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07/03/2019

Une nouvelle façon de caractériser les espaces ruraux

Il existe plusieurs référentiels statistiques permettant de caractériser les espaces, produisant chacun une image différente de la répartition entre ruralité et urbanité (en savoir plus sur ces référentiels). Plutôt que d'en choisir un, avec ses limites, une publication de l'Insee Auvergne - Rhône-Alpes a préféré en combiner quatre : la méthode morphologique (par défaut, ce qui n'est pas urbain est rural), la méthode du zonage en aires urbaines, la grille communale de densité, et celle développée par le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET). Réalisé au niveau communal, ce travail aboutit à une typologie plus fine de la ruralité, en cinq catégories : rural périphérique, couronne éloignée, bourg, rural très peu dense, rural éloigné. Chaque catégorie a des caractéristiques propres en termes d'activité (usage des terres notamment), d'éloignement des services, de mode de logement (propriétaire, locataire), de typologie socioprofessionnelle (part des cadres, des agriculteurs, des retraités, etc.).

Selon cette approche, en Auvergne - Rhône-Alpes, il existe un gradient continu allant de l'urbain au rural éloigné. Les agriculteurs sont nettement plus présents dans les espaces ruraux éloignés ou très peu denses, où leur proportion dépasse celle des cadres et professions intellectuelles supérieures. À noter également que ces territoires concentrent une plus grande part de retraités et que l'éloignement des services courants y est supérieur à 10 minutes.

Cartographie de la région Auvergne - Rhône-Alpes utilisant la typologie des espaces ruraux en cinq catégories

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Source : Insee

Source : Insee

13:08 Publié dans Territoires | Lien permanent | Tags : rural, rhônes-alpes, insee, espaces ruraux |  Imprimer | | | | |  Facebook

12/03/2018

Revue Historia Agraria : analyse comparée de la gestion des espaces agraires en Irlande et Espagne au haut Moyen Âge

La revue Historia Agraria propose une approche interdisciplinaire en histoire agricole et rurale, sur des sujets qui concernent particulièrement l'Espagne, mais aussi d'autres zones géographiques dont l'Amérique latine. Diverses questions y sont abordées : foncier agricole, réformes agraires, gestion de l'eau, etc. Publié en début d'année, le numéro 73 comporte plusieurs contributions sur la thématique du lait : exploitations laitières suédoises des années 1920 à 1990, histoire de la qualité sur le marché britannique, évolution du régime alimentaire espagnol entre 1950 et 1965, etc. Il intègre également un article traitant des courants historiographiques à l’œuvre, aux XXe et XXIe siècles, dans les travaux sur la gestion collective des espaces ruraux au haut Moyen Âge. Initialement, le point de vue de ces études, partant d'une interprétation partielle des sources archéologiques et historiques, préjugeait d'un contrôle des terres exercé au niveau de l'unité familiale (propriété privée), en laissant de côté les pratiques qui auraient pu suggérer une gestion collective. À partir des années 1970, de nouvelles perspectives dans la lecture des sources ont étayé des interprétations sur le rôle des institutions et des logiques collectives, renouvelant les travaux historiques en la matière.

L'auteur mène une analyse comparée des études sur l'Irlande et le Nord-Ouest de la péninsule Ibérique, portant sur deux modes d'organisation et de gestion des espaces agricoles, respectivement le rath et les sernas. En Irlande, la tradition historiographique est longtemps restée centrée sur la notion de propriété privée, perspective qui a changé au cours des deux dernières décennies avec l'étude du cadre normatif. Dans le cas de l'Espagne, à partir des années 1970, s'est développée une approche fondée sur l'analyse de l'émergence des élites locales et des pouvoirs seigneuriaux, ainsi que de leurs relations avec les communautés paysannes.

Pour l'auteur, les évolutions dans les approches scientifiques, et les éclairages en découlant, sur les diverses logiques d'organisation et de régulation collective des acteurs, ont permis de reconsidérer les stratégies d'utilisation des espaces ruraux et leur impact dans les processus socio-économiques et politiques plus larges.

Hugo Berman, Centre d'études et de prospective

Source : Historia Agraria

10:38 Publié dans Agriculteurs, Société | Lien permanent | Tags : histoire, historia agraria, gestion collective, espaces ruraux, irlande, espagne |  Imprimer | | | | |  Facebook

12/12/2016

Campagnes contemporaines. Enjeux économiques et sociaux des espaces ruraux français, Stéphane Blancard, Cécile Détang-Dessendre, Nicolas Renahy (coord.)

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En raison du puissant héritage rural de la société française, nos campagnes bénéficient d'une attention particulière et d'une solide tradition de recherche. Leurs évolutions sont suivies de près par de nombreux spécialistes, tels ceux du Centre d'économie et de sociologie appliquées à l'agriculture et aux espaces ruraux (CESAER-Inra) de Dijon, qui publient régulièrement (1998, 2002, 2009) des ouvrages collectifs faisant le point sur les connaissances acquises. Ce quatrième opus, associant sociologues, géographes et économistes, présente un large panorama d'analyses (réflexions théoriques, monographies de terrain, typologies, statistiques) et d'objets d'étude : population et modes de vie, mobilité, activités productives, monde agricole, institutions et politiques publiques, foncier, environnement, etc. En une douzaine de chapitres courts mais précis et informés, les auteurs dégagent les grandes dynamiques à l'œuvre, loin des visions trop souvent catastrophistes ou bucoliques attachées à ces espaces pudiquement dits de « faible densité ».

Très intéressante est la recherche quantitative de S. Legras, sur les déterminants de la localisation résidentielle des ménages. Elle montre que le « paysage vu depuis la maison » est, en complément du degré d'accessibilité aux services publics et à l'emploi, un exemple typique de bien commun environnemental contribuant à fixer le prix de l'immobilier. Elle décrit aussi l'impact direct du climat, qui défavorise les implantations plus coûteuses en termes de temps, d'argent ou de fatigue (« effet verglas »), et avantage les latitudes clémentes aux aménités vertes (« effet barbecue »).

On retiendra également le chapitre de A. Barczak et M. Hilal, consacré à l'accès aux commerces et aux services. Distinguant les ressources « de proximité », « intermédiaires » et « supérieures », ils démontrent, en s'appuyant sur la « base permanente des équipements » de l'Insee, que les services publics (hôpital, gendarmerie, collège, contact postal) ont gardé la majorité de leurs implantations des années 1980, alors que d'autres prestataires, non dotés d'intérêt général, ont décliné : maçon, libraire, garage, banque, magasin de vêtements, etc.

De leur côté, J. Mischi, N. Renahy et A. Diallo confirment statistiquement la surreprésentation des couches populaires (ouvriers, employés) dans les espaces ruraux, résultat d'une ségrégation spatiale due à la hausse du prix de l'immobilier qui rejette hors des villes les ménages modestes. Cette tendance concerne plus précisément les « bourgs ou pôles ruraux » (devenus les espaces les plus populaires sur l'ensemble du territoire national), les autres communes rurales comportant proportionnellement plus d'agriculteurs, d'artisans, de commerçants et chefs d'entreprises.

Bruno Hérault, Centre d'études et de prospective

Lien : Éditions Quæ

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