Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/02/2015

Légumineuses et atténuation du changement climatique : une étude sur les coûts d'abattement en France

Un article d'Ecological economics publié fin 2014 explore les coûts d'abattement (€/tCO2éq réduits) liés à l'introduction de légumineuses dans les assolements en France, et ce à l'échelle des départements. Les deux auteurs, l'un travaillant à l'Inra et à la Chaire d'économie du climat, l'autre au Scotland's Rural College, partent du constat d'une forte disparité de ces coûts calculés par deux précédentes études (environ 17 000 €/tCO2éq contre 19). Ils ont alors combiné deux types d'approches actuellement utilisées pour calculer les coûts d'abattement, une approche économique (maximisation des profits sous contraintes) et une approche dite « ingénieure » (étude de mesures individuelles avec estimation des coûts d'abattement moyens associés, méthode majoritairement utilisée).

Les cultures étudiées sont le blé tendre, le blé dur, l'orge, le maïs, le tournesol, le colza et trois légumineuses (pois, féverole et luzerne). Dans cette approche, les agents économiques (agriculteurs) peuvent remplacer, en partie ou en totalité, les surfaces en cultures citées précédemment par les légumineuses (ex : 10, 50 ou 100% de la surface de la culture), avec une application selon le ratio croissant marge brute sur émissions. À noter que la surface agricole utile reste constante et qu'un seuil de 125 €/tCO2éq pour le coût marginal d'abattement est aussi fixé. L’étude conclut par exemple que pour un taux de changement d'assolement de 100 %, l'abattement maximum serait de 2,5 MTCO2éq, avec un coût de 118 M€ par an et une augmentation de la surface en légumineuses de 1,6 Mha (soit une multiplication par environ 2 par rapport à la baseline). Le coût d'abattement moyen serait alors de 43 €/tCO2éq. De plus, les résultats ont été comparés à ceux de l’étude de l’Inra (2013) : pour un même abattement de 0,9MtCO2éq, ils trouvent un coût marginal d’abattement de 80 €/tCO2éq et un coût d’abattement moyen similaire à celui de l’étude Inra. Les auteurs ont complété leur étude par une analyse de sensibilité à divers facteurs, comme le prix des semences ou le coût des engrais. Quant à l'analyse spatialisée, la carte ci-dessous montre les principales disparités (pour un cas particulier) : les départements avec le plus fort potentiel sont ici dans le Nord-Ouest.

Potentiel d'atténuation par département (limite de 50 %, coût d'abattement de 80 €/tCO2éq et objectif de réduction des émissions à 0,9 MtCO2éq)

legumineuses.jpg

Source : Ecological Economics

Élise Delgoulet, Centre d’études et de prospective

Source : Ecological Economics

 

10:43 Publié dans Climat | Lien permanent | Tags : changement climatique, légumineuses |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/02/2015

L'agriculture urbaine en Afrique subsaharienne : rendements, impacts environnementaux et risques pour la santé humaine

La revue Agronomy for Sustainable Development vient de publier les résultats d'une étude du CIRAD sur les rendements de l'agriculture urbaine au Bénin et ses impacts environnementaux. Le cas étudié est celui de la tomate conduite en jardin urbain, production de plus en plus intensive à mesure qu'augmentent la demande et la pression foncière (plusieurs récoltes sur une année, pas de rotation, recours aux intrants chimiques).

En appliquant la méthode de l'analyse du cycle de vie sur différentes parcelles, ont été rassemblées des données sur les intrants du système (eau, énergie, traitements phytosanitaires, engrais) et ses sorties (effluents, rendements). Les rendements sont variables, mais globalement faibles, pour un bilan en nutriments élevé, et un usage des pesticides lui aussi « très variable, mais surtout excessif » (« un indice de fréquence des traitements pesticides de 8,9 en moyenne et une variation comprise entre 2,7 et 25 », contre une valeur de 1 pour les bonnes pratiques).

Il est sans doute difficile d'extrapoler à partir de ces résultats très localisés, qui dépendent du niveau de formation agronomique d'agriculteurs donnés, et qui portent sur un seul produit.Cette étude est d'ailleurs présentée comme « un premier pas vers une évaluation environnementale complète des systèmes maraîchers africains selon la méthode du cycle de vie ». Cependant, les résultats obtenus renvoient à une préoccupation récurrente dans les pays en voie de développement. L'agriculture urbaine, qu'elle soit commerciale ou de subsistance, est porteuse de différents bénéfices, souvent analysés à travers le prisme de la « multi-fonctionnalité » (voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog) : raccourcissement des circuits d'approvisionnement, accès à une diversité de fruits et légumes, autonomie alimentaire des ménages et maintien des traditions paysannes, etc. Mais elle pose aussi des questions de santé publique, de plus en plusprésentes dans les pays du Nord, avec le développement des jardins partagés par exemple. Les études portant sur l'impact des pollutions (du sol, atmosphériques – voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog), sur la diffusion des maladies (malaria notamment) se sont ainsi multipliées. D'autres stratégies d'intensification sont également explorées (bouclage des cycles dans le cadre d'une ingénierie agro-écologique, confinement dans des serres voire des « fermes verticales » sans interaction avec l'environnement urbain).

Florent Bidaud, Centre d'études et de prospective

Sources : CIRAD, Agronomy for Sustainable Development

10:41 Publié dans Développement, Enseignement et recherche | Lien permanent | Tags : agriculture urbaine |  Imprimer | | | | |  Facebook

Inégalités environnementales et sociales : identifier les urgences, créer des dynamiques

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a rendu le 14 janvier dernier un avis sur les inégalités environnementales et sociales. Il constate que les inégalités environnementales, a contrario des inégalités sociales, n’ont fait l’objet à ce stade que de peu de recherches en France, et établit des préconisations réparties en quatre grands axes (identifier et réduire les inégalités environnementales d'exposition et d'accès aux aménités, anticiper les conséquences économiques et sociales des politiques environnementales, favoriser la participation aux politiques environnementales, développer responsabilités et réparation environnementale).

Concernant plus particulièrement les territoires ruraux, le CESE préconise l'amélioration de la qualité de vie pour réduire les inégalités existantes. Il s'appuie notamment sur les résultats d'une étude de l'INSEE parue en octobre 2014 (voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog) : trois millions d'habitants sont considérés comme étant en situation très défavorable, ceux des territoires à la fois isolés, peu urbanisés, loin des grands pôles urbains et dont les indicateurs de qualité de vie sont les plus bas ; ils bénéficient cependant d'un environnement très favorable en matière d'espaces naturels. Le CESE se réfère aussi à des travaux du Sénat, qui ont identifié une triple contribution des territoires ruraux à la société, en termes d'environnement, d'économie et d'intégration sociale. Fort de ces constats, le Conseil insiste sur la nécessité de répondre aux attentes de ces territoires en matière d'accès aux services publics (santé, transports, éducation) et d'y rechercher une égalité de traitement via des actions concertées avec la population et les acteurs locaux (cf. initiatives locales de réflexion sur la définition de « biens publics » ou « biens communs » à préserver). Le CESE identifie enfin deux domaines prioritaires : l'accès aux services de santé (maisons de santé, télé-médecine) et au numérique (haut débit) nécessaire aux exploitations agricoles, en équipant en fibre optique prioritairement les zones rurales.

Pour ce qui est des territoires ultramarins, le CESE formule plusieurs pistes d'actions dans quatre domaines : l'adaptation au risque climatique ; la crise du chlordécone aux Antilles  ; l'accès effectif au droit à l'eau ; la réduction du risque et de la nuisance liés aux déchets ménagers.

Devant la complexité de la problématique et conscient de l'ambition inhérente à l'invention d'un nouveau modèle de développement, fondé sur l'humain et l'environnement, pour réduire les inégalités, le CESE conclut en incitant à élargir le champ des connaissances partagées et à poursuivre la réflexion.

Christine Cardinet, Centre d'études et de prospective

Source : Conseil économique, social et environnemental

10:40 Publié dans Territoires | Lien permanent | Tags : cese |  Imprimer | | | | |  Facebook

05/02/2015

Un rapport de l'EFSA dresse un bilan des risques liés à la consommation de lait cru

L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié le 13 janvier 2015 le rapport de l’un de ses groupes d'experts (Panel on Biological Hazards), dressant un bilan des risques pour la santé humaine imputables à la consommation de lait cru (i.e. qui n'a pas été chauffé à plus de 40°C et n'a pas subi de traitement ayant un effet équivalent).

Les modalités de commercialisation de ce produit font l'objet de réglementations diverses : par exemple, la vente directe de lait cru de vache est interdite en Espagne, Pologne, Norvège, et certains pays tiers interdisent totalement sa commercialisation (Australie, Canada). Pour des raisons techniques de maintien de la chaîne du froid, la vente se fait le plus souvent en circuit court (directement à la ferme ou en commerce avoisinant). En France les distributeurs ou sites de vente sur Internet mentionnés par l'EFSA se rapportent également à des circuits de proximité (rayon de diffusion souvent faible). Les consommateurs de lait cru sont fréquemment des personnes vivant, de manière permanente ou temporaire, en milieu rural ; l'approvisionnement en milieu urbain, assez difficile, ne peut toucher qu'un public restreint.

Le risque alimentaire lié au lait cru peut être dû à une flore bactérienne très diverse incluant notamment des germes pathogènes (Campylobacter, Salmonella, Listeria, Mycobactérium tuberculosis, Brucella, Escherichia coli productrices deshigatoxines). Le lait cru peut être contaminé à différents niveaux : in vivo (pathologie de l'animal), lors de la traite (mammites, contaminations fécales), pendant le transport et la commercialisation (mauvaise hygiène de collecte et rupture de la chaîne du froid). Sur la période 2007-2012, l'Agence rapporte 27 foyers d'intoxications alimentaires associées au lait cru en Europe, soit un pourcentage très faible du nombre total d'intoxications alimentaires collectives (5363 en 2012, selon un rapport 2014 de l'EFSA et de l'European Center for Disease Prevention and Control).

Schéma représentant les sources potentielles de contamination à la ferme

efsa-lait-cru.jpg

Source : EFSA

Au terme de ce rapport, si le lait cru est une denrée sensible à consommer avec certaines précautions, il aurait été intéressant que l'Agence approfondisse également les effets positifs potentiels de cette consommation pour l’homme, qui ont fait l’objet de diverses publications scientifiques (par exemple un effet protecteur contre le développement d’allergies et d'asthme chez l’enfant).

Madeleine Lesage, Centre d’études et de prospective

Source : EFSA

 

10:37 Publié dans Alimentation et consommation, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : lait cru, efsa |  Imprimer | | | | |  Facebook

04/02/2015

Arbres, forêts et changement climatique

L'Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Onerc) a publié début 2015 un rapport consacré cette année aux arbres et aux forêts en France métropolitaine, ouvrage auquel de nombreux auteurs ont contribué, venant de divers organismes : ONF, IRSTEA, GIP ECOFOR, CNPF-IDF, Onerc, etc. Intitulée L'arbre et la forêt à l'épreuve d'un climat qui change, cette publication synthétise les connaissances actuelles, ainsi que les incertitudes liées, sur la vulnérabilité et les adaptations des arbres et forêts face au changement climatique.

Le lecteur y trouvera plusieurs chapitres dédiés :

- aux impacts attendus d'une modification du climat (réarrangement de la répartition géographique des espèces, modifications du cycle de développement des arbres, recrudescence des insectes et pathogènes) ;

- au rôle protecteur de la forêt (par exemple contre les avalanches, l'érosion des sols) ;

- aux adaptations possibles dans un contexte incertain, avec une présentation d'une démarche d'aide à la décision et un volet sur les potentialités de l'agroforesterie pour les espaces agricoles ;

- à la filière forêt-bois, secteur influençant l'adaptation et l'atténuation du changement climatique.

L'ouvrage se termine sur une proposition de balade dans une forêt de l'Allier en 2050, un exercice narratif et prospectif.

Lien : La Documentation française

10:36 Publié dans Climat, Enseignement et recherche, Forêts Bois | Lien permanent | Tags : changement climatique, forêt |  Imprimer | | | | |  Facebook

L’EUFIC publie son Global Update on Nutrition Labelling

En janvier, l’European Food Information Council a publié son Global Update on Nutrition Labelling. Le résumé reprend les principaux points de cet état des lieux mondial, et rappelle notamment que l’étiquetage nutritionnel, le plus souvent apposé sur des produits préemballés et des boissons, présente une grande diversité, par le type et le nombre de nutriments étiquetés, les valeurs de référence utilisées, l’étiquetage en face avant ou face arrière du produit, ou encore d’éventuels conseils d’interprétation. L’étiquetage nutritionnel, qu’il soit obligatoire ou volontaire, est considéré dans de nombreux pays comme un moyen important de promotion d’habitudes alimentaires saines. La carte ci-dessous montre la répartition de ces deux approches à l’échelle mondiale, sachant que de plus en plus de pays adoptent une approche obligatoire.

Vue d’ensemble de l’étiquetage nutritionnel volontaire ou obligatoire en 2014

 

nutrition-labelling-2014-Eufic.jpg

nutrition-labelling-legende-Eufic.jpg

Source : EUFIC

Parmi les autres informations présentées par l’EUFIC, des pistes de recherche concernant les comportements des consommateurs sont identifiées, que les travaux envisagés portent sur l’utilisation à long terme de cette information par les consommateurs pour des choix alimentaires plus sains, sur le degré d’uniformisation des formats d’étiquetage, ou encore sur l’intérêt d’un étiquetage allant au-delà des produits pré-emballés (menus des restaurants par exemple).

Source : EUFIC

 

10:33 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : étiquetage nutritionnel |  Imprimer | | | | |  Facebook

03/02/2015

Deux fondations lancent début janvier des appels à projets sur l’alimentation

Fin janvier, la Fondation Daniel et Nina Carasso a ouvert l’édition 2015 des appels à projets « L’Alimentation pour lutter contre l’exclusion » et « Filières Halieutiques Durables ». Après des éditions en 2013 et 2014, le premier appel porte sur trois thèmes : l’alimentation des populations démunies, l’alimentation pour favoriser l’insertion économique et l’alimentation pour lutter contre l’isolement social.

Début janvier, la Fondation Nestlé France a lancé son sixième Appel à projets de recherche qui, pour le cycle 2015-2017, porte sur les thématiques « Cultures alimentaires et comportements alimentaires – Conditions d’émergence, d’évolution et de transmission ». Plus particulièrement, seront explorés les déterminants des systèmes symboliques et les contraintes qui s’exercent sur les usages et pratiques, ainsi que les interactions entre ces contraintes. Pourront être traitées les circulations sociales et géographiques des cultures alimentaires en France et hors de France, ainsi que les relations entre positions sociales, genre et cultures alimentaires.

Sources : Fondation Daniel et Nina Carasso, Fondation Nestlé France

 

 

10:32 Publié dans Alimentation et consommation, Pêche et aquaculture | Lien permanent | Tags : fondations |  Imprimer | | | | |  Facebook

Des chantiers et des projets pour poursuivre les travaux autour de « l'agriculture familiale »

Dans un rapport remis par Henri Rouillé d'Orfeuil à Annick Girardin et Stéphane Le Foll, la mission d'animation et de coordination de l'Année internationale de l'agriculture familiale (AIAF) fait le bilan de la mobilisation autour de ce sujet en France, et développe des propositions pour poursuivre le travail, mais aussi pour promouvoir la conservation et le développement de l'agriculture familiale.

Après avoir tiré le bilan de l'année 2014 et des nombreuses initiatives à l'échelle française comme internationale, les auteurs mentionnent sept chantiers d'importance pour l'avenir de l'agriculture familiale, déclinés en quinze projets. Il s’agit notamment d’améliorer la connaissance des agricultures familiales dans leur diversité et de promouvoir ces modes de production, dans la coopération internationale, comme vecteur de développement durable des zones rurales. Il est également nécessaire de développer des politiques publiques adaptées, pour favoriser l'organisation des producteurs, l'accès à la terre des familles, le renouvellement des générations et le développement de systèmes alimentaires territorialisés.

Source : ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt

10:31 Publié dans Agriculteurs, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : agriculture familiale |  Imprimer | | | | |  Facebook

02/02/2015

Évaluation du dispositif de revitalisation rurale

Le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) vient de publier un rapport d'évaluation sur les zones de revitalisation rurale (ZRR), rédigé en juillet 2014. Les conclusions de ce rapport convergent, dans leurs grandes lignes, avec celles du rapport d'information de l'Assemblée nationale du 8 octobre 2014 (voir à ce sujet un précédent billet sur le blog). Les rapporteurs établissent une liste de neuf recommandations et concluent « sans ambiguïté au maintien d'une discrimination territoriale dédiée aux territoires ruraux, en organisant ce zonage autour des communautés de communes à partir de critères de densité et de potentiel fiscal et en ramenant à un ordre de grandeur de 10 000 le nombre de communes regroupées ». À noter qu'en termes de suivi, il est recommandé une évaluation interministérielle in itinere du dispositif en partenariat avec les collectivités territoriales.

À ce jour, le dispositif des ZRR concerne 14 290 communes et 6,3 millions d'habitants (soit une augmentation de presque 20 % du nombre de communes et de 40 % de la population depuis sa création en 1996). Le coût direct a été évalué à 280 millions d'euros pour 2013.

Source : Conseil général de l'environnement et du développement durable

10:29 Publié dans 2. Evaluation, Territoires | Lien permanent | Tags : zones de revitalisation rurale |  Imprimer | | | | |  Facebook

La place de l'aquaculture dans le système alimentaire mondialisé

L'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a organisé en janvier dernier au Vietnam une conférence sur la santé des élevages d'animaux aquatiques, troisième manifestation de ce type depuis dix ans. Dans sa présentation de l’événement, l’OIE rappelle que la production pour l'alimentation humaine issue d'élevages aquacoles connaît une très forte progression, en particulier dans des pays en développement ou émergents, et qu’elle sera, par la fourniture de protéines de qualité, un facteur important de la sécurité alimentaire mondiale en 2050. Les échanges commerciaux internationaux de denrées alimentaires issues d'animaux aquatiques représentent déjà un pourcentage non négligeable des exportations agricoles (environ 10 %).

L’OIE souligne que pour prévenir les risques sanitaires qui pourraient découler de ce développement, il est important de définir une gouvernance, au niveau mondial, de la gestion des pathologies des animaux aquatiques, dans le cadre d'un usage raisonné des antibiotiques notamment.

Source : OIE

10:28 Publié dans Pêche et aquaculture, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : oie, aquaculture |  Imprimer | | | | |  Facebook

19/01/2015

La « résilience territoriale », un concept utile pour comprendre les effets de la crise économique dans les zones rurales

Si la crise économique constitue un frein au développement des zones rurales au sein de l'UE, son impact s'est révélé être de nature fort différente entre les territoires. C'est pourquoi les débats sur le développement rural tendent aujourd'hui à être moins centrés sur la notion de croissance, pour s'intéresser à des phénomènes d'une autre nature : la résistance ou la réponse des territoires aux chocs extérieurs. Des chercheurs de l'université de Cordoue, en Espagne, ont ainsi mis en place une méthodologie permettant d'identifier les facteurs qui contribuent à la résilience des territoires ruraux d'Andalousie. Ils en présentent les résultats dans un article publié dans Economía Agraria y Recursos Naturales. Avec un niveau de chômage qui atteint 35 %, l'Andalousie, région la plus méridionale d'Espagne, est aussi l'une des plus impactées par la crise économique.

La « résilience » est un concept issu des sciences écologiques, qui a été adapté afin d'étudier la capacité des systèmes complexes à se préparer, résister ou s'adapter à des chocs extérieurs, tels que les crises, les catastrophes naturelles ou le changement climatique. L'originalité des travaux de ces chercheurs réside dans l'application de ce concept aux territoires ruraux. Adapté au champ du développement rural, la résilience est définie par les auteurs comme la capacité d'un territoire à supporter des chocs extérieurs, à se réorganiser, puis à apprendre et à s'adapter à long terme.

Afin d'étudier les facteurs de résilience, les chercheurs s'appuient sur une analyse des ressources du territoire, des acteurs, de leurs interactions et de leur gouvernance. Sont également pris en compte divers facteurs susceptibles d'impulser des dynamiques de changement, tels que le capital économique (infrastructures, innovation, etc.), le capital humain (éducation, démographie, etc.), le capital social (degré de coopération entre les acteurs), le capital culturel (identité, participation citoyenne, etc.) et enfin le capital naturel (qualité de l'environnement, paysages, etc.).

Les auteurs concluent que l'agriculture a joué un rôle essentiel dans la résilience des territoires étudiés face à la crise. Devenue un secteur refuge, elle a absorbé la main-d'œuvre issue des secteurs en crise en augmentant le nombre d'actifs, en particulier parmi les jeunes. Mais l'étude souligne également l'impact positif des programmes de développement rural sur la résilience, en particulier lorsque ceux-ci ont renforcé la capacité institutionnelle des acteurs et la gouvernance du territoire. Les auteurs en concluent que le renforcement de la résilience des territoires ruraux dépend de la capacité à construire des stratégies intégrées, mobilisant de manière coordonnée les différentes politiques (agricole, rurale, territoriale) et les divers fonds.

Alexandre Martin, Centre d’études et de prospective

Source : Université de Cordoue

 

16:20 Publié dans Territoires | Lien permanent | Tags : résilience |  Imprimer | | | | |  Facebook

Publication d’un rapport de la FAO sur Les jeunes et l’agriculture : principaux enjeux et solutions concrètes

Cette étude, parue fin 2014, a été menée conjointement par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA). L’objectif est de proposer aux acteurs de terrain un aperçu des solutions envisageables pour surmonter les difficultés rencontrées par les jeunes en agriculture.

L’analyse se structure autour de six enjeux majeurs :

  1. Accès au savoir, à l’éducation et à l’information ;

  2. Accès à la terre ;

  3. Accès aux services financiers ;

  4. Accès aux métiers de l’environnement ;

  5. Accès aux marchés ;

  6. Engagement dans les débats politiques.

Le rapport propose une série d’études de cas adaptées à chacun des enjeux et de nombreux exemples concrets mis en œuvre dans différents pays, dont, pour en citer quelques-uns :

- la mise en place par de jeunes entrepreneurs d’un service de SMS permettant aux agriculteurs kényans d’être informés en temps réel du prix des cultures, de les relier directement aux acheteurs et, ce qui est tout aussi important, de les relier entre eux afin qu’ils puissent mutualiser leur production et accéder à de plus gros marchés ;

- la création d’un fonds d’investissement public/privé pour aider les jeunes agriculteurs québécois ;

- un label « Youth Trade » pour faciliter l’accès aux marchés des jeunes entrepreneurs américains. Les exemples sont liés à un contexte précis, mais les auteurs insistent en conclusion sur la nécessité « d’une réponse intégrée cohérente » pour appuyer les jeunes qui débutent en agriculture.

rapport-FAO.jpg

Céline Fabre, Centre d’études et de prospective

Source : FIDA

 

16:18 Publié dans Agriculteurs, Exploitations agricoles, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : fao |  Imprimer | | | | |  Facebook

16/01/2015

Revenu agricole réel par actif en 2014 : -1,7 % dans l’UE 28, +1,2 % en France

En 2014 dans l’UE 28, d’après les premières estimations publiées par Eurostat, le revenu agricole réel chuterait de 4 % suite à une baisse de 6 % de la valeur de la production végétale et de 0,9 % de la valeur de la production animale associée à une baisse de 3,6 % du coût des intrants. La diminution du nombre d’actifs agricoles (-2,3 %) permettrait de compenser en partie cette baisse. Ainsi, le revenu agricole réel par actif diminuerait de 1,7 %.

Cette moyenne européenne cache cependant des disparités importantes. Ainsi, trois nouveaux États membres (la Slovénie, la Hongrie et la République Tchèque) affichent les progressions les plus importantes du revenu agricole réel par actif (respectivement +13 %, +9 % et +7 %), alors que la Finlande et la Lituanie voient leur revenu agricole net par actif baisser de plus de 20 %.

Pourcentage de variation du revenu agricole par actif 2014 par rapport à 2013 (Indicator A)

eurostat.jpg

Source : Eurostat

En France, le concept européen de revenu agricole réel par actif correspond au concept de revenu des facteurs de la branche agricole par actif en termes réels des comptes de l'agriculture (le revenu des facteurs se déduit de la valeur ajoutée nette par l’ajout des subventions d'exploitation et le retrait des impôts à la production ; il mesure donc le revenu des facteurs de production, travail et capital). D’après les estimations prévisionnelles publiées par l’Insee, cet indicateur progresserait de 1,2 % en 2014. La valeur de la production agricole, y compris subventions, diminuerait de 0,9 % par rapport à 2013. En grandes cultures, l’augmentation des volumes de production serait associée à une forte baisse des prix. Seuls le lait et les vins bénéficieraient à la fois d’une hausse des volumes et des prix. Les charges baisseraient principalement en raison de la baisse des prix de l’alimentation animale et des engrais. L’emploi agricole continuerait lui à décroître (-0,9 %).

Anne-Sophie Wepierre, Centre d’études et de prospective

Sources : Eurostat, Insee

 

 

16:16 Publié dans Agriculteurs | Lien permanent | Tags : revenu agricole |  Imprimer | | | | |  Facebook

Les conduites alimentaires au prisme de la comparaison transnationale

La revue Anthropology of food consacre un numéro spécial à l’analyse comparée des conduites alimentaires. Sont à la fois visées les pratiques alimentaires elles-mêmes et les catégories qui permettent d’ordonner ces pratiques.

De façon générale, les sources disponibles pour mener des analyses comparatives sont à manier avec précaution. Dans l'article consacré à ces sources d’information, Mette Renta souligne « la rareté des investigations nutritionnelles et de l'information sociologiquement pertinente : il n'y a pas, actuellement, de données harmonisées sur la consommation alimentaire au niveau de l'UE ». De façon convergente, Anne Lhuissier s’intéresse aux enquêtes publiques sur l’alimentation hors domicile (eating out) en France et au Royaume-Uni, sur la période 1940-2010. Elle montre que les conventions statistiques sont dans les deux pays, et de longue date, bien différentes. Alors que les enquêtes statistiques de l’Insee s’intéressent principalement aux problématiques de prix et de budget des ménages, d’une part, et aux lieux où l’on prend ses repas d’autre part, les enquêtes britanniques, elles, sont plutôt soucieuses de décrire le détail des types d’alimentation et la nature des apports nutritionnels, en associant dès le début des spécialistes de la santé (hygiene).

Plus loin dans le numéro, Isabelle Darmon et Alan Warde s’intéressent aux « arrangements culinaires » et à l’alignement des régimes alimentaires dans les couples bi-nationaux français-anglais. Ils mettent en évidence le rôle des stéréotypes nationaux dans ces arrangements autour de la bonne diététique. « Le désordre et les ruptures font partie intégrante » des pratiques culinaires et alimentaires françaises – ce qui renvoie à un certain stéréotype hédoniste. À l’opposé, les Britanniques déploient beaucoup d’efforts pour « calculer et équilibrer les différentes fonctions assignées à l’alimentation ».

Ce type d’approche, plus « qualitatif », est également mis en œuvre dans un intéressant article sur le déclin de la préparation des repas à la maison. À partir d’une comparaison entre le Royaume-Uni et Taïwan, Miriam A. Glucksmann met en évidence, au-delà des thèses binaires sur la convergence ou la divergence des conduites alimentaire sous la pression de la mondialisation, qu’il n’y a sans doute pas « de trajectoire ou de temporalité de changement unique ».

Florent Bidaud, Centre d’études et de prospective

Source : Anthropology of food

16:15 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : conduites alimentaires |  Imprimer | | | | |  Facebook

15/01/2015

L’attachement des Français au Made in France

À la demande de la Direction Générale des Entreprises (DGE), le CREDOC a réalisé une étude sur l’attachement des Français au Made in France, publiée en novembre dernier. Réalisée en face à face auprès d’un échantillon représentatif de la population française, entre décembre 2013 et janvier 2014, cette enquête visait à analyser les opinions et attitudes en matière d’achats de produits industriels, afin d’évaluer l’attachement à l’origine française de fabrication des produits. Elle fait suite à plusieurs travaux similaires conduits par le CREDOC depuis 1997.

De manière générale, il ressort qu’« un consommateur sur deux déclare privilégier les produits français » et que, malgré la crise économique, plus de trois sur cinq se disent prêts à payer plus cher les produits manufacturés en France. Ce consentement est en augmentation depuis quinze ans, mais est toutefois devenu « une question de revenus ». Les résultats font également apparaître différents profils : les partisans du Made in France (plutôt âgés, peu ou pas diplômés, plus présents en zone rurale, etc.), ceux qui privilégient la production européenne (sur-représentés chez les cadres, les diplômés et les hauts revenus) et ceux qui sont indifférents au pays de fabrication (plutôt jeunes, étudiants et sans enfants).

Cette enquête fait apparaître la place particulière des produits alimentaires puisque plus de 55 % des personnes interrogées les citent comme le principal type de produit industriel pour lequel elles privilégient un produit fabriqué en France :

CREDOC.jpg

Le CREDOC identifie plusieurs facteurs pouvant expliquer ce résultat : un étiquetage des produits alimentaires qui permet de repérer facilement leur origine, une certaine assurance quant à la qualité sanitaire des produits et une « forme de fierté pour la qualité des produits gastronomiques français ». Pourrait également entrer en jeu le fait que l’effort financier est moindre pour l’achat de produits alimentaires français qu’il ne l’est pour les autres produits listés.

Julia Gassie, Centre d’études et de prospective

Source : CREDOC

 

16:13 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook