Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/04/2020

Agriculture 4.0 et outils d'aide à la décision

Computers and Electronics in Agriculture publie une revue de littérature sur les outils d'aide à la décision (OAD) en agriculture et agroalimentaire. Réalisée par des chercheurs de l'Universidad Politécnica de Madrid, elle confronte les descriptions disponibles dans les documents techniques aux prérequis essentiels d'une « agriculture 4.0 », à savoir les gains de productivité, l'utilisation raisonnable des intrants et ressources (eau, phosphore et pesticides), l'adaptation au changement climatique et la limitation du gaspillage alimentaire.

L'article présente en premier lieu quelques exemples de suites d'outils disponibles dans le commerce. Ainsi, IBM et The Weather compagny proposent un service, la Watson Decision Platform, qui collecte et analyse des données hétérogènes : images des parcelles, conditions météorologiques, état des sols, suivi des équipements, programmation des traitements et même évolution des marchés. Ce type de solution intégrée dessine un futur possible pour l'agriculture de précision, mais reste encore largement à évaluer. Les auteurs retiennent donc 13 projets pour lesquels existe une documentation transparente (architecture et contraintes, inputs, modèles et algorithmes utilisés, outputs).

Quatre OAD concernent la planification des chantiers et notamment la circulation dans ou au-dessus des parcelles (drones) ; six autres les décisions liées à l'irrigation et l'adaptation au changement climatique ; enfin, trois sont tournés vers l'optimisation des chaînes logistiques, notamment pour les livraisons. Une cotation de chaque outil, de 1 à 3 étoiles, permet aux auteurs de lister les défis à relever en matière de conception, en établissant un score pour 8 aspects. La scalabilité (capacité à évoluer vers un nombre croissant de missions), l'interopérabilité avec d'autres systèmes, les dimensions liées à la prévision, obtiennent de bons scores. En revanche, d'autres points sont encore à améliorer. Ainsi, la prise en compte dynamique des aléas, la capacité à ajuster les plans en cas d'erreurs ou d'accidents, et même l'accessibilité et l'expérience utilisateur (ex. : interfaces graphiques), paraissent pour le moment négligées, de même que le calibrage à partir de dires d'experts et l'exploitation des séries de données passées.

Florent Bidaud, Centre d'études et de prospective

Source : Computers and Electronics in Agriculture

19:06 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Agriculteurs | Lien permanent | Tags : agriculture 4.0, oad |  Imprimer | | | | |  Facebook

14/04/2020

Les défis de la filière palmier à huile en Côte d'Ivoire

Farm a consacré, en février, une note aux enjeux de la filière palmier à huile en Côte d'Ivoire. Elle est le résultat des rencontres, en France, de l'interprofession ivoirienne (2018), d'une mission sur le terrain de Farm (2019) incluant des enquêtes réalisées par l'ONG Solidaridad, et d’un atelier de réflexion prospective (2019).

La filière palmier à huile comprend 40 000 planteurs, associés en 32 coopératives réunies en fédération (FENACOPAH-CI). Elle couvre 250 000 ha (dont 175 000 en gestion villageoise et 75 000 en gestion industrielle), produisant au total 2,1 millions de tonnes de palme par an. La productivité des plantations industrielles (en t/ha) est le double de celle des plantations villageoises. La production locale d'huile brute (450 000 tonnes), par 36 unités employant plus de 21 000 personnes, couvre l'essentiel des besoins nationaux, l'importation n'en concernant que 11 % (en 2017-2018). Les exportations ont progressé de 131 % entre 2007-2008 et 2017-2018, principalement vers d'autres pays d'Afrique subsaharienne. La filière fait vivre, directement ou indirectement, deux millions de personnes (10 % de la population).

L'étude propose une analyse rétrospective (2007-2018) et prospective (horizon 2030), centrée sur l'interaction des acteurs de la filière : planteurs, industriels, coopératives, interprofession, État, ONG, bailleurs de fonds internationaux.

Projections à 2030 de la production, de la consommation, des importations et exportations d'huile de palme en Côte d'Ivoire

Palme.jpg

Source : Farm

Les défis auxquels la filière sera confrontée sont nombreux et complexes : hausse de la demande mondiale, productivité et compétitivité dans un contexte de concurrence asiatique et européenne (dans ce cas, autres huiles végétales, en particulier de tournesol), création d'emplois et réduction de la pauvreté, protection de l'environnement, déforestation. L'étude propose des clés pour consolider le secteur tant sur le marché intérieur que par rapport à la concurrence internationale. Sont identifiés la régularisation foncière des plantations villageoises, la consolidation financière des coopératives en tant que vecteur d'assistance et d'appui technique, ou encore le recours à la contractualisation entre production et transformation, visant une meilleure répartition de la valeur. Le renforcement de l'application des mesures de protection de la forêt, une démarche de certification environnementale pour répondre aux exigences croissantes des consommateurs et, enfin, l'appui technique et financier des bailleurs de fonds internationaux aux politiques publiques sont d'autres pistes identifiées.

Hugo Berman, Centre d'études et de prospective

Source : Farm

19:04 Publié dans Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : palmier a huile, palme, cote d'ivoire |  Imprimer | | | | |  Facebook

Élevage multi-espèces et durabilité

Des chercheurs européens ont publié, dans la revue Agricultural Systems, une synthèse consacrée à l'élevage multi-espèces et à sa contribution au développement durable. Les auteurs se sont intéressés aux élevages associés, pâturants ou de plein air, pour lesquels les synergies sont les plus significatives, sous l'angle des trois piliers de la durabilité.

Concernant le pilier environnemental, ils mettent en avant un meilleur usage des ressources et un accroissement de la biodiversité. Les différentes espèces élevées ont en effet des niches alimentaires souvent complémentaires : leurs régimes ne se recouvrent pas totalement, dans les espèces ou dans les façons de les consommer. Ces consommations différentes permettent un pâturage plus homogène des surfaces et des espèces, et réduisent les zones de refus. Le co-pâturage de chevaux et de bovins bénéficie ainsi à ces derniers, par un bon développement du trèfle sur les surfaces broutées à ras par les équins. Sur la même pâture, deux espèces complémentaires allègent la compétition entre individus pour les ressources favorites, conduisant à de meilleures prises alimentaires. Ces mécanismes sont favorables à la diversité végétale des prairies, mais aussi à l'ensemble de la biodiversité de ces écosystèmes.

Exemples de systèmes d'élevage multi-espèces

Elevage.jpg

Source : Agricultural Systems (crédits photo : Severin Hübner et Sophie Prache)

Pour le pilier économique, les systèmes d'élevage associés montrent une meilleure productivité technique, par exemple avec truies et bovins sur les mêmes prairies. Une gestion fine des calendriers de pâturage est toutefois nécessaire pour tirer pleinement bénéfice des concurrences et complémentarités. La rentabilité des élevages associés peut profiter de ces gains techniques et d'économies de gamme liées à l'usage conjoint du parc matériel (ex. : fenaison ou contention), voire des bâtiments. Comme les autres systèmes de production diversifiés, ils sont moins exposés aux aléas et aux fluctuations, permettent un étalement des revenus dans l'année et une multiplication des débouchés. En contrepartie, ces systèmes plus complexes sont techniquement exigeants et la commercialisation des animaux, dans différents circuits, peut être chronophage.

Enfin, concernant le pilier social, la diversification, si elle nécessite une organisation fine des tâches, permet un étalement des pics de travail et un allègement des contraintes. Ces élevages multi-espèces méritent donc des travaux de recherche et de conseil dédiés pour faciliter leur développement.

Jean-Noël Depeyrot, Centre d'études et de prospective

Source : Agricultural Systems

19:01 Publié dans Exploitations agricoles | Lien permanent | Tags : élevage, multi-espèces, durabilité |  Imprimer | | | | |  Facebook

Élevage et urbanité dans le monde, des enjeux différenciés

L'agriculture urbaine est souvent rapportée à sa seule dimension végétale, la question de l'élevage restant peu traitée dans le débat scientifique actuel. Pourtant, l'élevage urbain est très présent dans de nombreux pays et tend parfois à revenir là où il avait disparu, porté par de nouveaux besoins. Publié dans la revue Territoire en mouvement, cet article dresse un panorama des enjeux de cet élevage à travers le monde. En effet, 10 % des différents cheptels seraient élevés en ville, avec des concentrations différentes en fonction des régions.

Dans les économies développées, la réémergence de l'élevage urbain est portée par la réflexion des villes sur leur autonomie alimentaire et par une revalorisation de ses fonctions éducatives, sociales (ex. : mini-fermes urbaines, réappropriation citoyenne de l'espace urbain) et paysagères (ex. : éco-paturage dans 500 communes en France). Dans une logique d'économie circulaire, on assiste à une technologisation des flux et des processus, permettant en particulier le retraitement des déchets alimentaires, à des échelles industrielles, pour l'alimentation animale : c'est le cas pour des élevages de porcs ou de poissons (aquaponie) à Hong-Kong ou Jakarta. Dans les économies les moins avancées, l'élevage urbain génère un complément de revenus ou assure un accès à des protéines animales à moindre coût. À l'échelle des filières, il permet une proximité avec les lieux de consommation (abattoirs, marchés) lorsque la chaîne du froid est déficiente. Dans ces contextes, les enjeux socio-économiques et sanitaires sont forts. Dans les économies émergentes, on observe aussi l'apparition d'installations intensives de valorisation des déchets alimentaires en zones péri-urbaines, où la question du maintien des surfaces d'élevage sous pression urbaine se pose également (ex. : ceinture verte d'Hanoï).

En conclusion, les auteurs proposent un agenda de recherche interdisciplinaire sur l'élevage urbain en identifiant cinq enjeux : i) de santé publique (zoonoses), ii) d'accès à l'alimentation, iii) socio-économiques, iv) culturels et cultuels associés à l'animal en ville, v) de l'intégration agriculture-élevage dans l'aménagement urbain (relocalisation de l'alimentation, économie circulaire).

Claire Bernard-Mongin, Centre d'études et de prospective

Source : Territoire en mouvement. Revue de géographie et aménagement

18:58 Publié dans Agriculteurs, Société | Lien permanent | Tags : élevage, villes, élevage urbain |  Imprimer | | | | |  Facebook

13/04/2020

Pertes économiques liées aux mammites en élevage bovin laitier

Publié récemment dans Frontiers in Veterinary Science, un article évalue l'impact économique des mammites pour les élevages de vaches laitières. Premières pathologies en fréquence dans ces élevages, elles sont responsables de coûts et de pertes d'exploitation, du fait des analyses bactériologiques (identification de la ou des bactéries responsables, antibiogramme) et cytologiques (comptage cellulaire dans le lait) à réaliser pour poser le diagnostic, des traitements, du surplus d'activité de l'éleveur, de la destruction du lait pendant la durée de la maladie et après le traitement, de l'abattage éventuel de l'animal, etc.

Les auteurs ont réalisé une méta-analyse d'articles en langue anglaise décrivant les pertes économiques liées à des mammites bovines, publiés jusqu'en juin 2019 dans trois bases (PubMed, ISI Web of Science, Google Scholar). À partir d'un corpus initial de 1 566 articles, plusieurs phases de sélection ont permis d'en sélectionner 9, représentant 82 cas. Les critères d'inclusion de ces publications étaient la présence d'une mammite clinique (exclusion des formes subcliniques), la mention des pertes financières par cas de mammite ou par année et par vache, la limitation à des pays de la zone climatique tempérée, et des données postérieures à 1990.

Les résultats montrent une forte corrélation avec l'étiologie : si l’impact financier moyen est de 224 € par cas, il est de 101 € pour des mammites dues à des bactéries Gram + et de 457 € pour celles provoquées par une bactérie Gram -. Plus précisément, il est en moyenne de 74 € si la bactérie responsable est Staphylococcus aureus, de 79 € pour St. coagulase -, de 121 € pour Streptococcus sp. et de 428 € pour Escherichia coli.

Les auteurs relèvent toutefois plusieurs problèmes liés aux articles retenus, et donc à la méta-analyse qui en est issue. Tout d'abord, l'interaction avec d'autres maladies dans ces pertes est rarement mentionnée. D'autre part, se limiter aux coûts et pertes engendrés à court terme par une maladie pourrait être trompeur : si les mammites dues à des bactéries Gram - ont un coût très supérieur à celles à Gram +, les conséquences à moyen et long termes de ces dernières ne sont pas prises en compte. De même, le coût de l'abattage est sous-valorisé car il ne devrait pas se limiter au seul coût de l'animal. Enfin, des paramètres comme le prix du lait ou le coût du travail sont peu inclus. Pour les auteurs, une méthode normée permettrait de réduire ces limites à l'avenir.

Franck Bourdy, Centre d'études et de prospective

Source : Frontiers in Veterinary Science

Alimentation et nutrition dans les départements et régions d’Outre-mer, Caroline Méjean (dir.)

IRD.jpg

Cet ouvrage, publié en mars 2020, est le résultat d’une expertise collective conduite par un collège pluridisciplinaire d’experts. En s'appuyant sur une synthèse des connaissances disponibles, ils formulent des recommandations relatives à l’action publique, ainsi qu'en matière d'études et de recherches. Sociétés à dominante agricole il y a encore cinquante ans, les Départements et régions d'Outre-mer (DROM) ont été profondément transformés par la tertiarisation de l’économie et la consommation de masse. À partir des années 1980, ces changements ont produit des évolutions des pratiques alimentaires (« transition nutritionnelle »), avec le passage de sous-nutritions prédominantes à une prépondérance des risques liés au surpoids.

Trois grandes caractéristiques des régimes alimentaires ultra-marins ressortent de l’étude. D'abord, dans l’ensemble des territoires, la consommation de féculents et d’aliments végétaux recule au profit des protéines animales, des lipides et des glucides rapides, contribuant à la surreprésentation de maladies chroniques (ex. : diabète) par rapport à la situation métropolitaine. En deuxième lieu, les DROM se distinguent par un recours plus important à l’autoconsommation, en particulier pour les ménages les plus modestes. Enfin, si le « bien manger » reste largement associé à la satiété, les populations les plus aisées montrent un intérêt grandissant pour les aliments locaux et pour les produits issus de l’agriculture biologique, considérés comme meilleurs pour la santé.

Ces grandes tendances sont notamment façonnées par l’offre alimentaire (voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog). La faible couverture des besoins par la production locale participe d’un modèle économique orienté vers l’importation. Dans certains cas, des études ont constaté une teneur en sucre de produits importés significativement supérieure à celle observée dans l’hexagone.

Bilan des disponibilités énergétiques et structure nutritionnelle des importations alimentaires des DROM en 2015

IRD3.jpg

Source : IRD

Pour accélérer l'adoption de régimes alimentaires plus équilibrés, les experts développent longuement diverses recommandations. Par exemple, ils préconisent un soutien public des producteurs agricoles locaux en contrepartie d’engagements sur les qualités nutritionnelles des produits, ainsi que le développement des restaurations scolaire et professionnelle, et leur approvisionnement en circuits courts.

Nathalie Kakpo, Centre d'études et de prospective

Lien : IRD

18:54 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : outre-mer, alimentation, nutrition, ird, drom |  Imprimer | | | | |  Facebook

Qualité nutritionnelle des achats alimentaires en France : évolution des inégalités entre 1971 et 2010

Dans le dernier numéro d’Économie & Statistique, publié début avril 2020, un article analyse, sur quatre décennies, l'évolution de la qualité nutritionnelle des achats alimentaires des Français, destinés à la consommation à domicile. Si la part de l'alimentation baisse dans les budgets des ménages (40 % en 1950, 15,6 % en 2017), des différences sont documentées selon le revenu, le niveau d'éducation, la catégorie socioprofessionnelle, etc. Les auteures proposent ici une analyse sur longue période, considérant les grands groupes d'aliments et la qualité nutritionnelle selon le revenu et le niveau d'éducation. Elles mobilisent pour cela les données de l'enquête Consommation alimentaire (Insee) jusqu'en 1991, puis ensuite du panel Kantar Worldpanel.

À l'échelle nationale, le contenu calorique des achats destinés à la consommation à domicile a augmenté, passant de 2 084 kcal/pers/jour en 1969 à 2 222 kcal/p/j en 2010. L'analyse par groupes d'aliments montre également une diminution des catégories « traditionnelles » (pain-pâtes-riz, pommes de terre et légumineuses, etc.) au profit de produits transformés (produits laitiers, plats préparés, etc.). L'utilisation d'un score d'adéquation aux recommandations nutritionnelles (score MAR) met en évidence une amélioration de la qualité nutritionnelle des achats, croissante jusqu'en 2003, puis stagnant. La diminution des produits denses en calories et pauvres en nutriments peut l'expliquer.

Entre 1969 et 2010, évolution des achats de yaourts, fromages et desserts lactés (gauche), et de produits et boissons sucrés (droite), exprimés en g/2 000 kcal

Conso1.jpg

Source : Insee

Au niveau des ménages, les auteures montrent que les inégalités, fortes au début des années 1970, sont beaucoup moins marquées en 2010. Selon le revenu, les différences portent plus sur la qualité nutritionnelle que sur le contenu calorique. Les ménages ayant les niveaux de revenus les plus élevés ont des achats présentant une meilleure qualité nutritionnelle, même si les différences se réduisent avec le temps. Selon le niveau d'éducation, il apparaît que les inégalités tendent à s'estomper en 2010 alors qu'elles étaient marquées au départ. La consommation de protéines animales en est une illustration (figure ci-dessous).

In fine, en dépit de la dynamique générale de convergence, les auteures soulignent que des inégalités nutritionnelles en fonction du revenu subsistent, les politiques alimentaires et de santé restent ainsi importantes pour atténuer les inégalités sociales.

Déviation, par rapport à la moyenne ( %), du contenu en protéines animales des achats pour l'alimentation à domicile, selon le revenu (gauche) et le niveau d'éducation (droite)

Conso2.jpg

Source : Insee

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Insee

Application d'échanges de produits alimentaires, gaspillage et émissions de gaz à effet de serre

Un article publié en mars dans Nature Communications estime les impacts sociaux et environnementaux de l'utilisation d'OLIO, application d'échanges entre particuliers de produits alimentaires proches de la date de péremption ou achetés en trop. Lancée en 2015, elle rassemble à ce jour 700 000 utilisateurs dans le monde, dont 73 % au Royaume-Uni. L'étude porte sur la région du Grand Londres et s'appuie sur des données couvrant 19 mois (avril 2017 - octobre 2018).

Les produits enregistrés sur la plate-forme sont regroupés, par une méthode de classification automatique, en 13 catégories selon leurs caractéristiques (frais, congelé ou sec, valeurs nutritionnelles, etc.). Pour chaque échange, des recoupements sont effectués avec les données du recensement britannique pour approcher les caractéristiques sociales des individus. De même, des données géographiques, déclarées dans l'application, permettent d'estimer les émissions de gaz à effet de serre (GES) résultant des déplacements des protagonistes, reconstitués grâce à l'API HERE. 6 scénarios de transport sont ensuite testés, selon le mode choisi (ex. : voiture uniquement) et le niveau de rationalisation avec d'autres déplacements.

Au cours des 19 mois, 90 tonnes d'aliments ont été échangées, soit 60 % des produits proposés sur l'application, pour une valeur de 750 000 £. Quel que soit le scénario de transport, le recours à ce système d'échanges a un niveau d'émissions de GES plus bas que l'achat des quantités équivalentes dans le commerce, permettant d'éviter le rejet de 87 à 156 t CO2eq. Par ailleurs, les échanges ont principalement lieu entre personnes à faibles revenus, mais disposant d'un haut niveau d'études : le développement de ce type de plateforme aurait donc un potentiel limité de réduction de l'insécurité alimentaire (laquelle touche 10 % des Britanniques). Enfin, étant donné que sont gaspillés 124 à 154 kg/pers/an au niveau des magasins et de la consommation finale (soit 10 à 25 % des dépenses alimentaires des ménages), ce type d'applications représente, pour les auteurs, une perspective intéressante d'optimisation des ressources. Ils soulignent toutefois des freins pour les utilisateurs : temps et investissement personnel pour proposer un produit de valeur faible ou nulle ; réticence à consommer une denrée de « seconde main » ; offre limitée en volume et en diversité.

Nombre et pourcentage d'échanges par catégorie de produits alimentaires proposés sur l'application, en fonction du type d'utilisateur

Applis.jpg

Source : Nature Communications

Lecture : en abscisses, de gauche à droite : produits de boulangerie ; aliments dits « de base » (farine, boîtes de conserve, huile, condiments, etc.) ; fruits, légumes et aromates ; plats préparés ; sandwiches ; snacks ; boissons (autres que thé ou café) ; thé et café ; autres (pouvant intégrer plusieurs catégories) ; produits laitiers ; protéines animales (viande et substituts, œufs, etc.) ; produits congelés ; aliments pour bébé.

En jaune foncé, produits proposés et échangés par les bénévoles de l'application ; en jaune clair, par les autres utilisateurs ; en gris foncé, produits proposés par les bénévoles n'ayant pas trouvé preneur ; en gris clair, produits proposés par les autres utilisateurs n'ayant pas trouvé preneur.

Aurore Payen, Centre d'études et de prospective

Source : Nature Communications

18:46 Publié dans Alimentation et consommation, Environnement | Lien permanent | Tags : applications, gaspillage, ges |  Imprimer | | | | |  Facebook

10/04/2020

L'agriculture intensive impacte négativement la composition des populations d'oiseaux sur le long terme

L'agriculture est l'une des causes principales de perte de biodiversité, mais elle est aussi un levier majeur pour sa conservation. Des études récentes ont montré que certains paysages agricoles pouvaient abriter une forte biodiversité. Toutefois, les effets à moyen et long termes sont encore peu connus. Dans un article publié en février dans la revue Nature, des chercheurs ont analysé l'impact des monocultures intensives sur la composition des communautés avicoles au Costa Rica. Pour cela, ils ont collecté pendant 18 ans (2000-2017) des données sur les communautés d'oiseaux, dans quatre grands écosystèmes du pays (forêts sèches de plaine, forêts humides de plaine, de moyenne altitude et de basse montagne), pour trois types d'occupation des sols (forêts naturelles, agricultures diversifiées et intensives). Au total, ils ont recueilli plus de 281 000 observations d'oiseaux, de 510 espèces différentes, et les ont combinées avec des données sur le climat et la végétation.

Cinq résultats se dégagent de l'analyse de ces données. Tout d'abord, les espèces d'oiseaux sont plus nombreuses dans les forêts naturelles et dans les milieux agricoles diversifiés que dans les monocultures (52 % de moins qu'en forêt). De plus, la composition des communautés d'oiseaux évolue au fil du temps dans les paysages agricoles, en particulier dans les zones de monocultures, alors qu'elle se maintient dans les forêts naturelles (figure ci-dessous). Ces changements s'expliquent notamment par des modifications de l'abondance relative des espèces : baisse de 28 % du nombre de nectarivores et augmentation de 19 % des granivores.

Évolution de la composition des communautés d'oiseaux (a) dans les forêts naturelles (b), les milieux agricoles diversifiés (c) et les monocultures (d)

Oiseaux1.jpg

Source : Nature

Lecture : le graphique de gauche montre l'évolution de l'indice de Bray-Curtis qui mesure la similarité de la communauté d'oiseaux au temps t par rapport à l'année 2000. Les graphiques de droite représentent les tendances temporelles moyennes pour cet indicateur. L'ombrage indique un intervalle de confiance de 95 %. Les déviations positives ou négatives indiquent des tendances de long terme.

Si le nombre d'espèces observées et l'abondance totale en oiseaux ne diminuent pas, les auteurs constatent en revanche un déclin du nombre d'espèces endémiques et menacées en monocultures (figure ci-dessous). Enfin, ils montrent que dans ces milieux, les changements de climat (précipitations et températures) et de végétation influencent la composition des communautés d'oiseaux, ce qui n'est pas le cas dans les forêts naturelles et les milieux agricoles diversifiés. Ces résultats confirment que la transition écologique de l'agriculture est un des leviers pour préserver la biodiversité avicole.

Évolution du nombre d'espèces endémiques et menacées dans les forêts naturelles (a), les milieux agricoles diversifiés (b) et les monocultures (c)

Oiseaux2.jpg

Source : Nature

Estelle Midler, Centre d'études et de prospective

Source : Nature

18:32 Publié dans Environnement | Lien permanent | Tags : oiseaux, agriculture intensive, biodiversité |  Imprimer | | | | |  Facebook

Eau et changement climatique : rapport de l'Unesco

L'Unesco a publié, en mars, un rapport rappelant que la gestion de l'eau, abordée généralement sous l'angle de l'insuffisance, est aussi un levier incontournable pour s'adapter au changement climatique et atténuer ses effets. Face à la lenteur de l'atteinte des objectifs mondiaux en matière climatique (ODD, notamment n° 2, 6, 13 et 15, Accord de Paris, Cadre de Sendai), le rapport se veut un guide d'aide à l'action concrète et présente des initiatives venant du monde entier.

En complément des enjeux liés à la gestion des ressources en eau, aux infrastructures, aux écosystèmes, aux catastrophes naturelles, à la santé humaine, à l'énergie et à l'industrie, le rapport se penche sur les questions d'alimentation et d'agriculture. Selon les auteurs, le secteur agricole doit progresser davantage vers « l'agriculture intelligente face au climat » (AIC), qui vise à maintenir la croissance de la production agricole tout en limitant le recours aux intrants et les émissions de gaz à effet de serre. Pour cela, il convient selon eux d'aborder la question de l'eau à travers deux objectifs : faire évoluer les modes de production actuels pour mieux gérer les pénuries et les excès ; décarboner l'agriculture par des mesures réduisant les émissions de gaz à effet de serre et renforçant la disponibilité en eau. Entre autres, ils encouragent l'irrigation, notamment pour les régions et cultures dépendant fortement des précipitations.

Pourcentage de la superficie équipée pour l'irrigation

Eau3.jpg

Source : Unesco

Le rapport examine également plusieurs questions transversales, à commencer par la nécessité d'agir en croisant les enjeux sectoriels listés ci-dessus. Par exemple, l'agriculture de conservation permet de stocker davantage d'eau, de nutriments et de carbone dans les sols, aidant ainsi à la diversité et la richesse des écosystèmes. La diminution du gaspillage alimentaire permettrait, quant à elle, de réduire la quantité d'eau utilisée par l'agriculture (69 % des prélèvements mondiaux). Dans ce but général d'interconnexion des enjeux sectoriels, les auteurs appellent à renforcer la coopération entre communautés de l'eau et du changement climatique, à la participation du public aux politiques climatiques, et à accroître l'effort de financement global, aujourd'hui insuffisant pour atteindre les objectifs mondiaux de disponibilité de l'eau.

Réponses locales de l'agriculture intelligente liées à l'eau

Eau1.jpg

Source : Unesco

Enfin, les auteurs tracent quelques projections régionales. Pour l'Europe, ils mettent l'accent sur les risques liés à l'évolution des précipitations et sur la nécessité de surmonter certaines difficultés politiques pour gérer efficacement les bassins transfrontaliers.

Vincent Hébrail-Muet, Centre d'études et de prospective

Source : Unesco

18:29 Publié dans Climat, Environnement | Lien permanent | Tags : unesco, eau, changement climatique |  Imprimer | | | | |  Facebook

Impact des appellations d’origine contrôlée sur la qualité des vins français : une approche historique

Publié en mars 2020 par l'Unité mixte de recherche SMART-LERECO (INRAE-Agrocampus Ouest), un document de travail analyse l'impact des appellations d’origine contrôlée (AOC) sur le prix en France et la qualité des vins français, sur la période 1907-1969. Les données proviennent des statistiques agricoles annuelles pour les prix des vins par département et des archives municipales pour les surfaces éligibles à l’AOC. Cette publication revêt un intérêt particulier dans un contexte où les signes officiels de la qualité sont questionnés : la multiplication des labels diminue leur lisibilité tandis que l’association entre qualité et origine géographique s’avère mal adaptée à l’exportation (cf. sur ce sujet, une note du CAE).

Les auteurs retracent l’évolution du système d’appellation des vins français sur la période étudiée. Traditionnellement, la qualité était identifiée par des appellations simples non soumises à des contrôles officiels. Malgré différentes réformes, ce système a conduit, au début des années 1930, à ce que certains auteurs ont qualifié de « scandale des appellations », à savoir la prolifération de mentions non garanties et l’érosion concomitante de la réputation de certaines appellations historiques. En 1935, la loi relative à la défense du marché des vins crée donc les AOC, dont l’objectif est de garantir la qualité des produits à travers une codification des pratiques culturales et un contrôle officiel.

L'étude analyse aussi l’impact des AOC sur le prix et la qualité des vins français. Pour cela, les auteurs distinguent les départements « AOC » et « non AOC » selon l’importance de leurs surfaces éligibles. À partir d’une analyse économétrique, ils montrent que dans les départements comptant une production importante sous appellation, le prix de vente des vins est supérieur de 42 % à celui dans les départements « non AOC » (voir graphique). Pour autant, cela ne signifie pas que la loi ait eu un impact sur la qualité. Le développement de ces appellations peut induire une baisse des quantités produites et donc une hausse du prix, à qualité inchangée, du fait des surfaces maximum autorisées ou du déclassement de certains vins dans des gammes inférieures. Cependant, après avoir testé ces hypothèses, les auteurs concluent que l’augmentation du prix constatée reflète bien celle de la volonté à payer des consommateurs, permise par l'amélioration de la qualité.

Évolution comparée du prix moyen des vins entre les départements « AOC » et « non AOC » (1907-1969)

Vins.jpg

Source : AgEcon Search

Raphaël Beaujeu, Centre d'études et de prospective

Source : AgEcon Search

18:14 Publié dans Production et marchés | Lien permanent | Tags : vin, aoc, qualité |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/04/2020

Décrire et analyser les systèmes de connaissances et d'innovations forestières en Europe

Par analogie avec les Agricultural knowledge and innovation systems (AKIS), une équipe de chercheurs propose, dans un article publié dans Land Use Policy, une méthodologie et une analyse du système de connaissances et d'innovations en matière de gestion forestière, couvrant dix pays européens dont la France. Ils se sont appuyés sur les travaux menés dans le cadre d'une action COST (Coopération européenne en science et technologie), intitulée Forestry land ownership changes in Europe: significance for management and policy (FACESMAP). Celle-ci a permis de réunir, à de nombreuses occasions (ateliers, formations, publications conjointes, etc.), des experts forestiers de différents pays européens, couvrant un ensemble diversifié de disciplines.

Après une large analyse documentaire (réglementations nationales et européennes, rapports d'audit des services de conseil forestier, bibliographie scientifique, etc.), les auteurs ont mobilisé les sources statistiques nationales pour brosser le portrait de la propriété forestière en Europe. Enfin, ils ont complété les éléments recueillis auprès des groupes d'experts par des entretiens ciblés : auteurs des rapports nationaux de l'action COST, gestionnaires forestiers (services publics, coopératives, experts forestiers certifiés, etc.), forestiers.

Cadre analytique utilisé pour cartographier les composants du FOKIS (Forest knowledge and information systems)

FOKIS1.jpg

Source : Land Use Policy

Au cours de cette analyse, qui mériterait d'être approfondie et complétée par un volet d'évaluation, les auteurs ont dégagé cinq tendances. Tout d'abord, les systèmes sont plus souvent participatifs et négociés, s'appuyant sur les propriétaires forestiers désormais reconnus comme détenteurs de savoirs. Ensuite, les systèmes contraignants administrés par l'État laissent la place à des mesures incitatives et à des modes de communication plus inclusifs. Troisièmement, répondant à la demande politique, les actions de conseil, longtemps ciblées sur la production de bois, s'élargissent aux autres services écosystémiques. Progressivement, la fourniture de prestations de conseil est passée du secteur public au secteur privé, avec une concurrence accrue entre organismes. Enfin, le développement des technologies de communication favorise l'accès des propriétaires à l'information et, donc, leur autonomie de décision.

Ainsi, pour les auteurs, cette meilleure compréhension du système de connaissances devrait permettre d'adapter les politiques visant à accroître la motivation des propriétaires forestiers privés à gérer et exploiter les forêts.

Cartographie du FOKIS dans les pays européens étudiés

FOKIS2.jpg

Source : Land Use Policy

Muriel Mahé, Centre d'études et de prospective

Source : Land Use Policy

18:09 Publié dans Enseignement et recherche, Forêts Bois | Lien permanent | Tags : forêts, fokis, connaissances, innovations |  Imprimer | | | | |  Facebook

L'ingénierie territoriale au service de la transition agricole et alimentaire

Dans un rapport publié fin février, les gions de France et l'association RESOLIS présentent 25 mesures régionales emblématiques pour accompagner la transition agricole et alimentaire. Ces mesures, choisies parmi un échantillon de 100 fiches descriptives recensées auprès de ces collectivités territoriales en 2019, sont classées en fonction des cinq axes énoncés dans le Livre blanc des Régions pour une agriculture durable et une alimentation responsable paru en décembre 2018. Plus d'un tiers des dispositifs cherchent à agir sur la structuration de filières et la mise en réseau d'acteurs, et la plupart utilisent l'outil des subventions (42 %), pour des projets dont les budgets varient généralement entre quelques centaines de milliers et plusieurs millions d'euros.

Répartitions des dispositifs selon les cinq axes du Livre Blanc

Regions.jpg

Source : Régions de France

L'intérêt des Régions est particulièrement marqué pour l'axe « Simplifier l’accès aux soutiens publics et les réorienter vers la transition en partant des projets d’acteurs et des territoires » : il regroupe 41 % des mesures répertoriées. Si 60 % des acteurs soutenus par ces dispositifs viennent du secteur de la production agricole, les projets font aussi appel à une variété d'acteurs publics et privés. Ainsi, le dispositif Alterna (Nouvelle Aquitaine) mobilise des crédits publics régionaux et européens (FEADER, fonds Juncker) pour favoriser l'accès au financement pour les projets risqués ou pour les nouvelles entreprises sans historique de crédit, en allégeant les conditions et exigences en cas de garanties insuffisantes : le dispositif est déployé en partenariat avec trois banques qui proposent et octroient les prêts, et avec des « points relais » variés (chambres d'agriculture, coopératives, associations, fédérations de producteurs, etc.). D'autres mesures font aussi la part belle aux associations d'acteurs (chambres d'agriculture, instituts techniques et de recherche, fermes expérimentales, etc.), à l'expérimentation et au portage des projets par les acteurs locaux. Il s'agit, par exemple, du soutien de collectifs d'agriculteurs rassemblés autour de la réduction de l'impact environnemental (sols, émissions de gaz à effet de serre, etc.) en Bretagne, ou de la recherche d'une autonomie protéique pour les exploitations d'élevage dans les Pays de la Loire. Ces mesures illustrent l'évolution actuelle de l'ingénierie territoriale face aux enjeux de la transition, en particulier pour essayer de déverrouiller les blocages économiques et financiers.

Marie-Hélène Schwoob, Centre d'études et de prospective

Source : Régions de France

18:06 Publié dans 4. Politiques publiques, Territoires | Lien permanent | Tags : ingénierie territoriale, transition, régions |  Imprimer | | | | |  Facebook

08/04/2020

20 ans de certification de la gestion des forêts tropicales : quels enseignements ?

Des chercheurs de l'université de Wageningen ont récemment publié, dans Forest Policy and Economics, un bilan de la certification Forest Stewardship Council (FSC) en forêt tropicale, initiée en 1993 et principal standard mis en œuvre dans cette zone. Ils ont passé au crible les dossiers de 543 unités d'aménagement forestier, certifiées FSC entre 1995 et 2016, soit 26 millions d'ha répartis sur trois continents (Amérique, Asie et Afrique). Ils ont également exploité 4 621 demandes d'actions correctives émises durant la période pour ces mêmes forêts.

Depuis 2008, les surfaces FSC en zone tropicale stagnent, alors que ces forêts constituent l'objectif principal de ce système de certification. De fait, la moitié des certifications obtenues au début des années 2000, sur le continent américain, n'ont pas été reconduites après la crise financière de 2008. Les auteurs montrent que plus les forêts sont certifiées longtemps, plus elles ont de chances de conserver leur certification.

Évolution de la surface forestière (forêt naturelle) certifiée FSC, en valeur brute (orange) ou corrigée des certificats arrivés à échéance ou suspendus (en bleu)

Certification.jpg

Source : Forest Policy and Economics

Source : Forest Policy and Economics

18:03 Publié dans Forêts Bois, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : forêts tropicales, certification, fsc |  Imprimer | | | | |  Facebook

Décryptage de 70 ans d'occupation des sols en Île-de-France

Réalisé à partir de photographies aériennes couvrant l'ensemble du territoire francilien, le Mos (Mode d'occupation du sol) distingue les espaces naturels, agricoles, forestiers (NAF) et urbains. En s'appuyant sur les différentes éditions du Mos, de la première en 1949 à la dernière en 2017, l'Institut Paris Région décrypte, dans une Note rapide de mars 2020, les évolutions de 70 ans d'usage des terres en Île-de-France. Elle montre que, sur cette période, les NAF ont vu leur étendue se réduire de 164 000 ha, alors qu'ils en couvraient plus d'un million et occupaient 91 % de la superficie régionale en 1949. En cause, le développement de l'habitat à la périphérie de Paris, la capitale ne concentrant plus que 18 % de la population francilienne en 2017, contre 40 % en 1949. Le phénomène affiche toutefois une forte inflexion puisque l'artificialisation de NAF est passée, en moyenne, de 3 330 ha/an entre 1949 et 1982, à 590 ha/an entre 2012 et 2017, la majeure partie de la production de logements se faisant désormais en renouvellement urbain.

Source : Institut Paris Région

18:01 Publié dans Territoires | Lien permanent | Tags : ile-de-france, occupation des sols, naf |  Imprimer | | | | |  Facebook