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18/12/2018

Commerce, origine des aliments et émissions de gaz à effet de serre de la consommation alimentaire de l'UE

Dans un article paru en décembre dans Global Food Security, des chercheurs européens ont développé une approche systémique pour évaluer l'empreinte carbone (émissions de gaz à effet de serre, GES) de la consommation alimentaire de l'Union européenne (UE), due non seulement à la production primaire, aux changements dans l'utilisation des terres, mais aussi au commerce international. En effet, celui-ci permet de relier les émissions et processus d'utilisation des terres afférentes des producteurs aux consommateurs, sur de grandes distances.

Les chercheurs rappellent qu'environ 19 à 29 % des émissions anthropiques totales de GES, à l'échelle mondiale, sont dus aux systèmes alimentaires. Ceux-ci présentent donc un grand potentiel d'atténuation des changements climatiques.

Émissions de GES d'origine alimentaire présentées par A) groupes d'aliments, B) pays origine (domestique, importé)

ges,empreinte carbone,consommation alimentaire,commerce international

Source : Global Food Security

Lecture : les catégories « viande, œufs » et « produits laitiers » comprennent également les émissions provenant de la production d'aliments pour animaux.

Les résultats montrent que les empreintes carbone de la consommation alimentaire diffèrent, d'un pays de l'UE à l'autre, avec des estimations allant de 610 kg CO2eq/tête/an pour la Bulgarie à 1 460 pour le Portugal. Ces différences sont principalement liées à la quantité de produits animaux consommés. Pour les auteurs, ceci confirme que la réduction de consommation de produits d'origine animale, en particulier de viande bovine, constitue un moyen efficace pour limiter les émissions de GES d'origine alimentaire.

Les chercheurs mettent aussi en exergue le rôle important du commerce international de produits alimentaires dans les émissions européennes de GES. En moyenne, plus du quart de l'empreinte carbone serait dû aux produits importés de pays tiers, en particulier des continents américain et asiatique. Dans la mesure où ce commerce joue un rôle de plus en plus important dans l'approvisionnement alimentaire mondial, la comptabilisation des émissions alimentaires devrait davantage en tenir compte, en particulier dans l'orientation des politiques alimentaires et d'atténuation des changements climatiques.

José Ramanantsoa, Centre d'études et de prospective

Source : Global Food Security

13/03/2018

Agir sur les consommations alimentaires : l'Argentine et le contexte latino-américain

Cet article, publié dans la revue Oilseeds & fats Crops and Lipids, analyse l'évolution des consommations alimentaires et des politiques publiques nutritionnelles en Amérique latine, et plus particulièrement en Argentine. En 2014, 60 % de la population de ce pays étaient concernés par des problèmes de surpoids ou d'obésité. Entre 1961 et 2011, si le nombre de calories consommées n'a pas augmenté, la composition du régime alimentaire a changé, en raison notamment de l'évolution des prix relatifs des aliments et du pouvoir d'achat : + 40 % de sucres, + 50 % d'huiles végétales, - 50 % de fruits et légumes, - 12 % de viandes, avec une part croissante des produits ultra-transformés.

L'article s'intéresse plus précisément à une expérience, réussie selon l'auteure, de remplacement des acides gras trans de l'huile de tournesol, en partie responsables des maladies non transmissibles (dont cardiovasculaires) liées au surpoids et à l’obésité. L'initiative « Argentina 2014 Libre de Grasas Trans », qui a servi de modèle dans d'autres pays latino-américains, est le résultat d'une collaboration entre l'Universidad Nacional de La Plata et Dow Agrosciences : elle a abouti au développement d'une nouvelle variété de tournesol riche en acide oléique, améliorant les qualités nutritionnelles des produits transformés sans incidence sur les prix à la consommation. 40 % des acides gras trans produits en Argentine ont ainsi été remplacés

Plus largement, en Amérique latine, les politiques nutritionnelles, dont l’ancienneté, la diversité et le degré de succès varient, ont été confrontées à la coexistence de l'insécurité alimentaire (faim, malnutrition, déficits en micronutriments) et de la surcharge pondérale qui touche, selon les pays, entre 38 % et 69 % de la population. Faute d'une définition d'une politique alimentaire et nutritionnelle cohérente, les efforts des États ont suivi une logique d'accumulation de mesures et d'actions qui, pour l'auteure, a nui à la réussite des stratégies dédiées.

Hugo Berman, Centre d'études et de prospective

Source : Oilseeds & fats Crops and Lipids

16/11/2015

Retour sur 50 ans de consommation alimentaire

En octobre, l’Insee a publié une note, dans sa collection Insee Première, intitulée Cinquante ans de consommation alimentaire : une croissance modérée, mais de profonds changements. Mobilisant plusieurs sources, dont les comptes nationaux en base 2010 et l’enquête Budget des familles 2011, cette publication montre que, depuis 1960, la part de la dépense de consommation consacrée à l’alimentation par les ménages français diminue et est passée de 34,6 % à 20,4 % en 2014 (soit 232 milliards d’euros), en lien avec l’augmentation du niveau de vie moyen. Sur cette période, si la consommation en volume par habitant a augmenté de 1,1 % par an en moyenne, cette dynamique est deux fois moins rapide que celle des dépenses de consommation prises dans leur ensemble alors que les prix connaissent une évolution similaire à ceux de l’ensemble de la consommation.

En cinquante ans, la composition du panier alimentaire (ie la composition de la dépense alimentaire à domicile) a fortement évolué : recul régulier de la part de la viande, des fruits et légumes, des pains et céréales, et des boissons alcoolisées ; croissance des plats préparés, produits sucrés et boissons non alcoolisées (cf. graphique ci-dessous). La viande reste la principale dépense (20 % du panier), mais est en diminution depuis les années 1980 : ce recul « provient à la fois de volumes et de prix moins dynamiques que ceux des autres composantes », et les crises sanitaires « ont aussi affecté la consommation, mais dans une moindre mesure » (effets de report de la viande incriminée vers d’autres viandes).

Composition du panier alimentaire en 1960, 1990 et 2004

insee-panier.jpg

Source : Insee

Cette publication s’intéresse également à l’influence du prix et du pouvoir d’achat sur la composition du panier alimentaire, montrant notamment que l’« intensité de la réaction des ménages aux évolutions de prix dépend […] de l’aliment considéré ». Sont traités par ailleurs l’influence des recommandations sanitaires sur la consommation des ménages, l’évolution de la consommation de vins et celle des dépenses hors domicile (passées de 14 % en 1960 à 26 % en 2014, soit 59 milliards d’euros). Enfin, on y trouvera une analyse des liens entre caractéristiques socioéconomiques des ménages et dépenses alimentaires (budget, composition du panier, consommation hors domicile).

Julia Gassie, Centre d’études et de prospective

Source : Insee

10:58 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : insee, consommation alimentaire |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/10/2014

L’USDA publie les données de consommation alimentaire des Américains, sur la période 2007-2010

L’United States Department of Agriculture (USDA) a publié, début octobre, une analyse des données de consommation alimentaire des Américains, portant sur la période 2007-2010 et comparant ces apports nutritionnels aux recommandations de l’USDA et du U.S. Department of Health and Human Services. Une distinction entre différents niveaux de revenus, âges et types de restauration est notamment effectuée. De manière générale, il apparaît que les Américains consomment trop de sucres ajoutés, de matières grasses solides et de sel, et insuffisamment de fruits, légumes (cf. graphe ci-dessous) et produits laitiers.

conso-USA.jpg

Source : USDA

 

10:37 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : etats-unis, usda, consommation alimentaire |  Imprimer | | | | |  Facebook