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09/05/2016

10 clés pour réussir dans les circuits courts, Jacques Mathé

Alors que les producteurs fermiers font « figure d'exception dans une ruralité qui se cherche », par un sens du métier conservé et des signes de reconnaissance de la part de leurs clients, cet ouvrage est avant tout un guide, une « revue de détail des incontournables » pour réussir dans les circuits courts. S'appuyant sur une longue expertise au sein du réseau CER France, Jacques Mathé propose un « cadre de référence dans le pilotage des exploitations en circuits courts », structuré autour de 10 clés de succès et illustré de nombreux témoignages en France, mais aussi au Canada.

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Demande soutenue, professionnalisation de l'offre, implication des collectivités territoriales sont les déterminants du développement des productions locales. Définies comme un « système productif qui met en avant des savoir-faire, des terroirs, des proximités relationnelles dans un lien direct entre le producteur et le consommateur », ces productions prennent des formes diverses dans leur commercialisation et impliquent un nouveau métier pour les agriculteurs, une modification du fonctionnement de l'exploitation, de l'allocation des moyens de production, le développement de nouvelles compétences. Souplesse, adaptabilité, qualités relationnelles, curiosité, ingéniosité, etc., sont indispensables.

Parce que « l'idéalisme ne doit pas faire oublier le réalisme », J. Mathé propose avec ce livre un outil de travail, 10 clés de base de réussite allant de la « bonne idée qui plaît au porteur de projet… et à ses futurs clients » (clé n°1) à « s'inspirer de l'expérience des producteurs pour réussir » (clé n°10). À titre d'exemple, la clé n°7 détaille un diagnostic des principaux points de vente fermiers, en vente directe (magasin à la ferme, vente en panier, drives fermiers, etc.) ou via un intermédiaire (grande distribution, commerce de proximité, restauration collective, etc.).

Ces clés sont aussi des entrées intéressantes pour saisir les enjeux du développement des circuits courts, et s'adressent donc plus largement aux acteurs du monde rural (conseillers, associations, financeurs, etc.), aux enseignants ou à tout autre personne intéressée.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Lien : Éditions France Agricole

10:07 Publié dans Agriculteurs, Alimentation et consommation, Développement, Territoires | Lien permanent | Tags : circuits courts |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/04/2016

Le système alimentaire de l'aire métropolitaine lyonnaise

Sortie récemment, la huitième publication de l'Observatoire des espaces agricoles et naturels est consacrée à l'analyse du système alimentaire de l'aire métropolitaine lyonnaise. Assorti d'une cinquantaine de cartes et schémas, ce document a pour objectif d'approfondir la connaissance des différents maillons de ce système et, sans se vouloir exhaustif, d'« en décrypter la complexité en identifiant ses composantes, en livrant quelques chiffres, en localisant les tendances, en illustrant par l'exemple ». Plusieurs questions structurantes sont identifiées autour : de l'égalité des habitants de l'aire métropolitaine face à l'alimentation ; de la capacité de la « ferme de l'aire métropolitaine » à nourrir la population du territoire ; de l'ancrage territorial de l'agro-alimentaire, depuis l'entreprise artisanale jusqu'à la firme multinationale ; des leviers pour rapprocher et écourter les flux entre production et distribution.

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Ce territoire comprend 3,2 millions d'habitants et 16 000 exploitations agricoles pour environ 553 000 ha de surface agricole utile. L'industrie agroalimentaire y représente 22 000 emplois et 3,5 milliards de repas sont pris annuellement par les habitants. Plusieurs questions sont successivement traitées, donnant des éléments pour apprécier les forces et faiblesses du territoire : un rappel de « ce que manger veut dire » ; la dimension sociale de l'alimentation ; les liens entre santé, précarité et alimentation ; les besoins nutritionnels et la production agricole ; les entreprises et leurs liens au territoire ; une approche des flux et circuits.

« Première pierre à la construction de stratégies alimentaires territoriales », ce diagnostic a mis en évidence des points faibles (forte corrélation entre pauvreté, alimentation et santé dans les territoires les plus urbains, par exemple) et forts (grande diversité des productions agricoles, gastronomie, etc.). « Sans encourager le repli des systèmes alimentaires », il permet « avant tout de prendre la mesure de la dépendance » des territoires, de montrer les complémentarités entre bassins de production et de consommation, de réaffirmer la nécessité de protéger l'espace agricole, d'imaginer de nouvelles solidarités entre villes et campagnes. Ainsi, par la diversité des champs d'actions concernés, « l'alimentation est aussi à considérer comme un outil permettant de répondre à de multiples enjeux d'un territoire : demain, la définition d'une politique alimentaire pourrait être une des conditions d'équilibre du territoire ».

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Agence d'urbanisme de Lyon

10:28 Publié dans Alimentation et consommation, Territoires | Lien permanent | Tags : lyon, système alimentaire |  Imprimer | | | | |  Facebook

08/04/2016

Les néo-paysans, Gaspard D'Allens, Lucile Leclair

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Soizic, ancienne animatrice, de Dunkerque, est devenue agricultrice sur l'île de Quéménès ; Emeline et Valère, qui vivaient en HLM à Voiron, sont à la tête d'une chèvrerie à Blaizac ; Peggy dirigeait le musée d'art et d'histoire de Coutances, et est maintenant arboricultrice près d'Orléans ; Sébastien, qui tenait un magasin de disques à Nancy, exploite avec Lucile une safranière ; Sarah, passée par British Telecom et Michelin, cultive des variétés anciennes de céréales et vend son pain. Voici quelques-uns des personnages de ce livre consacré aux nouvelles trajectoires d'installation d'exploitants non issus du monde agricole.

Les auteurs ont parcouru la France, pendant un an, à la recherche de ces "néo-paysans". Ils décrivent leurs vies antérieures, faites d'insatisfactions croissantes, le mûrissement progressif de leurs projets, les conseils plus ou moins bons dont ils s'entourent, leurs doutes ou enthousiasmes au fil de démarches souvent longues et des obstacles à franchir. Ils narrent aussi l'apprentissage des gestes techniques et des règles de gestion, les relations de voisinage pas toujours faciles, les nouvelles conditions de travail, la relative faiblesse des revenus, les impacts de tout ceci sur la vie familiale comme sur la pérennité et la viabilité de la reconversion.

Qu'ils soient en maraîchage, élevage ou culture, ces nouveaux venus racontent les mêmes histoires de rejet du monde urbain, de fuite du marché du travail, de désir de nature, de recherche d'indépendance et de liberté, de quête d'une nouvelle vie et de volonté de reprendre en main leur existence. Ils insistent sur la beauté du travail manuel, sur leur refus de la technique et du productivisme, sur leur méfiance par rapport à l'agriculture conventionnelle. Ils valorisent le proche, le local, le communautaire, la relation directe aux consommateurs. Souvent, ils vont puiser dans leur vie d'avant et mobilisent d'anciennes compétences professionnelles pour réinventer leur condition paysanne. Les plus politisés d'entre eux se présentent comme l'avant-garde d'un futur monde plus solidaire, comme les germes d'une nouvelle conscience collective.

Comme le soulignent les auteurs, d'un côté ces néo-paysans, de plus en plus nombreux, apportent dans les campagnes de nouvelles valeurs, de nouvelles pratiques, de nouvelles exigences, et modifient le système agricole de l'intérieur. D'un autre côté, leur quête d'autonomie cache un fort individualisme et, sous prétexte de lutter contre le modèle économique dominant, ils s'installent dans une marginalité au fond assez inoffensive.

Bruno Hérault, Centre d'études et de prospective

Lien : Seuil

10:22 Publié dans Agriculteurs, Territoires | Lien permanent | Tags : néo-paysans, seuil |  Imprimer | | | | |  Facebook

05/04/2016

Regain d'intérêt pour le « roman rural noir »

À l'occasion du festival Quais du polar de Lyon, Macha Séry consacre un article, publié dans Le Monde daté du 31 mars 2016, aux auteurs de polars français de plus en plus inspirés par le milieu rural, « terreau fertile pour les thrillers ». « Roman de la crise » pour N. Mathieu, le roman noir permet à Franck Bouysse de « remettre ces territoires sur le devant de la scène littéraire », de « se les réapproprier ». Cette forme de polars a longtemps été éclipsée par des textes se déroulant le plus souvent en milieu urbain (cf. Maigret, Nestor Burma, le « 36 quai des Orfèvres »). Le mouvement actuel, qui peut s'inscrire notamment dans la veine du natural writting américain, est porté par une diversité d'auteurs et de maisons d'éditions régionales (Écorce, Bargain, du Palémon, Astoure, du Batsberg). Le défi est double, à savoir éviter tant le folklorique que le régionalisme. L'article s'achève sur une citation de Jim Harrison, qui fédère les intentions : « donner une voix à ceux qui n'en ont pas, je crois que c'est cela la responsabilité de l'écrivain ».

On pourra également se reporter à une émission radiophonique consacrée le 30 mars sur France Inter à cette thématique.

Source : Le Monde

10:02 Publié dans Territoires | Lien permanent | Tags : rural, polar |  Imprimer | | | | |  Facebook

14/03/2016

Tendances et défis de la pratique vétérinaire rurale

Dans un récent article, La semaine vétérinaire présente les enjeux associés à la pratique et aux installations vétérinaires en zones rurales. Il s'appuie sur les travaux du programme de recherche VeTerrA « Vétérinaires et territoires ruraux attractifs » piloté par VetAgroSup entre 2013 et 2015, réalisé dans différentes zones rurales du Massif Central et basé sur des enquêtes auprès de professionnels de terrain (vétérinaires, éleveurs).

L'article rappelle ainsi la tendance de fond à une certaine désaffection des vétérinaires pour la pratique rurale (15 % des structures vétérinaires rurales ont disparu en région Rhône-Alpes entre 1999 et 2010), qui fragilise le maillage sanitaire. Pour autant, la motivation pour « la rurale » existe toujours, pour de multiples raisons : vie à la campagne, relationnel avec les éleveurs, sentiment d'utilité sociale, etc. L'aspect intellectuellement stimulant du diagnostic est également cité, même si les contraintes économiques des propriétaires peuvent empêcher d'aller au bout des investigations. Autre tendance, l'exercice individuel tend à diminuer au profit d'associations permettant de partager les frais d'installation, de mutualiser le matériel coûteux et de se répartir les gardes. Les contraintes horaires sont un problème d'autant plus prégnant que les vétérinaires sont davantage soucieux de préserver leur vie de famille.

Certaines évolutions, comme la diminution des prophylaxies et la crainte d'érosion de la vente des médicaments, sont perçues comme des facteurs de risque pour la viabilité économique des cabinets ruraux. La concurrence de structures et services en lien avec l'élevage (centres d'insémination par exemple) est également citée. Au total, les constats formulés laissent craindre une poursuite de la déprise vétérinaire en zones rurales, une préoccupation croissante pour les pouvoirs publics (cf. trois rapports récents rendus en 2008, 2009 et 2010).

Le rapport final du programme VeTerrA présente également les démarches adoptées dans certains pays comme la Finlande où a été promu un partenariat entre secteurs public et privé : certains vétérinaires sont salariés par les « municipalités » (structures régionales regroupant des communes) et peuvent, en parallèle, exercer une activité libérale . Grâce à ce principe, la Finlande a un maillage territorial vétérinaire satisfaisant y compris dans les zones extrêmes comme la Laponie.

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Sources : Programme VeTerrALe Point Vétérinaire

10:09 Publié dans Santé et risques sanitaires, Territoires | Lien permanent | Tags : veterinaires |  Imprimer | | | | |  Facebook

10/03/2016

Partenariats pour le développement territorial, André Torre, Dominique Vollet (coord.)

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Cet ouvrage récent dresse un panorama des démarches partenariales entre la recherche et les acteurs locaux, pour promouvoir l’émergence de nouveaux modèles de développement territorial dans un esprit ascendant de type bottom up. Les recherches présentées ont été réalisées dans le cadre du Programme « Pour et sur le développement régional » (PSDR). Porté par l’Inra et l’Irstea, en collaboration avec des régions françaises, ce programme a pour but de contribuer au développement régional via des opérations de recherche-développement.

La première partie de l’ouvrage est consacrée à la présentation de démarches de recherche au service du développement territorial. Ce volet comporte cinq contributions plutôt axées sur les méthodes.

La deuxième partie se veut plus pragmatique, avec huit présentations d’outils faisant chacun l’objet d’un chapitre comme, à titre d’exemple, « le système stratégique de signaux précoces » appliqué au secteur laitier. C’est un outil susceptible d’aider à anticiper les opportunités et prévenir les risques. Cette méthode a été testée dans le cadre d’une expérimentation associant la chambre régionale d’agriculture de Normandie et plusieurs structures de recherche, dans le but d’accompagner les producteurs laitiers dans leurs choix stratégiques et d'anticiper certains événements. Autre exemple, celui de Co-click’eau : cette démarche de co-construction de scénarios à l’échelle d’aires d’alimentation de captages a pour objectif de contribuer à l’élaboration de plans d’actions agricoles en vue d’améliorer la qualité de l’eau. Cet exemple montre comment les différents acteurs s’emparent des scénarios pour trouver une solution commune à la gestion de la qualité de l’eau.

La lecture de cet ouvrage est riche de nouveaux modèles de développement territorial. Les auteurs interrogent l’évolution de ces modèles au regard de la décentralisation et des nouvelles compétences attribuées aux régions : reproduiront-elles des modèles de développement territorial « descendant » ou sauront-elles se saisir de ces nouveaux espaces en co-construction ?

Céline Fabre, Centre d'études et de prospective

Lien : Quae

10:00 Publié dans Territoires | Lien permanent | Tags : développement, territoires, partenariat |  Imprimer | | | | |  Facebook

12/02/2016

Aménager les territoires ruraux et périurbains

En juillet 2015, l’architecte-urbaniste Frédéric Bonnet s’est vu confier une mission sur l’aménagement des territoires ruraux et périurbains par Sylvia Pinel, ministre du Logement, de l’Égalité des territoires et de la Ruralité. Son rapport, rendu public le 7 janvier dernier, s’appuie sur 76 contributions d’associations d’élus et de professionnels. L’auteur souligne la diversité et les atouts de ces territoires, l’objectif étant d’approfondir la réflexion pour que ces espaces conçoivent leurs propres modèles de développement. Le rapport clarifie, pour chaque thématique et pour chaque espace, le rôle des différentes catégories d’acteurs et propose des outils, existants ou à créer, pour aider les élus à monter leurs projets territoriaux.

La place fondamentale de l’activité agricole et forestière est réaffirmée, au sein de ces espaces, mais le rapporteur en montre aussi la fragilité. Il souligne par exemple la déconnexion entre une partie des exploitations agricoles et leurs territoires. Les aides des politiques agricoles, en étant centrées sur des critères essentiellement économiques, prennent peu en compte les autres enjeux de développement, et certaines composantes du secteur agricole se trouvent donc en décalage avec les dynamiques régionales.

Le rapport rappelle aussi que la faiblesse des revenus de certains agriculteurs a un impact direct sur le processus d'urbanisation, le déclassement de terrains agricoles en terrains à bâtir venant souvent combler des niveaux de vie ou des retraites agricoles trop faibles. Pour limiter les effets de cette « spéculation », le rapporteur recommande que les collectivités participent progressivement à la valorisation de l’activité agricole et de ses pratiques.

L’auteur montre aussi l’intérêt des CDCEA (Commissions départementales de la consommation des espaces agricoles), qui ont le mérite de rassembler des acteurs qui se rencontrent peu. Il propose d’élargir leurs missions aux questions d’aménagement du territoire, peu abordées pour l’instant et qui seraient un point de départ pour de nouvelles collaborations.

Le rapport appelle enfin à renforcer les moyens d’ingénierie publique et privée, avec l’idée de créer des ateliers d’ingénierie locale, susceptibles d'impliquer davantage les citoyens et sur lesquels les élus pourraient s’appuyer.

Céline Fabre, Centre d’études et de prospective

Source : ministère du Logement, de l’Égalité des territoires et de la Ruralité

09:22 Publié dans Territoires | Lien permanent | Tags : aménagement, rural, périurbain |  Imprimer | | | | |  Facebook

13/11/2015

Colloque « Débattre des technologies : un enjeu territorial ? »

Quels sont les enjeux des choix technologiques pour les territoires ? Comment l’innovation et les technologies se mettent-elles à leur service dans le contexte notamment de la transition énergétique ? Comment les territoires « pensent »-ils les nouvelles technologies et les différentes formes d’innovation (technologique, managériale, sociétale, etc.) et comment les anticipent-ils ? Quelle place est-elle accordée à la concertation et à la question de l’approbation de ces innovations ? Autant de questions qui ont été abordées lors du colloque co-organisé le 5 novembre par l’Institut des Hautes Études pour la Science et la Technologie, l’Institut des sciences de la communication et le think-tank Décider ensemble.

Croisant les approches, ce colloque a permis de porter un regard pluridisciplinaire sur la définition d’un « territoire » et sur son évolution au cours du temps, ainsi que sur les modalités d’interdépendance entre la construction des territoires et les choix technologiques. Les controverses suscitées par les technologies d’aujourd’hui ont également été discutées.

L’agriculture a été abordée à plusieurs reprises. Ainsi, pour illustrer les enjeux des choix technologiques pour les territoires, François Houllier (INRA) a mis en avant les deux dimensions intrinsèques de l’agronomie, « une science des localités », à la fois universelle (utilisation de technologies transversales non liées à un espace donné) et ancrée à un « terroir » / territoire (diversité des écosystèmes agricoles).

Concernant la manière dont les territoires favorisent et mettent en œuvre l’innovation technologique, le secteur de l’agriculture a été pris en exemple par Gilles Fumey, géographe : ce sont les caractéristiques d’une campagne (son histoire, sa religion, ses richesses, etc.) qui déterminent l’arrivée de nouvelles technologies. Il souligne que certains territoires agricoles détiennent un projet social, comme le département du Gers qui s’est engagé dans l’agriculture biologique, avec son collectif de paysans portant des pratiques culturales originales (suppression des labours, suppression de l’irrigation en période caniculaire, etc.).

Une réflexion intéressante et commune à plusieurs intervenants a porté sur la nécessaire mise en perspective historique et culturelle des territoires français – quels qu’ils soient – avant d’envisager l’implantation d’innovations ou de nouvelles technologies.

Christine Cardinet, Centre d’études et de prospective

Source : Décider Ensemble

10:46 Publié dans Territoires | Lien permanent | Tags : territoires, technologies, innovation |  Imprimer | | | | |  Facebook

14/10/2015

Commissariat général à l’égalité de territoires : des leviers pour innover dans les territoires de faible densité

Dans son 5e numéro d’En Bref(septembre 2015), le Commissariat général à l’égalité de territoires (CGET) s’intéresse aux capacités d’innovation des espaces peu denses et aux enjeux des politiques d’innovation dans ces territoires en matière de réduction des inégalités et d’« invention de nouvelles réponses spécifiques pour ces espaces stratégiques ».

S’appuyant sur les résultats de l’étude du cabinet CMI Innovation et territoires de faible densité qu’il a commanditée, le CGET identifie dix leviers d’innovation et présente trois modèles de territoires innovants : les territoires « pépite », « laboratoire » et « coopératif ». Cette typologie a été établie à partir de l’examen de 15 cas emblématiques sélectionnés parmi 60 projets innovants.

L’étude, conduite au premier semestre 2014, visait notamment à caractériser les diverses formes d’innovation ayant un impact sur l’efficience publique ou sur l’activité économique dans les territoires de faible densité au regard de l’innovation(espaces ayant en théorie une faible capacité à innover car peu dotés en « facteurs classiques de l’innovation » définis par l’OCDE) : 90 % des 2 127 intercommunalités françaises (comptant en moyenne 14 000 habitants et une densité de 56 hab/km2) entrent ainsi dans cette catégorie, 675 (soit 35 %) étant définies comme des espaces ruraux.

Capacité théorique d’innovation des territoires

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Source : CGET

Parmi les cas exemplaires décrits dans l’étude, citons pour la ruralité le Pôle d’Excellence Rural du Pays d’Auge dans le Calvados (développement de circuits alimentaires de proximité), le projet Biovallée dans la Drôme (pratiques agricoles durables) ou encore le projet LEADER Seine Aval dans les Yvelines (projets agricoles « ville-campagne »).

Au nombre des recommandations formulées dans l’étude, figure la révision des modalités de détection, de sélection et de financement des projets innovants dans les territoires de faible densité, avec notamment la mise en place de partenariats locaux pour une gestion coordonnée des fonds européens, sur la base de stratégies territoriales intégrées plurifonds FEADER/FEDER/FSE et le renforcement des compétences d’ingénierie pour l’accompagnement des projets (voir à ce sujet un autre billet sur ce blog).

Christine Cardinet, Centre d’études et de prospective

Source : CGET

 

 

09:43 Publié dans Territoires | Lien permanent | Tags : cget, innovation, territoires |  Imprimer | | | | |  Facebook

12/10/2015

Regards croisés sur la course aux terres et à l’eau en contextes méditerranéens

Options Méditerranéennes, collection du CIHEAM, vient de publier son dernier numéro intitulé Accaparement, action publique, stratégies individuelles et ressources naturelles, qui réunit les travaux présentés lors de deux séminaires du réseau Foncimed, en 2011 et 2013. Ce réseau regroupe des institutions et organismes de recherche internationaux travaillant sur le foncier en Méditerranée.

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Le numéro est structuré en quatre thèmes :

  1. le premier traite des politiques publiques et de l’évolution des droits fonciers puis de leurs conséquences pour les sociétés agraires,

  2. le second volet présente la montée en puissance des « accaparements »,

  3. la troisième partie traite de leurs conséquences sur la gestion des ressources naturelles,

  4. le dernier chapitre analyse des cas de résistances à ces processus d’accaparement.

Ce recueil d’articles, de par la diversité de ces exemples, permet de comprendre les phénomènes à l’œuvre au nord comme au sud.

Source : CIHEAM

 

09:09 Publié dans Exploitations agricoles, Territoires | Lien permanent | Tags : foncier, accaparement, ciheam, mediterranee |  Imprimer | | | | |  Facebook

14/09/2015

Coûts de transaction et territorialisation du programme Leader : quel apport pour la mise en œuvre des politiques territoriales ?

Dans un Working paper publié en 2015 par des chercheurs du Centre d’Économie et de Sociologie appliquées à l’Agriculture et aux Espaces ruraux (CESAER), sont comparés bénéfices et limites, en termes de coûts de transaction,du processus de territorialisation de l’action publique en matière de développement rural, par rapport à une politique descendante.

L’étude porte sur le programme LEADER 2007-2013 (« Liaison Entre les Actions de Développement de l’Économie Rurale », quatrième axe du second pilier de la Politique Agricole Commune) mis en œuvre dans les régions Auvergne et Bourgogne. Elle vise à estimer le niveau et la variabilité des coûts spécifiques de gestion et d’animation propres à ce programme en appliquant la « théorie des coûts de transaction » (TCT). La transaction se définit ici entre l’Union européenne et le porteur de projet via un groupe d’action locale (GAL) lequel, « en échange de l’attribution de subventions, s’engage à réaliser une action particulière de développement rural qui s’inscrit dans [son] projet global ».

Sur la vingtaine de projets examinés, quatre cas présentant un degré de territorialisation élevé et représentatifs de la diversité des projets LEADER ont été retenus et analysés : deux sur une thématique agricole (communication d’agriculteurs en circuit court, création d’un caveau d’une appellation d’origine contrôlée viticole), deux dans le domaine du tourisme-développement rural (valorisation d’un château par une communauté de communes, appui à l’installation d’une entreprise pour une société anonyme à responsabilité limitée).

Il ressort de cette étude que les coûts de transaction varient fortement d’une part, selon la nature juridique du porteur de projet et l’intensité de l’aide fournie par les animateurs, d’autre part, selon le contexte territorial (niveau d’expérience des animateurs et de coordination entre cofinanceurs) : ils atteignent des valeurs élevées pour les porteurs de projets privés, en raison de la complexité du montage financier. Mais ce sont surtout l’ingénierie territoriale et la formation des acteurs locaux qui génèrent des coûts importants.

Cet article souligne enfin l’importance de la dotation en ingénierie dans l’émergence de projets de développement rural.

Christine Cardinet, Centre d’études et de prospective

Source : Centre d’Économie et de Sociologie appliquées à l’Agriculture et aux Espaces Ruraux

 

12:20 Publié dans 4. Politiques publiques, Territoires | Lien permanent | Tags : leader, cesaer |  Imprimer | | | | |  Facebook

Qualité de vie, habitants, territoires : l’Observatoire des territoires publie son quatrième rapport

En mai dernier, l’Observatoire des territoires a publié son quatrième rapport, intitulé Qualité de vie, habitants, territoires. La notion de qualité de vie a récemment fait son apparition dans la statistique publique (rapport de la Commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social, 2009) et sa mesure « s’inscrit dans un courant qui vise à redéfinir ce qui fait la richesse d’un pays, au-delà de la croissance du PIB » : il s’agit donc d’aller « au-delà des indicateurs classiques de performance des territoires fondés sur la production et les revenus ». Le rapport de l’Observatoire des territoires analyse dans douze fiches les grandes dynamiques et disparités des territoires français (démographie, économie, développement durable et structuration du territoire), consacre un dossier à la diversité des qualités de vie offertes par ces territoires, en fonction des cadres de vie et des attentes de la population. Il propose, notamment à destination des acteurs publics locaux, des indicateurs et grilles de lecture pour réaliser un diagnostic de la qualité de vie sur un territoire donné.

Plusieurs éléments peuvent être tirés de ce document riche. Les disparités territoriales s’inscrivent dans des structures « profondes » (lien à l’urbain, organisation des espaces par le tissu productif), mais des spécificités locales se maintiennent (ex : « aménités intrinsèques » des territoires littoraux ou de montagne). Si les disparités ont tendance à s’atténuer sur le long terme (homogénéisation des modes de vie et des comportements, convergence des niveaux de vie entre individus), avec une homogénéisation sociale, physique et économique des espaces, certains processus (accroissement de la spécialisation des territoires, crise économique) les accentuent, augmentant par là-même les disparités environnementales et sociales. Toutefois, les disparités sont atténuées ou contrebalancées par certaines dynamiques : modèles de développement alternatifs à la métropolisation, interdépendances entre territoires, actions publique et citoyenne contribuant à créer des équilibres entre et dans les territoires (mesures de préservation de l’environnement par exemple). Enfin, les disparités ne sont pas nécessairement des inégalités, et la qualité de vie d’un territoire va dépendre « simultanément du cadre de vie, du profil socio-démographique des résidents et de l’action publique d’aménagement du territoire ».

Des qualités de vie au croisement des caractéristiques de la population et des cadres de vie offerts par les territoires

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Source : CGET

Julia Gassie, Centre d’études et de prospective

Source : CGET

 

12:17 Publié dans 4. Politiques publiques, Société, Territoires | Lien permanent | Tags : cget, territoires, qualité de vie |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/09/2015

L’égalité des territoires, une passion française. Philippe Estèbe

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La réforme territoriale est,dans la plupart des pays européens, un chantier permanent. Mais l’égalité étant la grande« passion française » (Tocqueville), c’est le thème de l’égalité des territoires qui prédomine chez nous, l’on attend de l’État qu’il lutte contre les dangers d’abandon et de rupture, en particulier des zones rurales. Ce petit livre, clair et riche, retrace l’histoire de cette passion égalitaire et présente ses défis actuels.

La géopolitique hexagonale a produit un « régime territorial » spécifique, dont les caractéristiques perdurent aujourd’hui : État fort, population dispersée, villes moyennes et gros bourgs assurant des services de proximité, campagnes industrielles et agricoles, bonne représentation politique du monde rural. Tout ceci induit une multiplication des routes et réseaux, un saupoudrage des équipements, et des coûts de gestion supérieurs à ceux d’autres pays.

Estèbe montre ensuite que ce principe d’égalité a connu dans le temps des sens différents. Pendant la IIIe République, c’est l’égalité des droits qui domine, d’où une discrimination positive en faveur des espaces ruraux, un vaste système de transferts financiers et des monopoles de service public (EDF, SNCF, Poste). De l’après-guerre au début des années 1980, l’idée d’égalité des places s’affirme : politique d’aménagement du territoire et organisation spatiale du système productif. Depuis le milieu des années 1980, l’égalité des chances commande : mise en compétition des territoires et de leurs projets de « développement local ».

Aujourd’hui, le système d’égalité territoriale s’affaiblit. L’auteur y voit trois causes : la fin des grands services publics en réseaux ; la forte mobilité des personnes et des facteurs de production, qui fait que le lieu de résidence devient moins important que les lieux de travail et de consommation ; le mouvement de métropolisation, de concentration urbaine des habitants et des richesses, les communes rurales et péri-urbaines passant sous l’influence des grandes villes.

Pour continuer à défendre l’égalité républicaine, Estèbe énonce en fin d’ouvrage quelques recommandations : passer de l’actuelle redistribution verticale vers les territoires à une redistribution des ressources entre territoires ; doter les Régions de capacités normatives en matière d’aménagement ; concevoir des politiques territoriales moins tournées vers l’administration de stocks (de populations, d’équipements) que vers l’animation de flux (de mobilités, de richesses).

Bruno Hérault, Centre d’études et de prospective

Lien : Presses universitaires de France

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Précarités et marginalités en milieu rural. Revue Pour

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La pauvreté et les difficultés d’intégration des habitants des villes sont scrutées par les chercheurs, révélées par les médias et largement prises en compte par les politiques publiques. En revanche, les précarités et marginalités dans les espaces ruraux, moins visibles, moins sensibles politiquement, sont aussi moins bien observées et documentées. Ce numéro spécial de la revue Pour entend contribuer à limiter cette lacune, en donnant la parole à de nombreux auteurs, de profils variés (chercheurs, travailleurs sociaux, observateurs, agriculteurs, journalistes, etc.). Leurs contributions dressent un panorama des spécificités de la précarité en zone rurale, de ses diverses manifestations, en France comme dans quelques autres pays (Maroc, Sénégal, Chili, Espagne, Mexique, Portugal, etc.).

Une première série d’articles délimite les concepts (ne pas confondre « précarité » avec « pauvreté », « déprolétarisation » ou « exclusion » par exemple), précise les définitions, montre comment ces définitions et les représentations dominantes se sont transformées au fil du temps, et surtout interprète ces phénomènes à l’aune d’une lecture spécifiquement rurale.

Le deuxième groupe d’articles donne à voir diverses situations de précarité. L’approche empathique et compréhensive est privilégiée, c’est-à-dire que les analyses partent, dans l’ensemble, du point de vue des personnes marginalisées et de leurs propres interprétations de leurs trajectoires. Les difficultés rencontrées par les agriculteurs et par les femmes occupent une place importante, et certains problèmes récurrents sont soulignés : rapport à l’habitat, au travail, à l’énergie, à l’alimentation, à la mobilité. La précarité choisie, en tant que mode de vie alternatif, n’est pas oubliée.

Les textes composant la troisième partie présentent un échantillon de réponses publiques et privées – beaucoup plus locales que nationales –, apportées aux problèmes de précarité rurale. Certaines sont sectorielles et ciblées (insertion économique, formation, éducation, etc.), d’autres privilégient une approche plus transversale (liens entre précarité et autres problèmes sociaux, articulation des aides sociales entre elles).

Au total, ce numéro donne un bon aperçu de la variété des formes sociales et spatiales de marginalités dans les campagnes. On regrettera néanmoins la brièveté d’une partie des articles, qui ne permet pas une analyse poussée des sujets traités.

Bruno Hérault, Centre d’études et de prospective

Lien : Cairn

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25/06/2015

L’agriculture urbaine en panorama dans la revue Pour

La revue Pour consacre un important volume aux agricultures urbaines (40 articles sur 400 pages, pour la moitié écrits par des chercheurs, pour l’autre par des acteurs de terrain). Les textes s’intéressent à cinq « fonctions » principales de ces productions dans les villes et leurs périphéries : alimentaires, marchandes, sociales, écologiques, urbanistiques.

Les contributions sont traversées par des questions récurrentes. S’agissant des performances économiques, sociales et environnementales, Christine Aubry rappelle que les effets vertueux et la « multifonctionnalité » de ces agricultures en circuit court sont, en fait, rarement quantifiés. Les dynamiques de localisation sont mises en perspectives par une synthèse de Monique Poulot sur les relations entre ville et agriculture, depuis l’état de complémentarité fonctionnelle décrit par la théorie de la rente foncière de von Thünen, jusqu’au périurbain généralisé actuel. Les bouclages écologiques, eux, sont introduits par Philippe Clergeau (biodiversité, les trames vertes et bleues et autres services écosystémiques). Enfin, les dimensions politiques, autour du rapport des urbains à leur alimentation, l’empowerment des minorités, etc., constituent une autre dimension bien mise en valeur par les articles.

Pour privilégie ainsi l’agriculture urbaine telle qu’elle se fait, sur le terrain, en lien avec des besoins alimentaires ou des « demandes sociales ». Les projets à orientation plus technologique (fermes verticales, plant factories) ou architecturales (building integrated agriculture), qui nourrissent en partie l’engouement actuel des médias autour de l’agriculture urbaine, sont peu discutés dans le numéro. Mais les ingénieurs ne sont pas complètement absents, avec notamment des entretiens avec Frédéric Madre (Topager), à qui l’on doit le jardin expérimental sur les toits d’AgroParisTech, et avec Cédric Péchard, porteur du projet UpCycle de production de pleurotes en containers.

Florent Bidaud, Centre d’études et de prospective

Source : Pour

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