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15/12/2020

#esaconnect 2020 : réseaux sociaux, outils d’intermédiation et apprentissages

Cette année, les Rendez-vous de l'agriculture connectée, organisés par la chaire Mutations agricoles de l’École supérieure d’agricultures (ESA) d'Angers, étaient consacrés à la façon dont internet et les réseaux sociaux transforment les modalités de débat sur et dans l’agriculture. Qui intervient dans ces espaces en ligne et assiste-t-on à une diversification des profils ? Comment le numérique renouvelle-t-il les formes d'expression, tant personnelles que politiques ? Leur dynamique permet-elle un décloisonnement des savoirs, ou ces espaces contribuent-ils, au contraire, à l'éclatement des référentiels techniques, à la formation de « bulles » et de nouveaux entre-soi professionnels ? Que sait-on de la réception et de la portée de ces débats sur l'image des agriculteurs ? Ces questions ont été discutées dans quatre conférences et deux tables rondes.

Dans la conférence introductive, B. Thareau (ESA d'Angers) rappelle que l'agriculture française, principalement organisée dans le cadre de la famille, s'est dotée de nombreux collectifs pour « produire des connaissances » (groupes de développement), « coopérer » (organisations de producteurs) et « représenter » (syndicats). Les réseaux sociaux ont contribué à réorganiser, mais aussi à conforter, ces trois « fonctions sociales », en créant de nouvelles intermédiations : espaces de dialogue en groupes sur Whatsapp ou Facebook, pour la production de connaissances et l'échange d'informations entre pairs ; blogs et micro-blogging (comme sur Twitter) s'agissant de la (re)présentation du métier ; plates-formes et sites spécifiques de mise en relation, pour la « coopération physique hors média ».

En complément de trois présentations s'intéressant aux évolutions générales (communication politique en ligne, mesures d'opinion, transformations du travail), deux riches discussions abordent ces nouvelles pratiques. L'une porte sur les chaînes vidéo d'« agriyoutubeurs » comme celle d'Étienne Fourmont. L'autre s'intéresse à la circulation des connaissances au sein du monde agricole, et souligne le rôle des vidéos pédagogiques et des « tutos » en ligne, pour la formation initiale et pendant la phase d'installation, comme celles de Ver de Terre productions.

Florent Bidaud, Centre d'études et de prospective

Source : Chaire Mutations agricoles - ESA d'Angers

13/12/2016

Colloque « ''Tais-toi et mange !'' : restaurer la confiance face aux inquiétudes et mouvements anti »

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Le 22 novembre, l'Observatoire Cniel des Habitudes Alimentaires (Ocha) organisait, en partenariat avec l'association Stratégie et communication collectives, un colloque consacré aux inquiétudes des consommateurs et à la confiance. À cette occasion, J.-P. Poulain a présenté les résultats de l'étude « Inquiétudes », conduite par l'Ocha, l'université de Toulouse et le Crédoc. Menée en population générale et portant sur des familles de produits, cette étude s'est intéressée aux inquiétudes des individus, le terme « inquiétude » ayant été préféré à celui de « risque », trop resserré sur la problématique sanitaire. Intervenant après deux enquêtes réalisées en 2009-2010 et 2013, les résultats décrivent des évolutions intéressantes, parmi lesquelles :

- une diminution légère des inquiétudes en 2016, alors qu'elles croissaient précédemment ;

- une évolution de leur champ : augmentation des inquiétudes concernant l'utilisation de la chimie et des biotechnologies dans les productions ; croissance également pour la présence d'additifs et conservateurs et la composition des produits transformés ; extension des préoccupations sur le bien-être animal à tous les produits d'origine animale (et plus uniquement pour les produits carnés). Au-delà de ces résultats, pour J.-P. Poulain, il apparaît nécessaire de reconsidérer les inquiétudes comme légitimes, constantes, et donc de travailler les réponses à y apporter et reformuler le dialogue entre les acteurs de la filière, les consommateurs et les autres parties prenantes de l'arène sociale.

Ce colloque comportait aussi plusieurs tables rondes et conférences. On peut notamment retenir l'intervention de J. Raude (EHESP, IRD), intitulée « La santé publique à l'épreuve des processus d'autonomisation individuelle : regards croisés sur l'alimentation et la vaccination », anti-vaccination et lactophobie étant des mouvements proches en France. J. Raude a en particulier mis en avant plusieurs évolutions intéressantes : diminution forte de la culture scientifique de la population depuis une vingtaine d'années, persistance de théories médicales naïves, construction de la représentation des risques à travers les réseaux sociaux (bulles cognitives) et l'exposition à l'information médiatique. La transformation du « marché » de l'information est ainsi un point important : diminution des filtres, du contrôle de la qualité ; baisse de la confiance dans les acteurs institutionnels ; basculement « quasi-générationnel », une part très importante des jeunes faisant confiance aux informations en ligne.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Lien : OCHA

13:01 Publié dans Alimentation et consommation, Société | Lien permanent | Tags : ocha, inquiétudes, communication, risques, consommateurs |  Imprimer | | | | |  Facebook