de la période de référence 1961-1990 ; en bleu, anomalie négative ; en noir, moyenne mobile pour une période de dix ans)

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Source : OPCC

Parmi les impacts étudiés sur les systèmes biophysiques et les secteurs socio-économiques, retenons par exemple ceux identifiés pour les forêts : modification de la diversité des communautés et de la distribution des espèces, déplacement en altitude et recolonisation des zones de pâturage, altération de la productivité et du rôle de puits de carbone, dégradation des conditions de santé et apparition de nouveaux pathogènes. Les capacités forestières de protection contre des risques naturels seraient affectées et le nombre et l'intensité des incendies pourraient augmenter. S'appuyant sur ces constats, les auteurs recommandent par exemple de maintenir voire développer les activités agricoles, pastorales et sylvicoles, pour diminuer le volume et la continuité des combustibles, assurer une mosaïque d'habitats plus résilients, etc.

Types de successions possibles d'essences sous l'effet des changements climatiques en zone de montagne pyrénéenne

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Source : OPCC

Du côté de l'agropastoralisme, l'OPCC identifie, par exemple, une expansion de cultures méditerranéennes (ex : vigne, olivier), une baisse de la productivité (manque d'eau, modifications de calendriers, phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents), la perte de diversité floristique des pâturages, ou encore des impacts négatifs accrus sur la santé et le bien-être des animaux d'élevage. Là encore, des recommandations sont proposées : renforcement ou réorientation des plans de suivi et de surveillance des ravageurs et pathogènes, gestion conservatoire des sols, primes à la modernisation des systèmes de ventilation des bâtiments d'élevage, etc.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : OPCC, OPCC

12/03/2019

Le Centre d'études stratégiques de la Marine s'intéresse aux rapports entre mer, agriculture et sécurité alimentaire

Le Centre d'études stratégiques de la Marine (CESM) se penche actuellement sur les relations entre mer et agriculture, notamment à travers le prisme de la sécurité alimentaire. Dans cette perspective, il organisait le 27 février 2019, avec le Club Demeter, un colloque intitulé « Mer et agriculture, itinéraire d'un grain de blé » (voir le compte Twitter du Centre pour les temps forts).

En parallèle, le CESM publie le numéro 15 de sa revue Études marines, intitulé « Nourrir ». Comportant trois axes (« Ressources de toujours », « L'avenir », « Les enjeux »), il regroupe des contributions scientifiques et professionnelles variées. Dans la première partie, un article s'intéresse aux enjeux de la production d'algues dans trois domaines : l'alimentation humaine, la médecine, l'alimentation animale. Il souligne le caractère ancien de ces utilisations dans des régions très diversifiées (Asie, mais aussi Irlande, Norvège et, plus localement, Normandie et Bretagne). Concernant l'alimentation humaine, l'auteure note une tendance récente, en France, à la consommation des algues comme légumes (macro-algues) et condiments (micro-algues). Trois facteurs expliquent, pour elle, cette tendance : la demande d'aliments « naturels » de la part des consommateurs, le développement des régimes végétariens (qui trouvent dans les algues une source de protéines, de minéraux et de vitamines), le succès de la cuisine innovante inspirée de la gastronomie japonaise. En médecine pharmaceutique et vétérinaire, les algues contiennent des substances, non présentes sur terre et méconnues, qui révèlent un large potentiel sous-exploité : perspective, par exemple, d'un usage susceptible de réduire le recours aux antibiotiques en santé bovine.

Principales macro et micro-algues alimentaires consommées en France

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Source : CESM

La deuxième partie (« L'avenir ») propose deux axes d'étude : le dessalement de l'eau de mer comme réponse potentielle au manque d'eau (y compris potable) induit par le changement climatique ; la place de l'aquaculture dans la nourriture mondiale (cf. carte). Enfin, la dernière partie (« Les enjeux ») met en lumière, d'une part, les enjeux sanitaires qui restent prégnants dans le cadre de la conchyliculture ; d'autre part, les rôles multiples que joue la Marine nationale pour l'approvisionnement et la sécurité alimentaire du pays : sécurisation des flux, police de la pêche, protection de l'environnement marin.

Principaux pays et régions producteurs en aquaculture

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Source : CESM

Hélène Milet, Centre d'études et de prospective

Source : CESM

07/03/2019

Un sucre naturel, non écotoxique, qui aurait les mêmes propriétés inhibitrices que le glyphosate

C'est la découverte qu'a faite une équipe de chercheurs allemands étudiant par quels moyens certaines cyanobactéries d'eau douce pouvaient inhiber la croissance d'autres populations de bactéries. Ils ont ainsi identifié une molécule de sucre inconnue, le 7-deoxy-sedoheptulose (7DSH), qui perturbe notamment la chaîne métabolique des acides aminés aromatiques (phénylalanine, tyrosine et tryptophane) et des folates. Cette voie métabolique (ou voie de l'acide shikimique) est spécifique aux végétaux, aux champignons et aux bactéries.

Ce sucre naturel bloque, comme le glyphosate, l'action de la déhydroquinate synthase, enzyme essentielle pour la production de ces acides aminés. Selon les tests menés par les chercheurs, son action est aussi efficace que celle du glyphosate, même à de très faibles concentrations. En revanche, cette molécule est rapidement dégradée et son écotoxicité est beaucoup plus faible, au point qu'elle pourrait être utilisée en traitement des eaux et en santé humaine. Enfin, elle est facile à synthétiser.

Impact comparé du 7DSH et du glyphosate sur la croissance de graines d'arabette des dames (plante de la famille de la moutarde), au bout de sept jours

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Source : Nature Communications

Source : Nature Communications

08/02/2019

Les batailles de la viande, une série d’émissions sur France Culture

L'émission Entendez-vous l’éco, sur France Culture, a consacré une série aux « batailles de la viande », ré-écoutable en podcast. La première émission donne la parole aux historiens. Pour B. Laurioux (université de Tours), l’industrialisation du secteur de la viande au XIXe siècle, conjointement avec l’urbanisation, occasionne une véritable « perte de contact avec l’animal et avec la manière de le préparer » et une « rupture de compétence » chez les consommateurs. Les évolutions du marché de la viande, et notamment l’intensification de l’élevage dans les années 1960, sont ensuite discutées avec deux économistes, J.-L. Rastoin (Montpellier Supagro) et J.-P. Simier (Bretagne Développement Innovation). La série explore aussi l’univers des abattoirs avec une journaliste, A. de Loisy, et une politiste, A. Gautier (université Lyon 2). Enfin, une dernière émission interroge l’avenir du rapport Homme-Animal, avec un échange entre D. Chauvet (association Droit des animaux) et G. Chapouthier (CNRS).

Source : France Culture

10/01/2019

Un premier vaccin destiné aux abeilles

Un article de décembre 2018 du Point Vétérinaire fait état de l'élaboration, par des chercheuses de l'université d'Helsinki, du premier vaccin destiné à des insectes, primeBEE. Cela fait suite à la découverte, en 2015, du transfert d'immunité de la reine aux œufs. Le vaccin est donc administré à la reine par alimentation (sucre vaccinal), puis l'immunité est transmise au couvain via la protéine vitellogénine, présente dans les œufs. PrimeBEE protège contre la loque américaine causée par Paenibacillus larvae, mais d'autres vaccins devraient suivre contre d’autres maladies apicoles, notamment la loque européenne et les maladies fongiques. Même si elle ne résout pas toutes les causes de déclin, cette découverte pourrait avoir une grande importance économique au niveau mondial, mais la commercialisation du produit pourrait encore prendre plusieurs années.

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Source : Le Point Vétérinaire

14/12/2018

Brexit et protection animale : contexte légal et politique et cadre pour évaluer les impacts sur le bien-être animal

Un article de la revue Animals, signé de S. P. Mac Culloch (université de Winchester), offre une synthèse des réflexions sur l'impact potentiel du Brexit sur le bien-être animal au Royaume-Uni. Une série de rapports ont traité cette question, sous des angles variés : politique, commercial, réglementaire, etc.

Sur le plan commercial, l'exclusion du Royaume-Uni (R-U) du système européen TRACES (gestion des mouvements d'animaux et de produits d'origine animale) conduirait à un contrôle renforcé aux frontières, source de dégradation du bien-être pour les animaux concernés (notamment temps d'attente plus long). Un autre risque serait d'importer au R-U des denrées animales produites avec des normes de bien-être inférieures à celles de l'Union européenne, ce qui serait de surcroît économiquement préjudiciable aux éleveurs. L'étude A better brexit for farm animals propose d'ailleurs un soutien financier pour les modes de production respectant le bien-être animal. Le Brexit pourrait également avoir des conséquences pour d'autres catégories : animaux d'expérimentation, dont la protection dépend de la directive 2010/63/UE ; animaux de compagnie, en raison de conditions plus strictes de mouvements, d'une possible pénurie de médicaments et d'un manque de vétérinaires (le Royaume-Uni connaît un déficit de professionnels compensé par l'installation de ressortissants de l'UE).

Sur le plan politique, l'auteur souligne le rôle d'alerte du rapport Brexit, the best deal for the animals, cosigné par Wildlife and Countryside Link et UK Center for Animal Law, en concertation avec différentes ONG. L'article évoque également les positions historiquement divergentes des deux principaux partis vis-à-vis de la cause animale : face au parti travailliste, souvent associé à une politique plus protectrice, le parti conservateur s'est récemment davantage investi en la matière. Ces dernières années, le DEFRA a ainsi adopté des mesures protectrices : vidéosurveillance obligatoire en abattoir, interdiction du commerce de chiots et de chatons par des particuliers, prévention du braconnage des éléphants via l'interdiction du commerce de l'ivoire.

L'auteur souligne que les impacts du Brexit sur le bien-être animal, au Royaume-Uni, dépendront du modèle de relation future adopté avec l'UE : de type norvégien (espace économique européen), ou suisse (association européenne de libre échange), ou accords de libre échange, etc.

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Source : Animals