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12/03/2015

Une étude d’impact sur les émissions agricoles européennes et l’adoption de mesures d’atténuation

Le Joint Research Center a publié début février un travail évaluant économiquement l’impact de la mise en œuvre de mesures d’atténuation pour l’agriculture européenne. Dans cette étude surnommée EcAMPA, les chercheurs ont utilisé le modèle Capri, qui permet de représenter les exploitations agricoles à l’échelle des États membres, ainsi qu’à une échelle plus régionale. Une modification substantielle a été apportée au modèle : le choix de mise en œuvre des actions d’atténuation est endogène à la simulation (non fixé en entrée du modèle), l’agent économique arbitrant. Les données utilisées sur ces actions proviennent du modèle GAINS, utilisé dans l’étude d’impact de la Commission européenne pour le Cadre Énergie Climat 2030.

Cinq options d’atténuation sont considérées dans Capri : (i) la méthanisation à l’échelle de l'exploitation ou de la collectivité, fonction de la taille des cheptels, (ii) le recours aux inhibiteurs de nitrification en lien avec la fertilisation azotée, (iii) une meilleure application de la fertilisation dans le temps, (iv) l’agriculture de précision et (v) le changement de régime alimentaire des ruminants.

Plusieurs scénarios ont été construits pour cette étude, en plus du scénario de référence. Deux scénarios ont un objectif fixé de réduction de gaz à effet de serre (19 ou 28 % par rapport à 2005), constituant la base de quatre autres scénarios : deux avec une répartition non homogène de ces objectifs entre les pays (dans le prolongement du partage de l’effort du Paquet énergie climat 2020), et deux avec en plus un marché d’échange de quotas. Dans trois autres scénarios, des subventions pour la mise en place de mesures d’atténuation ont été introduites (avec un taux de 30, 60 ou 90 %). Le rapport développe aussi un volet sur les fuites carbone.

Les principaux résultats d'EcAMPA à l’échelle de l’UE-27 sont :

- une baisse de seulement 0,2 % des émissions en cas d’adoption volontaire des mesures d'atténuation (référence) ; la mise en place d’un marché d’échange de quotas montre que la majorité des États membres sont des acheteurs nets de quotas ; quant aux subventions, pour un taux de 90 %, elles permettent une réduction additionnelle de 4,5 % ;

- la réduction des émissions selon les objectifs fixés passe essentiellement par un ajustement de la production agricole, en particulier par la réduction des cheptels de bovins viande entre 31 et 54 % selon les scénarios.

Élise Delgoulet, Centre d’études et de prospective

Source : Joint Research Center

10:03 Publié dans Climat | Lien permanent | Tags : jrc, atténuation, étude d'impact |  Imprimer | | | | |  Facebook

Quelle place pour l’agriculture dans les négociations climatiques internationales ?

En février, la CDC Climat Recherche a publié une Étude Climat intitulée Développement et perspectives de l’agriculture dans les négociations climatiques internationales. Ce travail montre que le secteur agricole, souvent considéré comme le parent pauvre des négociations, est bien reconnu tant pour son rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique que pour ses spécificités. Son traitement reste cependant générique, résultant de l’approche non-sectorielle des questions climatiques mise en place par la Convention-Cadre des Nations unies sur les Changements Climatiques (CNUCC). Les auteures s’appuient sur l’analyse des négociations passées et citent en particulier l’intégration de l’agriculture dans les travaux de l’Organe de conseil technologique et technique de la CNUCC depuis 2009, une étape procédurale mais préalable à toute décision politique ou action. Elles évoquent aussi le rôle des mobilisations d’acteurs en parallèle au processus de négociation (exemple : organisations non gouvernementales, side-events), qui permet de construire une expertise et de faire émerger des concepts comme la Climate-Smart Agriculture.

Cette publication évoque également les difficultés rencontrées, expliquant des avancées parfois peu évidentes. Par exemple, d’un point de vue technique, le « Mesure, Reporting et Vérification des émissions » (MRV) est présenté comme la clé de voûte des dispositifs d’atténuation, alors même que la mise en place d’une méthodologie crédible est complexe. Le débat entre pays sur le choix d’une approche « adaptation prioritaire » ou « atténuation et adaptation simultanément » est aussi cité.

Enfin, l’étude propose des perspectives pour la COP21 qui aura lieu à Paris en décembre 2015, et lors de laquelle les auteurs ne s’attendent pas à ce que la question du secteur agricole soit tranchée. Elles y voient trois enjeux : crédibiliser les outils MRV, rassembler les usages des sols dans un secteur des terres et relier les ambitions climatiques aux autres processus des Nations unies (exemple : Objectifs du Millénaire). Pour aller plus loin que cette échéance, plusieurs pistes sont abordées, comme la continuité des débats sur l’agriculture dans la sphère onusienne ou une prise en compte de l’interface entre atténuation, adaptation et commerce international.

Élise Delgoulet, Centre d’études et de prospective

Source : CDC Climat Recherche

10:01 Publié dans Climat | Lien permanent | Tags : cdc climat, négociations climatiques |  Imprimer | | | | |  Facebook

Engrais : projections de la FAO à 2018

La FAO a publié mi-février un rapport explorant des tendances sur la production et l’utilisation des engrais azotés, phosphatés et potassiques à l’horizon 2018. Au niveau mondial, la demande devrait être 25 fois plus importante qu’en 2008, atteignant environ 200 millions de tonnes. La croissance à cet horizon est plus importante pour la potasse (2,6 % par an) et le phosphore (2,25 % par an) que pour l’azote (1,4 % par an). Côté acteurs, l'Asie restera le plus gros consommateur, tandis que la demande européenne devrait se stabiliser. Ces deux zones géographiques, tout comme l’Amérique latine et les Caraïbes, resteraient dépendantes des importations, alors que l’Afrique serait toujours un exportateur malgré une augmentation de sa demande intérieure. Quant aux activités de production, qui excèdent d’ores et déjà la demande réelle, elles devraient croître plus vite que l’utilisation.

Cette publication propose une décomposition pour les trois principaux engrais. S’agissant du phosphore, l’augmentation de la demande devrait venir pour plus de la moitié d’Asie (58 % entre 2014 et 2018, dont 10 % pour l’Inde et 5 % pour la Chine) et pour plus du quart du continent américain (29 %, dont 19 % pour le Brésil seul). Côté production (matières premières, produits intermédiaires et finaux), l’augmentation viendrait principalement d’Asie (environ 63 %) et d’Afrique (environ 37 %), alors que la production en Amérique du Nord serait en retrait (environ -6,6 %). La FAO propose par ailleurs un focus sur l’azote.

Élise Delgoulet, Centre d’études et de prospective

Source : FAO, FAO

 

10:00 Publié dans 3. Prévision, Agronomie | Lien permanent | Tags : fao, engrais |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/03/2015

L’Ademe accompagne la « transition agro-écologique »

À l’occasion du Salon international de l’agriculture, l’Ademe a tiré d’une analyse transversale de plusieurs de ses travaux de prospective, en lien avec l’agriculture, un ensemble de pratiques « structurantes » pouvant permettre d’améliorer les performances économiques et environnementales des exploitations agricoles.

Neuf thèmes ont ainsi été identifiés : la maîtrise de l’énergie ; l’optimisation de la fertilisation azotée ; le recours à des techniques culturales simplifiées ; l’introduction de cultures intermédiaires ; la culture de légumineuses ; la réintégration de l’arbre dans les systèmes agricoles ; l’optimisation des apports protéiques dans l’alimentation animale ; la valorisation des déjections animales ; l’optimisation de la gestion des prairies.

Chaque groupe de pratiques s’y rattachant a fait l’objet d’une fiche détaillée proposant une synthèse de leurs impacts environnementaux et un regard sur les conditions technico-économiques de leur application. Une dixième fiche, donnant des exemples réels de trajectoires d’exploitations agricoles, a également été ajoutée.

Pour l’Ademe, ces pratiques doivent être considérées comme des « moteurs » d’une évolution plus globale des systèmes de production. Il s’agit en effet de mieux tirer parti des cycles naturels pour accroître l’efficience des systèmes agricoles autant d’un point de vue économique que environnemental. Ces évolutions contribueront finalement à répondre aux enjeux de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, de réduction de la consommation énergétique, d’amélioration de la qualité des sols et de l’air. Par ailleurs, selon une publication précédente de l’Ademe, ces pratiques s’intègrent parfaitement dans les principes de l’agro-écologie présentés dans la loi d’avenir pour l’agriculture.

Clément Villien, Centre d’études et de prospective

Source : Ademe

09:59 Publié dans Agronomie | Lien permanent | Tags : agroécologie, ademe |  Imprimer | | | | |  Facebook

Technologies clés : plusieurs prévisions

Depuis le début de l’année 2015, plusieurs organismes ont publié des analyses de technologies clés pour le futur. En janvier, le service de la recherche du Parlement européen identifiait, dans son rapport Ten technologies which could change our lives – Potential impacts and policy implications, dix tendances correspondant aux intérêts des acteurs européens (impression 3D, drones, systèmes aquaponiques, etc.) et détaillait, pour chacune d’elles, des éléments descriptifs ainsi qu’une analyse des enjeux législatifs.

Dans le cas des systèmes aquaponiques (culture de végétaux en « symbiose » avec l’élevage de poissons) se pose, pour le législateur européen, la question de l’intérêt d’une réglementation spécifique ou du caractère suffisant des dispositions sur l’alimentation. La réglementation d’autres produits ou technologies en lien avec l’aquaponie est également à prendre en compte, et les auteurs citent l’utilisation potentielle de l’ingénierie génétique pour améliorer les rendements de ces systèmes. Par ailleurs, ce sujet émergent pourrait être un point focal de recherche pour certains États membres, avec l’attribution de financements nationaux importants. In fine, politiques et réglementations devraient évoluer en fonction de la place occupée par les systèmes aquaponiques dans la société, et en particulier de leur implantation en zones urbaines ou rurales, sachant qu’ils auront certainement un impact sur les politiques infra-européennes d’aménagement urbain.

Parmi les autres publications, la MIT Technology Review liste 10 technologies de rupture pour les années à venir, que leur application soit rapide ou plus différée. Est notamment identifiée la modification génétique du riz, annoncée en décembre 2014 par un consortium international de 12 équipes de recherche, et permettant de rendre la photosynthèse plus efficace. L’utilisation de nouvelles méthodes génomiques, avec des déclinaisons potentielles pour d’autres espèces (blé, pomme de terre, soja, etc.) est identifiée comme un enjeu important par le Massachusetts Institute of Technology, avec en perspective l’amélioration de près de 50 % des rendements et une réduction des besoins en eau et en fertilisants.

Enfin, Deloitte a publié ses prévisions de tendances industrielles clés pour les secteurs des technologies, des médias et des télécommunications, et ce pour les 12 à 18 mois à venir. Sont notamment identifiés les drones (développement limité par les enjeux sociétaux et réglementaires, malgré un nombre d’unités non militaires qui devrait dépasser le million dans le monde) et l’impression 3D (utilisation clé pour les entreprises, mais pas pour un usage privé).

Julia Gassie, Centre d’études et de prospective

Sources : Parlement européen, MIT, Deloitte

09:54 Publié dans 3. Prévision, 5. Fait porteur d'avenir | Lien permanent | Tags : innovations, mit, aquaponie, drones, impression 3d |  Imprimer | | | | |  Facebook

Quelles perspectives pour l’utilisation des drones en agriculture aux États-Unis ?

Dans un article publié récemment dans Food Policy, deux chercheurs de l’université du Tennessee reviennent sur le débat actuel entourant la question de l’utilisation des drones aux États-Unis. Si plusieurs observateurs prévoient notamment que 80 % des ventes domestiques de drones pourraient être à usage agricole, l’utilisation domestique fait face à une forte opposition, liée en particulier aux images diffusées sur les opérations des drones militaires, aux préoccupations de sécurité et aux craintes d’atteinte à la vie privée.

Cette publication montre que, suite au mandat donnée par le Congrès à la Federal Aviation Administration pour intégrer pleinement les drones à l’espace aérien américain, un nombre significatif de lois a été adopté par les États pour réguler cette utilisation. Certaines de ces dispositions peuvent avoir un impact potentiellement négatif pour l’agriculture, en créant une incertitude législative et/ou en interdisant ou réduisant fortement l’usage local de drones. Face à ce constat, plusieurs pistes sont évoquées : réduire l’incertitude légale, adopter un code industriel de conduite et de pratiques sûres, élaborer un consensus, via une discussion ouverte, pour équilibrer utilisation de drones et garanties sur la vie privée et les droits de propriété. Enfin, du fait du fort pouvoir de lobbying de cette industrie et du développement potentiel des drones en agriculture, les auteurs pensent qu’une réglementation pourrait prochainement autoriser cette utilisation en l’encadrant au niveau fédéral.

Julia Gassie, Centre d’études et de prospective

Source : Food Policy

09:52 Publié dans Agriculteurs, Agronomie | Lien permanent | Tags : drones, états-unis |  Imprimer | | | | |  Facebook

10/03/2015

Les sujets prioritaires de recherche pour l’EFSA, à l’horizon 2020

Dans le cadre du projet Horizon 2020, lancé en 2011 par la Commission européenne et dans lequel avaient été retenus trois domaines prioritaires de recherche (excellence scientifique, leadership industriel et challenges sociétaux), l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a identifié, dans un récent rapport d’expertise, 42 priorités de recherche. Relatives à l’axe « challenges sociétaux », certaines de ces priorités avaient déjà été identifiées en 2012 et 2013.

Parmi les sujets mis en avant par l’Agence figurent différents domaines liés à la production agricole et alimentaire, nécessitant des travaux de recherche et des développements méthodologiques pour appuyer une évaluation scientifique et une évaluation des risques. Peuvent notamment être cités :

- des sujets liés à l’environnement et à la santé : impacts des mélanges chimiques sur l’homme et l’environnement, produits chimiques et maladies émergentes ;

- des sujets liés à la santé et au bien-être des animaux : perception par les agriculteurs et les consommateurs, innocuité des nouveaux additifs alimentaires utilisés en aquaculture, pour les santés animale et humaine et pour l’environnement, nouvelles méthodes alternatives in vitro en toxicologie pour réduire le recours à l’expérimentation animale ;

- des sujets liés aux comportements alimentaires : sources alternatives de protéines (insectes par exemple) ;

- des sujets liés aux pratiques agricoles : impact global des pratiques agricoles sur les ravageurs des cultures, protocoles écologiques de surveillance pour contrôler ces ravageurs.

Le présent rapport fait suite à des consultations effectuées au cours de l’été 2014 auprès des instances de l'EFSA. L’Agence poursuivra ce travail afin d’appuyer la Commission dans l’identification des sujets de recherche prioritaires.

Madeleine Lesage, Centre d’études et de prospective

Source : EFSA

09:50 Publié dans Enseignement et recherche, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : efsa |  Imprimer | | | | |  Facebook

Le gouvernement écossais entreprend de moraliser le commerce des animaux exotiques

Richard Lockhead, Cabinet Secretary for Rural Affairs and the Environment du gouvernement écossais, a récemment diligenté un examen des modalités de commerce des animaux exotiques sur son territoire. Il a commissionné à cette fin des organisations vétérinaires, des biologistes et des organismes de protection animale, parmi lesquelles l’association OneKind.

Le marché européen des animaux exotiques concerne actuellement des millions d’animaux sauvages importés chaque année, répartis entre plus de 1 000 espèces (mammifères, oiseaux, invertébrés, reptiles et amphibiens, poissons). Si une grande partie de ce commerce est destinée aux parcs zoologiques, il existe également un marché, parfois illégal, touchant les particuliers. En effet, le choix d’un animal de compagnie d’origine exotique est une tendance constatée dans les pays occidentaux.

L’importation de ce type d’animaux peut constituer une menace à plusieurs niveaux : pour la santé et le bien-être de ces animaux, dont les besoins physiologiques ne sont pas forcement pris en compte par leurs propriétaires, mais aussi pour les animaux domestiques autochtones et la santé humaine.

Il apparaît de ce fait important de renforcer les mesures prévues par la législation actuelle, notamment en ce qui concerne le commerce d’animaux non-domestiques sur Internet, lequel échappe souvent aux contrôles et propose, avec peu de garanties, une gamme d’animaux exotiques très divers (singes, hérissons pygmées, ratons laveurs, iguanes, caméléons, tortues, boas, pythons, etc.). Ainsi, alors que le dispositif actuel repose sur des listes négatives d’espèces interdites, définies notamment par la Convention de Washington, l’association OneKind propose de fixer une liste positive des animaux pouvant être détenus comme animaux de compagnie.

Madeleine Lesage, Centre d’études et de prospective

Source : The Scottish Government

09:49 Publié dans Protection des végétaux et des animaux | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/03/2015

Nourrir 1,5 milliard de Chinois en 2030. Alain Bonjean, Marie-Hélène Schwoob, Carole Ly et Delphine Boinet

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Écrit par quatre auteurs qui connaissent parfaitement la Chine, ce bon livre présente en détail les évolutions récentes du système agricole et alimentaire de ce pays, et ses perspectives pour les prochaines années. Mais à travers cette présentation, c’est une analyse d'ensemble des transformations de la société chinoise et de sa place dans le processus de mondialisation qui nous est proposée.

Après une description générale des caractéristiques physiques, géographiques et pédo-climatiques de la Chine (chap. 1), l’ouvrage insiste sur les écarts de développement entre villes et campagnes et sur le gigantesque exode rural entamé dans les années 1980 (chap. 2). Depuis une décennie, la ruée vers les villes s’accompagne d’un changement de profil des migrants et d’un renouveau des actions pour le développement des campagnes. Ces mutations profondes ont contribué à l’émergence d’une large couche moyenne (chap. 3), porteuse de nouvelles conduites alimentaires, et de plus en plus sensible à la sûreté sanitaire comme aux enjeux environnementaux. Il en a résulté une ouverture croissante aux importations, également rendue nécessaire par la stagnation de la productivité et la réduction relative des terres arables (chap. 4).

Les pages suivantes sont consacrées aux « leviers technologiques de la modernisation agricole » (chap. 5) : biotechnologies, mécanisation, fertilisation, traitement des effluents, mais aussi amélioration des processus de transformation. Ces innovations, ainsi que les priorités des autorités politiques, poussent au développement d’une agriculture professionnelle, avec la disparition des petites exploitations familiales (moins d’un hectare), des regroupements de terres, l'élévation du niveau de formation et la multiplication des coopératives (chap. 6). La stratégie du gouvernement vise aussi à défendre quelques champions nationaux de l’agroalimentaire, à étendre les partenariats internationaux et à soutenir la grande distribution. Enfin, les dernières pages décrivent les échanges entre Chine, France et Union européenne, repèrent les secteurs porteurs et dégagent les opportunités offertes aux entreprises françaises (chap. 7).

L’ensemble est complété par quatre intéressantes annexes, présentant successivement les apports historiques de la Chine à l’agriculture mondiale, la problématique actuelle de la protection de l’environnement, des conseils pour travailler avec des partenaires chinois et une dizaine de fiches filières.

Bruno Hérault, Centre d’études et de prospective

Lien : de Boeck

09:46 Publié dans 1. Prospective, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : chine |  Imprimer | | | | |  Facebook

Colloque de la SFER « Structures d’Exploitation et Exercice de l’Activité Agricole : Continuités, changements ou ruptures ? »

La Société Française d’Économie Rurale (SFER) a organisé les 12 et 13 février un colloque sur la question des mutations structurelles des exploitations agricoles. Parmi les très nombreuses présentations de diverses équipes de chercheurs et de professionnels, les thèmes abordés ont été le travail agricole, les organisations de producteurs et les évolutions de l’agriculture en France, au Canada ou encore dans certains pays d’Afrique.

Ces deux journées ont débuté par un exposé de J. D. Van der Ploeg, de l’université de Wageningen, en partie basé sur son ouvrage The New Peasantries et des publications plus récentes telles que l’article paru en 2014 dans The Journal of Peasant Studies (Peasant-driven agricultural growth and food sovereignty). Le chercheur a critiqué la vision duale du monde agricole, opposant une agriculture paysanne en déclin à des systèmes émergents de types entrepreneurial ou industriel. Il a expliqué que les évolutions passées ne permettent pas de conclure à une disparition de la petite agriculture familiale, et qu’au contraire une « repaysanisation » est à l’œuvre, à l’échelle du monde, en marge du développement d'« empires » de l’agroalimentaire, intermédiaires entre les millions de producteurs et les centaines de millions de consommateurs européens. Avant d’aborder la question de la rémunération, par la société, des externalités positives, il a cité une étude comparative de deux types d’exploitations bovin lait en Hollande, de même surface, et nécessitant toutes deux le travail d’un exploitant. L’une, « high tech », produit 800 000 kg de lait par an. L’autre, souvent décrite comme « non préparée pour le futur », en produit 400 000. La seconde s’est révélée plus rémunératrice que la première, notamment en période de crise.

Alexis Grandjean, Centre d’études et de prospective

Lien : SFER

09:44 Publié dans Exploitations agricoles | Lien permanent | Tags : structures d'exploitations, sfer |  Imprimer | | | | |  Facebook

Colloque du Commissariat général au développement durable sur Résilience et transition écologique : quelles dynamiques territoriales ?

Le colloque Résilience et transition écologique : quelles dynamiques territoriales ? qui s’est tenule 5 mars dernier, à l’initiative du ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie (MEDDE), visait à mettre en évidence la façon dont la résilience peut être un facteur de redynamisation de certains territoires, dans une perspective de transition (écologique, énergétique, etc.). Étaient également traitées la mobilisation citoyenne et collective comme levier de la résilience, ainsi que la pertinence des modes d’action publique face aux démarches de résilience. Ce colloque s’est appuyé sur des travaux menés au Commissariat général au développement durable sur trois volets : analyse intégrée de la résilience territoriale, villes et résilience, cohésion sociale et résilience des sociétés.

La résilience, loin d’être un phénomène de mode pour le MEDDE, s’inscrit pleinement dans sa Stratégie nationale de transition écologique vers un développement durable 2015-2020, dont elle constitue l’axe premier dédié à développer des territoires durables. Elle constitue le moyen de dépasser des situations de crise dans un contexte de multiplication des risques (naturels, technologiques, sanitaires) et de mutations économiques et sociales. La capacité de résilience repose sur une démarche collective et citoyenne, mobilisant et engageant les territoires et leurs habitants sur le long terme ; elle n’est pas une réponse temporaire à une crise ou à un événement extrême. Il s’agit d’une « résilience sociétale ».

Parmi les cas concrets exposés, signalons celui se rapportant à la redynamisation de territoires ruraux fragilisés comme au Mené (Côtes-d’Armor), zone d’élevage, excentrée, très polluée, qui s’est engagée il y a plus de dix ans dans une démarche de production locale d’énergies renouvelables (utilisation des ressources locales pour réaliser un « mix énergétique » : chaudière bois, unité de méthanisation, huilerie de colza carburant, etc.). Peut également être citél’exemple d’une mobilisation citoyenne et collective à Béganne (Morbihan) pour réaliser un parc éolien citoyen. En termes d’action publique, l’État accompagne les collectivités territoriales avec l’« Atelier des territoires », visant à « faciliter l’émergence d’une stratégie de territoire et à engager les acteurs locaux dans un processus de projet grâce à la concertation et la co-construction ».

Enfin, un outil collaboratif, le WIKIRESILIENCE, « plate-forme de partage de connaissances et de pratiques entre les acteurs désireux d’améliorer la résilience de leur territoire », est mis à la disposition du public par le MEDDE.

Christine Cardinet, Centre d’études et de prospective

Source : MEDDE

09:43 Publié dans 4. Politiques publiques, Territoires | Lien permanent | Tags : résilience |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/03/2015

La Chine va augmenter de 33 % son budget pour le stockage de matières premières agricoles

Le ministre des finances chinois a annoncé début mars que le budget dévolu au stockage des principales matières premières agricoles allait être augmenté de 33 % en 2015, pour atteindre un peu plus de 24 Milliards de dollars. Cette annonce fait suite à une précédente déclaration de l’administration des grains, laquelle prévoit d’augmenter, à moyen terme, de 50 millions de tonnes les capacités de stockage public que certains experts estiment déjà, même si cela relève toujours du secret d’État, à 200 millions de tonnes. L’Empire du milieu se doterait ainsi de capacités d’intervention susceptibles de représenter plus de 10 % de la production mondiale de céréales. Les prix minimum pour le blé et le riz ont également été reconduits.

Source : Reuters

09:39 Publié dans Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : chine, stockage |  Imprimer | | | | |  Facebook

Cartographier les risques liés au ruissellement des insecticides

Environmental Pollution a mis en ligne en mars un article proposant une cartographie, à l’échelle du monde, des risques de ruissellement qui entraîneraient une pollution par insecticides des eaux de surface. Pour ce faire, les chercheurs ont distingué deux catégories de variables : celles liées à l’environnement (pente, pluie et son intensité, caractéristiques du sol, etc.) et celles liées aux pratiques agricoles (taux d’application d’insecticides, etc.). La spatialisation permet de visualiser les zones à haut risque de contamination, comme le montre la figure ci-dessous. Une gradation Nord-Sud apparaît clairement, en Europe par exemple. Les chercheurs concluent que 40 % des terres seraient sujets au risque de ruissellement des insecticides dans les cours d’eau.

Risques de ruissellement des insecticides à l’échelle mondiale

carte-insecticides.jpg

Source : Environmental Pollution

Source : Environmental Pollution

 

09:36 Publié dans Agronomie, Environnement | Lien permanent | Tags : cartographie, insecticide |  Imprimer | | | | |  Facebook

05/03/2015

Enquête sur les produits biosourcés auprès de consommateurs européens

Dans le cadre du programme de recherche européen Open-Bio, des chercheurs de l’université de Wageningen ont interrogé 107 consommateurs issus de six pays européens afin de mieux comprendre leur perception du terme « biosourcés ». L’étude montre une disparité dans les représentations des personnes enquêtées : certaines font le lien avec les biotechnologies, d’autres avec l’agriculture biologique ou l’environnement au sens large. Les auteurs soulignent en particulier qu’un grand nombre de consommateurs ne connaît pas ce concept. De plus, aucun des participants n’aurait fait référence au caractère renouvelable de la ressource, la biomasse, constituant la base des produits qui leur ont été présentés.

Source : Wageningen UR

09:35 Publié dans Biomasse/Biocarburants | Lien permanent | Tags : produits biosourcés |  Imprimer | | | | |  Facebook

Le rôle de la nutrition dans la santé mentale

Selon une étude publiée en mars 2015 dans la revue The Lancet et réalisée par des chercheurs des universités australiennes de Melbourne et de Deakin, le mode de nutrition fait partie des facteurs pouvant induire des troubles mentaux chez l’individu. En psychiatrie, l’équilibre nutritionnel jouerait un rôle comparable à celui qu’il a en cardiologie, endocrinologie ou gastro-entérologie. Des associations ont ainsi été notées entre des habitudes alimentaires saines et une prévalence réduite des risques de dépression et de suicide à différents groupes d’âge. Diverses études cliniques ont démontré le rôle protecteur de certains nutriments, tels les acides gras oméga 3, le zinc, les vitamines des groupes B et D. Par exemple, chez le jeune, des carences nutritionnelles importantes durant les périodes critiques du développement peuvent engendrer le développement de troubles dépressifs et psychotiques.

Ces données soulignent l’importance de l’amélioration du régime alimentaire comme moyen de prévenir l’incidence initiale de certains troubles mentaux courants. Les auteurs conseillent ainsi aux cliniciens une prise en compte plus importante de l’équilibre nutritionnel dans l’éventail des traitements contre les troubles de la santé mentale.

Source : The Lancet

09:33 Publié dans Alimentation et consommation, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : nutrition |  Imprimer | | | | |  Facebook