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11/06/2021

Choisir la meilleure stratégie d'intervention contre l'isavirus du saumon : l'appui de la modélisation

Afin d'améliorer la santé des poissons et diminuer les coûts d'intervention sanitaire, les auteurs d'un article de Preventive Veterinary Medicine ont modélisé différentes stratégies de prévention et de lutte contre l'isavirus du saumon (ISA), responsable d'anémie infectieuse. Les simulations sont alimentées par des données de 1 475 élevages norvégiens de saumons atlantiques (93 % des élevages) et de truites arc-en-ciel, entre 2004 et 2019. 142 épizooties dues à l'ISA ont eu lieu au cours de cette période.

6 scénarios sont simulés : aucune stratégie d'intervention (1a) ; vaccination obligatoire de tous les poissons sans intervention en cas de crise (1b) ; abattage obligatoire de l'ensemble des poissons 6 semaines après détection des symptômes (2a) ; vaccination obligatoire, en plus de 2a (2b) ; dépistage obligatoire de 20 poissons par ferme toutes les 4 semaines et abattage obligatoire 6 semaines après occurrence d'au moins un test positif (3a) ; vaccination obligatoire en plus de 3a (3b). Chaque scénario est simulé sur une période de 10 ans et lancé 200 fois, afin de faire une étude statistique de l'évolution de l'ISA sur cette période (figure ci-dessous). Le scénario 2a, similaire aux pratiques qui prévalent actuellement, sert de référence pour l'analyse des résultats.

La stratégie 1b (vaccination seule) semble aussi efficace que celle de référence : elle réduit de 80 % le nombre moyen de cas par rapport à une absence de stratégie (1a). L'intérêt de la vaccination diminue lorsque des stratégies plus strictes sont mises en œuvre (2b et 3b par rapport à 2a et 3a).

En plus des éléments de comparaison apportés par le modèle, les auteurs soulignent l'importance de considérations économiques, relatives à l’image des filières et au souci du bien-être animal, qui peuvent amener à préférer une stratégie moins efficace mais plus acceptable par les parties prenantes. Par exemple, les fermes aquacoles élèvent un très grand nombre de poissons, ce qui rendrait coûteuse leur vaccination systématique. Cette dernière serait donc intéressante économiquement, selon les auteurs, dans les zones où les risques d'infection par l'ISA sont très élevés et justifient les coûts.

Nombre moyen de foyers d'anémie infectieuse du saumon en fonction du temps

sante saumon.jpg

Source : Preventive Veterinary Medicine

Lecture : en noir, les enregistrements réels du nombre de foyers entre 2015 et 2019 et, en couleurs, les résultats des simulations des scénarios.

Aurore Payen, Centre d'études et de prospective

Source : Preventive Veterinary Medicine

08/06/2021

Développement de nez et de langues électroniques en aviculture et en pisciculture

En élevage de précision avicole et piscicole, les technologies numériques permettent déjà de reproduire deux des cinq sens, la vue et l’ouïe. Dans un numéro récent de la revue TeMA publiée par l'ITAVI, les auteurs décrivent l'usage de nez et de langues électroniques pour suivre la santé et le bien-être des animaux concernés. Les technologies utilisent des capteurs de composés volatils pour les nez ou dissous en milieu aquatique pour les langues. Après une phase d'apprentissage, les systèmes de mesure sont capables, par intelligence artificielle, de comparer les résultats à une banque de données pour identifier les molécules.

Principe d'identification d'une odeur par un nez électronique en comparaison avec un nez humain

nez.jpgSource : ITAVI

En aviculture, les nez électroniques analysent la qualité de l'air des bâtiments d'élevage. Ils détectent certains composés volatils signalant une maladie (influenza aviaire, colibacillose). Ils permettent aussi de prouver la nuisance afin de répondre à des plaintes de voisinage. En pisciculture, les langues électroniques détectent précocement le phénomène d'off-flavor, une odeur liée à des composés dégradant la qualité organoleptique des poissons.

Source : ITAVI

13/10/2020

Des politiques de santé animale fondées sur une évaluation des risques

Dans l’éditorial d'un dossier (septembre 2020) portant sur les politiques publiques de santé animale, les auteurs soulignent l'importance de fonder celles-ci sur une démarche établie sur des preuves et l'évaluation des risques. Pour cela, des plates-formes de données très sophistiquées sont nécessaires : elles doivent offrir des informations provenant de sources diversifiées et assurer une transparence de leurs modes de collecte et de traitement. Il est particulièrement important qu'elles soient construites en adéquation avec les objectifs qu'elles visent. Ces bases de données doivent aussi permettre d'avoir une vision proactive, tournée vers une démarche de prévention, et ne pas se contenter d'enregistrer des données passées. Pour cela, il est intéressant de les coupler à des méthodes de modélisation, en particulier lors du développement d'une épizootie. Enfin, si ces données doivent aider à définir des politiques publiques de santé globale, il faut qu'elles soient élargies aux santés humaine et environnementale, à l'économie et à la sociologie.

Source : Frontiers in veterinary science

09/09/2019

Les enjeux à venir pour la pharmacie vétérinaire et la santé animale

Lors de l'assemblée générale de juillet 2019 du Syndicat de l'industrie des médicaments vétérinaires (SIMV), plusieurs intervenants ont évoqué les défis des prochaines années en matière de pharmacie vétérinaire, de bien-être et de santé animale. Le contexte est très évolutif avec le règlement communautaire 2019/6 relatif aux médicaments vétérinaires, le Brexit, les crises sanitaires, la problématique de la résistance aux antibiotiques, la tendance sociétale en faveur du bien-être animal, etc. Parmi les sujets évoqués dans ce cadre, les intervenants ont particulièrement insisté sur : l'écotoxicité des résidus médicamenteux (humains et vétérinaires), avec l'adoption récente d'un plan d'action par la Commission européenne (communication de mars 2019) ; la montée en puissance de nouveaux partis (animalistes par exemple) lors des dernières élections européennes, porteurs de thèmes spécifiques (transport animal, abattoirs mobiles, pétition européenne contre l'élevage en cages, etc.) ; les possibles évolutions de la PAC pour mieux tenir compte du maintien de la biodiversité ; etc.

Source : SIMV

07/11/2018

Agriculture et élevage intensifs pour l'alimentation humaine

The Guardian, en partenariat avec l'Open Philanthropy Project et le Bureau of Investigative Journalism, a engagé, depuis début 2018, la publication d'une série sur les animaux élevés pour la consommation humaine. Ces articles s'intéressent en particulier aux modes de production et aux systèmes alimentaires. En effet, l'intensification de l'agriculture et de l'élevage ont permis la démocratisation de la consommation des protéines animales, mais en négligeant les conséquences sur l'environnement, la santé animale et, probablement, la santé humaine.

L'un des deux derniers articles publiés aborde le débat sur la sentience du poisson en milieu naturel, qui pourrait être altérée dans des situations d'élevage. L'autre traite des conséquences, sur l'environnement et la population de la province de Salta (Argentine), de la consommation de produits issus d'animaux nourris avec les protéines végétales du soja. Le soja est cultivé dans la région sur 1,2 million d'hectares déforestés (20 % de la forêt de la province) et les tourteaux sont en grande partie exportés en Europe, l'Argentine fournissant plus de 35 % des importations européennes.

Source : The Guardian, The Guardian

04/05/2018

Soigner autrement ses animaux : les éleveurs face aux nouvelles approches thérapeutiques

Dans un article publié par Économie rurale, F. Hellec (Inra) et C. Manoli (ESA d'Angers) étudient la mise en œuvre des approches alternatives de santé animale par des éleveurs du Jura et de la Haute-Saône. En rupture avec la médecine vétérinaire conventionnelle, le recours à l'homéopathie, la phytothérapie, l'aromathérapie, l'ostéopathie ou l'acupuncture n'est pas rare en élevage. Les auteures examinent les raisons de se former à ces méthodes : limiter les antibiotiques et les interventions peut réduire les charges pour l'exploitation et améliorer le bien-être animal. La diffusion de ces approches alternatives se fait par étapes : formation, essai en ferme, travail en groupe d'éleveurs, consultation de spécialistes (vétérinaire ou non). Enfin, l'article discute du statut des connaissances acquises par l'éleveur, amené à « réinvestir le rapport sensible à l'animal » et à construire une « autonomie décisionnelle » vis-à-vis des conseillers « en bricolant ses propres solutions ».

Source : Économie rurale