Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/12/2015

États-Unis : publication des volumes d’incorporation de biocarburants pour les années 2014-2016 et impacts sur les Renewable Identification Numbers

Diffusés le 30 novembre par l’Environmental Protection Agency (EPA), les nouveaux volumes d’incorporation de biocarburants montrent une augmentation des attentes pour l’éthanol produit à partir du maïs, et ce en comparaison avec la version provisoire datant de mai 2015 (voir à ce sujet la brève publiée sur ce blog). Le tableau ci-dessous reprend l’ensemble de ces éléments.

Comparaison du RFS 2, de la proposition provisoire et de la décision finale de l’EPA de mai 2015

(unité : milliard de gallons d’éthanol équivalent)

tableau-biocarb.jpg

Source : farmdocdaily (présentation CEP)

Sur le site farmdocdaily (University of Illinois), Scott Irwin et Darrel Good discutent des implications de cette publication. Les nouveaux volumes traduiraient la volonté de l’EPA de dépasser la contrainte du blend wall, ainsi que le possible retour dès 2017 aux volumes fixés en 2007 pour l’éthanol (maïs), soit 15 milliards de gallons. De plus, ils notent une forte augmentation des prix du Renewable Identification Numbers (RIN), dans les trois jours suivant la décision finale de l’EPA. Reprenant un raisonnement similaire à celui développé pour la flambée de 2013 (voir à ce sujet un billet publié sur ce blog), ce changement brusque refléterait une crainte d’épuisement dans les mois à venir des RIN stockés, et donc la difficulté à honorer les obligations d’incorporation pour l’éthanol (maïs). Par ailleurs, cette évolution rapide sur les marchés indiquerait que cette contrainte ne sera pas levée par le recours à des biocarburants à des taux d’incorporation plus élevés (E15, E85), mais par l’utilisation de biogazole.

Sources : EPA, farmdocdaily

10:27 Publié dans Biomasse/Biocarburants | Lien permanent | Tags : etats-unis, biocarburants |  Imprimer | | | | |  Facebook

Qu’est-ce qu’un bon vin ? ou comment intéresser la sociologie à la valeur des choses

Antoine Hennion, connu pour ses travaux sur la sociologie du goût musical, a mis en ligne un article qui constitue une brillante introduction aux travaux récents sur l’expertise (ordinaire aussi bien que savante) et l’évaluation des produits. « Boit-on un vin, ou une étiquette – voire un prix ? » : la sociologie économique a tendance à rapporter les jugements de goût à des positions dans la structure sociale et à des effets de distinction, ou à des choix guidés par le signal-prix du marché.

La dégustation du vin n’est pas extra-sociale. Le vin apparaît alors comme « un bon cas pour se demander comment des sensations sont reliées à des marchés » et « faire entrer dans l’analyse sociologique la valeur des choses ». Le texte « examine en détail les relations qu’il faut mettre en place, entre des corps, des groupes de personnes et des agencements spécifiques » (relations qui forment « les dispositifs de dégustation du vin »). L’accord ne porte pas « sur les vins eux-mêmes », « mais sur des manières acceptables de procéder pour pouvoir discuter et rendre publiques des évaluations divergentes ».

On rejoint là des questions classiques en philosophie politique et en théorie des sciences. Cette publication s’inscrit d’ailleurs dans le cadre de l’Institut interdisciplinaire de l’innovation, l’auteur appartenant au Centre de sociologie de l’innovation de l’école Mines-ParisTech.

Source : Centre de sociologie de l’innovation

10:26 Publié dans Alimentation et consommation, Enseignement et recherche | Lien permanent | Tags : vin, sociologie |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/12/2015

Les consommateurs vont-ils bloquer le progrès technologique en agriculture ?

Sous ce titre un brin provocateur pour un lecteur français, la revue du think-tank Australian Farm Institute propose un dossier consacré à l’acceptabilité sociale des biotechnologies et de l’élevage intensif. L’ensemble de la publication est coloré par une orientation technophile. L’inquiétude à l’égard des marchés asiatiques, plus réticents aux OGM à mesure qu’ils se développent économiquement, retient particulièrement l’attention. La revue de littérature réalisée par une équipe de l’University of Southern Queensland rappelle que l’Australie possède des atouts commerciaux à faire valoir sur ces marchés (une « intégrité » et une « capacité à produire des produits alimentaires de qualité élevée », reconnues dans le monde entier). Les attentes des consommateurs asiatiques doivent toutefois être prises en compte dans l’analyse des évolutions technologiques et des OGM pour les exploitations australiennes. Les consommateurs asiatiques les plus aisés, dont le nombre augmente rapidement, sont en effet de plus en plus attentifs aux aspects sanitaires et, notamment, réfractaires aux OGM, en particulier en Chine.

Source : Australian Farm Institute

10:24 Publié dans Agriculteurs, Alimentation et consommation, Exploitations agricoles | Lien permanent | Tags : australie, innovations, ogm, asie, chine |  Imprimer | | | | |  Facebook

Sols : mise en ligne d’un ensemble d’articles par Nature

À l’occasion de la Journée mondiale des sols, le journal Nature a mis en ligne une collection d’articles dédiée à ce sujet. Une publication souligne le manque de connaissances actuelles sur la microfaune des sols, une autre revient sur les questions de gouvernance, citant le projet de directive européenne abandonné, ainsi que le rôle du groupe technique intergouvernemental sur les sols et du partenariat mondial de la FAO.

Source : Nature

10:23 Publié dans Enseignement et recherche | Lien permanent | Tags : nature, sols |  Imprimer | | | | |  Facebook

08/12/2015

Un réfrigérateur enterré primé aux Dutch Design Awards

Dans un article du 2 novembre, UP Magazine présente le Groundfridge, réfrigérateur enterré conçu par un designer néerlandais et nominé aux Dutch Design Awards. Réinventant un mode de conservation traditionnel des aliments, ce concept met à profit l’effet isolant d’une couche d’un mètre de terre et l’effet réfrigérant de la nappe phréatique, permettant de maintenir une température stable (10-12°C) quel que soit le temps extérieur. 3 000 litres d’aliments (fruits, légumes, vin, fromages) peuvent y être stockés.

Schéma du Groundfridge

groudfridge.jpg

Source : Floris Schoonderbeek

Source : UP Magazine

10:20 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : innovation, design |  Imprimer | | | | |  Facebook

Interview de Gilles Boeuf : "La biodiversité, la seule assurance-vie"

Dans ce long entretien publié dans la newsletter de novembre de Millénaire 3, Gilles Boeuf (professeur à l’université Pierre-et-Marie-Curie et ancien président du Muséum national d’histoire naturelle) revient sur quelques grandes évolutions de la biodiversité, et sur l’impact de la réduction de cette biodiversité sur la capacité de nos sociétés à se renouveler. La diminution du nombre des espèces et des écosystèmes limite les possibilités d’adaptation et d’innovation à des changements rapides de notre environnement. Pour cette raison, il déplore que l’agriculture délaisse toute la biodiversité végétale et animale qui n’a pas d’intérêt économique. Et il se refuse à imaginer une humanité de plus en plus confinée dans de grandes métropoles entourées de productions agricoles intensives et appauvries. À noter qu’à l’occasion de la COP 21, cette newsletter de Millénaire 3 republie divers entretiens, réalisés ces deux dernières années avec des philosophes de la nature et du développement durable (Michel Serres, Corine Pelluchon, Dominique Bourg, Silke Helfrich).

Source : Millénaire 3

10:18 Publié dans Environnement | Lien permanent | Tags : biodiversité, millénaire 3 |  Imprimer | | | | |  Facebook

Le Groupe La Poste se positionne sur la livraison de produits alimentaires

Par deux communiqués de presse, en date du 29 octobre et du 5 novembre derniers, le Groupe La Poste a annoncé une extension de ses activités dans le domaine alimentaire. D’un côté, GeoPost, filiale Express internationale du Groupe, a pris une participation majoritaire (80 %) dans le capital de Resto In, « place de marché de restaurants offrant une solution de livraison rapide de repas à domicile ».

D’un autre côté, Chronopost complète son offre avec Chronofresh, un service de « livraison express sous température dirigée de tous les produits alimentaires à destination des professionnels et des particuliers partout en France le lendemain avant 13h ». Sont ciblés tous les professionnels de l’alimentaire (e-commerçants, industries, distributeurs-grossistes, détaillants, artisans, producteurs), avec des flux de produits en BtoC et en BtoB. Un investissement de 20 millions d’euros est prévu d’ici 2020 pour déployer l’infrastructure nécessaire au respect de la chaîne du froid, sachant que des puces RFID enregistreront en temps réel la température des colis.

Sources : La Poste, La Poste

10:17 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : la poste, livraison |  Imprimer | | | | |  Facebook

07/12/2015

Publication d’un rapport d’Amnesty International sur la restitution des terres en Colombie

Amnesty International vient de publier un rapport faisant un rapide état des lieux sur la restitution de terres en Colombie. Le rapport parle de six millions de personnes déplacées et de huit millions d’hectares de terres (14 % du territoire national) ayant fait l’objet d’abandon forcé ou ayant été acquis illégalement par les principaux acteurs de la guerre (paramilitaires, narcotrafiquants et guérillas). La loi 1448 des victimes et de restitution de terres (juin 2011) prévoit une réparation par la restitution des terres et la mise en place de mesures d’accompagnement. Bien que cette loi soit une étape importante et historique dans la reconnaissance des droits des victimes, le rapport en souligne, à partir de deux études de cas, les faiblesses et les antagonismes avec d’autres politiques menaçant de légitimer les spoliations de terres en faisant primer leur exploitation économique. Le rapport conclut avec quelques recommandations privilégiant les droits des indigènes, des paysans et des communautés d’origine africaine.

Colombie.jpg

Source : Amnesty International

10:13 Publié dans Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : colombie, foncier, terres |  Imprimer | | | | |  Facebook

Solutions proposées par le projet RESFOOD pour une « chaîne alimentaire durable et sûre »

Le 27 octobre dernier ont été présentées les solutions technologiques et les stratégies de gestion innovantes développées dans le cadre du projet RESFOOD pour réduire les consommations d’eau et de ressources tout au long de la chaîne alimentaire. Un article sur CORDIS recense ainsi :

- des solutions pour boucler le cycle de l’eau dans l’horticulture et la transformation alimentaire (développements informatiques, traitement par ultrafiltration et désinfection aux UV) ;

- un laveur pour aliments fraîchement découpés ;

- des méthodes de biodétection optique pour la détection rapide et en place de la concentration en micro-organismes dans l’eau ;

- un kit pour le profilage microbien de l’eau (profilage IS) ;

- ou encore des technologies de gestion d’irrigation optimisée, de recyclage de l’eau et de récupération des nutriments, et d’extraction écologique de substances de valeur à partir de sous-produits alimentaires.

Sources : CORDIS, RESFOOD

10:10 Publié dans Enseignement et recherche | Lien permanent | Tags : durable, chaîne alimentaire |  Imprimer | | | | |  Facebook

18/11/2015

Accord trouvé dans le cadre du Partenariat TransPacifique

Après cinq ans de négociations, les ministres du Commerce des douze pays parties au Partenariat TransPacifique (TPP) (Australie, Brunei Darussalam, Canada, Chili, États-Unis, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour, Vietnam) sont parvenus à un compromis le 5 octobre. En 2014, les pays membres recevaient 42 % des exportations agricoles américaines, soit 63 milliards de dollars. Avec cet accord, l’agriculture américaine devrait bénéficier d’ouvertures tarifaires, de la suppression de barrières sanitaires et phytosanitaires et du renforcement de la protection commerciale de la propriété intellectuelle des marques par les autres parties.

Ayant accepté de libéraliser 92 % de leurs lignes tarifaires pour les produits agricoles, les États-Unis ont obtenu en contrepartie de nouvelles ouvertures tarifaires, notamment au Japon, en Malaisie et au Vietnam qui représentent les principales opportunités pour les exportations agricoles américaines. Une ouverture de marchés spécifiques pour certains produits fait également partie du compromis, notamment pour les produits laitiers et la volaille au Canada. Des périodes de transition allant jusqu’à 30 ans et des mesures de sauvegarde (ex : poudre de lait entier et écrémé et certains fromages pour les États-Unis) sont prévues.

L’accord du TPP reprend l’accord Sanitaire et PhytoSanitaire (SPS) de l’OMC et y inclut de nouvelles règles. Il encourage également la coopération pour la reconnaissance des normes « agriculture biologique » entre les pays partenaires et fixe les conditions de coexistence entre marques commerciales, collectives ou de certifications et les indications géographiques, tout en prévoyant des conditions d’opposition à ces dernières. Le TPP est par ailleurs le premier accord de libre-échange incluant un volet sur les biotechnologies en agriculture, l’amélioration de la transparence des processus d’autorisation étant prévue.

Le TPP n’entrera en vigueur que si six des États parties, représentant au moins 85 % du PIB total des signataires, le ratifient (États-Unis et Japon représentant respectivement 65 % et 16,6 % de ce PIB), les autres membres pouvant alors se joindre au partenariat ultérieurement. Le texte complet du TPP devrait paraître dans les semaines à venir.

Christophe Malvezin, Service Agricole et Agroalimentaire, Ambassade de France aux États-Unis

Source : United States Trade Representative

11:11 Publié dans Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : partenariat transpacifique |  Imprimer | | | | |  Facebook

Un Brexit aurait des conséquences majeures pour les agriculteurs britanniques… et aussi pour la PAC

Alors que les citoyens britanniques auront à s’exprimer prochainement par voie référendaire sur leur souhait de voir le Royaume-Uni rester ou non membre de l’UE, une étude publiée par Agra Europe prédit des effets majeurs d’un Brexit sur l’agriculture du pays, et plus largement sur la PAC.

Avec une sortie de l’UE, les agriculteurs britanniques ne seraient plus éligibles aux subventions de la PAC. Malgré la mise en place probable d’un système d’aides nationales, les auteurs estiment, sur la base des analyses publiées par le gouvernement, que l’enveloppe annuelle des aides destinées aux agriculteurs passerait de 5,5 milliards à 1,5 milliard d’euros environ. Le rapport conclut que seules 10 % des exploitations britanniques seraient en mesure de survivre à un tel choc, en raison de la forte dépendance aux aides européennes, mais aussi de la baisse du prix du foncier qui s’ensuivrait. Les agriculteurs écossais seraient les plus affectés, ce qui pourrait contribuer à nourrir les tensions indépendantistes.

Le Brexit aurait aussi pour conséquence de rendre plus difficile le commerce de produits agroalimentaires avec les pays de l’UE. Or l’agriculture britannique est fortement dépendante des marchés communautaires. Dans la mesure où l’Irlande et les Pays-Bas ont de forts intérêts dans l’export vers le Royaume-Uni, un accord de libre-échange pourrait être négocié, mais les auteurs jugent que cela prendrait plusieurs années. L’incertitude engendrée serait susceptible de détourner les investissements privés, alors même que le pays accueille aujourd’hui plus de sièges de multinationales agroalimentaires que l’Allemagne, la France, la Suisse et les Pays-Bas réunis.

Enfin, la sortie du Royaume-Uni de l’UE aurait des effets sur la PAC. Sur le plan budgétaire, elle représenterait un coût pour les 27 autres États membres puisque la contribution nette du Royaume-Uni s’élève actuellement à 12 % du budget total. Sur le plan politique, un Conseil des ministres qui ne comprendrait plus le Royaume-Uni serait susceptible, selon les auteurs, d’affaiblir le camp des pays libéraux qui a poussé historiquement en faveur d’une orientation de la PAC vers le marché.

Alexandre Martin, Centre d’études et de prospective

Sources : The Guardian, Agra Europe

11:09 Publié dans 4. Politiques publiques, PAC | Lien permanent | Tags : brexit, pac |  Imprimer | | | | |  Facebook

17/11/2015

Afrique du Nord – Moyen-Orient à l’horizon 2050, vers une dépendance accrue aux importations agricoles

L’INRA et Pluriagri ont organisé le 28 octobre un colloque pour présenter les résultats d’une étude prospective sur la sécurité alimentaire en Afrique et au Moyen-Orient à l’horizon 2050. En se basant sur une analyse rétrospective de la période 1961-2011, ce travail propose des simulations en modulant les différentes composantes des bilans emplois-ressources des systèmes agricoles et alimentaires de la zone. Le modèle GlobAgri-Pluriagri, adaptation pour cette étude du modèle d’AgriMonde, est utilisé pour ce faire.

inra-pluriagri.jpg

L’étude développe tout d’abord deux scénarios tendanciels, réalisés à l’aide d’un prolongement de tendances pour le premier, et d’un prolongement de tendances avec accentuation des effets du changement climatique pour le second. Plusieurs scénarios alternatifs sont ensuite successivement construits :

- d’abord avec une évolution de l’offre domestique favorable, soit par compensation des effets du changement climatique par l’amélioration des rendements végétaux et des efficiences animales, soit par augmentation des surfaces irriguées ;

- puis avec une modification du niveau de la demande alimentaire : évolution démographique, rattrapage nutritionnel, combinaison des deux ;

- ensuite avec une modification des caractéristiques de la demande alimentaire, par une « occidentalisation » ou par un « retour » à la diète méditerranéenne ;

- enfin avec une limitation des pertes et des gaspillages.

Les simulations montrent que la dépendance alimentaire va s’accentuer (à l’exception de la Turquie dans certains scénarios), et ce d’autant plus que les effets du changement climatique seront importants. Par ailleurs, les différents leviers envisagés ne peuvent avoir d’impact signifiant seuls mais devraient être combinés. Ceci suppose la mise en place de politiques nationales fortes, ainsi que des mesures internationales vigoureuses en ce qui concerne le changement climatique. Ainsi, dans cette région du monde déjà dépendante à 40 % des importations pour se nourrir, l’étude donne l’occasion de s’interroger sur les leviers qui permettent de réduire ou à l’inverse qui risquent d’augmenter la facture alimentaire.

Claire Deram, Centre d’études et de prospective

Source : INRA

Pacte de politique alimentaire urbaine de Milan

Le 15 octobre, 100 villes des cinq continents ont signé le Pacte de politique alimentaire urbaine de Milan. Dans le cadre de l’exposition universelle, Milan a en effet voulu mettre en œuvre un protocole international engageant les grandes villes dans le développement de systèmes alimentaires durables et équitables. Pour ce faire la ville a, dès septembre 2014, mis en place et animé un réseau international de partage d’expériences, entre une quarantaine de grandes villes, dans l’objectif d’élaborer le contenu du pacte. L’initiative a également bénéficié du soutien de différentes organisations internationales telles que la FAO et les Nations unies.

Le texte est un engagement des villes à travailler au développement de systèmes alimentaires durables, inclusifs, résilients, sûrs et diversifiés. Il propose également un cadre d’action pour une politique alimentaire urbaine organisé en cinq thématiques techniques : assurer un environnement propice à une action efficace, assurer l’équité sociale et économique, appuyer la production alimentaire, l’approvisionnement et la distribution alimentaire, et prévenir le gaspillage. Chaque thématique regroupe des propositions d’actions stratégiques laissées au volontariat des villes participantes. Insistant sur la nécessité d’avoir une approche systémique globale et de favoriser le travail entre les différentes administrations de la ville, le texte ouvre de nombreux champs à investir : agriculture urbaine et péri-urbaine, agroécologie, circuits courts, politique des marchés publics, contribution du secteur informel, récupération et redistribution d’aliments, etc.

Cette initiative est un signal de plus de la volonté croissante des villes de se poser en tant qu’acteurs incontournables des systèmes alimentaires. À un niveau « local », cela se traduit par la multiplication des politiques et programmes alimentaires dans différents pôles urbains. Mais ces derniers se positionnent également de plus en plus sur la scène internationale, développant une « politique étrangère » et revendiquant leur place et des marges de manœuvre dans les débats et actions internationales.

Claire Deram, Centre d’études et de prospective

Source : Food Policy Milano

11:05 Publié dans 4. Politiques publiques, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : milan, pacte, politique alimentaire |  Imprimer | | | | |  Facebook

Statistique agricole, facteur humain et enjeux politiques : une perspective chinoise

La révolution technologique autour de la collecte et la gestion des données statistiques et non-statistiques a tendance à faire oublier l’importance du facteur humain dans la conception d’un bon système de statistique agricole. Publié dans la collection des Working Paper de l’IDDRI, l’analyse menée par Marie-Hélène Schwoob (voir sur cette auteure un autre billet sur ce blog) sur le système statistique agricole chinois est riche d’enseignement.

Suite à la crise des prix agricoles de 2008, la question de la transparence des marchés est revenue au centre des préoccupations internationales. Le Système d’Information sur les Marchés Agricoles (AMIS), créé en 2011 lors du G20, pallie ce problème dans la mesure des données disponibles. L’auteure montre qu’en Chine, les freins à la transparence statistique sont d’ordres humain et politique, et que les difficultés administratives, le consensus politique, les acteurs parapublics, les acteurs privés des marchés sont autant de paramètres qui influent sur la collecte, l’analyse et la transmission des données agricoles, en particulier de récolte, de prix et de stock. Par exemple, les cadres locaux, responsables entre autres de la collecte des données, sont évalués en fonction de leur capacité à atteindre des objectifs de production agricole régionale. Les données sur les stocks de grains, collectées par Sinograin, conditionnent également l’accès de cette agence à des subventions. Dans ces deux cas, il apparaît que les incitations financières liées aux gérants de bases de données ne favorisent pas la transparence et l’objectivité du système.

L’auteure identifie ensuite plusieurs pistes de changement. La participation accrue de la Chine aux instances de gouvernance internationale – OMC, PAM, FAO – devrait l’inciter à restructurer son système statistique vers plus de transparence. L’émergence du Big Data agricole sur les plus grosses exploitations chinoises (ex : capteurs pouvant informer sur les volumes collectés, sur l’état de la récolte) pourrait également susciter de nouveaux acteurs du recueil de données à grande échelle, perturbant encore plus les jeux d’acteurs actuels et les instances de gouvernance.

Gaétane Potard-Hay, Centre d’études et de prospective

Source : IDDRI

11:03 Publié dans Production et marchés | Lien permanent | Tags : chine, statistique agricole, données |  Imprimer | | | | |  Facebook

16/11/2015

Enseignements de l’enquête Emploi du temps sur la vie quotidienne en France depuis 1974

Le dernier numéro de la revue de l’Insee Économie et Statistique comporte un dossier sur l’enquête Emploi du temps 2010. Cette enquête, réalisée à cinq reprises depuis les années 1970, « décrit de façon précise l’usage que les individus font de leur temps, renseignant non seulement sur les activités effectuées, mais aussi leur durée, le moment et le contexte de leur déroulement ». Dans l’un des articles, Cécile Brousse compare quatre enquêtes (1974, 1986, 1998 et 2010) et « dresse un panorama historique des emplois du temps de la population des adultes vivant en zone urbaine ». Elle met notamment en évidence une diminution, de 10 heures par semaine, du temps de travail total (rémunéré ou non), chez les citadins : réduction des activités professionnelles chez les hommes, des activités domestiques chez les femmes.

Parmi les nombreux enseignements présentés, l’« offre de repas » est abordée. Le « temps moindre pour les femmes passé à faire la vaisselle (- 3 h par semaine) et à cuisiner (- 2 heures par semaine) » contribue à la baisse plus générale du temps domestique, sachant que celui que les hommes y consacre est en légère augmentation. Plusieurs facteurs expliquent cette baisse : « augmentation continue du taux de ménages équipés d’un lave-vaisselle » (de 5 à 45 % entre 1974 et 2010) et évolutions des ustensiles de cuisine (revêtement antiadhésif, silicone, robots ménagers) ; « augmentation du nombre de repas pris à l’extérieur », y compris dans les classes populaires et, pour la période récente, développement du portage des repas pour les personnes âgées ; « augmentation de la consommation de produits transformés », en lien avec l’évolution de l’équipement en congélateurs et fours à micro-ondes. Ainsi, « il semblerait que dans la période [...] récente, les pratiques alimentaires des Français se soient rapprochées de celles en vigueur dans les autres pays occidentaux (baisse de la durée de la confection des repas et du nombre de repas pris au domicile) ».

On retiendra également un encadré consacré à la vie quotidienne des ruraux, exclue de l’analyse générale car le champ de l’enquête de 1974 ne portait que sur des ménages urbains. Sur la période 1983-2010, C. Brousse montre que les modes de vie des ruraux et des urbains ont « connu les mêmes transformations », même si le rythme en a été différent.

Julia Gassie, Centre d’études et de prospective

Source : Insee

11:01 Publié dans Alimentation et consommation, Société | Lien permanent | Tags : insee, emploi du temps, modes de vie |  Imprimer | | | | |  Facebook