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06/05/2020

Risques et incertitudes économiques, freins à la transmission des exploitations

Une équipe irlandaise a publié récemment, dans Rural Studies, un article considérant les conséquences des risques et incertitudes économiques sur la transmission des exploitations. Cette étude de la perception des risques économiques chez le cédant s'inscrit dans la continuité de ses travaux quantitatifs antérieurs sur l'influence, entre autres, des politiques agricoles et des caractéristiques socio-démographiques sur le renouvellement des générations.

À partir de 24 entretiens approfondis dans deux comtés, spécialisés respectivement dans le bovin-viande et le lait, les auteurs mettent en évidence l'impact de l'incertitude en matière de revenus après cessation, notamment pour le financement ultérieure d'une éventuelle dépendance. Les cédants s'en prémunissent en retardant la transmission ou en ne cédant qu'une partie des facteurs de production. Selon les auteurs, les politiques incitant à la transmission devraient en tenir compte en mettant en place, par exemple, des compléments de retraite conditionnés à la cession.

Source : Rural Studies

09:48 Publié dans Agriculteurs, Exploitations agricoles | Lien permanent | Tags : transmission, cessation, retraite, risques économiques, irlande |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/07/2018

Impacts du Brexit sur les échanges entre l'Irlande et le Royaume-Uni : estimer les effets des barrières non-tarifaires au commerce

Une étude de la Banque centrale d'Irlande, publiée en mai dernier, estime l'impact d'une hausse potentielle des barrières non-tarifaires au commerce (BNT), consécutive au Brexit, sur les échanges entre l'Irlande et le Royaume-Uni (RU). Les données utilisées sont tirées des enquêtes annuelles Doing business 2013 à 2015 de la Banque mondiale pour les BNT et de la base Comtrade des Nations unies pour les flux commerciaux. Si l'effet du Brexit sur le commerce international a fait l'objet d'une attention particulière, peu de travaux ont jusqu'à présent traité la question des BNT, ce qui confère un intérêt particulier à cette étude.

Les auteurs procèdent en trois étapes. À partir d'un modèle gravitaire, ils estiment d'abord les effets de l'accroissement des BNT (approché par le délai d'inspection aux douanes et le temps nécessaire pour remplir les documents de conformité), sur les échanges entre le RU et l'Irlande. Ensuite, ils mesurent l'impact d'une sortie de l'Union européenne sur l'accroissement de ces mêmes BNT. Les produits échangés au sein de l'UE ne font pas l'objet de contrôles additionnels aux frontières, du fait d'accords relatifs aux normes de qualité et aux règles d'origine. Ce ne sera plus le cas pour les produits en provenance et à destination du RU. Enfin, les auteurs combinent ces deux résultats pour mesurer la réduction attendue des échanges entre le RU et l'Irlande causée par l'accroissement des BNT (se reporter à cet article pour les impacts sur tous les pays de l'UE).

L'effet du Brexit sur les barrières non-tarifaires et les échanges, ainsi estimé, révèle un impact asymétrique entre les deux partenaires ainsi qu'une forte hétérogénéité selon les produits considérés. Globalement, l'étude conclut que l'accroissement des BNT causé par le Brexit diminuerait de 9,6 % les échanges entre le Royaume-Uni et l'Irlande. Plus précisément, il aurait pour effet de réduire de 3,1 % les importations irlandaises en provenance du RU et de 1,4 % les exportations irlandaises vers le RU. Les produits particulièrement sensibles aux délais de livraison seraient les premiers impactés par l'augmentation des BNT (voir figure). Il s'agit des produits agricoles périssables (produits frais, huiles végétales et animales), les boissons et tabacs, les produits utilisés comme intrants dans les chaînes de production (métaux et autres produits primaires) et les produits volumineux (machines, transports, etc.).

Impacts des BNT sur les exportations irlandaises vers le Royaume-Uni, par produit (en rouge, part des exportations disparaissant ; en bleu, part des exportations maintenues ; en grisé, pas d'impact significatif)

BNT.jpg

Source : Central Bank of Ireland

Raphaël Beaujeu, Centre d'études et de prospective

Source : Central Bank of Ireland

10/04/2018

Mesurer les effets propres des services de conseil sur le revenu agricole en Irlande : une approche économétrique par les variables instrumentales

Une étude parue dans la revue Applied Economic Perspectives and Policy fournit une estimation des effets propres des services de conseil sur le revenu des exploitations agricoles en Irlande. L'analyse économétrique porte sur des données de panel de la National Farm Survey, comportant environ 1 100 exploitations agricoles par an, représentatives d'une population de 110 000 structures à l'échelle de l'Irlande. L'étude se concentre sur les effets du conseil public fourni par le Teagasc, organisme public spécialisé dans la R&D, l'enseignement et le conseil agricole et agroalimentaire (voir un portrait sur ce blog). Bien qu'il existe aussi du conseil privé, celui-ci n'est pas inclus dans l'analyse.

Les auteurs mobilisent l'approche par variables instrumentales (VI) qui, selon eux, permet de réduire les problèmes d'endogénéité, sources de biais susceptibles d'entâcher les estimations : omission de variables pertinentes (par exemple le niveau initial de formation des agriculteurs) ; phénomène d'autosélection (par exemple si les agriculteurs les plus compétents sont aussi ceux qui font le plus souvent appel au conseil) ; et erreurs de mesure. Cette approche a l'avantage de les combattre tous à la fois, sous réserve d'un choix d'instruments appropriés. Selon les auteurs, l'approche par VI a été assez peu utilisée jusqu'ici en économie agricole, contrairement à d'autres domaines, notamment l'économétrie de la santé.

Les variables instrumentales utilisées dans l'étude comprennent la distance de l'exploitation agricole au bureau local de conseil, le changement de politique agricole de 2005 en faveur du découplage des aides, ainsi que le terme d'interaction entre ces deux variables. L'étude confirme la robustesse accrue de cette approche par rapport à une estimation par les moindres carrés ordinaires (MCO), et réestime à la hausse des effets propres du conseil sur le revenu agricole : toutes choses égales par ailleurs, l'usage de service agricole augmenterait le revenu agricole par hectare d'environ 35 % avec l'approche par VI, contre 19 % avec l'estimation classique par les MCO. Les auteurs soulignent l'intérêt, pour l'aide à la décision publique, d'estimations fiables dans ce domaine, et proposent des pistes d'amélioration et d'approfondissement pour de futures études du même type.

Julien Hardelin, Centre d'études et de prospective

Source : Applied Economic Perspectives and Policy

09:48 Publié dans Agriculteurs, Enseignement et recherche | Lien permanent | Tags : irlande, conseil, revenu agricole, économétrie |  Imprimer | | | | |  Facebook

12/03/2018

Revue Historia Agraria : analyse comparée de la gestion des espaces agraires en Irlande et Espagne au haut Moyen Âge

La revue Historia Agraria propose une approche interdisciplinaire en histoire agricole et rurale, sur des sujets qui concernent particulièrement l'Espagne, mais aussi d'autres zones géographiques dont l'Amérique latine. Diverses questions y sont abordées : foncier agricole, réformes agraires, gestion de l'eau, etc. Publié en début d'année, le numéro 73 comporte plusieurs contributions sur la thématique du lait : exploitations laitières suédoises des années 1920 à 1990, histoire de la qualité sur le marché britannique, évolution du régime alimentaire espagnol entre 1950 et 1965, etc. Il intègre également un article traitant des courants historiographiques à l’œuvre, aux XXe et XXIe siècles, dans les travaux sur la gestion collective des espaces ruraux au haut Moyen Âge. Initialement, le point de vue de ces études, partant d'une interprétation partielle des sources archéologiques et historiques, préjugeait d'un contrôle des terres exercé au niveau de l'unité familiale (propriété privée), en laissant de côté les pratiques qui auraient pu suggérer une gestion collective. À partir des années 1970, de nouvelles perspectives dans la lecture des sources ont étayé des interprétations sur le rôle des institutions et des logiques collectives, renouvelant les travaux historiques en la matière.

L'auteur mène une analyse comparée des études sur l'Irlande et le Nord-Ouest de la péninsule Ibérique, portant sur deux modes d'organisation et de gestion des espaces agricoles, respectivement le rath et les sernas. En Irlande, la tradition historiographique est longtemps restée centrée sur la notion de propriété privée, perspective qui a changé au cours des deux dernières décennies avec l'étude du cadre normatif. Dans le cas de l'Espagne, à partir des années 1970, s'est développée une approche fondée sur l'analyse de l'émergence des élites locales et des pouvoirs seigneuriaux, ainsi que de leurs relations avec les communautés paysannes.

Pour l'auteur, les évolutions dans les approches scientifiques, et les éclairages en découlant, sur les diverses logiques d'organisation et de régulation collective des acteurs, ont permis de reconsidérer les stratégies d'utilisation des espaces ruraux et leur impact dans les processus socio-économiques et politiques plus larges.

Hugo Berman, Centre d'études et de prospective

Source : Historia Agraria

10:38 Publié dans Agriculteurs, Société | Lien permanent | Tags : histoire, historia agraria, gestion collective, espaces ruraux, irlande, espagne |  Imprimer | | | | |  Facebook

25/06/2015

Des mesures agro-environnementales efficaces pour limiter le lessivage des nitrates issus de l’élevage bovin en Irlande

Les résultats d’une étude récemment publiée dans la revue scientifique Agriculture, Ecosystems & Environment démontrent les bons résultats de mesures agro-environnementales irlandaises visant à réduire le lessivage des nitrates issus de l’élevage bovin.

Les mesures agro-environnementales, dispositif volontaire du deuxième pilier de la Politique agricole commune, visent à inciter les agriculteurs à adopter des pratiques plus favorables à l’environnement. En Irlande, le programme de protection de l’environnement en milieu rural (Rural Environment Protection Scheme - REPS) est en place depuis 1994. Un agriculteur en faisant partie doit notamment s’engager à limiter l’apport d’azote sur ses parcelles (apport maximum de 170 kg par ha et par an).

Une équipe de recherche irlandaise (Teagasc) a étudié pendant trois ans deux systèmes d’élevage de bovins allaitants, principalement sur prairies permanentes, l’un conduit de manière intensive, l’autre selon le cahier des charges du REPS. Les taux de nitrates en profondeur dans le sol (- 1 m) ont été régulièrement mesurés.

Ces travaux montrent que les quantités de nitrates lessivées dans les eaux souterraines sont très significativement inférieures dans le système REPS. En effet, selon les calculs effectués, les quantités moyennes de nitrates lessivées étaient de 63 kg par ha et par an pour le système intensif alors qu’elles n’étaient que de 15 kg par ha et par an pour le système REPS. Ainsi, les chercheurs démontrent qu’il est possible de conduire un élevage bovin de manière plus durable en Irlande et suggèrent que ce type de système pourrait fortement contribuer à l’atteinte de l’objectif de « bon état écologique des masses d’eau » de la Directive cadre sur l’eau.

Clément Villien, Centre d’études et de prospective

Source : Agriculture, Ecosystems & Environment

09:29 Publié dans Enseignement et recherche, Environnement, Exploitations agricoles | Lien permanent | Tags : teagasc, irlande, élevage, nitrates, mae |  Imprimer | | | | |  Facebook

17/03/2009

L'Irlande veut devenir tête de file en recherche agroalimentaire

 

L'un des objectifs affichés de l'Irlande est de devenir une tête de file européenne en matière de recherche agro-alimentaire et de santé. Cette priorité est liée, en effet, à l'importance du secteur agricole pour l'économie irlandaise et à la volonté de développer et de soutenir les industries de l'agroalimentaire.

Deux instituts universitaires sur ces sujets viennent d'y être inaugurés :
- Le National Functionnal Foods Research Centre (NFFRC) est basé à Cork et se spécialise en recherche sur la nourriture fonctionnelle, des aliments consommés non seulement pour apporter les nutriments à l'organisme mais pour soigner ou prévenir des maladies.
- L'University College Dublin Institute of Food and Health (UCD Food and Health), institut pluridisciplinaire inauguré en Décembre à Dublin, traitera, quant à lui, des problématiques de santé liées à l'alimentation.

Source : ADIT

17:29 Publié dans Alimentation et consommation, IAA | Lien permanent | Tags : irlande |  Imprimer | | | | |  Facebook