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07/10/2019

Éthique de la chimiothérapie chez le chien cancéreux

La fréquence des cancers chez les chiens augmente avec leur longévité. Ainsi, au Royaume-Uni, 27 % des décès canins sont dus à cette pathologie. La médecine vétérinaire a mis en place des protocoles thérapeutiques associant la chimiothérapie, à l’instar de la médecine humaine. L’auteure australienne de cet article pose la question de l’utilité de cette chimiothérapie au regard du bien-être animal. Pour elle, cette thérapeutique lourde peut seulement prolonger la vie de l’animal, sans pouvoir toujours mesurer la souffrance engendrée. Elle considère que le vétérinaire doit se comporter en garant du bien-être animal, parfois contre les demandes du propriétaire. Si l'article met l’accent sur l’éthique de la thérapeutique, il ne différencie pas son propos en fonction de la maladie elle-même, certains cancers pouvant atteindre une rémission complète.

Source : Animals

11:10 Publié dans Protection des végétaux et des animaux | Lien permanent | Tags : chiens, cancer, chimiothérapie, vétérinaire |  Imprimer | | | | |  Facebook

16/04/2019

Analyse mondiale des effets des risques nutritionnels sur la santé

Publié le 3 avril par The Lancet, un article présente les résultats d'une analyse, à l'échelle mondiale, des effets des risques nutritionnels sur la mortalité et la morbidité, pour trois types de maladies non transmissibles (maladies cardio-vasculaires, diabète de type 2, cancer). Associant plus d'une centaine de chercheurs et portant sur la période 1990-2017, ces travaux financés par la fondation Bill et Melinda Gates ont été réalisés dans le cadre du Global Burden of Disease 2017 (Institute for Health Metrics and Evaluation). Il utilisent une approche dite du « risque comparatif ».

Quinze facteurs de risque nutritionnel ont été étudiés, associés à des aliments ou des nutriments, et diverses sources de données ont été mobilisées (enquêtes nutritionnelles, données de ventes, disponibilités alimentaires, etc.). S'appuyant sur la littérature scientifique, les auteurs ont estimé l'ingestion moyenne de chacun des quinze aliments et nutriments, en fonction de l'âge (individus de plus de 25 ans), du sexe, du pays et de l'année. Ils ont ensuite évalué le risque relatif de mortalité et morbidité pour chaque couple facteur de risque - maladie, et défini des niveaux d'ingestion journaliers optimaux.

Globalement, il apparaît que les aliments et nutriments étudiés sont tous consommés dans des proportions inadaptées. Les quantités ingérées de noix et graines, de lait et de céréales complètes présentent les écarts les plus importants (respectivement 12 %, 16 % et 23 % seulement des optimum journaliers recommandés). De plus, en 2017, les auteurs montrent que les risques nutritionnels analysés sont responsables de 22 % des décès des adultes (11 millions), soit une contribution plus forte que tous les autres facteurs de risque, y compris le tabac. Les maladies cardio-vasculaires en sont la première cause et 45 % des morts surviennent chez des individus de moins de 70 ans. Par ailleurs, plus de la moitié des décès sont attribuables à des consommations trop fortes de sel et trop faibles de céréales complètes et de fruits. Des résultats plus détaillés sont disponibles dans l'article.

Proportion de décès attribuables à chaque risque diététique étudié, aux niveaux global et régional, en 2017

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Source : The Lancet (sélection CEP)

Enfin, les auteurs soulignent l'intérêt de développer des interventions publiques, ciblant notamment les aliments et nutriments sous-consommés, et tenant compte de la structuration du système alimentaire. Ils suggèrent ainsi des actions prometteuses, tout en relevant plusieurs difficultés : effets observés sur les niveaux de consommation bien inférieurs aux optimums, analyses coût-efficacité souvent basées sur des hypothèses simplifiées et ne prenant pas en compte les réactions des différents acteurs, etc.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : The Lancet

13/03/2018

À partir de la cohorte NutriNetSanté, une étude éclaire les liens entre consommation de produits ultra-transformés et risques de cancers

Publié dans The BMJ en février 2018, un article présente les résultats d'une étude épidémiologique évaluant, pour la première fois, l'association entre consommation de produits ultra-transformés et risques de cancers. Constituant l'une des quatre catégories de la classification NOVA (classification des produits selon leur degré de transformation), ces produits (snacks salés ou sucrés, desserts industriels, sodas, nuggets de poulet ou de poisson, soupes instantanées, etc.), représentent une part croissante dans les régimes alimentaires des pays développés (de 25 à 50 % des apports énergétiques journaliers totaux). Un champ d'étude s'est récemment développé sur leurs effets potentiels sur la santé.

Les auteurs se sont appuyés sur les données de consommation alimentaire, détaillées et actualisées, de participants de la cohorte française NutriNetSanté (lancée en 2009), croisées avec des informations issues des bases de données de l'assurance maladie et sur les causes médicales des décès (CépiDC). Près de 105 000 participants (78 % de femmes, moyenne d'âge de 43 ans) ont été intégrés dans l'étude. Les produits ultra-transformés représentent environ 19 % de leur consommation alimentaire globale, le schéma ci-dessous détaillant la contribution de chaque groupe de denrées. Les individus utilisant le plus ces produits sont plus jeunes, fumeurs réguliers, de niveaux d'éducation et d'activité physique moins élevés, et ont une famille comptant moins de cas de cancers que la moyenne ; ils se distinguent également par une consommation plus forte en énergie, lipides, glucides et sel, et moins importante en alcool.

Contribution relative de chaque groupe de produits à la consommation de produits ultra-transformés

BMJ.jpg

Source : The BMJ

Par ailleurs, il apparaît qu'une augmentation de 10 % de la proportion des produits ultra-transformés dans le régime alimentaire est associée à une hausse significative de 12 % des risques de cancers en général et de 11 % des risques de cancer du sein. Les auteurs avancent plusieurs hypothèses pour expliquer ces résultats et soulignent différentes limites de leurs travaux (proportion importante de femmes, recul de quelques années seulement, etc.) : ils appellent ainsi à les confirmer par des études portant sur d'autres populations et contextes, et visant à mieux comprendre les effets de la composition nutritionnelle, des additifs alimentaires, des matériaux en contact, et des contaminants néoformés. In fine, pour contribuer à la prévention des cancers primaires, et s'appuyant sur le « principe de précaution », ils invitent à mettre en place des politiques publiques axées sur la reformulation, la taxation et la restriction du marketing des produits ultra-transformés, ainsi que sur la promotion des produits frais ou peu transformés.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : The BMJ