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08/03/2021

« Je mange donc je suis », quatre épisodes de l'émission Les chemins de la philosophie

Fin janvier, A. Van Reeth proposait de s'installer « à la table des philosophes » lors de quatre épisodes de l'émission Les chemins de la philosophie. Le premier était consacré à Barthes, qui a envisagé tout au long de son œuvre les objets culinaires (notamment dans Mythologies, 1957). Le deuxième épisode s'intéressait à Brillat-Savarin et proposait une analyse fine de sa Physiologie du goût (1825). Le troisième traitait des liens entre littérature et gastronomie dans les écrits de Dumas, Proust, Rabelais et Platon. Enfin, le dernier portait sur Rousseau. S'il n'a pas consacré de traité à la question alimentaire, celle-ci tient une place intéressante dans ses réflexions. Ainsi, il distinguait les besoins, l'appétit et le goût, l'appétit étant une variable sur laquelle l'être humain a prise et qui lui permet d'agir sur ses besoins. Rousseau remettait également en question les dimensions politiques et inégalitaires attachées, selon lui, à la « grande cuisine » et aux régimes trop carnés.

Source : France Culture

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11/12/2019

Animal-humain : relation, rupture, différence ? Une série de l'émission Matières à penser

Début novembre 2019, dans l'émission Matières à penser, le philosophe F. Worms a conduit cinq entretiens sur le thème « Animal humain », avec des experts de disciplines variées (neurobiologie, biologie, philosophie, sociologie). Tous soulignent la complexité des relations entre humain et animal. Le neurobiologiste A. Prochiantz, auteur de Singe toi-même, met en avant les spécificités humaines par rapport aux primates. Dans cette même logique, le philosophe E. Bimbenet, auteur notamment de l'essai Le complexe des 3 singes (essai sur l'animalité humaine), décrit le passage de l'anthropocentrisme au zoocentrisme, qui conduit parfois à considérer toute différence comme une discrimination, malgré les travaux en psychologie cognitive (études de M. Tomasello) attestant de l'inégalité des apprentissages entre les jeunes enfants et les primates. Ces deux intervenants préconisent, face aux controverses actuelles, de remettre à plat les enjeux de la relation Humain-Animal.

Le biologiste G. Boeuf évoque le destin commun de l'animal et de l'homme à travers l'imbrication du vivant. Il rappelle que l'humain a des comportements qu'un animal, même le plus évolué, n'aura jamais. Concernant les animaux de rente, la sociologue J. Porcher estime que l'élevage doit impliquer soins et respect. Leur mort peut être « adoucie et ritualisée ». Ensuite, il devient une « carcasse » faisant l'objet d'un travail humain. La zootechnie a conduit à considérer les animaux comme des machines, en ne considérant que la performance économique. À l'opposé, la libération animale, dont le principe est de refuser les aspects « contraignants » de l'élevage, pourrait faire disparaître la vie animale. Selon elle, la synthèse de viande artificielle, à partir de quelques cellules, paraît une solution permettant de « donner bonne conscience », mais ceux qui financent ces recherches soutiennent aussi le transhumanisme et la robotique (voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog).

Enfin, V. Maris, philosophe de l'environnement et auteure notamment de La part sauvage du monde, s'est penchée sur l'interventionnisme auprès de la faune sauvage. L'homme doit-il aider les animaux en souffrance ou laisser faire la nature ? Une approche compassionnelle peut se justifier par le souci du bien-être animal ou de la préservation d'une espèce, mais une attitude non interventionniste est le signe que les humains acceptent de ne pas prendre entièrement le contrôle de la vie sauvage.

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Source : France Culture

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08/07/2019

Entendez-vous l'éco (France Culture) fait le point sur l'économie de l'alimentation

Présentée par T. de Rocquigny, l'émission de France Culture Entendez-vous l'éco a diffusé, du 27 au 30 mai 2019, quatre épisodes thématiques sur l'économie de l'alimentation, accessibles en podcasts. Dans le premier, « Quand l'industrie fait son marché », P. Hébel (Crédoc) et C. Harel (magazine LSA) font le point sur l'évolution des modes de consommation alimentaire. Malgré une part dans le budget des ménages qui diminue, l'alimentation est, depuis les années 2000, un sujet de préoccupation majeure pour les Français, avec la montée des thèmes de la santé et de l'écologie. Les crises sanitaires (« vache folle », etc.) ont, selon les invitées, clairement contribué à cette tendance, de sorte que l'inquiétude alimentaire augmente, alors que la sécurité sanitaire s'est beaucoup améliorée : en 1995, 53 % des enquêtés considéraient que « manger comporte un risque important ou très important », contre 74 % aujourd'hui. Face à ces préoccupations, le bio rassure et présente une croissance à deux chiffres, et les produits « sans » (sans colorants, sans pesticides, etc.) s'affirment.

Le second épisode, « Le modèle du supermarché en fin de course ? », réunit L. Lavorata (université de Reims Champagne-Ardenne) et P.-M. Décoret (Groupe Avril), pour analyser les transformations du secteur de la distribution alimentaire. Le modèle classique des supermarchés des « Trente Glorieuses » est en bouleversement : concurrence des discounters (hard, puis soft), des géants du e-commerce, développement du digital, etc. Pour y répondre il s'agira, selon les invités, de ré-enchanter l'acte d'achat mais aussi d'innover, notamment en matière d'optimisation logistique (Amazon est le premier investisseur mondial en R&D devant Google). « Là où l'hypermarché ne fait plus rêver, les magasins phygitaux [le] font », avec une expérience client continue, intégrée, « où que vous soyez, quel que soit le moment ».

Les deux derniers épisodes abordent deux sujets au cœur des enjeux actuels : « Une planète à nourrir », avec B. Parmentier, sur la faim dans le monde, et « Les lobbies et la santé publique » dans l'agroalimentaire, avec A. Thébaud-Mony et B. Pellegrin.

Julien Hardelin, Centre d'études et de prospectives

Source : France Culture

11/04/2019

« L'animal est l'avenir de l'homme » : série spéciale de l'émission Matières à penser sur France Culture

Début février 2019, dans son émission Matières à penser, la journaliste Dominique Rousset aborde, avec différents interlocuteurs, l'évolution du rapport à l'animal dans plusieurs domaines. Dans le premier épisode (04/02), « Humanité, animalité : où sont les frontières ? », l'éthologue YChristen évoque la frontière entre homme et animal, plus accentuée dans la pensée occidentale que dans la pensée orientale, et plus poreuse qu'on ne le pense ordinairement : certains animaux sont capables de conduites réfléchies, organisées, voire de sentiments de vengeance. La philosophe C. Pelluchon (épisode « Répondre à l’appel des animaux » du 5 février) soutient quant à elle que l'éthique de la considération implique de donner aux animaux le droit d'exister, sans les limiter à être des moyens au service des humains. Ceci n'efface pas la différence entre hommes et animaux, ni la responsabilité spécifique des premiers par rapport au monde environnant.

Pour le biologiste GBœuf (« Aimer la biodiversité ou partir avec elle », 06/02), préserver biodiversité et écosystèmes implique de respecter la symbiose bactéries-plantes-animaux et humains. La perte d’animaux emblématiques ne doit pas faire oublier l'importance des espèces plus « ordinaires » : tardigrades, rats-taupes nus, hérissons, libellules et surtout oiseaux « agricoles » qui ont diminué de 30 % en 12 ans. Enfin, le déséquilibre est croissant entre mammifères sauvages et domestiques, les seconds représentant aujourd'hui 90 % des individus.

Dans l'épisode « Contre l'animal, la guerre sans nom » (07/02), VMessage, auteur de Défaite des maîtres et possesseurs, évoque la dissonance cognitive du vocabulaire animalier, en particulier avec les termes commerciaux de découpe de viande. L’image d’Épinal de la « viande heureuse » est, selon lui, entretenue dans l'imaginaire des Français alors que ce type de production représenterait moins de 5% du total. Enfin, dans le dernier épisode du 8 février (« L'animal saisi par le droit »), l'universitaire CVial évoque le rôle précurseur de J.-P. Marguenaud en matière de droit animalier, avec notamment la création de la Revue semestrielle du droit animalier. Pour elle, la disparité persistante, en droit, entre animal domestique, approprié et protégé, et animal sauvage, sans protection individuelle, pourrait être atténuée : pour cela, il faudrait que l'animal sauvage passe de res nullus à res collectis, en tant que partie de la biodiversité, et donc du patrimoine commun.

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Source : France Culture

10:23 Publié dans Société | Lien permanent | Tags : animal, matières à penser, france culture, rapport homme-animal |  Imprimer | | | | |  Facebook

08/02/2019

Les batailles de la viande, une série d’émissions sur France Culture

L'émission Entendez-vous l’éco, sur France Culture, a consacré une série aux « batailles de la viande », ré-écoutable en podcast. La première émission donne la parole aux historiens. Pour B. Laurioux (université de Tours), l’industrialisation du secteur de la viande au XIXe siècle, conjointement avec l’urbanisation, occasionne une véritable « perte de contact avec l’animal et avec la manière de le préparer » et une « rupture de compétence » chez les consommateurs. Les évolutions du marché de la viande, et notamment l’intensification de l’élevage dans les années 1960, sont ensuite discutées avec deux économistes, J.-L. Rastoin (Montpellier Supagro) et J.-P. Simier (Bretagne Développement Innovation). La série explore aussi l’univers des abattoirs avec une journaliste, A. de Loisy, et une politiste, A. Gautier (université Lyon 2). Enfin, une dernière émission interroge l’avenir du rapport Homme-Animal, avec un échange entre D. Chauvet (association Droit des animaux) et G. Chapouthier (CNRS).

Source : France Culture

03/04/2018

La « Fabrique de l'Histoire » s'intéresse à l'histoire de la faim

Du 2 au 5 avril 2018, l'émission « La Fabrique de l'Histoire », diffusée sur France Culture et dont la ligne directrice est de « mieux comprendre le lien qui nous unit au passé », s'est intéressée à l'histoire de la faim. Les quatre sessions permettent d'aborder cette thématique sous des angles variés, mobilisant des expertises et analyses diverses : enseignements des travaux récents en histoire sur les crises alimentaires et la place de la faim dans les crises économiques et sociales, du Moyen Âge au XIXe siècle ; documentaire sur la crise du Biafra (fin des années 1960), premier drame autant médiatisé et souvent présenté comme la préfiguration d'un « nouvel humanitaire » ; regards sociologiques sur les politiques publiques de l'aide alimentaire, au XXe siècle, en France ; débat historiographique sur la grande famine en Irlande (1845-1851).

Source : France Culture

05/03/2018

Deux émissions de France Culture consacrées au monde agricole

Dans le cadre du Salon international de l'agriculture, l'émission de France Culture « Du grain à moudre » était consacrée le 1er mars 2018, en public et en direct, au thème « Paysans, des héros trop discrets ? ». Alors que plusieurs films récents les ont pris comme personnage principal, et que la littérature régionaliste et « l'école de Brive » les mettent en avant comme « porte-drapeau d'une France éternelle », l'agriculture reste sous-représentée dans les œuvres de fiction. L'échange proposé par H. Gardette réunit M.-H. Laffon (auteure de romans dont le monde rural est souvent le décor), H. Charuel (réalisateur du film Petit paysan) et V. Ravalec (écrivain dont le dernier ouvrage est présenté comme un thriller rural). Disponible à la réécoute et en podcast, l'émission traite des questions suivantes : « comment leur donner vie pour en faire des personnages de fiction contemporains ? Comment les mettre en scène, et dans quels lieux sans tomber dans l'excès de nostalgie ou d'exotisme ? ».

Précédemment, le 1er février 2018, disponible également sur le site de France Culture, l'émission « La méthode scientifique » traitait du loup, dans le prolongement des débats sur le Projet de plan d'action national sur le loup et les activités d’élevage pour la période 2018-2023. Pierre Jouventin (éthologue, CNRS) et Jean-Marc Moriceau (professeur d'histoire moderne, université de Caen), y ont entre autres débattu de la question suivante : pourquoi, à l'inverse d'autres pays (Italie en particulier), la présence et le maintien du loup sont-ils « à ce point un casse-tête » : « en avons-nous toujours peur ? »

Sources : France Culture, France Culture

09:37 Publié dans Agriculteurs, Société | Lien permanent | Tags : france culture, sia, fiction, personnages, loup |  Imprimer | | | | |  Facebook

07/03/2016

Agriculteurs, métiers d'avenir ?

À l'occasion de l'édition 2016 du Salon International de l'Agriculture, France Culture s'est installée porte de Versailles. L'émission « Du grain à moudre » du 4 mars, animée par Hervé Gardette, s'interrogeait sur l'installation en agriculture. Alors qu'un agriculteur sur deux partira à la retraite dans les 10 prochaines années, « Faut-il avoir un grain pour devenir agriculteur ? » a confronté différents points de vue sur ceux qui s'installent aujourd'hui. Étaient invités Lucile Leclair, co-auteure de l'ouvrage Les néo-paysans, Pierre Meyer, jeune agriculteur, Michèle Roux, de la Confédération paysanne et Frédérique Elbé, proviseure d'un lycée agricole.

Leurs échanges ont permis de montrer la diversité accrue des profils des « jeunes » qui s'installent désormais. Ils ont également souligné une évidence : aux côtés des enfants d'exploitants qui reprendront le flambeau, de plus en plus nombreux sont ceux qui s'installent sans origine agricole, et avec une vision neuve de ce domaine professionnel. De fait, les agriculteurs sont aujourd'hui peu enclins à conseiller à leurs enfants de se lancer dans l'aventure. Si les jeunes ruraux restent nombreux à s'orienter vers les filières de l'enseignement agricole, beaucoup le font non pour s'installer mais pour se destiner à des métiers en lien avec l'agriculture. Ainsi, 35 à 40 % de ceux qui prennent la tête d'une exploitation ont plus de 40 ans et le font hors dispositifs d'installation, amenant les intervenants à s'interroger sur l'adéquation actuelle des critères retenus pour les aides à l'installation.

Source : France Culture

09:40 Publié dans Agriculteurs | Lien permanent | Tags : installation, france culture, métiers |  Imprimer | | | | |  Facebook