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06/02/2017

De nouveaux repères de consommation alimentaire pour la population française

Dans un avis récent, l'Anses a procédé à l'actualisation de ses repères de consommation pour la population française, dans le cadre du programme national nutrition santé (PNNS), en s'appuyant en particulier sur les enquêtes INCA sur les habitudes alimentaires des Français.

L'Anses recommande de limiter la consommation de viande (hors poulet) à 500 grammes par semaine et celle de charcuterie à 25 grammes par jour. En revanche, il est conseillé de faire une plus grande place dans la ration journalière aux légumineuses (lentilles, fèves, pois chiches), céréales, fruits et légumes frais, et huiles végétales. Cet avis préconise également une consommation maîtrisée de sel et de sucres, y compris via les jus de fruit.

Source : Anses

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19/01/2017

États-Unis : rapport de la Chambre des Représentants sur le programme d'aide alimentaire SNAP

Le 6 décembre dernier, le comité pour l'agriculture de la Chambre des Représentants a publié un rapport sur le Supplemental Nutrition Assistance Program (SNAP) de l'USDA, programme d'aide alimentaire domestique. Issu d'un examen complet conduit de février 2015 à décembre 2016, le rapport Past, Present & Future of SNAP vise à mieux connaître le programme et ses bénéficiaires, à évaluer l'utilisation des prestations en espèces et en nature, et à examiner des voies d'amélioration. Cette publication intervient alors que le 115e Congrès se prépare à ré-autoriser ce programme qui arrive à échéance en 2018.

En préambule, le rapport rappelle l'historique du programme et certaines données générales, par exemple sur l'évolution de son budget (cf. graphique ci-dessous). Environ 70 milliards de dollars y sont alloués annuellement, ce qui permet à 43 millions d'Américains de recevoir chaque mois des bons alimentaires. En 2015, 42,7 % des bénéficiaires étaient des enfants, 19,6 % des personnes âgées, 20,2 % des personnes souffrant de handicap et 19,1 % des individus entre 18 et 49 ans.

Évolution du budget du programme SNAP depuis 1990

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Source : House Committee on Agriculture

Les conclusions du rapport concernent quatre grands thèmes :

- « intégrer l'innovation et la souplesse dans l'exécution du programme » : le programme doit être adapté à la grande diversité de ses bénéficiaires et de leurs besoins, et sont recommandées ici l'utilisation des nouvelles technologies et une meilleure collaboration entre parties prenantes ;

- « favoriser l'ascension sur l'échelle économique grâce à l'emploi » ;

- « maintenir l'intégrité du programme », avec notamment l'insistance sur la nécessité d'objectifs clairs et d'une évaluation selon des critères permettant son amélioration, et de la disponibilité des données comme élément clé ;

- « améliorer l'accès à la nourriture et promouvoir une alimentation saine » : l'éducation à la nutrition des bénéficiaires est ici recommandée, combinée à des mesures incitatives.

Département agricole, Service Économique Régional, Ambassade de France aux États-Unis

Source : House Committee on Agriculture

Sécurité sanitaire et nutrition : enjeux politiques pour l'Union européenne à 2050

Le Joint Research Centre a publié, en décembre 2016, les résultats d'un exercice de prospective portant sur les enjeux sanitaires et nutritionnels pour l'Union européenne à 2050. Cet exercice a pour objectifs de nourrir un processus de réflexion autour de l'évolution des outils politiques européens, et de contribuer à l'identification des enjeux à venir dans ces deux domaines. En s'appuyant sur un ensemble varié de moteurs (cf. tableau ci-dessous), quatre scénarios sont proposés :

- « global food », projection de la situation actuelle de l'UE à 2050, avec notamment une chaîne alimentaire mondiale plus interconnectée ;

- « regional food », qui repose sur la recherche de l'auto-suffisance, d'un modèle d'économie circulaire, avec abandon des principaux accords commerciaux ;

- « partnership food », dans lequel l'UE est faible sur le plan économique, perd de l'influence au niveau mondial, en particulier en matières agricole et alimentaire, et entretient des relations privilégiées avec un acteur mondial majeur (ex : États-Unis, Canada) ;

- « pharma food », associant notamment commerce globalisé, économie européenne forte et une population se tournant vers des aliments fonctionnels.

Pour chaque scénario, des options politiques, des besoins de recherche et des indicateurs sont identifiés au regard des enjeux mis en exergue.

Moteurs retenus pour chaque scénario

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Source : JRC

En conclusion, les auteurs dégagent des éléments communs aux quatre scénarios. De manière générale, le cadre réglementaire européen apparaît robuste et adapté aux enjeux à venir. Des pistes d'évolution sont également identifiées : amélioration de l'effectivité des politiques nutritionnelles européennes ; harmonisation des approches d'évaluation des risques et inclusion d'autres « facteurs légitimes » (ex : bénéfices pour la santé, conséquences socio-économiques) ; développement d'indicateurs adaptés et harmonisés pour mesurer et surveiller la performance européenne en matière de sécurité sanitaire ; mise en place d'un système d'alerte sur les dangers émergents ; adaptation des services officiels de contrôle aux besoins futurs ; investissement dans l'éducation du public en matière de sécurité sanitaire et de nutrition.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Joint Research Centre

11/01/2017

Publication de l'édition 2016 de Mediterra consacrée au gaspillage

Issue d'un partenariat entre le CIHEAM et la FAO, l'édition 2016 de Mediterra est consacrée à la thématique du gaspillage dans la zone méditerranéenne. Cette problématique est abordée sous trois angles : les ressources naturelles, les productions agricoles et alimentaires, et les connaissances. La combinaison de ces trois approches permet de « situer le propos dans une perspective plus globale de développement durable », plaçant l'être humain au centre des réflexions. Les dix-sept chapitres apportent des éclairages intéressants, tant en termes de problématiques que d'éléments de réponse et d'éclairages pour la mise en œuvre de recommandations politiques participatives.

Le document met notamment l'accent, dans son introduction, sur l'importance de l'innovation pour un développement durable, sur l'adaptation nécessaire à chaque territoire et sur l'implication des agriculteurs dans divers processus (élaboration de cadres institutionnels et gestion collective, échanges avec les organismes de recherche et sur la diversification des activités, actions sur l'attractivité rurale).

Source : CIHEAM

10/01/2017

Classes sociales, trajectoires individuelles et « alternatives » dans les pratiques agricoles et alimentaires

La revue Savoir/Agir consacre un dossier aux « alternatives », considérées comme un « révélateur des recompositions des classes moyennes ». Madlyne Samak (CNRS, Paris Dauphine) s’intéresse aux réorientations professionnelles vers l’agro-écologie et la permaculture, et dresse trois portraits de néo-fermiers. L’un y arrive par son engagement politique écologiste et altermondialiste, le deuxième par un questionnement religieux qui le pousse vers une vie de sobriété, et un troisième à l’issue d’un parcours fait de galères professionnelles. Selon l'auteur, les agricultures alternatives ne sont donc pas réductibles à une politisation « à gauche ».

Par ailleurs, un article d’Anaïs Malié et Frédéric Nicolas (LaSSP, Toulouse et CESAER, Inra) sur les pratiques alimentaires du type « AMAP », en milieu rural, montre combien les possibilités de maintien dans « l’alternative » varient en fonction des origines sociales, plutôt populaires ou plutôt bourgeoises. Ainsi, les ménages des milieux populaires sont souvent réticents à revenir sur la conquête, en termes de temps libre notamment, que constitue le recours au supermarché. Pour eux, l’alternative est disqualifiée comme retour en arrière. En revanche, ils possèdent de meilleures dispositions pour vivre de façon plus autonome, avec une économie de moyens, que les ménages issus de familles aisées.

Source : Savoir/Agir

09:24 Publié dans Agriculteurs, Alimentation et consommation, Société, Territoires | Lien permanent | Tags : alternatives |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/01/2017

Mise à jour de la base de données CIQUAL sur la qualité nutritionnelle des aliments

La banque de données relatives à la qualité des aliments, portée par le centre d'information sur la qualité des aliments (table CIQUAL), a fait l'objet d'une mise à jour en décembre 2016. Les fiches de 2 642 aliments sont désormais en ligne, renseignant dans chaque cas l'apport énergétique et le taux des différents constituants (glucides, protéines, lipides et acides gras, vitamines, minéraux, etc.) pour 100 grammes d'aliment consommable (viande sans os par exemple). L'impact des différents types de préparation sur la valeur nutritionnelle est mis en avant, par la possible comparaison de fiches sur le produit cru ou préparé.

La recherche peut se faire par constituant, aliment, ou familles de produits. Ce site très accessible offre des données utiles aux consommateurs et professionnels en matière de qualité nutritionnelle des aliments, qui sont disponibles en open data.

Source : Anses

09:17 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : nutrition, anses, ciqual |  Imprimer | | | | |  Facebook

13/12/2016

Colloque « ''Tais-toi et mange !'' : restaurer la confiance face aux inquiétudes et mouvements anti »

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Le 22 novembre, l'Observatoire Cniel des Habitudes Alimentaires (Ocha) organisait, en partenariat avec l'association Stratégie et communication collectives, un colloque consacré aux inquiétudes des consommateurs et à la confiance. À cette occasion, J.-P. Poulain a présenté les résultats de l'étude « Inquiétudes », conduite par l'Ocha, l'université de Toulouse et le Crédoc. Menée en population générale et portant sur des familles de produits, cette étude s'est intéressée aux inquiétudes des individus, le terme « inquiétude » ayant été préféré à celui de « risque », trop resserré sur la problématique sanitaire. Intervenant après deux enquêtes réalisées en 2009-2010 et 2013, les résultats décrivent des évolutions intéressantes, parmi lesquelles :

- une diminution légère des inquiétudes en 2016, alors qu'elles croissaient précédemment ;

- une évolution de leur champ : augmentation des inquiétudes concernant l'utilisation de la chimie et des biotechnologies dans les productions ; croissance également pour la présence d'additifs et conservateurs et la composition des produits transformés ; extension des préoccupations sur le bien-être animal à tous les produits d'origine animale (et plus uniquement pour les produits carnés). Au-delà de ces résultats, pour J.-P. Poulain, il apparaît nécessaire de reconsidérer les inquiétudes comme légitimes, constantes, et donc de travailler les réponses à y apporter et reformuler le dialogue entre les acteurs de la filière, les consommateurs et les autres parties prenantes de l'arène sociale.

Ce colloque comportait aussi plusieurs tables rondes et conférences. On peut notamment retenir l'intervention de J. Raude (EHESP, IRD), intitulée « La santé publique à l'épreuve des processus d'autonomisation individuelle : regards croisés sur l'alimentation et la vaccination », anti-vaccination et lactophobie étant des mouvements proches en France. J. Raude a en particulier mis en avant plusieurs évolutions intéressantes : diminution forte de la culture scientifique de la population depuis une vingtaine d'années, persistance de théories médicales naïves, construction de la représentation des risques à travers les réseaux sociaux (bulles cognitives) et l'exposition à l'information médiatique. La transformation du « marché » de l'information est ainsi un point important : diminution des filtres, du contrôle de la qualité ; baisse de la confiance dans les acteurs institutionnels ; basculement « quasi-générationnel », une part très importante des jeunes faisant confiance aux informations en ligne.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Lien : OCHA

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12/12/2016

Le phénomène « pro ana ». Troubles alimentaires et réseaux sociaux, Antonio Casilli, Paola Tubaro

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De 2010 à 2012, le projet ANAMIA s'est intéressé aux troubles des conduites alimentaires, éclairant les dynamiques sociales et les usages technologiques propres à la communauté utilisant les sites web « pro-ana », « lieux de rencontre pour des personnes atteintes d'anorexie ou d'autres troubles alimentaires ». « Aboutissement d'un parcours scientifique et politique », l'ouvrage d'A. Casilli et P. Tubaro valorise les résultats de ce projet qui s'est appuyé sur des méthodes traditionnelles (questionnaires, entretiens en France et en Grande-Bretagne) et nouvelles (analyse des réseaux sociaux, statistique textuelle, modélisation informatique) : l'objectif était d'analyser tant les contenus des sites que les histoires de vie, au quotidien, des utilisateurs.

Après un rappel d'éléments généraux sur le « pro-ana » (partie 1) et les troubles alimentaires (partie 2), sont détaillés tour à tour l'étude des communautés web francophones (partie 3), les réseaux sociaux et les trajectoires des personnes (partie 4), les thématiques du corps, de la santé et de la « maigreur extrême » (partie 5), et enfin les questions relatives au système de santé (partie 6). Alors que le phénomène « pro-ana » est difficile à quantifier et suscite de nombreux amalgames (presse, sphère politique notamment), ces travaux battent en brèche plusieurs idées reçues. Les usagers de ces sites se caractérisent par une diversité de postures et d'attitudes. Leur fréquentation signe plus un « malaise profond, qu'une croyance perverse », et répond à la mise en place de « stratégies rationnelles » pour gérer au mieux le quotidien et les difficultés inhérentes aux troubles alimentaires : rompre la solitude, obtenir des renseignements, des encouragements dans les moments de détresse, comparer ses opinions et perceptions pour améliorer ses choix, limiter son exposition au jugement, à la pression sociale, au conformisme. Les individus jouent sur la taille et la densité de leurs réseaux personnels, séparant les contacts des espaces de discussion en ligne de leurs autres relations. Les manques dans l'offre médicale et la nécessité de développer des services en ligne sont également soulignés.

Plus largement, pour les auteurs, l'étude est révélatrice d'enjeux sociaux, scientifiques, politiques et culturels « qui résonnent » avec ceux de tous les mangeurs, usagers de technologies numériques, patients, citoyens. Cet ouvrage aborde ainsi tant la question des troubles alimentaires que celle du rôle que peuvent avoir les outils numériques notamment en matière d'alimentation et de sociabilité.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Lien : Presses des Mines

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09/12/2016

Le Food Climate Research Network (FCRN)

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Créé en 2005 et basé à l'université d'Oxford (Environmental Change Institute), le Food Climate Research Network (FCRN) est un réseau interdisciplinaire et international consacré aux thématiques de l'alimentation, du climat et plus largement de la durabilité. Le FCRN est financé par le programme de recherche du CGIAR sur le changement climatique, l'agriculture et la sécurité alimentaire (CCAFS), le Oxford Martin Programme on the Future of Food et la fondation Esmée Fairbairn. L'objectif de ce réseau est d'encourager le dialogue et la pensée critique nécessaires à la construction d'une compréhension partagée et d'une action collective sur la durabilité des systèmes alimentaires. Il se décline en trois axes :

- production, diffusion et communication de connaissances interdisciplinaires, précises et hors agenda ;

- proposition aux acteurs d'espaces de partage réels et virtuels ;

- promotion du dialogue sur les enjeux émergents et sujets à controverse, entre secteurs, disciplines et idéologies.

À cette fin, le FCRN développe différents types d'action : des actions de communication, d'information, via son site Internet (avec en particulier une bibliothèque riche et intéressante), sa lettre d'information hebdomadaire, des outils de mise en réseau (interviews d'acteurs, blog) ; des actions visant à organiser le dialogue entre acteurs (organisation de séminaires notamment) ; des publications (travaux de recherche, synthèses, etc.). Il s'appuie sur un réseau de 14 000 membres, appartenant à 70 pays et relevant de secteurs variés (industrie agroalimentaire, ONG, institutions publiques, organismes académiques), et de disciplines et méthodes diverses (nutrition humaine, analyse de cycle de vie, sciences du sol, etc.).

Au titre des publications du FCRN, on peut relever celle, en mai 2016, d'un rapport avec la FAO consacré à un état des lieux de la prise en compte, dans les lignes directrices nationales sur la nutrition, des enjeux de santé et de durabilité. Plus récemment, vient d'être mis en ligne un rapport, rédigé avec la Food Foundation et s'appuyant sur une rencontre organisée en novembre, sur la thématique des indicateurs de régimes alimentaires sains et durables, appliquée à l'industrie alimentaire.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Lien : FCRN

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Évolution de la consommation de desserts par les ménages français depuis 2008

Début novembre, FranceAgriMer a mis en ligne, dans sa collection des Synthèses, un bilan de l'évolution de la consommation de desserts par les ménages français, de 2008 à 2014. Basée sur des données de panel (KANTAR Worldpanel) portant sur les achats pour la consommation à domicile (ceux en boulangerie et le « fait maison » n'étant pas inclus), cette analyse montre que la part des desserts dans le budget alimentaire total reste stable sur la période étudiée, aux alentours de 17,5 %. Des écarts importants se dégagent entre produits, avec deux catégories achetées par la quasi-totalité des ménages : les fruits frais (28,6 % du budget des desserts) et l'ultra-frais (26,8 %). Ce document présente des analyses fines selon des caractéristiques des ménages (composition, statut financier, âge), déclinées pour trois sous-univers de produits substituables : les produits à base de fruits, les desserts lactés, les autres desserts. Le graphique ci-dessous illustre des résultats obtenus pour la première catégorie :

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Source : données Kantar Worldpanel – estimation FranceAgriMer (moyenne des indices de QAp 100 par UC calculée sur la période 2008-2014)

Source : FranceAgriMer

11:50 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : franceagrimer, desserts, consommation |  Imprimer | | | | |  Facebook

Ouverture d'une base de données publiques sur l'alimentation en Suisse

L’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) a annoncé, dans un communiqué de presse en date du 21 novembre, le lancement d'OpenFood, « plateforme en ligne qui met à disposition du public des données sur plus de 14 000 aliments vendus en Suisse ». Accessibles par ordinateur et smartphone, ces informations sont destinées tant au grand public qu'aux chercheurs, aux journalistes ou encore au milieu médical. Il s'agit notamment de favoriser le développement de projets pour « imaginer les outils de demain dans le domaine de la nutrition » : une application permettant de scanner les codes-barres des produits et d'obtenir leurs composition et taux de sucre en est le premier exemple. La base de données pourra être complétée facilement par les utilisateurs.

Par ailleurs, l'EPFL accompagne cette base de données d'un autre site, factfood, source d'informations sur la nutrition à destination des consommateurs, pour leur permettre de « distinguer le vrai du faux » et d'améliorer leurs connaissances.

Source : EPFL

11:49 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : base de données, alimentation, suisse |  Imprimer | | | | |  Facebook

14/11/2016

Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire publie les premiers articles à partir de la cohorte Constances

Daté du 25 octobre 2016, le n°35-36 du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) comporte neuf articles consacrés à la cohorte Constances. Projet multi-partite, l'objectif de cette infrastructure est « l'établissement et l'utilisation d'une cohorte épidémiologique de très grande taille en population générale ». Composée d'un échantillon visant à être représentatif de la population française de 18 à 69 ans, elle compte à ce jour plus de 115 000 participants (pour un objectif total fixé à 200 000), consultants dans les Centres d'examens de santé de la Sécurité sociale. 85 % de la population française sont ainsi couverts, à l'exclusion des affiliés au régime agricole et des indépendants. Pour chaque personne sont recueillies, auprès de diverses sources, des données concernant la santé, les caractéristiques socio-professionnelles, le recours aux soins, des paramètres biologiques, physiologiques, physiques et cognitifs. Le dispositif est actuellement déployé dans 17 départements.

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Parmi les analyses publiées dans le BEH, deux articles portent sur des problématiques en lien avec l'alimentation. L'un est consacré à la prévalence du surpoids, de l'obésité et des facteurs de risques cardio-métaboliques dans la cohorte. Menée sur un échantillon de près de 29 000 personnes de 30 à 69 ans, à partir de données mesurées (et non déclaratives), cette étude avait en particulier pour objectif « de fournir des estimations de la prévalence du surpoids et de l'obésité en France ». Les prévalences obtenues sont de 41 % chez les hommes et 25,3 % chez les femmes pour le surpoids ; de 15,8 % et 15,6 % respectivement pour l'obésité. Ces derniers pourcentages sont proches d'études précédentes (ObEpi en 2012, ENNS en 2006) ; il en est de même pour la « relation inverse entre obésité et revenu » et la variation géographique.

Un autre article s'intéresse aux habitudes alimentaires, l'étude menée ayant pour objectif « d'analyser les liens entre l'équilibre alimentaire perçu et le respect des recommandations nutritionnelles » (PNNS), à partir d'un échantillon de près de 40 000 personnes. Un score d'adéquation au PNNS a ainsi été construit. Parmi les résultats, il ressort une association significative entre équilibre perçu et adéquation aux recommandations nutritionnelles, ainsi qu'avec d'autres dimensions comme le fait de limiter la consommation de produits de grignotage et de plats préparés.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Bulletin épidémiologique hebdomadaire

Gouverner les conduites, Sophie Dubuisson-Quellier (dir.)

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Les modalités d'intervention de l'État sur les marchés et la société sont nombreuses : lois, réglementations, incitations, contrats, coercitions, informations, etc. Il recourt aussi, de plus en plus, à des dispositifs visant à orienter les comportements individuels, à influencer les choix quotidiens des personnes et des familles. L'objectif de cet ouvrage, qui mobilise une quinzaine de contributeurs, est d'explorer ce "gouvernement des conduites", en répondant successivement à trois questions : quelles sont ses modalités de mise en œuvre ? Quelles sont ses finalités ? Qu'en est-il de ses effets sur les individus et sur les entreprises ?

Les domaines considérés sont très divers (fiscalité et impôt, éducation financière, lutte contre le réchauffement climatique, auto-entrepreneurs et bénévolat, jeux d'argent, médicaments génériques, économie sociale, etc.), et l'ensemble dresse un large portrait des modes de vie et des problèmes publics contemporains. Plusieurs chapitres concernent des sujets en lien direct avec les champs de compétence du ministère de l'Agriculture : lutte contre l'obésité (chap. 4 et 9), consommation et développement durables (5), greenwashing publicitaire (8), précarité alimentaire et accompagnement budgétaire des ménages (10), comportements des mangeurs (11).

Les auteurs racontent l'histoire de cette forme relativement nouvelle d'intervention politique, qui a pour cible principale la population et ses aspirations : "Mangez 5 fruits et légumes par jour", "Manger c'est bien, jeter ça craint !", etc. Ils expliquent que pour être efficaces, ces dispositifs d'encadrement des pratiques doivent influencer les individus tout en leur laissant croire qu'ils agissent volontairement. Au lieu d'assister à un désengagement de l’État, comme l'affirment certains, on observerait donc plutôt un raffinement croissant de son emprise sociale.

Très intéressant est le chapitre 11, qui montre que l'exposition des mangeurs au gouvernement public des conduites varie selon leur trajectoire de vie et leur espace social, certaines bifurcations biographiques constituant des moments particulièrement propices à l'inflexion des consommations alimentaires : mise en couple, arrivée ou départ des enfants, déménagement, séparation, rencontres professionnelles, veuvage, retraite, etc. Très utile aussi est la conclusion, qui classe les instruments d'influence en trois catégories, selon leur mode opératoire : certains visent à susciter la réflexion des individus en les mettant en face des externalités négatives de leurs comportements (outils d'autocontrôle, campagnes d'information et d'éducation) ; d'autres cherchent à modifier l'architecture du choix des consommateurs (systèmes experts et automates, nudges) ; d'autres enfin essaient de rendre leurs conduites plus rationnelles (taxes, prix, étiquettes, labels).

Bruno Hérault, Centre d'études et de prospective

Lien : Presses de Sciences Po

Pizza. Cultures et mondialisation, Sylvie Sanchez

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Réédité dix ans après sa première parution et s'appuyant initialement sur son travail de thèse en anthropologie, l'ouvrage de Sylvie Sanchez s'intéresse à la pizza. Riche en détails et analyses (historiques, verbatim d'entretiens, etc.), allant au plus près des acteurs (mangeurs, pizzaïolos, etc.) et de leurs pratiques, vécus, ressentis, etc., cette étude d'un mets « étalon de référence de l'économie mondialisée » reste d'actualité au regard des questions prégnantes liées à la globalisation. « Objet simple et modeste », la pizza permet ainsi l'analyse de phénomènes complexes pour répondre à la question centrale du livre : « pourquoi certains mets ont-ils la capacité, plus que d'autres, de se prêter à l'emprunt, et dans le même temps de signer le renouvellement et le maintien de la diversité culturelle ? ».

Conçu comme un voyage dans le temps et l'espace, cet ouvrage aborde dans une première partie l'origine italienne (Naples) de la pizza, pour suivre ensuite ses évolutions au cours des XIXe et XXe siècles aux États-Unis et en France, et identifier des formes « nationalisées », issues de processus de réappropriation multiples. La seconde partie s'intéresse à l'introduction de la pizza américaine en France et à la confrontation entre deux modèles, mettant en particulier en évidence une ligne de partition Nantes-Besançon. La troisième partie revient à l'Italie et cherche notamment à identifier, sous ses « habits d'arlequin », les caractéristiques d'une « vraie pizza ».

Dans l'épilogue, S. Sanchez souligne que les données empiriques recueillies ne permettent pas de vérifier l'idée d'une homogénéisation ou de la « destruction des cultures et identités locales volontiers associée à l'influence américaine », même si des éléments de convergence, des tendances communes, une attraction pour le modèle américain sont bien présents. Elle souligne ainsi quatre caractéristiques habituelles des processus d'hybridation alimentaire : i) une homogénéisation qui n'est souvent « que de surface » ; ii) un « effet boomerang » ; iii) une spécificité (dans les modes de production et de consommation, les recettes, le sens investi) des réponses apportées par les sociétés face à des tendances communes, du fait de la pérennité du fonds culturel ; iv) le caractère inévitable du changement culturel (adaptations, adoptions, réactualisations), qui est non pas « perte de spécificités identitaires » mais plutôt « renouvellement de la diversité ».

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Lien : CNRS Éditions

09:42 Publié dans Alimentation et consommation, Société | Lien permanent | Tags : sanchez, pizza |  Imprimer | | | | |  Facebook

07/11/2016

Un « robot chef capable de cuisiner seul des milliers de plats »

Dans un article du 6 novembre 2016, UP' Magazine présente le robot « chef de cuisine » développé par Moley Robotics : placé dans un caisson vitré et constitué de deux bras et mains articulés positionnés au-dessus d'une zone de travail, ce robot peut reproduire les gestes d'un cuisinier et réaliser des recettes en ajustant le nombre de portions, les ingrédients, les calories, les modes de cuisson. Il peut également reproduire une recette réalisée devant ses yeux électroniques. Une version grand public devrait être disponible en 2017, connectée à une bibliothèque de recettes en ligne.

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Source : Moley Robotics

Source : UP' Magazine

09:18 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : innovation, robot |  Imprimer | | | | |  Facebook