Alimentation et société dans l’Espagne du XXIe siècle (11/12/2015)
La Fundación MAPFRE a rendu public, début novembre, le rapport Alimentación y sociedad en la Espaňa del siglo XXI, réalisé par une équipe de l’Universidad CEU San Pablo de Madrid. En lien avec les changements, ces dernières décennies, des modèles de production et des styles de vie (apparition des grandes surfaces dans les années 1990, travail des femmes, crise économique, implantation des chaînes de restauration rapide, etc.), l’alimentation des Espagnols a évolué, avec un impact important sur le statut nutritionnel de la population. Ainsi, la diète méditerranéenne « perd[rait] du terrain » en particulier chez les plus jeunes. L’objectif de cette étude est, comme le dit le commanditaire, d’apporter un « grain de sable » supplémentaire pour inciter à recentrer les efforts politiques sur les aspects les plus importants et sur les populations les plus concernées.
À partir d’entretiens téléphoniques menés auprès d’un échantillon de 2 026 personnes représentatif de la population, les auteurs ont cherché à connaître l’impact des modes de vie sur les habitudes d’achat et de consommation : organisation alimentaire, préparation des aliments, habitudes d’achat, perception de ses propres connaissances en alimentation et nutrition, préférences et aversions alimentaires. Parmi les nombreux résultats obtenus, on peut par exemple retenir que la majorité des Espagnols fait trois repas par jour, principalement au domicile et en compagnie, mais que les moins de 30 ans déjeunent et dînent de plus en plus devant la télévision.
Distribution de la population en fonction du nombre de repas faits par jour travaillé ou de repos
Source : Fundación MAPFRE
Les auteurs concluent ainsi à une routine alimentaire partagée par la majorité des Espagnols. Les femmes restent celles qui, en grande majorité, accomplissent les tâches domestiques d’achat et de préparation des aliments. Les achats se font principalement en supermarchés et commerces de proximité. Les Espagnols cherchent à acheter fréquemment des produits frais et allient plaisir et santé dans leurs choix. Les difficultés économiques ont entraîné une augmentation de la fréquentation de magasins moins chers et des achats de produits plus « basiques », ainsi qu’une réduction du nombre de repas hors domicile. Enfin, une relation apparaîtrait entre la tendance à contrôler son poids et certains aspects socioculturels entraînant des habitudes plus saines (faire cinq repas par jour, prendre un petit déjeuner tous les jours, manger assis et en prenant assez de temps, etc.).
Julia Gassie, Centre d’études et de prospective
Source : Fundación MAPFRE
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