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04/03/2015

Coûts d’atténuation du changement climatique

La chaire Économie du Climat a publié, en janvier 2015, un document de travail sur les coûts d’abattement des émissions agricoles pour 5 régions en Europe, en utilisant les résultats d’une enquête afin de caractériser les pratiques locales (rotations, rendements, fertilisation, marges brutes, etc.) et avec un focus particulier sur le protoxyde d’azote N20 (en lien avec les pratiques de fertilisation, et l’introduction de légumineuses dans les rotations). Un des auteurs avait aussi contribué à un article sur le cas spécifique de la France et le coût d’abattement lié à l'introduction de légumineuses (voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog).

Source : chaire Économie du Climat

09:31 Publié dans Climat | Lien permanent | Tags : changement climatique, atténuation |  Imprimer | | | | |  Facebook

Caractériser et suivre la ressource énergétique de la forêt française : résultats du projet FORESEE

Fin février, l’Inra a mis en ligne, sur son portail d’actualités dédié aux entreprises et au monde agricole, un article consacré aux résultats du projet de recherche Forest Resource Estimation For Energy (FORESEE). Conduit de 2010 à 2014, ce projet a permis de travailler sur l’estimation de la ressource forestière et ses conditions d’exploitation, de l’échelle de la parcelle à celle du massif forestier, et d’élaborer de nouveaux outils d’aide à la décision pour une gestion prévisionnelle et opérationnelle de la ressource bois-énergie. Il préfigure la mise en place d’un « géo-portail R&D de la forêt », actuellement sous forme de prototype.

Source : Inra

09:29 Publié dans Forêts Bois | Lien permanent | Tags : forêt |  Imprimer | | | | |  Facebook

Deux nouvelles cartes pour apporter une vue globale sur l’agriculture

L’IIASA et l’IFPRI ont récemment produit deux nouvelles cartes à l’échelle mondiale sur des sujets agricoles. La première présente les pourcentages de terres agricoles pour l’année 2005, avec une résolution d’un kilomètre. Basée sur l’hybridation de multiples sources de données et cartes, avec une validation des données par des volontaires (crowdsourcing), elle améliore une précédente carte réalisée en 2011 par l’IIASA.

IIASA-IFPRI Global Cropland Map (View of northern and central Africa)

crate1-IIASA.jpg

Source : IIASA Geo-Wiki Project, Google

La deuxième carte porte sur la taille des parcelles agricoles.

IIASA Global Field Size Map (View of northern and central Africa)

crate2-IIASA.jpg

Source : IIASA Geo-Wiki Project, Google

Ces deux cartes sont disponibles sur la plate-forme Geo-Wiki.

Sources : IIASAGlobal Change Biology

 

09:25 Publié dans Agronomie, Exploitations agricoles, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : cartographie, iiasa, ifpri |  Imprimer | | | | |  Facebook

BASF lance un débat sur les enjeux de l’alimentation et de l’agriculture sur le Creator Space online, sa plate-forme en ligne de co-création

Dans un communiqué de presse du 3 mars, BASF annonce le lancement d’un débat avec le monde agricole et l’ensemble des citoyens français sur sa plate-forme collaborative Creator Space online, sur la thématique de l’alimentation. Trois enjeux majeurs sont identifiés : « éviter la perte de nourriture », « améliorer l’efficacité de la production alimentaire » et « garantir une alimentation saine et équilibrée pour tous ». Des discussions sont d’ores et déjà lancées sur « comment rassurer les Français sur leur alimentation ? » ou « comment lutter contre l'ESCA ? » (maladie de dépérissement de la vigne) ; d’autres sont à venir (sur le nouveau plan Ecophyto).

La plate-forme d’échanges d’idées Creator Space onlinea été créée début février à l’occasion des 150 ans de BASF. Elle est ouverte à différents publics (citoyens, étudiants mais aussi chercheurs et experts) et traitera, outre la question de l’alimentation, celles de la vie en ville et des énergies intelligentes.

Source : BASF, BASF

09:22 Publié dans Société | Lien permanent | Tags : collaboratif, basf |  Imprimer | | | | |  Facebook

02/03/2015

L’agroécologie et son potentiel environnemental en Zambie : de l’utilité d’une réflexion sociotechnique pour l’aide au développement

L’Agence Française de Développement (AFD) a récemment publié un document de travail consacré à l’agroécologie et à son potentiel environnemental en Zambie. S’inspirant de la « sociologie de la traduction », développée dans le milieu des années 1980 en France par le Centre de sociologie de l’innovation, cette recherche s’intéresse aux deux principales options agroécologiques testées dans le pays, l’agriculture de conservation et l’agriculture biologique, et met en évidence une diversité d’agroécologies.

Au terme de cette analyse, les auteurs dégagent plusieurs messages : il est déterminant de penser l’organisation des conditions de l’adoption d’une agriculture agroécologique ; les débats cherchant à savoir si l’agriculture biologique a sa place dans l’agroécologie ou si l’agroécologie propose de la remplacer doivent être dépassés ; le phénomène agroécologique reste encore très marginal, ce qui amène à questionner les doctrines agricoles des bailleurs de l’aide internationale. Enfin, les travaux de terrain sur le suivi et l’évaluation des résultats restent trop peu développés.

Source : AFD

09:21 Publié dans Agronomie, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : agroécologie, zambie, afd |  Imprimer | | | | |  Facebook

Quels atouts, obstacles et enjeux à la consommation de viande par les seniors ?

Le Centre d’information des viandes (CIV) a publié en début d’année le rapport d’une étude exploratoire conduite par l’Institut technique agro-industriel des filières viande (ADIV), intitulée Quels atouts, obstacles et enjeux à la consommation de viande par les seniors ?. Un dossier du CIV de 2012 avait mis en lumière les relations, à double sens, entre faiblesse de la consommation de viandes et produits carnés et différents symptômes ou affections liés à la sarcopénie (diminution progressive de la masse musculaire) chez les personnes âgées. Cette étude s’inscrit dans la continuité, en cherchant à comprendre dans quelles mesures les pratiques de ces personnes et des acteurs impliqués dans le circuit de consommation, peuvent conforter ou freiner l’essor de cette affection.

Cinq voies de consommation de viande ont été identifiées, en fonction du degré d’autonomie ou de dépendance des seniors, ainsi que la configuration des acteurs impliqués. Ces éléments amènent les auteurs à poser comme enjeu sociétal majeur l’adéquation de l’offre alimentaire (dont une offre « viande ») aux particularismes de consommation et aux besoins de ce groupe d’âge en développement. Ce travail pourrait être prolongé par l’étude des perceptions et attentes des individus visés.

Source : CIV

09:11 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : viande, civ, sarcopénie, seniors |  Imprimer | | | | |  Facebook

16/02/2015

Pour la prochaine PAC, Momagri propose des aides anticycliques en lieu et place des aides découplées

Le think tank Momagri a publié en janvier son « livre blanc » et a adressé une lettre au nouveau commissaire européen Phil Hogan dans laquelle il lui demande de profiter de la révision à mi-parcours du cadre financier pluri-annuel européen en 2016-2017 pour lancer une grande réforme de la PAC, en redéployant l'essentiel du budget consacré aux paiements directs vers des aides anticycliques.

Face à une volatilité des prix croissante, Momagri regrette que la nouvelle PAC, entrée en vigueur en 2015, ne soit plus dotée d'outils de régulation et rappelle que d'autres grands pays agricoles (États-Unis, Brésil, Chine) ont fait le choix de mettre en place des paiements anticycliques qui permettent d'intervenir lorsque les marchés s'effondrent.

La proposition s'appuie sur la définition, pour les différentes productions, d'un prix d'équilibre européen qui correspond au prix de revient moyen annuel. Pour de petites variations de prix autour de ce prix d'équilibre (entre un prix plancher qui correspondrait au prix d'équilibre moins un écart-type et un prix plafond qui correspondrait au prix d'équilibre plus un écart-type), il n'y aurait aucune intervention publique, hormis une aide forfaitaire, versée quels que soient les prix de marché, pour tenir compte des surcoûts liés au respect des exigences européennes sanitaires et environnementales.

En cas de baisse du prix en dessous du prix plancher, un paiement anticyclique serait versé, correspondant à l'écart entre le prix plancher et le prix du marché. Si les prix descendent en dessous d'un deuxième seuil de régulation publique, des achats publics seraient réalisés, ceux-ci étant toutefois limités à 4 % de la production annuelle. Si les niveaux de prix le permettent, l'UE pourrait ensuite réaliser des opérations de déstockage. Enfin, lorsque les prix dépasseraient une certaine valeur fixée par l'UE, une taxe variable de solidarité serait instaurée sur toutes les transactions agricoles financières et physiques, et permettrait d'alimenter un fonds de réserve de gestion de crise.

Schéma de fonctionnement proposé

momagri.jpg

Source : Momagri

Les simulations réalisées par Momagri sur les périodes 2007-2013 et 2014-2020 (sur la base de différents scénarios de prix agricoles) aboutissent à des coûts budgétaires inférieurs de 15 % par rapport au budget consacré à la PAC entre 2007-2013 ou de 10 % par rapport au budget prévisionnel de la PAC 2014-2020. À noter que les prix d'équilibre utilisés (calculés sur la base du RICA européen sur la période 2006-2011) sont de 215 € la tonne pour les céréales et 350 €/t pour le lait. Enfin, Momagri estime que les niveaux des paiements anticycliques et des opérations de stockage/destockage restent compatibles avec les limites fixées par l'OMC dans le cadre de la boîte orange, qui comprend les paiements distorsifs et est limitée à 39,9 milliards d'euros par an.

Anne-Sophie Wepierre, Centre d’études et de prospective

Source : Momagri

 

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Économie politique de la réforme de la PAC : un Parlement européen influent mais insuffisamment doté en ressources

La réforme de la PAC pour la période 2014-2020 a été la première à se dérouler dans le cadre des règles du Traité de Lisbonne, qui ont accordé au Parlement européen les mêmes pouvoirs de décision qu'au Conseil en matière de politiques agricoles. Dans un rapport récent, L. Knops et J. Swinnen (Centre for European Policy Studies) évaluent les conséquences de ce changement sur le processus politique et livrent plusieurs recommandations pour l'avenir.

Le renforcement des pouvoirs du Parlement européen a d'abord modifié le fonctionnement interne de l'institution. Les auteurs considèrent que la COMAGRI, commission parlementaire en charge de la PAC, a sur la plupart des sujets été moins encline à la réforme que la Commission européenne, ce qui serait dû à la forte représentation des intérêts agricoles dans cette instance, mais aussi à la nouvelle responsabilité légale des parlementaires. Le Parlement a néanmoins été très pro-actif, et le nombre record d'amendements déposés reflète l'importance de l'activité législative des députés. Il en est résulté une meilleure culture du compromis entre les groupes politiques et les nationalités.

Le nouveau processus de décision a également introduit une nouvelle culture inter-institutionnelle, rendant plus fluide la communication entre Commission, Conseil et Parlement, qui était historiquement faible. Le rapport constate une influence non négligeable du Parlement dans le processus de réforme, estimant que plus de la moitié de ses amendements ont été retenus. Cependant, les capacités techniques du Parlement, très inférieures à celles de la Commission et du Conseil, limitent ses possibilités de négociation. Les auteurs recommandent par conséquent de mieux le doter en ressources, afin de le rendre moins dépendant des analyses techniques de la Commission, des États ou des groupes d'intérêt.

La codécision a également rendu le processus plus démocratique, en raison notamment d'une participation accrue de la société civile aux débats. Les auteurs évoquent l'émergence d'une « société civile européenne », plus organisée et mobilisée dès la phase amont du processus de réforme (voir sur le même sujet la récente note du CEP).

Ce rapport confirme donc, sur une base empirique, ce que plusieurs observateurs avaient annoncé. D'un côté, l'introduction de la codécision a contribué à ouvrir le champ de l'agenda politique en matière agricole, en impliquant un plus grand nombre d'acteurs. De l'autre, elle a réduit la capacité de la Commission à induire des changements importants dans la politique agricole.

Alexandre Martin, Centre d’études et de prospective

Source : Parlement européen

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13/02/2015

Un rapport au Parlement européen recommande le développement de filets de sécurité et d'assurances pour la prochaine PAC

Jean Cordier, d'AgroCampus Ouest, est l'auteur d'une étude commandée par le Parlement européen et récemment publiée. Il s'agit d'une analyse comparative des outils de gestion des risques, en agriculture, intégrés aux politiques agricoles européenne et américaine.

L'auteur commence par faire un bref historique de l'utilisation de ces outils aux États-Unis et en Europe, avant de comparer les nouveautés apportées par le Farm Bill de 2014 et la nouvelle Politique Agricole Commune. Il souligne une différence importante : les États-Unis placent la gestion du risque et l'intervention publique en cas d'aléas au cœur de leur politique, alors que l'Union européenne développe beaucoup moins les assurances agricoles et les filets de sécurité.

Si l'auteur met en avant le renforcement des assurances agricoles américaines, basées sur un partenariat public-privé, il décrit également le fonctionnement des nouveaux filets de sécurité gérés directement par l'État, sur les prix ou le chiffre d'affaires, qui sont bien au cœur de la politique agricole américaine depuis des décennies, mais qui ont été récemment renforcés avec un relèvement significatif des prix de référence des principales cultures concernées. Selon l'auteur, l'Union européenne a, dans sa dernière PAC, fait quelques avancées, mais qui se révèlent difficiles à mettre en œuvre, en l’absence des outils nécessaires à leur application. Seuls certains pays de l'UE commencent à développer des programmes d'assurance, telle la France, et ce parfois en dehors du champ communautaire.

L'étude se termine par une série de propositions pour la prochaine PAC de 2020, en vue de développer une véritable politique européenne de gestion du risque. Ces propositions insistent sur la nécessité de mettre en place des filets de sécurité coordonnés au niveau européen, de concevoir une politique de soutien aux assurances privées, un financement flexible et adapté de ces mesures, ainsi qu’une refonte du premier pilier.

Alexis Grandjean, Centre d’études et de prospective

Source : Parlement européen

11:00 Publié dans 4. Politiques publiques, PAC | Lien permanent | Tags : pac |  Imprimer | | | | |  Facebook

12/02/2015

Quelles méthodes d’évaluation des mesures de soutien à l’investissement du deuxième pilier de la PAC ?

La direction générale de l’agriculture de la Commission européenne a publié, le 30 janvier, une évaluation des mesures de soutien à l'investissement de la politique de développement rural. Ce travail avait pour objectif principal de tester et comparer différentes méthodes d’évaluation de politiques publiques, tout en dégageant des éléments de jugement sur l’efficacité, l’efficience et l’impact de ces mesures. Celles-ci visent à améliorer la productivité, à diversifier les activités et à accompagner la mise en place d’actions environnementales des exploitations agricoles, sylvicoles et des petites entreprises de transformation de ces secteurs.

L’exercice a permis de tester les six méthodes d’évaluation suivantes :

- l’analyse « entré-sortie » (IO, Input-output model), méthode d’analyse théorique à une échelle macro-économique ;

- des méthodes économétriques basées sur le rapprochement d’individus bénéficiaires et non-bénéficiaires (PSM, propensity score matching) ;

- une méthode basée sur l’analyse des points de vue des parties prenantes (MAPP, Method for impact assessment of programs and projects) ;

- une méthode d’évaluation basée sur la théorie (TBE, theory based evaluation) ;

- l’évaluation stratégique environnementale (SEA, strategic environmental assesment), établie par la directive européenne 2011/42/EC ;

- des méthodes d’analyse coût-efficacité (CEA, cost effectiveness analysis).

Le rapport donne une description détaillée de chacune d’entre elles, des données nécessaires et des résultats de leur application aux mesures de soutien à l’investissement pour 11 programmes de développement rural à travers l’Europe (dont la France).

Selon les auteurs, il n’y a pas de méthode à privilégier dans l’absolu, mais un panel à adapter au contexte, permettant de répondre à différents aspects de l’évaluation. Il s’agit surtout de s’assurer en premier lieu que leurs conditions d’application sont bien réunies. En effet, la plupart des méthodes étudiées nécessitent un grand nombre de données dont la disponibilité n’est pas toujours garantie, que ce soit pour des raisons techniques ou de protection des données.

Au vu du nombre de cas analysés, les auteurs n’ont pas pu dégager des éléments d’appréciation générale sur l’efficacité, l’efficience et l’impact des mesures d’investissement, d’autant plus que le manque d’indicateurs de résultats et de contexte régulièrement actualisés, à plus large échelle, n’a pas permis d’estimer la représentativité des cas étudiés.

Ainsi, lorsqu’une politique publique comporte des objectifs chiffrés, les auteurs incitent à anticiper le choix des méthodes quantitatives qui pourront alors être utilisées.

Clément Villien, Centre d’études et de prospective

Source : Commission européenne

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L’Afrique du Sud est le 9ème pays en surface de cultures OGM

Selon le rapport publié par l’International service for the acquisition of agri-biotech applications (ISAAA) sur l’état mondial des plantes génétiquement modifiées commercialisées en 2014, ces cultures concernaient 181,5 millions d’hectares en 2014, soit 6,3 millions de plus qu’en 2013. Le schéma suivant présente l’évolution des surfaces depuis 1996 :

ogm.jpg

Plus particulièrement, l’Afrique du Sud est en 2014 le 9ème pays en termes de superficies avec 2,7 millions d’hectares cultivés (en légère baisse par rapport à 2013) et le premier pays en Afrique devant le Burkina-Faso (500 000 ha) et le Soudan (90 000 ha). Dans le même temps, sept pays d’Afrique ont mis en place des essais en plein champ de cultures OGM (riz, maïs, blé, sorgho, banane, manioc, patate douce) : il s’agit du Cameroun, de l’Egypte, du Ghana, du Kenya, du Malawi, du Nigeria et de l’Ouganda.

En Afrique du Sud, les cultures OGM sont le maïs, le soja et le coton. Le maïs OGM a été introduit pour la première fois en 1995 et il représente désormais 72 % de la superficie totale cultivée en maïs.

Guillaume Furri, Conseiller pour les Affaires Agricoles, Service Économique Régional en Afrique Australe, Ambassade de France en Afrique du Sud

Source : International service for the acquisition of Agri-biotech applications

 

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11/02/2015

Le Brésil sort de la carte mondiale de l'insécurité alimentaire

Le dernier rapport annuel conjoint de la FAO, du FIDA et du PAM, sur l'état de l'insécurité alimentaire dans le monde, a sorti le Brésil de la carte de la faim. Le taux de prévalence de la sous-nutrition est en effet descendu sous le seuil des 5 %. Cette évolution traduit les résultats remarquables des politiques engagées au Brésil depuis le programme FAIM ZERO en 2003. Le rapport revient sur les différentes déclinaisons du programme dont on retiendra le caractère intégré (mobilisant un grand nombre de leviers de manière pragmatique) et décentralisé.

FAO-carte-faim.jpg

Source : FAO

L'agriculture familiale, qui produit 70 % de l'alimentation consommée dans le pays, a été aidée par des soutiens directs, un programme de crédit rural et des services de vulgarisation. Sur les 10 dernières années, l'accès à la terre de 600 000 ménages pauvres sans terre a été permis par l'allocation de 50 millions d'hectares. Outre ces mesures directes, le programme d'achat de produits alimentaires issus de l'agriculture familiale constitue une des ressources de l'aide alimentaire. Et depuis 2009, les écoles ont également pour objectif de consacrer au moins 30 % de leurs dépenses alimentaires à des achats directs auprès de ce type d'agriculture.

Au-delà du Brésil, le rapport expose également les politiques d'autres pays comme la Bolivie, le Malawi, l'Indonésie ou Haïti. En dépit d'une baisse de 100 millions sur la dernière décennie, on estime encore à environ 800 millions le nombre de personnes en situation de sous-alimentation chronique dans le monde.

Mylène Testut Neves, Conseillère Agricole (Brésil et Cône Sud), Service Économique Régional de Brasilia, Ambassade de France au Brésil

Frédéric Courleux, Centre d’études et de prospective

Source : FAO

 

 

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10/02/2015

Une discipline internationale en matière de restrictions aux exportations (export bans) serait freinée par l’asymétrie de la distribution statistique des prix agricoles

Dans un working paper récemment publié par le CEPII, C. Gouel explore les conditions d’une éventuelle discipline internationale dans l’imposition unilatérale de mesures commerciales de protection contre les fortes variations de prix. À la différence de l’augmentation des droits de douane ou des subventions aux exportations, les mesures en question ne sont pas régulées par des dispositions de l’OMC. Cette asymétrie dans le traitement des mesures commerciales et cette lacune dans la discipline collective ont été souvent pointées, mais, en dépit des appels nombreux en ce sens, ce point n’a encore jamais été inscrit à l’agenda de l’OMC.

Faute de cadre contraignant à l’OMC, une discipline spontanée (self-inforcing trade agreement) émerge malgré tout des partenaires commerciaux pour réfréner leur intervention, discipline que l’auteur explique par la crainte pour chaque partenaire de voir la non-coopération ponctuelle tourner en guerre commerciale permanente. Ce sont les conditions de cette discipline collective qu’analyse l’auteur dans un travail résolument théorique mêlant équilibre partiel, théorie des jeux et simulations numériques.

C. Gouel explore le cas théorique de deux pays (l’un exportateur, l’autre importateur) en interaction stratégique pour l’échange des surplus de l’un vers l’autre, et confirme bien l’effet sous-optimal (par rapport à la solution de libre échange) de l’équilibre correspondant à cette interaction stratégique : restriction des échanges, perte globale pour les deux économies cumulées et volatilité accrue du prix mondial. Sous conditions, la perspective d’interactions futures empêche toutefois cet équilibre sous-optimal de survenir à chaque période, rendant possible la situation de libre-échange. Selon l’auteur, la coopération « spontanée » rendue possible par l’arbitrage de chaque pays entre les considérations présentes et futures, réduit la volatilité des prix mais seulement pour les chocs de faible ampleur.

L’auteur s’intéresse aussi aux conséquences de l’asymétrie des distributions de prix agricoles, les prix bas (inférieurs à la moyenne) étant plus fréquents que les prix hauts, mais les pics de prix plus probables que les fortes chutes. Cette asymétrie dans les distributions de prix fait que, globalement, les pays exportateurs sont davantage incités à rompre la coopération bilatérale pour agir en cas de forte hausse des prix.

Bien que théorique, ce travail apporte des clés de compréhension des stratégies des acteurs qui doivent arbitrer entre considérations commerciales et de stabilisation domestique, entre coopération et unilatéralisme. Il éclaire aussi les raisons qui font qu’un accord à l’OMC pour réduire les droits de douane est plus facilement envisageable qu’un accord pour prévenir les restrictions aux exportations.

Pierre Claquin, Centre d'études et de prospective

Source : CEPII

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Les exclusions paysannes : quels impacts sur le marché international du travail ?

L'AFD a publié en décembre dernier les actes du colloque « Évolutions du marché international du travail, impacts des exclusions paysannes », qui a eu lieu deux ans plus tôt, le 16 octobre 2012. Ce document reprend les interventions, enrichies de compléments apportés par leurs auteurs. L'ouvrage comporte une première partie de bilan sur les crises des agricultures et leurs conséquences, notamment au regard de l'emploi. La deuxième partie est composée d'études de cas géographiques : Chine, Inde, Brésil, Afrique subsaharienne, Roumanie et Méditerranée. Enfin la conclusion est à visée prospective.

Au-delà des évidentes questions de sécurités alimentaire et environnementale, l'ouvrage revient sur un des rôles fondamentaux – et parfois perdu de vue – de l'agriculture, en matière de maintien de l'emploi. On peut notamment retenir la contribution de Bruno Losh, « Quelle transition pour les pays à base agricole dans la mondialisation ? ». La vision évolutionniste du développement, basée sur un basculement progressif de l'économie de l'agriculture vers l'industrie puis vers les services, est encore particulièrement prégnante aujourd'hui. Une analyse de la démographie mondiale montre pourtant que, bien que les zones urbaines augmentent fortement aussi dans ces régions, la population active rurale d'Asie du sud et centrale, et plus encore d'Afrique subsaharienne (ASS), occupe une part prépondérante et continuera de croître à l'échéance 2050. Il serait alors illusoire de croire, selon l'auteur, à un basculement du « trop-plein » de cette main-d'œuvre vers d'autres secteurs ou d'autres régions. L'ASS ne pourra pourtant profiter de son dividende démographique que si cette population active trouve un emploi, à défaut de quoi l'explosion sociale pourrait guetter. Ainsi, la prise en compte du devenir de l'emploi rural est essentielle dans la réflexion sur les modèles de production et la mise en œuvre des politiques de développement.

Claire Deram, Centre d’études et de prospective

Source : AFD

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09/02/2015

« À table ! Alimentation et sciences sociales »

Le site La vie des idées a entamé le 27 janvier la publication d'une série de textes voués aux food studies, selon le terme consacré à l'échelle internationale. Partant du constat que les questions alimentaires sont au cœur de nombreux phénomènes de société (émissions de télévision, sites Internet, exigences diététiques, mouvements associatifs, etc.), mais beaucoup moins présentes et visibles dans les travaux des sciences sociales, les deux maîtres d’œuvre du dossier, Thomas Grillot et Nicolas Larchet, entendent réunir des textes présentant diverses « manières de voir et de faire des sciences sociales de l'alimentation ». Les manuscrits publiés porteront sur des problèmes et des terrains de recherche variés, et le parti pris est non pas une fois de plus de se focaliser sur les pratiques « nobles » et « dominantes », mais au contraire de s'intéresser à l'expérience des « gens ordinaires », dans ses dimensions à la fois diététiques, esthétiques et politiques.

Le premier texte publié, de Claude Grignon, traite des conditions d'élaboration et d'application des normes diététiques, en particulier celles concernant l'obésité. Il commence par décrire les biais intervenant dans les controverses scientifiques et les débats publics autour de ces normes : sociologisme, psychologisme, préjugés sur la standardisation et l'uniformisation de l'alimentation, biais idéologiques et politiques, etc. Il montre ensuite comment les normes de surpoids et d'obésité se construisent, dans l'espace et dans le temps, en fonction des caractéristiques et des intérêts des groupes qui les conçoivent et les imposent. Il insiste sur le fait qu'au-delà des considérations sanitaires, l'obésité est aussi réprouvée « pour des raisons esthétiques » (elle paraît laide selon les critères de beauté dominants) et pour des raisons morales (les obèses sont directement responsables car ils mangent trop et trop mal). En fin d'article, Grignon critique les présupposés de la corporation des sociologues, pour qui normes et conventions sont de pures constructions sociales, alors qu'elles dépendent aussi des réalités matérielles, de déterminismes sociaux et de décomptes statistiques. Ce faisant, contre le relativisme absolu qui domine trop souvent, il plaide pour un relativisme quantifié et objectivé.

Bruno Hérault, Centre d'études et de prospective

Source : La vie des idées, La vie des idées

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