Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/03/2021

L’économie africaine en 2021, Agence française de développement

economie africaine.jpg

Le 28 janvier dernier, lors d’une conférence en ligne, l’Agence française de développement (AFD) a présenté l’ouvrage collectif L’économie africaine 2021. Composé de six chapitres, il détaille les dynamiques actuellement à l’œuvre sur le continent et vise à modifier les représentations les plus courantes de l’Afrique. Sa rédaction s’inscrit dans la stratégie « Tout Afrique » de l’AFD, lancée en 2017.

Le premier chapitre indique que, malgré un recul du PIB de 2,6 % en 2020, l’économie africaine a globalement mieux résisté à la pandémie de Covid-19 que celle du reste du monde (- 4,4 %). Les États ont adopté des mesures visant à soutenir l’activité à hauteur de 2,5 % du PIB en moyenne, mais l’insuffisance des recettes publiques, leurs difficultés à emprunter et les sorties de capitaux risquent de fragiliser les pays à long terme. Dans ce contexte, les secteurs exposés (tourisme, transport, minerais, etc.) et les petites entreprises sont particulièrement vulnérables. Selon le Fonds monétaire international, cette crise risque d’effacer dix ans de progrès économique.

Le troisième chapitre de l’ouvrage est consacré à l’agriculture en Afrique de l’Ouest. Secteur clé pour la réduction de la pauvreté, elle générait, en 2018, 15,6 % du PIB et 54 % des emplois de cette région. En prenant l’exemple du Sénégal, les auteurs estiment que l’agro-écologie, dans un contexte de hausse limitée des surfaces cultivées, pourrait être une troisième voie de développement, entre l’agriculture fortement dépendante des intrants et l’agriculture dite « traditionnelle » y ayant peu recours. Tout en limitant les externalités négatives, elle permettrait la hausse de la production et de la productivité. Toutefois, son adoption est retardée par un manque de soutien public, d’appui et de conseil, des durées de retours sur investissement plus longues ainsi que par l’aversion au risque de producteurs fragiles.

Enfin, l’ouvrage apporte des informations sur la notion « d’émergence » appliquée à l’Afrique, sur les régimes de change, les défis que devra relever le marché du travail pour l’intégration des jeunes ainsi que l’impact de la gouvernance publique sur le secteur privé.

Amandine Hourt, Centre d'études et de prospective

Source : Agence française de développement

15/05/2017

Revenus et trajectoires agricoles en Afrique d'ici 2050 : vers un trop-plein d'agriculteurs ?

Face à l'enthousiasme que suscite une éventuelle « révolution verte » en Afrique, cette note technique de l'AFD, de mars 2017, interroge la « capacité de l'agriculture à faire vivre les producteurs et à répondre à d'autres fonctions » qui lui sont attribuées, notamment en termes d'emplois. Elle analyse des indicateurs dont l’interaction permet de comprendre le changement structurel qui, dans certains pays, a placé l'agriculture dans une situation de convergence de revenus avec les autres secteurs de l'économie. La méthode utilisée projette à l'horizon 2050 les potentialités de croissance de la production par pays (projet GAEZ). La convergence des revenus est abordée à partir du « ratio de revenu du travail (LIR) », qui met en rapport les variables « volume de production », « population » et « prix ». Les pays africains présentent des différences sur le plan agricole. Certains ont déjà entamé un processus de changement structurel classique (réduction simultanée de la part de l'agriculture dans l'emploi et dans la richesse globale), qui les place dans de bonnes conditions d'évolution pour les années à venir. D'autres, à l'inverse, devront engager des politiques volontaristes de soutien à l'agriculture et au revenu.

La variable démographique est déterminante en Afrique, et selon les projections, le sera plus encore à l'horizon 2050. Les auteurs montrent que les systèmes économiques seront insuffisamment développés pour absorber cette croissance de main-d’œuvre potentielle. Le secteur agricole ne pourra pas non plus assumer ce rôle : il devra faire face à une baisse de la surface disponible par travailleur, même en considérant l'incorporation des terres marginales. Pour que l'agriculture puisse être considérée comme une voie d'insertion des jeunes générations, une situation de convergence des revenus entre secteurs économiques devrait être atteinte.

Enfin, à partir d'une modélisation de quatre régimes de développement agricole, et selon des projections à l'horizon 2050, la note met en évidence que 34 pays africains seraient dans une trajectoire « défavorable aux agriculteurs », 9 dans une trajectoire « pouvant favoriser les agriculteurs  » et 10 dans un « changement structurel classique ». Sur le continent, la population active agricole augmenterait de 89 % (97 % pour la région subsaharienne), tandis que l'écart entre le revenu agricole et le revenu non agricole croîtrait.

Trajectoires projetées à l'horizon 2050 pour les pays africains

AFD.jpg

 
Source : AFD

Hugo Berman, Centre d'études et de prospective

Source : AFD

11:14 Publié dans 1. Prospective, Agriculteurs, Mondialisation et international, Territoires | Lien permanent | Tags : afd, afrique |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/05/2017

Comprendre le processus d'installation des jeunes en agriculture pour mieux l'accompagner

En considérant que l'insertion des jeunes, sous le modèle de l'agriculture familiale, constitue un enjeu pour le développement des pays du Sud, en particulier pour de nombreux pays africains, cette note technique, publiée en avril par l'AFD, propose une grille d'analyse des processus d'installation des jeunes en agriculture. Ayant la « recherche-action » comme cadre théorique et méthodologique, cette grille doit permettre d’établir un diagnostic, d'identifier les besoins d'accompagnement, de piloter les dispositifs d'accompagnement et d’analyser l'impact desdits dispositifs. Le résultat constituera un outil essentiel pour la réflexion en termes de politique publique.

La note illustre la démarche en comparant trois expériences de dispositifs de formation-insertion en agriculture, réalisées en 2015 au Cameroun (programme AFOP), à Madagascar (Collèges agricoles de Fekama) et au Togo (CIDAP).

Source : AFD

01/06/2015

Crédits agricoles : que penser de la bonification des taux d’intérêt ?

Le département du Développement durable de l’Agence française de développement a mené une étude comparée sur l’expérience de trois pays – la France, les États-Unis et le Brésil – en matière de politique de bonification des taux d’intérêt en faveur de leur agriculture et de leur impact sur le plan de la modernisation du secteur, de l’augmentation des rendements et de l’accès durable au crédit.

En passant au crible le contexte et les politiques dédiées, et surtout en pointant les forces et les faiblesses des actions menées depuis leurs mises en œuvre, les auteurs ont in fine pu dégager de leur analysececi malgré les différentes stratégies poursuivies par chaque pays – des recommandations pratiques pour les pays en développement tentés d’utiliser cet outil pour accompagner leur secteur agricole.

Ces recommandations sont regroupées autour de cinq points clés :

– le contexte d’intervention et les modalités de mise en œuvre : idéalement un environnement économique stable et favorable avec l’appui au développement ou à la création d’intermédiaires financiers de proximité ;

– l’outil de bonification alliant un dispositif de bonification sain, régulièrement évalué et contrôlé, s’appuyant sur des intermédiaires financiers pouvant prendre des décisions d’octroi de crédit de façon indépendante tout en assumant les risques des prêts consentis au moins partiellement ;

– le ciblage de l’appui dans le cadre d’un financement d’investissements et/ou éventuellement d’intrants, élément fondamental d’efficacité et de maîtrise des coûts ;

– les conditions de prêt, financières et non financières, visant à mettre en place des comportements sains ;

– les mesures d’accompagnement, tant au niveau de l’emprunteur qu’à celui des intermédiaires financiers de proximité, pour assurer une bonne performance sur le plan technique et de gestion.

Tous ces points sont largement détaillés dans l’étude, et la maîtrise de l’ensemble de ces aspects serait un gage de bonne efficacité de la politique de bonification, tout en évitant de bâtir un système très coûteux et difficile à contrôler.

José Ramanantsoa, Centre d’études et de prospective

Source : Agence française de développement

09:45 Publié dans 4. Politiques publiques, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : crédits agricoles, afd |  Imprimer | | | | |  Facebook

13/03/2015

La présence de la Chine dans les Caraïbes

L’AFD a publié en février 2015 le document de travail n°144 intitulé La présence de la Chine dans les Caraïbes. S’il y a bien eu différentes implantations anciennes dans la région, l’émergence de la Chine comme acteur stratégique de cette zone est récente. Ceci s’inscrit dans la volonté chinoise de développer ses relations internationales et d’être un partenaire des pays émergents et en développement. Cette orientation prend un relief particulier dans cette région regroupant bon nombre des pays qui entretiennent des relations avec Taïwan. Supplanter ce pays reste en effet un enjeu central pour la Chine qui conditionne sa coopération à l’arrêt des relations diplomatiques avec Taïwan.

Au-delà de l’enjeu géopolitique, force est de constater le très fort développement des échanges commerciaux et financiers, en particulier sur la dernière décennie. S’ils restent modestes vus depuis la Chine, ces échanges représentent pour la région un enjeu économique certain, d’autant plus que la présence des États-Unis et de l’Europe y est moins marquée qu’auparavant. Dans un contexte de fragilité économique de ces pays insulaires, l’émergence d’un nouveau partenaire économique et d’un bailleur clé ouvrent des perspectives, notamment dans les secteurs des infrastructures, de l’énergie et du tourisme. Toutefois, ces relations dissymétriques ne sont pas dénuées de risques : le spectre de l’accaparement des ressources naturelles, une nouvelle dépendance agro-exportatrice, la valorisation durable des infrastructures financées, l’intégration de la main-d’œuvre chinoise abondante sont autant de problèmes qui se posent et de défis à relever.

L’étude délivre une analyse propre à la zone Caraïbe et à ses particularités, alors qu’elle est habituellement incluse dans une réflexion générale sur l’Amérique Latine. Des fiches synthétiques par pays sont également présentées en fin de document.

Claire Deram, Centre d’études et de prospective

Source : AFD

10:08 Publié dans Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : afd, chine, caraïbes |  Imprimer | | | | |  Facebook

02/03/2015

L’agroécologie et son potentiel environnemental en Zambie : de l’utilité d’une réflexion sociotechnique pour l’aide au développement

L’Agence Française de Développement (AFD) a récemment publié un document de travail consacré à l’agroécologie et à son potentiel environnemental en Zambie. S’inspirant de la « sociologie de la traduction », développée dans le milieu des années 1980 en France par le Centre de sociologie de l’innovation, cette recherche s’intéresse aux deux principales options agroécologiques testées dans le pays, l’agriculture de conservation et l’agriculture biologique, et met en évidence une diversité d’agroécologies.

Au terme de cette analyse, les auteurs dégagent plusieurs messages : il est déterminant de penser l’organisation des conditions de l’adoption d’une agriculture agroécologique ; les débats cherchant à savoir si l’agriculture biologique a sa place dans l’agroécologie ou si l’agroécologie propose de la remplacer doivent être dépassés ; le phénomène agroécologique reste encore très marginal, ce qui amène à questionner les doctrines agricoles des bailleurs de l’aide internationale. Enfin, les travaux de terrain sur le suivi et l’évaluation des résultats restent trop peu développés.

Source : AFD

09:21 Publié dans Agronomie, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : agroécologie, zambie, afd |  Imprimer | | | | |  Facebook

10/02/2015

Les exclusions paysannes : quels impacts sur le marché international du travail ?

L'AFD a publié en décembre dernier les actes du colloque « Évolutions du marché international du travail, impacts des exclusions paysannes », qui a eu lieu deux ans plus tôt, le 16 octobre 2012. Ce document reprend les interventions, enrichies de compléments apportés par leurs auteurs. L'ouvrage comporte une première partie de bilan sur les crises des agricultures et leurs conséquences, notamment au regard de l'emploi. La deuxième partie est composée d'études de cas géographiques : Chine, Inde, Brésil, Afrique subsaharienne, Roumanie et Méditerranée. Enfin la conclusion est à visée prospective.

Au-delà des évidentes questions de sécurités alimentaire et environnementale, l'ouvrage revient sur un des rôles fondamentaux – et parfois perdu de vue – de l'agriculture, en matière de maintien de l'emploi. On peut notamment retenir la contribution de Bruno Losh, « Quelle transition pour les pays à base agricole dans la mondialisation ? ». La vision évolutionniste du développement, basée sur un basculement progressif de l'économie de l'agriculture vers l'industrie puis vers les services, est encore particulièrement prégnante aujourd'hui. Une analyse de la démographie mondiale montre pourtant que, bien que les zones urbaines augmentent fortement aussi dans ces régions, la population active rurale d'Asie du sud et centrale, et plus encore d'Afrique subsaharienne (ASS), occupe une part prépondérante et continuera de croître à l'échéance 2050. Il serait alors illusoire de croire, selon l'auteur, à un basculement du « trop-plein » de cette main-d'œuvre vers d'autres secteurs ou d'autres régions. L'ASS ne pourra pourtant profiter de son dividende démographique que si cette population active trouve un emploi, à défaut de quoi l'explosion sociale pourrait guetter. Ainsi, la prise en compte du devenir de l'emploi rural est essentielle dans la réflexion sur les modèles de production et la mise en œuvre des politiques de développement.

Claire Deram, Centre d’études et de prospective

Source : AFD

10:52 Publié dans Développement, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : afd, exclusions paysannes |  Imprimer | | | | |  Facebook

16/12/2014

NTIC et information sur les prix agricoles : une étude de cas au Ghana

Le département de la Recherche de l’Agence française de développement (AFD) vient de consacrer, début décembre, le numéro 141 de sa collection « Documents de travail » à l’information sur les prix agricoles par la téléphonie mobile. Dans les pays en développement, les transactions « bord champ » sont encore monnaie courante. En effet, des réseaux routiers de mauvaise qualité isolent les petits producteurs installés en zone rurale, et il peut être difficile de se déplacer jusqu’aux marchés. Les commerçants itinérants peuvent alors profiter d’asymétries d’information sur les prix, au détriment des paysans.

Le texte de Julie Subervie (Inra) et Franck Galtier (Cirad) fait le point sur ces questions. Les auteurs passent en revue les travaux d’économie appliquée et expérimentale portant sur les effets de l’introduction des NTIC dans les pays en développement. Ils rapportent également les résultats d’une étude de cas au Ghana, à savoir une enquête auprès d’un groupe de producteurs dans le cadre d’un programme-pilote autour de la plateforme privée Esoko (base de données, information par SMS). Les résultats suggèrent « un effet significatif du SIM sur le prix de vente moyen : un gain de 12,7% en moyenne pour le maïs et de 9,7% en moyenne pour l’arachide ».

Comme on l’a vu dans les foyers d’innovation (États-Unis, Europe), l’introduction des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) permet de renouveler les Systèmes d’Information de marché (SIM) mis en place par les États et les organisations professionnelles. L’utilisation des téléphones mobiles, d’internet et des smartphones peut ainsi rendre les marchés plus transparents (équité). On peut aussi en attendre, d'après les prémisses de la théorie économique, des bienfaits en matière de régulation des prix (remontée d’information vers les services d’intervention, dans le cas des SIM publics) et d’allocation des ressources (réduction du gaspillage).

Florent Bidaud, Centre d’études et de prospective

Source : AFD

15:22 Publié dans Agriculteurs | Lien permanent | Tags : ntic, afd, ghana |  Imprimer | | | | |  Facebook

14/11/2014

Un guide pour évaluer les projets et les contrats d’investissements agricoles ayant une emprise foncière

Le Guide d’analyse ex ante de projets d’investissements agricoles à emprise foncière, publié en octobre 2014, est issu d’un travail mené au sein du comité technique foncier, qui associe depuis plus de 15 ans des experts sous l’égide de l’Agence française de développement et du ministère des Affaires étrangères, et qui a pour vocation de contribuer à l’élaboration des politiques foncières.

Ce guide propose un cadre d’analyse des conditions de mise en œuvre des Directives internationales volontaires adoptées en mai 2012. Elles ont été initiées suite aux crises alimentaires de 2008 et à d’importants investissements agricoles au Sud, ayant parfois bouleversé les régimes fonciers en place. Elles constituent une référence en vue de l’instauration de pratiques responsables concernant le foncier. La France ayant décidé d’imposer le respect de ces Directives à ses opérateurs publics et de veiller à leur application par les entreprises nationales, il était nécessaire de proposer un outil pour traduire ces Directives de façon opérationnelle.

Ainsi, ce guide est conçu autour de deux outils :

- une grille d’analyse d’évaluation ex ante de projets d’investissements agricoles ayant une emprise foncière, cette grille ayant été élaborée afin d’aider, entre autres,l’instruction de projets au sein de l’AFD ;

- et un guide permettant d’expliquer les critères d’évaluation proposés en les illustrant d’exemples concrets.

Cette grille et ce guide constituent une première étape dans la traduction opérationnelle de normes internationales. Ces outils sont destinés à évaluer des projets d’investissements privés ayant une emprise foncière, et ils devraient être complétés afin de prendre en compte les investissements publics, y compris des collectivités locales.

Céline Fabre, Centre d’études et de prospective

Source : AFD, AFD

 

10:54 Publié dans 2. Evaluation, Développement, Territoires | Lien permanent | Tags : foncier, afd |  Imprimer | | | | |  Facebook

01/10/2014

Quels instruments économiques et quelle évaluation pour la gestion de la biodiversité ?

L'AFD a publié en septembre 2014, le n°25 de sa collection « À savoir », un ouvrage dressant un état des lieux de l'utilisation de différents outils économiques dans le domaine de la préservation de la biodiversité. Ce livre, intitulé Tools for what trade? Analysing the Utilisation of Economic Instruments and Valuations in Biodiversity Management a été co-écrit par Laurent Mermet (AgroParisTech), Yann Laurans (IDDRI) et Tiphaine Leménager (AFD). Constatant que l’emploi des instruments de valorisation économique et des politiques économiques est progressivement devenue un sujet majeur de discussion sur les politiques en faveur de la biodiversité, les auteurs observent toutefois un décalage important entre ce discours et l'usage de ces outils, encore limité dans la pratique. Le même écart existe également entre les justifications théoriques relatives à ces instruments et leur utilisation sur le terrain. Les auteurs prennent donc le parti de concentrer les réflexions sur leur usage réel, plutôt que sur les principes de ces outils.

Source : AFD